we could call it even, you could call me babe for the weekend (daniel)

Dimanche après-midi. J'avais eu besoin de m'éloigner de la maison un peu, de la ville, d'Orso aussi. J'étais donc partie le week-end entier, toute seule, pour faire du camping au mont Roundback. C'était pas très loin de Bowen et y'avait une montagne, des sentiers, un lac (pas que je comptais m'y baigner), mais c'était joli à voir. J'avais amené ma tente, mon sac de couchage et l'essentiel pour survivre en fait. Les nuits étaient plutôt fraiches et c'était important d'être bien équipée. J'étais arrivée vendredi en fin de journée et j'repartais ce soir. C'était un miracle d'avoir ce week-end de congés alors j'en avais profité et ça avait vraiment fait du bien. J'avais pu décrocher et me ressourcer bien comme il le fallait.  J'voulais terminer ce week-end en beauté avec une petite randonnée dans les bois. L'air frais, la nature, y'avait rien de mieux. Je marchais avec mes airpods, j'regardais un peu partout, j'admirais la beauté australienne en espérant ne pas tomber sur un serpent ou une grosse tarentule. J'aimais la nature, mais pas toutes ses bêtes non plus. J'étais bien dans ma bulle et j'avais même pas remarqué qu'un duo me suivait. Ou plutôt, marchait derrière moi. On avait pas le même rythme donc je me retrouvais tout de même bien devant eux alors je ne m'en préoccupais pas nécessairement. J'arrivai à un point du parcours où je devais marcher sur un petit passage, large comme un tronc d'arbre, par dessus un cours d'eau. C'était pas hyper haut, mais c'était pas bien bas non plus. L'eau me semblait agitée et assez profonde, c'était comme une rivière qui passait là. Je ne m'attendais pas à ça sur mon chemin et moi, j'avais peur de l'eau. Je figeai donc bien rapidement devant ce passage. J'aurais dû vérifier les informations sur cette randonnée en ligne, j'avais été bête. J'sentais les battements de mon coeur qui s'accéléraient alors que je déposai un premier pied. J'me sentais pas du tout en confiance. Je retirai une écouteur  tandis que le duo se rapprochait de moi. Je mis un deuxième pied et fit un premier pas. Ils arrivèrent à ma hauteur et tout de suite, je me sentis bien mal de les bloquer. « Oh. Je vais vous laisser passer, on en a pour un moment sinon. » dis-je avec un petit rire nerveux en relevant ma tête vers ce qui semblait être un père et sa fille. La petite s'y aventura en premier et dans le désir de la contourner pour descendre et laisser passer son père, je perdis l'équilibre. Mes bras s'agitèrent dans les airs tandis qu'un cri perçant m'échappa et que je tombai dans la rivière.

