(hot) you broke my walls, set my heart on fire (ruby)

Égoïstement, il a pensé que lui dire au revoir serait facile. Qu'il ne lui faudrait que quelques jours avant qu'elle ne retrouve la raison, quelques jours où lui n'aurait à se soucier de rien d'autre que son business, son loyer à payer, à d'autres détails insignifiants qui lui auraient permis de penser à autre chose qu'à l'image de Ruby, en pleurs sur le trottoir face à son appartement. Jamais pourtant il n'aurait pensé que cette période de silence soit douloureuse à ce point. Comme pour le punir de son immaturité, le karma lui a pris son paternel sans savoir que lui et Alfie ne s'étaient jamais entendus. Ça n'a pas été de devoir faire à son cercueil qui a été le plus difficile, mais plutôt d'apprendre qu'il a été entièrement déshérité de cette famille qui l'a toujours caché dans l'ombre, l'empêchant de briller. Et dans ces moments sombres, il aurait aimé avoir Ruby à ses cotés. Peut-être qu'elle aurait pu l'empêcher de se couvrir de ridicule lorsque, face à tous ces hommes d'affaires importants, Alfie a fait un discours comprenant toutes les raisons de pourquoi son père était un éternel connard. Elle aurait été capable de l'empêcher de sombrer à nouveau vers ses démons, tout comme elle a su créer en lui le manque, la dépendance à une personne, tant de sentiments qu'il n'avait jusque là encore jamais expérimentés. Selon Freja, Ruby devrait rentrer aujourd'hui. Il ne sait pas quand précisément, alors ça fait déjà plus d'une heure qu'il attend au pas de sa porte. Il aurait aimé qu'Orson soit là afin de l'empêcher de poiroter dans l'entrée comme un sdf cherchant un abri, mais personne n'est venu lui offrir lorsqu'il a toqué. Il a fini par s'asseoir sur la première marche de l'escalier, une simple rose aux pétales d'un rouge foncé et dont les bords semblent presque noirs entre les mains. À chaque fois qu'il entend des pas, Alfie se redresse et tend sa rose dans son dos, mais ce n'est jamais celle qu'il attend qui finit par apparaître. À force, il a arrêté de se lever. C'est d'ailleurs pour ça que, lorsque Ruby lui fait face, il ne relève pas tout de suite la tête. Il lui faut un moment avant de réaliser qu'elle est enfin là devant lui, une seconde bien trop longue pour qu'il arrive enfin à sortir de sa torpeur. « T'es rentrée, » souffle-t-il simplement, se relevant en s'appuyant sur la première marche. Elle a certainement déjà remarqué la fleur, Alfie ne prend donc plus la peine de la cacher et la tend dans sa direction d'un geste maladroit. « À la base je cherchais un cadeau d'excuse, mais ils n'offrent plus que des fleurs à cause de la St Valentin. » Il plante son regard dans celui de Ruby, dénué de son habituel sourire en coin. Cette fois, Alfie est sincère. Cette fois, il est prêt à se battre pour garder celle qui a su faire repartir les battements de son coeur.

L'art de la fuite. Comme ma maladresse, c'était inné chez moi. alors que je n'avais pas pu supporter les reproches d'Alfie, sa colère, notre tristesse commune, j'avais fait mes valises dès le lendemain pour fuir. Quinze jours ponctués de doute, de tristesse et d'un soutien sans faille de la part de ma meilleure amie, du peu de famille qu'il me restait. J'étais retournée à l'endroit de mes racines en pensant à rester pour de bon. Mais le bébé, les fantômes de mon passé avaient eu raison de ma lâcheté. Quelle femme serai-je si je l'abandonnai à la moindre dispute ? A la moindre contrariété. Je pensais chaque mot. j'aurai cet enfant sans lui. j'avais appris à m'attacher au petit pois qui grandissait en moi autant qu'à son père. Et maintenant, je devais faire face à l'espagnol. Alors que j'étais censée ne partir qu'une semaine, ma vie m'a rattrapée. Mon devoir envers la société qui m'embauchait. Aller lancer la série. Mettre une jolie robe. Faire un sourire lumineux et déclarer à la presse que oui, j'avais quelqu'un dans ma vie. Mais je n'étais pas prête à annoncer ma grossesse. Du moins pas tant que je n'aurai pas dépassé le cadre des trois mois et que tout soit sans risque. J'étais revenue plus fatiguée que reposée mais j'avais fait mon devoir, encaissée le chèque et commencée à éplucher les perspectives d'avenir. J'allais avoir vingt-huit ans. J'allais avoir un enfant. Je ne pourrais pas vivre avec mon meilleur ami indéfiniment. j'étais aussitôt rentrée que je repartais déjà visiter une maison et faire quelques courses. L'inconvénient de vivre avec un homme aussi gay soit-il, était que le frigo était vide. Alors que je revenais sur mes pas, les sacs de courses dans les mains, je me stoppai à l'orée de la dernière marche. Un homme était assis, la tête dans les mains. mais je n'eus besoin que d'un battement de cils pour le reconnaitre. Alfie. Que faisait-il là ? J'eus un froncement de sourcil en reconnaissant une rose. Un geste romantique qui ne lui ressemblait pas. dans notre couple, nous étions aux antipodes. J'étais maladroite, romantique et désespérément naïve. Alfie était l'inverse. Je me racle la gorge pour lui signifier ma présence. Lorsque son regard croise le mien, je sais que je suis bonne à gifler. Car le bonheur de le revoir prend le pas sur ma rancœur. Je fixe la fleur et mes mains pleines. J'ai envie de la prendre alors je lui tends le sac, l'air de dire on échange J'ai un sourire assez timide avant de me mettre à rougir. Qu… qu… qu'est-ce qu… qu… que t… t… tu f… f… fais ici ? Stupide femelle, incapable de s'exprimer de manière cohérente. Je me mordille la lèvre inférieure pour grogner de frustration face à ma propre timidité maladive.  T… T… v… viens on… on… on s… s… ssss… sera m… Bref j'abandonne et je lui montre la porte du menton avant de faire un signe de tête vers mon sac pour qu'il prenne les clés. J'étais un peu chargée comme une mule à l'instant T.

