| | Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l' Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite. |
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| Butt-naked [Pour les fesses de Manwë] | |
| | Auteur | Message |
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Invité | Sujet: Butt-naked [Pour les fesses de Manwë] Mar 11 Juil 2023 - 20:02 | |
| Non mais qu’est-ce qui m’est passé par la tête ENCORE ? Il serait vraiment de bon ton, parfois, que mon ange gardien, ou quelque soit le rigolo qui veille sur mon existence, passe me voir pour mettre une limite à mes conneries. J’en ai eu des idées à la con mais celle-ci, elle est clairement hors compétition. Ca vous dit que j’vous explique le pourquoi du comment j’me suis retrouvée en putain de string, au milieu de gens tous plus à poil les uns que les autres, les fesses vissées sur ma chaise, tentant activement de noyer mon désarroi sous des litres de cocktails. En fait, l’explication, elle est simple…elle est juste totalement pétée.
Il y a quelques temps, j’ai eu cet accident au cours d’un spectacle. J’sais toujours pas exactement ce qu’il s’est passé, une avarie de conception certainement, le fait est qu’une de mes fusées, au lieu de s’envoler tout droit vers le firmament, est fatalement retombée dans ma direction avant d’exploser à une poignée de mètres au-dessus de ma tête. Comme j’me suis jetée ventre à terre, c’est mon dos qui a fait les frais des débris enflammés, j’ai eu des soins pendant une longue période mais aujourd’hui, je ne suis plus obligée de porter de pansements, ma peau s’est bien réparée même si elle porte encore quelques stigmates. Mon audition aussi, vous d’vez vous en douter, en a pris un coup, j’ai été sourde plusieurs jours. Un avant-goût de ce qui m’attend étant donné que durant cette hospitalisation, on m’a diagnostiqué une dégénérescence auditive qui me conduira inévitablement vers le silence. Bref. C’est pas très réjouissant mais ça ne m’a pas arrêté pour autant. Dès que j’ai pu recommencer à travailler, j’me suis replongée avec ferveur dans mes p’tites activités explosives. Ca m’a plutôt fait du bien, ça m’occupait l’esprit et, contre toute attente, la réputation de la boîte n’a pas vraiment pati de cet incident technique. J’ai eu la bonne surprise d’être choisie pour tirer le feu d’artifice de clotûre pour la Fête de la Mangue et j’vais pas faire les choses à moitié, les Boweniens rentreront chez eux avec des étincelles pleins les yeux. C’est une belle opportunité mais j’me repose pas sur mes lauriers, j’suis partie en quête d’autres contrats. Et j’en ai trouvé un. Au Nudie Patootie. Ca m’a fait pas mal marrer sur le coup. Le gérant a prévu une grosse soirée événement pour l’anniversaire de son club, et il voit les choses en grand.
Sauf que. J’ai ce truc. C’est que j’aime m’imprégner des endroits où j’vais bosser. Ouai. voyez l’truc ? S’imprégner d’un bar nudiste. PUTAIN ! J’suis plutôt à l’aise avec mon corps, j’me bats pas mal l’oeil de ce que les autres pensent de moi, donc je suis arrivée ici plutôt dans un bon mood, j’me suis même félicitée de tenter une nouvelle expérience, d’élargir mes horizons. Ouai…sauf que l’horizon du Nudie Patootie, elle a quand même des airs de foire à la saucisse. J’vous avoue, ça m’a calmé. J’ai fait un effort, qui tient de l’exploit, pour regarder la barmen dans les yeux, j’avais l’impression que ses tétons me dévisageaient, c’était affreux. Heureusement, c’est une fille vraiment sympathique, elle s’est rendue compte que j’étais pas trop à l’aise alors elle a plaisanté avec moi en préparant mon Sex on the Beach (boisson de circonstance non ?) et ça a donné un second souffle à ma soirée. J’me suis installée seule à une table et c’est là que le gérant s’est pointé. Nu. Evidemment. Qu’il m’a reconnu. Evidemment. Qu’il est venu parler travail avec moi. EVIDEMMENT. L’échange pro le plus exotique et malaisant de ma whole life.
J’repense à tout ça, en grognant, la tête entre les main. En plus il veut des fusées bleues…ça va me demander beaucoup d’ajustements, c’est une couleur qui ressort très mal la nuit. J’cogite sur l’organisation du spectacle quand….j’sens comme une présence. J’relève lentement la tête pour trouver un mec assis à ma table, juste en face de moi. Il doit avoir pas loin d’la quarantaine, ses yeux ils m’envoient des tas de signaux pas sains…le mot qui me vient immédiatement à l’esprit c’est “libidineux”. “Heu…salut ?” J’regarde vite fait autour de moi. “Salut, t’es toute seule ?” Merde, ouai, j’suis toute seule. Et j’suis en train d’hésiter à répondre donc j’suis grillée. Je soupire et mes yeux s’accrochent au tatouage qu’il arbore fièrement au pectoral. “ Tu t’es tatoué Maître Yoda sur le torse ?” Il s’adosse à la chaise et me fais un manspreading qui m’collera des cauchemars pendants longtemps. “Ouai.” J’hausse un sourcile et le pointe de l’index. “Mais pourquoi putain ?” Il hausse aussi un sourcil et étire ses lèvres en un rictus taquin. “Maître Yoda d’approcher les belles créatures me donner la force ” Ok, sortez moi d’là. “J’ai…une pote qui va arriver, c’était pour elle la place.” UnE pote. Hazel, tu réfléchis à rien. “Oh…une amie hein ? Ca ne me dérange pas.” Putain d’gros lourd. Je souffle sur une mèche de mes cheveux, je m’apprête à me lever quand j’vois quelqu’un plus loin. Quelqu'un dont la présence est si incongrue que j'pourrais croire que c'est fait exprès. Manwë Druid. L'homme que j'pense relativement beaucoup trop aimer. Si on avait été dans un dessin animé, ma mâchoire se serait fracassée par terre. J’attrape la carte des boissons et me dissimule presque habilement derrière. “Mais non, mais c’est un putain de cauchemar.” Le gars, il essaye de baisser le haut de la carte qui dissimule mon visage. “Hé bhin alors beauté, on est timide.” J’regarde rapidement dans la direction du grand brun…pour l’instant, je ne suis pas repérée, il va falloir que j’opère une retraite discrète. “Ha mais la ferme toi sérieux !” J’m’agace un peu et au lieu de refroidir mon dragueur du dimanche, ça lui met le feu au slip…’fin façon d’parler. “Oh mais c’est qu’elle sait grogner.” J’crois qu’il a atteint ma limite. “Ouai elle grogne ! Et là, elle veut surtout que tu débarasses l’plancher Luke Skywalker !”
lumos maxima @Manwë Druid |
| | | Invité | Sujet: Re: Butt-naked [Pour les fesses de Manwë] Mer 12 Juil 2023 - 10:56 | |
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tw : vulgarité et un Manwë tout nu
L’argent, le nerf de la guerre. Manwë vivait pas mal en dehors de ce système, bien que tout de même obligé de s’y plier un peu, pour ne pas finir complètement à la rue. Bien que sincèrement, il doutait que quelqu’un ai un jour le courage de le déloger de son petit coin à lui. Le brun avait néanmoins quelques obligations liées à l’argent, à commencer par son petit commerce, le fait qu’il devait bien à Blake d’essayer de sortir la tête hors de l’eau et le fait qu’il était incroyablement bien trop têtu pour utiliser l’argent hérité de son père. Cet argent sale dormait tranquillement sur son compte en banque, incapable d’en faire quelque chose, pas même foutu de le verser aux associations ou même à s’en servir pour lui même, préférant continuer de vivre dans sa modestie presque pauvre. Lui, ça lui suffisait. De toutes manières, il ne savait pas vivre autrement. Qu’est-ce que ça donnerait un Manwë riche ? Probablement un gars qui ferait de très mauvais choix de dépense, parce que dans le fond, il n’avait envie de rien matériellement parlant. Lorsqu’il mourra, cet argent reviendra sans doute à ses cousins Charlie et Jules Keynes, ils sauront quoi faire de ce fric, il n’en doute pas. Les jeunes ont toujours un tas de projets, lui, n’en avait en réalité, jamais eut.
Quoi qu’il en soit, il avait dépanné un musicien dernièrement, un ukulélé liste venu avec une maxi demande pour son groupe, en urgence et évidemment sans payer la totalité. Man’ s’en fichait pas mal du fric, donc il avait accepté d’attendre… Mais il vient un moment où il ne faut pas non plus le prendre pour un con, sans quoi, ça risque de le mettre de travers.
Après s’être défilé plusieurs fois, le gars à dû se dire qu’il n’avait pas trop envie de jouer avec le feu, pas avec Manwë Druid. Il avait donc communiqué une adresse au luthier pour faire la transaction. Manwë avait seulement griffonné l’adresse sur un bout de papier à moitié chiffonné, puis il s'était rendu dans la rue concernée. S’il avait des réflexes plus modernes comme jeter un œil sur google map, il aurait été bien moins surpris en découvrant que le numéro de rue menait au bar des nudistes.
