Something greater something higher, Ain’t nothing gonna stop this fire

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En ce moment c’est un véritable bordel, que ce soit dans ma vie, à la coloc au boulot… Partout, merde par-dessus merde, il n’y a rien qui va et je sens que je commence à fléchir, à flancher et à retomber dans une sphère infernale de problème. Entre Orso et moi, il n’y en a pas un pour rattraper l’autre et comme Arielle est pas à la coloc depuis quelque temps, on a même plus de petite voix adulte, ou la voix de la raison pour nous ramener sur le droit chemin. Encore heureux que je tienne debout et que je sois encore capable d’aller bosser, combattant sans cesse cette envie de me foutre le pif dans cette petite poudre miraculeuse qui me donne une impression de superpuissance. D’ailleurs, aujourd’hui j’en ai besoin, je sais que j’en ai besoin pour paraître normal, être joyeux et avoir un peu l’impression de ne pas m’enfoncer davantage dans mes idées noires qui ne cessent de me tourmenter depuis que j’ai repris de la cocaïne ! D’ailleurs, j’arrive à la salle de sport avec un peu de retard parce que j’ai dû parcourir la ville entière pour trouver de quoi sniffer avant d’aller rejoindre la demoiselle ! Elle ne sait pas dans quel genre d’histoire elle s’embarque et d’un sens, je me dis que ce sera mieux pour elle si elle ne flash pas sur moi, j’ai rien du bon Jack. Notre conversation sur BBT s’est bien passé, mais derrière un écran je pourrais être Madonna si je le voulais, mais en réalité je ne suis que Detlev, un fils bâtard qui n’a pas droit au bonheur, sinon pourquoi on m’aurait enlever Agnes ? On devait vouloir me punir, j’aurais fini par lui brûler ses ailes d’anges ! Je me stationne loin de la porte d’entrée et m’enfile mon rail de coke. J’essuie mon nez ensuite, prenant le temps de bien ranger tout. Il ne reste qu'à ce que ça fasse effet et je serais pleins d’énergie et beaucoup trop heureux pour la cause !

Je prends mon sac de sport et file direct au vestiaire pour me changer avec mon short et un débardeur large, le torse nu sera pour le combat, si elle le mérite. Je sens un peu la drogue qui commence à se propager dans mon système et c’est avec un sourire sur les lèvres que je me dirige vers une fille qui est un peu à l’écart. Je crois la reconnaître sur les photos.

« Oh non ça va la sueur te vas à merveille ! » Dis-je en rigolant. De toute façon, je vais sûrement suer comme un porc dans quelques minutes moi aussi ! «Tu dis n’importe quoi, c’est toi qui aurait dû me prévenir que t’étais pas plus haute qu’un poulet ! Küken te vas bien finalement ! » Je tire la langue et je dois maintenant m’échauffer un peu aussi, histoire de bien me préparer. J’attrape une des cordes à sauter pour faire autrement mon rythme cardiaque, la drogue risque d’embarquer comme un boulet de canon après ça ! « Désolé en passant pour le retard, j’ai eu une course urgente à faire ! Tu as eu le temps de faire tout ton échauffement ? »

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Première fois que je la vois, première fois aussi que je fais ce genre de rencontre où l’on sera couvert de sueur sans avoir pratiqué de sport de chambre. Chose que je n’ai pas faite autrement que manuellement depuis presque un an déjà. La dernière fois ça a mal fini ! Je pense que ce genre de rencontre est parfait pour moi, j’ai pas à me prendre la tête et je fais ma séance de sport avec une jolie ptite nana !

« Il va falloir que tu cherches, j’peux pas te donner toutes les réponses comme ça ! L’accent me rend exotique ! » c’est pas grave si elle a du mal à suivre, c’est drôle de les faire chercher en plus elle ne le prononce même pas comme il faut !

On fait des échauffements chacun de notre côté, même quand elle me parle je continue de sauter à la corde, je trouve que c’est le meilleur moyen de préparer mon corps à l’entraînement plus physique. « Oh oui t’en fais pas ! Et c’est une bonne idée, pour les sit ups ! On peut faire ça après ma série ! » Saute sur un pied, sur l’autre, un pied après l’autre en alternance.

