I'm falling again, falling (PerJam)

Depuis quelques jours, Jamie hésitait à envoyer un message à Carter. Ils s’étaient quittés sur des questions mais aussi un énervement. Tout ça à cause d’une pilule rejetée. Elle avait besoin de parler, et d’avoir un avis autre que celui de son frère et de Carter. Heureusement que l’avocate pouvait compter sur ses amis, et elle pensait à Perry. Cet ex-amant était finalement un véritable ami, un coup cœur récent et elle avait confiance en lui. C’était pour cette raison qu’elle lui demandait de venir. Il n’hésitait pas et il arrivait dans les quelques minutes qui suivaient. Jamie préparait une grosse théière de tisane. Comme elle n’avait pas fait son choix, elle préférait éviter l’alcool. Dans son cœur elle l’avait déjà fait son choix, mais il y avait tellement d’autres choses à prendre en compte. Elle pleurait Jamie sans arrêt. Surtout que le retour de Charles n’aidait pas l’avocate. Il fallait qu’elle en parle à Carter de ça également. Ils avaient déjà assez de conflit en ce moment, ce n’était pas une bonne idée de ne pas le tenir au courant de ça. Nox sur ses genoux réclamaient des caresses, sentant le ventre. Les animaux devaient avoir un sens spécial parce que depuis qu’elle avait apprit qu’elle était enceinte, Nox ne patounait plus sur son ventre. Perry arrivait et Jamie se levait avec son chaton dans les bras pour ouvrir à son ami. « Merci d’être venu ! » Disait-elle presque les larmes aux yeux. Heureusement qu’il était là ce soir parce qu’elle avait besoin de parler Jamie. Puis il était papa Perry, peut-être qu’il serait lui donner de bons conseils.

En recevant le sms de son amie, Perry n'avait pas hésité longtemps avant de jeter ses plans de la soirée pour aller la voir. De toute façon ils consistaient à regarder une série Netflix tout en traînant sur bbt, rien de bien important. Il se demandait ce qui pouvait bien arriver à Jamie pour qu'elle ne veuille pas lui en parler par sms. Quelque chose de grave, ça le faisait un peu flipper. Le jeune enfila quelques vêtements histoire de pas débarquer en pyjama chez elle et attrapa son skate, direction l'appartement de la jeune femme. En arrivant, il était essoufflé d'avoir traversé les rues à vive allure. En général il était plutôt tranquille lors des trajets mais là, il ne pouvait pas attendre. Perry est un bon ami, même s'il est du genre à avoir du mal pour les conversations sérieuses, il répond toujours présent lorsqu'ils ont besoin de lui. Après avoir sonné, il n'a pas dû attendre longtemps avant de voir la porte s'ouvrir. Jamie lui ouvrit, son chat dans les bras. Il la prit immédiatement dans ses bras en faisant attention à ne pas écraser Nox entre eux. « C'est normal » lui répondit-il avant d'entrer pour s'installer dans le canapé. « Dis-moi tout. » Il était prêt à tout entendre. Si c'était un truc grave peut être que c'était en rapport avec sa famille, il ne connaît pas grand chose sur la famille de la jeune femme. Ou bien avec Carter, ils se sont peut être disputé ? Si c'est le cas, Jamie sait bien que Perry n'est pas forcément la meilleure personne pour donner des conseils de couple.

Elle était totalement perdue Jamie. Nox sur ses jambes et les yeux humides, elle essayait de savoir ce qu’il fallait faire. Moi quelque soit la conclusion, il y avait toujours un point qui ferait qu’elle regretterait son choix. C’était trop dur et c’était la seule qui avait ce pouvoir. Celui de choisir. Et elle ne se sentait pas capable de faire ce choix. Elle avait besoin de ses amis et surtout de Perry. Depuis le début de leur amitié, ils se comprenaient, acceptant la différence et les envies de l’autre. Elle bondit de son canapé quand son ami arrivait, entraînant avec elle Nox. Il la prenait dans ses bras et elle se sentit bien Jamie. Il était là, et elle savait qu’avec lui elle se sentirait écouter. Le seul problème, c’était que Jamie ne savait pas par quoi commencer. « J’ai un problème. » Certaines femmes parleraient de bonne nouvelle, mais pour Jamie s’en n’était pas forcément une. « Je suis enceinte. » Et je ne sais pas quoi faire aurait-elle dû continuer. Mais à la place, elle fondait en larme, qui trahissait toutes ses angoisses et ces derniers jours d’intense réflexion. Il y avait tellement de possibilité et Jamie devait choisir entre ses envies à elle et celles des autres.

