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Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.

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 #12 - I screamed for whatever it's worth "I love you'', ain't that the worst thing you ever heard? (orso)

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baby kangou
Arielle Walker
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Arielle & Orso

Jeudi soir, 22h. La fin de 12 jours consécutifs de boulot. J'étais épuisée physiquement et émotionnellement. Déjà que c'était difficile à la colocation, l'ambiance était lourde et froide, je croisais à peine Detlev et Orso, mais j'évitais bien plus ce dernier en plus. Depuis que je l'avais vu avec cette fille, cette brune bien plus jeune, depuis que je l'avais croisé elle à la colocation un matin, j'arrivais à peine à y être, encore moins en sachant qu'il était là. Ça me tuait un peu à l'intérieur que tout ce soit passé de cette façon. Je m'étais rendu compte cette nuit là, cette nuit avec lui, qu'il y avait bien plus que des petits sentiments anodins pour lui. C'était fort et vu comment j'étais blessée, j'pouvais plus le nier. Tout ça mélangé avec le fait qu'il s'était barré cette nuit là et qu'il m'évitait depuis, disons que j'avais accumulé plus que des sentiments maintenant, y'avait aussi de la colère et de la tristesse. Et donc, quand je rentrai à l'appart ce soir là, la dernière chose dont j'avais envie c'était de tomber sur Orso, torse nu, dans la cuisine. Et c'est pourtant ce qui arriva. Je soupirai doucement, pour moi-même hein pas pour qu'il m'entende, et je retirai mes chaussures. Je défis ma queue de cheval, laissant mes cheveux blonds retombés dans mon dos et me dirigeai vers la cuisine pour me servir un verre d'eau, faisant bien attention pour contourner Orso sans le toucher et sans le regarder. C'était lourd comme ambiance, mais j'saurais me résoudre à lui parler. Ce serait pas joli ce qui sortirait alors valait mieux que j'me la ferme. Je m'appuyai contre le comptoir, dos à lui, sirotant mon verre d'eau. J'savais pas si ça l'embêtait lui cette situation, probablement pas vu son traitement du silence des dernières semaines. J'savais pas combien de temps j'allais pouvoir rester comme ça, mais j'avais pas non plus envie de quitter cet appart. Ça pesait lourd sur mes épaules et même si j'avais espéré que ma discussion avec Detlev m'éclaire un peu, ça m'avait juste permis de me vider le coeur. J'lui avais pas parlé non plus du fait que je songeais peut-être à vivre ailleurs, j'voulais pas causer la panique comme j'étais encore en réflexion. Par contre, même si ça se réglait avec Orso, y'avait pas un monde où ça allait finir comme je l'espérais. J'allais quand même avoir ces sentiments pour lui et ils ne seraient jamais réciproques.



@Orso Luciano

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Dernière édition par Arielle Walker le Sam 5 Aoû 2023 - 2:41, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: #12 - I screamed for whatever it's worth "I love you'', ain't that the worst thing you ever heard? (orso)   #12 - I screamed for whatever it's worth "I love you'', ain't that the worst thing you ever heard? (orso) EmptySam 5 Aoû 2023 - 1:45

Quelle période de merde. Quelle situation de merde. Cocaïne de merde. Ville de merde. Voilà ce que je me répétais en boucle, en ce moment. J'étais un peu une ombre. J'avais rien, aucun p'tit rayon de soleil pour éclairer le tableau. Alors ouais, j'en fais des caisses, mais clairement, j'suis pas loin de la vérité. Si j'devais trouver un truc qui allait bien dans ma vie, j'saurais même pas quoi répondre. Peut-être la présence de Detlev, qui m'aidait pas mal à combattre l'envie de reprendre de la cocaïne. Et encore, il était pas toujours là pour faire taire mes démons. Dans le sens où il travaillait pas mal. Tout comme Arielle. Il n'y avait bien que moi qui foutait rien de mes journées. L'asso de canoyning était fermée pour la saison et moi j'me retrouvais à dealer avec des pensées sombres, des situations périlleuses, et des relations sociales qui étaient en chutes libres. Même du côté de ma soeur ça allait pas. Depuis que Livio avait parlé de divorce. Bordel, c'était vraiment l'enfer en ce moment. Et puis il y avait Maxine aussi, avec qui c'était la guerre, j'refusais d'accepter son âge, j'rejetais sa présence parce que j'assumais pas avoir des sentiments pour elle. Et puis, il y avait Arielle aussi. J'crois que parmi tous les trucs qui collaient pas en ce moment, ça faisait partie du top trois des trucs qui me prenaient le plus la tête, qui me coutaient le plus de trouble. Parce que depuis qu'on avait passé la nuit ensemble, et qu'on s'était réveillé dans des lits différents, on ne s'était pas adressé la parole. Même pas un p'tit regard. Rien. Le néant. Et ça me faisait royalement chier de ne plus l'avoir dans mon cercle vital. Elle avait toujours été importante pour moi Arielle, vraiment. Au delà de la drague que j'lui faisais constamment, comme un jeu, elle était une vraie amie. Et je l'avais perdue. J'saurais pas trop expliquer pourquoi on avait pas reconnecté, pourquoi on avait pas juste discuter de ce qui s'était passé, calmement, pour mettre les choses à plat. Les choses s'étaient envenimés, ou du moins, elles s'étaient glacées, figées, j'avais la sensation qu'il ne pouvait plus y avoir de retour en arrière et ça me flinguait. Ca m'aidait pas au quotidien. Parce que là, avec mon addiction à la cocaïne qui revenait en force, Arielle, elle aurait été une boussole supplémentaire, avec Detlev, ils auraient pu faire des miracles. Mais c'était pas le cas. Elle était juste .. comme loin, comme si on était chacun sur la berge opposée d'une rive et qu'on dealait nos vies, l'un sans l'autre. Ce soir là, j'étais à la cuisine, en train d'me préparer un truc à manger. Torse nu, comme d'habitude. (C'est presque inutile de le préciser. c'était ma non-tenue officielle.) J'me faisais un semblant de pâte au basilic, et j'luttais pas mal contre l'envie d'me rendre en boite pour aller m'trouver un p'tit sachet de cocaïne. J'étais plongé dans mes pensées quand j'entendais la porte de l'appartement s'ouvrir. Merde. C'était Arielle. Putain, c'était pas prévu ça. J'faisais comme si elle n'existait pas, tentant de rester concentrer sur l'eau des pâtes qui étaient en train de chauffer. J'bougeais pas, j'levais même pas les yeux. Tandis qu'elle passait derrière moi pour aller au frigo. Ca me tuait cette situation. J'me raclais la gorge, et sans lever les yeux de la casserole, je décidais de rompre le silence qui nous enveloppait depuis beaucoup trop longtemps. "Tu voudras une assiette de pâtes?" C'était de loin la phrase la plus random du monde, mais j'savais pas comment l'aborder, sans me prendre un torrent de foudre automatiquement. Alors j'choisissais la technique du: faisons comme si de rien. Pas sûr que ça passe, mais au moins, le silence était rompu.