Je sens mon coeur qui commence à pomper et la chaleur de se faire sentir. L’échauffement commence bien et fait ce que ça a à faire ! « J’avais douze ans, ça va faire vingt ans bientôt que j’en fait. Comme j’étais un étudiant à problème, il a voulu me donner une façon d’expulser ma colère et il s’est avéré que j’étais plutôt pas mal. C’était un bon sport pour moi il faut croire. Et toi ça fait longtemps que tu pratiques ? » j’arrête une fois que j’ai fini ma séquence, je repose la corde et essui mon visage avec ma serviette. Je récupère le ballon de 10kg, on va y aller en douceur quand même !

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Je lui fais un sourire, je me moque un peu d’elle en l’appelant poussin dans ma langue maternelle. Je trouve ça drôle parce que souvent nos mots sont tellement différents et ils ont une sonorité dure, même pour les mots les plus doux. Puis je lève les yeux au ciel, cette jeune femme ne semble pas avoir froid aux yeux, d’ailleurs c’est quoi cette expression j’ai jamais ressenti le froid dans mon oeil… Bref je m’égare, elle pousse toujours un peu plus, cherchant dirait-on à m’impressionner un peu peut-être ? Bon… Elle réussit à attirer mon attention avec son physique avantageux et mon regard se perd un peu pendant qu’elle parle et que je l’écoute à moitié. “Attention, à trop lancer de fleurs tu vas finir par recevoir le pot en pleine gueule. ” Bon, la vue ne me déplaît pas, mais je suis pas pour aller le dire comme ça de but en blanc. Parce que j’essaye de me tenir et de pas avoir l’air d’un gros pervers. “Bon… Tu avais quand même de bonnes idées je ne peux pas dire le contraire.” Je lui fais un petit clin d’oeil.

“Je séchais les cours oui, mais je passais aussi mon temps à me battre. Le prof a pensé que c’était mieux de m’encadrer que de me laisser aller comme je faisais. Il voulait m’avoir à l’oeil j’imagine. ” Puis, il s’est avéré que j’ai aimé le sport et que j’avais un certain talent. Ça m’a permis de canaliser mon énergie à la bonne place, de me libérer aussi de cette colère qui l'habitait à l’époque et qui revient me hanter de plus en plus depuis quelques temps.

Je vais chercher la balle et je m’installe en face d’elle pour le prochain exercice. “Parfait ! ” Ça devrait être assez facile, j’ai quand même l’habitude avec Orso de faire des compétitions pas mal plus hardcore que ça. En plus, avec la coco dans le sang, j’ai l’énergie d’un titan. Je me couche donc pour faire les premiers sit up, remontant et en lui donnant la balle. J’essaye d’être doux avec elle quand même et ne pas lui imposer un rythme trop soutenu. Pas le genre de rythme que j’aurais avec mon coloc non plus. C’est moi ou il fait chaud ? Normalement c’est pas le genre de truc qui me fait suer comme un porc. Après la troisième série, je me redresse pour retirer mon débardeur et m’essuyer un peu le visage et prendre une gorgée d’eau. “On augmente un peu le rythme t’es ok avec ça ? Pas trop mal dans les bras ?” Non, mais faut la pousser un peu la p’tite !

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L’ambiance est plutôt bon enfant entre nous, c’est facile et je me sens bien, c’est normal avec qu’est-ce que j’ai ingurgité aussi de me sentir aussi bien, j’ai l’impression que je pourrais réussir n’importe quoi et que je suis invincible. J’arrive à rire avec elle et à faire même un peu le coq. Normalement, je ne suis pas aussi facile d’approche, ou j’essaye de l’être mais dans ma tête ça ne marche pas, il y a toujours cette partie de moi qui ne cesse de me répéter que je ne suis qu’un bâtard et que je ne mérite pas vraiment qu’on me parle. Me remettant en question sans cesse, mais la drogue permet de faire taire cette petite voix qui tente de m’enfoncer encore un peu plus à chaque fois. Il serait facile de tomber et de plonger encore plus dans cette noirceur qui m’habite un peu plus chaque jour.

