#252 - Can you explain to me why you are here ? | Chexi 3

Je sais que je suis difficile à suivre et pourtant j'ai l'impression qu'il essaye quand même. Il tente de comprendre, il s'intéresse comme jamais personne ne l'avais fait avant. Et pourtant je sors d'une longue relation enfin... je sors... je suis sortit il y a quelques temps quand même de cette relation mais bref, vous avez compris. Dans un autre sens, moi non plus je ne parviens pas toujours à comprendre, tout simplement parce qu'il a vécu des choses que je n'ai jamais connu. On est différents, pourtant je pense sincèrement que nos vécus ne sont pas incompatible. Les différences apportent vraiment plus que les ressemblances. C'est en découvrant les autres qu'on en apprends le plus et je crois qu'il m'apprend déjà beaucoup. - Non, je pense malheureusement que des situations comme la votre on peut en croiser des milliers voir des millions à travers le monde mais ça n'enlève en rien ton courage et ta force. Je dois dire que je suis admirative, je ne sais pas ce que j'aurais fait à sa place et je crois qu'on ne peux jamais savoir sans le vivre. Je suis fille unique, mes pères m'ont tout donnés, la seule chose que j'ai vécu de difficile vient plutôt de l'intolérance des autres quand ils apprennent que j'ai deux papas et des moqueries sur ma... particularité. Je n'ai par contre jamais été dans le besoin, ni l'incertitude. Quand il me dit qu'il ne prends pas plaisir à lire, j'ai du mal à retenir la chute de ma mâchoire. Comment ?! Comment c'est possible ?! Il y a de tout en lecture, on trouve forcément des sujets qui nous intéresse c'est impossible de ne pas trouver ! - Qu'est-ce que tu n'aime pas dans la lecture ? C'est la seule question que je trouve pour essayer d'en savoir plus sans avoir l'air de le juger parce que je ne le juge pas, j'essaye juste de comprendre ! Notre conversation est quelque peu interrompu par mon incendie buccale. Quand il me donne un verre de lait j'y trempe immédiatement ma langue pour essayer de soulager la douleur. Lui a côté mange ça comme si je mangeais du Bibingka, le gâteau de noël philippin que fait ma mère porteuse pour les fêtes et que je pourrais manger sans modération ! Il me demande alors une explication sur mon choix de plat et quand je vois sa réaction à ma réponse, je sens le feu me monter aux joues. Voilà, maintenant il me trouve bizarre... Je le regarde, vraiment gênée et secoue la tête. - Non, en fait, je ne fais ça que pour les personnes que je trouve digne d'intérêt pour moi... Alors c'est clairement subjectif mais... quand j'aime bien quelqu'un, j'ai juste envie d'être gentille et de lui faire plaisir c'est tout... Mais alors qu'il se dirige vers la fenêtre, mon téléphone se met à sonner, je le sors alors de ma poche et regarde qui m'appelle. Quand je vois le nom de mon ex s'afficher, j'écarquille les yeux. Mais... qu'est-ce qu'il me veut ? Je regarde Chester puis mon téléphone, puis Chester et de nouveau mon téléphone, complètement bloqué. J'ai envie de répondre pour savoir ce qu'il me veux mais à la fois, je préfèrerais largement offrir mon temps et mon attention au beau mexicain qui me fait face. Je sens les larmes me brûler le bord des yeux, comme tétanisé parce que mon cerveau bataille et surchauffe. - C'est... mon ex... je sais pas ce qu'il me veut...

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Même si on vient de monde différent, je vois qu’elle fait des efforts pour comprendre mon point de vue. Je vois qu’elle essaye de me montrer que ma situation ne veut rien dire de moi. Même si j’ai l’impression que ça va me suivre comme une balafre en plein milieu du visage. Ça me gêne un peu qu’elle me donne des compliments comme ça. Je n’ai pas fait ça pour avoir l’air meilleur qu’un autre. Je n’ai pas fait ça pour que ma sœur me doive quoi que ce soit. Je l’ai fait parce que ça me semblait la meilleure chose à faire, je n’avais pas envie de la perdre et de la laisser se détruire dans des foyers avec des inconnus. Je baisse les yeux et hausse les épaules, j’ai pas envie qu’on me glorifie pour ça. « Peut-être, je sais pas, pour moi c’était la chose à faire et c’est tout ! » Levant un peu les yeux vers son visage, comment elle peut réussir à me gêner avec quelques paroles gentille. Je suis content qu’on passe à un autre sujet, même si c’est moi qui l’a fait réagir. Je dois presque retenir un petit rire pour ne pas la vexer davantage. Je pense que je n’aurais pas pu dire quelque chose de pire à ses oreilles. « Il y a beaucoup de mots ? Je sais pas non plus rester concentré sur un bouquin, je suis du genre à relire plusieurs fois la même phrase sans la retenir ! » J’ai toujours eu du mal à l’école pour ça. Je n’ai pas une mémoire phénoménale et je n’ai pas toujours eu de facilité à me concentrer, lire et écrire ça a toujours été ma bête noire. En même temps, quand tu as faim tu as du mal à te concentrer. Maintenant, je ne souffre plus de la faim, sauf que je reste avec cette horreur de tout ce qui touche la lecture et tout ce qui vient avec. Une autre chose qu’on a pas en commun elle et moi, la lecture et la nourriture épicée. Je me risque à poser une question, sans savoir quel genre de réponse je vais avoir à faire. Avec elle il faut s’attendre à tout. Encore une fois, j’ai droit à une réponse qui me fait m’en poser plus qu’une. Je ne comprends toujours pas ce qu’elle voit en moi et pourquoi elle s’intéresse à moi à ce point, une belle fille comme elle qui pourrait avoir n’importe qui à ses pieds, quelqu’un qui a plus que ce que j’ai à lui offrir. Je me dirige vers la fenêtre, sans savoir quoi répondre à ce qu’elle vient de dire. Quand son téléphone se met à sonner. Au départ, je ne m'en occupe pas, pensant tout simplement qu’elle allait répondre, mais elle semble complètement figée, regardant l’écran et elle mentionne son ex…. Laissant ma clope dans le cendrier, je m’approche d’elle et prend son téléphone pour y répondre. Elle vient quand même de m’apporter mon petit dej ! Je lui dois bien ça, sans compter qu’elle m’a défendu lors du vernissage. « Allo ? Lexi ? Non, elle n’est pas en mesure de prendre l’appel non, désolé ! Non disons qu’elle est TRÈS occupée ouais, elle a la bouche pleine. Bon je suis désolé je dois raccroché hummm Humm oui ! Bye ! » Puis je dépose le téléphone devant elle et je retourne vers la fenêtre pour reprendre ma cigarette. « Bah quoi c’est pas faux, tu as pas finis de manger tu as encore la bouche pleine je n’ai pas menti ! » je lui dis avant qu’elle ne dise quoi que ce soit, avec mon petit sourire en coin.