Il n’avait pas hésité une seule seconde avant de débarquer, laissant en plan sa soirée pour venir en aide à son amie. Peu importe la raison de ses angoisses et sa tristesse, même s’il s’agit de quelque chose de stupide aux yeux des autres, Perry sera là. Il la prit dans ses bras et s’assit sur le canapé à côté d’elle. Jamie lui expliqua avoir un problème, il n’eut pas le temps d’imaginer ce que pouvait être ce problème qu’elle lui révéla être enceinte et qu’elle se mit à fondre en larmes. La première réflexion qui traversa le jeune homme est : qui est le père ? Mais il la retint pour lui, pour le moment. Sans rien dire, il la prit à nouveau dans ses bras, lui caressant le dos et embrassant ses cheveux, pour l’apaiser un peu. « Ça va aller Jam. » lui dit-il calmement. Ils n’ont pas forcément trop parlé d’enfants tous les deux parce que ce n’est pas forcément le genre de sujet qu’on aborde à son ami/plan-cul/ex plan-cul mais il sait que le non désir de maternité est l’une des raisons du divorce de Jamie avec son ex-mari. « Ça fait combien de temps ? » Il voulait savoir si c’était trop tard pour qu’elle puisse avoir le choix de le garder ou non.

Elle se sentait perdue Jamie. Tout le monde autour d’elle avait des enfants et tous semblaient heureux. Jamie, elle avait peur de ne pas être à la hauteur, peur que ce petit bébé puisse lui gâcher la vie. Elle s’était toujours dit que la maternité n’était pas innée et qu’elle ne se sentait pas prête. C’était même la principale cause du divorce entre elle et Charles. Elle fondait en larme, mouillant le haut de son ami. Perry, elle lui faisait confiance et elle savait qu’il ne la jugerait pas. Il serait là à chaque moment, sans montrer ce visage si heureux de Carter. Rien que de revoir ce sourire, ça lui brisait le cœur parce quoi qu’il arrive son choix allait avoir des répercussions. « Je ne voulais plus me retrouver dans cette situation. » Disait-elle en reniflant. Avorter n’était pas un choix simple, et la première fois, ç’avait été un déchirement. « Trois semaines à peu près je pense. » Il fallait qu’elle aille faire une prise de sang, mais elle repoussait ce moment, même si elle le savait. Entre les nausées, les différents tests urinaires positifs, il n’y avait pas de doute.

Il ne pouvait pas se mettre à sa place mais il pouvait la soutenir, être là pour elle, ce qu’il faisait. Cette nouvelle était inattendue mais Perry se dit qu’il fera au mieux pour l’accompagner. Il imagine qu’elle doit avoir d’autres gens à qui se confier mais à présent que son meilleur ami est le père de l’enfant qu’elle porte, ça doit sans doute être moins simple. « Tu as déjà été enceinte ? » lui demanda-t-il après qu’elle lui ait expliqué ne plus vouloir se retrouver dans cette situation. Il imagine que peu importe la décision à prendre, elle ne sera pas simple. Le jeune homme lui demande alors à combien de semaines elle en est, pour savoir si elle a encore le choix ou si c’est trop tard. Il ne connaît pas bien les délais mais quand Ruby est tombée enceinte il s’est tout de même un peu renseigné. « Ok, tu as le temps de réfléchir à ce que tu veux. » Il aurait bien aimé lui changer les idées avec ses blagues mais il sentait que pour l’instant elle avait surtout besoin d’une épaule sur laquelle pleurer, ce qu’il lui offrit. « Et c’est ta décision, laisse pas les autres choisir pour toi. » Il voulait lui dire de le garder, qu’avoir un enfant c’est génial mais il a aussi vu Aisling à la naissance de Siobhan. Si elle a fini par l’accepter, ça a pris du temps et ça n’arrivera pas forcément pour tout le monde.

