| | Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l' Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite. |
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| I plan my escape from walls they confined [Ciàn] | |
| | Auteur | Message |
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Invité | Sujet: I plan my escape from walls they confined [Ciàn] Ven 2 Juin 2023 - 20:24 | |
| L’odeur. Ces relents de produits désinfectants qui s’engouffrent à la moindre de mes respirations, qui m’soulèvent le coeur et m’embuent l’esprit. J’crois que ces c’est le pire dans cet enfer. L’odeur. Y a pas si longtemps, quelqu’un m’a dit que les choses ne sont pas qu’une identité visuelle ou acoustique et j’le vérifie encore aujourd’hui. Si on me demande ce qui me fait le plus flancher entre les quatres murs sinistres d’un hôpital, j’répondrai pas que c’est les interminables couloirs blancs, ni les salles d’attentes où se serrent tous les souffreteux de Bowen, non, j’répondrai que c’est cette putain d’odeur. Depuis mon stupide accident, j’ai le bonheur de devoir honorer certains rendez-vous à l’hôpital sauf que…j’les honore pas trop en fait. J’ai toujours une bonne excuse, qui j’sors de nulle part, comme on sortirait un lapin d’un de ces bons vieux chapeaux magiques. Ou alors j’dis rien et j’applique cet art ancestral du “faire la morte”. Puis j’finis généralement par avoir un médecin au téléphone, qui me fait un peu la moral, qui m’dit que mon comportement, il est pas sérieux, que j’devrais pas trop rigoler avec mon diagnostic et qu’ils pourraient faire quelque chose pour moi, m’orienter vers des spécialistes si je déniais toutefois montrer le bout de mon nez. Mais est-ce que j’ai envie qu’on fasse quelque chose pour moi ? J’ai cru au début. J’me suis dit que j’allais lutter, faire c’que j’peux pour narguer cette implacable fatalité…j’avais juste oublié que ça impliquerait de voir des blouses blanches, de flirter avec mes terreurs.
J’inspire profondément. Pour calmer mes nerfs et tenter d’arrêter le tressautement frénétique de ma jambe. Ah p’tain, cette odeur. Aujourd’hui, j’me suis pas défilée, par pure fierté. Les doc’ que j’ai eu au téléphone la semaine dernière, il a terminé la conversation par “Vous avez peur Mademoiselle Thomas ?” et, piquée, j’me suis entendue lui répondre “Pas du tout !”, j’l’ai entendu pouffer à l’autre bout du fil et j’me suis investie d’une espèce de détermination, juste pour aller lui fermer son clapet. Mais là que je suis assise sur une de leur chaise, alors que j’me suis enfilée une bonne dose d'anxiolytique, j’mène pas large. Quand mon nom résonne, j’réagis pas. Une fois, deux fois. C’est pas que j’suis devenue sourde avant l’heure mais là, j’ai clairement décidé que ce médecin pouvait aller se faire foutre. Et que j’avais beaucoup trop peur du moindre instrument qu’il pourrait avoir l’idée d’approcher de moi. Quand il comprend que Mademoiselle Hazel Thomas ne viendra pas, il se résigne et appelle le patient suivant. J’expire longuement par le nez et me rencogne dans la chaise. Je jette un coup d’oeil au type qui est assis à côté de moi. “Bon bha ce s’ra pas pour cette fois non plus.” Comme s’il en avait quelque chose à foutre. Je souris mais j’suis dans l’mal. J’ai le coeur qui palpite, la sueur au front, il va vraiment falloir que j’pense à m’arracher d’ici rapidement.
lumos maxima |
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Livio Manzoni MESSAGE : 1886 ICI DEPUIS : 10/04/2023 COMPTES : Tahlia, la tornade brune CRÉDITS : Cheekeyfire (avatars) /Dekarios (sign), StrangeHell (icons)
STATUT : Divorcé, papa de deux enfants | Sujet: Re: I plan my escape from walls they confined [Ciàn] Lun 19 Juin 2023 - 15:01 | |
| Ce matin, au domaine, Ciàn s'était mis en tête de faire un peu de rangement. Le hangar et une partie du bâtiment principal avaient beau être utilisables, il fallait dire que le reste était d'un bazar sans nom. Et comme il avait rendez-vous à l'hôpital l'après-midi, il s'était convaincu qu'une activité physique l'empêcherait de trop réfléchir. Alors il avait laissé les saisonniers dans les vignes pour déblayer la partie ouest du bâtiment principal, encore non habitable, ni même accessible aux ouvriers pour divers travaux. Pelles, brouettes étaient mis à contribution. Il ne sut combien d'aller-retour il allait faire aujourd'hui, mais la montagne de débris et gravats semblait incommensurable. Tesson de bouteilles, morceaux de plastiques ou de papiers, bois, gravats en tout genre... D'ailleurs, il prit une pierre blanche entre ses mains, l'observant attentivement. Cela ressemblait à cette espèce d'argile blanche qui servait pour la porcelaine. Du Kaolin ? Exactement. S'il avait été expert en porcelaine ou céramique, il se serait mis en tête de faire un remake de Ghost avec la fameuse scène de la poterie. Il irait même jusqu'au stade de la glaçure pour se faire un joli service de vaisselle. Mais il n'avait ni le tour à poterie, ni la copine pour faire tout cela, alors il abandonna l'idée, pensant quand même à passer quelques coups de fil pour savoir si cette matière première intéresserait qui que ce soit.