Une épave, il n'est pratiquement plus que l'ombre de lui-même ce soir. Loin de l'homme rayonnant comme il l'a toujours été, cet être a été remplacé par un homme aux traits tirés, fatigués, à la barbe légèrement plus longue même. Sa peau est pâle pour un espagnol, contrastant avec les cernes sombres qui entourent ses yeux. Et pourtant, lorsqu'il pose une première fois son regard sur Ruby, celui-ci semble reprendre vie. Il se redresse, lui fait face, se sent si petit devant elle malgré ses trente centimètres de plus. Même si il a l'impression qu'elle a changé, revoir Ruby lui fait le même effet que lorsqu'ils se sont croisés par hasard début janvier, au Hendrix. Un sentiment de familiarité qui s'empare de lui, comme une vague de chaleur qui prend possession de son corps et qui lui permet d'enfin se raccrocher à quelque chose qu'il connait. Quand elle lui tend le sac dans une demande d'échange qu'elle ne formule pas tout haut, un faible sourire vient étirer les lèvres d'Alfie et il s'empare de ses achats afin de pouvoir glisser la rose entre ses doigts. Non, il n'est pas un homme romantique, mais il sait qu'elle l'est. « J'essaie de réparer mes erreurs, » répond-il à sa question, incapable de trouver quelque chose de plus pertinent. Il aurait sûrement mieux fait de ne pas revenir, après tout elle ne semble pas trop mal s'en sortir sans lui. Il la laisse bégayer sans réagir pour une fois, trop fatigué, trop à bout. En suivant ses indications du regard, Alfie prend les clés qui se trouvent dans son sac et s'en sert pour ouvrir la porte. Il entre dans ce salon qui a finit par lui devenir familier, doté de cette odeur si particulière qui colle plus à Ruby qu'à son colocataire. C'est agréable de revenir dans un endroit si calme après un trop long passage aux enfers. Alfie se dirige vers la cuisine afin d'aller y déposer le sachet de courses qu'il a toujours en main puis se tourne vers Ruby. « Y a énormément de choses que j'ai envie de te dire mais... j'ai pas eu une nuit complète depuis deux semaines, alors je sais même pas par où commencer. » Il passe une main dans ses cheveux emmêlés, s'appuie contre un meuble, pousse un soupir. « Je vais pas te dire que tout a changé dans ma tête, que je suis maintenant prêt à, enfin, tu sais. Mais y a quand même un truc qui est différent. J'ai pas envie d'être loin de toi, Ruby. J'ai l'impression que ma vie est devenue vachement moins supportable depuis que t'y es plus, » ajoute-t-il en baissant le regard en direction du sol.

