une seule réponse à toutes les questions "j'sais pas" - manwë/kay/beck

23h. Tout est calme autour de nous. La soirée, elle est un fraîche mais j'me sens beaucoup mieux depuis que j'suis avec Manwë. Ce soir, j'avais eu un p'tit coup de fébrilité, le genre de p'tit sheitan dans ma tête qui me pousse à trouver d'la coke juste pour ressayer une fois de plus. Mais non, j'ai pas flanché. Parce que j'veux pas décevoir les gens qui comptent pour moi. J'veux pas refaire du mal à ma mère, ni à Lewis qui est devenu très important pour moi. Et j'veux pas décevoir Leyla non plus, ni mon père et encore moins Manwë. Alors ouais, j'suis bien entourée, j'ai beaucoup de personnes sur qui me reposer quand j'sens que j'flanche un peu. Et ce soir, c'est tombé sur Manwë. Il s'débarrassera pas de moi comme ça. C'est une certitude. J'étais arrivée plus tôt, dans la soirée, le visage un peu fermé, l'air morose. Parce que j'ressentais l'envie d'me mettre la tête à l'envers. Manwë, il avait su me faire penser à autre chose. Il avait su me faire oublier le manque et puis, il avait été gentil, comme à chaque fois. J'crois aussi qu'il était un peu rassuré d'savoir que j'préférais venir le voir plutôt que d'aller chercher un dealeur un peu louche dans une soirée tout aussi louche. On avait mangé ensemble, une boite de ses délicieuses raviolis et puis on était là, maintenant, assis sur le rebord de la terrasse. On était pas des grands bavards. Enfin surtout lui. Alors j'évitais d'le saouler avec des grandes tirades à rallonge. J'étais assez sage, en soit. Pour une fois. Il fumait une cigarette à côté de moi. J'avais juste ma tête posée sur son épaule, et j'regardais dans le vide. Ca me faisait du bien ce silence là. "C'est ça que j'aime bien ici, dans cet endroit, c'est que c'est calme. Il y a personne pour venir nous emmerder." J'le savais pas encore, mais j'avais parlé bien vite.

@Beckham Kavinsky ,  @Kay Armstrong ,  @Manwë Druid

La nuit est encore jeune, surtout quand on s’appelle Beckham ou même Kay. Après la soirée où on avait décidé d’essayer la danse, je me suis dit qu’on pourrait grave se refaire une soirée et ce soir, c’était le bon soir. J’avais de l’alcool et des joints en masse dans ma caravane et j’avais proposé à Kay de passer faire un tour. D’un peu meilleur humeur que lors de notre dernière soirée, mais encore plus mêler dans ma tête maintenant que j’avais revu Emilia. J’étais justement en train de lui raconter le feu que la jeune femme avait allumé avec les articles de mon sac de randonnée pendant qu’on regardait un feu. Puis, le besoin de me dégourdir les jambes est venu. Une bouteille à la main, je lui ai proposé de se promener dans le parc de mobil home. Il y a toujours des trucs intéressants, puis des fois Bastian est pas loin et je sais qu’il tient des réserves de drogues autre que le weed. Sauf qu’il n’y avait personne et pas de lumière chez lui. Nous partageons toujours la bouteille d’alcool dont la quantité diminue à vue d'œil ou à coup de grandes lampées c’est selon votre envie pour le calcul qu’on tombe devant le dernier mobil home du parc. Celui au fond loin de tout à l’écart des autres. Je pose ma main sur le torse de Kay pour le faire arrêter. J’essaye d’être discret en lui disant. « Je pense qu’il y a des gens là ! Tu vois ? » Est ce que je murmure ? Je ne pense pas, mais en même temps je ne suis pas certain de mon level de discrétion. « On va les espionner viens ! » Je prends une gorgée avant de fermer la bouteille et je fais une culbute, me prenant clairement pour un Colombo, avec un grand manque de grâce. « Oh putain, j’me suis pris une roche. » J’ai à peine réussi à faire la roulade et j’essaye d’avancer en restant le plus près du sol possible. Invitant Kay d’un geste de la main à faire de même !

