#252 - Can you explain to me why you are here ? | Chexi 3

La reprise du boulot avait été difficile, surtout parce que je savais que je faisais plusieurs jours consécutifs, j’avais échangé des heures avec un collègue ce qui faisait en sorte que je faisais sept jours de suite. La dernière soirée que j’avais eu de libre, je l’avais passé au téléphone avec Lexi. Cette fille est arrivée dans ma vie d’un coup sans crier gare, avec sa bonne humeur et sa façon bien à elle de faire les choses. Une demoiselle déterminée et qui semble convaincu qu’elle est la femme de ma vie. C’est étrange, parce qu’on ne s’est vu que deux fois et on a échangé quelques fois par messages, même après la soirée qu’on a passé à se parler d’un peu tout et rien. Elle est impétueuse et elle semble être le genre de personne à tout faire pour arriver à ses fins.

Le septième jour était enfin arrivé et je pouvais dire que j’étais libre…. Pour deux jours, mais libre quand même, je regarderais si je pouvais pas me trouver un petit contrat ici ou là. Sauf que j’avoue, ne pas avoir envie de chercher pour le moment. Directement après être entré après ma nuit de travail, je me suis écroulé dans mon lit sans demander mon reste. Ce n’est que vers la fin de l’après-midi que j’ouvre les yeux en grommelant. Ça faisait longtemps que je n’avais pas aussi bien dormi. Je me lève et file à la douche tout de suite, ne l’ayant pas fait avant d’aller me coucher. J’enfile ensuite un pantalon de jogging noir et un t-shirt tout simple. N’étant pas encore super affamé, je décide de sortir pour aller prendre le courrier. J’enfile mes baskets pour sortir et à peine le nez dehors je remarque quelqu’un sur les marches… Je viens pour contourner la jeune femme quand je stop, buguant. “Lexi ? Tu fais quoi ici ?” Peut-être qu’elle attend une amie qui vit dans le même immeuble… En vrai, c’est la seule raison possible non ? Elle aurait pas pu avoir mon adresse comme ça je ne lui ai jamais donné,
@Lexi Thompson

Si encore depuis la bibliothèque j'avais réussi à me tempéré en ce qui concerne Chester à compter de l'appel, je n'arrivais pas à penser à autre chose qu'à lui. J'avais trouvé ce qui me semblait être son adresse sur l'annuaire et je me retenais chaque jour d'aller vérifier l'information après les cours. Je n'osais pas réellement aller le déranger, surtout qu'il m'avait annoncé travailler de nuit pendant une semaine entière. Sept long jour, sans appel. Je lui envoyais régulièrement des photos pour maintenir un peu le contact. Je ne voulais pas qu'il m'oublie même si il y avais à parier que je lui avais fait une forte impression je pense. Je scrollais chaque jour les réseaux sociaux, particulièrement son instagram. J'avais, je l'avoue, même piquer quelques photos planqués dans un dossier qui est dans un dossier qui est dans un autre dossier. Bon sang, j'étais en train de repartir en mode obsessionnel c'est certain.

Sept jours. Sept jour s'était écoulé et c'était plus fort que moi. Toute la journée, je n'avais qu'une seule envie, celle de le voir. C'était l'occasion de vérifier si mes sources étaient bonnes. Après les cours, je suis passer chercher des empanadas dans un restaurant mexicain, j'espère d'ailleurs qu'il n'est pas espagnol j'aurai l'air con et je me suis rendue à l'adresse que j'ai trouvé. J'ai réussi à me glisser derrière un résident pour entrer dans l'immeuble. J'ai vérifié les boites aux lettres et j'ai vu son nom. Mon coeur s'est emballé et là, j'ai eu un moment de doute. Bordel... C'est pas excessif...? Je m'assoie dans l'escalier, hésitante et les mains moites. Je me sens presque mal. J'ai pas envie de lui brûler sa voiture, s'il me brise le coeur... il a pas les moyens de s'en racheter une ! Je m'apprête à partir lorsque quelqu'un me passe devant pour aller à sa boite aux lettres. Je me stoppe quand il se retourne. - Oh... hey ! En fait, je passais t'apporter des empanadas frais et du café, je me suis dis que tu avais peut être faim ? Je lui montre le sac puis mordille ma lèvre. - J'ai trouvé ton adresse sur un annuaire en ligne... j'espère que tu m'en veux pas...? Je mordille ma lèvre. - D'ailleurs, tu devrais faire attention à tes infos qui trainent sur le net, du coup je t'ai fais une notice explicative pour que tu puisse sécurisé tes infos et te faire mettre sur liste rouge, par sécurité ! Je lui tend alors le guide que je lui ai fais en 5 chapitres sur 20 pages, avec un sourire timide.

Mon matin à moi, après la douche j’allais pouvoir réfléchir au calme à ce que je pouvais faire de mes journées de congés, ça ne sert à rien de commencer comme ça dès le matin à me prendre la tête. Bon, on est plus vraiment le matin, mais il est encore tôt et la soirée n’est pas encore commencer. N’étant pas toujours les plus bavards au réveil, je n’avais pas pris la peine de regarder mon téléphone pour voir si on m’avait écris. En vrai, la seule personne qui m’écrit régulièrement ces jours-ci, à part ma soeur, c’est Lexi. Elle m’envoie quelques photos de temps en temps, c’est drôle, j’ai l'impression qu’elle fait ça pour ne pas que je l’oublie. Elle n’est pas facile à oublier, elle peut être rassurée là-dessus. Franchement, je pense que n’importe quel mec serait content d’être à ma place et de pouvoir avoir droit à des photos quasi quotidiennes de cette fille. Elle avait fini par m’avouer son hpi, je ne suis pas encore certain de comprendre tout ce que ça implique. M’enfin, il faut que j’arrête de penser à elle et que j’avance dans ma petite routine. Ma soeur n’est pas encore là, mais je pense qu’elle ne va pas tarder à moins qu’elle travaille ou qu’elle parte étudier chez une amie.