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Arielle & Orso

Perdre Orso, ça n'avait jamais été une option pour moi. C'était un peu pour ça, et pour éviter d'être blessée, que ces trois dernières années, j'avais bien gardé mes sentiments pour moi. Il n'était pas sérieux Orso, il draguait à gauche et à droite, il brisait des coeurs, il passait une fille après l'autre. J'avais pas eu envie d'être une des celles qui tombe dans le piège. Je n'avais pas l'impression que notre amitié y aurait survécu. Ça aurait mis en jeu la colocation et cette espèce de balance qu'on s'aidait à avoir. J'avais un peu tout foutu en l'air en craquant ce soir-là. J'avais complètement oublié mes limites et c'est en partie pour ça, que je ne buvais jamais autant. J'perdais le contrôle bien trop vite, j'pouvais pas me fier à mon jugement. Si j'pouvais, je ne serais pas dans cette position aujourd'hui. Par contre, mis à part ma propre personne, mes actions et mon malaise, y'avait celles d'Orso aussi. Si moi, j'ressentais quelque chose pour lui et que ça me rendait mal à l'aise, jamais j'aurais pu prévoir ses agissements envers moi. C'est ce qui rendait le tout pire en fait, de voir qu'il m'ignorait, surtout après avoir osé se casser cette nuit-là, ça m'faisait bien bouillir en dedans. Me faire ignorer, puis voir peu de temps après qu'il était déjà avec une autre, ça c'était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase. En plus, c'est pas comme si cette fille, il l'avait vu qu'une seule fois et bam, terminé parce qu'il se fichait d'elle comme il se fichait de moi. Nope, ça avait été récurrent et donc, ça m'indiquait qu'elle, elle valait la peine. Plus que moi, clairement. Plus que notre amitié aussi parce qu'il avait pas daigné essayer de sauver le coup. Même là, ce soir, alors qu'on s'retrouve face à face dans la cuisine, il dit rien. Il m'ignore, il fait sa vie là à faire bouillir son eau et il m'adresse pas un regard. J'suis consciente que je fais la même chose, mais c'est pas pareil. C'est pas moi qui est à tort ici, c'est pas moi qui devrait lui parler, faire les premiers pas. J'suis un peu mitigée en même temps, parce que j'ai pas si envie qu'il me parle non plus, j'aimerais boire mon verre d'eau, prendre une douche et aller dormir en paix. J'suis fatiguée, à fleur de peau et c'est pas le moment pour engager la conversation mais... Pourtant.. Une p'tite part de moi, vraiment mini, souhaitait qu'il le fasse, juste pour me montrer qu'il le savait que c'était sa faute. Et donc, en buvant tranquillement mon verre d'eau, dos à Orso, il décida d'le faire, ce petit pas. Enfin... C'était Orso donc, il m'offrit une assiette de pâtes plutôt. Et à cet instant, bordel que je le trouvais con. Des semaines sans un mot et c'est ce qu'il choisissait de dire? Je soupirai bruyamment avant de me retourner vers lui, affichant un air glacial. « Non merci. » dis-je, soutenant son regard. Clairement, le mien était perçant, il voulait dire beaucoup. Pas certaine qu'Orso soit en mesure de tout lire vu le pois qui semblait avoir pris la place de son cerveau. (bah oui c'était la seule explication logique là pour dire un truc pareil) J'avais envie de quitter la cuisine, de le laisser tout seul à se questionner avec ses pâtes à la con, mais c'est comme si c'était plus fort que moi de rester et d'le confronter. Alors c'est ce qui se passa. « Tu vas vraiment m'offrir des pâtes après avoir passé des semaines à m'ignorer? » demandai-je subitement. « T'es vraiment si con que ça? » redemandai-je immédiatement après. La mèche était plutôt courte pour la stupidité ce soir, il tombait bien mal avec ses pâtes.





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J'savais pas tellement où on en était avec Arielle. C'était au point mort notre histoire. Comme si, après la nuit qu'on avait passé ensemble, tout s'était figé. On agissait comme si on ne se connaissait plus, comme si tout ça n'avait pas compter. J'arrivais pas tellement à comprendre comment on avait pu en arriver là. J'réalisais pas à quel point ça avait affecté Arielle tout ça. De mon point de vue, la nuit qu'on avait passé ensemble ça ressemblait juste à un moment suspendu, un truc qui nous avait appartenu rien qu'à nous et puis .. plus rien. Ca me foutait un peu les nerfs de savoir que j'étais en train de perdre une véritable amie. Et puis, j'étais fébrile en ce moment. Il y avait toute cette tempête avec Maxine. J'l'avais rencontré, un peu avant de passer la nuit avec Arielle. Mais très vite, on s'était mis à se voir régulièrement. Elle venait parfois à l'appartement, le soir, quand mes colocs n'étaient pas là, mais forcément, le matin, elle croisait Arielle ou Detlev. On s'faisait bien discret et j'en avais parlé à personne. Parce que j'voulais pas assumer cette histoire. Et puis de toute façon, maintenant, c'était bien terminé. On s'était engueulé une dernière fois sur le parking du laboratoire, on s'était dit tellement d'horreur qu'il fallait que je passe à autre chose. Et la cocaïne, à ce moment là, ça me semblait une parfaite idée pour oublier tout ça. J'luttais contre moi-même quand Arielle avait fait irruption dans l'appartement. Alors ouais, on se croisait parfois, mais on faisait comme si on existait pas. On ne se regardait pas. C'était comme si on était sur deux univers parallèles, on bougeait, on vivait, on respirait, mais pas sur le même plan. J'arrivais pas à savoir ce que pensait Arielle de tout ça. Puisqu'on parlait pas. Logique implacable. J'avais cru bon, ce soir là, de lui proposer un plat de pâte. C'était con d'ma part, très certainement. Mais à ce stade, ça me paraissait le seul truc que j'étais capable de lui formuler. J'avais certainement pas envie de m'excuser, pour quoi que ce soit. On était deux dans cette histoire et j'me sentais pas plus en tord qu'elle. J'pensais que ma p'tite approche avec mon assiette de pâte au basilic, ça allait passer, que j'allais éviter ses foudres, mais non. C'était bien raté. Elle refusa mon offre, d'une voix sèche, froide. Vraiment, elle semblait pas du tout encline à discuter. Moi, j'restais bien immobile, les yeux plantés dans les siens. J'attendais de voir si elle allait fuir, si elle allait me confronter ou si on allait discuter en adulte. J'crois qu'elle avait choisi la confrontation, puisque la suite de ses mots, elle ne les mâcha absolument pas. J'me prenais une belle insulte en pleine poire - peut-être méritée certes - mais c'était pas une raison. J'fronçais des sourcils. Pas du tout envie de rigoler. "T'attends quoi, Arielle ? Des excuses?" que j'disais sur un ton ironique. L'ironie, c'était mon arme secrète quand j'voulais être désagréable. J'lui laissais pas le temps de répondre. "Mauvaise nouvelle, j'compte pas m'excuser pour quoi que ce soit. Si ça te coûtait tant que ça que j't'ignore, fallait pas te gêner pour venir me parler." Bah ouais, après tout, ce silence, on l'avait construit à deux. C'était pas que moi qui avait éviter les regards et les interactions. J'trouvais ça assez injuste dans l'idée qu'elle me reproche mon comportement alors qu'elle avait eu le même à mon égard. J'reportais mon regard vers la casserole, j'empoignais la spatule et je la faisais tourner dans l'eau encore dépourvue de pâtes. Ouais, c'était juste pour occuper mes mains, me donner d'la consistance. Là, j'étais à deux doigts de bouder. Enfin, si on regardait bien de plus prêt, j'crois même que je boudais déjà. "J'aurais mieux fait d'me taire." que j'disais en grommelant, à voix basse, visage fermé. Mais depuis quand on était comme ça, elle et moi? Ca nous ressemblait pas et clairement, il fallait que ça pète, fallait que ça explose, pour tenter de repartir sur de bonnes bases .. si tant est que ce soit encore possible.

