| | Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l' Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite. |
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| Morning loving, afternoon adventure, intimate dinner, late night truth ~Marcus | |
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Invité | Sujet: Morning loving, afternoon adventure, intimate dinner, late night truth ~Marcus Sam 2 Sep 2023 - 12:29 | |
| Drapée dans une sortie de bain en satin, Ann observait son reflet dans le miroir de la coiffeuse qui ornait un coin de la chambre qu'elle avait élu comme la sienne en arrivant dans cette maison un peu plus d'un mois plus tôt. C'était cette pièce, et le grand bureau agrémenté d'une immense baie et d'une impressionnante bibliothèque qui l'avaient décidée à louer cette bâtisse là, plutôt qu'une autre. Elle avait le charme de l'ancien et dégageait, même sur photos, l'impression de posséder une âme qui lui était propre. C'était l'endroit idéal pour écrire et se retrouver. Elle n'aurait pas supporté de loger dans une maison de designer, froide et impersonnelle, ou dans un hôtel, trop peu intimiste. Là, elle avait l'impression d'être à la maison. Glissant le fermoir de sa boucle d'oreille sur la tige -de simples pendants ornés d’aigues marines-, elle replaça une mèche de cheveux derrière son oreille tout en souriant à son reflet. Elle se sentait excitée comme une adolescente qui se serait préparée pour son tout premier rendez vous, à quelques différences prêt: il ne s'agissait pas de son premier rendez-vous, et elle avait apprit à contenir la vive émotion qui l'étreignait, s'évitant ainsi de trépigner de joie à la seule idée de voir Marcus pour le diner. Son sourire constant la trahissait pourtant, à moins qu'il ne soit le résultat du verre de Merlot qu'elle s'était accordé pendant son bain, après qu'elle se soit assurée que tout était parfaitement en ordre pour recevoir le barman du Elm Street. Quittant son tabouret, elle récupéra la robe qu'elle avait prévu de porter sur son lit et délaissa sa robe de chambre pour une robe printanière à la fois classique, mais décontractée qu'elle avait choisi de porter avec les pieds nus maintenant qu'elle s'était faite au climat de Bowen. Elle ne tenait pas à avoir l'air trop guindée. Après tout, il ne s'agissait que d'un diner entre amis... Elle avait mit un point d'honneur à respecter cette idée en préparant cette soirée. Pas de chandelles, pas de lumières tamisées, pas de faux espoirs. Seulement une table dressée avec simplicité dans la petite véranda qui prolongeait le salon. Un simple bouquet de mimosa, dont c'était la saison, et de fleurs séchées, de jolies serviettes en tissus, et un service blanc à liserés dorés qu'elle avait trouvé à sa disposition dans l'argentier. Elle servirait un apéritif, puis des cuisses de poulet cuites au four avec des oignons, du rhum, du miel et du piment doux, le tout accompagné de pommes de terres rôties au thym et d'une salade. Pour le dessert, comme à son habitude, elle s'était laissée conseiller par les locaux et avait choisi un entremet dans une pâtisserie renommée du coin. Elle avait prévu diverses boissons pour tout le cours du repas et du champagne pour le dessert. Il lui semblait être prête et la soirée s'annonçait délicieuse. S'observant cette fois entièrement dans le miroir, elle jeta un regard en direction de Mr.Darcy qui était resté allongé paresseusement sur la descente de lit depuis qu'elle avait quitté la salle de bain. " Comment tu me trouves?" Demanda-t-elle à l'attention du jeune lapin qui ne daigna même pas lever la tête, en lieu et place de quoi il allongea un peu plus ses pattes arrières, totalement détendu. " Et bien, merci pour ton aide, je suppose?" Elle s'éloigna de la chambre en secouant la tête puis, consultant la fine montre à son poignet, réalisa qu'elle avait prit plus de temps que prévu pour se préparer et que Marcus ne tarderait plus. Elle eu à peine le temps d'arroser ses préparations, maintenues au chaud dans le four que déjà, on frappait à la porte. Retirant son tablier ç la hâte, elle se dirigea d'un pas léger vers l'entrée où elle vérifia une dernière fois son allure, lissa sa robe et ses cheveux avant d'ouvrir. " Marcus! Bonsoir...", l'accueillit-elle avec un sourire radieux. @Marcus O'Brian |
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Marcus O'Brian MESSAGE : 2520 ICI DEPUIS : 12/01/2016 COMPTES : Léo, Asher, Charlize & Sara CRÉDITS : @soeurs d'armes
STATUT : divorcé de Penny, en couple avec Ann. Mais ce serait plus simple s'il n'aimait plus son ex-femme | Sujet: Re: Morning loving, afternoon adventure, intimate dinner, late night truth ~Marcus Ven 8 Sep 2023 - 14:17 | |
| La serviette était restée quelques jours dans le portefeuille de Marcus. Leurs mains s’étaient frôlées quand Ann la lui avait donnée, l’autre jour, un contact physique, furtif, anodin, mais qui avait électrisé le barman. Depuis, il avait pris peur, un déjeuner ou un dîner, un tête-à-tête, encore plus intimiste, avec cette femme, à qui ça rimait ? Évidemment il en crevait d’envie, mais à quoi les amènerait, qu'attendait-elle de lui aujourd'hui ? Marcus n’était pas stupide et encore moins aveugle, s’il doutait de son pouvoir sur les femmes, il savait qu’il en avait un sur Lloyd. Elle l’avait aimé quinze ans plus tôt et son regard sur lui n’avait pas changé, malgré les années. Seulement, lui avait changé, il était bien plus sombre qu’avant, il avait morflé et il n’avait surtout plus rien à offrir à une femme. La seule à qui il avait voulu tout donner l’avait statufié sur place, par plusieurs fois, alors ça l’avait sacrément échaudé. En plus du fait qu'il avait délaissé Ann, des années plus tôt déjà. Cependant, il fallait bien l’avouer, le retour de l’Américaine à Bowen lui faisait quelque chose, il le réchauffait d’une façon particulière, être conscient de sa présence lui donnait envie de sourire. Et quand il y pensait vraiment, ça lui foutait les jetons, quel drôle de paradoxe ! Au fond, il était effrayé à l’idée de s’habituer à sa présence, de finir par réellement l’apprécier, la chercher, en avoir besoin. Elle lui ferait du bien, Ann, il n’en doutait pas, mais elle n’était pas d’ici, elle ne resterait pas, personne ne restait à Bowen, sauf lui, alors que se passerait-il quand elle partirait ? Et, encore une fois, qu’est-ce qu’il pourrait bien lui offrir, à cette femme-là, lui qui n’avait rien ? Pourtant… Les choses se passaient de mieux en mieux au bar avec Sierra, Marcus commençait à lui faire véritablement confiance, cela faisait quelques semaines qu’elle demandait à ce qu’il la laisse faire une soirée seule, la fermeture, la totale. Ce jour-là, il était d’humeur à essayer, alors il avait accepté, il lui avait dit la veille et quand il était rentré chez lui, en posant son portefeuille sur la table, il avait pensé à Ann. Une soirée de libre, ça lui arrivait très rarement, c’était peut-être l’occasion, il lui avait envoyé un message avant de se dégonfler et de se dire que c'était une mauvaise idée. Et voilà que le rendez-vous était fixé, il avait une adresse, une heure, dans la soirée du lendemain. Le lendemain, c'était aujourd'hui, Marcus avait répété plusieurs fois à Sierra ce qu'il fallait faire, le Elm était être de bonnes mains, elle n'avait eu de cesse de lui dire, peut être pour les rassurer tous les deux. Au pire, que pourrait-elle faire de mal ? Partir avec la caisse ? Il en doutait. Tout brûler involontairement, peut-être… non, il devait faire confiance. Il avait quitté son bar et s'était dirigé vers le fleuriste, Ann avait insisté, elle s'occupait de tout, mais il ne se voyait pas arriver les mains vides. La fleuriste l'avait regardé d'un drôle d'air, lui, le patron du Elm, il avait un rancard ? Il voulait des roses ? Foutue ville, où tout le monde se connaissait. Il détestait les roses. Et puis ce n'était pas un rancard. Il opta donc pour un bouquet aux tons pastel, doux, qui ressemblait à la blonde. Il arriva devant chez elle, enfin la maison qu'elle louait. Pas vraiment une petite bicoque, Marcus était impressionné, lui qui n'avait toujours connu que l'appartement plutôt modeste de sa grand-mère. Un peu fébrilement, se trouvant ridicule avec son bouquet de fleurs dans les mains, il frappa à la porte. Peu de temps après, une Ann rayonnante lui ouvrit, elle affichait ce sourire sincère qui illuminait tout son visage, elle portait une robe légère et raffinée. Elle était belle, sophistiquée sans non plus trop en faire, alors que lui se sentait plus plouc que jamais, avec sa barbe qu'il ne rasait jamais, ses cheveux trop longs dont une bonne partie lui tombait toujours sur le visage. Et son éternel uniforme, jean, t-shirt. Il sourit maladroitement, un peu comme un gamin à qui la plus jolie fille de l'école daignait décrocher un regard. Bonsoir. Il entra dans la demeure en lui tendant le bouquet, au moins il ne s'était pas trompé sur ça, les fleurs allaient parfaitement bien avec sa robe. Tu es très belle. Je sais qu'il ne fallait rien apporter, mais ma grand-mère m'a appris à ne jamais arriver les mains vides, c'est malpoli qu'elle disait... c'est pour toi. __________________________smile like you mean it Looking back at sunsets on the East side. We lost track of the time |
| | | Invité | Sujet: Re: Morning loving, afternoon adventure, intimate dinner, late night truth ~Marcus Ven 8 Sep 2023 - 22:26 | |
| Le compliment de Marcus lui alla droit au coeur, provoquant par réaction en chaine un léger emballement de son myocarde, l'étirement des commissures de ses lèvres en un sourire timide et le rosissement de ses joues. Elle décida de ne pas le contredire dans ce qui aurait pu passer pour un élan de fausse modestie. Pas parce qu'elle se croyait effectivement très belle, ni même belle tout court, mais parce que là, sous le regard de Marcus, et même si ça n'était peut-être pas l'intention du barman, elle se sentait belle. "Merci beaucoup, elles sont magnifiques...", souffla-t-elle, touchée, lorsqu'il lui tendit une composition florale tout à fait dans ses goûts. "Effectivement, tu n'aurais pas dû, mais s'il s'agit d'une recommandation de ta grand-mère, alors...". Elle ponctua ses paroles d'un sourire tendre à l'attention de Marcus. Elle n'avait eu que trop peu de temps pour apprécier la compagnie de la grand-mère du beau brun lors de son premier séjour à Bowen, mais elle s'était nourrie de cette rencontre autant qu'il lui avait été possible de faire et elle gardait un souvenir vivace de cette femme formidable. Elle gardait en mémoire chacun des conseils que la vieille dame lui avait prodigué et continuait d'en appliquer certains au quotidien: ne pas s'exposer au soleil sans chapeau et crème solaire -pour préserver sa peau et sa jeunesse-, ne pas se ronger les ongles -une manie qu'elle avait finit par abandonner pour s'éviter les regards courroucés d'Irene-, se sourire dans le miroir pendant une minute entière les jours où elles se sentait moins bien dans sa peau ou dans sa tête, s'assurer d'être toujours la dernière à relâcher son étreinte lors d'un câlin. Des détails pour beaucoup de gens, mais qui avaient mis beaucoup de lumière dans la vie d'Ann qui avait beaucoup souffert du décès aussi soudain qu'innatendu de la grand-mère de Marcus. Du haut de ses vingt-deux ans, Irene était la première personne dont elle ait eu à faire le deuil et malgré le peu de temps commun qui leur avait été offert par la vie, Ann avait eu l'impression de perdre une grand-mère elle aussi. Plus encore, une amie, une confidente. Elle avait fait de son mieux pour se montrer présente pour Marcus, soulager sa peine, tout en apprivoisant sa propre tristesse. En définitive, le décès d'Irène les avait rapprochés avant que la vie ne les sépare.