Après ma douche, je sors pour tomber nez à nez avec Lexi. Bon sang, je ne m’attendais pas du tout à la voir là ce soir. Je reste muet pendant qu’elle parle, la laissant dire tout ce qu’elle a à dire, en passant par les empanadas, le fait qu’elle a trouvé mon adresse sur le net et que je devrais faire attention à mes informations qui sont visibles sur internet. Je ne pipe mot, mon regard ne lâchant pas le sien, ma main prenant sans trop comprendre le guide qu’elle m’a fait. Je fini par secouer la tête, ayant reçu beaucoup trop d’informations d’un coup et j'en lâche un. “Dios mio ! ¡Es casi aterrador!” (Mon Dieu ! C'est presque terrifiant !) Ne me rendant pas compte d’avoir parler ma langue maternelle. “Je ne suis pas certain de vouloir savoir comment tu as eu toutes ces informations… ” Mon regard se baisse sur le guide que je tiens encore entre les mains. J’allais prendre mon courrier, mais je suis pas certain que ce soit sécuritaire de le faire avec elle à côté maintenant. Secouant de nouveau la tête, je la contourne pour aller prendre ce qu’il y a dans la boîte aux lettres. Puis je me tourne vers elle, regardant son visage puis le sachet qu’elle a dans les mains. Je laisse échapper un soupir puis lui fait un signe de tête pendant que j’ouvre la porte. “Allez viens. Reste pas dehors.” Je la fait entrer chez moi, l’appartement n’est pas super grand, mais on voit bien que c’est surtout ma soeur qui s’est chargée de la décoration, c’est sobre, mais on y voit clairement une touche féminine. Je pose le guide ainsi que mon courrier sur le coin du comptoir. “T’as parlé de café ? Je pense que j’en ai besoin avec tout ça ! ”

Je crois que j'aurai pu lancer un "surprise !" parce que sa tête va clairement avec. Je ne sais juste pas si c'est une bonne surprise ou non. Il reste silencieux, me laissant parler et récupère simplement mon guide dans ses mains. Je mordille ma lèvre en le regardant, mon coeur battant la chamade. Ok, là c'est sûr j'ai tout foiré. J'ai été encore une fois excessive. Il va me traiter de folle... C'est sûr c'est ce qu'il va faire. Et c'est alors qu'il parle en... espagnol ? Je parle couramment espagnol alors je comprends. Presque terrifiant ? Je répond alors dans un espagnol presque parfait, hormis évidemment mon accent naturel. ¿Me encuentras aterrador ? (Tu me trouve terrifiante ?) Je mordille ma lèvre. - Rien d'illégale, si tu veux savoir... tout est totalement opensource... Bon en réalité, j'ai quelque notions en programmation informatique et hacking car je m'y étais intéressé en essayant de comprendre comment fonctionnait un virus, comme je me posais la question mais... je n'ai jamais vraiment utiliser ces connaissances... sauf peut être une fois avec l'ordinateur de mon ex... Mais c'était pour récupéré des photos à moi sur son ordinateur et les supprimer, par précaution... Je commence à me dire tout de même que je devrais peut-être n'éclipser. Je n'ai pas envie qu'il se sente forcer. Mais quand il me dit de ne pas rester dehors, j'écarquille les yeux de surprise. - Euh... bah ok... Je le suis jusqu'à chez lui et j'entre doucement. Mon regard se pose un peu partout, analysant un peu ce qui m'entoure. Ce n'est pas très grand, mais chaleureux. Je m'y sens bien. Il y a quelques choix de décoration qui me laisse penser qu'une fille vit ici. Une petite amie ? Non il me l'aurai dit. Une coloc peut-être ? Non... il n'y avais qu'un nom de famille sur la boite au lettre. Quelqu'un de sa famille, je pense. Quand il me dit qu'il a besoin de café, je sors alors un gobelet fumant du sac et le lui tend avant de sortir mon latte caramel pour trinquer avec lui. - Encore désolée pour la surprise, j'aurai peut être dû t'appeler ou t'envoyer un message...

C’est une visite que je n’attendais pas, on ne s’était pas dit quand on se reverrait et si on se reverrait ! Bonnnn on ne va pas se mentir, c’était évident que nos routes allaient se recroiser, mais je ne pensais pas que ce serait aussi rapidement ou directement après mon réveil ! En la surprenant dehors, j’ai laissé quelques mots d’espagnol sortir de ma bouche, c’est ce qui me vient naturellement puisque c’est ma langue première ! Pas si effrayante ? Elle ? C’est encore drôle ! « ¡Sí, un poco de todos modos! » (Oui, un peu quand même !) En plus elle parle espagnol, elle n'arrête pas de me surprendre et pourtant, elle m’a quand même révélé avoir un potentiel intellectuel plus élevé que la moyenne. Je me frotte les yeux encore empli de sommeil. « C’est beaucoup d’infos d’un coup tout ça ! » Je comprends pas trop comment elle a pu avoir ces infos, il me semble qu’elle ne connaît que mon nom ? Qu’est-ce qu’elle a pu trouver d’autres ? Je récupère le courrier et je l’invite à entrer chez moi, je la laisserais pas là sur le balcon, maintenant qu’elle s’est rendu chez moi ! Je ne sais pas ce qu’elle va penser de l’intérieur, mais bon. Heureusement qu’on garde ça quand même assez propre Sofia et moi, on fait pas exprès, mais on a des souvenirs de foyer où c’était loin d’être agréable d’y vivre. Je prends le café qu’elle me tend, elle avait dit en avoir amené. Je prends le gobelet et là remercie d’un sourire, tirant une clope de mon paquet, je m’approche de la fenêtre de la cuisine ou je fume normalement. « J’ai même pas encore regarder mes messages, je suis debout depuis… dix… quinze minutes max ? » Je prends une gorgée de café avant d’aller chercher mon téléphone dans ma chambre et de revenir rapidement. « La sonnerie est fermée ! Je n’aurais probablement rien entendu, tu étais là depuis longtemps ? » Que je demande alors que je m’approche de la fenêtre pour fumer.