Lorsque mon regard se pose sur lui, je sens mon cœur se serrer. Il semble si fragile sur le coup que si je n'avais pas été si chargée, j'aurai… enfin, je ne sais même pas ce que j'aurai fait. J'étais encore sous le coup du décalage horaire et donc je n'aspirai qu'à trois choses : manger, prendre un bain et aller me coucher. Je l'écoute me chuchoter du bout des lèvres, avec un air penaud, qu'il essayait de se faire pardonner. Mon petit cœur me soufflait que dans le fond, il n'avait rien à se pardonner. Nous n'étions ensembles que depuis un mois et demi même si on se tournait autour depuis une éternité. J'avais ressenti des sentiments contradictoires à son contact : celui de vouloir ce bébé coûte que coûte, notre bébé et celui de rester à ses côtés. J'avais su dès l'instant où j'avais senti son petit cœur battre que cet enfant vivrait. Avec une mère un peu débile sur les bords et un père qui ne voudrait sans doute pas s'en occuper. Mais je m'en foutais. J'étais écossaise et nous avions la maternité dans le sang. Je le suis lorsqu'il ouvre la porte pour être accueillie par Zéro qui me fait une fête comme si on ne s'était pas vus depuis trois jours. Les chats, eux, nous fixent depuis la table. Je souris avant d'emboiter le pas au brun vers la cuisine et poser à mon tour le sac de courses sans oser le regarder. Doucement, je caresse du bout des doigts les pétales de la rose avant de soupirer et la poser sur le comptoir. Puis, je me tourne vers lui, l'air penaud avant de m'approcher d'Alfie et de le prendre dans mes bras. Il semblait en avoir besoin. Je le serre avant de poser ma tête sur son torse massif et fermer un instant les yeux. l'odeur de mon amoureux vint me chatouiller les narines et elle n'était pas familière. Il y avait quelque chose de changer chez lui. Je prends une profonde inspiration pour former la phrase dans ma tête avant de me mettre à parler. T… Alfie, tout est… Ma voix n'était qu'un murmure et je me sentis piquer un nouveau fard avant de le serrer un peu plus. Pardonné. Tu es pardonné. C'est ainsi que je fonctionnai à vrai dire. Je pardonnai assez facilement car on n'avait qu'une vie et il n'y avait pas de places pour la rancœur dans la mienne. Tu… enfin… t'as faim ? Je m'écarte un peu avant de faire l'état des lieux pour passer une main dans mes cheveux. J'ai de quoi faire une pizza, ajoutai-je en penchant la tête sur le côté, tu pourras me raconter p… p… pourquoi tu ressembles Victor des Noces funèbres en m'aidant à la faire. Puis, je me rappelle un truc avant de me frapper le front. Heu… il est où Orion ?

Même si il a pris le temps de se doucher avant de venir, il n'a pas pu enlever l'odeur de tabac froid qui s'accroche à pratiquement tous ses vêtements vu la quantité de cigarettes qu'il s'enfile par jours. Du tabac qui a été mélangé à d'autres substances les premiers jours suivant la mort de son père, mais qu'il n'a à présent plus pris depuis qu'il sait que Ruby n'allait pas tarder à rentrer. Planté dans sa cuisine, Alfie ose à peine la regarder. Il se sent stupide, misérable, surtout dans cet état. Il n'a pas bu de la journée cependant, contrairement à la fois où c'est face à Freja qu'il a dû rendre des comptes. Quand Ruby s'avance dans sa direction afin de le prendre dans ses bras, il est dans un premier temps surpris. Il s'attendait à ce qu'elle s'énerve, lui demande de partir, n'importe quoi sauf un geste affectueux de sa part. Peut-être les hormones qui jouent. Lorsque la surprise s'évapore, Alfie se laisse aller dans cette étreinte et entoure son corps de ses bras. Il ne se lassera jamais de sa douceur, de sa capacité à apaiser ses souffrances sans même qu'elle ne s'en rende compte, et sans même parfois que lui en soit conscient. Elle est un rayon de soleil, la clarté au bout du tunnel sombre qu'a été sa vie durant ces dernières semaines. « Je m'attendais à devoir me battre plus, » lâche-t-il avec un demi-sourire amusé, arrivant enfin à croiser son regard sans finir par fixer ses pieds. Quand elle lui demande si il a faim, Alfie secoue négativement la tête. Elle lui parle de pizzas et, même si il adore ça, la simple idée de manger suffit à lui retourner l'estomac. « Tu peux cuisiner pour toi, mais je me sens incapable d'avaler quoi que ce soit. » Un des inconvénients de s'être flingué l'estomac à force de boire et de se droguer, ça ajouté à ses nuits écourtées. Ce qu'elle rajoute arrive à le faire doucement rire. « Je suis si horrible que ça ? » lui demande-t-il avant d'utiliser l'écran de son nouveau téléphone comme d'un miroir, le dernier en date ayant fini écrasé sur le sol à Madrid. Quand Ruby parle d'Orion, le chiot-cadeau qu'elle lui a offert comme cadeau de St Valentin et pour lequel il n'a même pas encore eu l'occasion de la remercier, Alfie se mord la lèvre inférieure. « Avec Freja, je suis allé plusieurs jours en Espagne et j'ai casi pas dormi à l'appartement depuis que t'es partie, mais... C'est trop, comme cadeau. Je veux dire, je méritais clairement pas ça. » Il ne peut cependant s'empêcher de sourire en repensant au chiot, à son adorable bouille et à ses énormes pattes comparées à son petit corps.

