Falling from the sky | Alba

Je ne suis pas resté longtemps chez Alba, quelques jours tout au plus avant que Arielle ne me contacte pour me dire qu’ils avaient une place dans leur colocation. J’avais rapidement accepté l’offre de la blonde, parce que je me sentais mal de vivre chez Alba comme ça, elle avait sa vie, son fils et en plus c’était la meilleure amie d’Agnes. J’apprécie grandement la générosité dont elle a fait preuve pour moi à mon arrivée au pays, mais je devais reprendre ma vie en main et avancer. Il y a des jours plus facile que d’autre certe, mais tout commence à se placer, j’ai maintenant un job et j’ai découvert comme une famille avec mes colocs. Je m’entends tellement bien avec eux, mais aujourd’hui bien que l’activité aurait pu convenir à Orso, j’avais choisi d’offrir une journée à Alba pour la remercier de ce qu’elle avait fait pour moi, d’être venu aussi m’aider quand j’en avais besoin après la mort de ma compagne. Nous allions nous envoyer en l’air, mais pas dans le sens sexuel du terme. Nous sommes dans l’avion et nous prenons de l’altitude, je me rends compte alors que je suis sur le bord de la porte de l’avion que finalement le vertige, j’ai peut-être un peu ça…. “Vous êtes certain que le parachute va s’ouvrir hein ? ” J’ai un peu peur même si j’ai un instructeur avec moi et que je suis attaché contre lui, d’un coup que tout se passe mal ? “Alba…. On se retrouve en bas ! ” Je lui fais un pouce en l’air et je baisse mes lunettes de protection, je ferme les yeux et je me sens tomber dans le vide. Je hurle comme un débile avant d’ouvrir les yeux. La chute libre fait tellement peur qu'on tombe si vite jusqu’à ce que le parachute se déploie et qu’on remonte un peu et que maintenant la chute, bien que rapide, semble se faire plus en douceur. Je suis ébahi par le paysage et par tout ce qu’on peut voir. “ACH DU LIEBER GOTT!” J’en perd mon anglais… Puis on finit par atterrir au sol, je suis époustouflé, c’était vraiment incroyable. Mon amie arrive quelques instants après moi. “Alba ! ” Une fois détachée je vais la prendre dans mes bras et on fait une photo se tenant côte à côte.

@Alba Jensen

le laisser dormir dehors. Ils avaient tous les deux perdus Agnès, cette vieille amie. Ça lui avait fait un choc à Alba, et la vie avait continué. Avec Detlev, ils n’avaient pas forcément gardé contact au départ, mais son arrivée à Bowen les avait fait se rapprocher. Aujourd’hui, il avait trouvé une colocation et Alba avait retrouvé sa grande maison vide une semaine sur deux. Le jeune homme lui avait proposé une sortie hors de sa zone de confort. Alba c’était une femme qui aimait les aventures mais sur le sol pas en l’air sauf si elle était dans un avion tout le long. Alba n’était pas très rassurée et voir la peur de Detlev ne la rassurait pas. Il tombait déjà dans le vide, alors qu’Alba était tétanisée. « Heu… Alba elle ne va pas le retrouver en bas par les airs, non non on ! » Disait-elle à elle-même alors que le moniteur commençait déjà à la préparer. « Non non, Alba elle ne va pas sauter ! » Mais pas le choix, le mec saute avec la blonde accrochée à elle. La peur la tétanise qu’elle n’arrive même pas à hurler. Mais une fois le parachute enclenché, la photographe peut profiter un peu du paysage, mais juste un peu. Le vol en avion est beaucoup paisible qu’en parachute. Le vent fouette le visage de la maman et le sol se rapproche. En bas elle voit Detlev souriant. Elle touche enfin le sol et heureusement que le moniteur était là pour lui éviter une chute. Son ami arrive vers elle, tout souriant. « Ah non ! Y’a pas d’Alba ! Elle n’est pas contente et elle a eu la peur de sa vie ! » Disait-elle en boudant presque avant de sourire un peu pour la photo.