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Arielle & Orso

Cette situation, ce gros bordel qui s'était créé et qui avait fissuré l'entourage... C'était autant de ma faute que celle d'Orso. C'était ma faute parce que j'avais baissé ma garde et j'avais laissé ça arriver. Mais c'est Orso qui s'était barré de ma chambre cette nuit-là, c'est lui qui avait cherché à créer ce froid. C'est lui qui m'avait ignoré par la suite alors que c'était sa responsabilité de faire les premiers pas, de venir s'expliquer. J'le voyais comme ça en étant très peu consciente de sa propre vision de l'histoire. À mon sens, il m'avait abandonné là comme une vieille chaussette, comme une piètre histoire d'une nuit sans importance et donc, c'était son boulot de venir m'expliquer, d'me présenter des excuses. Mais non, au lieu de ça, il avait fait comme si j'existais pas et EN PLUS, il avait ramené une autre à l'appart. Ce mec vraiment, on trouvait pas plus gonflé. En tout cas, tout ça, c'était ma vision à moi, mon côté de l'histoire, comment je l'avais vécu. Orso, il avait p'tête une version différente qui expliquait son comportement de goujat. Une p'tite version sugarcoat au max qui ne le faisait pas passer comme le con qu'il était, un conte de fée qu'il prenait plaisir à se raconter pour soulager sa conscience. Oui bon, on avait compris que j'lui en voulais ou pas? Si c'était pas assez clair, j'pense que maintenant ce l'était après qu'il m'ait offert ses foutus pâtes. Ma patience étant à bout, j'avais pas su garder mon calme. En même temps, je bossais en malade, j'étais épuisée, tout ça pour mettre les pieds ici le moins souvent possible. Alors ouais, ça avait un peu explosé. Par contre, c'était rien comparativement à ce qui était à venir. J'savais pas dans quoi je venais de m'embarquer là, à cette heure aussi tardive. J'savais pas que je n'étais pas pour aller au lit tranquille, je venais de mettre le pied sur une mine, mais Orso non plus, il avait aucune idée. J'le regardai, bouche-bée, renversée par le fait qu'il ose me répondre ça. Oh ce que ça me coûtait en self control pour ne pas lui lancer un chaudron par la tête. Je m'accrochai au comptoir, serrant de toute mon force, serrant la mâchoire en même temps alors qu'il râlait comme le bon débile culotté qu'il était. Il s'retourna à nouveau pour brasser son chaudron d'eau, bah oui il avait l'air intelligent à faire ça hein. « Excuse-moi? » demandai-je d'un ton qui semblait calme, mais qui était plus tranchant que tous les couteaux de cette cuisine. « Tourne toi et regarde moi, Orso Luciano. » lui ordonnai-je d'un ton qui demandait pas à discuter. Et il le savait, c'était certain, parce que ce ton, je l'avais jamais utilisé avec lui. C'était un ton froid, un ton furieux, mais plein de contrôle. Pourtant, ça bouillait à l'intérieur de moi, mes mains demandaient qu'à trembler. J'restai de marbre, le regard qui tue, fallait pas que j'me décompose. J'allais pas le laisser gagner. Il se tourna enfin pour me faire face. J'rigolais pas et j'pense qu'il s'en doutait. « Tu comptes pas t'excuser du fait que tu m'as laissé en plan cette nuit là? Que tu t'es barré après avoir été satisfait et que tu m'as plus adressé un regard ou un mot après? T'es même pas un peu désolé d'pas avoir agi avec moi au minimum comme t'agis avec toutes les autres? » lui demandai-je en plantant mes yeux verts dans les siens. Encore une fois, mon ton il était froid, accusateur, il laissait pas place à la discussion. J'voulais même pas l'entendre en fait. J'continuai à juste vouloir le démolir sur place avec mes reproches. « Et c'était à MOI de venir te parler? Quand t'as même pas eu la décence d'me dire quoi que ce soit? Que tu regrettais, p'tête? » lâchai-je en haussant le ton un peu. « Que tu voyais quelqu'un? » ajoutai-je en sentant ma voix se briser un peu. Oh lala fallait pas que ça parte dans ce sens là, fallait que j'me contienne, que je reste forte. J'inspirai légèrement, serrant les poings le long de mon corps. « T'sais quoi Orso? J'vais m'excuser, moi. Ouais. Excuse-moi d'avoir attendu que t'aies les couilles de venir me parler. Excuse-moi de m'être attendu à ce que t'aies un minimum de respect pour moi. C'était une belle erreur. » déclarai-je en reprenant un peu de contenance.