Il ignorait si cela deviendrait une habitude, si Maddie viendrait souvent ici, briser ce qu’il pensait être un besoin de solitude. Il vivait en marge de la société depuis toujours, mais i battait des reccords depuis le meurtre de son père, depuis que la ville l’avait davantage jugé que la justice. Il n’aurait sans doute pas accepté, s’il était innocent, mais il trouvait légitime que les gens aient peur de lui après ce qu’il avait fait. Manwë ignorait si c’était parce que le temps avait passé, que cette histoire n’était plus aussi fraîche dans l’esprit des gens, mais il semblait que cette crainte à son égard c’était un peu atténué. Maddie, elle n’avait jamais vraiment eu peur de lui. Elle le croyait, lorsqu’il lui disait qu’il ne lui ferait jamais de mal. Lorsqu’elle était venu, la mine défaite, il avait immédiatement compris. Ils s’étaient assis ensemble, sur le porche, elle avait beaucoup parlé et il avait répondu deux trois choses pour donner parfois maladroitement son avis. Après le silence, il avait cuisiné en ouvrant une boîte de raviolis, toujours la même marque, toujours dans la même casserole, toujours la cette petite pincée de sel supplémentaire. Le même partage, entre le chien et les ratons laveurs, en soi, une soirée un peu trop bien rodée pour un associable comme lui. Le fait étant, qu'il se sentait bien, lui aussi.

Puis ils se sont posés sur la terrasse, sans rien dire à regarder les petites flammes danser entre deux bûches de bois posées l’une sur l’autre. Il s’est allumé une clope et elle a posé sa tête sur son épaule, ça, c’était un peu nouveau. Il n’était pas vraiment habitué à ça, du moins, il en avait perdu l’habitude. Il se souvenait vaguement de l’époque ou Saoirse vivait chez lui, buvant une Guinness devant la télévision éteinte, sans rien dire. Les bruits de la nature étaient néanmoins plus sympas que ceux des voisins d’un immeuble de western district. Décidément, il ne se voyait pas retourner vivre en ville un jour.

“ Tu serais bien surprise. “ répondit-il à la brune, parce qu’il y aura toujours des emmerdeurs, où que l’on soit ! Il ne pensait pas si bien dire. Il s’écoulait encore quelques minutes de quiétudes, quand il semblait que quelques bruits inhabituels se firent entendre, l’espace caravaning était grand et les bruits ne lui semblaient pas si proches. S’il devenait aveugle petit à petit, il entendait parfaitement bien (pour un vieillard, hein ?), mais il décida d’attendre, d’être juste attentif avant de se sentir menacé. Il s’en ficherait probablement, si Maddie n’était pas là, s’il ne s’était pas juré qu’aucun mal ne lui arriverait.

Les verres d’alcool chez Beckham, il les avait mérités le jeune Anglais. Au départ, il était tout content d’aller rejoindre son pote pour une nouvelle soirée de beuverie. Après leur soirée épique de la dernière fois, il était parti de chez lui, persuadé que cette soirée allait être du même acabit. Pourtant, le jeune Anglais, à bout de nerfs et en manque certain de sa petite poudre blanche avait fini par exploser son téléphone contre un mur. La rage s’était emparée de lui après une discussion houleuse avec son dealer habituel. C’est donc dans une humeur de chien qu’il était arrivé chez le blond, incapable de penser à autre chose qu’à sa dose qu’il n’aurait pas. L’alcool avait tout de même fait son effet, apaisant petit à petit le Britannique. Il avait même réussi à ce sortir ces histoires de la tête grâce aux histoires de Beck. La présence de son pote, elle lui faisait toujours du bien parce que malgré tout, Beck arrivait totalement à lui changer les idées. Ils se retrouvaient même à faire un tour entre les caravanes en quête de… Bah, il ne savait pas vraiment de quoi le brun, mais il suivait le mouvement. L'alcool qu’il continuait de boire l’avait finalement rendu plus joyeux, prêt à faire n’importe quoi avec son acolyte. Alors quand ce dernier proposait d’espionner des voisins, un petit sourire con apparut sur le visage du Britannique. “Alright, je me mets en mode James Bond tout de suite.” Déclara-t-il en citant le seul nom d’espion qui lui venait en tête. Il faisait même un signe d’arme avec ses mains avant d’éclater de rire en voyant Beck faire une roulade sur le sol. “C’est parce qu’il ne faut pas rouler, il faut glisser, regarde.” Avant même d’avoir fini sa phrase, il sautait dans l’herbe pour tenter de glisser dessus. “Ah, putain, j’me suis brûlé, je crois.” Tout de suite très dramatique pour trois traces d’herbe sur la jambe. Question discrétion, on pouvait faire mieux c’est certain. Il se mit accroupi, faisant signe à Beck de le suivre pour contourner des caravanes et se rapprocher discrètement. Une fois à distance suffisante, il s'autorisait à lever la tête au-dessus d’un buisson pour observer les gens tel un petit suricate. “Oh, mais j’la connais, c’est Maddie !” Annonça-t-il à Beck en faisant de son mieux pour murmurer. Dès que l’homme près d’elle tourna la tête dans la direction du buisson, il se baissait en vitesse tirant sur le tee-shirt de Beck pour qu’il fasse la même chose. S’ils n’étaient pas trop visibles grâce à la pénombre, ils restaient bien bruyant les deux zozos.