“ Quel sale petit enfoiré… “ pestait-il en finissant sa clope tout en restant planté là, devant la devanture pour le moins originale des lieux.
Cette cigarette, il la savourait. Manwë n’était pas particulièrement pudique, malgré ses airs renfrognés, il n’était pas mal fichu pour son âge. Ses innombrables tatouages détourneront sans doute l’attention du reste… Il se doute pourtant que les gens ne viennent pas ici pour ne pas regarder la marchandise… Il tente malgré tout une entrée avec ses vêtements, jouant même la carte du : personne n’a envie de voir ça. Mais on lui fit comprendre que ça ne respectait pas le mood du bar, que ce n’était pas une question de voir mais d’état d’esprit. “ Mon cul c’est pour l’état d’esprit… Et c’est qui ces putain de textiles, hm ? “ Les gens qui portent des vêtements, mon p’tit gars. “ Bordel de merde. “ Ainsi soit-il, donc… Pas de textiles dans ce rad. Il détestait déjà cette soirée.
Y en a des choses à mater ici… Tu parle d’un état d’esprit ! Ses yeux verts peinent à ne pas se laisser distraire par une belle paire de seins tandis qu’ils cherchent l’homme avec lequel il doit traiter. “ Fais chier ! “ Qu’il peste carrément trop fort lorsqu’il capte enfin que le pire dans l’histoire, c’est qu’il va devoir voir l’autre couillon de ukuléliste à poils Il n’y a malheureusement pas que du beau chez les nudistes. C’est là qu’il réalise surtout le sous entendu du message du mec : j’aime les hommes tatoués. “ Bordel ! “
Le plus rapide était d’aller demander au bar et accoster une jolie serveuse, cachant comme il pouvait son p’tit oiseau parce que franchement ça devenait dérangeant cette histoire… La brune est vachement souriante, un peu trop et ça ne l’étonne pas qu’ils embauchent pas du cageot pour travailler dans ce genre… D’uniforme ? “ Salut ! Euhm… Te fatigue pas pour moi, j’veux rien boire. J’dois juste dire un mot à un ‘ami’, mais… J’le vois pas. “ Il faut dire qu’avec ces lumières il est un peu dérangé pour bien voir les choses. Là, il espère seulement que ce petit enfoiré est bien ici et ne lui a pas juste donné cette adresse pour 1. se foutre de sa gueule 2. le planter. “ Tu connais un gars, franchement une tête de con avec pas beaucoup de cheveux et assez moche... Efféminé... Umh, cette taille là je dirais… “ Il montre avec sa main libre, une hauteur d’à peu près un mètre soixante dix, il ne voulait surtout pas imaginer la taille d'autre chose ! “ Il s’appelle Todd. Un vrai prénom de crétin, hm ? “ Il sourit à la jeune femme, parait qu’un petit sourire ça fait pas de mal, bon… Si ça peut lui faciliter la tâche, il se sent bien d’attaque à sourire. Il doit pas y en avoir trente-six des nudistes qui s’appellent Todd…
Sa recherche visuelle fut interrompue par une voix franchement pas étrangère à son oreille. Ses yeux s’arrondissent de stupeur, parce que c’était clairement la dernière voix qu’il avait envie d’entendre dans cet endroit de tous nus. Il tourne la tête pour voir une jeune femme sur une chaise, vraisemblablement emmerdée par un type et qui s’cachait derrière un menu. Hazel. C’était certain. Pas futée la rouquine qui jette des petits regards par-dessus son menu, comme si… Comme s’il pouvait oublier ses yeux là. Franchement, il aurait pu se barrer, il aurait dû le faire. Mais il a planté la serveuse qui ne savait pas lui répondre pour rejoindre les deux protagonistes. Il darde le mec de ses yeux verts avant de lui dire avec ce glaçant ton calme et autoritaire “ Dégages de là. Non. Tu fermes ta putain de gueule. J’t’assure, tires toi seulement. J’ai encore pas tabassé de nudiste mais ça m’démange bien ce soir, tu vois. “ Le gars, il a peut-être la sagesse du maître Yoda, parce qu’il quitte sa chaise, mais hors de question pour Manwë de s’asseoir là, pile où l’autre affreux avait les miches posées un peu plus tôt.
D’un geste vif, il arrache le menu des mains de la rouquine, voilà qui fera un parfait cache ! Parce que menacer un type en se tenant le pénis, c’était une belle première pour Manwë ! “ Pas la peine de t’cacher, j’ai reconnu tes p’tits tétons. “ Allé, la lourdeur qui continue ! pauvre Hazel… Mais cette fois, il lui laisse pas vraiment le temps de réagir, ouais, pour une fois, c’est lui qui se montre bavard ! “ J’veux même pas savoir c’que tu fou là… “ Il devait franchement pas trop la regarder, parce que bordel ce corps qu’elle a, il y a goûté et il serait pas contre y revenir et que… Que non en fait ! Non ! Et pourquoi est-ce qu’il reste là ? Man était franchement étranger aux sentiments de l’aigreur de la convoitise et de la jalousie, mais pour une raison inexplicable, ce mec qui n’arrêtait pas de la mater… Il s’était senti viscéralement obligé de le faire dégager, il n’expliquait pas lui-même ce qu’il ressentait à ce moment précis. Il ne voulait juste pas de ce mec qui rôde autour d’elle et il n’avait jamais ressenti ça avant, pour personne. “ J’aurai pas dû faire ça ; l’faire fuir… Pas vrai, hm ? “ Il se sentait con, aussi maladroit que dans ses SMS. Sauf que là, elle pouvait constater dans ses yeux clairs qu’il était désarçonné, qu’il n’avait aucune idée de comment expliquer ce qu’il venait d’faire, qu’il ne comprenait rien à ce qui s’passait dans sa tête à chaque fois qu’elle était près de lui. Qu’il ressentait définitivement trop de choses en même temps…
@Hazel B. Thomas allé c'est mon dernier p'tit rp pour la fête de la mangue, légitime que ça soit pour toi après le coup de maitre J't'ai même mis un beau gif de présentation de rp, ça le méritait amplement Merci pour tous ces rp pendant cette anim et même sans, oui j'te fais une p'tite déclaration publique, comme ça, gratos |
| | | Invité | Sujet: Re: Butt-naked [Pour les fesses de Manwë] Dim 30 Juil 2023 - 20:55 | |
| TW : Encore des gens tout nus Les nouvelles expériences, c’est carrément ma came. Si j’peux essayer des choses qui me font sortir de mon quotidien, qui m’font découvrir le monde à travers d’autres prismes, j’prends et même que j’me ressers après. Mon métier, pour ça, il est vraiment cool. Parce que j’fais pas que du bruit et des boules de lumières, j’suis une artiste, n’en déplaise à certains. J’m’inspire de ce que j’vois, ce que je ressens, des lieux qui m’entourent, des personnes que j’rencontre…j’laisse pas grand chose au hasard. Alors j’hésite pas un instant, mes nouveaux clients, j’veux les connaître à fond, j’y met du miens et j’pars en exploration. T’façon, c’est ça la vraie vie, c’est d’explorer, d’attraper les détails et de surtout, penser à s’en émerveiller. C’est comme ça que j’conçois mon existence, et c’est comme ça que j’conçois mon travail. Alors aujourd’hui, pour ce nouveau client, j’vois pas pourquoi j’aurais fait autrement. Maintenant qu’j’suis là, j’en vois des tas de raisons qui auraient pu me pousser à faire autrement et qui me font dire que j’aurais dû y réfléchir à deux fois. Trois fois même. J’veux dire, des feux d’artifice pour des bars, j’en ai déjà tiré, je connais et j’me permets même de dire que je maîtrise. J’aurais aimé rester posée et rationnelle, me dire que pour cette fois, allez, j’pouvais peut-être faire l’impasse sur ma phase d’immersion. Mais non. Il a fallu que mon côté timbré gueule le plus fort, qu’il me convainc que, voilà, c’est un truc que je n’ai jamais fait - maintenant, j’saisis pourquoi remarquez - et qu’un lieu insolite comme celui-ci mérite que j’vienne y faire un peu de repérage. Tu parles d’un r’pérage…
Il y a eu cet instant dans la soirée, où j’ai senti que les choses n’iraient pas en s’arrangeant. C’est arrivé assez tôt, en vérité. Pour être tout à fait honnête, ça concorde pile avec le moment où mes pieds ont foulé l’intérieur du bar, où mes yeux se sont arrondis et où mon cerveau a mesuré l’ampleur de sa titanesque connerie. Qu’est-ce que vous voulez que j’m’imprègne de quoi que ce soit avec dix-huit pairs de seins et presque tout autant de pénis qui se baladent au calme sous mes yeux ? La meuf cool de Bowen, qui dompte le feu et la poudre, bha j’vous l’dis, là, elle se sent pas dans son élément. J’suis à l’aise avec mon corps, avec ma nudité tout ça, vous l’savez, mais…j’me rends subitement compte que j’suis pas à l’aise avec celle des autres. Pas la leur en tout cas. Ca fait trop d’un coup. Puis comme la situation n’était somme toute pas assez gênante, il a fallu que je taille la discussion avec mon employeur qui m’a décrit sa vision du spectacle pyrotechnique. Il s’appliquait à être précis, m’abreuvant de moult détails, choses que j’aurais fortement apprécié si je n’avais pas eu toutes les peines du monde à détacher mon regard d’un membre un peu tordu qui s’agitait dans mon champ de vision au rythme du rire de son propriétaire. BREF ! J’pensais que l’épisode suivant, celui du type avec Yoda sur le torse, serait le climax de la soirée. Bha non.