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On avait brisé quelque chose elle et moi, en couchant ensemble. C'était indéniable. Et bordel, qu'est ce que ça pouvait me faire chier de savoir qu'Arielle pouvoir avoir des ressentis négatifs envers moi. Faut dire aussi que j'avais peut-être pas agit de la meilleure des façons. J'avais pas cherché à reconnecter avec elle, après cette nuit. Cela dit, elle aussi avait gardé ses distances avec moi. On avait laissé s'installé ce froid polaire entre nous, et j'avais comme la sensation que la marche arrière était impossible. On bougeait tous les deux, on vivait, mais plus l'un avec l'autre. L'entourage, depuis cette soirée, ça avait changé pas mal changé. Detlev et Arielle bossaient comme des fous et moi je dealais avec mes démons. Et puis j'avais aussi dû dealer avec cette relation explosive avec Maxine. C'était beaucoup trop pour moi, de gérer tout ça à la fois. J'étais le genre à me laisser embarquer de rien, j'étais le genre à vivoter sans me poser de questions mais là, c'est comme si un torrent de questions et de bordel m'était tombé dessus, tout en même temps. Et tout m'avait échappé. Je détestais cette sensation de perte de contrôle, alors dans l'idée, la cocaïne me semblait la meilleure des facilités. Elle emplissait pas mal mes pensées et même si j'en avais parlé avec Detlev, le problème n'était pas réglé. Ca me rendait irritable ce manque là. J'étais assez facilement agacé, j'avais pas tellement de patience et j'crois, à voir le comportement d'Arielle avec moi ce soir, elle devait elle aussi être sur un fil. J'crois qu'on avait pas choisi le bon moment pour discuter. J'avais brisé la glace, avec mon histoire de pâte et ça ne plaisait pas à Arielle. J'sentais bien que j'allais me prendre ses foudres et j'en avais pas envie. Alors j'boudais. C'est ce que je savais faire de mieux. J'boudais et je râlais en grommelant, remuant cette eau, dans le vide. Elle me connaissait Arielle, elle savait comment je fonctionnais, et je la connaissais aussi. Et ce qu'on engageait là, comme discussion, ça annonçait rien de bon. Arielle reprit la parole, m'ordonnant de me retourner pour lui faire face. J'lâchais la spatule, presque violemment, et j'me retournais pour lui faire face. Son ton, il était froid, tout aussi froid que ses yeux verts. J'restais silencieux, prenant appuie sur le comptoir. Mon attitude là, c'était genre le gars soulé. J'crois même que j'levais un peu les yeux au ciel. L'air de dire : vas-y Arielle Walker, déverse ta colère, ça me fera rien. C'était clairement provocateur et con de ma part, mais j'réagissais sans réfléchir. J'l'écoutais alors, vraiment interloqué. C'est ça qu'elle pensait de moi? J'écarquillais un peu les yeux. Bordel, elle avait une opinion de moi qui était plus que négative à cet instant. "Attends ? Quoi?" que j'disais avant de secouer la tête, comme pour rejeter en bloc ce qu'elle venait de me dire. "Tu t'écoutes là? Tu crois que j't'ai laissé en plan? J'suis revenu tu sais.. mais tu t'étais endormie." Mon ton était froid mais elle allait bien voir que c'était sincère. Pas sûr cela dit que ça sauve mon cas. Parce qu'elle semblait bien remontée contre moi. Elle reprit la parole, me parlant d'une autre fille. Et là, j'me mettais à hocher la tête. "Aaaah mais je comprends maintenant. En fait, t'es juste v'la jalouse Arielle. Mais on s'est rien promis hein. J'crois pas avoir fait quoi que ce soit de mal. A moins que tu m'interdises de voir d'autres nanas?" que j'lui disais, sur un ton de défi. J'me gardais bien à cet instant de mentionner Maxine. J'avais strictement pas envie d'en parler et encore moins dans ces conditions. J'savais pas trop où ça allait mener tout ça. Arielle finit par me faire des excuses, mais elles étaient bien ironiques ses excuses. J'me redressais, de colère, surplombant Arielle de ma carrure. "J'ai toujours eu du respect pour toi." que j'lui lâchais, toujours froidement. "Ce silence, on l'a construit à deux. Je t'interdis de remettre la faute exclusivement sur moi." J'lui en voulais là de croire que tout ça, ça n'avait pas compter pour moi et que j'avais pas de respect pour elle. "J'te reconnais plus là." que j'lui disais, presque avec un air de dégout sur le visage. Cette Arielle là, me reprochant ce genre de truc, c'était pas elle. C'était pas possible. Elle me considérait comme le seul fautif, comme si j'avais voulu tout ce qui s'était passé par la suite. Là, j'me sentais juste en colère. J'avais pas encore explosé, mais j'étais pas loin. Vraiment. J'la quittais pas des yeux. "J'peux retourner à mes pâtes ou t'as encore des reproches débiles à me faire?" C'était volontairement provoquant. Parce qu'à ce stade, j'avais juste l'impression que Sorielle, c'était fini pour de bon. Ca me faisait chier mais j'étais trop borné pour atténuer les tensions.

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Arielle & Orso

J'étais têtue, bordel que j'étais têtue. Je m'étais bien mise dans la tête qu'Orso, c'était lui le coupable là-dedans. Je l'avais démonisé parce que c'était plus facile. Plus facile de le détester, de le blâmer, de l'insulter dans ma tête plutôt que de faire face à la vérité. Celle-ci était bien trop dure à admettre à voix haute. J'avais l'orgueil plutôt fort moi, j'aimais pas admettre mes torts, j'étais fière. Surtout quand j'étais blessée. Et là je l'étais big time. J'pouvais paraitre froide parfois, souvent même, mais c'était une carapace pour pas me laisser atteindre. Comme ça j'pouvais me détacher facilement, glisser dans mon rôle de celle qui est un peu au dessus de ces émotions là. Sauf que là, j'arrivais même pas à m'en détacher, à passer par dessus avec un air glacial. J'étais démolie et c'était en parti ma faute. J'avais pas su communiquer, j'm'étais dit que le silence était mieux, j'avais assumer les pensées et les sentiments d'Orso et là, j'pouvais me blâmer moi. Orso, il pouvait pas deviner comment j'me sentais depuis trois ans. Pourtant, dans ma tête, il aurait dû être en mesure de le faire. Il aurait dû savoir au moment où mes lèvres se sont posées sur les siennes à cette fête. Parce que ce premier baiser, il avait signifié beaucoup pour moi, ça me paraissait impossible qu'il ne l'ait pas ressenti. Mais c'était bien le cas. Il l'avait pas ressenti parce qu'il me voyait pas comme ça et j'le savais de façon claire et nette maintenant. C'était bien ce qui faisait aussi mal. Alors la douleur se transforma en colère parce que c'était tout ce que je connaissais, c'était comme ça que je gérais. Pour ça et parce qu'Orso gérait de la même façon. Forcément, ça m'allumait. J'attendais que ça, la petite étincelle. Alors quand il ouvrit enfin la bouche, c'est un océan de colère qui se déversa sur lui. Mais j'étais pas au bout de mes peines, Orso il n'allait pas bien. J'le savais pas encore, mais j'avais atteint sa petite limite bien trop rapidement. « Ah t'es revenu. Oh excuse-moi, c'était pas clair quand j'me suis réveillée toute seule. » déclarai-je en levant les yeux au ciel. Il aurait pu rester quand même plutôt que de se casser comme un voleur. Il mit rapidement le doigt sur une partie du problème : l'autre fille. Il me fit son petit regard provoquant en mentionnant que j'étais jalouse. J'avais bien envie d'me défendre, de dire que je l'étais pas, que j'en avais rien à foutre, mais je continuai plutôt sur une autre lancée. Parce que la vérité, c'était que j'étais complètement jalouse oui. Brisée qu'il soit avec une autre. Je l'écoutais déballer son sac par la suite, me lancer des regards plein de dégoût, provocants, chercher une réaction de ma part, mais surtout me faire sentir bien mal. J'me sentais respirer fort, trembler aussi, je bouillonnais de colère. Ça faisait longtemps que je ne m'étais pas sentie perdre le contrôle de la sorte. « Ah ça oui j'en ai d'autres des reproches à te faire Orso! » m'exclamai-je en haussant le ton. J'ouvris le frigo et sorti un plat qui y trainait depuis bien trop longtemps. « Tu ramasses jamais ta nourriture périmée. » commençai-je en déposant violemment le plat sur le comptoir. « Tu laisses toujours trainer tes putains d'ustensiles dans le lavabo. C'est SI DIFFICILE de les nettoyer ??? » demandai-je en pointant ce qui était déjà là. Je fis quelques pas vers l'entrée pour donner un coup de pied sur ses chaussures. « Elles sont toujours EN PLEIN MILIEU. » dis-je ensuite. Je refis quelques pas jusqu'à la chaise près du comptoir et pris le tee-shirt d'Orso qui y était déposé. « Et c'est TROP DEMANDÉ QUE TU METTES UN TEE-SHIRT PARFOIS? » m'écriai-je en lui lançant dessus. La colère me guidait, mais j'disais des trucs ridicules. Tout ce qui me passait par la tête, j'devais avoir l'air complètement folle. L'épuisement prenait le dessus en fait. Je m'arrêtai pour respirer en le regardant. J'savais même pas s'il pouvait voir toute la douleur dans mes yeux. « Ah et... T'es complètement aveugle. T'es complètement aveugle Orso et t'as gâché notre amitié. » lui dis-je en le regardant directement dans les yeux, luttant pour ne pas qu'ils s'embrument.