Je pouvais vraiment compter sur Manwë, quoi qu'il arrive. Il m'avait récupérée une nuit, dans un sale état, et il avait pris soin de moi. Il savait aussi par quel phase j'étais passée, il savait à quel point j'étais tombée bas. Et il m'avait vu se relever, reprendre goût à la vie. J'étais beaucoup mieux aujourd'hui. Mais j'avais ressenti le besoin de le voir ce soir, juste parce que j'avais un p'tit coup de mou. J'crois que ça le surprenait même plus trop que j'vienne ici, c'était presque une habitude. Un genre de tradition. On causait pas beaucoup, mais on se sentait bien ensemble. J'crois. Une fois les petites raviolis avalées, on s'était posé sur la terrasse et pendant qu'il fumait sa cigarette, j'avais posée ma tête sur son épaule.  J'y avais pas trop réfléchi en fait, c'était juste comme ça. Une façon de montrer mon affection. Mon regard porté dans le vide, j'soulignais le silence de cet endroit. C'était pas le grand luxe cet espace caravaning, il y avait toujours un peu de passage dans la journée, mais là, une fois la nuit tombée, c'était paisible. Manwë semblait pas de cet avis. A vrai dire, il connaissait mieux cet endroit que moi. Et à l'instant où il avait dit ça, on entendait comme un bruit au loin. Des animaux probablement. J'relevais la tête, lorsque le bruit s'approchait de plus en plus. Je regardais dans la direction d'où venait l'agitation. Il y avait un espèce de buisson, caché dans la pénombre, qui s'agitait dans tous les sens. J'fronçais un peu des sourcils. "J'crois qu'il y a une bête sauvage là dedans, non?" J'regardais Manwë, pour voir si ça l'inquiétait ou pas. "Il y a genre des trucs dangereux qui rodent dans le coin?" J'sais pas trop à quoi je pensais, mais j'avais pas tellement envie d'me retrouver face à  un coyote ou un phacochère. J'sais pas pourquoi, j'commençais à flipper un peu. Alors j'me relevais, restant bien sur la terrasse, sans quitter des yeux le buisson qui ne bougeait plus. J'me penchais pour attraper un minable bout de bâton trouvé par terre et je le brandissais, prête à quoi? J'en sais rien, me battre peut-être? J'avais l'air bien ridicule là, mais si on s'faisait attaquer par une horde de coyote enragé, j'donnais pas cher de notre peau. Mais en vrai, quand j'étais dans l'espace de Manwë, j'savais qu'il pouvait rien m'arriver.

Il y a rarement de bonnes idées qui sortent de ma tête, encore moins quand je suis avec Kay, j’ai l’impression que notre intelligence se divise quand on est les deux. En vrai, c’est le cas avec la plupart de mes amis, mais il y a un petit quelque chose avec Kay qui semble encore pire. Probablement notre consommation excessive quand on se retrouve ensemble. Rester à ne rien faire, n’est pas ma plus grande force, j’ai toujours besoin de bouger, je suis un hyperactif et la personne qui ne s’en est pas rendu compte encore est bien aveugle. Heureusement que l’herbe me calme un peu, mais sinon je suis une vraie pile électrique, je parle fort et je fais plein de conneries. On arrive au bout de l’espace caravaning et il y a beaucoup moins de monde dans cette partie du terrain et c’est à la dernière habitation que je vois de la lumière à l’extérieur et un feu. Je propose à Kay de jouer aux espions et je suis heureux qu’il embarque déjà dans ma connerie, même s’il juge ma roulade, je le regarde essayer de glisser sur le sol. “T’as même pas fait de flammèche tu peux pas brûler.” Que je murmure en le suivant vers le fameux buisson, je me redresse en plissant les yeux pour essayer de mieux voir qui se trouve sur la terrasse. Il me parle d’une Maddie, je plisse encore plus les yeux pour la voir. “C’est qui Maddie ? Une que tu as … ” Je fais le mouvement de ken une fille. Je me baisse, tiré par mon t-shirt pour pas qu’on me remarque. On cesse de bouger, se regardant un instant. Je me mets à plat ventre pour essayer de sortir ma tête de sous le buisson. Me grafignant au passage. “Hey on a une bonne vue comme ça Kay ! ” Je le dis assez fort pour qu’il puisse m’entendre. Puis une idée me traverse la tête. “Fuck Kay, on a pas pris de nom d’espion ! Moi j’vais m’appeler Pumba ! ” Ouais, c’est le premier truc qui m’est venu en tête.