J’suis planquée derrière la carte des boissons pour éviter d’être reconnue. Par qui ? Par cet adorable idiot tatoué qui, pour une obscure raison, se tient au bar. Hum. L’urgence du moment, c’est de ne pas être vue et aussi que ce gros lourd à ma table me foute la paix. J’ai fini par lui grogner un peu fort dessus et, inévitablement, par attirer l’attention sur moi. J’me ratatine dans ma chaise, comme si ça allait changer quoi que ce soit, le menu plastifié toujours devant mon visage, laissant juste mes deux yeux bleus dépasser et scruter la scène. “ Tu vois pas qu’on est occupé ?! Tu veux pas aller voir à une autre table papi ?!” J’hausse les sourcils “Hou, j’l’aurais pas tenté.” Que j’souffle derrière mon cache en me rencognant dans ma chaise. J’ai un p’tit sourire amusé et mes yeux ne lâchent pas l’autre type, j’le darde avec une lueur qui dit Ouai, c’est mon mec. J’vous l’donne en mille, Maître Yoda, il fait pas l’malin très longtemps. Après que la voix glaciale du brun ait coulé sur lui, il a ouvert la bouche, l’a jaugé d’un bref mouvement oculaire et s’est ravisé, quittant la table presque aussitôt.
Pas la peine de t’cacher, j’ai reconnu tes p’tits tétons. Hé ! C’pas correcte ! Ca devrait pas me faire sourire, putain. J’devrais pas avoir envie de lui dire que c’est pas ses tatouages que j’ai reconnu en premier. C’est son p’tit cul.
J’ai le rouge qui m’est monté un peu aux joues, je suis troublée. J’détourne doucement la tête, pas tant à cause de ses paroles que la situation. J’me rends pleinement compte qu’il est là. Qu’il me regarde avec ces mêmes yeux qui m’ont vu perdre pied sous ses assauts, qui m’ont vu quasiment le supplier de ne pas s’arrêter, de m’accompagner jusqu’à ce moment délicieux où mon esprit s’est saturé d’extase. C’est ce corps, c’est ces mains, c’est cet âme, c’est cet homme. C’est ma perdition tout entière. Et il est là. Il est là dans ce putain de bar nudiste. Avec mon menu comme cache-sexe. C'est pas ici que j'ai envie de le voir nu...v'voyez ? On fait vraiment rien comme les autres. J’étouffe un petit rire et j’retrouve l’audace de le regarder. Lui, il n’a pas l’air trop pressé d’apprendre pourquoi mes p’tites fesses se sont retrouvées à prendre l’air au Nudie Patootie, mais on sait tous que j’vais quand même lui déballer toute l’histoire, parce que j’peux pas garder ça pour moi, y a trop de traumatismes à extérioriser…“Alors moi en revanche Manwë Druid…” J’me met debout, parce qu’avoir une discussion à hauteur de pénis, ça m’rend confuse. “J’voudrais bien savoir c’que tu fais ici ! Est-ce que tu m’suis ?” Faites moi taire s’il vous plaît. Je sépare mes cheveux en deux sur ma nuque puis les fait retomber sur ma poitrine, masquant ainsi mes p’tites tétons. Je prends mon cocktail, en bois une gorgée puis le tend à mon compagnon d’infortune “Tiens…c’est un peu chargé mais ça aide à supporter…tout ça.” ‘J’fais une grimace qui signifie que toute cette effusion de gens nus comme des vers risque de tourmenter mon sommeil pour les semaines à venir. Puis il se demande, s’il a bien fait, de renvoyer Jar Jar Binks vers d’autres galaxies. “ Bien sûr que-” J’me tais brusquement parce que j’viens d’accrocher cette lueur dans ses yeux. J’l’a connais, j’l’ai déjà vu. Manwë. C’est parce qu’elle existe cette lueur que j’t’aime à m’en donner l’tournis. J’vois pas seulement que tu sais pas, que t’es perdu, j’vois surtout qu’on apprend ensemble, qu’on va l’trouver notre chemin. Qu’on l’fera à deux. J’pince mes lèvres. C’est pas tellement le moment Hazel, de lui lâcher cette bombe qui m’tient éveillée depuis bien des nuits maintenant, qui ne demande qu’à exploser mais qui a peur des ravages qu’elle peut causer. J’penche la tête sur le côté et j’lui souris, étouffée par des ’émotions que j’essaye de refouler “ Hé, si t’étais pas intervenu, c’est moi qui l’aurait tabassé !” Je bande les muscles de mon bras et prend l’expression la plus féroce de mon répertoire “ Tu lui as peut-être sauvé la vie !” J’rigole doucement parce que y a rien de grave. Et puis, on est là maintenant, qu’est-ce qui pourrait me rendre plus stupidement heureuse hein ?
J’dresse l’oreille parce qu’il y a des accords qui résonnent dans la salle. La présence de Manwë, elle a se pouvoir d’effacer le monde autour de moi, jusqu’à ce qu’il se permette, de façon assez aléatoire, de me rappeler son existence. Je me tourne vers la scène qui se dresse au fond de la salle. “Oh du ukulélé !” Que je m’exclame en sautillant “J’aime bien ça !” La gars, avec sa mini-guitare, il finit par nous regarder et il adresse un signe de la tête au brun avec ce regard plutôt très appuyé qui me fait pouffer de rire “Et bhin vous vous connaissez ? J’crois que t’as un ticket”. J’bats un peu le rythme du pied jusqu’à ce que le morceau change et devienne bien plus entraînant. Trop entraînant. “Oh non…m’dis pas que tout ces gens vont se mettre à-” Danser. Cette vision est insupportable. Ca gigotte, ça bloblote, ça se gondole, ça flapotte, BREF c’est la goutte d’eau là. J’pose mon verre et j’lève les mains en signe de démission “J’peux plus là, sors moi d’ici.”
lumos maxima @Manwë Druid Tellement de bons souvenirs avec toi sur cette fête de la Mangue, et pas que. Merci pour tout PS : Ce gif, il est parfait ! |
| | | Invité | Sujet: Re: Butt-naked [Pour les fesses de Manwë] Jeu 3 Aoû 2023 - 23:36 | |
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tw : vulgarité et un Manwë tout nu
Virer ce gars, ça avait été plus fort que lui. Peut-être que s’ils n’étaient pas à poils, il aurait davantage toléré sa présence, mais là, il n’avait pas su faire preuve de discernement. Ce gars devait jarter de là et vite fait. Heureusement, il n’a manifesté aucune résistance, bien qu’il ait eu le culot de l'appeler papi. Il savait bien, qu’il prenait de l’âge, mais il ne se voyait pas si vieux. Sans être dans le déni, mais à part ses yeux malades, il était en excellente forme physique. Il ne se voyait pas spécialement vieillir, même s’il avait conscience de ne plus avoir l’innocence d’Hazel, par exemple… Bien qu’il ne se souvient pas d’avoir eu la chance de l’être un jour. C’est peut-être pour ça qu’il ne se voit pas prendre de l’âge, parce qu’il n’a pas vraiment eu d’enfance. Pas au sens que tous l’entendent.
Elle souriait à sa petite plaisanterie sur ses tétons alors qu’il lui volait son menu. Il la jalousait presque avec son string, mais à y réfléchir, il songeait que ça ne rendrait pas aussi bien que sur elle. Ce qui devait n’être qu’une fois, une parenthèse, était devenu une quasi habitude… Son corps, il pouvait le reconnaître les yeux fermés, et il ne s’en lasse pas.
Un sourire en coin alors qu’elle se lève, qu’elle coiffe sa chevelure délicieusement dense. Il aimait perdre ses doigts tatoués dans ses longs cheveux, cette masse magnifique qui ornait sa tête, encadrait son magnifique visage. Bordel, qu’il était niais. Heureusement qu’elle ne pouvait pas entendre ses pensées, il assumait, parce qu’il ne se cache pas de lui dire qu’il la trouve belle. Mais il n’avait jamais été dans les détails. Pourtant, il en aurait à dire, cette forme circulaire qu’elle avait sur les joues, un peu plus foncée que le reste de sa peau si clair. Un rougissement, mais pour lui, c’était juste un léger cercle qu’il trouvait adorable… Et que dire des petites tâches qui figuraient sur ses pommettes et le bout de son nez malicieux ? Il avait passé du temps oui, à observer le moindre de ses traits, à les graver dans sa mémoire, en prévision de sa vision qui finira par lui faire cruellement défaut.
Il attrape le fameux cocktail, sans donner de réponse à sa question. Toujours aussi peu bavard, le Druid. Il but une gorgée : beaucoup trop sucré. Un peu comme la glace qu’il avait partagée avec elle. Elle était le seul sucre qu’il pouvait consommer sans saturation.