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J'avais l'impression qu'on tournait en rond avec Arielle. J'comprenais plus trop rien à notre relation. Si tant est qu'il y en ait encore une. J'avais l'impression d'être devenu un inconnu pour elle à mesure qu'elle me parlait. J'la reconnaissais pas non plus. Elle semblait tellement en colère contre moi. Moi j'étais pas tant en colère contre elle, pour le moment. J'comprenais juste pas comment tout avait pu nous échapper aussi vite, comment on en était arrivé là. J'comprenais plus comment je devais agir avec elle. J'avais l'impression de n'avoir que quelques morceaux du puzzle. Dans l'idée, jusqu'à présent, j'imaginais juste qu'Arielle regrettait amèrement d'avoir couché avec moi, d'avoir cédé à mes avances, mais j'voyais pas toute la face cachée de l'histoire. J'étais un peu aveugle, et j'réagissais comme un connard. Il n'y a pas à dire. En fait, j'crois vraiment que j'aurais mieux fait de me taire ce soir là. Parce que clairement, c'était explosif, c'était tendu, c'était presque malsain comme situation. J'avais l'impression qu'on tentait d'allumer la mèche, pour que ça prenne feu. Et j'étais pas dans un mood qui me permettait de temporiser. Je dealais avec le manque, avec l'envie de retrouver la cocaïne et cette discussion avec elle ne faisait qu'augmenter ce truc dévorant que j'avais au fond de moi. Mais j'me gardais bien d'en parler avec Arielle. J'avais tenté de m'expliquer, d'lui dire que j'étais revenu ce soir là, que j'étais pas un connard à temps plein mais à la vue de sa réaction, de ses yeux verts levés au ciel, je voyais bien que tout ça c'était en vain. J'secouais la tête, lentement, en l'écoutant me dire que c'était pas clair. J'gardais le silence, puisque là, j'avais bien compris que j'pouvais pas argumenter, j'pouvais rien faire pour sauver mon cas. Et en vrai, ça me soulait aussi de devoir m'expliquer sur un truc pour lequel j'me considérais pas comme le seul fautif. J'reprenais alors la parole, considérant qu'Arielle était jalouse, lui rappelant que j'avais rien à lui devoir. Mon ton , il était froid et je voyais à mesure que je parlais que les yeux d'Arielle se remplissaient de colère. J'prenais pas en compte à ce moment là, tout le mal que j'pouvais lui faire et celui que j'lui avais déjà fait, par le passé, sans même le savoir. Faire mal à Arielle, ça n'avait jamais été une option, mais là, ce soir, elle me soulait. Tellement fort. J'la comprenais plus. J'la provoquais une dernière fois, en lui demandant si elle avait d'autres reproches. Et là, j'my attendais pas. Elle s'met à me reprocher des trucs randoms, des trucs sortis de nul part. Ca passait par les plats dans le frigo, les chaussures qui traînent, les t-shirts. Et j'la regarde, médusé. Elle semble laissé échapper un torent de colère, j'l'ai jamais vu comme ça. J'écarquille les yeux, quand elle finit par me lancer un t-shirt au visage. Et là, alors que le silence continue de régner pendant quelques instants, j'me mets à rire. Nerveusement certes mais j'éclate de rire. J'attrape le t-shirt avant qu'il ne tombe au sol et j'regarde Arielle, j'la prends pas pour une folle, mais presque. "Hé mais, ça va pas toi hein." que j'lui dis, toujours en riant. Ma main vient se plaquer sur ma bouche, parce que clairement, c'est pas la réaction à avoir, mais j'peux rien contrôler, j'ris encore un peu et j'finis par me calmer. J'plante mes yeux dans les siens. "Si c'est si compliqué pour toi, Ô madame Arielle Walker de vivre avec moi, n'hésite pas à m'le dire. J'vais faire mes affaires et me barrer." En vrai, à l'entendre là, j'étais le pire mec de l'univers. Et elle finit par me dire que j'suis aveugle et que j'ai gâché notre amitié. Et là, ses yeux perçant finissent par faire disparaître le sourire que j'avais toujours au coin de la bouche. J'fronce des sourcils. "Mais putain, Arielle, tu vas finir par me dire ce qu'il t'arrive là? J'ai fais QUOI pour que tu me détestes autant, tout d'un coup?" J'comprenais pas. J'voyais pas où elle voulait en venir. Avant d'la laisser parler, je reprends, comme pour bien sceller ce que j'avais dis avant. "J'me répète mais tout ça, c'est pas que moi! C'est nous deux. T'étais LARGEMENT d'accord pour coucher avec moi, l'autre soir." J'aimerais bien, là, clairement, avoir accès à l'esprit d'Arielle, pour y voir plus clair. Parce que tout ça là, pour l'instant, c'est un bon gros flou artistique dans ma tête. Et j'aimerais bien, pour une fois, comprendre ce qu'il se passe.