Il aurait voulu qu’elle ait tort, mais à voir comment ce buisson s’agitait : ils n’étaient pas seuls. Il soupira, laissant Madie prendre une arme bien qu’il n’avait pas vraiment l’intention de la laisser s’en servir. Il est vrai que l’Australie regorge de bestioles venimeuses, de prédateurs et même d’animaux qui pratiquent la boxe. Aucun animal ne se montrait aussi peu discret, agitait ainsi un pauvre buisson qui n’avait rien demandé, les seules bêtes possibles étaient : les junkies redoutables dans sa connerie, les poivrots capables de vomis nauséabond et ceux qu’il détestait le plus… Les crétins. Le pire était évidemment une combinaison des trois et c’était malheureusement… Presque ça.

Il écrase sa cigarette, son regard clair et sérieux darde celui de Maddie “ Tu restes là, si tu as peur, tu t'enfermes à l’intérieur. “ Puis il s’approcha de la source du bruit, à pas réguliers. Manwë sait qu’il a plusieurs ennemis en ville, mais il ne les voyait pas l’attirer dans un buisson d’une manière aussi ridicule, de plus… Il venait, lui semblait-il, d’entendre que l’un se nommait Kay et l’autre Pumba. Ouais… Pas des noms de terreurs. Ni même des noms qu’il connaissait. Il s’arrêta à deux mètres du buisson, une distance de sécurité pour des projectiles quelconque qu’il pourrait ainsi esquiver. “ J’vous laisse une chance, une, de vous montrer maintenant, d’votre plein gré. Parce que si j’viens vous chercher ça va faire mal. “ Il restait calme, bien que légèrement agacé de devoir causer avec un arbuste. Il était presque sûr à cet instant d’avoir à faire à des gamins qui habitent sur l’espace caravaning, pourquoi pas comme un jeux, ouais, celui de s’approcher le plus de l’endroit où vit le gars qui aurait tué son propre père à mains nues, ils aiment bien cette histoire… Manwë leur donnait dix ans maximum à faire des conneries pareilles. “ Kay, je sais que c’est toi petit emmerdeur de mon cul, c'est toi que j'vais tabasser l'premier. “ Il n’a aucune foutue idée de savoir qui est ce Kay, mais bon, s’il pouvait éviter de traumatiser deux mômes ce soir, il était preneur.

Pour un duo chaotique, on était servi avec ces deux-là. Les deux abrutis dans leur buisson, encore une histoire qui se résumerait à dire qu’ils ont huit ans d’âge mental à deux. Ils pourraient blâmer l’alcool autant qu’ils le voudraient, une fois tous les deux, ce n’est même pas sûr qu’ils soient plus malin en étant sobre. Calés derrière leur buisson, les deux espions étaient loin d’être discrets, surtout à parler fort et rigoler comme des baleines. Impossible de garder son sérieux quand on a Beck en face de soi en train de faire des mimes. “T’es con, c’est une pote… Mais oui.” Admit-il à son pote avant qu’il ne décide de se faufiler à plat ventre sous les branches. Forcément, Kay ne pouvait s’empêcher de ricaner comme un bouffon. Surtout que Beck, il se décidait à prendre un nom d’espion et clairement, il le disait bien trop fort. Suffisamment fort pour se faire repérer puisque l’homme présent avec Maddie tente de les intimider. Instinctivement, Kay donnait un petit coup de pied gentil à Beck. “Fais attention toi, tu vas rester coincé là.” Murmura-t-il. Si le mec venait pour les sortir de là, il y a des chances pour qu’il soit plus rapide que Beck. Mais visiblement, dans l’équation, c’est son nom à lui qu’il avait retenu puisqu’il l’appelait directement par son prénom. À ce stade, Kay se doutait bien que Maddie avait fait le lien alors autant continuer dans la connerie. Il restait accroupi derrière le buisson, prêt à gueuler comme un gosse. “Viens me chercher alors !” Dit-il sur un petit ton provocateur. “Je suis trop rapide, tu ne m'attraperas pas !” Complétait-il tout en sachant très bien qu’avec l’alcool dans son sang, il serait bien capable de trébucher sur le premier caillou venu. Le Britannique lança un regard furtif à Beck. “Je suis repéré, mais pas toi. Sauve ta peau camarade !” Dit-il à l’attention du blond. Après ces mots, il lui faisait un salut militaire et une seconde plus tard, il roulait au sol pour s'extirper de sa cachette. Son regard passa d'abord sur l'homme et ensuite sur Maddie qui brandissait un bâton, le sourire du jeune Anglais grandissait instantanément à cette vision.  