Elle sentait mal Jamie. Elle avait vu la réaction de Carter quand il avait prit la positivité du test et sa déception quand elle lui avait dit qu’il y avait des risques qu’elle ne le garde pas. Elle aurait pu en parler à Thomas, Pippa ou Romy. Mais elle avait appelé Perry, parce qu’elle savait qu’il n’influencerait pas son choix, qu’il serait juste là pour écouter. « Oui. Quand j’étais mariée avec Charles. J’ai avorté sans que personne ne le sache. » Elle n’était pas honteuse Jamie, ç’avait été un choix réfléchit parce qu’à l’époque elle était bien trop jeune. Et elle ne voulait pas d’enfant. Aujourd’hui, la question se posait. L’avocate ne se sentait pas capable d’être mère. « Je sais … » Les larmes ne cessaient de couler et elle s’appuyait sur Perry. « Tu aurais vu sa tête à Carter … Et même Thomas je pense qu’il serait déçue. » Tout le monde avait accueilli la nouvelle avec joie, sauf Jamie. « Comment t’as su toi que tu serais un bon père ? » C’était surtout ça le problème chez Jamie, elle ne se pensait pas capable et assez patiente pour élever un enfant qu’elle ne désirait pas forcément.

Jamie lui explique qu’elle est déjà tombée enceinte mais qu’elle n’a pas gardé l’enfant et qu’elle n’en a parlé à personne. Perry se contenta de hocher la tête en la serrant un peu plus contre lui. Il ne peut pas vraiment comprendre ce que c’est, la grossesse, le choix, toutes ces choses là qu’en temps qu’homme il ne peut pas vraiment ressentir. Il ne peut pas tomber enceinte par accident, il peut en être en partie responsable mais au final, il subira toujours moins les choses que la personne enceinte. Il n’a pas envie qu’elle prenne une décision pour faire plaisir aux autres parce que ce n’est pas rien. « Pense à toi. » lui répondit-il. Certes Carter est aussi impliqué et elle ne peut pas vraiment prendre la décision sans lui, surtout qu’il est au courant à présent, mais il ne peut pas l’obliger à garder un enfant dont elle ne veut pas. « Je l’ai jamais su, quand Penny est arrivée, je flippais, j’avais tellement peur de faire n’importe quoi. Mais au final faut croire que j’m’en sors bien. » répondit-il à propos du fait d’être père. L’avantage est qu’il a d’abord eu Penny qui était déjà enfant avant d’avoir Siobhan bébé, il a donc eu la version un peu plus simple avant d’avoir la version compliquée où il faut changer les couches et surveiller absolument tout. « Mais si c’est le fait d’être une mauvaise mère qui te fait peur, t’inquiète pas, ça n’arrivera pas. »

Son avortement avait été quelque chose qu’elle avait gardé pour elle pendant des années. Thomas n’était pas au courant et la seule personne qu’elle avait mit au courant c’était une collègue dans une des associations dans laquelle elle bossait pour qu’elle vienne la chercher après l’acte. Plus tard, elle l’avait dit à Owen. Perry était la troisième personne à être au courant et si aujourd’hui elle en parlait, c’était parce que son choix pour le nouveau fœtus était bien plus difficile qu’il y a quelques années. Pourtant, avec Charles, ils auraient fait une super famille, mais elle ne le sentait. Aujourd’hui, elle ne le sentait pas plus, mais elle avait peur de perdre Carter, peur de regretter bien plus tard ce choix. « Je ne sais pas quoi faire. » Avouait-elle dans un sanglot. Perry était papa. Peut-être qu’il serait capable de lui expliquer comment il a su qu’il allait être un super papa. Elle le voyait avec ses enfants, et il portait la casquette de père à la perfection. « Oui tu t’en sors bien. » Lui répondait-elle. Ce n’était pas en soit la peur d’être une mauvaise mère qui inquiétait Jamie. « Je ne veux juste pas le garder et ensuite regretter ce choix et de faire vivre un enfer à mon enfant. » Disait-elle. Depuis toujours, elle savait qu’elle voulait prioriser sa vie et sa carrière. Un enfant ça changeait les objectifs de vie et plus tard elle ne voulait pas être cette mère qui faisait reposer la culpabilité de ses choix sur son enfant.