Portant le bouquet à son nez, Ann en huma le parfum et se promis mentalement d'aller fleurir la tombe d'Irene dès qu'elle en aurait l'occasion, pour la remercier également d'avoir élevé un tel gentleman. "Installe toi au salon, fais comme chez toi surtout! Je vais aller les mettre dans l'eau!". Esquissant un nouveau sourire, elle lui indiqua la pièce semi-ouverte sur l'entrée et tourna les talons d'un pas léger pour rejoindre la cuisine où elle sortit un vase dans lequel elle déposa précautionneusement son bouquet avant de revenir le poser sur la table basse du salon. Elle leur trouverait une place plus approprié demain. Sans doute finiraient-elles sur la console qui habillait la fenêtre du grand bureau. Étant donné qu'elle y passait le plus clair de son temps, elle aurait tout à loisir d'admirer le cadeau de Marcus lorsqu'elle tenterait de donner vie à son prochain roman qui, jusqu'ici, lui donnait du fil à retordre. Arrangeant les fleurs du bout des doigts, elle se retourna finalement vers son invité à qui elle adressa un nouveau sourire. "Qu'est ce que je peux t'offrir à boire ? Je pense que le mini-bar est moins fournit que le Elm, mais j'espère qu'on y trouvera malgré tout de quoi te satisfaire!". Elle eu une petite grimace amusée. Elle pouvait sûrement ravir ses papilles avec le repas qu'elle avait mitonné, mais en matière de boisson, elle était très certainement moins calée que le propriétaire du Elm. Toutefois, elle entendait bien faire de son mieux pour qu'il soit contenté. Et surtout, ce soir, elle tenait à prendre soin de lui, comme lui avait l'habitude de prendre soin de ses fidèles. |
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Marcus O'Brian MESSAGE : 2520 ICI DEPUIS : 12/01/2016 COMPTES : Léo, Asher, Charlize & Sara CRÉDITS : @soeurs d'armes
STATUT : divorcé de Penny, en couple avec Ann. Mais ce serait plus simple s'il n'aimait plus son ex-femme | Sujet: Re: Morning loving, afternoon adventure, intimate dinner, late night truth ~Marcus Mar 12 Sep 2023 - 22:47 | |
| Irene, elle lui manquait tous les jours. Marcus avait passé plus de la moitié de sa vie avec cette femme, elle l'avait élevé, pas par choix, mais parce qu'elle était là seule famille qui restait à son petit fils. Seulement, elle avait fait bien plus que ça, elle avait soigné, réconforté, elle avait été ce tuteur qui avait permis à Marcus de pousser droit, de devenir un homme bien. La vieille femme n'avait jamais manqué de ressources, elle était de ces femmes fermes et douces à la fois. Elle lui avait appris à s'occuper de son intérieur, à être indépendant, à une époque où les femmes avaient pourtant l'habitude de tout faire à la maison. Grâce à elle il savait cuisiner, au moins les bases, faire son lit correctement, mais aussi jardiner. Son mari était mort jeune et elle ne savait compter que sur elle-même depuis bien longtemps, ainsi elle avait des bases de mécanique et de bricolage. Irene avait un côté féministe, mais aussi très pragmatique, elle n'avait jamais eu de choix que de se débrouiller et elle savait qu'elle ne serait pas éternelle, elle avait plus de cinquante ans à la naissance de Marcus et le jour de son départ arriverait vite, elle l'avait donc préparé pour qu'il ne soit pas démuni à ce moment là. Et on pouvait dire qu'elle avait très bien fait son travail, le jeune homme avait de la correction, de l'éducation, du savoir vivre et énormément de respect pour les femmes. Presque quinze ans après, l'homme qu'il était n'avait rien oublié de sa grand-mère, sa granny, Marcus l'avait aimé profondément et admiré. Finalement il n'y avait qu'une chose sur laquelle il ne l'avait pas écouté, alors qu'il aurait peut-être dû… L'aînée O'Brian l'avait mis en garde au sujet des femmes qu'il aimerait, au sujet des femmes comme Penny, bien qu'elle ne l'ai pas connue. Et puis il y a avait Ann, elle adorait cette gamine, Marcus le savait, bien qu'il n'imaginait pas à quel point. Ann, c'était un peu la fille qu'elle avait perdu trop tôt, mais ça elle s'était bien gardé de le lui dire. Au fond, elle avait bien compris que l'américaine s'était entiché de son petit-fils et elle avait espéré qu'elle braverait sa nature pour le lui faire comprendre. Quant à lui, elle aurait voulu qu'il comprenne les signes, qu'il voit la façon dont cette belle enfant le regardait, c'était tendre, elle saurait l'aimer, la vieille n'en doutait pas. Pourtant il lui en avait préféré une autre, il avait ignoré les signes, du moins il avait refusé de les voir. Irene n'aurait pas aimé Penelope, mais ça, même en vie elle n'aurait osé s'immiscer dans la vie de son garçon, il devait faire ses erreurs tout seul. Et il les a avait faite, il avait souffert, la pauvre femme avait dû se retourner dans sa tombe. Il sourit avec mélancolie quand Ann lui répondit, oui, elle lui manquait tous les jours et c'était doux d'évoquer son souvenir avec quelqu'un qui l'avait connu et aimé. Jamais Marcus n'oublierait tout ce que la blonde avait fait pour lui, au moment du décès. Les marguerites étaient ses fleurs préférées. Ce n'était pas pour rien qu'il en avait choisi pour orner ce bouquet. Il se rappelait qu'elle en faisait pousser dans de grandes jardinières sur leur balcon. Il s'avança dans la pièce et s'installa, comme Ann l'y avait invité. Évidemment il ne ferait pas comme chez lui. Et elle, faisait elle comme chez elle dans cette maison qui n'était pas la sienne ? Avait-elle envie d'y rester ? Longtemps ? Les questions étaient nombreuses dans la tête du barman qui la regardait distraitement déambuler avec son vase dans une maison, le bouquet dans une autre. Plus arranger la composition avec une moue songeuse. Elle était toujours aussi belle, Ann, peut-être même plus aujourd'hui qu'à vingt ans. Les restes de l'enfance étaient affinés, ses traits étaient précis, plus mâtures, lui conférant une sensualité particulière. Pourtant quand elle souriait, elle avait encore de cette gamine tendre et espiègle qu'il avait connu. Si tu as n'importe quoi à base de rhum, ce sera parfait. Son poison, sa faiblesse. Il en avait vidé des bouteilles depuis toutes ces années, il n'en était pas fier, mais c'était son seul remède à une époque. Ce soir il boirait raisonnablement, pas comme l'alcoolique qui le révulsait, celui qui se terrait tout au fond de lui. Cette maison est un petit bijou. Tu t'es installée ici pour écrire ? C'était peut être ça, la clé de son retour, le besoin de puiser l'inspiration dans sa jeunesse. Et si elle inventait une romance australienne ? Sur fond d'océan et de terre brûlée… __________________________smile like you mean it Looking back at sunsets on the East side. We lost track of the time |
| | | Invité | Sujet: Re: Morning loving, afternoon adventure, intimate dinner, late night truth ~Marcus Jeu 14 Sep 2023 - 14:49 | |
| Ann eut un sourire qu'elle accompagna d'un léger hochement de tête lorsque Marcus lui rappela que les marguerites étaient les fleurs favorites d'Irène. Elle se souvenait effectivement des jardinières entretenues avec soin qui ornaient à l'époque le balcon des O'Brian. Irène lui en avait souvent parlé avec tendresse. C'est la vieille femme qui lui avait apprit, entre autres choses, à prendre soin d'un jardin grâce aux plans de fleur qu'elle faisait pousser sur son balcon. Ann, qui jusqu'alors avait toujours estimé ne pas avoir la main verte, s'était abreuvée des connaissances de la grand-mère de son coup de cœur Australien et continuait de se servir de ses astuces aujourd'hui. L'américaine avait sauté de joie la première fois qu'elle avait réussi, par elle même, après être rentrée à Chicago, à ramener à la vie une plante un peu martyrisée par celle-ci. Elle se demanda, intérieurement si Marcus avait continué à entretenir les précieuses fleurs de son aïeule après son départ, mais se garda bien de lui poser la question. Elle se contenta de caresser du bout des doigts les pétales délicates de l'une des fleurs tandis qu'elle arrangeait le bouquet dans son vase. "Voilà", souffla-t-elle avec un sourire satisfait. "De cette façon, c'est un peu comme si elle était parmi nous...". Elle se redressa pour s'enquérir des préférences de Marcus en matière de boisson, et hocha la tête lorsqu'il lui fit savoir que du rhum ferait l'affaire. "Du rhum... Ca fait très pirate, ça Monsieur O'Brian!". Se dirigeant vers le buffet qui trônait dans le salon, elle s'accrouppit devant les portes basses, en équilibre sur la pointe de ses pieds nus, et passa en revue les bouteilles présentes, laissées à sa disposition par la prioritaire et sûrement aussi, par de nombreux locataires venus hanter ces murs avant elle. Elle