Je lis de la surprise lorsque je le prends dans mes bras. Je commence à connaitre son corps et ses réactions à force. Je me laisse aller dans la chaleur de son corps avant de relever la tête pour croiser son regard. je plisse légèrement les yeux avant de toucher sa joue du bout de l'index. Hm. Finalement, j'te pardonne pas. montre moi comment tu comptais te faire pardonner. Je m'écarte pour lui proposer de manger un truc car il semblait prêt à s'évanouir. Je commence à déballer les sacs avant d'entendre sa réponse négative. Donc pas de repas pour lui. pour moi, c'est clair que je n'allais pas me priver. Je n'aspire qu'à trois choses aujourd'hui : manger, prendre un bain et aller me coucher. J'étais si fatiguée. Mais j'avais parcouru le monde de part en part. Deux jours de voyage, deux jours à transiter dans des aéroports, à manger des sandwich rassis. Maman a bien l'intention de se faire un bon repas. Je choppe la pâte que je commence à lisser avec mes petites mains. Je relève la tête pour le fixer. Dans notre couple, je suis celle qui ressemble à Sally de l'étrange noël de M. Jack. Normalement t'es le gars caliente au teint ambré. Et pas cette espèce de chose avec des valises sous les yeux. Je le montre du bout des doigts plein de farine avant de passer une main sur mon front. J'allais en avoir partout mais dans le fond, je m'en foutais un peu. J'en prends une poignée que je lui envoie avant de froncer les sourcils lorsqu'il me parle du chiot. Je reprends de la farine que je lui lance directement au visage. Arrête de dire des sottises sinon c'est la sauce tomate que je te mets en plein visage, dis-je en riant, pourquoi t'es allé en Espagne ? Je penche la tête sur le côté avant de froncer les sourcils pour essayer de dévisser le couvercle. Dans mon effort, le bocal me glisse des mains tandis que je bascule en arrière pour finir à terre. Si je meurs pas avant la fin de la cuisson, tu voudras rester un peu avec moi ? après tout, demain c'est la Saint Valentin et t'as encooooore plein de trucs à faire pour que je daigne poser mes lèvres sur les tiennes. J'avais dit ça avec un sourire malgré le fait que j'étais toujours allongée au sol, recouverte de farine et avec sans doute une énorme bosse à la tête.

Par sa douceur, sa légèreté, Ruby arrive à lui tirer un sourire. Alfie relâche son étreinte et baisse le regard pour croiser le sien pendant qu'un fin rictus persiste sur ses lèvres. « Je te promet que j'essayerai de ne pas te décevoir. » Il continue de penser qu'il n'est pas en tort, que certains êtres humains ne sont pas faits pour être parents et qu'il en a toujours fait partie. Il se dit qu'on ne peut pas imposer à un homme de devenir père, tout comme on ne peut pas forcer une femme à tuer le bébé qui grandit dans son ventre. Mais malgré toutes ces pensées qui ont fusé dans sa tête jusqu'à lui filer la migraine, Alfie s'excusera auprès de Ruby autant de fois qu'il le faudra si ça peut lui mettre du baume au coeur. Après tout, il n'aurait pas dit à n'importe quelle fille qu'il l'aimait, ne serait même pas jamais revenu si elle n'était pas spéciale pour lui. Alors qu'elle cite les trois choses qui la font rêver, il se contente dans un premier temps de hocher la tête. « Oh, un bain, » souffle-t-il, pour une fois sans arrière pensée. « L'idée me tente bien, j'ai l'impression d'avoir les os gelés. » Comme pour accentuer ses paroles, son corps entier est parcouru d'un frisson. Comme le dit si bien Ruby, Alfie est totalement dénué de son charme espagnol à l'heure actuelle. Sa peau est pâle, ses yeux sont fatigués, il a les traits tirés d'un homme qui n'a pas dormi depuis des semaines. « Je t'aurais plutôt comparée à Victoria de Corpse Bride, version rousse. » Un nouveau sourire vient étirer ses lèvres, ravivant légèrement la lueur de son regard. Quand elle lui envoie une poignée de farine, Alfie a d'abord un mouvement de recul avant de se mettre à rire. « Hey ! » lâche-t-il en raclant la farine de son visage à l'aide du plat de sa main pour ensuite l'étaler sur le front de Ruby. L'entendre rire suffit à lui réchauffer le coeur. Bordel, ce qu'elle a pu lui manquer en seulement deux semaines. « Parce que j'ai... » Il n'a pas le temps de terminer que en à peine une seconde, Ruby et le bocal qu'elle tenait se retrouvent tous les deux par terre. « Wow, tu vas bien ? T'as rien ? »  s'empresse-t-il de demander avant de se pencher en avant, une main tendue dans sa direction. Bien vite, Alfie sourit à nouveau. « J'ouvrirai tous tes pots de sauce si ça peut t'empêcher de tomber encore une fois. » Il s'accroupit au sol et commence à ramasser les morceaux de verre. « Et si je suis retourné en Espagne, c'est parce que j'ai dû enterrer mon père, » lâche-t-il sans la regarder, remplissant sa main de bouts de verre avant d'aller les jeter à la poubelle.