Il ouvre enfin la bouche, pour lui demander s’il n’a pas abusé en faisant fuir son interlocuteur. C’était ce qui le tourmentait, à cet instant, c’était ce qui l’empêchait de dériver sur les multiples sujets de conversation qu’elle pouvait envoyer à la seconde, cette incroyable pipelette. Elle trouve l’humour, la douceur, les mots pour l’apaiser. “ C’est ce que j’fais d’mieux, sauver des vies. “ Il ironisait, mais il avait à son compteur pas mal de gestes héroïques totalement désintéressés. Et avoir tué son père, ça sauvait sans l’ombre d’un doute un paquet de vie ! Seulement, il ne se pardonnera jamais de n’avoir rien pu faire pour celle de sa mère, d’avoir laissé mourir cette femme…
“Oh du ukulélé !” Le brun pivote dans la direction indiquée après avoir reposé le verre d’alcool sur le comptoir. Voilà ce p’tit enfoiré de Todd. En plus, il a l’audace de lui faire un signe ! “ Ouais… On s’connait. “ Marmonne le luthier. Ce ukulele sonnait vraiment bien, bon sang… Il fulminait le Manwë, son regard fixait avec une certaine animosité avant d’être coupé par la voix d’Hazel. Un sourire s’étire alors qu’elle semble parfaitement mal à l’aise et écœuré par la vision des danseurs. “ Et oui… Tout l’monde n’est pas aussi bien foutu que toi… “ Bordel, est-ce qu’il venait de lui dire ça ? Heureusement, elle semble trop gênée pour s’en rendre compte, ou elle ne percute pas vraiment… En tout cas, elle avait vraisemblablement décidé de partir d’ici.
Un peu trop vivement, il attrape le bras de la rousse pour la retenir à lui. Il se rend compte rapidement de sa force exercée et transforme sa prise en une discrète caresse sur sa peau, sa manière à lui de lui demander pardon pour son manque de délicatesse. “ Si tu m’attend dehors, si tu veux on peut s’voir après. “ Éventuellement pour se mettre nus, dans un meilleur cadre. Elle l’a bien compris, à son regard, qu’à chaque fois qu’il la voit, il a bien grand envie de se foutre à poils. C’était peut-être bien problématique comme affaire… Mais qui ça gène ? “ J’en ai pas pour longtemps. “ Il n’ose pas l’embrasser, pas en public, pour la protéger de lui, de sa réputation. Alors il la relâche, lui adressant un petit clin d'œil accompagné d’un sourire ; sourire qui s'efface bien vite lorsqu’il oriente à nouveau son regard vert sur le ukuléliste. Il se dirige vers la petite scène, toujours armé de son menu, il n’allait pas se dégonfler parce que tout le monde le regarde, que tout le monde remue avec sa musique et fait par la même occasion blobloter le moindre bourrelet.
Jouant des coudes avec précaution, il arrive enfin au niveau de Todd qui lui adresse son plus “beau” sourire. Man lui, montrait clairement son derrière à l’ensemble du public. “ Arrête tes conneries. “ Il lui arrache le ukulele des mains, provoquant des réactions dans la foule dénudée “ Oh ça va, fermez là ! “ Pestait-il en leur jetant globalement un regard noir. Silence. Il pointe le ukulele vers Todd avec un air sévère “ Tu sais ce que j’veux ! “ Son fric. Il n’est pas vénal, mais là, c’est trop et Blake commence à sérieusement lui taper sur le système, pas autant que le guet-apens de Todd ceci dit… Le musicien lui répond ne pas avoir son portefeuille sur lui, mais que s’il attend la fin de la soirée… “ Non ! Non, ta gueule ! Ta gueule avec ta proposition de sale pervers dégueulasse ! Sérieux ! Non ! “ Ok, il était en train de lui mettre un râteau devant tout l’monde, bah, il l’avait cherché, hein ? Manwë toujours menaçant avec cette mini guitare en main… “ Tu t’fous beaucoup trop d’ma gueule. J’vais te l’faire regretter, vraiment. Tu crois que parce que t’es à poils, j’vais pas te tabasser, hein ? Tu crois qu’avoir la fly à l’air ça va m’stopper ? Hein ? “ Il marque une pause, fixant la lueur apeurée au fond des gros yeux rond de son interlocuteur qui ne faisait tout à coup plus le mariole. “ Bordel, oui… Mais tu payes rien pour attendre, je te le garantis. “ Il lui jette son ukulele à la face avant de descendre, traversant sans peine à la populace qui s’écarte de peur pour lui laisser le passage. Ce qu’il n’avait pas pensé…
C’était se retrouver nez à nez avec Hazel. Pourquoi est-ce qu’elle attend pas dehors ? Ça l’brise, parce que dans son dos… Il y a ces murmures.
Les murmures qui l’appellent l’assassin, le monstre, le meurtrier… Qu’est-ce qu’il fait là ? Vous avez vu son comportement ? Son regard fou ? C’est sur qu’il l’a fait. C’est sûr. Il sait que s’il se retourne, ils se tairont tous. Les lâches. Mais il s’en fout d’eux… Parce qu’il a juste peur, ouais, c’est à lui d’être terrifié…. Terrifié de ce qu’elle pouvait penser de lui.
Il gère pas cette peur, pas là, pas avec tous ces regards braqués sur lui, sur eux… Ouais, sur eux, s’il continue de la fixer comme ça. Il balance doucement la tête avant de partir en direction du vestiaire. Il a envie de le buter, ce Todd, de l’avoir poussé.
Ça lui prend pas beaucoup de temps, pour s’habiller. Il quitte le bar sans se retourner, il s’allume une clope, pour essayer d’amenuire la douleur qui l’oppressait dans sa poitrine. Mieux valait ne pas croiser sa route ce soir… Ouais, mieux valait changer de trottoir.
@Hazel B. Thomas |
| | | Invité | Sujet: Re: Butt-naked [Pour les fesses de Manwë] Dim 13 Aoû 2023 - 16:15 | |
| “ C’est absolument hors de question mec.’”
Notre première échange, c’était celui-ci. J’m’en rappelle comme s’il avait eu lieu hier. J’irai pas jusqu’à te dire que j’ai noté le jour et l’heure exacte, quoi que, c’était un matin, ça j’en suis sûre, j’venais de recevoir une livraison assez conséquente, ouai, celle-là même qui allait disparaître dans les prochaines vingt-quatre heures. J’me souviens aussi qu’il y avait eu une erreur dans ma commande, cette journée, elle n’avait rien pour me mettre de bonne humeur. Je venais de raccrocher au nez de mon fournisseur quand la porte a raclé sur le sol du local. La casquette sur la tête, le crayon entre les lèvres et le bon de commande à la main, j’t’avais accueilli avec les sourcils froncés parce que j’étais vraiment remontée, j’me repassais la conversation téléphonique dans la tête, j’trouvais de belles punchlines et j’me disais “Ouai Hazel, c’est ça qu’t’aurais dû lui balancer à c’t’escroc !”. Toi…j’ai trouvé qu’t’avais bien une tête d’escroc aussi, alors même si les traits de mon visage s’étaient un peu détendus, j’avais redressé les épaules et tourné ma casquette, j’sais pas, j’avais peut-être l’impression que jouer la meuf des rues auraient pu t’impressionner. Putain, j’vends des explosifs, rien qu’ça ça impose, non ? D’ailleurs, c’est pour ça que t’avais ramener ta fraise ici, j’t’ai regardé sans masquer ma surprise, en me demandant à quel moment j’avais marqué “Ici, j’te fournis en trucs qui pètent” sur la devanture. J’m’étais mise à secouer la tête en faisant claquer plusieurs fois ma langue contre mes dents, j’m’étais même accoudée à l’une de mes caisses de fusées fraîchement débarquée, dans une attitude qui disait “Et ouai mon gars, qu’est-ce que tu crois ? C’est pas des jouets, laisse ça aux professionnels tu veux ?” Bon, ça t’a pas trop impressionné mon numéro et t’as un peu insisté. On a eu un échange, calme mais vibrant, tu pouvais être sûr d’une chose ; j’allais rien te lâcher. Pas même un pétard. Mais ça, c’était pas pure fierté. J’t’ai regardé partir et t’es sorti d’ma tête quasiment instantanément, pourquoi j’t’y aurais fais une place hein ? J’me doutais pas qu’en fait, tu v’nais juste de te réserver une place de choix dans mon existence.