dénicha plusieurs bouteilles de rhum au milieu des bouteilles de whisky, de gin et autres vermouth. "Est-ce que tu le préfère pur, ou en cocktail?" Demanda-t-elle en se tournant légèrement vers Marcus. "Je ne m'y connaît pas tellement, mais j'ai l'impression qu'il y a ici deux bouteilles de rhum arrangé avec des épices et des fruits...On dirait de l'ananas et... du litchi peut-être ? J'ai l'impression que l'alcool les a un peu cuits... Et bouteille de rhum ambré. J'ai du soda et du jus de fruits au frais, si jamais...?". Elle même ne consommant que très peu d'alcool et plus rarement encore du rhum, elle ignorait s'il existait d'autres façons de le boire, si ce n'est sous forme de mojitos, ce qu'elle espérait vivement ne pas être le cas de Marcus étant donné qu'elle ne disposait pas du moindre ingrédient entrant dans la composition de ce cocktail, à l'exception de l'alcool bien entendu. Se redressant finalement avec le choix de Marcus et le siens -du porto- en mains, elle lui adressa un franc sourire lorsqu'il évoqua la maison qu'elle occupait et ce qui l'avait poussé à la choisir. "N'est-ce pas? J'en suis tombée amoureuse dès que j'ai posé les yeux sur l'annonce.Effectivement, elle m'a semblé être l'endroit idéal pour écrire avec son immense bureau. Même si je dois bien admettre que pour le moment, je n'ai pas beaucoup avancé...". Versant les précieux liquides dans deux verres, elle tendit sa boisson à Marcus et rapprocha son verre du sien pour en faire tinter les surfaces l'une contre l'autre, portant un toast. "A nos retrouvailles, j'imagine?". Elle sourit de plus belle et porta son verre à ses lèvres, aspirant entre elles une petite gorgée de vin cuit. "Est-ce que je te fais visiter ?" Proposa-t-elle finalement. Après tout, s'il trouvait que cette maison était un véritable bijou rien qu'en ayant vu le rez-de-chaussée, il risquait fortement d'apprécier découvrir le reste des pièces que renfermait la bâtisse. Et puis, Ann se sentirait sûrement moins intimidée en lui faisant faire le tour du propriétaire plutôt qu'en s'asseillant immédiatement près de lui dans le canapé. Elle n'était pas certaine de pouvoir contrôler les battements anarchiques de son cœur s'ils se regardaient un peu trop longtemps dans le blanc des yeux. |
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Marcus O'Brian MESSAGE : 2520 ICI DEPUIS : 12/01/2016 COMPTES : Léo, Asher, Charlize & Sara CRÉDITS : @soeurs d'armes
STATUT : divorcé de Penny, en couple avec Ann. Mais ce serait plus simple s'il n'aimait plus son ex-femme | Sujet: Re: Morning loving, afternoon adventure, intimate dinner, late night truth ~Marcus Mer 20 Sep 2023 - 17:42 | |
| Les bacs de fleurs étaient depuis longtemps à l’abandon, depuis quelques années, ils étaient même devenus des cendriers de fortune. Pourtant, Marcus avait essayé, au départ, d’entretenir l’appartement, les diverses plantes de sa grand-mère, parce qu’il savait à quel point elle y tenait. Néanmoins, il s’était rapidement rendu à l’évidence, premièrement, il n’avait absolument pas la main verte, deuxièmement, il manquait de temps et enfin, il n’aimait pas ça, tout simplement. Et, qu’on le croit ou non, les plantes devaient le sentir, parce qu’elles avaient rapidement commencé à tirer la tête, les marguerites et autres alocasias. Il fallait dire que Marcus ne leur parlait jamais, là où Irene pouvait passer des heures à leur faire la conversation. Il l’avait parfois prise pour une vieille folle, mais visiblement, elle devait avoir raison. Le barman sourit alors qu’Ann concluait par le fait qu’elle serait un peu avec eux, grâce à ce bouquet. Irene aurait sûrement adoré ces retrouvailles croustillantes, elle les aurait regardés en plissant les yeux avec un petit sourire en coin, elle aurait approuvé, couvé, ces jeunes gens de son regard bienveillant, qui n’en pensait pas moins. Puis, ils passèrent au vif du sujet, cette soirée en tête-à-tête, qui avait tellement effrayé Marcus. Un verre de rhum lui donnerait assurément plus de courage et ce ne serait pas de trop. Il laissa échapper un petit rire, pirate qu’elle disait, si elle savait, il devait en boire autant que ces forbans et il se mettait souvent dans des états aussi lamentables que ceux qu’on décrivait dans les films ou la littérature. Visiblement, il l’avait perdu avec cette histoire, déjà, elle cherchait dans les placards, hésitant sur la préparation, lui parlant même de soda ou de jus de fruit. Par pitié, non, pas de soda ! J’ai toute une éducation à faire, je vois ! Pour un puriste, c’était un rhum sec ou rien, éventuellement arrangé, mais seulement si la préparation était faite dans les règles de l’art. Il se leva alors, s’approcha et attrapa la bouteille de rhum ambré. C’était plutôt une bonne bouteille, il fut surpris, celui-ci ferait l’affaire. Range tes rhums arrangés et surtout pas de jus de fruit. Pour apprécier un bon rhum, il faut le boire pur. Je t’apprendrai si tu veux. Il avait, dans son bar, quelques très bonnes bouteilles, elles n’étaient pas destinées aux clients lambdas et encore moins à ses nuits d’ivresse, mais aux connaisseurs, à Manwê quand il passait par là, ou à d’autres qui sauraient apprécier. Il reprit sa place et l’observa servir les verres, avant d’attraper le sien. Merci. Son regard furetait dans la pièce, cette maison faisait encore plus d’effet à l’intérieur qu’à l’extérieur. Quand il était gamin, il avait un copain qui vivait par ici, ça l’impressionnait toujours d’aller chez lui parce qu’il vivait dans les beaux quartiers de la ville et que sa maison était grandiose. La pièce principale faisait déjà plus de la moitié de l’appartement d’Irene et tout y respirait le luxe sans que ce soit ostentatoire. Mais ce dont il se souvenait le plus, c’était de passer devant cette maison-ci, celle que louait Ann et d’en admirer la façade, de se demander qui pouvait bien y vivre, quels pouvaient être ses secrets. Ç'avait toujours été un truc, chez O’Brian, se demander quelle était l’histoire d’un lieu, comme pour le Elm quand il était gosse. Jamais il n’aurait pensé finir, ce soir, par s’asseoir dans le canapé de cette fameuse demeure. Tu n’es pas ici depuis si longtemps ! Au fond ça le rassurait un peu, elle n’allait pas partir de sitôt. Marcus n’y connaissait rien à l’écriture d’un roman, mais il s’imaginait que ça devait bien prendre quelques mois. Il leva son verre également et sourit doucement. À nos retrouvailles, oui. À eux, pour tout ce que ça pouvait signifier. Il but une première gorgée qui lui chauffa délicieusement la gorge, il adorait cette sensation, elle le rassurait. Oui, avec plaisir ! Il déposa son verre sur la table, déjà curieux de découvrir les autres secrets de cette maison. Et puis, tout comme pour Ann, c’était comme une sorte de garde-fou, pour repousser l’échéance de se retrouver face à face. Dieu que l’exercice était difficile, bien plus que ce qu’il pensait. __________________________smile like you mean it Looking back at sunsets on the East side. We lost track of the time |
| | | Invité | Sujet: Re: Morning loving, afternoon adventure, intimate dinner, late night truth ~Marcus Mer 20 Sep 2023 - 22:47 | |
| Ann eut une petite grimace lorsque Marcus la supplia de ne pas ajouter de soda à son rhum et fronça légèrement le nez, s'excusant pour l'impair qu'elle venait de commettre auprès du maître des potions: "Désolée, je dois bien admettre que je suis vraiment novice en la matière. Mais c'est noté, première leçon: pas de soda dans le rhum!". S'écartant légèrement du meuble pour laisser son invité jeter un oeil à la petite collection d'alcool à leur disposition, elle l'observa sélectionner avec confiance la bouteille de rhum ambré sans hésiter une seule seconde. Il n'avait même pas jeté un oeil aux autres options. Son oeil avisé avait directement fait son choix et Ann trouvait cela particulièrement impressionnant. Hochant la tête, elle enregistra l'information concernant la bonne façon de déguster un rhum dans un coin de sa tête. Juste à côté de la proposition faite par Marcus de lui apprendre à le déguster. "Deuxième leçon: pas de jus de fruit, toujours pur. C'est noté! Tu vois, j'apprends vite! Je suis sure que sous peu, j'en saurais autant que vous Monsieur O'Brian!". Ponctuant ses paroles d'un sourire, elle leur versa de quoi contenter leurs palais dans deux verres et lui sourit de plus belle lorsqu'il la remercia. Imitant le barman lorsqu'il laissa son regard parcourir la pièce, Ann laissa son regard clair se poser tour à tour sur les petits détails qu'elle préférait dans ce salon: le service à thé en porcelaine dans son vieux vaisselier, la