C’était une façon pour moi de remercier Alba d’avoir été présente pour moi quand j’en avais eu besoin. Elle était l’amie d’Agnes à la base et bien que je l’aimais bien, nous n’étions pas les personnes les plus proches. La photographe voyageant beaucoup et vivant à l’autre bout du monde nous n’avions que rarement l’occasion d’échanger. Cette journée, c’était pour elle, pour lui dire merci de ne pas m’avoir lâché, merci à celle qui était devenue mon amie à moi aussi. En tout cas, je voulais sortir de notre zone de confort, mais aussi nous créer un moment inoubliable. En tout cas, c’était incroyable ce saut, complètement fou, effrayant mais si wouah… je n’avais pas de mots. Alba en avait plusieurs, elle n’était pas contente et pourtant elle me serre dans les bras et souris pour la photo, “Oh, pas contente, allez. C’est pas fini ! Je nous ai organisé un saut en Bungee en plus ! ” J’ai un air très sérieux en plus, je ne veux pas qu’elle pense que je lui fais une blague, je le vois bien à son air catastrophée qu’elle n’est pas très contente. On va retirer l’ensemble qu’ils nous ont fait porter pour le saut. “Tu vois la falaise ? On va sauter là-bas ! ” Je ne lui laisse même pas le temps de dire quoi que ce soit, je pense qu’elle doit avoir des envies de meurtres en ce moment. Quand on arrive proche du sentier, je lui bouche les yeux avec un bandeau. “Comme ça, tu as pas le choix de me faire confiance ! ” Je l'entraîne et on marche sur une terrasse en bois et nous sommes oui au-dessus comme d’un précipice, mais c’est plus pour la vue, parce que c’est pas vrai qu’on va sauter. “Agnes aurait adorer ce genre d’endroit ! J’me suis dit qu’on pourrait y faire un picnic ! ” Je lui montre la table et le fait qu’il n’y a aucune corde de Bungee en jeu.

Il y a dix ans, Alba aurait sauté sans aucune crainte, téméraire et aventurière. A présent, elle pensait à son fils et à ce qu’il deviendrait si elle n’était plus là. Evidemment, il y aurait son père mais comment ces deux hommes vivraient sans elle ? Oh non elle n’était pas irremplaçable, mais elle savait que si Léo venait à disparaitre, plus jamais sa vie ne serait pareille. Detlev lui il avait connu ça. Il avait perdu Agnès, et si ç’avait affecté Alba, la perte pour Detlev avait été encore pire. C’était pour cette raison qu’elle avait accepté de venir et garder contact avec lui. A force il était devenu un ami, même si après son saut elle avait plutôt envie de l’étriper. Elle le prit quand même dans ses bras, souriant à la photo. Finalement, elle l’avait fait, ce n’était pas insurmontable. Elle ne s’attendait quand même pas à la nouvelle proposition de son amie. « QUOI ?! Tu veux vraiment qu’Alba te casse la figure ? » Continuait-elle avec la troisième personne. Elle était persuadée qu’il riait, ou en tout cas elle l’espérait. Sauf qu’il avait l’air sérieux, trop sérieux et ça commençait à faire flipper Alba. « Mais t’es sérieux là ? » Disait-elle pas du tout rassurée. Pourtant elle le suit, se disant qu’il avait peut-être besoin de ça. Il avait tout prévu, le bandeau, la falaise. « Je ne suis pas du tout rassurée ! » Paniquait-elle, en train de prier pour sa vie. Non, là de suite elle n’avait pas confiance en lui. Mais finalement, il lui enlevait le bandeau, le sourire aux lèvres contente de sa blague alors qu’un piquenique les attendait. « T’es vraiment bête, j’ai flippé ! » Disais-elle en riant avant d’observer la vue. Il avait raison Agnès aurait adoré. « Oui j’en suis sûr, et je pense qu’elle a dû bien se marrer à te voir me faire une blague. » Disait-elle un tendre sourire, posant sa main sur son avant-bras avant de se diriger vers la table.