J'ai toujours été une personne très ouverte, grâce à mes pères qui m'ont toujours appris à ne jamais juger un livre à sa couverture. Je sens que ce n'est pas habituel pour Chester et qu'il a dû être confronté à de sacré connard ou connasse dans sa vie venant du même genre de milieu dont je suis issue. Il accepte difficilement voir pas du tout les compliment et ne semble pas voir que ce qu'il a fait reste hyper courageux et fort. Je hoche alors simplement la tête avec un sourire. J'aime ça chez lui. Il ne ressemble pas à ces types imbu de leur personne à l'université. Quand je tente de savoir pourquoi la lecture est si complexe pour lui, j'écarquille les yeux à sa réponse. Trop de mots ? Mais les mots sont la base du langage, il ne peut pas y avoir trop de mots !! Je tente de me mesurer mais mon coeur de lectrice souffre. - Qu'est-ce que tu fais pour t'occuper alors ? J'espère qu'il ne va pas mal le prendre ? C'est juste que lire et étudier sont mes activités principale pour m'occuper, je n'arrive pas trop à savoir comment se divertir autrement. Hormis les sorties que je peux faire avec Sacha au Chiki Boom par exemple !

Notre discussion divague sur plusieurs sujet, jusqu'à que mon téléphone vienne troubler ce moment. Et me troubler moi, par la même occasion. Pourquoi cet appel ? Pourquoi maintenant ? Je n'avais vraiment pas besoin de ça. Je me sens submergée et du coup je bug totalement devant, figée. Mon cerveau n'arrive pas à traiter la multitude de sentiment que je ressens et le flot de millions de pensées qui me traversent. Chester approche et prend mon téléphone et je ne dis rien, le laissant faire mais le regardant en me demandant ce qu'il compte faire. Lorsqu'il répond mes yeux s'écarquille de surprise. Mais lorsqu'il se met à parler, je me sens rougir comme une tomate trop mûre. A la fois, je me sens si gênée et excitée par cette image qu'il m'a mise en tête avec son histoire et ses "gémissements" mais je suis également touchée qu'il ait fait ça pour moi... J'ai un petit rire amusé au départ quand il dit qu'il n'a pas menti techniquement. - C'est vrai... ce n'était pas totalement un mensonge ! Puis je sens mon regard me piquer sous l'émotion et finalement je viens lui sauter au coup et enroulé mes jambes comme un koala autour de lui pour le serrer contre moi, posant ma tête sur son épaule pour cacher mes larmes qui roulent sur mes joues. Je murmure alors un simple - Merci au creux de son oreille. C'est probablement l'une des choses les plus gentilles qu'on ai fait pour moi.

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La conversation est fluide comme d’habitude entre nous. Il y a toujours j’ai l’impression cette atmosphère bon enfant quand même. Nous passons pratiquement du coq à l’âne, c’est peut-être aussi la meilleure manière que j’ai trouvé pour détourner la conversation parce que j’aime pas parler de moi ou qu’on me jette des fleurs pour ce que j’ai fait ! Je ne suis pas un héros, je suis simplement un grand frère qui aime sa petite sœur ! Je penche la tête sur le côté les sourcils froncés. Sa question est vraiment bizarre, je hausse un sourcil. « Bah…. Je bosse presque tout le temps, sinon j’avance dans mes séries ou sinon je vois des potes ? » Comme si lire était le seul passe-temps dans la vie !

Ensuite la conversation continue, interrompue par l’appel de son ex. Sans poser de questions, sans lui demander la permission, je prends son téléphone et je répond à sa place. Je ne connais pas toute l’histoire entre elle et son ex, mais vu comment elle était pétrifiée devant ce téléphone, ce n'est pas un sujet facile pour elle. Puis dès que je réussi à raccrocher je fais comme si de rien n'était, malgré que mes paroles pouvaient porter à confusion. Elle est toute rouge et je dois avouer que c’est plutôt mignon ! Je rigole en retournant vers la fenêtre, le poste où j'étais un peu avant. Je n’ai pas le temps de reprendre ma cigarette qu’elle est dans mes bras. Ses jambes enroulées autour de moi et ses bras qui sont accrochés à ma nuque. Son souffle chaud me fait frissonner légèrement et je ferme mes bras autour de son corps frêle pour la serrer un peu. « C’est rien il faut pas en faire tout un plat ! » je caresse tout de même son dos doucement pour que ses larmes se tarissent. Ça me fait drôle de la tenir dans mes bras comme ça, alors qu’au fond je ne la connais pas tellement encore !