Super bravo Lexi, t'es effrayante ! Alors là, ça arrange vachement notre affaire pas vrai ? Il y aura un avantage à tout ça : l'avoir entendu parler espagnol. Bordel, c'est hyper craquant, je fond à l'intérieur. Je pourrais l'écouter me parler espagnol toute la journée. - Lo siento, no quise asustarte.. (Je suis désolée, je ne voulais pas te faire peur) Je lui lance un petit regard gêné. - Quería verte, te extrañé un poco. (J'avais envie de te voir, tu me manquais un peu). Une fois à l'intérieur, je joue les observatrices, vilain problème de curiosité. Je lui tend le café qu'il me demande et lui rend son sourire. Il s'éloigne vers la fenêtre pour fumer et dieu merci, il a déjà rôdé que je n'étais pas une fumeuse, je n'aurai pas à faire semblant. Je me retiens cependant de lui réciter les différents risques du tabac et les statistiques des fumeurs atteint d'un cancer des poumons. Il m'explique qu'il n'est pas réveillé depuis bien longtemps, je m'en veut de l'avoir surpris au saut du lit maintenant. J'aurai dû me douter qu'il ne s'endormirais pas tout de suite en rentrant et que cela décalerai son rythme de sommeil ! - Je suis désolée de te surprendre comme ça au réveil... J'aurai dû avoir plus de jugeotte bon sang ! Il part dans une autre pièce, et je ne bouge pas, restant sage avec mon Latte dans les mains, buvant quelques gorgées. - Non, je venais d'arriver 5 minutes environ avant que tu ne descende, j'ai terminé les cours, il y a environ 40 min quelque chose comme ça, le temps de passer chercher les empanadas et le café et d'arriver ici ! J'aurais pu trainer la patte un peu plus visiblement sur le chemin, plutôt que de presser le pas. - En tout cas, c'est très joli chez toi, c'est chaleureux ! Je lui lance un regard en mordillant ma lèvre. - Un peu comme toi, je veux dire... ta vibes est chaleureuse je trouve ! Elle me donne envie de me blottir contre son torse à faire damné un saint.

C’est de surprise en surprise que je vais avec elle. A chaque fois que je lui parle ou que je la vois, elle arrive à me surprendre. Je crois que c’est seulement la, qu’elle me répond en espagnol que je comprends qu’on ne parle plus anglais. Mon cerveau est encore au ralenti, il ne faut pas trop m’en vouloir non plus ! Puis je bug sur ce qu’elle dit… Je lui manquais ? « Está bien, estás perdonado. ¿No dices eso sólo para que te perdone? » (c'est ok, tu es pardonné. Tu dis pas juste ça pour que je te pardonne ?) C’est étrange d’entendre ça, pas déplaisant quand ça vient d’une aussi jolie jeune femme. Sauf que je ne suis pas du genre à me précipiter et à faire les choses rapidement. J’ai besoin de temps, je ne fais pas confiance à la première personne venue ! Une fois dans l’appartement, je l’invite à passer vers la cuisine ou elle peut poser les empanadas, je la remercie pour le café et me prépare à fumer avant d’aller chercher mon téléphone dans ma chambre. Je reviens vite vers la cuisine ou j’allume la clope. « Ça va… c’était surprenant, mais c’est ok c’est une bonne surprise quand même, elle comprend du café ! » J’aime le café noir, mais je ne suis pas difficile en cafe, tant qu’il y a de la caféine ça me va ! Même si je ne suis pas fan des cafés trop sucrés. Je m’appuie sur le rebord de la fenêtre. Au moins elle a pas attendu super longtemps, c’est un peu moins creep. « Est-ce que tu aurais fini par sonner ou tu aurais attendu comme ça que je sorte ? » Un brin moqueur. Je tire une taffe, recrachant ensuite vers l’extérieur la fumée. « Ma Vibe chaleureuse ? C’est mon aura qui te dit ça ? » Je fais un peu allusion à ses manières de croire au destin et l’univers. Puis pour le compliment sur l’appartement je souris. « C’est ma sœur, elle trouve que je n’ai pas le don pour la décoration, donc elle a voulu ajouter une touche féminine à notre appartement ! » C’est la première fois je pense que je lui parle de ma sœur, c’était pas venu sur le sujet vraiment et puis… On dirait que c’est un peu une manière de nous protéger. J’écrase ma cigarette quand elle est terminée, laissant encore la fenêtre ouverte un peu et vais m’asseoir à la table. J’ouvre l’écran de mon téléphone et lui montre une photo de ma sœur et moi. Elle est là personne la plus précieuse de ma vie. « C’est elle ma petite sœur ! »