Gérer ce genre de situation n’est clairement pas le fort de Perry. Lui il est plus là pour conseiller ses amis sur comment choper à coup sur ou quel cocktail choisir. Son rôle de père l’a bien obligé à être un peu plus responsable mais il fuit les conversations sérieuses autant qu’il peut. Cependant, il ne peut pas laisser son ami dans un tel état de désespoir. Il se revoit lui, il y a un peu moins de dix ans, avec sa meilleure amie, lui demandant ce qu’il devait faire par rapport à Penny. La prendre avec lui ou la laisser partir en foyer, sans personne pour l’élever ? Il a lui même été dans un foyer, pendant peu de temps alors qu’il était encore très jeune. Par chance sa famille adoptive était la meilleure qu’un enfant puisse rêver mais il savait bien que ce n’était pas toujours le cas. Si Ruby n’avait pas été là, il n’aurait peut-être pas pris la même décision. Le jeune homme essayait d’aider son amie dans sa réflexion. « Tu dois peser le pour et le contre par rapport à toi. Et si tu ne le sens pas maintenant, tu pourras toujours devenir mère plus tard si t’en as envie. » expliqua-t-il. Si Aisling avait su qu’elle était enceinte, elle aurait sûrement avortée, il le sait et même s’il aurait voulu de cet enfant, il n’aurait pas pu l’empêcher de prendre cette décision. « Bon, on va réfléchir aux points positifs et aux points négatifs de chaque situation, d’accord ? C’est ce que font les gens organisés...je crois. » Ce qu’il n’est clairement pas.

Ça lui avait paru tellement naturel d’appeler Perry. Ces derniers mois, il avait été un ami fidèle qui avait compris quand Jamie avait décidé d’arrêter leurs extras. Aujourd’hui, il faisait partie de ses plus proches amis. Carter avait fuit chez elle la laissant gérer cette nouvelle, ils n’étaient pas forcément d’accord sur la suite à donner à celle-ci. Jamie avait peur de le perdre et surtout peur de regretter ses choix. Elle ne savait pas si Perry serait de bons conseils, mais elle avait besoin d’une oreille et des avis neutres. Dans son entourage, tout le monde avait prit la nouvelle avec joie, sauf elle. « Enfin si je me décide avant l’âge fatidique. » Disait-elle en plaisantant, mais il y avait une part de vérité. Il ne lui restait pas vingt ans à Jamie et peut-être que quand elle voudra un enfant, il sera trop tard. Là, elle avait la possibilité de construire quelque chose avec quelqu’un qu’elle aimait. Mais jamais elle n’avait senti cet instinct maternel. Puis elle riait. Perry avait cette phrase remplie de bienveillance fit rire l’avocate. « Je ne sais pas si c’est une bonne solution pour un enfant. » Elle riait mais après tout, elle devrait le sentir au plus profond de son être si elle le voulait ou non. Ou peut-être pas et qu’il fallait que ce sont sa raison qui prenne la décision.

Perry se demande si Jamie n’a pas des personnes un peu plus matures et responsables que lui dans son cercle d’amis pour la conseiller. Enfin peut-être qu’elle n’attendait pas de conseils ou de solutions de sa part mais seulement de se changer les idées puisqu’en général il s’en sort plutôt pas mal pour faire rire les gens et les distraire. Mais lorsqu’il s’agit de quelque chose d’aussi important que le fait d’apprendre que l’on attend un enfant, il n’est pas sûr de réussir à jouer les comiques. Il ne sait pas non plus s’il est le mieux placé pour blaguer sur le sujet alors que lui ne peut pas tomber enceinte et qu’il a déjà mis plusieurs des femmes avec qui il a couché enceintes par accident. Il essaie de la rassurer et aussi de savoir ce dont elle a envie, à savoir garder ou non l’enfant. Pour lui si elle n’en veut pas maintenant, elle pourra toujours plus tard. « Au pire tu pourras adopter. » Dans le monde de Perry les choses sont toujours simples et les solutions faciles mais il ne vit pas vraiment dans le monde réel. Il lui propose de faire un tableau avec les points positifs et négatifs pour l’aider mais Jamie n’est pas sûre que ce soit la meilleure solution pour l’enfant. « Oh tu crois qu’il ne serait pas ravi d’apprendre qu’il est là parce qu’il y avait plus de lignes dans les plus que dans les moins ? » dit-il en riant même si la blague n’est pas de très bon goût.