cheminée à foyer ouvert qu'elle ne risquait pas de faire fonctionner, même lors des jours les plus froids de l'hiver et le miroir antique qui trônait au dessus de son manteau, le lustre en cristal qui pendait au dessus de leurs têtes, les nombreux portraits d'une famille qui avait depuis longtemps déserté les murs qu'ils ornaient. Elle avait beau n'être que locataire dans cette maison qui regorgeait d'histoires qui ne demandaient qu'à être racontées, elle s'y sentait chez elle plus que dans bien d'autres endroits qu'elle avait un jour appelé sa maison même si, comme le faisait remarquer Marcus à juste titre, elle n'était ici que depuis quelques semaines seulement. "C'est vrai, ça ne fait pas si longtemps. Mais pour mon éditrice, c'est déjà bien trop long...". Helen s'arrachait déjà les cheveux à l'idée de savoir sa poule aux oeufs d'or si loin d'elle. Elle ne manquait pas de harceler Ann à propos de son avancement dans l'écriture de son nouveau roman. Pas une seule journée ne s'était écoulée depuis son départ de Seattle sans qu'un mail ou un coup de téléphone venus des Etats-Unis ne lui parviennent. Ses lecteurs étaient impatients de découvrir son nouvel opus, et Ann était impatiente de les satisfaire. Pourtant, elle n'avait quasiment rien écrit depuis des mois. Elle avait fait l'ébauche de quelques personnages. Avait prit récemment un cours de voile et surmonté sa peur des eaux profondes pour être la plus juste possible dans ses écrits, mais l'histoire en elle-même lui échappait encore. Seule quelques bribes lui trottaient dans la tête sans qu'elle ne parvienne à leur donner suffisamment de sens pour enfin les coucher sur papier. Elle avait toutefois réussi à écrire quelques centaines de lignes qu'elle avait envoyé à son éditrice pour lui donner de quoi patienter. Juste de quoi s'acheter un peu de répit. Plongeant son regard dans celui de Marcus lorsqu'ils trinquèrent, elle chassa son métier et ses deadlines insupportables de son esprit pour se concentrer sur l'instant présent. Ces retrouvailles, aussi excitantes qu'intimidantes qu'ils célébraient. Prenant une seconde gorgée pour se donner du courage, elle posa finalement son verre aux côtés de celui de l'Australien sur la table basse, et pivota sur elle même pour embrasser le salon du regard. "J'imagine que je ne te fais pas faire le tour du salon? Et je propose que l'on garde la véranda pour la fin, quand on ira diner!" Esquissant quelques pas vers la sortie, elle jeta un regard par dessus son épaule pour inciter Marcus à prendre sa suite. "Si vous voulez bien prendre la peine de me suivre...". Elle lui adressa un sourire discret avant de franchir le couloir. En miroir de l'autre côté se trouvait la cuisine et l'arrière-cuisine qui servait également de buanderie avec son vieil évier en émail blanc usé par le temps et une machine à laver flambant neuve qui jurait avec le reste de la décoration mais qu'Ann trouvait bien pratique. Elle lui montra la porte qui donnait sur le jardin à l'arrière avant de le mener vers les escaliers qui grimpaient vers l'unique étage. Une salle de bain, une chambre d'enfant vieillotte et ses poupées de porcelaine un peu effrayantes, une chambre d'amis, puis le bureau devant la porte duquel elle s'attarda. La poignée dans la main, le dos appuyé contre le panneau, elle maintint le mystère quelques secondes supplémentaires: "La pièce maîtresse. Ma préférée et je suis presque sure que quand tu la verras, tu sauras immédiatement pourquoi...!". Ouvrant finalement la porte, elle s'effaça pour révéler la grande pièce dans laquelle la baie vitrée laissait filtrer la lumière du couchant, baignant les murs et les meubles bibliothèques d'un halo orangé. Satisfaite par la vue, elle laissa échapper un soupir de contentement. |
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Marcus O'Brian MESSAGE : 2520 ICI DEPUIS : 12/01/2016 COMPTES : Léo, Asher, Charlize & Sara CRÉDITS : @soeurs d'armes
STATUT : divorcé de Penny, en couple avec Ann. Mais ce serait plus simple s'il n'aimait plus son ex-femme | Sujet: Re: Morning loving, afternoon adventure, intimate dinner, late night truth ~Marcus Lun 25 Sep 2023 - 19:16 | |
| Il était peut-être un peu excessif quand il s’agissait de parler de boissons. Mais pour Marcus, il y avait des choses qui ne se faisaient pas. Évidemment, il savait qu’on pouvait faire des cocktails à base de rhum. Il en faisait même de très bons, dont un à base de mangue, qu’il avait élaboré lui-même dans ses jeunes années de serveur, juste parce que la mangue était l’emblème de Bowen. Mais quand on avait une bonne bouteille à portée de main et qu’on était connaisseur, ce serait un sacrilège de le diluer dans quoi que ce soit. Il se rappelait que Ann n’était pas une grande amatrice d’alcool. Elle avait passé suffisamment de temps au Elm, à siroter un jus de fruit, une boisson chaude ou un cocktail léger, jamais rien de trop fort, enfin jamais à sa demande ! Il était arrivé quelques fois à Marcus d’entraîner la blonde, de lui faire essayer quelques potions de son cru jusqu’à lui en faire tourner la tête, pour le plus grand plaisir de la voir se lâcher un peu. Aujourd’hui, il était curieux de savoir ce qu’elle buvait, Lloyd, quand elle fêtait la sortie d’un nouveau roman, quand elle passait ses soirées en galas et autres mondanités. Du champagne hors de prix ? Ca irait bien avec la belle demeure de caractère qu’elle avait loué pour son séjour, loin de la résidence étudiante dans laquelle elle avait passé ses premières nuits ici. Marcus n’avait rien à prouver à qui que ce soit, il n’était pas non plus d’un naturel jaloux ou envieux. Il était même très heureux pour Ann, qu’elle ait réalisé son rêve, au-delà de ses espérances. Seulement, il avait beau regarder ce bel intérieur, en être soufflé même, par tant de beauté, il ne s’y sentait pas particulièrement à l’aise. Alors il donnait le change, parlant de ce qu’il connaissait le mieux. Ce n’est pas ce que j’ai dit, pas toujours. Mais cette bouteille-là, elle est vraiment bonne, alors ce serait dommage de la gâcher avec un jus de fruit. Ça masquerait tous ses arômes. Il sourit, cette évidente complicité le détendait un peu. Ann l’appelait Monsieur O’Brian, c’était charmant, ça lui donnait l’impression d’être quelqu’un. Elle avait pris en assurance, c’était certain, on était loin des Marcus, susurrés, à l’époque, presque comme si elle s’excusait de connaître son prénom ou de devoir le prononcer. Le barman était curieux d’en savoir plus sur le processus de création d’un roman. De la graine d’idée qui devient une histoire, que l’on couche sur du papier, que l’on rature, réécrit, jusqu'à ce qu’il soit envoyé à un éditeur qui y met son grain de sel. Comment on choisit une couverture et puis, qu’enfin, il termine sur les étagères d’une librairie. Ça semblait si long, parsemé d’embuches et pourtant passionnant. Lui n’était pas assez imaginatif pour être capable de créer une œuvre, mais il était admiratif et il aimait s’évader grâce à la plume des autres. Il en avait avalé des livres, des romans, des BD, de la poésie même, à une époque. Il avait Verlaine et Shakespeare dans sa bibliothèque. Et puis Lloyd, presque une dizaine de romans qu’il avait gardé précieusement, peut-être parce qu’inconsciemment, il attendait ce jour où ils se reverraient. Mais au-delà de ça, il avait aimé lire ses histoires, beaucoup l’avaient beaucoup touché. C’est comme ça que tu gagnes ta vie, j’imagine que si je n’ouvrais pas mon bar durant une trop longue période mes clients iraient voir ailleurs. Alors ça doit être un peu pareil pour toi. Mais c’est tout un chemin l’écriture, dis-toi que tu as tout ton temps… et puis ton éditrice ne viendra pas te chercher à l’autre bout du monde avant un petit moment ! S’il avait cru un instant qu’elle serait revenue pour lui, sûrement que la vérité n’était pas aussi exacte que ça, probablement qu’elle avait simplement cherché l’endroit le plus éloigné de son quotidien, pour mieux y échapper. Plus il regardait cette femme, plus elle lui semblait mystérieuse et plus, il en était troublé. Il se leva pour la suivre, visiter cette maison presque aussi intimidante que sa charmante locataire. Je vous suis volontiers. Il esquissa un sourire en délaissant le salon douillet. Puis il fut impressionné par chaque pièce qu’il visita, cette maison était belle, chic sans que ce soit clinquant, tout était fait de beaux matériaux, nobles et sobres, tout ce qu’il aimait, mais qu’il ne pourrait jamais se permettre. En pénétrant dans la chambre d’enfant, il ne put s’empêcher d’attraper une des poupées qui aurait pu avoir sa place dans