Le mood de la soirée, il avait viré en quelque chose d'agréable à quelque chose de weird et un peu effrayant, en moins d'une seconde. J'savais bien que l'Australie grouillait d'animaux chelous et j'avais pas tellement envie d'voir Manwë se battre contre un kangourou en furie. Manwë, il restait calme, ça semblait pas l'inquiéter plus que ça. Du coup, moi ça me détendait un peu. Mais pas suffisamment pour relâcher mon bâton. Ah ça non, j'le tenais bien fermement, bien ancrée sur mes appuis, prête à courir en direction d'une éventuelle menace. J'restais bien attentive à ce qui se passait, écoutant Manwë qui était en train de menacer un buisson. Apparemment, il avait identifier que c'était des humains parce qu'il s'adressait à eux comme tel. Et lorsqu'il était en train d'les menacer, j'écarquillais les yeux en grand. Kay? Mais qu'est ce qu'il foutait là? J'plissais un peu les yeux, pour tenter de voir à travers la pénombre et j'avançais de quelques pas sur le terrasse. J'entendais alors la voix de Kay surgir du buisson. Wo, il avait peur de rien celui là. J'crois qu'il mesurait pas qui il avait en face de lui. Et je n'avais absolument pas envie qu'il se fasse casser la gueule par Manwë. Alors, lorsqu'il sorti du buisson, en faisant une magnifique roulade, j'lâchais un p'tit rire. Puis je descendais de la terrasse, en direction de Manwë et de Kay. "Ok, ok, on se calme les gars. Personne va tabasser personne hein?" En vrai, j'faisais pas le poids ni face à Manwë, ni face à Kay. Mais j'avais pas du tout envie d'excès de violence ce soir. Surtout que Kay, bah c'était un pote à moi. J'étais assez surprise d'le voir là. J'lâchais mon bâton, parce que j'avais l'air bien ridicule là. Puis je me mettais à côté de Manwë, m'adressant à lui tout en pointant mon index vers Kay. "J'le connais celui là. C'est un pote à moi." J'tentais de comprendre ce qu'il foutait là. "Bon alors Sherlock, t'étais en train d'nous espionner c'est ça?" J'étais semi amusée et semi circonspecte. J'voyais alors le buisson continuer de bouger. J'décidais de faire le tour, pour aller à la rencontre de son compère que je trouvais allongé par terre. Son visage ne me disait rien, mais si c'était le pote de Kay, alors il devait au moins être aussi marrant -et con- que lui. J'posais mes mains sur les hanches, plissant des yeux. "J'en ai trouvé un autre ici, Manwë!" que j'disais bien fort. "Mais celui là j'le connais pas!" Je marquais une pause avant de rajouter. "Cela dit, c'est pas une raison pour le tabasser non plus hein!" Les deux gars là, il allait falloir qu'ils s'expliquent parce que quand même, on espionne pas les gens comme ça. Elle est où la politesse?

Il ne faut pas me demander d’être sérieux, c’est quelque chose que je ne sais pas faire et c’est encore pire quand je suis avec quelqu’un comme Kay. Je savais qu’il serait partant pour jouer aux espions avec moi. Quand il me dit que Maddie était une amie à lui, je ne pouvais m’empêcher de lui demander s’il avait ken avec ! Non mais c’est un détail important quand même.  Moi en tout cas, ça m’intrigue. Je ris quand il me traite de con, on est toujours derrière le buisson et je décide de me glisser dessous pour essayer de mieux voir. « Comment rester pris ? Franchement, fais moi un peu confiance ! » J’avais peut-être un peu trop confiance en moi, parce que je parlais quand même fort, adieu la discrétion, nous n’avions clairement pas ce qu’il fallait pour devenir des espions international russe ! ( ) MERDE ! ON EST REPÉRÉ ! Je ne comprends vraiment pas comment ça se fait. Je tente de bouger pour sortir du buisson, histoire de confondre l’homme en partant en direction opposée de Kay. Je tente de me dégager, mais je suis rapidement prit en otage par les branches du buisson. « UN HOMME À TERRE, J'AI ÉTÉ FAIT PRISONNIER ! J’PEUX PAS ME SAUVER MAIS COURS FOREST COUUUUUUUUURS ! »  je pense qu’il est trop tard, il est encerclé. Je ne vois toujours rien en train de me débattre comme un diable dans l’eau bénite pour sortir du buisson. Je perds un bout de la conversation pendant que j’essaye de sortir et je fini par réussir à le faire et reste assis sur mon cul derrière le buisson à retirer les branches de mon plâtre et de mes cheveux. Je regarde la jeune demoiselle et lui fait un petit sourire. « Salut ma jolie, tu viens souvent dans le coin Maddie ? » J’ESSAYE DE DÉTENDRE L'ATMOSPHÈRE OK JE DRAGUE PAS. Je me redresse et je fais le tour du buisson. Passant mon bras autour des épaules de Kay. « T’es ok mon reuf ? » D’une nonchalance calculée je me tourne vers l’autre homme. « Hey, y fait beau, c’est une belle heure pour une promenade de santé non ? »