La suite, on la connait. Toute la putain de ville la connait. Mon local fracturé. Un homme tué. Un autre envolé. Enfin, c’que le tout Bowen ne sait pas, c’est l'opiniâtreté avec laquelle j’ai fermé ma gueule. L’aplomb avec lequel j’ai planté mes yeux dans ceux des flics tout en leur affirmant qu’j’avais jamais vu ce type. Ouai, c’que la toute bien pensance de Bowen ignore, c’est qu’si le croque-mitaine ne pourrie pas derrière les barreaux, c’est parce que la rousse grande gueule qui fait du bruit, et bhin pour une fois, elle a décidé de rester muette. J’ai pas flanché, pas une seule fois. Pourquoi j’ai fait ça ? Bordel, j’sais pas. Cette question, j’me la pose encore des milliers d’fois. J’en viens inévitablement à me dire que j’ai un jugement foireux mais que je suis restée en accord avec moi-même. J’ai une suée quand j’me rends compte que j’ai couvert un meurtre mais j’pouvais pas, j’ai pas réussi à l’balancer. J’vous demande pas votre avis, t’façon j’m’en cogne pas mal. Cette histoire, je la refoule, elle reste loin mais j’sens bien qu’elle est là, qu’elle me guette. Qu’elle nous guette. De ses yeux avides, de son sourire narquois, de ses mains qu’elle frotte en attendant le moment où elle nous l’assénera enfin, ce coup fatal. J’la vois pas moi, ou plutôt, j’fais en sorte de pas la deviner dans l’coin de mon oeil. Tout c’qui reste dans ma tête, c’est les après.
Les après. Ces portes qui auraient dû rester hermétiquement fermées, qui auraient dû n’être que d’hypothétiques éventualités et ne surtout jamais s’ouvrir pour m’laisser y entrer, déterminée, et m’inscrire dans leur réalité. C’est beau pourtant ce qu’il y a derrière, c’est pas des choses qui m’ont épargné, elles me mettent encore la tête bien à l’envers, m’filent parfois des angoisses passagères mais pour rien au monde, il m’viendrait l’idée de les refermer. J’revois cette plage, celle ou l’évidence de nos existences s’est échoué sur le récif de nos yeux et d’nos putains d’coeurs qui ont décidé de s’accorder sur la même fréquence.Il a fallu qu’une de mes chaussures prennent le large, que le hasard le place là et on s’est occupé du reste. Les paillettes, freak control, notre bulle qui s’forgeait pour rejeter le monde, les autres. On a cru, en s’laissant l’un derrière l’autre, qu’on avait écrit cette soirée entre de solides parenthèses. C’était pas raisonnable de s’revoir, non, ni de s’reparler. Et c’jour, il est arrivé, après qu’la mort ait failli me harponner. J’sais pas si je me rends pleinement compte que j’ai frôlé le néant, frôlé cette non-existence ou plus rien ne survit, plus rien ne subsiste, cette nuit sans fin où même les étoiles s’éteignent, où l’âme s’dissout dans l’éther, consume les amours les plus ardents. Mais c’est la vie, cette putain d’entêtée, qui a décidé d’gagner. Et elle a effacé la parenthèse qu’on s’était dessiné. Bonne ou mauvaise chose, elle a laissé mes larmes saler ce souvenir avant de cacher sous le tapis chaque débris qui pourrait faire obstacle à cette journée. Elle s’est peut-être dit qu’on avait l’droit à ça. Elle s’doutait peut-être pas qu’un jour le vent l’soulèverait, et qu’on redécouvrirait c’qu’on y avait dissimulé. Si j’y repense, j’vois que du vert, du bleu, les cahots du chemin, des sourires qui font pâlir d’jalousie les rayons du soleil, la douceur du sommeil. La douceur des geste. La douceur de deux âme qui bégayent parce qu’elle savent pas aimer mais qu’elle voudrait bien essayer. La mienne, en plus d’essayer…elle a excellé, elle a brillé.
Le tapis. Le vent. Vous vous rappelez. Il s’est soulevé.
Il s’est soulevé parce que, comme d’habitude, j’fais pas ce qu’on me dit. Manwë a attrapé mon bras, un peu brusquement, ça m’a freiné net. J’m’en fous pas mal qu’il soit un peu rude, je sais qu’il n’a pas fait exprès, et sa caresse discrète sur ma peau, elle corrige son geste comme on corrigerait un lapsus. Sa proposition, j’y réponds par un hochement de la tête et un sourire tendre, de ceux que je ne réserve qu’à lui, qu’à ses putains d’beaux yeux. C’est à c’moment qu’il aurait fallu que je n’en fasse pas qu’à ma tête. Il n’en a pas pour longtemps Hazel, il te l’a dit, t’as peur de quoi ? T’aime pas son absence ok mais c’était juste pour quelques minutes, t’es plus forte que ça non ? J’ai décidé de l’attendre. De supporter encore un peu la nudité ondulante des danseurs décomplexés. J’me suis plantée derrière la foule, les bras croisés, bien décidé à montrer que je ne compte pas faire de vieux os ici, qu’j’ai pas très envie de m’trémousser ni d’parler avec qui que ce soit, on ne sait jamais, des fois que Yoda reprenne du poil de Chewbacca. Malgré tout, j’ai pas réussi à décrocher mon sourire, parce que ma soirée allait être belle, elle allait s’perdre dans des yeux émeraudes, étreinte par la chaude sécurité de ses bras.
Mais il s’est décroché, brusquement, aussi fatalement qu’une décoration de Noël qui glisse de sa branche pour venir éclater par terre. Le tapis, Hazel, le tapis. R’garde dessous. Ca t’fait pas peur ce que tu vois ? J’me souviens avoir aperçu son côté sombre, celui qui dort, que d’un oeil pourtant, quand j’suis dans les parages. Ca m’avait fait un peu peur, j’peux pas le nier mais l’poids de ses promesses a pesé bien plus lourd dans la balance. Jamais il ne me fera de mal. C’est quelqu’un de bien putain. De bien. La vie lui a fait emprunter des chemins desquels vous ne vous seriez pas relevés, vous, tas d’cons que vous êtes à cracher votre venin dans son dos. Dans l’hostilité, ‘faut bien s’fabriquer des armes, assurer sa survie. Et j’dis ça, comme si j’savais tout c’qui se cache derrière Manwë Druid. Mais c’est faux, j’me dis juste qu’il faut pas être Einstein pour comprendre que, tuer son père, c’est pas l’épilogue d’une histoire heureuse.
J’suis en colère Manwë. J’sais pas contre qui. Toi. Eux. La vie. Moi. J’en sais rien. J’ai peur aussi. De quoi ? J’sais pas non plus, mais certainement pas de toi. J’ai regardé toute la scène, interdite. J’ai voulu partir, rabattre le tapis, mais Manwë, tous les sentiments qui vivent en moi, ils ont aussi besoin de se confronter à la réalité, pas seulement à celle que tu veux bien me montrer. Alors j’suis restée, j’ai laissé ma gorge se serrer. Et bien sûr, bien sûr qu’une partie de ma colère, j’l’ai tourné vers toi. Pourquoi t’as agis comme ça hein ? Idiot ! Tu donnes les bâton pour te faire battre, tu t’jettes sous leurs yeux avares de voir la Bête, le parricide, se complaire dans la violence dont ils t’ont fait le porte étendard. C’est c’qu’ils veulent, tout c’qu’ils veulent, tu leur serres sur un plateau d’argent. Les laisse pas gagner, devient pas l’image que tu renvoies. T’es pas ça, dans l’fond. J’me foutrais des claques tiens. Parce que c’qui m’enflamme vraiment, c’est juste…eux. Si tu as vu de la colère briller dans mes yeux, elle est pas pour toi, elle est plus pour toi. J’ai juste eu la force de soutenir ton regard, j’peux pas le détourner, ça m’donnerait l’impression de rompre un lien, de t’laisser tomber. Mais j’t’ai pas parlé, j’t’ai pas suivi, la tempête qui m’agite, elle a volé ma voix, anéantie mes pensées, fixé mes pieds au sol. J’t’ai juste laissé partir, sans esquisser un geste pour te retenir.
Ils l’ont vu, la façon dont on s’est observé. Pensez-vous, ces rapaces, ils ne laissent pas échapper un morceau de choix comme celui-là. Manwë a disparu de la circulation, ils ne peuvent plus se repaitre de sa silhouette en soufflant leurs paroles venimeuses alors bien vite, certains s’demandent qui est cette gamine rousse qui n’a pas baissé le regard, qui avait au fond des yeux quelque chose de flamboyant. Certains me trouveront peut-être courageuse, d’autre stupide et les histoires enfleront sur leur langue. Vous gâchez tout putain. J’finis par me réveiller, j’lève juste les bras bien haut au-dessus de ma tête et j’brandis, droits et outrancier, mes deux majeurs à l’intention de la foule. J’ai ensuite tourné les talons pour m’faufiler, m’faire oublier dans les vestiaires.