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Arielle & Orso

J'étais un peu en train de perdre la tête je pense. C'était l'effet Orso Luciano ça, il jouait avec ma tête, avec mon coeur, avec mes émotions. Il captait pas pourquoi j'étais comme ça, pourquoi j'étais en colère. C'était normal, j'lui avais jamais fait part de mes sentiments. Mais en même temps... À quel point il était con? J'étais presque certaine que TOUT le monde était au courant, que tout le monde avait remarqué. Mais pas lui. Il devait avoir la tête plantée bien loin dans le déni. Sauf que le fait était que ces sentiments, ils étaient bien présents et c'est un peu eux qui me guidaient là dans ma folie. Orso me rendait folle à vouloir partager le blâme, à agir comme il le faisait avec son air provocant et sa tête condescendante. J'avais pas envie de partager le blâme, c'était bien trop facile et il s'en sortait sans avoir besoin d'assumer qu'il avait merdé. Ça passait pas avec moi, pas ce soir. Ça avait été la pire idée du monde d'aller dans la cuisine en revenant, j'aurais été mieux de rester à l'hôpital pour un autre quart tant qu'à affronter ce qui se passait là. J'aurais sûrement pété un câble tôt ou tard au boulot, mais ça n'aurait pas été de ce niveau là. Là c'était ridicule, exagéré certainement, mais j'contrôlais plus rien. Les mots sortaient plus vite que j'les pensais tandis que j'm'emportais contre les pires conneries, les plus petites choses du monde qui ne m'avaient jamais dérangé auparavant. Orso, il devait le savoir que j'disais n'importe quoi vu la tête qu'il faisait. Il sait pas comment réagir tout au long de mon petit monologue. Y'a 1000 options et il choisit la pire tandis que je m'arrête en lui lançant son tee-shirt. Il choisit LA.PIRE. Il se met à rigoler. D'abord nerveusement, puis il éclate de rire. Oh, bordel. Je bouille, je bouille. « T'es vraiment en train de te foutre de moi? » lui lançai-je sur mon ton le plus glacial. Clairement, cette question n'a pas besoin de réponse. Je serre mes poings sur chaque côté de mon corps pendant qu'il s'exprime. J'ai même pas l'impression d'entendre ses mots jusqu'à ce que je lui réplique qu'il a tout gâché. Évidemment, il comprends pas Orso. Il comprend rien. Et il a bien raison de rien comprendre, mais à ce stade, j'en ai plus rien à foutre, j'vais pas m'asseoir et lui expliquer calmement parce que j'ai plus un once de calme en moi. J'le regarde dans les yeux, consciente que j'ai plus aucun contrôle de ce qui risque de sortir de ma bouche à présent. « Ouais j'étais largement d'accord. Parce que pour moi c'était spécial. » dis-je en le fixant directement dans les yeux, j'déroge pas. « T'es vraiment idiot hein? Pourquoi j'passe trois ans à te repousser et là, soudainement, j'te repousse pas? Pourquoi j'ten veux parce que t'es pas resté avec moi? Pourquoi j'ten veux parce que tu m'as pas adressé la parole le lendemain ou le jour d'après? » lui lançai-je froidement sans lui laisser le temps d'en placer une. « Pourquoi j'ten veux parce que t'en ramène une autre? » rajoutai-je difficilement. J'fais un sourire triste, triste, mais toujours bien glacial quand même, comme si mon coeur s'était détaché de mon esprit pour ce moment bien précis. J'me doute bien qu'à ce stade il a compris Orso, il est con mais pas à ce point-là quand même. « Ouais, bravo. T'as fait un plus un maintenant? » demandai-je lâchant un petit rire moqueur. J'fais un sourire crispé avant d'ajouter : « J'te déteste parce que j'suis amoureuse de toi. » lâchai-je finalement. Bon, j'avais pas spécialement prévu lui dire un jour, mais autant que ce soit sur la table maintenant. J'sens mes yeux qui s'embrument même si je lutte fort, comme si les émotions tristes me submergeaient maintenant que la tempête de colère était passée. Pourtant, avec mes médocs, ça devrait être plus soft, mais j'ressens tout puissance dix là. Et j'regarde Orso et j'ressens encore plus, j'ressens une douleur juste en voyant son regard qui m'confirme que mes sentiments, ils sont pas réciproques. Comme si mon coeur se brisait pour de vrai, que j'pouvais le sentir se fissurer à l'instant. Ça fait mal.




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Orso Luciano
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Depuis qu'on s'était mis à se parler avec Arielle là, j'avais l'impression que tout m'échappait. Je comprenais vraiment plus rien. J'étais pas le genre à vraiment comprendre, elle le savait Arielle, j'étais pas un vif d'esprit et généralement, quand les choses n'étaient pas dites nettement, j'les voyais pas. Et là, j'comprenais pas. J'voyais pas pourquoi Arielle était autant en colère contre moi. Ok, j'étais pas resté cette nuit, ok on avait pas reparlé depuis, mais j'étais pas le seul fautif. Elle aussi, elle s'était terrée dans le silence, on s'était évité et là, ça explosait. Littéralement. Et j'étais paumé. Pourquoi Arielle accordait autant d'importance à cette soirée? Au début, je pensais qu'elle m'en voulait, qu'elle s'en voulait aussi d'avoir craqué pour moi durant cette nuit. Mais plus les secondes avançaient et plus j'pouvais sentir qu'il y avait quelque chose de plus. Quelque chose qui m'échappait, inlassablement. Dans les yeux d'Arielle, j'voyais de la colère et une certaine forme de tristesse. C'était bien la première fois que j'la voyais comme ça. Et ça me déboussolait. Alors j'réagissais en défense, en riant allègrement lorsqu'elle s'était mise à reprocher tout un tas de trucs qui n'avaient aucun sens. Je savais parfaitement que c'était pas une réaction adaptée, j'me doutais bien que ça n'arrangerait pas mon cas, mais j'pouvais pas m'empêcher. Elle avait pété un câble Arielle, elle semblait avoir tout un tas de trucs en elle qu'elle avait besoin de laisser sortir. Elle était pas très down que j'me mette à rire alors j'tentais de me calmer, lorsqu'elle me fusillait du regard. J'secouais la tête. "Mais naan, j'me moque pas de toi, excuse moi." que j'disais étouffant une bonne fois pour toute mon rire. C'était un mélange de nervosité mais aussi de réelle envie de rire, parce qu'elle m'avait surpris Arielle avec ses histoires de chaussures et de t-shirt. La conversation redevenait un peu plus sérieuse et j'tentais d'y voir plus clair. J'comprenais pas pourquoi elle était autant en colère contre moi, pourquoi elle me détestait avec autant de vigueur. Ca lui ressemblait pas. On featait comme ça, constamment, elle et moi. Elle, distante et froide, me prenant pour un parfait idiot et moi, charmeur et faussement lourd comme si elle était une cible inatteignable. Mais forcément, en couchant ensemble, ça avait cassé cette dynamique. Et pour l'instant, j'voyais que ça comme explication acceptable. J'fixais Arielle dans les yeux alors que j'venais de lui demander une bonne fois pour toute me donner de vraies explications. Et là, j'crois que j'étais tout bonnement pas prêt. J'étais à mille lieux d'être prêt à entendre ce qu'elle avait à me dire. J'l'écoutais à mesure que ses mots me parvenaient, et doucement, j'faisais des connexions. Des putains de connexions que j'aurais dû faire depuis très longtemps déjà. Elle me pose un millier de questions, rhétoriques, qui me permettent d'enfin comprendre. J'reste silencieux. J'crois même que j'ai les yeux écarquillés et la bouche entre-ouverte. Bien abasourdi par ce que je viens d'entendre et d'apprendre. J'vois la tristesse dans les yeux d'Arielle. J'dis rien, j'tente juste d'assimilier ce qui était finalement devant mes yeux, depuis trois ans. Elle reprend la parole, ironiquement, face à mon air éberlué. Ouais, j'ai fais 1+1 assurément. Mais ce qu'elle rajoute de plus, c'est comme un coup de massue. Putain, j'me sens mais tellement con. Con d'avoir été aveugle, con d'avoir agit comme ça avec elle, con d'avoir pu lui donner de faux espoirs. Le silence s'installe, de longues secondes. J'sais pas quoi dire. J'sais pas comment faire, j'suis littéralement perdu. J'ai l'impression que depuis tout ce temps, alors que je pensais que tout était limpide, finalement j'nage en eaux troubles depuis trois ans. "Amoureuse?" que j'finis par lâcher, comme si j'tentais de donner un peu de sens à tout ça. J'suis plus tellement en colère contre Arielle, même si elle doit l'être énormément contre moi. J'suis plus légitime à l'être en fait. Parce que du coup, tout prend sens. "Pourquoi tu m'as rien dit?" C'était le premier truc qu'il fallait que j'mette au clair. Parce que ça faisait pas de sens. J'pensais qu'on se connaissait elle et moi. J'repense à toutes les fois où on a traîné ensemble, tous les sous-entendus que j'lui lâchais constamment. J'recule un peu, pour prendre appuie sur le comptoir puis j'me frotte le visage, comme pour tenter d'y voir plus clair. Mais j'suis putain de perdu. J'sais pas par quel bout prendre tout ça. J'secoue la tête, regardant dans le vide. "Jamais j'aurais agit comme ça avec toi, si j'avais su." J'me sentais vraiment con. J'avais l'impression d'avoir pris le rôle du connard que j'me plaisais à m'attribuer, mais cette fois ci, sans le savoir. "Arielle." que j'dis d'abord, presque en murmurant, puis je relève le visage vers elle. "Mais pourquoi t'as décidé d'être amoureuse de moi?" Comme si elle y pouvait quelque chose. Mais à ce stade, elle me prenait tellement au dépourvu que j'avais pas d'autre choix que d'tenter de remettre encore un peu la faute sur elle.