J'aime bien parler en espagnol avec lui, ça me fais sentir un peu plus proche de lui. Je ne sais en revanche pas ce qui le surprend le plus : mon espagnol ou le fais que j'ai dis qu'il me manquais. Je lui offre un petit sourire quand il dit que je suis pardonné puis je secoue la tête vivement. No ! Realmente te extrañé... Realmente disfruté nuestra llamada del otro día... aunque me quedé dormido. (Non ! Tu me manquais vraiment... J'ai vraiment aimé notre appel de l'autre jour... même si je me suis endormie. ) Et je suis sincère. C'était réellement différent quand il travaillait de nuit, même si j'arrivais à discuter un peu avec lui par écris. J'avais juste envie de le voir et... me voilà ! - Je suis contente que tu vois ça comme une bonne surprise et pas comme si j'étais... une psychopathe ou un truc du genre... Une folle quoi, comme beaucoup pense que je le suis. Je bois une gorgée de mon latte et mon regard se pose à nouveau sur lui, je mordille alors ma lèvre. - En fait, je voulais venir sonner puis... je me suis soudainement senti.. je sais pas je me suis mise à douter que ce soit vraiment une bonne idée. Alors je me suis assise deux minutes, pour réfléchir et j'étais pratiquement sur le point de partir sans te laisser savoir que j'étais là mais tu es arrivé donc... voilà. Je me suis dis que tu me trouverais sûrement folle... j'avais pas envie que tu me vois comme ça, je suis déjà suffisamment bizarre avec mon... truc en plus. Je me sens mal à l'aise comme rarement, pourtant je me redresse un peu et je souris simplement pour cacher mon chaos intérieur. Quand il parle d'aura, je ne sais pas s'il se moque de moi ou s'il essaye de parler mon langage en référence à certaines de mes croyances. - Ton aura oui ou ton énergie comme tu préfère enfin... tu dégage quelque chose de chaleureux, c'est pour ça que les filles doivent être attirée en plus du fait que t'es super canon. Au compliment sur son appartement, il me relève l'information dont j'avais besoin. Sa soeur ? Donc il a une soeur et c'est elle qui vit ici avec lui, comme il a utilisé le terme "notre" appartement. - Elle a très bon goût ta soeur c'est certain ! Elle doit avoir un super regard artistique ! Il termine sa clope et se met à table sortant son téléphone pour me montrer une photo de sa soeur. Je prend le téléphone entre mes mains pour regarder de plus près avant de lui rendre en souriant. - Elle est super belle, elle a l'air super gentille ! Il semble si fier de sa soeur, je trouve ça adorable. Je crois que j'aurai aimé avoir un frère ou une soeur. Malheureusement, ça ne s'est jamais fait. Je crois que j'ai demandé un peu beaucoup de temps et d'attention à mes papas avec mon HPI et mon HPE, ils ont du avoir peur de ne pas pouvoir gérer un enfant supplémentaire... enfin c'est ce que j'imagine.

Elle semble dire ces choses si facilement, des mots que je n’arrive pas à dire avec autant d’aisance. Je n’arrive pas à parler de mes sentiments aussi ouvertement, dire à quelqu’un qui me manque… Il n’y a qu’à ma soeur que je le dise vraiment. Ma soeur, la seule famille qui me reste ici et un peu celle qui m’a poussé à devenir une meilleure personne, sans elle j’aurais probablement plongé dans l’illégalité. Je sens la gêne quand même arriver, je ne m’attendais pas à ça non plus, déjà elle parle espagnol et après elle dit qu’elle s’ennuyait de moi et qu’elle avait aimé notre conversation. “Exacto, ¡me preguntaba qué tan aburrido podría ser que te quedes dormido así!” (Justement, je me demandais à quel point ça pouvait être ennuyeux pour toi de t'endormir comme ça !) Un peu comme une manière de me défiler, je ne me vois pas lui dire qu’elle m’a manqué, parce que je la connais à peine et bien que j’ai trouvé nos conversations intéressantes, je ne sais pas où ça va mener. “J’irais jamais dire à quelqu’un que je soupçonne d’être psychopathe qu’il a des airs de psychopathe, j’suis pas idiot à ce point. Surtout que je ne sais toujours pas comment tu as pu tomber sur mon adresse… ” Faisant croire qu’effectivement, je pouvais la prendre pour une psychopathe, mais je redeviens un peu plus sérieux en l’écoutant. “Tu n’as plus vraiment à avoir peur de ce que je pense de toi. J'irais dire à personne ce que tu m’as dit l’autre soir, je prends juste en note que je ne suis pas vraiment au bout de mes surprises quand il s’agit de toi. C’est pas toujours une mauvaise chose d’être fou ou folle tu sais. ” Je l’ai fait entrer chez moi, chose que je ne fais pas souvent, laisser entrer des personnes que je connais aussi peu dans ce qui est mon refuge, c’est notre endroit à ma soeur et moi et normalement ce sont des personnes de qui on est proche qui vienne. On a rarement eu un toit comme celui-ci, rarement un endroit que l’on pouvait considérer comme notre maison dans notre jeunesse, c’est quelque chose de spécial pour moi de dire qu’on a pas eu à déménager dans les dernières années, déjà sept ans ici et je m’y sens bien. On parle d’aura ou de truc du genre, je comprends rien là-dedans, mais elle semble trouver ça super intéressant. “Ce que je dégage… C’est… ” Pourquoi elle me fait des compliments aussi ouvertement, sans aucune gêne en plus de ça. “Merci… mais non, je pense pas qu’il y ai beaucoup de filles qui soient vraiment attirées. Faut pas trop en mettre, tu vas me gêner.” J’écrase la clope comme il faut dans le cendrier. “Artistique je sais pas, mais je lui ai laissé carte blanche, ou presque, pour qu’elle se sente chez elle.” Elle n’avait jamais eu d’endroit à elle, on avait longtemps dû partager une chambre à deux. Du coup, maintenant c’est encore nous deux mais il n’y a personne d’autre entre nous. Je montre une photo de ma soeur et moi que j’ai en fond d’écran. “Elle peut être très chiante quand elle s’y met, mais je l’aime plus que tout. ” Je m’éloigne pour me rassoir face à elle, curieux maintenant de goûter à ce qu’elle a ramené. Je me relève de nouveau pour prendre des assiettes et sortir de la sauce piquante du frigo. “T’as donc préféré venir me voir plutôt que de plonger dans tes bouquins ? Je ne sais pas si j’ose te demander ce que tu lis en ce moment. ” J’ai un peu peur de ne pas comprendre encore une fois. Je lui donne une assiette et pose l’autre devant moi pour fouiller dans le sachet. “Tu as pris la sauce verte ?”