J’ai ouvert le casier mécaniquement mais c’est avec férocité que je l’ai claqué, en pleine bataille intérieure. J’me laisse tomber sur un banc, ça m’fait bien froid aux fesses d’ailleurs, et j’plonge ma tête entre mes mains. J’arrive plus à penser correctement. J’me demande aussi à quel point j’suis une malade psychopathe. J’devrais être comme tout ces gens ; choquée, dégoutée, pleine de haine, trouver du réconfort en prétextant qu’on vaut mieux que lui, excuser nos vices en s’gaussant “Moi au moins, j’ai pas tuer mon père” et s’trouver très spirituels. Le hic, c’est que j’suis pas comme eux. J’laisse mes larmes couler, mes sanglots résonnent, mes mains, serrées dans mes cheveux, tremblent comme mon coeur. Je sais que c’est aussi toi ça, la violence, l’impulsivité, les démons qui s’cachent et qui t’regardent depuis ton passé, l’hostilité que l’monde te retourne sans vergogne au visag e. Faut l’assumer ça. J’me demande si j’suis capable de l’vivre avec toi. Mais qu’est-ce que j’raconte putain ? J’me rabats violemment les poings sur le crâne. Y a mon coeur qui vient de brusquement se réveiller, de hurler à mon cerveau qu’la décision, tant pis, elle est déjà prise. Il m’rappelle qu’avec Manwë, ça a été sincère, pur, qu’c’est un refuge, celui où j’me sens tellement bien, où y a pas grand chose d’autres qui compte, où même sous la pluie battante, j’vois encore les éclats du soleil. Bordel Hazel, tu l’aimes d’une puissance qui s’trouve pas partout, tu l’aimes jusqu’à t’battre et t’enrager contre le monde entier.
J’me suis précipitée, à tel point que j’ai mis mon T-shirt à l’envers mais j’m’en fous pas mal. J’dois juste me dépêcher. Répondre au besoin impérieux de le retrouver, d’laisser les choses aller, espérer qu’après ça, notre monde continuera de tourner. J’crois que j’ai poussé quelqu’un pour sortir du bar, peu importe, ce soir, les autres, c’est qu’des figurants. Sur le trottoir, j’balaye la rue des yeux. La nuit est tombée mais les lampadaires éclairent assez pour que j’puisse reconnaître sa silhouette au loin. J’pars à fond d’train, oubliant au passage que j’suis venue en vélo. Il n’y a pas grand monde dehors, parce que les températures ne sont pas engageantes, je frisonne d’ailleurs parce que mon vélo n’est pas la seule chose que j’ai oublié, ma veste a dû rester sagement pendue dans mon casier. J’finis par m’arrêter, à une dizaine de mètres. “MANWE DRUID !” Que j’cris pour l’arrêter. Ce cri, il fait ressortir mes larmes, j’les essuie avec le dos d’ma main et en quelques foulées j’le rejoins. Il s’est arrêté mais pas retourné. C’est à mon tour de l’attraper brusquement par le bras “Regarde moi putain !” Et je desserre mon étreinte pour faire glisser mes doigts dans sa main. “Tu peux pas…tu peux pas m’faire ça et partir, m’laisser derrière ! TU PEUX PAS !” J’prends une grande inspiration pour calmer mes nerfs. “J’vais te parler Manwë, beaucoup, et…et tu dois pas m’interrompre. Après, tu pars, tu restes, tu fais c’que tu veux mais là…juste tu m’écoutes.” Ma respiration est courte, j’suis terrassée par l’incandescence de mes émotions. La peur qui m’tape dans le ventre pendant que mes sentiments boxent mon coeur sans pitié. J’ai l’impression d’plus être ancré dans l’temps, que c’qui s’passe, j’le vois à travers le prisme d’une autre réalité, comme dans un rêve en fait…sauf que celui-là, après m’être lancé, j’pourrais pas me réveiller pour m’échapper.
“Manwë…j’pense qu’on n’était pas fait pour s’rencontrer, que nos vies, elles n’auraient jamais dû se croiser. Mais putain, elles l’ont fait. Ce soir-là, sur la plage, quand j’t’ai vraiment rencontré, y a…y a eu quelque chose. Je saurais pas t’expliquer clairement…c’est comme si…s’il y avait un truc d’immobile dans l’Univers et qu’il s’était soudain mis en mouvement…ou l’contraire j’sais pas. J’sais pas ce qu’elle veut dire cette histoire, elle s’est écrite parce qu’on a par refermé la parenthèse et j’veux pas la refermer, j’veux pas qu’mon univers, il redevienne comme avant, quand il était immobile…ou l’contraire j’sais toujours pas. J’m’en fous moi, qu’tu sois pas parfait. Y a beaucoup d’choses que j’ignore de toi, de ton passé, j’me suis un peu assise dessus, à vrai dire mais…ça m’fera jamais peur Manwë. Toi, tu m’feras jamais peur. Et tout c’monde autour de nous, t’sais, j’l’ai jamais écouté, ils sont néfastes, ils sont humains certes, ils ont peur, ils gèrent ça comme ils peuvent…et ils savent pas bien faire, ça les rend aveugles et cons. J’te l’dis, j’t’ai rencontré, j’ai eu la chance de voir celui qu’les autres ne voient pas, celui que tu es. Celui qui m’a accompagné alors que j’avais perdu cette foutue chaussure, qui a partagé une glace avec moi, qui a séché mes larme, qui m’écoute, qui m’fait rire, qui m’fait sentir tellement spéciale…Manwë, c’est fichu, j’peux vraiment plus envisager que tu n’fasses plus partie de ma vie. C'que...c'que j'essaye de t'dire là...c'est que...putain j't'aime Manwë Druid.”
lumos maxima @Manwë Druid Bravo, t'es arrivé au bout |
| | | Invité | Sujet: Re: Butt-naked [Pour les fesses de Manwë] Mer 16 Aoû 2023 - 23:15 | |
| Au fil de ses pas, sa colère se dissipe à peine. La nicotine ne suffit pas à anesthésier ses émotions trop vivaces.
Todd… Cet enfoiré l’avait mis hors de lui, vraiment. Ce que le ukuléliste ne sait pas - ou a oublié - c’est que si Manwë a été capable de retrouver la trace de son père, un mafieux franchement bien planqué, il n’aura aucun mal à trouver un p’tit musicien dans son genre. Une part de son esprit planifiait déjà sa vengeance de l’avoir mené dans cet endroit pour se payer sa tête. Pire, pour lui faire une proposition indécente. Pire encore ? Le pousser à bout devant ces gens, le pousser à leur donner le visage du monstre qu’ils attendent tous de voir en lui. Pire ? Ok… Devant Elle. Parce qu’avec elle, il n’y avait pas de monstre. Il était juste lui, Manwë. Un type que personne ne regardait, caché dans l’ombre du monstre.
Il a une sorte de hoquet, brièvement, il crut vomir ce qu’il n’avait pas dans l’estomac. Depuis quand ça le bouleversait comme ça, hein ? Au point de se sentir blessé physiquement, c’était tellement douloureux. Sa main sur son abdomen contenait une hémorragie d’émotions qui rendait le souffle instable. C’était tellement plus simple avant, n’est-ce pas ? Lorsqu’il ne vivait plus, lorsque plus rien n’avait de saveur dans ce monde, où il se tuait, s'étouffait à petit feu en buvant trop et en arrêtant de faire peu à peu toutes ces choses qui l’animait, à se couper des gens qu’il aimait, à se détacher du monde. C’était plus simple, de n’exister pour personne. De rejeter le monde entier, d’être seul face aux autres, parce que ce que l’on fait de mal n’impacte qu’une seule personne : lui. C’était plus simple de ne pas savoir que l’on peut accrocher à quelqu’un au point que l’idée de perdre cette personne est juste insupportable… Pourtant, elle était arrivée de nulle part, avec ses paillettes sucrées indigestes. Ouais, elle était comme les paillettes : l’aimer ça donne mal au ventre, mais il comprend à quel point ça paraît indispensable malgré tout d’en avoir si l’on veut finalement de ce fameux bonheur. Elle l’avait extrait de sa zone de confort, elle avait créé un nouvel espace confortable, avec elle, juste pour eux… Et il n’avait aucune idée de comment retrouver sa safezone, si elle n'était plus là.
Pourtant, c’était lui qui partait. Là.
Il marchait donc, pas aussi vite qu’à son habitude tant ses tendons étaient contractés, rigides commes des cordes, il se faisait mal lui-même psychosomatiquement. Incapable de prendre deux secondes pour souffler, pour expier sa peine. Sa veine carotidienne palpitait furieusement au bord de l’explosion… Il ne savait pas quoi faire de sa peau, là tout de suite. Il ne savait pas par quel prodige il pourrait surmonter ce qu’il ressent, parce qu’il n’avait jamais connu ça avant. Pas à ce point, pas une haine aussi féroce envers lui-même.
La patience de s’allumer une seconde clope, il la trouve, parce qu’il la sait vitale. Puis il y a ce cri. Cette voix. Cette émotion vibrante. Il se fige, lève les yeux vers les étoiles qu’il ne voit pas vraiment, pas avec cette pollution lumineuse qui floute sa vision, à moins que ça ne soit ses émotions. Lorsqu’elle attrape son bras, il se raccroche à la réalité. Il laisse enfin l’air emplir ses poumons et il se tourne vers elle, pour en avoir le souffle coupé.
Sa main dans la sienne, il fixe son visage, ses yeux qui brillent furieusement, ses joues qui scintillent. Elle pleurait… Il savait que ça arriverait tôt ou tard, mais il ne savait pas que ça ferait aussi mal de la voir ravagée par le chagrin. “ J’peux pas… “ murmurait-il. Ses yeux verts la fixaient, parce qu’elle avait raison. Il était incapable de partir. Partir loin, partir de cette ville, partir sans elle. J’peux pas. J’peux pas partir sans toi, Hazel.