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Arielle & Orso


tw : langage vulgaire

Garder quelque chose en dedans aussi longtemps, c'était mauvais, c'était néfaste. Tout le monde pouvait le confirmer, ça ne se terminait jamais bien pour ceux qui accumulait. Accumuler les déceptions, la douleur, la colère, les faux-espoirs. Tout ce que j'accumulais là depuis trois ans avec Orso... Ça s'était concrétisé lors de la nuit passée avec lui, mais ça me revenait en plein visage depuis. Surtout ce soir. Rester en silence sur le sujet, l'ignorer quand j'le voyais, me faire ignorer... C'était toute des conséquences directes de l'accumulation. Là, ce soir, j'en pouvais plus. Il était devant moi à faire l'autruche, à faire le con, j'pouvais plus garder tout ça à l'intérieur. Puis quand on accumule autant sur une aussi longue période de temps, quand ça sort et bien... Ça explose. C'est pas joli, c'est pas poli ni délicat ni prudent. Ça explose n'importe comment et ça n'épargne pas celui qui reçoit. Mais j'refusais de me dire le pauvre Orso, il avait bien cherché quand même. C'était pas une victime en aucun cas. Une partie de moi refusait de croire qu'il ne s'était JAMAIS douté de quoi que ce soit, de ce que je ressentais pour lui. Fallait vraiment être bête. Donc après l'avoir engueulé pour toutes sortes de raisons - et qu'il se soit moqué de moi - la vérité était finalement sortie. J'étais pas passée par quatre chemins, mais j'avais quand même énuméré tout un tas de trucs qui pouvaient faire en sorte qu'il capte avant de finalement larguer la bombe. J'aurais probablement dû me sentir plus légère, j'avais espéré que ce soit le cas en tout cas, mais... Non. J'ressentais un vide, un creux dans mon estomac, une fissure dans mon coeur. J'me sentais pas mieux, pas soulagée ni libérée. Juste.. Peinée. Encore plus en voyant sa réaction, son regard... Ça parlait beaucoup, malheureusement. J'savais bien que c'était pas réciproque tout ça. Même si je me l'étais répété à de nombreuses reprises afin d'éviter la déception, c'était autre chose que de le voir pour de vrai dans son visage. Que d'le ressentir. Un silence lourd s'installe tandis qu'on s'regarde sans vraiment se regarder. Il répète après moi, comme s'il avait besoin de ça pour réaliser l'ampleur de la situation. Sa première question fait échapper un petit rire de ma bouche. Un p'tit rire non désiré, un p'tit rire sarcastique, comme si sa question était si simple. « Pourquoi je t'aurais dit quoi que ce soit, Orso? » lui demandai-je en retour en levant les yeux vers lui. J'pourrais être plus coopérative dans mes réponses, j'pourrais lui dire que je savais bien trop que ce n'était pas réciproque, que ça aurait compliqué les choses parce qu'on vivait ensemble. Y'avait un tas de choses que j'pouvais lui dire, mais la vérité c'était que moi, j'me refermais comme une huître quand j'étais blessée. J'avais pas envie de discuter, de relativiser, de pardonner. Et là, j'étais fichtrement blessée. C'est pour ça que je gardai le silence au début quand il mentionna qu'il n'aurait jamais agi comme ça avec moi. Puis finalement, je croisai les bras et le brisai, ce silence-là. « J'imagine que c'est un peu pour ça que j'ai rien dit. Ça aurait tout changé. » grommelai-je presque en chuchotant. Mon ton était neutre, glacial. Orso, il n'allait pas me voir pleurer de sitôt et il me verrait plus péter un plomb non plus. Fallait que je me gère, que je garde ces émotions pour moi, que j'perde pas le contrôle. Parce que si je perdais le contrôle, j'risquais de plus le regagner et ça, ça ne pouvait pas arriver. Pas à cause de lui. Un autre silence s'installa, comme si les deux on essayait de faire le vide dans notre esprit, d'assimiler la situation. Orso essayait de comprendre, moi j'essayais de me calmer. C'était quand même pas facile avec un Luciano devant moi qui posait des questions complètement débile. J'relevai la tête alors qu'il mentionnait mon nom, en même temps j'me détestais pour la lueur d'espoir qui venait d'me passer dans la tête. Elle ne dura pas longtemps vu ce qu'il me demanda. Mon regard s'était p'tête adoucit le temps d'une seconde, mais il se durcit immédiatement lorsqu'il ouvrit la bouche à nouveau. « Fuck you Orso. » lui soufflais-je d'abord. Il pouvait probablement bien la voir la douleur dans mes yeux, malgré moi. « Si j'avais eu le choix, c'est certainement pas de toi que j'serais tombée amoureuse. » lui crachai-je presque pour le blesser comme je l'étais moi-même en ce moment. C'était faux, parce que je l'aimais Orso, malgré les couches de haine et de colère qu'il y avait en ce moment. Et si je l'aimais, c'est bien parce que j'voyais toutes ses qualités et ses bons côtés. Un genre de sourire sarcastique apparu finalement sur mes lèvres, prête à clôturer cette soirée de merde, mais loin d'être prête à le pardonner. « Si ça t'embêtes pas trop, j'vais maintenant retourner au moment où je t'ignorais parce que... Ça m'intéresse plus trop d'être ton amie. Ou d'faire semblant de l'être. » lui lâchai-je de mon ton le plus glacial. J'avais jamais fait semblant d'être son amie, au delà de mes sentiments, je tenais beaucoup à Orso et à notre amitié, mais j'étais tellement blessée que je cherchais juste à lui faire mal en retour. Je lui tournai le dos et c'est qu'à partir de ce moment que je m'autorisais à laisser aller les larmes qui ne demandaient qu'à sortir.