un bon film d’épouvante, pour la brandir sous les yeux de la blonde avec une grimace. Il laissa échapper un rire avant de la reposer à sa place. Et puis finalement, ils s’arrêtèrent sur le palier face à cette mystérieuse porte qui semblait tant fasciner la belle Américaine. Il haussa un sourcil, curieux, ensuite laissa son regard embrasser cette bibliothèque grandiose, baignée d’une lumière presque irréelle. Marcus pénétra dans le bureau comme on pourrait entrer dans une chapelle, quasiment sur la pointe des pieds. Il parcourut le rayonnage, y découvrit quelques grands ouvrages scientifiques qu’il connaissait bien. Un peu de Victor Hugo et de Dostoïevski attirèrent son regard également, mais ce fut le visage empreint d’un plaisir non feint de Ann qui le laissa sans voix. Elle paraissait à sa place dans cette pièce, comme si elle avait été créée pour elle. Il sourit face à cette vue et resta quelques secondes à la contempler, il aurait pu rester ainsi des heures durant, ou bien s’approcher un peu plus. Pourtant, une sonnerie retentit et les tira de leurs songes. Il y a quelque chose dans ton four ? Et voilà qu’ils redescendaient au rez-de-chaussée. Ann s’engouffrait dans la cuisine et Marcus s’occupa de récupérer leurs verres avant de la rejoindre. Il s’appuya contre le plan de travail pour l’observer s’affairer, toujours ce mince sourire aux lèvres. Il but quelques petites gorgées de son rhum qui, décidément, aurait été gâché par un quelconque apport sucré. Ça sent très bon. Il était curieux de savoir ce qu’ils auraient dans leurs assiettes, mais avant tout, une autre question lui brûlait les lèvres, depuis leur première rencontre. Et la visite du bureau n’avait fait qu’attiser sa curiosité. Il fit tourner le liquide ambré dans son verre distraitement avant de se lancer. Tu aurais pu écrire chez toi, ou même en Europe, ou n’importe où ailleurs. Pourquoi tu as choisi de revenir ici ? Est-ce que tu fuis quelque chose ? Il avait peur de la froisser avec ses questions. Peur de ses réponses également, c’était donc dans un état fébrile qu’il attendait. __________________________smile like you mean it Looking back at sunsets on the East side. We lost track of the time |
| | | Invité | Sujet: Re: Morning loving, afternoon adventure, intimate dinner, late night truth ~Marcus Mar 26 Sep 2023 - 13:47 | |
| Ann apprenait vite, mais visiblement, elle tirait aussi des conclusions hâtives... Pas toujours, noté. Elle ignorait si elle saurait un jour faire la différence entre une bonne bouteille de rhum, et une bouteille quelconque, mais si c'était pour satisfaire Marcus lors de leurs rencontres futures, -parce qu'elle espérait bien que ce soir ne serait pas l'affaire d'une seule fois-, elle était prête à s'ouvrir à de nouveaux horizons et à apprendre tout ce qu'il y avait à savoir sur l'art du bartending. "Compris", confirma-t-elle avec un sourire avant de profiter du fait de devoir ranger la bouteille en question pour la déposer à l'opposé des autres, là où elle ne risquait pas de la confondre avec ses pairs quand il s'agirait de la sortir à nouveau.
Evoquant l'impatience de son éditrice, l'américaine acquiesça quand Marcus compara le fait de ne pas ouvrir le Elm pendant quelque temps au fait, pour elle, de ne pas publier de romans. Pour elle comme pour lui, leur degré de popularité risquait d'en prendre un coup, chacun à son échelle. Elle sourit lorsqu'il fit remarquer que son éditrice ne risquait pas de venir la chercher à l'autre bout du monde de si tôt. "Oh, connaissant Helen, elle en serait tout à fait capable. Je suis presque sûre que depuis que je lui ai annoncé mon départ, elle vérifie tous les jours le prix des billets d'avion pour l'Australie." Elle ne plaisantait qu'à moitié en disant ça. Elle ne serait pas étonnée de voir Helen débarquer à Bowen comme une furie si jamais elle tardait trop à lui donner de quelque chose à se mettre sous la dent. Alors oui, elle avait le temps, mais il lui était tout de même un peu compté.
Entamant leur visite, elle l'entraina à travers le dédale de pièces que comprenait la maison. Elle eu un petit sursaut, suivit d'un éclat de rire lorsqu'il l'effreya à l'aide de l'une des poupées de porcelaine disposée dans la chambre d'enfant puis lui lança un regard faussement réprobateur. "Si tu essayes de me donner des cauchemars, c'est plutôt réussi...!" Plaisanta-t-elle les sourcils à peine froncés, avant de le guider vers le bureau bibliothèque. Appuyée contre l'imposant secrétaire auquel elle s'installait chaque jour pour écrire, elle l'observa détailler les rayonnages du regard, se délectant des réactions à peine consciente qui se peignaient sur son visage chaque fois qu'il croisait un titre, ou un auteur, dont il semblait apprécier le travail. Elle se souvenait avoir eu l'exacte même réaction la première fois qu'elle avait mis les pieds dans la maison. Elle avait caressé du bout des doigts le dos des ouvrages qui s'étalaient par dizaines sur les étagères tout aussi nombreuses, savouré l'odeur de vieux papier mêlé à celui de la poussière qui caractérisait ce genre de lieux. S'il existait un paradis sur terre, pour Ann, c'est exactement à cette pièce qu'il aurait ressemblé. Elle était bien sûr impressionnée par les merveilles que la nature avait à offrir, les cascades, les oasis, les lagons, mais elle avait une idée toute personnelle de ce à quoi pourrait ressembler l'endroit où, si l'occasion lui était donnée, elle accepterait de passer tout le reste de sa vie. Et à cet instant précis, cette bibliothèque y ressemblait plus que jamais. Se mordant la lèvre inférieure lorsque leurs yeux se croisèrent, elle se surprit à soutenir le regard de Marcus quelques secondes au cours desquelles ses incisives relâchèrent progressivement leur pression sur sa lèvre, perdant son sourire pour une expression plus neutre, comme en attente. Oui, mais de quoi? Prenant une courte inspiration entre ses lèvres entre-ouvertes, elle mit quelques secondes à réagir, puis écarquilla légèrement les yeux lorsque le bel Australien lui demanda si elle avait quelque chose au four. "Oh non, le poulet !" Lança-t-elle avant de disparaitre dans un froissement de tissus pour dévaler les escaliers du bout de ses pieds nus. Tant pis pour le reste de la visite - ne manquaient à l'appel que sa chambre et le grenier dans lequel elle n'avait pas encore osé mettre les pieds seule-. Il ne lui était jamais arrivé de faire brûler le moindre plat, et elle n'avait pas l'intention de commencer ce soir. Ouvrant le four, elle ferma les yeux brièvement et s'éventa en toussottant lorsque la vapeur chaude lui lécha le visage, embaumant toute la pièce de l'odeur grasse du poulet et des épices dont se détachait l'odeur du rhum chaud. A son grand soulagement, rien n'avait brûlé, tout était parfaitement cuit, et comme le fit si bien remarquer Marcus qui venait de la rejoindre, son plat sentait divinement bon. "Merci... J'espère que ça le sera...". Déposant le plat sur le plan de travail afin qu'il refroidisse un peu, elle se débarrassa des maniques qu'elle avait attrapé à la hâte et les déposa à leur tour sur le comptoir avant de relever les yeux vers son hôte. Sa question lui fit hausser légèrement les épaules, comme si elle n'en connaissait pas vraiment la réponse. "J'en sais trop rien..." Reculant légèrement, elle s'appuya sur le rebord de l'évier derrière elle et songea quelques secondes aux raisons qui l'avaient poussées à venir s'établir à Bowen. Elle n'avait pas spécialement le sentiment d'avoir fuit quoi que ce soit, ou qui que ce soit. Peut-être avait-il été question de tromper un peu l'ennui, chasser la monotonie et retrouver un peu du bonheur qu'elle avait connu lors de son premier passage en Australie, mais... Si elle était totalement honnête avec elle-même, une seule chose avait véritablement motivé son retour. " Je ne pense pas être en train de fuir... Au contraire, je... " Elle hésita un instant à terminer sa phrase. A se dévoiler à Marcus avec autant de facilité, le laisser lire en elle comme dans un livre ouvert - un comble pour une autrice-. "Je crois que je suis plutôt à la poursuite de quelque chose..." souffla-t-elle finalement, la voix à peine audible. Quelqu'un. Plongeant brièvement son regard dans celui du barman, elle ne parvint pas cette fois à le soutenir très longtemps. Les joues rosies, elle détourna les yeux et chercha rapidement de quoi s'occuper les mains et l'esprit. Elle jeta son dévolu sur la boule de pain qu'elle avait acheté en prévision et diner et attrapa un couteau et une petite panière qu'elle rapprocha de la planche à découper sur laquelle était installée la miche pour y déposer les tranches qu'elle s'apprêtait à débiter. "Est-ce que tu veux choisir le vin?" Proposa-t-elle par dessus son épaule. "Tout est là, sur la table", indiqua-t-elle en désignant du menton la petite table de cuisine sur laquelle trônaient quelques bouteilles qu'elle avait sélectionné en vue du repas. |