@Daniel Bishop  

Dimanche après-midi. Il faisait pas tellement super beau et Prunille n'arrêtait pas de m'embêter pour aller cueillir des feuilles en forêt. Sur le coup, je me reprochais d'avoir bien éduqué ma fille aux joies de l'extérieur parce que clairement, une enfant "normale" de nos jours auraient réclamé la Pat'Patrouille et basta. Le pire, c'est que je ne pouvais pas lui reprocher de vouloir prendre l'air puisqu'il n'y avait rien de plus sain que cela. Va mettre tes bottes, on va en forêt. Un cri de joie plus tard, elle revenait en robe, mais avec ses bottes de pluie, toute fière. Je ris alors de sa dégaine. Mais non mon coeur, il faut aussi changer ta tenue, une princesse n'abîme pas sa robe! fis-je alors en allant l'attraper à bout de bras, elle se mit à faussement crier à l'aide en riant alors que je faisais semblant de manger son bidou au passage. Direction sa chambre où je sortais d'autres vêtements plus approprié et son anorak et puis j'allais vers mon propre dressing où elle allait chercher mes chaussures de rando et une chemise tandis que je prenais un pantalon qui n'était pas non plus horrible mais qui ne risquait trop rien. Je souris en voyant ma fille préparer des affaires à moi. Merci princesse. lui fis-je alors en enfilant tout ça, ma fille assise sagement sur mon lit à jouer avec le bout de ses cheveux bruns en chantonnant toute seule la maison de Mickey.
Hop, ni une, ni deux, nous voilà dans la voiture direction le mont Roundback pour s'infiltrer dans la forêt. Nous avions rattrapé une jeune femme qui, vu son sac de rando, avait dû dormir ici. Nous le faisions souvent, avec Prunille. La dernière fois, même, c'était avec ma soeur Aurora. Commentaire à part, je reprenais mon attention sur Prunille avant qu'on ne finisse par rattraper la jeune femme. Je n'aurais pas cru pouvoir la rattraper puisque je marchais à l'allure de la petite qui s'arrêtait sans cesse pour attraper des fleurs (merci les gants). Mais elle était là, sur le tronc d'arbre qui traversait la rivière. Elle semblait perturbée, comme si elle avait peur de passer. Elle nous proposait de passer avant et Prunille, qui n'avait pas encore les signes nécessaires pour voir l'éventuelle détresse de la jeune femme la prit au mot et commençait à passer. Avant même que je n'ai pu dire quoique ce soit, à vrai dire j'avais commencé un : C'est gentil à vous mais est-ce que ça va - aller? La jeune femme avait trébuché, lâché un cri et était tombée dans la rivière. J'attrapais par réflexe le bras de Prunille, la fit reposer au sol ferme. Tu t'assieds là et tu attends papa. fis-je en lâchant le sac pour le poser près de ma fille ainsi que mon manteau léger. Je n'y pensais pas encore mais je me remercierais d'avoir pris des serviettes. Je ne réfléchissais pas et je me laissais glisser dans l'eau pour aller l'aider à en ressortir. C'était profond mais j'y avais pieds à peu près quand je l'attrapais. Elle semblait vraiment paniquée. Avait-elle peur de l'eau? Accrochez-vous à moi, je vous tiens. fis-je alors en reprenant le chemin inverse. Je l'aidais à remonter d'abord en lui servant d'appui avant de remonter après elle. Elle était vraiment en angoisse. Vous avez une serviette dans votre sac? lui demandais-je alors mais elle n'avait pas tellement repris ses esprits alors je me permettais d'ouvrir son sac. J'espérais la trouver sur le dessus car je me sentais gêné de fouiller. Prune, de son côté, me tendait la nôtre. Je posais donc celle que j'avais trouvé autour de la jeune femme avant de m'entourer de la nôtre. J'analysais la jeune femme, voir si elle n'était pas blessée, mais tout avait l'air d'aller bien. Respirez, vous n'avez pas l'air d'être blessée, tout va bien. Je suis Daniel et c'est ma fille, Prunille. Vous allez bien. fis-je en posant délicatement une main sur son dos, attendant qu'elle reprenne plus ses esprits pour la retirer. Je ne voulais pas, en plus de ça, la mettre mal à l'aise. Quand elle tournait la tête vers moi, je finis par la reconnaître. Je fronçais les sourcils. Vous venez de temps en temps à la librairie, non? Je suis le patron. fis-je alors avec un sourire. Peut-être que de l'amener à un autre contexte aiderait à la sortir de la panique...

@Arielle Walker  

J'sais pas trop ce qui m'avait pris de m'aventurer sur cette randonnée que je ne connaissais pas sans m'informer. Ça me semblait safe, voilà la raison. J'avais tellement eu besoin de m'évader que j'avais juste été au plus vite sans trop me questionner et là, j'en payais un peu le prix en me tenant sur ce tronc d'arbre, terrifiée de traverser. Faut dire, dès qu'il y avait de l'eau d'impliqué, ça m'en prenait bien peu pour figer. J'en avais peur depuis probablement toujours. Aussi loin que je me souvienne en tout cas. À Londres, ça n'avait jamais été un problème parce que c'était la ville. On était pas près de la mer et j'avais pas encore découvert mon amour pour la randonnée alors j'avais jamais vraiment à faire près de l'eau. C'était pas dans la tamise que je risquais d'aller en plus. Alors voilà, j'me retrouvais bien coincée face à la possible idée de tomber dans l'eau. Pourtant, mon équilibre n'était pas si mal et si j'me concentrai à avancer, à regarder droit devant, j'pouvais bien m'en sortir et ce, rapidement. Sauf que j'étais pas toute seule sur le sentier. J'avais croisé un homme et sa fille un peu plus tôt et ils m'avaient rattrapé, vu le temps que je mettais à traverser. J'me sentais mal de les faire attendre, surtout qu'il y avait une enfant, clairement elle comprendrait pas pourquoi c'était aussi long. En voulant les laisser passer, je perdis l'équilibre et tombai dans l'eau sous un cri strident. C'était p'tête dramatique vu la chute qui n'était pas si grande, mais l'eau était profonde et moi, pas très grande. Ma tête fut submergée dans l'eau bien rapidement et la panique qui m'envahissait, ne m'aidait pas à rester à la surface. Bien vite, je sentis deux bras me tirer. Je m'accrochai à l'homme en question tandis qu'il me sorti de l'eau. J'avais un peu zoned out là, encore bien terrifiée par la sensation de l'eau sur ma peau. J'entendais à peine ce que mon sauveur me disait, comme s'il était bien loin. J'hochai distraitement de la tête alors qu'il parlait de serviette. Faisait froid quand on sortait de l'eau comme ça. Je sentis la serviette autour de moi et je l'attrapai avec mes doigts pour la resserrer. Je revins un peu sur terre alors qu'il me parlait et se présentait. J'me concentrai sur sa voix alors que j'inspirai et expirai. « Merci. Moi c'est Arielle. » arrivai-je à dire. Je respirai à nouveau et tournai la tête vers Daniel, qui avait une tête plus connue que ce à quoi je m'attendais. Immédiatement, je sentis mon corps se détendre un peu, contente d'avoir autre chose à quoi penser. « Oh! Oui... Je vous reconnais. » lâchai-je avec un petit sourire. « Le monde est petit... » fis-je remarquer, un peu embarrassée. Je me redressai légèrement et fit un sourire à sa fille juste à côté. J'devais avoir l'air bien bizarre là hein. « C'est vraiment gentil de m'avoir aider... J'suis désolée d'avoir interrompu votre randonnée. » dis-je en m'adressant aux deux.