Alors qu'on commence à se regarder dans le blanc des yeux, je penche la tête sur le côté. Distraitement mes doigts viennent caresser sa barbe un peu plus longue. j'aime bien la barbe, c'est sexy. J'avais compris son point de vue sur le bébé et je ne voulais pas qu'on remette la chose sur le tapis. J'étais prête à aller aux échographies, aux cours d'accouchement seule ou en compagnie de Freja. J'étais assez riche et indépendante pour faire ce bébé toute seule. Je me tourne vers lui avec un sourire. Pas ce genre de sourire angélique que j'avais, mais plus… narquois. oui bien sûr ! Je sais que c'est qu'un prétexte pour me voir entièrement nue. Mais d'accord, tu pourras venir me savonner le dos si tu veux. ça fera partie du processus pour te faire pardonner. Je commence à faire la pâte avant de rire à ma bêtise car c'était avant tout une blague. Je ne voulais pas qu'il croit que je n'étais qu'une obsédée. Mais il valait mieux faire une blague sur son état qu'on ne s'apitoie tous les deux. Je secoue la tête en pétrissant la pâte. Hm. Non. parce que je ne te laisserai jamais te marier à une morte. Ou alors t'iras la rejoindre dans le royaume des cadavres. Je papillonne du regard avant de lui lancer de la farine et de rire comme une débile. Il revient à la charge et je continue à glousser comme une dinde. Puis, je finis au sol. Avec panache. Je continue de rire même au sol en me tenant les cotes. Habitue-toi, je tiens pas sur mes pattes. J'attrape sa main avant de m'asseoir et de secouer la tête. j'avais les cheveux plein de farine et de sauce tomate maintenant. J'étais donc transformée en pizza ambulante. Cependant, la chaleur de l'ambiance disparait lorsqu'il mentionne l'enterrement de son père. oh… Je me redresse pour m'approcher en faisant attention à ce qu'il ne se coupe pas. Je savais que les rapports avec son père était mauvais. Très mauvais. J'attrape son visage pour le forcer à me regarder. Je suis navrée, chuchotai-je, pour tout. Mon petit cœur se serre et je me surprends à le prendre contre moi. Puis, je relâche l'étreinte pour sortir le second bocal de secours du sac et me tourner vers lui. Dis-moi ce que tu ressens. Vraiment. Déballe ton sac et tu iras mieux après. je lui tends le pot de sauce avant de le regarder fixement. ou alors tu peux m'embrasser et on remet la partie discussion à toute à l'heure quand tu seras lavé et reposé. A toi de voir.

Elle a toujours su trouver les mots, petites notes d'humour prononcées par une voix douce, apaisante. Là tout de suite, elle est le soleil dans la brume. Elle le réchauffe après qu'il n'ait eu le corps et le coeur gelés, ranime son étincelle de vie comme elle l'a fait quand elle a réussi à faire tomber toutes ses barrières. Tout en étant son point faible, Ruby est également capable de rendre Alfie plus fort. Il a toujours eu peur de ses propres sentiments, a toujours craint de ne plus être capable de les contrôler. Le vide qu'a laissé l'absence de Ruby est un parfait exemple pour montrer à quel point il est foutu, piégé avec ses sentiments pour elle qui ont grandi à tel point qu'ils ne pourront plus disparaître aussi facilement. Il sourit d'abord à peine, puis bien vite ce faible rictus se transforme en quelque chose de plus sincère. Il reprend vie. « Bon d'accord, y a peut-être un peu de ça. Si ça peut m'aider à me faire pardonner, je suis prêt à m'excuser tous les jours, » ajoute-t-il avec un air faussement angélique, levant brièvement les yeux au ciel avant de croiser à nouveau le regard de Ruby. Ils se comparent ensuite aux protagonistes des films de Tim Burton, ce à quoi Ruby arrive à le couper sec. « J'ai pas l'intention de me marier tout court, » ajoute-t-il sans la regarder, cette fois. « Et surtout pas à une morte. » Il a commencé à tracer des formes dans la farine qui est tombée sur le plan de travail mais, bien vite, le jeu d'enfant entamé par Ruby suffit à le faire décrocher. Il rit à nouveau pour la première fois jusqu'à ce qu'elle ne tombe par-terre. Sa maladresse a rapidement fait partie de ces petits trucs chez elle qu'il a fini par trouver attendrissants chez elle, ça et tant d'autres détails. Mais lorsqu'Alfie vient à parler de son père, son sourire a totalement disparu. Il n'ose pas diriger son attention vers Ruby de peur de voir de la pitié dans ses yeux et continue donc de ramasser les bouts de verre un à un. Elle le force cependant à la regarder, ses mains sur ses joues, et Alfie finit par céder. « T'as pas à l'être, c'est pas comme si on se voyait souvent. » Il esquisse à nouveau un faible sourire avant de hausser les épaules. Il la laisse l'étreindre, soupire doucement, puis la regarde s'éloigner pour aller chercher un deuxième pot qu'elle lui tend. Tout en l'écoutant, Alfie prend le pot et l'ouvre sans trop forcer avant de le poser sur le meuble de la cuisine. « Tu m'autorises à préférer la deuxième option ? » lui demande-t-il, son coeur battant anormalement vite dans sa poitrine. Doucement, il s'avance vers Ruby et glisse une main dans sa nuque. Il la regarde un moment, observe son visage recouvert de farine à certains endroits, caresse sa joue à l'aide de son pouce. Sans pouvoir se retenir plus longtemps, il se penche en avant et pose ses lèvres contre celles de Ruby. Il l'embrasse longuement, tendrement, un baiser différent de ceux passionnés qu'ils ont déjà eus. Celui-ci est sincère, une promesse qu'il lui fait de ne plus fuir à la moindre occasion.