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Marcus O'Brian MESSAGE : 2520 ICI DEPUIS : 12/01/2016 COMPTES : Léo, Asher, Charlize & Sara CRÉDITS : @soeurs d'armes
STATUT : divorcé de Penny, en couple avec Ann. Mais ce serait plus simple s'il n'aimait plus son ex-femme | Sujet: Re: Morning loving, afternoon adventure, intimate dinner, late night truth ~Marcus Mer 27 Sep 2023 - 0:01 | |
| Marcus n'en avait jamais douté, Ann apprenait vite. Elle allait rapidement se faire à cette vie australienne. Et lui, allait se faire à sa présence, à n'en pas douter. De quoi parfaire le palais de la blonde et remplir ma bibliothèque du barman, c'était un bon deal, quelque part. Quand bien même cette fameuse Helen jugerait utile de venir mettre la pression à sa précieuse autrice, ils n'en étaient pas encore à ce stade alors autant ne pas trop y penser et plutôt profiter du moment présent. Marcus n'avait jamais tellement été de ceux qui se projetaient, lui il vivait au jour le jour, profitant de ce que la vie lui offrait. C'était ainsi qu'il avait fondu pour cette douce américaine, sans penser qu'elle se voyait peut être, bien plus que lui, dans une relation sérieuse. Ainsi également qu'il avait totalement succombé aux charmes d'une autre qu'elle, émiettant son cœur sans même s'en rendre compte. Ainsi qu'il s'était retrouvé marié, sans même avoir pris le temps d'y réfléchir, puis seul, sans avoir rien vu venir. La vie était mal faite, elle faisait autant de bien que de mal et à la prendre telle qu'elle venait, il en faisant, du mal autant aux autres qu'à lui-même. Seulement, pour cet homme qui avait connu l'abandon dès les premières heures de sa vie, c'était plus simple de vivre sans but précis. Même si ça n'empêchait pas les épreuves douloureuses. La visite de la maison était une façon de ne pas trop regarder Ann dans les yeux, c'était simple, sans grande prise de risque. Enfin c'était ce que Marcus pensait. Ça commençait pourtant bien, la maison était incontestablement belle, le guide agréable. Il se permit même une touche d'humour douteux avec les vieilles poupées de porcelaine. Dans les films c'est le moment où la fille saute au cou du bellâtre ! Il rit en reposant la poupée, avant de suivre Lloyd. Oui, ça commençait bien, avec ce badinage - faussement - anodin. Mais lorsqu'il découvrit le clou du spectacle, ce ne fut pas cette pièce, certes spectaculaire, exceptionnelle, impressionnante, qui me laissa sans voix. Mais bien la vision de cette femme, comblée. Ann n'avait pas changé malgré les années, elle restait cette fille simple, qui n'avait pas besoin de diamants pour faire briller ses yeux un rayonnage de vieux livres la faisait vibrer. C'était touchant, troublant, ces souvenirs qui remontaient, mais qu'il voyait tout à fait différemment. Et si… Et si ? Si seulement il ne se laissait pas distraire. La sonnerie le sortit de sa contemplation, sauvé par le gong, comme on dit. Il vit Ann se sauver en courant dans l'escalier. Lâcha un petit soupire pour lui-même. Puis la rejoignit en bas après avoir attrapé leurs verres. Ça sentait bon dans toute la cuisine et le plat était tout aussi beau, il donnait l'eau à la bouche. Cela faisait bien longtemps qu'on n'avait pas cuisiné pour Marcus. Je n'en doute pas. Qu'il souffla avant de sourire doucement, oui, ce serait délicieux. Puis de laisser ses questionnements forcer la barrière de ses lèvres. Ann fut déstabilisée mais elle ne chercha pas à fuir. Elle prit son temps pour répondre, pour trouver les mots justes. Lorsqu'elle avoua rechercher quelque chose, Marcus releva un regard curieux sur l'autrice, regard qui se heurta au sien. Deux yeux clairs qui le fixaient avec intensité et qui terminaient silencieusement cette phrase qui n'avait pas besoin de mots pour être comprise. Comment, après plus de dix années, après qu'il eut été le plus piètres des lâches avec elle, Ann pouvait-elle encore attendre quelque chose de lui ? Marcus soutint son regard, la défiant presque d'oser, de s'approcher, de tenter quelque chose. Mais la blonde trouva la parade, elle ne tenta rien. Il la trouva froussarde, alors que lui l'était bien plus encore, il l'avait toujours été. Il esquissa un sourire, même si l'ombre de la déception passa brièvement sur son visage. Je, heu, oui ! O'Brian s'approcha des bouteilles, en effleura les étiquettes avant de sourire, confus. S'il s'y connaissait en spiritueux, il était parfaitement nul en vins. Il va falloir que tu m'aides sur ce coup. Je n'y connais rien en vin. Et je ne sais pas quel est le dîner, tu sauras mieux que moi quel est le meilleur accord. Il la laissa alors s'approcher. Et se perdit dans la vision de son épaule nue, de sa peau fine et diaphane. Ann était délicate, elle était comme ces fleurs qu'il avait choisies pour elle. Et il fut pris de l'envie de s'enivrer de son parfum, bien plus que du rhum qui rend fou ou du vin qui vous monte à la tête. __________________________smile like you mean it Looking back at sunsets on the East side. We lost track of the time |
| | | Invité | Sujet: Re: Morning loving, afternoon adventure, intimate dinner, late night truth ~Marcus Mer 27 Sep 2023 - 13:59 | |
| Elle eut un rire amusé quand Marcus fit remarquer que, s'ils s'étaient retrouvés au cœur de l'intrigue d'un de ces films d'épouvante, cette petite farce aurait sûrement poussé l'héroïne de l'histoire à se jeter au cou de l'homme de ses rêves. "Ah oui? Mais, est-ce que c'est pour s'y réfugier, ou est-ce qu'elle lui saute au cou pour se venger de lui avoir fait peur ?" demanda-t-elle, malicieuse. Dans sa propre histoire avec Marcus, -dans sa propre histoire tout court-, Ann n'avait jamais eu le sentiment de tenir le premier rôle. C'était lui qui avait dicté les règles, elle n'avait été qu'un personnage secondaire, rapidement éclipsé dans la trame principale par la belle Penelope. Son histoire à elle s'était poursuivie dans un autre livre où là encore, sans qu'elle ait eu voix au chapitre, on avait fini par lui voler la vedette. Elle s'amusait parfois à penser, son imagination débordante l'y incitant, qu'une malédiction pesait au-dessus de sa tête. Mais avec Marcus qui l'avait déjà éconduite une première fois, que risquait-elle ? Evidemment, une nouvelle déception n'était pas à exclure, mais en éternelle romantique, Ann vivait avec l'espoir que son tour viendrait et que le bonheur n'attendait qu'elle quelque part, il suffisait simplement de le chercher au bon endroit.
Passablement troublée par ses échanges de regard avec le bel Australien, elle fut partiellement soulagée d'avoir à rejoindre la cuisine où finalement, son trouble ne fit que gagner en intensité lorsqu'elle se dévoilà à Marcus. Elle avait beau avoir tourné sa phrase de façon à ce que l'information soit diluée dans des sous-entendus, elle se doutait qu'il saurait lire entre les lignes. En témoignait le regard perçant qu'il lui rendit lorsqu'il releva les yeux vers elle. C'était osé, de lui dévoiler ses intentions le concernant alors qu'ils venaient tout juste de renouer, après des années de silence mutuel, et Ann se surprenait elle-même d'être parvenue à formuler ses espoirs avec autant d'audace. Toutefois, Ann restait Ann et alors même que Marcus semblait la défier du regard, l'invitant silencieusement à venir réclamer ce qu'elle attendait de lui, alors même que son cœur s'était mis à se jeter contre ses côtes comme un forcené en cage, elle se dégonfla. Se détournant de lui et de ses yeux qui l'hypnotisaient, l'américaine se força à concentrer son énergie et ses pensées sur la découpe soigneuse du pain qui accompagnerait leur plat avant de proposer à Marcus de choisir leur boisson, n'imaginant pas une seule seconde lui poser une colle. Le voyant hésiter, puis lui demander son aide, elle eut un sourire dans sa direction et délaissa sa planche à découper et son couteau sur le comptoir pour le rejoindre près de la table. Frottant ses mains sur sa robe pour en chasser la farine qui s'y était déposée, elle évita soigneusement de croiser le regard de son ancien amant lorsqu'elle parvint à sa hauteur. Elle savait ne pas pouvoir agir de la sorte indéfiniment, de la même façon, elle se doutait qu'elle ne pourrait échapper à ses questions s'il venait à lui demander ce qu'elle avait voulu dire plus tôt, -même si, elle