C’était une expérience incroyable, le panorama était à couper le souffle, presqu’autant que le vent qui te venait en pleine face pendant la chute. Je pense que mon coeur à arrêter de battre à plusieurs reprises durant le saut. Heureusement que le saut ne dure pas si longtemps au final, parce que je crois qu’ils auraient été obligés d’essayer de me réanimer une fois au sol. Malgré sa colère, Alba réussit à sourire pour la photo, me serrant dans ses bras. Ça nous ferait un beau souvenir de la fois où on a dépassé notre peur. J’avais décidé de pousser un peu la taquinerie et en gardant mon air sérieux, je lui dit qu’on s’en va sauter en bungee. “Alba est trop gentille pour briser la face de Detlev. ” Embarquant dans son jeu, parlant à la troisième personne moi aussi. Sauf que je n’allais pas lui donner le plaisir de décrocher de mon rôle, faisant exprès pour la mener en bâteau à propos du saut. “J’ai l’air d’un mec qui rigole ? On a qu’une vie Alba ! ” Je l’entraîne vers la falaise avant de lui bander les yeux pour faire durer le suspens, elle n’a pas le choix de me faire confiance en ce moment. Finalement, je l’amène sur une terrasse avec une vue magnifique, un pique-nique nous attendant. Ce n’est pas pour être romantique ou quoi que ce soit, c’est pour la remercier d’être là pour moi depuis la mort d’Agnes, parce que ce lieu me rappelle ma fiancée et que je sais qu’elle aurait être ici avec nous, même si elle doit déjà l’être sous sa forme fantomatique. “C’était le but de te faire flipper et je pense qu’elle doit se tordre de rire actuellement oui. ” Une vague de tristesse passe dans mes yeux avant d’aller m’asseoir à la table avec la blonde. “C’est pour te remercier de ce que tu as fait pour moi depuis que je suis ici. Tu n’étais pas obligé, mais j’apprécie vraiment… ” Il y a des jours comme ça, ou Agnes me manque encore plus, aujourd’hui je sens sa présence partout et un papillon, un monarque vient se poser sur l’anse du panier. “Je pense qu’elle est avec nous… ” Dis-je tout bas en montrant le papillon. “J’en vois pleins depuis quelques temps, elle adorait les papillons…”

Alba elle avait peur du vide, tout le monde le savait ! C’était tétanisant, elle était incapable de parler, ou de respirer pendant la descente. Tout le long elle se promettait une chose, engueulez Detlev qui était sois disant un ami. En bas, elle avait encore les pieds et les jambes qui tremblaient, sentant son estomac se révolter de ce remue ménage. Elle avait eu envie de vomir plusieurs fois sur le coup, et ses yeux froncèrent en regard son ami. « Ne la tente pas trop Alba, son poing la démange là ! » Et elle aurait dû calmer les ardeurs de l’allemand. Oh que oui ! Il était déjà à fond pour une prochaine activité, en saut à l’élastique. Alors, autant sauter de l’avion c’était impressionnant mais d’un pont hors de question. De l’avion c’était bien trop haut pour avoir conscience de la profondeur, mais d’un pont elle voyait trop bien le sol pour sauter. « Oui bah moi je l’aime comme ça ma vie ! Quand j’ai les pieds au sol. » Et pourtant elle le suivait, mais elle savait qu’elle ne sauterait pas, même quand il lui bandait les yeux. Puis enfin, il lui avouait sa blague, se moquait d’elle, alors qu’Alba voyait une table de pique nique préparée et pas de mecs louches qui veulent qu’Alba saute dans le vide. « Oh oui, elle adorait tes blagues toutes nulles. » Disait Alba en souriant, elle vit la vague de tristesse dans le regard de l’allemand et elle lui fit juste un petit geste tendre. Elle était là pour lui, Agnes elle continuait de vivre grâce à eux. « C’était avec plaisir Det ! Vraiment pas besoin de me remercier. » Alba elle pouvait se montrer généreuse, et puis ça lui avait fait du bien d’avoir un peu de vie dans sa maison, surtout les semaines où Jon n’étaient pas là. « Elle est toujours là à veiller sur toi, et sûrement en forme de papillon. » Alba, elle ne connaissais pas le deuil comme Detlev le vivait. Oui elle avait perdu des amis, de la famille mais jamais la personne qu’elle aimait le plus au monde.