J'ai longtemps gardé ce que je ressentais pour moi parce que j'avais honte de tout ressentir en aussi décuplé et que je me sentais anormale. Mais avec mon HPE, ce n'est pas vraiment bon, je risque juste d'imploser. Alors j'ai développer ce truc, de juste dire les choses comme elles me viennent même si j'ai l'impression parfois que les gens en son mal à l'aise. Je crois qu'il l'est, il change de sujet. Je lui donne un petit coup de coude en riant. ¡No es por ti que me quedé dormido y lo sabes! (Ce n'est pas à cause de toi que je me suis endormi et tu le sais !) Je crois que je lui ai parler de ma capacité à m'endormir en toute circonstance ! Il insinue que je suis probablement une psychopathe. Je lève les yeux au ciel. Si trouver son adresse suffit à lui faire penser que je suis psycho, je crois qu'il serait mieux qu'il ne découvre jamais jusqu'où j'ai pu aller. - Trois fois rien, je te montrerais, ça peut toujours servir de savoir où trouver des infos utiles ! Je suis touchée par ce qu'il me dit, tellement touché que j'ai même une larme qui coule sur ma joue en l'écoutant. Il ne sais même pas à quel point ce qu'il vient de me dire me faire du bien. - Merci... tu ne te rends pas compte de ce que ça représente pour moi tu sais... Je lui offre un petit sourire et chasse ma larme de ma joue. Alors qu'il fume sa clope, je bois tranquillement mon latte alors que nous continuons de discuter naturellement, comme si nous nous connaissions depuis toujours. Je ris quand il essaye de dire qu'il n'y as pas tant de fille que ça. Je suis certaine qu'il est trop modeste ou alors qu'il ne fait juste pas attention. - Mais oui bien sûr, moi je te dis qu'il y en as des tas, c'est juste que tu ne les vois pas ! Elles ne sont pas toutes aussi cash que moi ! Je ne sais pas faire semblant ou mentir, jouer l'indifférence non plus je ne sais pas faire ! Je hausse les épaules au sujet de sa soeur. - Elle a fait du beau boulot dans tout les cas ! Il n'y a pas besoin d'être mentaliste ou devin pour voir qu'il aime sa soeur comme un trésor qu'il voudrais protéger. Je trouve ça mignon, j'aimerais qu'on me protège comme ça. Avoir le sentiment d'être aimé à ce point là, même si ce serai d'un point vue plus romantique puisque en terme de protection, je suis gâtée par mes Papas mais c'est différent ! - Sans que tu ne le dise, ça se voit que tu l'aime de tout ton coeur, je trouve ça vraiment beau que tu prenne soin d'elle comme ça ! Il finit par se rasseoir et regarder dans le sac des empanadas. Je m'assois non loin de lui, le laissant faire avant de sortir une sauce de son frigo. J'observe chacun de ses mouvements et je sors de mes pensées quand il s'adresse à moi. - Oui c'est vrai... j'ai sauté mon habituel visite de la bibliothèque pour venir ! En ce moment, je lis un roman mythologique transposer dans le monde moderne c'est assez sympa ! Et légèrement érotique, on va dire qu'Hadès et Persephone s'en donne à coeur joie. Je me garde cependant de lui en parler. Je hoche la tête et sors le pot de sauce du sac. - Oui regarde elle est là !