Naturellement, elle s’était retournée vers Perry. Si au départ, leur relation avait commencé grâce au sexe, Perry était devenu un de ses plus proches amis. Tout était si simple avec lui, même leur sorte de rupture où il lui avait souhaité le meilleur. Alors elle savait qu’il arriverait à la faire rire, voir même poser les questions qui finiraient par se remuer dans la tête de Jamie pour qu’elle en arrive à une conclusion. Il n’y avait personne d’autres à qui en parler dans ses proches qui ne serait pas content d’apprendre la nouvelle. Carter le premier avait sauté de joie avant de partie le cœur brisé. Thomas, il était content aussi. Romy lui aurait parlé des bienfaits de la maternité. Bref, plein de gens qui ne comprenaient pas pourquoi Jamie n'était pas sûr de vouloir un enfant. « Je ne pense pas que j’adopterais. » Dans un sens elle se doutait que c’était maintenant ou jamais. Elle avait toujours refusé d’être mère et là pour la seconde fois on lui posait l’ultimatum. Et si elle aspirait à une bonne mère. Et si finalement elle se retrouverait dans la maternité. Perry la fit rire, en parlant de liste. « Ou peut-être qu’il serait content. Après tout vaut mieux dire qu’il y avait plus de points positifs que de dire que le préservatif a craqué ou que la pilule a été oublié. » Dans son cas, le pilule a été recraché à son insu. « Tu ferais quoi à ma place ? » Demandait-elle avec sérieux. Pas qu’elle ferait comme ce que ferait Perry. Mais entendre un autre avis ne lui ferait pas de mal.

Perry n’aime jamais se retrouver au cœur des conversations sérieuses mais c’est aussi ça, être un bon ami. Pour ceux qu’il aime, il accepte que la vie ne soit pas faite seulement de bons moments, de joie et de non prise de tête. Il a envie d’aider Jamie mais la décision lui revient à elle, il n’a pas envie de l’influencer d’un côté ou de l’autre, ce n’est pas lui qui attend un enfant. Il tente de résoudre le problème en lui disant qu’elle pourra toujours adopter plus tard dans tous les cas mais cette option ne semble pas franchement l’emballer. Tout comme l’idée de la liste, même si la jeune femme a raison de dire qu’il est toujours plus sympa de dire à un enfant qu’il est là grâce à tous les aspects positifs que sa présence pouvait apporter plutôt qu’à cause d’un coup du sort. « J’crois faut plus rien lui dire en fait. » répond-il en souriant. Rien dire est sans doute mieux que de parler d’une liste de points positifs et négatifs. Elle lui demanda alors ce que lui ferais. Il n’a pas vraiment envie de se mettre dans une telle position. Il ne peut pas savoir ce que ça fait d’être enceinte, de ne pas vouloir être mère, il ne peut pas savoir ce que c’est que d’être Jamie actuellement. « J’pense pas que ce soit la meilleure idée de se d’mander ça. » Surtout qu’il adore les enfants et être père donc il serait forcément biaisé. « J’peux juste te dire que quand Aisling a accouché, elle voulait pas de Siobhan et maintenant quand je passe la récupérer toutes les semaines, j’vois bien que quelques jours sans sa fille ça lui manque. » explique-t-il alors. Les choses se sont finalement bien déroulées pour Aisling mais ça n’est pas une généralité. « Je sais pas ce qui a fait que finalement tout s’est bien passé. Le cœur d’une femme est un océan de secrets. » Faut croire que les discussions sérieuses font citer du Titanic à Perry.

Se tourner vers Perry avait été assez simple pour Jamie. Il avait des enfants, il pouvait le conseiller sur certains points. Mais il allait surtout l’écouter. En parler avec Carter n’était pas la même chose puisque c’était l’enfant de l’anglais. Elle comprenait son envie de le garder, lui qui était un papa merveilleux avec Thaïs. Parfois elle avait envie de le garder, même souvent. Elle ne sentait juste pas capable d’être une bonne mère. Alors elle posait plein de questions à Perry, même des stupides. Evidemment qu’il n’allait pas pouvoir l’aider à faire le choix parce que c’était le sien. Son ami ne se retrouverait jamais dans une telle situation. Mais avoir son expérience était importante. Jamie demandait à plusieurs personnes, mais c’était compliqué d’avoir un retour assez objectif de la chose. Perry, il n’allait pas lui dire quoi faire, il n’avait aucun intérêt à ce que l’enfant naisse ou ne naisse pas. Son frère par exemple aimerait être père, c’était du coup plus compliqué pour lui de prendre du recul. Elle souriait à ses remarques. « Je sais que je vais l’aimer parce que ça sera mon enfants. » Elle n’était pas cruelle Jamie. Ces doutes étaient plus profonds. « Je ne veux pas qu’il souffre à cause de moi. » Peut-être que ça arrivera. « Je ne veux pas qu’il ne se sente pas voulu. » Et aujourd’hui encore, elle ne savait pas si elle voulait de cet enfant ou pas.