Il tenait le choc, jusque là. L’écouter, en général ça apaise son coeur, ça radoucit sa respiration et il laisse ses tympans vibrer au son de sa voix. Probablement le son que ses oreilles d’artiste préférait sur cette terre, il n’avait jamais eu d’instrument de musique favori, il aimait la musique, sincèrement, de tout son cœur. Ça l’apaise, le déconnecte du reste du monde. Puis il y avait les cordes vocales d’Hazel, elle les utilisait beaucoup trop sans doutes de ses innombrables histoires, pensées verbalisées et questionnements divers et variés sur des sujets parfois improbables. Ce qu’il savait de cette voix, c’est qu’elle le transportait dans un sentiment de bien être, de réconfort, de douceur familière. Cette voix caresse son âme tourmentée, elle anesthésie ses tensions psychiques… C’était bien la première fois que cette voix lui donnait l’impression d’avoir un match de boxe qui se jouait dans sa cage thoracique. Chacun de ses mots venait cette fois s’inscrire jusque dans sa chair.
Elle le faisait passer par toutes les émotions possibles, parce que sa colère se dissipait enfin pour laisser place à la tristesse, au fatalisme : ils n’étaient pas fait pour se rencontrer, ils n’étaient pas fait pour cette histoire. Avant que l’univers se mette à bouger, à changer les dés du destin, pour eux. Il y avait son passé, le sang sur la main qu’elle tenait… Il sera toujours là, il sera impossible à effacer. Malgré le bonheur qu’elle déposait sur sa peau, celle-ci gardait les traumatismes, les stigmates de sa vie et jamais ils ne partiront, mais ils peuvent - il l’a découvert avec elle - s’éteindre quelque temps parfois.
Il devait écouter. Encaisser les mots. Encaisser, il pouvait faire. Il le croyait jusqu’à…
Putain j't'aime Manwë Druid.
Il baisse les yeux, retourne sa main dans la sienne. Il en regarde les lignes, passe son pouce au creux de sa paume pour glisser doucement vers ses doigts. Une goutte d’eau tombe sur leurs extrémités et il relève le regard doucement vers elle. Les émeraudes brillaient terriblement à cet instant, silencieusement, des astres scintillant dans l’univers dont elle parlait, pas une pluie d’étoiles, mais quelques précieuses météores qui filaient. Ce n'était pas un spectacle à la portée de n’importe quel astronome, parce que bon sang, cet univers là, il n’était pas celui d’un conte de fées.
Courbant l’échine, il se penche vers elle pour l’embrasser, du bout des lèvres, puis finalement bien plus appuyé, parce qu’il était incapable de ça : d’être raisonnable avec elle. Sa main se logeait à sa place, sur la taille de la rousse, pour l’attirer un peu plus contre lui. Il venait doucement la prendre dans ses bras, il avait tant besoin de cette étreinte, de se réfugier dans cette proximité, dans ce langage tactile qu’ils avaient si naturellement créé. Putain, lui aussi il l’aimait… Il fermait les yeux, s'enivrant d’elle tout simplement, sans jamais s’en lasser. Il savait qu’il l’aimait, comme jamais il n’avait aimé. Parce qu’il n’avait pas un coeur de pierre, l’amour, il connaissait. Il avait aimé sa mère, il aimait son cousin et sa cousine, il aimait ses amis et avait déjà eut des coups de coeur pour certaines femmes, mais aimer Hazel était spécial. C’était être soucieux de son bonheur, mais vouloir à tout prix avoir sa petite place dans son bonheur. C’était avoir des pensées intrusives à tout moment de la journée, à trouver ça plaisant d’ailleurs, de juste penser à elle. Penser à elle, sans cesse… Lorsqu’une lumière différente transparait dans les nuages, quand la peau s’ennuie de son contact, lorsqu’un bruit, un mot le rappelle à elle. Quand son absence pèse. Quand rien ne peut soulager cette étrange sensation d’inconfort à part retrouver sa présence. C’était tant de choses nouvelles qui lui arrivaient, comme la présence d’un simple sourire sur ses lèvres parce qu’ils se sont vu la veille et qu’il lui semble parfois encore sentir son aura après de lui… C’était sans doute ça, l’Amour. Celle dont tout le monde lui parle depuis quarante piges sans qu’il n’y comprenne rien. Il comprend maintenant.
Au moment de se séparer légèrement, gardant ses mains sur sa taille, il aurait pu dire un milliard de choses. Mais il ne savait pas ce qu’il devait dire, il était perdu, mal en point émotionnellement parlant et elle n’aurait aucun problème à lire dans ses yeux verts cet extraordinaire bordel dans sa tête. “ Tu n’as jamais demandé… “ Non, elle ne lui avait jamais demandé s’il l’avait fait, s’il avait tué son père. Probablement parce qu’elle savait, que le doute était à peine permit, le doute serait stupide de naiveté. Alors bien sûr qu’il ne parlait pas de ça, parce qu’il sait qu’elle n’est pas stupide. “ T’as jamais rien demandé sur mon passé. “ Ils vivent dans le présent, leur histoire, c’est le présent et finalement… Peut-être bien un p’tit bout d’avenir. Mais l’passé, il s’inscrit toujours dans son présent, parce qu’il a sa trace dans son comportement, dans ce qu’il est. Elle n’aurait qu’à demander pourtant… Il n’avait pas le pouvoir de lui cacher quoique ce soit, pas même ses larmes, ni ses sourires, son bonheur avec elle, il était juste lui, comme il ne l’était avec personne d’autres, pas à ce point, jamais. Il avait souvent peur de ce gars-là, peur d’aimer l’être. Ouais, il ne s’était jamais imaginé de sa vie se trouver acceptable, mais plutôt à se détester soi-même. “ J’me bat contre tout ça, contre mes souvenirs pour n’pas dériver. “ Des souvenirs, des fantômes plutôt. Les souvenirs, il apprenait à en avoir avec elle. Il n’avait jamais avoué c’combat intérieur qu’il mène, pour ne pas être ce monstre, pour ne pas s’abandonner à la haine et la rancœur. Il ne l’avouait jamais, mais elle devait savoir que ça ne sera certainement pas la dernière fois qu’elle le vera s’énerver, menacer des gens et il pourrait faire tellement pire… Frapper, tabasser, tuer même… Il était tout ça.
Il avait du mal à parler, de base, il n’était pas un grand bavard, mais cette fois ça lui demandait beaucoup d’efforts que d’utiliser des mots, même si ce n’était pas pour dire ce qu’il ressentait pour elle, parce que ça, c’est trop dur. C’est trop dur d’être à ce point vulnérable. Pourtant, il avait pleuré face à elle à peine plus tôt… Des larmes étranges, silencieuses de l’effondrement de sa colère et de l’éclatement du bonheur inespéré d'être aimé en retour. Des larmes de soulagement.
“ Si t’as pas peur, “ Si tu m’aimes… “ j’arrête… J’arrête de vouloir t’protéger d’tout ça ? De moi ? “ C’était un peu ce qu’il avait fait, en l’embrassant, en étant si proche d’elle à cet instant, pas que l’endroit était particulièrement passant, mais qui sait qui peut regarder là ? Mais il ne parlait pas que de ça, pas que de réputation, mais aussi d’arrêter de vouloir la protéger de cette dualité, de son passé, de cette part d’ombre en lui. Il ne lui demandera plus de sortir, ni ne lui tournera le dos, si elle le demande. Il essaie de reprendre contenance en ajoutant avec la naissance d’un charmant sourire au coin des lèvres “ Mais j’te protègerais toujours des nudistes un peu trop bizarres tu sais… “ Il la protègera de quiconque voudrait lui faire du mal et si quelqu’un y arrivait, il la vengerait cruellement, sans la moindre pitié, ça il le savait… Parce que la seule personne qu’il avait vengé sans pitié, c’était la première personne qu’il avait aimé, sa mère.
@Hazel B. Thomas Ta réponse était tellement belle tu sais |
| | | Invité | Sujet: Re: Butt-naked [Pour les fesses de Manwë] Ven 27 Oct 2023 - 0:42 | |
| Est-ce que je savais ? Est-ce que j’étais prête ? Est-ce que j’avais la moindre idée des mots qu’il fallait que je dise pour exprimer ce bordel qui me tournait la tête ?
Absolument pas. J’ai pas réfléchi, j’ai juste ressenti qu’il y avait quelque chose à l’intérieur de moi qui ne pouvait plus y rester. Ca avait l’intensité de la rage, c’était brûlant, j’le sentais au creux de ma gorge, poussé depuis l’fond de mes entrailles. Et de la colère, il y en avait, entre autres choses. C’est pas l’émotion que j’préfère, elle m’fait un peu peur, elle peut m’étouffer, me faire dire tout un tas de conneries que j’finis par regretter mais aujourd’hui, j’ai dealé avec elle. Elle m’a filé un peu de force, elle a muré ma peur et elle a tenu ma tête aussi haute qu’elle le pouvait, c’est à elle que j’dois l’incroyable tour de force de ne pas avoir laissé filé mon courage à cet instant. Il en avait bien envie pourtant, s’éclipser silencieusement, me laissant ravaler mon amertume et honteusement couler des larmes que je n’aurais pas eu l’énergie d’essuyer. Ouai. Mes pensées, mes gestes étaient indéniablement mues par cette colère salvatrice. J’savais pas contre qui la tourner, elle était juste là, grondante, c’est son impérieuse puissance qui a brandi mes majeurs face à cette assemblée de cons dans leur plus simple appareil, qui a claqué la porte de mon casier à en faire sauter le verrou, qui m’a crié cette vérité qui n’aurait pas dû exister dans cette réalité.