Nous étions encore des inconnus l’un pour l’autre, on s’était vu deux fois dans toute notre vie en plus de la conversation téléphonique. Elle ne savait pratiquement rien de moi, de mon histoire, pas plus que je ne connaissais la sienne. Elle a été élevée par deux hommes, sans compter qu’elle m’a révélé un secret que peu de gens connaissent d’elle, je crois que j’en connais plus sur elle, qu’elle ne peut en connaître sur moi. Je suis malgré tout content de la voir, même si je suis surpris de la retrouver dans les marches comme ça. Je ne m’attendais pas du tout à ça en me levant. Je lui fais un sourire en rigolant avant de hocher la tête et de l’inviter à entrer. “Ça peut être pratique sûrement, mais je n’ai pas l’intention de devenir détective donc je suis pas certain que ça change quoi que ce soit à ma vie au final.” Sauf peut-être si un mec décide de faire chier ma soeur, là je pourrais bien trouver pratique de retrouver ou ce mec vit. Même si j’essaie de ne pas me mêler de la vie privée de Sofia. Appuyé contre le bord de la fenêtre, je me lance dans une diatribe, mais mon regard est attiré par elle quand elle finit par me remercier. Je ne suis pas certain de comprendre ce qu’il pouvait y avoir de gentil ou qui méritait un remerciement, mais bon, je suis content si ça peut lui faire du bien de l’entendre au final. “De nada!” La voilà à me dire aussi que je dois avoir des tas de filles qui veulent de moi ou qui sont intéresser par moi et je ris en secouant la tête, je ne pense pas, ce qu’elles voient ce n’est que l’enveloppe extérieur, ça ne veut strictement rien dire. “C’est presque aussi bien qu’elles ne soient pas toutes comme toi si elles sont nombreuses comme tu dis. Je ne cherche pas à me faire aimer de tout le monde et je ne saurais pas quoi faire si y’en avait beaucoup. ” Je n’ai jamais été tellement doué dans les relations sérieuses ou mêmes les fréquentations, j’avais toujours quelque chose dans ma tête, j’avais des problèmes que les filles de mon âge ne pouvaient pas comprendre… Il n’y a pas si longtemps que j’ai commencé à être vraiment libre de mes mouvements. Ma soeur est encore toute jeune et moi j’ai parfois l’impression d’être un ancêtre. “Je trouve aussi. Je lui dirais que tu aimes bien sa déco ! ” Je lui montre la photo avant de ranger de nouveau mon téléphone dans mes poches. Souriant automatiquement quand je parle d’elle et ça me touche qu’elle puisse ressentir à quel point elle est précieuse pour moi. “Je n’ai pas eu vraiment le choix, je ne voulais pas qu’elle continue de se promener de foyer en foyer, ma mère ne pouvait pas prendre soin de nous comme il faut, alors j’ai demandé à ma mère pour qu’elle me laisse sa tutelle. Elle est tout ce que j’ai ici, mes parents vivent au Mexique et on a très peu de nouvelles d’eux…. ” Je me suis confié, je l’ai dit à voix haute, elle m’a partagé un de ses secrets et je viens de faire de même. “Elle avait treize ans et moi dix-huit quand ma mère est partie.” Ma voix n’était plus qu’un murmure et pour ne pas sombrer dans la mélancolie, je prends la sauce piquante dans le frigo et je commence à fouiller dans le sac, mettant la nourriture dans nos assiettes. “La bibliothèque risque d’en prendre ombrage… En tout cas, ça doit être intéressant même si je ne connais pas grand chose à la mythologie.” Je souris quand elle sort la sauce verte, c’est tellement meilleure quand il y a de la sauce. J’ouvre le pot et trempe mon empanadas dedans. Je décide de verser un peu de sauce dans mon assiette et y ajouter la sauce piquante, ce n’est pas assez piquant à mon goût, ça ne goûte rien. “Tu trouve pas qu’ils manquent un peu de piquant ?”

C'est étrange de me dire qu'il sais énormément de chose sur moi, peut-être plus que ce que je n'en sais sur lui. Du moins, il sais l'un de mes secrets les mieux gardés. Je suis tout de même contente qu'il sache, car je n'ai pas besoin de jouer un rôle avec lui, je peux être juste moi. Je ne sais en revanche pas grand chose de lui. - Pas besoin d'être détective pour en avoir besoin, c'est toujours utile ! En tout cas, si un jour tu en as besoin, n'hésite pas ! S'il ne sais pas, moi je saurais et je serais capable de lui trouver à peu près tout et n'importe quoi comme information ! Alors qu'il est adossé à la fenêtre, mon regard croise le sien et je lui offre un petit sourire après l'avoir remercier. Je ris quand il dit que c'est mieux si elles ne sont pas comme moi. C'est vrai que si elles étaient comme moi, les choses deviendraient encore plus compliqué et la concurrence serait rude. Je le trouve adorable quand il dit qu'il ne saurait pas comment faire avec toutes ces hypothétique filles. - Elles se bousculeraient toutes devant ta porte ! J'espère que si c'était le cas, je serais ta préférée ! Mais du coup, j'en déduis que tu n'as pas fréquenté beaucoup de filles alors ? Je hoche vivement la tête quand il dit qu'il transmettra le message à sa soeur. - Super ! Mais alors que le sujet dérive sur sa soeur après qu'il m'ait montré une photo, il se confie pour la première fois à moi. Je l'écoute alors avec attention et son histoire me touche énormément. Je ne peux qu'imaginer quelle douleur cela doit être, d'être loin de ses parents et le courage qu'il lui as fallut pour à un très jeune âge prendre la tutelle de sa petite soeur. Je dois dire que je suis admirative. Je pose ma main sur la sienne et lui offre un sourire doux. - Je suis sincèrement désolée que tu ait eu à vivre ça, c'est absolument horrible. Mais je suis certaine que tu as été un tuteur incroyable et que tu l'es encore, je suis certaine que tu avais du super boulot avec elle ! En tout cas, sa soeur de ce que je peux voir semble épanouie. - Elle s'en remettra je crois ! C'est un livre assez accessible même quand tu n'y connais pas grand chose, je te le prêterai si ça t'intéresse ! Je commence à manger mon empanadas quand il me demande si cela ne manque pas de piquant. Pour moi cela ne me semble pas si fade que ça alors pour goûter sur un pied d'égalité, je trempe mon empanadas dans la sauce dans son assiette et mange un morceau. Je sens alors instantanément ma langue me brûler vivement, je sens mes joues me chauffer et les larmes me monter au yeux. Je pose une main sur ma bouche. Je tente de parler mais ma bouche entière me brûle. Je vais crever ! - Non... C'est... très bien comme ça, pour moi...

