Un cœur c’est lourd à porter ft. Jenny Manson-Kelly

Les vacances de juillet s’étaient déroulées sans accro, il n’avait pas pu tenir un programme très chargé avec Jenny parce qu’il avait lui-même un planning particulièrement serré. Il faisait froid à cette période en Australie, la fin de l’année scolaire s’effectuant en décembre, il ne fallait pas perdre le rythme pendant les vacances d’hiver. Pour Jenny se fut : révisions, travail au bar sans alcool et aussi des sorties bien méritées avec ses amis. Theodore espérait sincèrement être en meilleur état de santé pour l’été et pouvoir passer de bon moments avec sa fille. C’est qu’entre la kinésithérapie, la reprise du travail, les divers rendez-vous médicaux, ses irrépressibles besoin de… Dormir. Néanmoins, il avait pris le soin de passer la plupart de ses soirées avec elle, si elle n’était pas partie à l’une de ses soirées “pyjama”, l’autorisant aussi à inviter du monde à la maison… Histoire de profiter de leurs équipements en termes de jeux vidéo, mais aussi parce que ça évitait qu’elle découche ou que Theodore demande à son frère ou sa mère de jouer au taxi…

Le retour en classe était pour dans deux jours et ce matin, Theodore ne se rendit pas au bureau de l’Insoluble. Non, il était assis dans le canapé, son fauteuil roulant pas loin. Caressant le lapin de la famille venu se reposer sur ses genoux, il buvait tranquillement son p’tit café en attendant que la petite tête blonde daigne sortir des bras de morphée. Il avait eut le temps de prendre ses médicaments et de faire une partie des étirements ô combien douloureux et qu’il ne ferait certainement pas devant elle.

Un peu trop tardivement dans la matinée, Jenny pointa le bout de son nez et Theodore ne fit aucune remarque. Il estimait qu’à seize ans elle était capable de gérer seule ses réveils et que si elle aura du mal à se lever lundi, ça lui apprendra à moduler son temps de sommeil.

“ Tu vas être contente, les courses sont arrivées ce matin et je ne me suis pas trompé dans la marque des gaufres que t’aime tant. Pour une fois… “ Un petit tour au grill et elles seront aussi croustillantes que chez le marchand, la magie du surgelés, hein. “ Tu m’en proposes une aussi ? “ Il lui adresse un sourire, les adolescents au réveil, ce n’était pas toujours ce qu’il y a de plus charmant au monde, mais il savait faire avec. Il s’habituait assez bien à la situation, il était un type facile à vivre et bien qu’il n’ait jamais eut l’habitude de vivre avec quelqu’un, cela s’était avéré assez facile pour lui. Il aimait bien qu’ils partagent ce moment sur la table basse à défaut de pouvoir tenir sur une chaise normale sans que ça ne soit trop risqué encore pour lui. “ Je ne travaille pas aujourd’hui et toi non plus. Je voulais voir avec toi s’il te manquait des choses pour l’école lundi… À ton âge, je t’épargne la vérification des devoirs… “ Il l’avait cru lorsqu’elle lui avait dit qu’ils étaient fait, mais si ce n’était pas fait, aujourd’hui elle avait la chance de se rattraper. Mais surtout, il devait lui parler de cet incident avant la fin des cours… Cette retenue qu’elle avait écopée en cours d’histoire-géographie, elle n’avait jamais voulu lui dire ce qu’il s’était passé et il avait fait mine de passer dessus… Mais voilà, il avait mené son enquête de p’tit papa et il avait découvert qu’elle s’était en réalité battue avec une camarade pour un garçon. Il comptait sincèrement en parler, même s’il n’avait finalement à l’heure actuelle, toujours pas trouvé de quelle manière aborder ce délicat sujet.