Lorsque le gars sortit des buissons dans une sorte de roulade, il fut presque impressionné que celui-ci parvienne à se relever sans vomir ou tomber lamentablement. Son réflexe, avait été de reculer son bras, les doigts bien collés, prêt à lui coller dans la face la gifle de sa vie. Une claque de la part de Manwë, ça n’avait rien de gentillet. La baffe pouvait même être plus humiliante qu’un bourre-pif. Il se stoppa néanmoins dans son mouvement, probablement juste à temps, rattrapé par la voix de Maddie. De l’horreur, la nuit où il avait tabassé cet homme qui avait voulu la violer. Ce type, il l’aurait tué si elle ne s’était pas mise à pleurer. Lorsque la haine prenait le dessus, il était capable du pire, il était désormais même capable de se dire qu’après tout, il l’a déjà fait une fois… Pourquoi pas un autre ?

De toutes évidences, Maddie connaissait ce guignol et ça m'enchantait pas vraiment le brun qui avait justement pris possession de ce recoin isolé pour être, oui ? Tranquille !

Il laissa retomber son bras le long de son corps, il ne manifestait aucun signe d’hostilité supplémentaire, mais aucun mouvement de sympathie non plus. Un autre type était planqué dans les buissons et fut débusqué par la jeune femme qui lui fit remarquer qu’il n’avait pas à tabasser non plus le deuxième. Dommage. Ça les aurait peut-être dissuadés de revenir un jour errer par ici. Voire, servir de message pour les autres… Passons.

Lorsque le blondinet cliché surfeur s’adressa à lui, il planta ses yeux verts dans ceux du plus jeune pour lui répondre “ Si vous tenez tous les deux à votre santé, j’vous conseille de garder vos distances. “ Il disait ça avec calme, il gardait son calme, bien que si Maddie commençait à rameuter des gars comme ça dans son sanctuaire de quiétude nécessaire pour qu’il ne pète pas un câble envers la société, ça n’allait clairement pas le faire. Il n’était pas prêt, il le savait. Il avait encore beaucoup trop de travail à faire sur lui niveau gestion de l'agressivité, un travail qu’il ne faisait pas réellement avec sérieux, par manque de réelle motivation de s’intégrer un jour ou l’autre. C’était déjà pas trop le cas avant, il n’avait fait qu’empirer la situation… “ C’est quoi l’problème ? “ Toujours avare en mots. Il n’était pas du genre à tourner autour du pot, à proposer une tisane pour faire la conversation, il voulait savoir ce que ces deux glandeurs fichaient dans ce buissons. L’alcool prenait sans l’ombre d’un doute 75% de l’explication, pour les 25% restant, il attendait de savoir si c’était de la stupidité ou une raison étonnante… Qui sait, hein ?