TW:

La curiosité m’habite oui, je ne peux pas dire que je ne suis pas un gars curieux dans la vie, mais je ne suis pas non plus celui à chercher partout dans les réseaux sociaux de quelqu’un pour savoir ce qu’il a pu manger lors du 8 octobre 2019, en vrai j’en ai rien à faire et chacun à un jardin secret. Si on me révèle des trucs, je peux être discret et ne pas crier sous tous les toits ce qu’on m'a révélé. Je ne sais pas comment elle a pu savoir où j’habite, ni comment ou encore avec quoi elle a pu trouver l’information, mais je ne pense pas que même en l’apprenant je commence à faire ce genre de recherche. “Je n’hésiterais pas, ou dans le pire des scénarios je te dirais ce que je veux savoir, tu sembles…. pleine de ressources ?” Dure à suivre aussi, j’ai l’impression qu’on passe rapidement du coq à l’âne avec elle et je ne sais jamais à quoi m’attendre. Mais qui est cette fille qui vient d’entrer dans ma vie et qu’est-ce qu’elle cherche au juste ? Bon, je serais idiot si je ne me rendais pas compte qu’elle semble avoir un fort attrait pour ma personne, même si je ne comprend toujours pas pourquoi, elle a même déclarée qu’elle était la femme de ma vie, que je n’étais juste pas au courant encore. L’idée qu’une foule de filles se bouscule devant ma porte ne semble pas l'enchanter, pas plus que moi hein, oui c’est flatteur, mais je ne saurais jamais où donner de la tête. Je suis loin d’être un “douchebag”. “Ça fait deux fois déjà que tu me poses ce genre de question, l’autre fois quand on parlait de Polly et là… ” Je ne réponds pas vraiment à sa question, mais je secoue la tête en négation. “Non, pas tellement, c’était trop compliqué pour rien la plupart du temps. Va pas croire que je suis un saint ou Jesus non plus, mais j’avais d’autres priorités.” Comme encore aujourd’hui, même si ma sœur est maintenant en âge de s’occuper d’elle, elle restera toujours une petite fille pour moi et je me sens le besoin de veiller sur elle. En fait, en parlant de ma soeur, je finis par m’ouvrir un peu à Lexi, je lui explique un peu ce que nous avons vécu et pourquoi ma petite soeur compte autant. Je pense que ça peut facilement répondre à sa question sur le fait que je n’ai pas eu beaucoup de copines par le passé. Mon regard se pose sur cette main qu’elle a posée naturellement sur la mienne et mon regard remonte lentement vers son visage. “Ne sois pas désolé, ce n’est pas de ta faute à toi et tout ça c’est le passé. J’ai fait du mieux que j’ai pu avec ce que j’avais. On était les deux et c’était ce qui comptait le plus, je pouvais pas partir en laissant derrière. ” Je pense que oui j’ai fait un super boulot, mais elle pourra juger par elle-même si un jour elle rencontre ma soeur. “Je ne lis pas beaucoup en vrai, j’imagine que le bouquin doit être énorme en plus. Je lisais plus des bd ou des mangas quand j’avais le temps.” Je ne sais pas si je pourrais m’intéresser à la mythologie grecque, en tout cas peut-être que j’essaierais un jour. Je commence à me servir et faire un mélange de sauce, ils ne mettent jamais assez d’épices à mon goût, souvent ils veulent satisfaire tout public hein. Ma mère cuisinait toujours très épicée quand elle prenait la peine de le faire. Je demande l’avis de la demoiselle, je ne pensais pas qu’elle viendrait tremper son empanadas dans mon assiette, mais quand je vois son expression changer et les larmes monter à ses yeux je comprends… Ce n’est pas sa tasse de thé. “Tu veux du lait ou du pain pour enlever l’effet épicé ? ” Je ris, parce que moi c’est rien ça, d’ailleurs je trempe de nouveau dans la sauce et j’enfourne le reste de mon empanadas avant de me lever pour aller lui faire un verre de lait. Je le dépose à la table devant elle avant de me servir un verre d’eau. Je prends un deuxième empanadas, c’est bon à n’importe quel moment de la journée ce genre de truc. “Au fait, pourquoi de la cuisine mexicaine si tu ne mange pas tant épicé ?” Oui, je viens de lui dire que mes parents étaient au Mexique, mais je ne l’avais jamais dit avant non ?