Avec la mort d’Agnes, j’ai appris que chaque moment que l’on vit est précieux, que si on a envie d’essayer quelque chose, il faut le faire, parce que la vie en vrai ça ne tient qu’à un fil. Qu’on ne sache pas de quoi demain sera fait et il faut apprendre à vivre tout simplement. Pas pour la gloire ou l’argent, mais pour ces expériences qui ne reviendront peut-être jamais. J’ai vraiment le vertige et je ne pensais jamais que je ferais un jour du saut en parachute, mais cette chute c’était électrisant, vivifiant et maintenant que j’avais les deux pieds sur terre je me sentais en pleine forme, aussi recharger qu’une pile. Alba me faisait rire et ça me fait du bien de passer des moments avec elle. Je rigole quand elle dit que son poing la démange, je sais bien qu’elle n’en fera rien et je l’entraîne sans vraiment lui donner d’autre options vers ce que j’avais prévu. C’était plus tranquille qu’un saut en bungee. Quand elle découvre le pique nique, elle semble plus sereine. “Rohh aller elle n’était pas si nulle ma blague. Tu aurais dû voir ton expression ! ” J’ai eu du mal à rester sérieux d’ailleurs. Puis je la remercie pour ce qu’elle fait pour moi depuis…. son départ quoi. Je lui fais un petit sourire triste, c’est comme ça, ça me prend parfois quand je me mets à penser à elle, ce qu’elle penserait de telle ou telle situation. “Tu sais, tu n’es pas obligé, mais je l’apprécie réellement. ” Je lui fais un sourire sincère. Je lui parle aussi de mon impression qu’elle n’est jamais bien loin en lui parlant du papillon qui vole non loin de nous. “J’ai tellement l’impression d’être lourd parfois, j’arrive pas à me remettre vraiment de tout ça. Je sais que c’est encore récent, mais je n’imagine pas un jour passé au-dessus de tout ça. ” Elle était celle qui m’a permis de tenir le cap, de me garder la tête hors de l’eau. “Ton petit Jon me faisait du bien, je le trouve tellement adorable et je n’ai jamais été le mec super à l’aise avec les enfants. Ça m’a donné envie d’en avoir peut-être un jour… ” Je regarde le vide à nouveau avant d’ouvrir le panier contenant les vivres. “J’ai préparé quelques petits trucs qui se mangent froid. J’ai essayé de nouvelles recettes, j’espère que tu as faim ! ” J’avais pas envie d’avoir que des sandwich ennuyeux et puis je suis cuisinier, je pouvais bien me forcer un peu !

C’était par la force des choses que Detlev et Alba ont fini par se lier d’amitié. Agnes les avait fait se connaître et s’apprécier, et pour cette femme ils avaient appris à passer du temps ensemble. Elle n’imaginait pas le peine de Detlev, elle qui n’avait pas perdu l’amour de sa vie. On devenait forcément une nouvelle personne. Pourtant, il gardait son sourire l’allemand, faisant des blagues à la jolie blonde. « Elle était drôle pour toi ! Moi j’ai eu peur. » Et elle lui aurait mis son poing dans la figure si elle avait dû sauter. Alba, elle n’aimait pas le vide, ça l’angoissait. Heureusement qu’il lui avait fait une belle surprise, en lui préparant un pique nique avec une vue merveilleuse. Ça leur permettait de parler d’Agnes, de ce qu’elle avait pu représenter pour eux dans leur vie. « Je ne me sens pas obligée. » Alba, elle n’avait pas aidé Detlev juste parce qu’elle se sentait obligée. C’était un ami qui était dans le besoin, c’était évident qu’il puisse rester chez elle autant de temps qu’il le désirait. « Tu n’as pas à t’en remettre du jour au lendemain, ça prendra le temps nécessaire. » Disait-elle en lui souriant. Ça devait changer une personne ce genre de deuil. On passait une partie de sa vie avec une personne, il fallait réapprendre à vivre sans. Alba avait dû mal à s’imaginer une vie sans Léo, même s’ils n’étaient plus ensemble. Elle souriait quand il mentionnait Jon. Ce petit bouclé, il avait le don de mettre les gens à l’aise. Elle était fière de son fils, heureuse de découvrir le petit garçon qu’il était en train de devenir. « Tu sais que tu vas devoir revenir hein ! Tu lui manques. » Detlev, il avait envie d’avoir des enfants, il venait de lui avouer. Alba n’allait pas lui dire qu’il faudrait qu’il trouve quelqu’un. « Si t’en veux tu en auras un jour. » Disait-elle en posant sa main sur son bras, avant de rejoindre la table pour découvrir ce qu’avait fait son ami. « Tout m’a l’air excellent. Il y a des spécialités allemandes ? » Demandait-elle curieuse et hâtive de tout goûter.