Avec nos rires, impossible de ne pas se faire repérer. Les pires espions de Bowen, derrière leur buisson qui bouge. En plus de quoi, je cherchais à faire une roulade sur le sol pour accrocher les regards sur moi. En quelques secondes, je faisais face à Maddie ainsi qu'à son ami. Un sourire débile sur le visage, je les regardais un à un, incapable de calmer mon air amusé. Une fois Beck en dehors de sa planque, il s'adressa à l’homme en face de nous. Je ne pus m’empêcher un léger rire face à l’aversion de ce dernier. Quand il parle de problème, je saisis ma chance en moins d’une seconde. “Le problème ? Oh, je dirais la faim dans le monde, les eaux polluées… Enfin, y en a plein des problèmes.” Je ne devrais pas jouer au con face à lui. Ça ne va qu'amplifier les mauvaises ondes. Je le sais, ça ne m’empêche pas d’afficher un sourire débile. L’alcool n’aide pas non plus à voir la scène d’un œil aguerri. Après ces quelques paroles, je regardais Maddie avec un air amusé. J’errais dans le parc avec Beck pour une raison, une bonne même. Déjà par ennui, mais pas que. “On cherche son frère de base. Vous ne l’auriez pas vu par hasard ?” Je demande ça après avoir levé mon index vers Beck. “Il… Euh… Il ressemble à quoi ce frère Beck ?” Demandais-je au principal concerné. Mon regard se pose sur le blond appuyé sur moi à l’aide de son bras. Bah oui, je ne l’avais jamais vu ce frère. Un gars qui a de l’herbe, voilà ma seule connaissance sur lui. Je me décolle de mon ami pour m’approcher de Maddie, grand sourire sur le visage. Une fois près d’elle, je me penchais un peu pour venir murmurer à son oreille. “On cherche de l’herbe, si jamais… Pour un ami en galère.” Je me reculais un peu pour lui faire les yeux doux. Une façon d’inverser les rôles. Je ne me fournissais pas Maddie ce soir, je lui demandais presque de l’aide.   

HJ:

J'étais bien partagée entre l'envie de rire, de voir Kay comme ça, bien saoul, et l'envie de disparaître dans un petit trou de souris. Parce que je connaissais Manwë et j'pense qu'il allait très vite être agacé par le comportement des deux zozos. J'avais dans un premier temps essayer de calmer le truc, j'voulais surtout pas que ça parte en baston. Manwë, il m'avait écouté et il avait rangé sa main prête à se coller contre le visage du britannique. Et puis j'étais allé débusqué son compagnon, qui était encore en planque dans le buisson. Il prit un espèce d'air dragueur, et je levais les yeux au ciel secouant la tête. Ouaip, c'était certain, il était pas plus malin que Kay et il décrochait peut-être même la palme celui là. Il n'attendit pas ma réponse et il allait directement vers Kay. Ca se voyait là, que les deux, ils étaient complètement bourrés. Manwë gardait son calme, mais j'sentais bien que ça pouvait vite décoller. Kay exposa le problème, non sans sortir une connerie avant, qui me fit forcément un peu pouffer de rire. Bah ouais, il est drôle Kay, quand même, c'est pas mon pote pour rien. Mais apparemment, il cherchait le frère de son pote. J'fronçais des sourcils. "Et vous le cherchiez à plat ventre dans un buisson. Logique implacable." que j'disais en toisant d'un air assuré le pote de Kay. J'avais quand même une mine amusée, parce qu'ils faisaient pas spécialement de mal là. Ils étaient juste .. envahissant. Et tant qu'ils ne me posaient pas de question de ma présence avec Manwë, moi ça m'allait très bien. J'avais pas envie de partager cette relation que j'avais avec lui. C'était juste à nous deux. Kay s'approcha de moi et après ses quelques mots murmurés au creux de mon oreille, il m'adressa un p'tit regard de mec tout mignon. Il était en galère de weed. Je plissais un peu les yeux, penchant un peu ma tête sur le côté. "J'ai rien sur moi, Kay, j'suis désolée." que j'disais d'une p'tite mine attristée. Puis j'faisais quelques pas vers Manwë. "Man', t'as pas d'la weed à leur refiler? C'est, à cet instant, le seul moyen d'les faire déguerpir d'ici. En excluant la violence, bien entendu." J'marchais un peu sur des oeufs, parce que j'voulais pas que Manwë ait l'impression que c'est moi qui rameute tous les gars d'la ville ici. Promis, j'avais rien fait du tout. Ils étaient venus comme des grands jusqu'ici, et ça troublait bien la quiétude dans laquelle on était jusqu'à présent.