en était certaine, il l'avait parfaitement comprise-, mais pour le moment, elle avait décidé de faire ce qu'elle savait faire de mieux. Prétendre. Prétendre que rien ne s'était passé. Qu'aucun arc électrique ne s'était dressé entre eux lorsqu'elle s'était confessée... Rien. "Hmm...", souffla-t-elle en pinçant les lèvres, ses bras ramenés sous sa poitrine tout en observant avec un peu trop d'attention les bouteilles disposées sur la table, bien trop consciente du regard de Marcus posé sur elle pour pouvoir réellement se concentrer. Elle sentait sa peau la picoter là où le barman avait fixé son regard. Une douce démangeaison qui fit à nouveau accélérer son coeur dans sa poitrine qui se souleva lorsqu'elle prit une inspiration profonde dans l'espoir de retrouver ses esprits. Clignant des yeux plusieurs fois, elle passa une langue humide sur ses lèvres qu'elle mordit légèrement avant de relever les yeux vers son invité, trouvant le courage de plonger à nouveau son regard dans les iris sombres de Marcus. "Du...Du rouge, ça me semble adapté...avec du poulet...?" A nouveau incapable de détacher son regard du sien, elle l'observa en silence, attendant sa réponse, sa réaction, n'importe quoi tant qu'il ne la laissait pas là, pantelante, suspendue à ses lèvres sur lesquelles malgré elle son regard coula brièvement. Elle se demandait si elles avaient encore le même goût, la même douceur. Si elle retrouverait les mêmes sensations s'il lui prenait l'envie soudaine de se jeter à son cou pour réclamer sa tendresse. |
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Marcus O'Brian MESSAGE : 2520 ICI DEPUIS : 12/01/2016 COMPTES : Léo, Asher, Charlize & Sara CRÉDITS : @soeurs d'armes
STATUT : divorcé de Penny, en couple avec Ann. Mais ce serait plus simple s'il n'aimait plus son ex-femme | Sujet: Re: Morning loving, afternoon adventure, intimate dinner, late night truth ~Marcus Jeu 28 Sep 2023 - 10:37 | |
| Ann avait malheureusement bien eu ce second rôle, celui de celle qu'on ne choisit pas. Le barman y avait pensé bien des fois, à cette histoire qui aurait pu être belle, mais qu'il avait tué tandis qu'elle commençait à éclore. Il y avait pensé ce fameux jour, celui du départ de l'américaine, il connaissait l'heure exacte de son vol, il s'en rappelait encore aujourd'hui. Il se souvenait de son était fébrile, ce jour-là, des dizaines de questions qu'il s'était posé et qu'il avait choisi, consciemment, de faire taire en allant rejoindre Penelope. Pour faire battre son cœur d'une autre mélodie que celle de la mélancolie, pour éviter de s'imaginer là-bas, courant après Ann dans cet aéroport, comme un héros de ses romans. Parce que ça n'avait aucun sens, il était fou amoureux de la photographe, à quoi bon compliquer les choses ? Pourtant, il n'avait aucune envie qu'elle quitte Bowen, son amie américaine. Il aimait sa douceur, il aimait leurs conversations, il avait aimé ses caresses sur sa peau, toujours d'une tendresse folle, caresses qu'elle avait arrêtées depuis longtemps déjà, mais qu'il n'avait pas oublié. C'était à cela qu'il pensait ce soir, alors qu'il fixait sa peau et les courbes de sa nuque. La mémoire avait des ressources inattendues, en quinze ans, il n'avait plus jamais pensé à elle de cette façon-là, néanmoins ce soir, il se consumait comme s'il n'avait attendu que ce moment précis durant toutes ces années. La confession de la blonde avait probablement joué dans l'équation, mais au fond tout avait commencé à cette terrasse de café quand leurs regards s'étaient reconnus. Et ses mots n'avaient fait que confirmer ce que Marcus savait déjà. La vraie question ne concernait finalement que lui. Si O’Brian savait ce que son ancienne maîtresse ressentait, voulait, lui, que voulait-il ? Au-delà de cette évidente attirance, Marcus n’était plus le jeune homme qu’Ann avait connu, il y avait des failles, des brèches ouvertes, des plaies béantes. Il y avait cet amour qui frappait encore fort dans tout son être, celui pour son ex-femme qui l’avait si mal aimé, mais qu’il n’avait jamais réussi à oublier. Le beau physicien se disait hermétique à l’amour, incapable de vivre une nouvelle histoire. Et ç'avait été le cas, en dix ans de célibat, il aurait pu refaire sa vie, il avait rencontré quelques femmes, qui l’avaient réchauffé le temps d’une étreinte. Mais jamais, il n’avait eu envie d’approfondir. Puis Ann, dans tout ça, celle qu’il avait choisi de considérer comme un doux souvenir, mais que tout son épiderme réclamait, pour laquelle son cœur s’emballait, ce soir, plus que de raison. Le brun n’avait aucune idée ce qu’il voulait, mais il savait parfaitement ce qu’il ne voulait pas. Il refusait de souffrir encore par amour, il jugeait que ça n’en valait pas la peine. Mais ça, c’était la théorie, parce que dans la pratique rien n’était aussi simple. Il hocha la tête, en vérité, il ne l’écoutait déjà plus. Rouge, c'est parfait. Elle aurait bien plus lui dire vert ou bleu, ç’aurait été pareil. Parce qu’elle avait à nouveau replongé son regard dans le sien et à présent, Marcus ne répondait plus de lui. Il se trompait s’il pensait que la blonde n’avait pas changé, elle était peut-être hésitante, probablement qu’elle ne ferait pas le premier pas. Mais elle savait ce qu’elle voulait et elle le faisait comprendre, elle n’était plus cette jeune fille timide qui s’excusait d’être attirée par lui et en soi, ça changeait beaucoup de choses. Il humecta ses lèvres dans un ultime moment d’hésitation et prit le menton de Ann dans sa main pour l’attirer vers lui. Sa bouche vint se heurter à celle de Lloyd et toute raison s’envola. Ne restait que cette furieuse envie de la serrer contre lui, de la découvrir à nouveau. Il n’était pas question de rattraper le temps perdu ou de redevenir le gamin fougueux qu’il était. Au crépuscule de ses trente ans, Marcus se foutait du passé, il avait tout un tas de pages blanches à écrire. __________________________smile like you mean it Looking back at sunsets on the East side. We lost track of the time |
| | | Invité | Sujet: Re: Morning loving, afternoon adventure, intimate dinner, late night truth ~Marcus Lun 2 Oct 2023 - 22:58 | |
| Rouge c’est parfait. La réponse de Marcus lui sembla lointaine, étouffée par les battements erratiques de son sang dans ses tympans. Les yeux plongés dans ceux du barman, elle hocha la tête en silence pour toute réponse, entre-ouvrant machinalement les lèvres de quelques millimètres, tout juste assez pour prendre une courte inspiration, lorsque les doigts de Marcus se logèrent sous son menton. Oubliant de respirer, elle le fixa pendant ce qui lui sembla durer de longues secondes. Pourtant, elle n'eut pas à rester longtemps dans l’expectative de ce baiser. Fermant les yeux alors que l’espace entre leurs lèvres se réduisait à néant, elle laissa un soupir d’intense satisfaction s’écraser contre la bouche de Marcus. Répondant à son baiser avec un désir non feint, elle s’autorisa à laisser ses mains venir elles aussi à la rencontre du corps de l’Australien. L’une posée sur ses côtes, crispée sur son tee-shirt, l’autre se perdit dans les cheveux qui recouvraient sa nuque, caressant sa peau du bout des doigts. Les sensations étaient les mêmes, et pourtant, différentes. Elle était un peu plus expérimentée, moins timorée. Elle avait gagné en assurance sans pour autant être devenue trop sûre d’elle. Elle ne se sentait plus comme la jeune adulte qu’elle était la première et la dernière fois qu’elle avait embrassé Marcus. Elle était une femme désormais, qui assumait bien plus qu’autrefois ses envies et son désir. Et, mon dieu, comme elle le désirait…
Elle ne se détacha qu’à peine de lui lorsque le souffle vint à lui manquer. Son coeur battant à tout rompre dans sa poitrine, les lèvres légèrement enflées, ses deux mains ramenées sur son torse, elle vint poser son front contre celui de Marcus, son nez frôlant affectueusement le sien dans la manœuvre. Se mordant la lèvre inférieure, les paupières baissées, elle esquissa un sourire. La tête lui tournait sans qu’elle ait eu à boire une seule goutte supplémentaire d’alcool. Ivre, à la fois de désir et de bonheur. Elle avait attendu cet instant durant quinze ans et voilà qu’il s’était produit. Il lui semblait presque irréel. Trop beau pour être vrai. Relevant les yeux vers Marcus, les pupilles dilatées, elle fit courir la pointe de sa langue sur ses incisives avant de les planter à nouveau dans la peau fine de ses lèvres, incapable de prononcer le moindre mot. Dans son esprit pourtant, martelait au rythme saccadé des battements de son myocarde la même phrase en boucle. Et maintenant?