La matinée était donc vite passée. Et vint l'heure du rendez-vous à l'hôpital. Retrouver les couloirs blancs, l'odeur qui vous prenait le nez ne l'enchantaient pas du tout. Il se retrouva dans la salle d'attente, entendant les noms s'enchaîner. Jusqu'à l'un d'entre eux qui sonna familièrement. Hazel Thomas. Il connaissait les Thomas, cette famille étant de proches amis de la sienne. Il regarda autour de lui, attendant de voir si la fameuse Hazel allait se lever. Mais le médecin fit face à un vrai silence. Ciàn sortit de sa réflexion en entendant la jeune femme à ses côtés qu'il n'avait pas remarqué jusqu'à présent. Ça ne sera pas pour cette fois, disait-elle. Il posa son regard si sombre sur elle, admirant sa chevelure de feu qui lui rappelait de vagues souvenirs de cette petite Hazel qu'il avait brièvement croisé quand il revenait à Bowen. « C'était vous la personne qu'il appelait ? » demanda-t-il sans jugement, avec un sourire. Mais la question qui l'intéressait le plus franchit ensuite ses lèvres : « Tu es la petite sœur de Layton, non ? » |
| | | Invité | Sujet: Re: I plan my escape from walls they confined [Ciàn] Lun 31 Juil 2023 - 18:00 | |
| Ce rendez-vous, c’était quasiment sûr que je n’allais pas y mettre un seul orteil. J’sais même pas pourquoi j’ai fait l’effort de venir à l’hôpital, c’est stupide. J’crois que j’ai laissé ma fierté me jouer des tours, que le ton de ce médecin là, au téléphone, il m’a vraiment énervé. J’aurais dû calmer ma bouffée d’orgueil, descendre de mes grands chevaux et penser rationnellement. Ouai, j’sais pas bien faire ça. Qu’est-ce que j’suis allée imaginer hein ? Que, dirigée par une impérieuse envie de clouer le bec à un docteur, j’allais pouvoir mettre neuf ans de traumatisme sous le tapis, au calme ? Non, ça ne marche pas comme ça apparemment. Déjà, je suis assez surprise d’être rentrée dans l’établissement, je ne m’y suis reprise qu’à trois fois. Ok, il a fallu que j’m'appuie à un mur pendant quelques minutes pour reprendre mon souffle et retrouver un semblant de pensées cohérentes mais croyez-moi, le fait que j’sois pas en train de hurler comme une démente là, c’est un exploit. Et c’est certainement grâce aux cachets que je me suis enfiler avant de partir. J’ai peut-être un tout petit peu abusé sur la posologie, c’est ni très prudent, ni très sérieux et surtout très inutile pour le coup, étant donné que j’vais me casser d’ici sans trop d’cérémonie.
C’qui s’est passé quand le médecin m’a appelé, c’est que j’ai vraiment failli me lever pour aller m’assoir dans son cabinet. J’ai senti un petit sursaut dans mes jambes, comme si elles allaient trouver l’audace de me porter mais non, elles ont écouté mon cerveau et se sont ravisées. J’ai eu un éclair de lucidité, par-dessus les nuages que font planer les anxiolytiques, qui s’est demandé si j’étais vraiment prête à affronter ça maintenant. Seule. Si j’étais prête à avoir mal, à pleurer, à angoisser jusqu’à m’en rendre malade. J’vous fais pas trop de suspens ; non, j’suis pas prête. Alors j’ai remis mes petites œillères, j’suis pas toujours pas sourde, j’entends très bien, j’ai l’temps. Non ? peut-être pas tant, mais j’vais me convaincre que si.
J’me suis tournée vers ce gars à côté de moi, et j’lui ai dit que ce ne serait pas pour cette fois. Comme si j’avais un truc à extérioriser, une espèce de déception de moi-même un peu refoulé…J’acquiesce quand il me demande si c’est moi qu’on vient d’appeler, j’m’en cache pas. J’suis du genre à pas montrer que j’ai peur en règle général mais qu’est-ce que vous voulez que je réussisse à dissimuler là ? J’ai un teint cadavérique, le regard moitié vitreux à cause des médicaments qui m’rendent bien stone et une petite suée qui humidifie sensiblement mes tempes. J’m’apprête à m’excuser de l’avoir dérangé et à partir mais il me pose une question qui me laisse assez surprise. Mes yeux s’arrondissent alors que ma tête se penche sur le côté. Merde. Est-ce que j’suis censée connaître ce type ? La vache, c’est gênant. “ Ouai, j’suis bien sa soeur, Hazel mais…” Je tords la bouche, toujours en intense réflexion et contrite. Maintenant que je le regarde un peu mieux, j’peux affirmer que ses traits ne me sont pas totalement inconnus, ils résonnent avec une certaine familiarité dans mon esprit. “...J’suis désolée, j’suis totalement shootée, j’ai du mal à aligner mes pensées…” Je m’éponge la tempe avec ma manche. “...On se connait non ? Ta tête me dit franchement un truc…”
lumos maxima @Ciàn Gallagher Pardoooon pour mon retard |
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