C’était une mission qui était vouée à l’échec finalement, notre talent d’espion n’était ni reconnu, ni respecté ! On avait été pris la main dans le sac et deux fois plutôt qu’une. Je ne saurais dire par contre ce qui nous avait trahi ! Nous étions la discrétion même non ? Enfin, il est trop tard pour revenir en arrière, nous avons été les deux découvert, il fallait se la jouer malin cette fois ! Rapidement, en tout cas, aussi rapidement que je suis capable de le faire, je vais rejoindre Kay pour faire face à l’homme qui doit être le propriétaire de ce mobil home. « Des problèmes oui je suis d’accord avec mon pote, y’a la pauvreté aussi qu’il faut pas oublier ! » Je tente de me donner un air sérieux, mais ma bouche pâteuse me trahis légèrement. C’est vrai qu’à la base on cherchait Bastian, mais Bastian n’est pas chez lui, il devait être aller trouver une ou deux nanas à se faire ou encore à sortir des gens de A&Y ! “Il est plus grand que moi, brun et plus tatoué que toi ! ” Dis-je en pointant l’homme. Je fini par lâcher l’épaule de Kay, puis il va vers la demoiselle lui demander du weed. Attend, c’était juste de la weed qu’il voulait ? Il avait juste à me le dire bordel. “J’en ai chez moi ! Non mais fallait me le dire ! ” Je regarde Kay abasourdi, non mais déjà aller déranger Bastian, on aurait risqué de le faire chier, quoi que je pense que lui aussi on le fait chier. Je m’approche de l’homme et lui tapote l’épaule. “T’en fais pas, on est pas des vilains garnements. Je vis par là-bas moi aussi, on est des voisins en fait ! On faisait vraiment une promenade de santé quand on vous as vu ! On est venu en ami ! ” Je lui fais un grand sourire idiot avant de reculer de quelques pas.

Le gaillard était en train de faire le mariole en répondant à sa question, jouant dangereusement avec la patience du luthier qui ne trouvait rien de drôle. Même si l’alcool parlait sans doute beaucoup, il ne pouvait que penser que le gars était un sacré crétin. Et son acolyte ne valait pas beaucoup mieux. Ses yeux verts scrutaient les deux andouilles, il n’y avait aucun danger imminent, ça l’aidait à prendre du recul, à ne pas laisser parler son agacement avec des coups. Il commençait à savoir les gérer, les idiots.

“ Puisque vous avez ce qu’il vous faut, vous pouvez donc vous barrer d’ici. “ Est-ce qu’il avait l’allure d’un fournisseur de drogue ? Ok… Peut-être. Mais ce n’était pas le cas. S’il avait de quoi faire chez lui, il n’allait certainement pas le dire à la petite Maddie, pas après lui avoir fait la morale sur la drogue et il n’allait certainement pas partager avec ces deux zouaves. (Oui, l’auteur risque d’être à court de synonymes du mot imbécile, mais y’a de la ressources, voyez par la suite !) “ Vous voulez peut-être un coup d’pied au cul pour vous donner de l’élan ? “ Manwë et sa répartie tout en douceur….

C’est qu’il trouvait que ça trainait beaucoup trop, ils avaient l’air de s’éterniser et ça ne lui plaisait pas. Ce qu’il ne dirait pas, c’est qu’il n’était pas à l’aise avec tout ça, inconfortable à l’idée que pour une raison inconnue des étrangers se pointent ici. La raison, il l’avait sans doute sous les yeux en la personne de Maddie, mais il ne voulait pas y songer, à tout ce qu’elle changeait dans sa vie ces derniers temps…

Le blondinet se présente comme étant le voisin, et malheur…. Il eut l’audace de lui toucher l’épaule. Manwë s’était crispé, c’était très difficile pour lui d’accepter le contact physique de personne qu’il ne connaissait pas, qu’il ne choisissait pas. Heureusement, cela ne dura pas, le plus jeune recula largement. “ Évite de refaire ça, vraiment. “ Rien n’allait pour lui, il sentait qu’il pouvait exploser d’une minute à l’autre, il savait que ça n’était pas raisonnable, disproportionné, il avait beau le savoir, mais à force de vivre en marge, presque sauvage un an après le meurtre de son père. C’était douloureusement surhumain pour lui, de rester calme. Il ne voulait pas s’en prendre à ses deux cornichons, il ne voulait vraiment pas, parce qu’il savait qu’ils ne le méritaient pas, aussi agaçants étaient-ils. “ Maddie… Gère tes amis, j’en veux pas ici. “ Si elle voulait réellement que ça se passe en douceur, il la laissait convaincre ces deux cornichons d’aller voir ailleurs, par la même occasion, il se sentait tellement crispé. Elle était venue avec ses problèmes, il avait la facilité de mettre de côté les siens pour elle. Qu’il croyait. Ça n’était pas un jeu pour lui, ça n’était pas pour faire le caïd qu’il était menaçant, qu’il mettait de la distance… Il était si hanté par ce qu’il avait fait, dans le fond, qu’à force de revivre ça en boucle, c’était comme s’il était continuellement dans cet état de rage que nul ne pouvait comprendre.