if i lay here, would you lie with me and just forget the world? (levi)

De toute évidence, l’un comme l’autre devrait réfléchir à la suite, à un renouveau professionnel, puisque le Wojna’s n’était définitivement plus une option pour leur carrière. Cela faisait d’ailleurs quelques temps que leur présence y était irrégulière, Levi ayant déserté le bar depuis qu’il avait rejoint le réseau, se trouvant dans l’impossibilité de trouver le juste milieu entre le rythme que lui imposaient ses soirées à la rhumerie et ses nuits à arpenter les rues pour vendre les pochons empoisonnés. Si ça n’était pas les mêmes raisons qui animaient Sahar, Levi comprenait tout autant sa volonté de s’y échapper, ayant pu s’apercevoir de lui-même que le service n’était pas réellement sa vocation, au-delà des autres raisons qu’ils partageaient tous les deux. Il était évident que leur relation nouvellement amorcée ne permettait plus de maintenir une entente optimale au sein du Wojna’s, où Oskàr travaillait également, rendant impossible une quelconque cohabitation entre les quatre murs du bar. « On pourra y réfléchir tous les deux, si tu veux. » Proposa-t-il, plus que jamais conscient que ce genre de réflexions était délicate, lui qui vagabondait depuis son retour à Bowen, avec pour seule motivation de subvenir à ses besoins. Pour le moment, il était inutile de tirer des plans sur la comète, Levi considérant qu’ils auraient le temps d’y réfléchir, eux qui s’étaient justement échappés de Bowen pour en oublier leur quotidien et les tracas qui en découlaient. Leur complicité n’avait d’ailleurs pas bougé d’un poil, reprenant du poil de la bête au moment où ils évoquèrent cette envie de se lier physiquement l’un à l’autre, Levi lui faisant habilement comprendre que l’idée était loin de lui déplaire. « Qui te dit que j’ai envie que tu te contrôles ? » Renchérit-il dans la foulée, jouant exprès sur leurs sensibilités, tirant volontairement sur cette corde qui menaçait à chaque instant de rompre. Levi, il voulait s’assurer que son désir à son égard ne périssait jamais, le stimulant dans des regards volés, qui portaient les stigmates de tout ce qu’il imaginait lorsque ses yeux se posaient sur elle. Il fit mine de réfléchir à ses mots, les pupilles déjà dilatées, évocatrices de son désir, un sourire étirant malicieusement le coin de ses lèvres. « Ça me plaît bien comme plans… » Rétorqua-t-il, sans la quitter du regard, une lueur charmeuse traversant ses iris alors qu’elle se rapprocha dangereusement de lui après qu’il ne lui ait rendu son bâtonnet empoisonné. La tension entre eux ne faiblissait décidément jamais, et Levi ne pouvait que s’en satisfaire, se délectant de la présence enivrante de Sahar, de la douceur de sa bouche qui s’écrasa contre la sienne, l’invitant à prolonger cet échange passionné. Et ses mains ne purent s’empêcher de s’aventurer le long de ses courbes, effleurant ses hanches puis son dos, se faufilant en dessous de son t-shirt trop large pour retrouver la chaleur de son épiderme. « On pourrait alterner, histoire de pas trop se mettre le voisinage à dos. » Murmura-t-il, amusé par les sous-entendus de ses propres paroles, dissimulant certainement ce tumulte que Sahar venait d’éveiller en lui, à la simple idée de passer plus de temps avec elle. Levi, il savait pertinemment que son addiction s’aggraverait avec le temps, que le besoin de la voir en deviendrait viscéral, presque ingérable, comme une brûlure qui s’étendrait à chaque cellule de son organisme. « On pourrait au moins faire en sorte de se tenir compagnie toutes les nuits, t’en dis quoi ? » Souffla-t-il, resserrant son étreinte autour de son corps, sa main longeant son échine sous son tissu, retrouvant finalement sa place à la lisière de sa chute de reins. « J’te laisserais me voler tous les t-shirts que tu veux, c’est un bon compromis, non ? » Se justifia-t-il malicieusement, redressant son visage quelques instants pour s’accaparer de nouveau ses lèvres, le temps d’un baiser volé.