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MessageSujet: Re: #12 - I screamed for whatever it's worth "I love you'', ain't that the worst thing you ever heard? (orso)   #12 - I screamed for whatever it's worth "I love you'', ain't that the worst thing you ever heard? (orso) EmptyMar 12 Sep 2023 - 3:37

tw : addiction, langage vulgaire

L'ambiance dans cette cuisine, elle venait de changer radicalement. Parce que Arielle, elle avait décidé de m'avouer des trucs que j'aurais préféré ne pas savoir. Ou savoir, mais beaucoup plus tôt. J'peinais à comprendre d'où ça sortait tout ça. Pourquoi elle décidait d'me dire ça ce soir? J'étais complètement perdu et j'arrivais plus à dealer avec tous les ressentis que j'pouvais percevoir d'elle. J'la sentais tellement en colère contre moi. J'l'avais jamais vu comme ça. Arielle, j'la connaissais assez froide avec moi parfois, quand elle repoussait mes avances inlassablement, mais dans ses yeux, il y avait toujours cette petite pointe d'amusement. Mais là, il n'y avait pas de fun. C'était juste une colère froide que j'me prenais en pleine tête et j'comprenais rien. J'arrivais pas à comprendre comment on avait pu en arriver là, ça m'échappait totalement et là clairement, j'avais juste envie d'me barrer. J'ressentais bien l'envie, là, d'aller m'envoyer une ligne de cocaïne, juste pour oublier tout ça. Après avoir appris qu'elle était amoureuse de moi, j'avais juste tenter de comprendre. Comprendre pourquoi ça sortait seulement maintenant. Arielle, elle était pas très coopérative et sa réponse, elle me fit hausser les épaules. J'avais envie d'être sarcastique moi aussi. J'tentais de réfréner cette envie là, parce que je savais que c'était pas une solution mais finalement, c'est l'entêtement qui prime et j'lui lâche assez froidement : "J'sais pas, pour éviter tout ce merdier .. par exemple." Finalement, le silence s'installe, beaucoup trop par rapport à d'habitude et j'ai vraiment la sensation qu'un vrai truc vient de se briser entre nous. C'était comme si notre relation avait été réduite à néant, en l'espace de quelques secondes. J'me sens à la fois con de n'avoir rien vu et j'lui en veux aussi de n'avoir rien dit. Arielle, elle gromelle, dans son coin et j'relève pas ce qu'elle dit. Parce que c'est d'la mauvaise foi, du moins, j'en suis convaincu. Les choses ne se seraient pas passées ainsi si elle avait eu le courage de m'avouer ses sentiments. J'lui en voulais à cet instant, vraiment et plus les secondes passaient et moins j'étais rationnel. J'venais à lui demander pourquoi elle était tombée amoureuse de moi, comme pour tenter de remettre la faute sur elle, une bonne fois pour toute. Bien évidemment, je m'attirais ses foudres l'instant d'après. J'me prenais en pleine tête ces mots blessants. J'secouais la tête, lentement, vraiment blessé par ce qu'elle venait de dire. "Mais oui c'est bien connu, j'suis le vilain mec qui te brise le coeur.." J'levais les yeux au ciel avant de secouer la tête. "Fuck you toi aussi." que je rajoutais la pointant de mon index. Parce que j'avais rien d'autre à rajouter. J'me sentais au pied du mur, contemplant le ruines de notre ancienne amitié. Lorsqu'elle reprit la parole, j'ressentais comme un gros froid en dendans. Ce qu'elle venait de dire là, c'était encore plus blessant que tout le reste. Arielle s'était retournée, s'apprêtant à quitter la cuisine. Le silence s'installa une fraction de seconde. J'serrais la mâchoire pour ne pas exploser. "Parfait, faisons comme ça." que j'disais alors que j'me rendais pas compte qu'elle venait de se mettre à pleurer. "Tu m'intéresses plus Arielle, j'ai besoin de gens sincères autour de moi. Pas des menteuses de ton genre." Ma voix avait claquée dans le silence. C'était méchant, c'était con d'réagir comme ça, mais j'me sentais piqué, j'me sentais blessé et c'était généralement pas très beau à voir quand j'étais dans ce mood. J'me retournais vers l'évier, serrant les poings, me retenant d'envoyer valser le premier truc qui me tombait sous la main. "T'as tout gâché putain." que j'dis, en grommelant et en tournant la tête vers Arielle, toujours dos à moi.

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☽☽ tu vois l'genre de cercle vicieux? le genre de trucs qui donne envie d'tout faire sauf de mourir vieux. tu peux courir à l'infini à la poursuite du bonheur. la Terre est ronde, autant l'attendre ici.

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Arielle & Orso


tw : langage vulgaire

J'savais plus si c'était réellement de la faute d'Orso ou si on avait juste été cons et immatures dans cette histoire. Clairement, y'avait un manque de communication flagrant, surtout venant de moi. J'étais, par contre, pas encore à l'étape d'admettre tout ça. Nan, là sur le moment, j'étais prête à tout mettre le blâme sur son compte et à ne plus jamais lui adresser la parole. L'amour, c'était proche de la haine et j'ressentais un bon mix des deux sur l'instant. J'arrivais pas à imaginer un moment où ça ferait plus mal, où j'pourrais être avec Orso comme on était avant. Pour moi, tout venait d'se briser là. Notre relation, notre amitié, mes espoirs d'avoir un peu plus un jour. Y'avait pas de retour en arrière possible, pas de façon d'effacer l'ardoise et de recommencer à zéro. J'savais pas ce que ça impliquait pour la coloc, mais pour l'instant, si j'comptais bien aller m'enfermer dans ma chambre, j'comptais pas rester ici pour les jours, voir les semaines à venir. J'pouvais plus croiser son visage, ça allait me rendre folle. Sa voix résonnait à l'infini dans ma tête tandis qu'il m'envoyait balader et me qualifiait de menteuse. J'pense que la haine, elle primait sur l'amour là. Mon coeur battait si vite, j'avais l'impression qu'il était prêt à sortir de ma poitrine. J'lui tournais le dos, j'osais plus me retourner, j'pouvais plus le faire. Les larmes elles sortaient librement d'mes yeux, roulant sur mes joues alors que j'étais pas du tout du genre à pleurer pour ce genre de connerie. Comme si perdre l'un de mes meilleurs amis était une connerie. J'crois que c'était ça qui faisait le plus mal, pas de savoir que ce que j'ressentais n'était pas réciproque, mais bien toute la coupure qui venait avec ça, le bris de quelque chose de précieux. J'voulais pas me retourner et j'voulais pas répondre à ce qu'il me crachait là avec tout son venin, mais quand il mentionna que j'avais tout gâché, ce fut plus fort que moi. Clairement, j'aurais pas dû l'entendre, il ne l'avait pas gueulé quand même, mais tous mes sens étaient en alerte là. J'saurais dire si c'était dirigé vers moi ou à lui-même, mais je ne pris même pas le temps d'y réfléchir et de le considérer. « C'est toi qui a tout gâché. » lui dis-je en me retournant vivement, le visage mouillé de larmes. Je soutins son regard pendant de longues secondes. Ça dû certainement lui paraitre comme une éternité vu à quel point mon regard était solide, parlant, plein de rancoeur. J'aurais pu le fixer comme ça pendant tellement longtemps, mais je pris une grande respiration, tournai le dos et allai me réfugier dans ma chambre en claquant la porte. Peu importe, demain j'serais plus là.



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