Chaque jour c’est un nouveau combat, contre cette anxiété qui m’habite depuis la disparition de l’être aimé. Jamais je n’aurais cru possible qu’elle puisse partir ainsi, d’une des manières les plus tristes et stupides que je connaisse. J’en veux au médecin qui a traité son cas, il n’a pas fait son boulot comme il faut et à cause de lui j’ai perdu la femme que j’aimais le plus au monde. Depuis son départ, je tente de rester occupé le plus possible, quand je ne fais rien c’est là que je sombre dans mes pires réflexions et je sens que je perds pied. Alors depuis, je fais un peu tout, m’occupant au maximum, essayant des choses que je n’aurais jamais osé faire, sauf peut-être aller dans l’océan, parce que j’ai une phobie de l’eau, j’ai beau rigoler en voulant faire peut à Alba, je crois qu’elle a été plus courageuse que je ne le suis en acceptant de sauter en parachute. Je n’aurais jamais osé affronter ma peur de l’eau comme elle a pu affronter sa peur du vide. “C’est promis, plus jamais je te fais sauter dans le vide comme ça. ” Je ne voudrais pas qu’elle m’en veuille et qu’elle décide de couper les ponts avec moi. Elle est un peu celle qui me rappelle au souvenir de ma belle blonde, le seul lien tangible que j’ai ici avec Agnes, parce qu’elle n’a jamais vécu ici et elle n’a jamais parcouru les rues de cette ville avec sa main dans la mienne. Sa confirmation me fait chaud au coeur, je suis devenu ami avec elle à cause d’Agnes, mais maintenant on tissait une amitié entre nous simplement parce qu’on était encore là, parce qu’on s'apprécie en tant que tel au final. “Tu as probablement raison, j’ai juste peur de l’oublier, de ne plus me souvenir de son visage aussi clairement, ou de sa voix. J’ai peur qu’elle se dissipe de mon esprit… ” C’est ma plus grande peur, c’est probablement une des raisons pour lesquelles je me refuse d’avancer trop. Je n’ai pas envie de la remplacer, que quelqu’un d’autre prenne sa place dans mon coeur, mais je sais que ce n’est pas ce qu’elle aurait souhaité pour moi. La seule chose qu’elle voudrait c’est que je sois heureux, que je réussisse à faire ma vie, même si c’est sans elle. Ce n’est pas comme si on s’est laissé parce que notre couple ne marchait pas, pas comme si j’avais choisi de la laisser seule du jour au lendemain, si la situation avait été inversée, j’aurais voulu son bonheur. Parfois, je me sens coupable aussi que ce n’ai pas été le contraire, elle avait tellement plus à offrir que moi, j’avais plus de chance aussi de crever avant elle avec la vie que j’ai mené. Je soupire avant de parler de Jon à Alba et parler du petit bonhomme me fait sourire. “Je viendrais le voir bientôt, il me manque aussi. ” Il est trop tôt pour que je pense à avoir des enfants, mais peut-être qu’un jour, je pourrais trouver ce bonheur aussi, comme elle me le confirme. Je hoche la tête et finalement je suis content qu’on passe à un autre sujet, chaque fois que je parle de ma fiancée je deviens morose et ce n'est pas le but de cette journée. “J’ai des Bretzels ! Puis de la salade de pommes de terres qui est typiquement allemande. J’ai peut-être aussi des pâtisseries, mais va falloir m’excuser je suis moins doué en pâtisserie qu’en cuisine j’ai fais de mon mieux. ” Je commence à sortir quelques trucs que j’ai fais, il y a aussi fromage et viandes froides, des légumes et quelques sortes de salades, je savais pas trop ce qu’elle préférerait alors j’ai voulu miser sur le tout, de toute façon ce sera pas perdu, y’a Orso à la maison quand même. Je lui montre la salade de pomme de terre dont je parlais. “Elle devrait te plaire ! ” J’ai aussi des assiettes et couverts dans le panier que je pose sur la table. Le panier déborde de victuailles.