J'ai un petit sourire quand il me qualifie de pleine de ressources. Je crois que c'est le mot. Je hausse les épaules. - Oui, je crois qu'on peux dire ça ! Si je peux t'aider, je le ferais ! On en vient à parler des autres filles et j'ai du mal à cacher que je ne suis pas vraiment enchanté à l'idée d'une horde de concurrente se pointent. Depuis mon ex, j'ai peut-être développer une petite jalousie et une possessivité légèrement maladive. Oui je pose ce genre de question, car j'ai un besoin maladif d'être rassuré mais ça je ne vais pas lui dire. Je n'ai pas envie qu'il remarque que je suis insecure as fuck. Il m'explique alors qu'il n'est pas un saint ou Jesus non plus. Je crois qu'il essaye de me dire de manière raffiné qu'il n'est pas puceau, ce qui me fait me mordiller la lèvre en repensant à ma rêverie de la bibliothèque. - Oui, je comprends, tu t'occupais de ta soeur, c'était ta priorité c'est normal ! Mais maintenant elle semble plus âgée et autonome, ce qui me laisse une petite ouverture non ? J'écoute son récit et j'avoue que ça me touche. Je hoche la tête doucement. - Tu as été super courageux en tout cas, je suis pas sûr qu'énormément de mec aurait été capable de faire tout ce que tu as fait pour mettre ta soeur à l'abri ! Parce que la plupart des mecs sont des abrutis finis qui ne savent même pas s'occuper d'eux-mêmes. moi amère ? Non... juste un peu. - Les bande dessinée et les mangas ça compte quand même, c'est de la littérature sous un autre format mais ça en est quand même ! J'avoue ne pas avoir eu l'occasion d'en lire beaucoup ! Mais alors qu'on attaque les empanadas, je m'enflamme totalement et je ne parle malheureusement pas de ma petite culotte mais de ma bouche qui se mets à me brûler car j'ai eu le malheur de goûter sa sauce pimenté. Le pire c'est que lui est totalement impassible et semble même dire que ça n'a pas de goût. En même temps, je ne vois pas comment détecter un quelconque goût alors que mes papilles sont brûlées au 3ème degré ! Je ne parviens pas à lui répondre, je hoche juste la tête pour lui signifier que je veux bien ce qu'il me trouvera. J'attrape le verre de lait qu'il me sert et y trempe ma langue pour la soulager. Nom de dieu, ça fait du bien. Quand ma langue semble être redescendu à une température normale de langue, je lui réponds. - Je me suis dis que tu aimerais sûrement parce que à la Bibliothèque j'ai vu ton nom de famille sur ta carte, qui sonnait assez hispanique mais après j'ai pensé à la famille Arellano Felix, une famille de narco-trafiquant mexicain. Et puis au Mexique il y a une densité de 345 000 personnes environ qui portent le même nom que toi, ce qui donne qu'une personne sur 726 porte ce nom contre unique une personne sur 6700 en Espagne. Donc il y avais plus de chance que tu sois mexicain plutôt qu'espagnol. J'ai pris le risque de choisir de la cuisine mexicaine du coup ! J'espère que je ne l'ai pas perdu dans mes explications quand même, ou qu'il ne va pas me trouver hyper bizarre de savoir toutes ces infos.

TW:

Je tente encore de comprendre Lexi, mais je pense que la comprendre c’est impossible, je ne serais jamais en mesure de suivre les pensées qu’il peut y avoir dans sa tête. Ça a l'air un peu compliqué là-dedans, il s’en passe pas mal de trucs dans sa tête. Sauf que je ne suis pas idiot, je vois bien qu’elle essaie de me faire dire des choses, qu’elle cherche à ce que je la rassure sur ce que je pourrais peut-être éprouver pour elle vis à vis des autres filles. Elle reste convaincue que nous sommes fait l’un pour l’autre et moi je ne sais pas si je suis prêt à m’embarquer dans ce genre d’histoire, je ne sais pas si je suis prêt à faire entrer quelqu’un dans ma vie. Oh, je pense que ma soeur voudrait bien que je finisse par me caser, que j’arrête de penser à elle avant tout, puisqu’elle est devenue adulte maintenant. Combien de fois elle me répète qu’elle n’est plus un bébé et qu’il faut que je pense à moi, mais je ne pense pas que le bonheur ou que penser à moi doit obligatoirement passer par quelqu’un d’autre. “Je ne sais pas comment ça se passe dans les autres familles, mais il me semblait normal de pas la laisser toute seule avec une mère comme la nôtre. Ma mère nous aimait vraiment beaucoup, ce n’est pas d’amour qu’on a manqué, mais d’argent de stabilité, notre famille venait toujours en premier. J’ai une collègue de travail qui a l’âge de Sofia qui vit avec son grand frère, j’imagine que je ne suis pas un cas unique, mais je ne sais pas pourquoi de son côté elle vit avec lui.” je ne suis pas unique et je ne veux pas non plus qu’on me félicite pour quelque chose qui me semblait normal. « J’en ai pas lu beaucoup, je ne prends pas vraiment plaisir à lire ! » Dis-je en haussant les épaules. Je risque de m’attirer les foudres de la demoiselle qui elle semble dévorer les livres les uns après les autres. Le feu qu’elle a dans la bouche risque de l’empêcher de parler un peu, je lui sers un verre de lait et observe amusé sa réaction. On a toujours mangé épicé chez moi, ma mère étant une mexicaine pure et dure, il était hors de question de lui faire cuisiner autre chose que les plats qu'elle connaissait ! Elle cuisinait bien ma mère… je secoue la tête et décide de poser une question sur son choix de nourriture. Ma gueule tombe à terre quand elle commence à expliquer pourquoi… elle a… comment elle fait avec son horaire aussi chargé pour faire des recherches aussi poussée? Les yeux ronds je la fixe, ne sachant pas comment prendre l’info… c’est beaucoup. Je prends la dernière bouchée de mon empanadas, mâchant lentement en la regardant. C’était seulement le deuxième et le dernier que j’allais manger, appétit d’oiseau. « Tu fais ce truc pour tout le monde que tu rencontre ? Ou juste… Wouah… » Je me lève pour aller ranger la sauce piquante et rincer mon assiette avant de la poser au fond de l’évier. « On dirait que plus j’en sais sur toi, moins j’en sais… » Je tire une nouvelle clope de mon paquet et l’allume en retournant près de la fenêtre ouverte.