J'essayai de faire en sorte que la situation se détende car lui comme moi en avions besoin. Nous nous étions quittés en mauvais terme et j'avais beaucoup réfléchi pendant les quinze jours de séparation. J'aimais Alfie. d'un amour sans limite. Je n'étais pas prête à renoncer mais je ne voulais pas non plus le perdre. A la voir ici, je constate que lui aussi m'aime. Certes, il ne le disait pas mais je le savais. Je le regarde un instant avant d'essayer de le faire rire. Je me mets à plaisanter sur le bain et je constate qu'il rentre dans mon jeu. Donc tu es prêt à venir prendre des bains avec moi tous les jours. Je le regarde en souriant. Ce sourire qui n'avait pas quitté mon visage depuis quelques minutes. Je l'écoute me parler de Burton, me comparant à Victoria. parfait comme ça, je n'aurai personne à tuer. je lui fais un petit clin d'œil avant de retourner à mon ouvrage. Mais je finis par terre comme une gourde et j'ai un mal de chien. J'ai du me froisser un muscle ou deux. Je me redresse pour l'entendre me parler de son père. Je l'écoute, interdite sans réellement comprendre. Alors, je m'approche pour le forcer à me regarder. Je suis beaucoup trop empathique. Ou était-ce parce que je venais de perdre moi aussi ma propre famille ? Pas pour ça Alfie. je suis désolée pour tout. Pour t'avoir balancée ma grossesse dans la figure, pour être partie, pour ne pas avoir été là… mais c'est fini. Je partirai plus sauf quand mes obligations professionnelles l'obligeront. Je me redresse pour finalement lui donner le second pot qu'il ouvre sans mal. Ok, mon petit cœur de femme pleure devant la démonstration de force de mon homme si viril. Je souris lorsqu'il me parle de la seconde option et je le laisse s'approcher. Chaque geste, chaque regard qu'il me lance, j'en ai le cœur qui bat plus vite. Comme si c'était la première fois. mes mains se mettent sur ses épaules et je me mets un peu sur la pointe des pieds avant de lui rendre son baiser. Un baiser perdu dans le temps. Un baiser qui pourrait durer une éternité, empli de promesses de chacun des côtés. Alors qu'on reprend tous les deux notre respiration, j'en viens à caresser sa joue. Tu vas faire couler l'eau, je te rejoins dans pas longtemps, chuchotai-je avant de lui sourire. " Je frotte mon nez tout doucement contre le sien avant de déposer un baiser plus court cette fois-ci, plus chaste puis retourner à mon ouvrage. oh et regarde dans la boite en plastique. Y'a des boules de bain. Tu prends la bleue et tu vas voir ça va pétiller comme un cachet effervescent. Puis, je prends les câpres que je mets sur ma pizza. J'allais lui faire une partie à la viande car il aurait faim après un bain. Ça donne toujours faim ce genre de choses. Puis, après avoir mis la nourriture au four, je partis en quête de mon amoureux qui devait être au fond de l'eau à l'heure qu'il est.

Elle est douée, elle arrive à le faire rire à plusieurs reprises alors qu'il sort de plusieurs jours à remplacer nourriture et sommeil par alcool et autres crasses. D'abord par ses allusions à son corps lorsqu'ils mentionnent l'idée de prendre un bain, puis par ses plans de tuer la potentielle fille qu'il oserait épouser. Qu'elle ne craigne rien, tomber amoureux lui aura pris tellement de temps et d'énergie qu'il ne compte pas renouveler l'expérience de si tôt. Du moins pas avec une autre fille qu'elle, parce qu'avec Ruby ça a toujours été et ça restera toujours différent. Pour elle, il tomberait encore et encore jusqu'à finir par en supporter ses coups et blessures. Alors qu'elle s'excuse, lui a du mal à saisir le sens de ses paroles. Il déchiffre ses mots, les enregistre pour plus tard, quand il aura les idées claires. En attendant, il préfère ne pas rentrer dans le sujet "bébé" tout de suite. « Je suis le premier à être parti, alors on a qu'à dire qu'on est quittes. » Nouveau sourire de leur part à tous les deux. Ruby est belle quand elle est heureuse. Il admire ses joues légèrement rosies, ses yeux brillants, ses lèvres qui attendent les siennes. Il l'embrasse dans un élan de douceur pour mettre fin à ces semaines de folie. Le geste est hors du temps, hors du contexte de leur dispute, une pause qu'il peut savourer jusqu'à ce qu'il foire à nouveau. Après s'être redressé, Alfie hoche la tête à la demande de Ruby. Ce qu'elle ajoute après avoir délicatement posé ses lèvres contre les siennes lui tire un nouveau sourire. « Ça marche, je te fais couler un bain saveur bain de bouche. » Il lui lance son habituel regard joueur, cet air enfantin qu'il a toujours eu et qui pourtant n'a plus pris possession de ses traits depuis qu'elle est partie rejoindre l'Écosse. Arrivé dans la salle de bain, Alfie se charge de faire couler l'eau avant d'y ajouter la fameuse boule qui commence à se dissoudre au contact de l'eau. Dans un premier temps fasciné, il finit par retirer un à un ses vêtements avant de se glisser dans l'eau chaude qui lui ajoute automatiquement du baume au coeur. Ruby ne tarde pas à le rejoindre et Alfie s'empresse de ramener ses jambes contre lui afin de lui laisser de la place. Il la regarde se dévêtir, admire son corps nu encore une fois avant qu'elle ne s'installe face à lui. « Viens, » souffle-t-il en tendant un bras dans sa direction, lui offrant la possibilité de se glisser contre son corps nu dont le bas est recouvert par de la mousse bleue. Il regarde ensuite le vide, divaguant dans ses pensées. « Tu sais, quand j'étais en Espagne, j'ai réalisé quelque chose. » Il porte cette fois son attention sur Ruby, joue avec les pointes de ses cheveux comme il aime tant le faire. « Je me suis rendu compte que je ne me sentais plus à ma place alors que c'est là que j'ai grandi, j'y ai quand même passé plus de dix-huit années de ma vie. Puis j'ai cherché dans mes souvenirs pour savoir où je me sentais vraiment chez moi, où j'arriverais à me sentir mieux. C'est pour ça que je suis revenu, Ruby. T'es un peu comme.. mon chez moi. » Il continue de faire tourner sa mèche le long de son index, n'attendant pas vraiment de réponse à ses divagations.

