Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
(122) You should learn to control your temper ! - Mr & Mrs Kennington.
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Sujet: (122) You should learn to control your temper ! - Mr & Mrs Kennington. Mer 27 Fév 2013 - 0:24
you should learn to control your temper !
Pour la deuxième fois consécutive, la jeune Emily avait décidé de faire un tour par la case « bars » avant de rentrer chez elle. Et pour la deuxième fois consécutive, elle avait enchaîné les verres avec une facilité déconcertante. L’alcoolisme était-il une maladie génétique ? Quelque chose d’héréditaire, un fardeau auquel elle ne pourrait échapper ? Elle avait passé vingt longues années sans boire une goutte d’alcool et voilà qu’à présent, elle s’entêtait à s'enivrer pour oublier sa misérable vie… Était-ce la bonne solution ? Non, certainement pas. Mais à défaut d’avoir mieux, elle s’était laissée tenter. Elle avait mis un certain temps avant de se décider à rentrer. Elle avait marché, encore et encore, déambulant dans les rues de Bowen en retournant ses problèmes dans tous les sens. L’alcool lui brouillait encore plus l’esprit mais elle aimait la sensation qu’il lui procurait. Cette impression de flotter, de ne rien contrôler, de se laisser aller au gré du vent… De lâcher prise. Elle pénétra finalement dans son immeuble, traînant des pieds pour retarder au plus son arrivée à l’appartement. Pourquoi tu fais ça ? De toute façon, il y a 90% de chance pour que Casey soit sorti, lui aussi !, pensa-t-elle alors qu’elle empruntait les escaliers. Gravir les quelques étages qui la séparaient de son cher et tendre époux était un véritable supplice. Sa vue lui jouait des tours, le sol semblait bouger sous ses pieds pour essayer de la faire tomber - mais elle tiendrait bon, elle ne se laisserait pas avoir si facilement ! - et les escaliers étaient interminables. Elle avait perdu toute notion du temps et de l'espace, évoluant dans ce qui s'apparentait à un rêve éveillé. C'était une sensation étrange mais plutôt plaisante. Trois presque-chutes, quatre pauses et une quinzaine de soupirs plus tard, elle arrivait enfin devant la porte de l'appartement. Elle trifouilla quelques secondes dans son sac, en sortit ses clés, inspira un bon coup pour se donner du courage... Elle n'avait pas envie de rentrer mais elle n'avait pas le choix. Et contrairement à Casey, elle n'était pas lâche. Fuir ne résoudrait rien. Elle approcha son trousseau de la porte et... Bizarrement, la forme de sa clé ne semblait pas correspondre à celle de la serrure. « Foutue connerie ! », grommela-t-elle avant d’enfin parvenir à l'ouvrir, au bout de la dixième tentative. Elle s’engouffra dans l’appartement sans prendre la peine d’être discrète, persuadée que Casey ne serait pas là –ou qu’il dormirait à poings fermés, sans s’être inquiété de cette absence inhabituelle. Loupé. Il était installé dans le salon, on ne peut plus éveillé. Elle ignorait précisément l'heure qu'il était mais la nuit était tombée depuis un long moment. « Oh, chéri, tu es là... Quelle surprise ! C'est tellement rare de te voir passer des soirées à l'appartement », s’exclama-t-elle sans prendre la peine de masquer son ironie. Elle lui adressa un sourire absolument faux avant d’enlever ses chaussures et de balancer sa veste sur le canapé. Elle est assez éméchée pour perdre tout sens de la retenue, mais pas assez pour oublier toute la rancœur qu’elle avait à l’encontre de celui qu'elle avait épousé quelques années auparavant. Elle fit quelques pas en avant, titubant bien malgré elle, et s’agrippa sur tout ce qui se trouvait sur son passage pour ne pas s’écrouler lamentablement sur le sol du salon. Loin d’être perturbée par ce petit problème d’équilibre, elle se mit à rire à gorge déployée. L'alcool ne lui réussissait décidément pas.