Levi avait su, que ça n’aurait été qu’une question de temps avant que son chapitre au Wojna’s ne finisse par se clore une bonne fois pour toute. Il en était même venu à se demander comment il avait pu échapper au licenciement pendant tout ce temps, surtout ces derniers mois où il avait complètement déserté le comptoir pour s’occuper d’une toute autre activité. Aujourd’hui, les choses étaient davantage différentes, la situation l’obligeant lui et Sahar à ne pas perdurer au sein de la rhumerie, pour des raisons qui paraissaient plus qu’évidentes. Levi savait qu’au-delà du malaise qui règnerait constamment dans l’air, il ne supporterait certainement pas de voir Sahar être tiraillée dans tous les sens entre son passé et son présent. « On pourrait, ouais. Tu penses que ça te plairait ? » Il savait de toute évidence qu’ils ne pourraient en aucun cas jouer les fines bouches si une occasion de la sorte se présentait à eux, quand bien même ce choix de carrière n’avait rien d’une vocation pour eux. Pour autant, c’était sans doute la meilleure des solutions pour le moment, Levi acquiesçant aux mots de la brune, prêt à s’élancer avec elle vers l’inconnu, conscient qu’il n’aurait rien à craindre tant qu’ils étaient ensemble, unis contre vents et marées. Et il ne perdit pas non plus de temps pour lui faire comprendre combien il lui était dévoué, combien son âme n’attendait que la sienne pour s’y entremêler, à l’instar de son corps qui réclamait constamment le sien. Il voulait la rendre folle, au moins autant qu’elle le rendait fou, son regard ne cessant d’accrocher le sien, lui transmettant sans l’ombre d’un doute tout le désir qu’il éprouvait pour elle. « Tant mieux. » Rétorqua-t-il, n’attendant que de voir l’incendie se répandre, lui qui brûlait déjà à l’idée de sentir son épiderme effleurer le sien, sans qu’aucun élément extérieur ne vienne s’immiscer entre eux. Il ne voulait qu’elle, et lui, contre le reste du monde. Et chaque pas qui les rapprochait provoquait un nouvel ouragan en lui, taquinant cette impatience qui ne demandait qu’à céder sous le poids de l’urgence. Ses lèvres cherchaient déjà à tourmenter les siennes, les faisant valser dans un échange on ne peut plus évocateur du désir enflammé dont ils étaient victimes, ses mains s’aventurant déjà le long de son échine, à même sa peau sur laquelle il désirait apposer son empreinte. L’un comme l’autre semblaient avoir lâché la rampe, prêts à tout pour se laisser guider par leurs instincts et par ce besoin bruyant de se combler de la présence de l’autre. « Ça me paraît être une bonne solution. J’suis sûr que Luke adorerait mon appart’ en plus. » Souffla-t-il, usant malicieusement de cet argument supplémentaire pour faire pencher la balance, sa bouche continuant d’effleurer la sienne, rapprochant encore un peu plus le corps de sa favorite du sien, laissant entendre qu’il aurait sans doute du mal à s’endormir dans des draps différents des siens. « Deal. » Murmura-t-il, sans la quitter des yeux un seul instant, prêt à sombrer dans la folie si ça impliquait de s’y trouver avec elle. Levi, il semblait enclin à n’importe quelle proposition, incapable de lui refuser ne serait-ce qu’une seule attention, hypnotisé par tout ce qu’elle était, par tout ce qu’elle lui faisait ressentir. Et il se délecta de ce soupir à peine perceptible provoqué par la pression de ses mains sous son tissu, lui volant un énième baiser avant de la voir se dérober, le regard désormais noir de désir. Et quelle ne fut pas sa surprise de voir Sahar revenir vers lui quelques instants plus tard, une paire de menottes dans les mains, et une proposition plus qu’alléchante en prime. « Toi, toujours. » Rétorqua-t-il, sans même une once d’hésitation, ses yeux suivant le balancement de l’objet devant lui, avant de se ruer vers la brune, ne lui laissant pas une seule seconde de répit, sa bouche s’emparant langoureusement de la sienne alors que ses mains retrouvèrent leur position sous son t-shirt. « Tu crois qu’on arrivera à se contenir avec le temps ? » Murmura-t-il, entre deux baisers, faisant pivoter Sahar pour l’immobiliser entre lui et le plan de travail, sa bouche glissant généreusement jusque dans le creux de son cou, ses paumes s’accaparant sa poitrine, pour lentement glisser vers le bas de son abdomen, jouant avec l'élastique de son sous-vêtement.