L'atmosphère s'allège un peu et ça fait du bien autant à lui qu'à moi. nous étions tous les deux fatigués et un peu perdus. Je n'avais pas demandé à tomber enceinte au bout d'un mois de relation. Je voulais savourer chaque parcelle d'Alfie, son être tout entier. Et je n'étais pas prête à le partager avec quiconque. Au contraire, je voulais que tout se passe bien. Alors quand il me parle de son chagrin, de sa peine, j'essaie de comprendre. Avec mes parents, nous avons toujours été si proches, si complémentaires que je ne pouvais pas concevoir ce qu'avait été son quotidien. J'avais compris que son père n'était pas quelqu'un de gentil et dans le sens, j'avais de a peine pour lui. il méritait tellement d'être aimé. D'être aimé pour ce qu'il était. Un homme formidable. Alors que nous apprenons à avancer à deux, je lui propose d'aller prendre un bain car il semble à bout. Je le laisse s'éloigner avant de régler les derniers détails de ma pizza. J'aime bien cuisiner même si c'est ardu vu ma maladresse. Je rejoins donc mon compagnon avant de retirer ma robe. Je constate que je n'ai pas de sauce dans les cheveux en croisant mon visage dans le miroir. Juste un peu de farine qui contrastait avec le gris de mes cernes. J'entre dans la salle de bain pour le regarder dans la baignoire. Je pense que je pourrais m'y habituer. Toi dans cette baignoire. je glisse mes doigts dans l'eau avant d'ôter mes derniers vêtements. Puis j'attrape un pic à cheveux pour les attacher et ainsi éviter qu'ils soient mouillés. Je me glisse dans l'eau chaude avant de pousser un soupir de contentement. Puis, à la demande mon compagnon, je me glisse comme une anguille vers lui, posant ma tête sur sa poitrine en souriant. Sa déclaration est maladroite et touchante. c'est assez maladroit mais… je m'élève un peu pour venir caresser son visage. Moi aussi, je t'aime. Et puis va falloir t'habituer à voyager un peu. T'es le compagnon d'une grande star, ajoutai-je avec une fausse intonation pompeuse, donc tu vas devoir m'accompagner à quelques évènements. Je dois toujours te faire rencontrer… je fais mine de réfléchir. Scarlett, je crois. Puis, je me penche pour venir sceller nos lèvres. Entièrement nus et dans cette eau chaude, nous étions complètement à découvert. Lui comme moi. et pour une fois, ça faisait du bien.