Je l’aime bordel. Sans modération. J’sais pas si c’est normal que ce soit aussi intense, que ça fasse mal là, juste derrière mes côtes. Ca ne l’est certainement pas, mais vous savez, notre histoire, elle est partie pour pas être normale.
C’est cette prise de conscience qui m’a fait courir dans cette rue, avec toujours, ce t-shirt, définitivement pas dans le bon sens et sans cette veste, abandonnée à son sort dans les vestiaires d’un bar nudiste. Qu’ils la gardent, j’suis pas sûre d’y refoutre le bout d’mes tétons. Mon vélo rose, lui, j’passerai le chercher quand mon cerveau retrouvera un minimum de ses capacités, qu’il parviendra à remettre de l’ordre dans les événements de la soirée. De toute façon, dans l’état actuel des choses, j’serai bien incapable de pédaler. J’ai même du mal à activer mes jambes, qu’elles se coordonnent, qu’elles m’aident à rattraper Manwë. Heureusement, j’avais encore un peu de colère en réserve, pour pas m’dégonfler, pour annuler la distance qui nous sépare douloureusement, pour crier ce nom, comme un signal de détresse. C’est ça. La détresse de te voir t’éloigner, de me rappeler que tu peux disparaître, que tu pourrais n’être plus qu’un fantôme qui hanterait chacune de mes nuits.
Elle part. La fureur. Elle n’a plus sa place. Elle aurait pu emporter mon courage de son sillage mais lui, il est resté. Il a vacillé un peu, j’vais pas vous mentir mais, vaillant, il ne m’a pas lâché. J’la sens encore, cette sensation douloureuse qui me matraque le coeur. Ma gorge se noue, l’air trouve difficilement le chemin de mes poumons qui soulèvent lentement ma poitrine. J’ai jamais vu un tel spectacle dans tes yeux Manwë. Je pince solidement mes lèvres, j’étais pas préparée à recevoir ça, le chevrotement de mon menton trahie mon désarroi. Je sais pas si t’as conscience de tout ce que tu me montres là, tout ce que tu renvoies dans le vert tourmenté de tes pupilles,mais ça fait tomber mon coeur de plusieurs étages. On s’est perdu en pleine tempête. Y a comme un séisme qui nous a secoué sans nous ménager, qui a essayé de nous faire tomber mais là, maintenant que j’tiens ta main dans la mienne, y a plus rien qui peut m’atteindre. J’me sentais perdue, j’ai retrouvé mon chemin, t’es mon putain de phare. J’voudrais que tu la vois cette lumière que j’ai allumé, pour pas qu’tu t’égares, pour qu’tu saches que t’as un refuge ici, rien que pour toi.
Et j’lui ai tout dit. Tous ces mots auxquels j’ai pas réfléchi, certainement pas assez forts, certainement pas assez clairs mais éclatant de sincérité. J’m’entendais parler, j’me demandais à quel moment j’allais m’arrêter, à quel moment mon audace allait s’évanouir. Mais j’me suis jetée. Dans ce saut absolument pas contrôlé, sans l’assurance de ne pas m’écraser. Des paroles déraisonnables qui se languissaient de s’inscrire enfin dans la réalité. J’t’aime Manwë Druid. Et c’était terminé. Y avait plus rien à rajouter. Alors j’nous ai laissé nous regarder, dans ce silence essoufflé. J’ai mis une main sur ma bouche quand je l’ai senti, petit éclat chaud sur le bout de mon index. “ Non, non…” Que je murmure derrière mes doigts alors que je les vois, ces scintillements timides au coin de ses yeux. Je couine alors qu’il se penche vers moi pour sceller nos lèvres. L’air de mes poumons se libère doucement, caressant le visage du brun. La tension de mes muscles disparait dans cette même délicieuse lenteur. Même si j’ai un débit de paroles assez vertigineux, j’suis pas forcément adroite avec mes mots, ils sortent par vague, ils déferlent et…adviennent que pourra. Alors quand il s’agit d’exprimer le bordel insondable qui s’trame quand j’suis avec Manwë, le mieux, c’est que j’me taise et que je laisse mes gestes faire le travail. Ce langage tactile, il existe depuis le tout début, il bégayait, comme nos sentiments, c’était cette main qui est venue retirer une ombrelle glissée derrière mon oreille, c’était nos doigts qui s’effleuraient sur le guidon de mon vieux vélo, on s’murmurait silencieusement qu’on avait un bout de chemin à partager. C’est rapidement devenu notre meilleure façon de s’faire sentir c’qu’on n’arrivait pas à dire, c’qu’on ne s’autorisait pas à dire. Nos corps, ils brûlent de ça, ils s’aiment, ils sont reliés. Pourquoi on pourrait pas laisser nos âmes se toucher maintenant ?
Tu m’as jamais demandé. Non. C’est vrai. J’ai jamais rien demandé, parce que dans l’fond, je sais. Je l’ai toujours su. Même quand je l’ai défendu, que j’ai rien lâché aux flics alors qu’on me collait quasiment sa photo contre le visage en éructant qu’il fallait que j’balance toutes les informations qui le concernent. J’ai pas bronché. On va pas revenir sur le pourquoi du comment. Les dés ont été jetés, il y a longtemps. J’ai fait mes choix, on va pas s’mettre à débattre, à essayer de savoir si c’était les bons ou pas. Ils m’ont mené à toi, j’voudrais n’y voir que ça, que le bonheur idiot d’être dans tes bras mais j’sais bien, qu’il y a ce moment, où il va bien falloir assumer les conséquences de tout ça. Parce que t’aimer, ça a beau être simple, c’est pas anodin. Quand j’te tiens la main, j’sais pas vraiment avec quels fantômes de ton passé j’enlace mes doigts. Parfois j’ai ignoré leurs apparitions dans tes yeux, dans les soubresauts de tes cauchemars, par pudeur, par crainte. La crainte de ces vérités qui obscurcissent ton passé, la crainte d’entendre tes mots dessiner ta réalité, de pas savoir si j’allais pouvoir assumer, si j’allais pouvoir supporter, si j’allais avoir les épaules pour qu’tu puisses un peu t’y reposer. “ J’continuerai à rien te d’mander, y a des choses…” Mon pouce vient cueillir une larme pudique qui s’éternise sur sa joue. “...y a des choses que j’crois savoir, et quand tu l’voudras, j’serai là pour les écouter…mais on a l’temps, ok ?” On a l’temps parce que tes souvenirs, ceux contre lesquels tu m’dis que tu te bats, on pourra rien y faire, ils seront toujours là mais tu sais quoi, moi aussi, j’te l’dis, je serai toujours là, et tu te battras plus tout seul, on arrivera peut-être même à les mettre K-O ? Hé, rigolez pas, j’pense qu’à deux, on peut en accomplir des choses, avec d’autant plus de pugnacité quand on nous dit que c’est impossible.
Si t’as pas peur. Je secoue la tête doucement tout en le laissant continuer sa phrase. J’ai pas peur, j’ai jamais eu peur, pas de lui. Ouais, arrêtons. Arrêtons ça. J’marcherai plus derrière toi et tes démons, j’veux être là, à votre hauteur, t’attraper la main, ne pas avoir l’arrogance d’imaginer que j'puisse prendre le pas sur eux mais au moins, ne plus te laisser seul en leur compagnie. Ouais, ils se rappelleront à moi de temps en temps, ils surgiront, peut-être au détour d’une rue ou dans un parc, à cause d’une mamie véloce et de son sac à main en béton, j’dis pas que je les accueillerai sans broncher, que les regards du monde ne me feront pas ployer un genoux de temps en temps mais c’que je peux promettre c’est que jamais, plus jamais, j’marcherai derrière. “Ouais, j’suis d’accord…on va faire un bout d’chemin ensemble maintenant ok ? J’copilote, on avance, j’peux te guider s’il fait un peu noir et surtout moi, j’klaxonne et j’gueule pas mal pour dégager les cons sur notre route.” J’lui souris, on a l’air de reprendre un peu de contenance l’un et l’autre, comme si cette marée houleuse se retirait enfin paresseusement, laissant au récif le soin de retrouver son calme et sa sérénité. J’ai même un éclat de rire quand il me dit qu’il me protégera toujours des nudistes chelou. L’image du type avec yoda s’est imposée à mon esprit, j’ai grimacé et mon rire s’est fait encore plus franc. Ca fait un bien fou, de rire. De rire avec cette légèreté retrouvée. Y a plus cette rengaine qui tourne dans mon esprit, celle qui m’disait “Dis lui juste que tu l’aimes.”
END
lumos maxima @Manwë Druid Merci pour ce sujet magnifique |
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