Je n'avais même pas réfléchi quand j'avais foncé dans l'eau pour rattraper la jeune femme qui avait trébuché dans l'eau. Elle semblait vraiment désorientée - avait-elle peur de l'eau? En tout cas, tous les signes étaient là. Je n'allais pas creuser dans ce sens parce que 1. ça ne me regardait pas et 2. je ne voulais pas enfoncer une honte ou une phobie. Ce n'est jamais évident d'assumer une peur alors avec un inconnu, encore moins. En tout cas, je m'appliquais à la sortir de là, à l'entourer d'une serviette de son sac et de prendre le temps de voir si tout allait bien. Rapidement, je me rendais même compte que je la connaissais. Enfin, connaître, c'est un grand mot. C'est une cliente de la librairie, voilà tout. J'apprenais son prénom quand elle le prononçait, en somme. Parler de la librairie semblait en effet la sortir un peu de sa panique alors je souris avec elle pour "normaliser" la situation et qu'elle puisse se sentir plus en sécurité. Je n'imaginais pas comment elle devait se sentir, là, face à un père et sa fille, trempée et apeurée. Quelle coïncidence, n'est-ce pas? Quel est le dernier livre que vous ayez trouvé chez nous? demandais-je alors en souriant. Essayer de la faire réfléchir à autre chose, peut-être qu'encore une fois, ça l'aiderait à libérer son esprit. Elle s'excusait poliment d'avoir interrompu notre randonnée. oh mais c'est normal, ne vous excusez pas - Je n'avais même pas le temps de continuer que Prunille prit la parole : oh mais on'a'qu'à ma'cher ensemb'e? c'est une bonne idée, nan, papou? doudou 'icorne nous protégrrra Je la regardais, amusé, je me tournais vers Arielle en souriant, levant les épaules. ça ne me dérange pas du tout, on pourra vous soutenir sur les chemins sinueux, qu'en pensez-vous? lui demandais-je alors. Nous étions au beau milieu de la forêt de toute façon, donc il allait bien falloir avancer pour en sortir. Après, je ne voulais la forcer en rien. Je suis quelqu'un d'altruiste et je n'avancerais pas avant d'être sûr qu'elle soit au mieux dans sa situation.