Immédiatement, le contact de l'eau chaude contre sa peau suffit à le détendre. Il a cru que ça lui ferait simplement du bien, mais en réalité Alfie réalise bien vite qu'il avait besoin de ce bain. Tous ses muscles se décontractent, son corps entier se laisse aller dans l'eau qui prend petit à petit une couleur tirant vers le mauve. Il profite d'être seul pour poser sa tête sur le rebord de la baignoire et fermer un instant les paupières. Il laisse ses pensées quitter sa tête comme la vapeur qui s'échappe du bain, profite du calme après la tempête, de la distance physique et mentale avec tous ses fantômes du passé. À nouveau, il se sent bien. Il aurait même pu s'endormir si Ruby n'avait pas fait irruption dans la pièce. Ce qu'elle lui dit lui tire un sourire amusé, un qu'il n'a plus eu depuis déjà trop longtemps. « Profites-en, rares seront les occasions où tu pourras m'avoir assis dans une baignoire. J'ai toujours trouvé que c'était une perte de temps. » Il la regarde se déshabiller sans pouvoir s'en empêcher, admire chaque parcelle de sa peau avant qu'elle n'entre dans l'eau à son tour. Après qu'elle soit venue se coller contre lui, Alfie se laisse aller à des confessions qu'il n'a pas l'habitude de partager. Ça s'entend qu'il n'est pas doué avec ce genre de messages à faire passer, les mots choisis sont maladroits et mal accordés. Ce que lui répond Ruby suffit à alléger un peu plus la situation et, encore une fois, elle arrive à faire naître un sourire sur ses lèvres. « Johansson ? » répond-il avec un faux air enthousiaste avant de secouer négativement la tête. « J'ai déjà ma star, pas besoin d'une deuxième. » Il appuie son coude sur le bord de la baignoire et dégage la mèche avec laquelle il jouait plus tôt du visage de Ruby. Alors qu'elle se penche pour l'embrasser, ses doigts viennent humidifier sa joue jusqu'à atteindre sa nuque. Il intensifie le baiser, ressent malgré lui le manque de ces deux semaines sans elle. « Ton corps a manqué au mien, » lâche-t-il entre deux baisers dans un souffle, d'une voix plus rauque.

Après avoir mis le timer, je me dirige vers la salle de bain pour pousser la porte. Alfie est paisible. On dirait presqu'il dort. Je m'approche tout doucement pour venir m'asseoir sur le rebord de la baignoire dans un sourire. Je trempe légèrement mes doigts pour venir caresser son torse. Je souris doucement avant de pencher la tête sur le côté. Je suis certaine que je peux te faire aimer, chuchotai-je dans un sourire. Puis, je me redresse pour retirer mon pantalon, mon tee-shirt et mes sous-vêtements. Je pouvais sentir le regard de mon petit-ami sur moi. Alors, je me tourne vers lui avant d'attacher mes cheveux. Puis, j'entreprends de me glisser dans l'eau et de fermer un moment les yeux avant de me laisser glisser jusqu'à lui. Posant ma tête sur son torse, je le regarde alors qu'il se laisse aller à des déclarations. Je hoche la tête avant de le laisser se redresser, quasiment assise sur lui. je ferme les yeux lorsque je sens sa main sur mon visage, appréciant le contact. Approfondissant notre baiser, je colle un peu plus mon corps au sien par réflexe. Ma grossesse n'avait pas que des mauvais côtés, elle avait rendu mon corps hyper sensible. C'est réciproque, susurrai-je d'une voix plus rauque. "J'ai un sourire avant de passer une main dans sa nuque. T'as pas remarqué quelque chose de changé chez moi ? Je fis un sourire en coin avant d'attraper sa main pour la poser sur ma poitrine. Beaucoup, beaucoup plus grosse.

Elle a déjà réussi à lui faire apprécier tellement de choses, Alfie est certain qu'elle serait capable de lui prouver comme un bain peut être agréable en bonne compagnie. Quand elle se redresse pour pouvoir lui faire face, il plante son regard dans celui de Ruby. Ses pupilles joueuses ont laissé place à deux ronds plus sombres, entourés de cernes, un regard fatigué qui s'anime pourtant face aux courbes dénudées de celle qu'il apprend à aimer. Elle est pratiquement assise sur lui et face à ça, même la plus grande des fatigues ne pourra combattre les réactions physiologiques de son corps. Pour essayer de ne rien laisser paraître trop rapidement, il s'empresse cependant de se mordre la lèvre alors qu'elle commence à coller son corps au sien. L'eau est chaude, mais un frisson lui parcourt l'entièreté du dos. À sa réponse, un sourire satisfait vient étirer les lèvres d'Alfie. Sa question lui fait cependant légèrement froncer les sourcils alors qu'il continue de glisser ses mains le long de ses hanches. « De changé ? » répète-t-il avant qu'elle ne s'empare d'une de ses mains afin de la poser sur sa poitrine. Quand il comprend, son sourire réapparaît et se fait encore plus grand. « Je pourrais m'y faire, » souffle-t-il avec humour, d'une voix pourtant restée dans les tons plus graves. Il sait qu'il devrait se faire plus petit après ce qu'il vient de se passer, que jouer à ce petit jeu avec Ruby ne serait pas correct puisqu'il y a encore quelques heures, ils n'étaient même pas certains d'être toujours ensemble. Mais après tout, ils n'ont jamais été très conventionnel comme couple. Quittant sa poitrine, les doigts d'Alfie glisse le long du ventre de Ruby. Il a du mal à se dire qu'un petit être se trouve à cet endroit, un bébé auquel il a donné la vie. Cette pensée échappe cependant rapidement à son esprit et ses doigts continuent leur descente jusqu'à arriver sous son nombril. « Y a eu d'autres changements dont je serais pas encore au courant ? » lui demande-t-il sans lâcher son regard, surveillant le moindre changement dans les traits de son visage.