Bêtement, échaudée par leur passé commun, elle craignait déjà qu’il ne la rejette à nouveau qu’il ne regrette son geste impulsif et ne s’éloigne à pas vifs. Elle s’attendait presque à ce que Penelope apparaisse au milieu de la cuisine, sortie de nulle part, pour lui ravir une fois encore le coeur de Marcus, à supposer qu’elle l’ait possédé un jour, qu’il lui soit dévoué à nouveau. Pourtant, il était toujours là. Il continuait à l’enlacer et son regard semblait brûler du même feu qui crépitait dans la poitrine de l’américaine. “Marcus, je…” Souffla-t-elle, avant de sourire encore timidement. Malgré la peur sous-jacente, elle jubilait intérieurement de la tournure qu’avait prise cette conversation et contre tout attente, se surprenant elle-même, elle préféra balayer toutes les questions qui lui brûlaient les lèvres - Pourquoi? Vraiment? Tu es sûr?- pour venir à nouveau embrasser le beau brun, réclamer sa tendresse avec hardiesse, suspendue à son cou. Si elle voulait goûter au bonheur, il était temps qu’elle accepte d'y avoir droit, et qu’elle commence à le construire d’elle-même, sans attendre qu’on agisse pour elle. Ann voulait Marcus dans sa vie, autant qu’il voudrait bien l’être, et elle comptait bien le lui faire savoir sans détour. Elle avait fini de se cacher, fini de s’excuser d’exister, fini de céder sa place aux autres. Il était temps. |
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Marcus O'Brian MESSAGE : 2520 ICI DEPUIS : 12/01/2016 COMPTES : Léo, Asher, Charlize & Sara CRÉDITS : @soeurs d'armes
STATUT : divorcé de Penny, en couple avec Ann. Mais ce serait plus simple s'il n'aimait plus son ex-femme | Sujet: Re: Morning loving, afternoon adventure, intimate dinner, late night truth ~Marcus Mar 3 Oct 2023 - 16:01 | |
| Trigger warning : langage explicite, sexe
Ce baiser. C'était meilleur qu'un verre du meilleur des rhums. Mieux qu'un plongeon du haut d'une falaise. Mieux qu'un bolide lancé à 180 sur l'autoroute. C'était quinze années à se poser la question, balayée en cinq secondes. C'était l'explosion de couleurs, le flash de lumière après le néant. Pourtant, Marcus savait, il était scientifique, il savait que tout ça, ces quelques secondes, c'était une réaction chimique, c'était un shot d'endorphine, un concentré d'ocytocine et une décharge d'adrénaline. Oui, il le savait. Néanmoins, il fallait reconnaître que tous les baisers n'avaient pas la même saveur. Celui-ci avait le goût sucré du rhum et du porto mélangés. Celui de la nostalgie d'une époque, des regrets qu'on se force à ravaler, des questions sans réponse. Celui des années d'absence et de la maturité également. Ce baiser, c'était la revanche de deux amoureux qui s'étaient connus trop tôt et qui avaient toute une histoire à raconter. Comme une promesse d'avenir. Le tout en quelques secondes, trop rapides. Ann prolongeant leur éteinte et puis tout s'arrêta, ils manquaient d'air. Pourtant, ce fut elle qui lui manqua quand elle s'éloigna, pas loin, toujours si proche. Douce, mais pensive. Et si elle regrettait, si c'était allé trop vite, peut-être n'aurait-il pas dû. Elle avait probablement, elle aussi, des souvenirs qui revenaient. Seulement ceux de l'américaine n'avaient sûrement pas la même saveur que ceux de son ancien amant. Peut-être avaient-ils le goût du rejet, l'amertume de la solitude qui avaient pris sa place quand il en avait trouvé une autre. Elle était échaudée, oui, et son hésitation était toute naturelle. Seulement, elle se trompait, rien n’avait été impulsif dans ce geste, Marcus s’en était retenu, depuis qu’il avait passé la porte de cette maison, il avait largement pesé le pour et le contre. Cependant, dans le fond, il y aurait toujours une foule de raisons de ne pas se rapprocher d’elle et en même temps aucune de ne pas le faire. Ils étaient deux adultes, sans aucune attaches autres que celles du cœur, de la raison ou du passé qui les retenaient bêtement, qui les étouffait trop souvent. Marcus avait ses nombreuses peurs, totalement irrationnelles. Comme celle de l’abandon, elle avait bon dos, celle-là, quand on pensait à leur passif, parce que dans l’histoire, celui qui avait laissé couler le navire, c’était lui et pas elle. Alors arrivait le moment, celui où elle reprenait ses esprits, celui ou lui redevenait, à ses yeux, ce jeune homme qui l’avait laissé partir seule, dans le grand hall de l’aéroport. Il était suspendu à ses lèvres, quelle serait sa question ? Elle, ... ? Elle se ravisa, capturant ses lèvres à nouveau, le prenant d’abord au dépourvu, puis il se laissa emporter par cette vague de désir qui montait si rapidement en lui. Il avait envie de ses mains sur sa peau, de leurs corps qui s’unissent, de la sentir frémir. À cet instant précis, il s’en foutait de ses questions et de leurs doutes, il prenait ce qu’elle voulait bien lui offrir. Avec fougue et agilité, attrapa ses hanches et la hissa sur la table derrière eux, retroussa sa robe pour se frayer un chemin entre ses cuisses et descendit dans son cou pour l’y embrasser. Avant de s’arrêter. Il ferma les yeux et soupira, stoppa ses gestes pour juste rester caresser doucement l’épaule de la blonde. Ce n’était pas son genre, à Marcus, de se précipiter, de sauter sur une femme, malgré tout le désir qu’il pouvait ressentir. Ça lui était arrivé, évidemment, mais ce n’était pas ce qu’il souhaitait avec Ann. Et il savait qu’elle méritait mieux, beaucoup mieux. Il se mordit les lèvres, maîtrise ses gestes, fit taire son érection plus qu’évidente et releva son regard brillant qu’il planta dans celui de l’écrivaine. Je suis désolé. Il s’excusait d’avoir été brusque, peut-être qu’il s’excusait d’avoir attendu si longtemps pour lui montrer qu’elle pouvait être l’ultime objet de ses désirs. Il caressa son visage sans la quitter des yeux, passa une main dans ses cheveux puis retourna à ses lèvres, plus doucement, bien plus tendrement. Je ne pense pas que tu mérites ce genre de retrouvailles. Est-ce que ça te dit qu’on passe à table, qu’on déguste ce poulet en se bouffant des yeux ? Que tu me racontes ta vie, pourquoi tu as mis tant de temps à revenir ? On a tout notre temps. Il sourit alors qu’une mèche venait barrer son visage pour lui donner un air plus espiègle. Il voulait y croire, qu’ils avaient du temps, que tout ça n’était pas qu’un mirage. __________________________smile like you mean it Looking back at sunsets on the East side. We lost track of the time |
| | | Invité | Sujet: Re: Morning loving, afternoon adventure, intimate dinner, late night truth ~Marcus Mar 3 Oct 2023 - 22:46 | |
| Trigger Warning: langage explicite, sexe
Ann n’avait jamais été une élève très attentive lorsqu’il s’agissait d’étudier les matières scientifiques à l’école. Pourtant, à l’instar de Marcus, ce baiser et celui qui suivit lui rappelèrent les leçons de chimie qu’elle avait suivi d’une oreille distraite dans ses jeunes années: si les deux bons éléments étaient mis en contact, ils explosaient. C’était le cas de son coeur, qui semblait s’être fragmenté en millier de petits morceaux incandescents dans sa poitrine et mettaient le feu à chaque parcelle de sa peau que le bel Australien touchait de ses doigts avides. Le souffle court, le sang en ébullition dans ses veines, elle ferma les yeux lorsqu’il la souleva pour la déposer sur la table et venir se glisser contre elle. Resserrant les jambes autour de la taille de Marcus, elle pu sans mal constater son excitation et soupira de le sentir animé par un désir semblable à celui qui se manifestait de façon toutefois plus discrète entre ses cuisses. La tête rejetée en arrière pour offrir sa gorge à ses baisers, les doigts crispés sur ses épaules et sa nuque, elle rouvrit les yeux lorsqu’il s’arrêta dans son élan et une lueur effrayée passa dans son regard rivé sur le plafond tandis qu’il reprenait ses esprits dans le creu de son cou. Elle n’était pas certaine de savoir ce que signifiait la caresse apaisante qu’il exerçait sur son épaule. Cherchait-il à s’excuser? A gagner du temps avant de lui briser le coeur à nouveau? Allait-il finalement lui annoncer qu’il regrettait avant de prendre la poudre d’escampette? Prenant une inspiration profonde pour calmer son coeur encore affolé dans sa poitrine, sans qu’elle sache s’il s’agissait là, plus de la manifestation de son excitation, ou si cette dernière avait laissé la place à l’angoisse, elle releva les yeux vers lui lorsqu’il se détacha d’elle pour plonger son regard dans le sien. Perdue, elle resta interdite quelques secondes lorsqu’il s’excusa, ne sachant pas très bien pourquoi il implorait son pardon. Pourtant, quand sa main vint caresser son visage puis se perdre dans ses cheveux dorés sans qu’il n’esquisse le moindre geste pour s’éloigner d’elle, Ann s’autorisa à se détendre et à respirer à nouveau naturellement. Elle ne savait toujours pas ce qu’elle devait lui pardonner, mais s’il persistait à l’embrasser avec douceur comme il le faisait désormais, elle était prête à tirer un trait sur le moindre des péchés qu’il aurait à confesser. Laissant sa main droite glisser de l’épaule de Marcus jusqu’à sa mâchoire anguleuse recouverte d’une barbe épaisse et pourtant si bien entretenue, elle caressa sa joue du bout des doigts, répondant à ses baisers avec la même retenue, la même tendresse et maintint ses doigts sur son visage lorsqu’il reprit la parole. Là où l’angoisse avait sûrement pu se deviner sur ses traits quelques minutes auparavant, Ann affichait désormais un sourire, partagée entre le soulagement, et le rire nerveux qui couvait dans sa gorge. Il n’avait pas l’intention de prendre ses jambes à son cou. Au contraire, il voulait prendre son temps. Hochant la tête, un sourire espiègle figé sur ses lèvres mordues, elle avait les yeux brillants, de joie et de soulagement. “Non… Oui… Je veux dire…”. Elle eut un petit rire nerveux, à peine plus audible qu’un soupir. “Ca me va… On a tout notre temps…”, confirma-t-elle en détachant sa main du visage de Marcus pour venir tendrement replacer la mèche rebelle qui s’était glissée devant ses yeux sur le côté. Ce faisant, elle se pencha légèrement vers lui et déposa un baiser chaste sur ses lèvres avant de se laisser glisser au bas de la table où elle lissa sa robe du plat de la main. Elle avait les joues rosies, à la fois par le désir qu’il avait fait subitement monter en elle, et par le plaisir qu’il avait provoqué en proposant de remettre à plus tard ces fougueuses retrouvailles. Même si elle doutait d’être en mesure de le repousser s’il lui prenait à nouveau l’envie de la déshabiller au milieu de la cuisine, elle était malgré tout soulagée qu’il ne l’ait pas fait. Le fait de savoir qu’il la désirait avec la même passion qui l’animait elle-même lui suffisait et elle était touchée qu’il ait préféré passer du temps avec elle, à boire et à manger tout en refaisant le monde, plutôt que de consommer à grande hâte leurs retrouvailles. Ca n’était que partie remise, et Ann était certaine qu’ils ne perdaient rien pour attendre. Bien au contraire. Saisissant une bouteille de rouge sur la table derrière elle pour achever de se redonner une consistance, elle la glissa entre les mains de Marcus. “Je…-elle chassa discrètement le chat qui s’était installé dans sa gorge avant de poursuivre- Le tire bouchon est sur la table dans la véranda. Je te laisse nous servir? Je… Je serais là dans une minute avec le poulet.”. Elle avait besoin d’une minute, peut-être deux pour canaliser l’adolescente en elle qui menaçait à tout moment de sauter de joie au milieu de cette cuisine. |
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