Alba détestait le vide, alors la promesse de Detlev elle n’allait pas l’oublier. Il était hors de question qu’elle se rejette une nouvelle fois dans le vide. « Je ne vais jamais l’oublie ta promesse. » Disait-elle en riant, alors que la suite devenait plus mélancolique. Agnès leur manquait à tout les deux, mais Alba elle n’était pas amoureuse d’elle. Elle imaginait la peine que devait avoir Detlev à essayer de s’en sortir sans elle. « Elle ne va pas se dissiper. Et même si les souvenirs deviendront flous, elle sera toujours là. » Disait Alba en souriant. Elle qui n’avait pas vraiment connu le deuil, Agnes elle s’en souvenait bien. Parfois elle revoyait des vidéos pour se rappeler de sa voix douce. Aujourd’hui, les souvenirs restaient marqué sur le grand réseau qu’était internet. C’était plus facile de garder en mémoire les gens, il suffisait d’aller chercher dans son téléphone. Detlev, elle l’avait hébergé pendant un moment, et Jon il était tombé sous le charme de l’allemand. Ils avaient eu quelques moments chouettes, et Jon se demandait souvent quand est-ce qu’il allait revenir Detlev. « Tu sais qu’à cause de toi, il adore dire anticonstitutionnellement, cucurbitacée et tétraodon en allemand. Il se la pète à cause de toi. » Alba elle riait, parce qu’elle se souvenait de ce mot où son fils essayait de prononcer tout ces mots imprononçable. Elle aimerait apprendre à Jon à parler plusieurs langues. Léo lui donnait quelques mots de français et Alba quelques mots de danois. Jon il apprenait vite, alors elle avait été surprise qu’il arrive si facilement -après plusieurs dizaines de minutes – à répéter ce que lui avait dit Detlev. L’allemand il avait préparé tout le déjeuner, il avait dressé cette table où se trouvait un pique nique digne de ce nom. « Tu aurais dû me dire, j’aurai acheté un gâteau. » Disait-elle attendrie. Il lui aurait suffi d’appeler Charlie pour avoir une délicieuse pâtisserie. [/color]»J’ai hâte de gouter ! [/color]» Disait-elle en s’asseyant avant de servir deux assiettes. « Ta colocation se passe bien ? » Il était partit de chez Alba pour aller vivre avec deux autres personnes, il était temps de savoir si tout se passe bien.

C’est de l’inconnu pour moi, faire face ainsi à la mort de quelqu’un c’est un peu comme tomber dans le vide, dans les méandres a un endroit où rien n’est tangible et d’où personne n'est revenu. Il y avait deux personnes qui comptait plus que tout au monde dans ma vie, ma mère et Agnès. Ma mère, je sais que je vais finir par la perdre un jour ou l’autre, c’est le cycle normal de la vie, mais la vie a choisi de reprendre ma belle blonde alors qu’elle avait encore la vie devant elle. La faucheuse avait choisi de la ramener trop tôt. Puis moi j’avais peur que son souvenir s’estompe, de ne plus me souvenir de son rire. « Ça me fait peur tout ça… J’ai pas envie de la remplacer non plus… » Je murmure, mais je sais qu’elle peut entendre ce que je dis. C'était une amie pour elle aussi, elle sait qu’elle personne exceptionnelle elle était. Changer de sujets ramène le coeur de la conversation un peu plus léger. J’ai beaucoup aimé son petit bonhomme et j’aimais bien lui apprendre un peu de tout et n’importe quoi. Elle me tire un sourire, alors le petit il aime bien répéter des mots en allemand ? «Une vraie éponge ! Il va falloir que je vienne lui en apprendre d’autres mots. Il fait bien de se la péter. Ce n'est pas facile de parler allemand. » Je place la table et sort les plats que j’ai préparé et je secoue la tête. « C’était mon idée, tu n’avais pas à rien amener ! » la pensée suffisait et en fait sa présence me suffisait, ça me faisait du bien de passer du temps avec elle. « Oui, c’est drôle parce qu’on s’entend tous très bien, pauvre Arielle par contre, elle est prise entre deux vrais gamins quand on s’y mets ! Si tu veux, tu pourras venir faire un tour. J’aimerais bien te les présenter! »