@Arielle Walker  

C'était bien la première fois que ça m'arrivait, de faire une randonnée toute seule et de perdre le contrôle comme ça. Ou l'équilibre plutôt. En même temps, je ne rencontrais pas souvent des petits ponts de la sorte avec une rivière en dessous. Bon, j'faisais exprès de les éviter aussi, ça m'arrangeait plutôt bien vu ma phobie de l'eau. Par contre, là, je n'avais pas trop fait mes recherches avant de partir, cherchant juste à m'évader de mon quotidien. Ça m'apprendra, on ne m'y reprendra plus ça c'est certain parce que dès que mon corps toucha l'eau, je sentis la panique m'envahir. J'avais l'impression que j'allais mourir là en sentant ma tête aller sous l'eau, mais on me sortit plutôt rapidement. C'est l'homme qui était juste derrière avec sa fille qui était venu pour m'aider. Il sortit la serviette que j'avais avec moi, que je trainais toujours juste au cas et il m'enveloppa dedans. Bien vite, on se rendit compte qu'on se connaissait et ça m'aida à oublier la panique vécue précédemment. Sa question aussi. Je fis donc mine de réfléchir avant de répondre : « Hum... Il me semble que c'était Le silence de Dennis Lehane. » dis-je en hochant de la tête.  « C'est une libraire qui me l'avait conseillé. Elle était blonde, bien douée, j'ai beaucoup aimé. » conclus-je en souriant. Parler de livres, ça me détendait toujours, comme en lire. Il était tombé pile avec sa question Daniel, parce que même si je frissonnais un peu vu que j'étais mouillée, j'avais déjà repris une respiration normale et la panique était partie. La petite Prunille s'adressa à moi alors que je venais de m'excuser d'avoir interrompu leur randonnée.  Son père renchérit en me demandant mon avis. Je ne pus m'empêcher de sourire, trouvant qu'il s'agissait là d'un beau hasard d'être tombé sur ce duo très altruiste. « Ça me semble être une excellente idée, oui. » répondis-je finalement en souriant. Je tournai la tête vers la petite. « Surtout si doudou licorne nous protège. » ajoutai-je avec un sourire complice. Je me relevai donc sur mes jambes, rangeant ma serviette à nouveau dans mon sac. « Par contre, j'aimerais bien que l'on se tutoie, si ça ne vous dérange pas. J'ai assez de vouvoyer au boulot, ça m'arrange si dans ma vie personnelle je n'ai pas à le faire. » déclarai-je gentiment à Daniel. On reprit le chemin devant passer une nouvelle fois sur le passage au dessus de l'eau. Je m'arrêtai donc devant, hésitante encore. « J'devrais peut-être juste vous suivre tous les deux? » proposai-je, peu certaine. J'avais un peu peur de tomber à nouveau là.

@Daniel Bishop

Au final, c'était un peu un mal pour un bien cet incident. Certes, j'avais absolument aucune envie de revivre ça, mais ça m'avait permis de tomber sur Daniel et sa fille et il s'agissait là d'une rencontre plutôt agréable. La petite était adorable et en quelques minutes, j'avais l'impression de les connaitre depuis un moment déjà. C'était probablement parce qu'il m'avait vu dans l'un de mes états les plus vulnérable ou peut-être aussi parce qu'on discutait livres et que ça avait un p'tit don pour me rendre à l'aise. Dans les deux cas, je ne pouvais qu'accepter de continuer la randonnée avec eux, étant bien rassurée de ne pas avoir à repasser par le même chemin toute seule. Clairement, l'endroit pouvait me réserver des surprises et j'en avais pas spécialement envie. Daniel dû sentir ma peur face à la traverse parce qu'il m'indiqua de ne pas bouger, faisant plutôt traverser Prunille avant de revenir. Je le regardai peu certaine de ce qu'il avait en tête en prenant mon sac. « Pour faire quoi? » demandai-je en lui tendant, un sourcil arqué. Il se le mit sur le dos et me tendit les mains, prêt à me faire traverser. Un petit rire nerveux s'échappa de ma bouche avant que je lui attrape les mains. « Essayons ça... Je mets toute ma confiance en toi. » lui dis-je avec un sourire en coin avant de mettre un premier pied sur la traverse. J'écoutai sa voix, m'accrochai à ses mains et ne le lâchai pas du regard. Comme promis, en quelques secondes à peine on était de l'autre côté et c'est un grand soupir de soulagement qui s'échappa de moi, cette fois. J'repris mon sac avec un sourire et soudainement, bien plus de confiance. « Merci. » lui dis-je simplement avec un sourire. On entama à nouveau la randonnée tandis qu'on m'invita à jouer à un jeu, qui semblait être une habitude pour le duo. « Ah? Et quel est donc ce jeu? » demandai-je surprise, mais intéressée, en regardant Daniel. Il m'expliqua les règles tandis que je lançai des regards à la petite, qui semblait bien excitée par tout ça. Évidemment, je vis le but pédagogique, puis je trouvai ça bien cute en même temps. « Évidemment! » répétai-je d'abord, montrant qu'il s'agissait là de la norme, d'une évidence. Je tournai la tête vers Prunille avec un sourire. « J'veux bien jouer ouais, mais j'aurai peut-être besoin d'aide. On peut former une équipe toi et moi? » demandai-je à la petite, faisant mine de trouver le jeu bien difficile. Ça permettait d'instaurer un petit challenge contre Daniel et ça, ça me déplaisait pas trop, étant une fille plutôt compétitrice de nature. En quelques secondes à peine, Prunille elle était bien lancée sur le jeu, aux aguets du moindre animal pouvant se pointer devant nous. « Vous partez souvent en randonnée que tous les deux? » demandai-je curieuse, aussi trouvant qu'il s'agissait là d'un moyen parfaitement subtile pour en savoir plus sur le reste de la famille, la maman de Prunille.

@Daniel Bishop