Je parle, je parle, on ne m’arrête presque plus, bon sang, je parle jamais autant, en même temps quand on parle de boxe j’ai du mal à ne pas ouvrir ma gueule, c’est quand même un des trucs les plus positifs dans ma vie et il n’y a rien de trop secret dans la manière que j’ai commencé à en faire, je ne lui ai pas dit le pourquoi je me battais non plus à la base. C’est ce qu’il y a derrière l’histoire qui fait mal.

On commence à faire des séries de sit up en se passant le ballon lesté, après quelques séries je décide de me mettre plus à l’aise, j’ai chaud comme pas possible déjà et plus je m’active pire c’est. Je tente de ne pas laisser paraître le petit sourire naissant sur mes lèvres quand je vois son regard sur moi. C’est plaisant de le voir et de voir que je plais encore. “Je voulais pas t’en demander trop… ” Dis d’un ton un peu paternaliste alors que je reviens m’installer devant elle, allant un peu plus vite encore entre chaque redressement. On termine donc rapidement les deux dernières séries et on se prépare pour les choses sérieuses. J’enroule les bandages autour de mes mains pour les protéger. Mon regard prends quand même le temps de la détailler légèrement, son corps étant mis en évidence et cette petite sueur qui lui donne un effet humide… Je pense que j’en oublie de l’écouter et j’acquiesce, avant de comprendre ce qu’elle dit.

“Alors je vais devoir surveiller tes jambes en plus ? ” Sans aucune discrétion mon regard passe sur ses jambes musclées et fermes…”Laisse moi voir comment tu te débrouilles pour m’all… ta frappe…. Je veux voir ta force de frappe, je vais aller prendre les gants de pratique pour que tu tapes dans mes mains autant avec tes jambes qu’avec tes poings ! ” Ensuite on pourra inverser les rôles, ça nous fait un entraînement pour jeudi.

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Je la regarde interloquée, stoppant même le mouvement du bandage de mes mains pour lui jeter un coup d’œil, un petit sourire en coin. « C’est une invitation à te regarder ça ou j’me trompe ? » Comme si j’avais eu besoin de sa permission pour la mater, j’avais déjà une bonne idée de ce que son corps pouvait avoir l’air et la prochaine étape était pratiquement de la déshabiller. L’image est loin d’être désagréable. Je continue de sourire en secouant doucement la tête alors que je termine de bander mes mains.

J’ai failli laisser tomber qu’elle essayait de m’allumer, mais je crois que j’ai réussi à rattraper ma gaffe à temps. J’ai pu esquiver mon commentaire. Je n’ai pas vraiment le temps de réfléchir que je dois anticiper son mouvement pour éviter de me ramasser un coup en pleine gueule, que ce soit son pied ou son poing ! Elle frappe avec une force certaine et une bonne précision. Je réussi par contre à suivre le rythme, bloquant ses coups avec agilité.

Elle prend une pause après quelques minutes intensives.  « Tu es très flexible ! C’est à n’en pas douter. » Oh putain, je viens d’avoir une image et c’est assez agréable ! « En tout cas, pour de la fausse boxe tu frappe plutôt bien ! Tu veux qu’on échange les rôles pour que tu puisses rincer l’œil ? »

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La demoiselle en a dedans, c’est quelqu’un qui n’a pas froid aux yeux, elle semble mordre dans la vie à pleine dents, à prendre chaque opportunité qu’elle a pour vivre, vivre pleinement et ne pas regretter de ne pas avoir agi. “C’est un jeu dangereux que de me laisser le contrôle.” En vrai, je dis ça, mais depuis Agnes, je n’ai pas vraiment retoucher le corps d’une femme, je n’ai jamais vraiment laissé quelqu’un m’approcher ou compter pour moi. Je ne veux plus vraiment d’attache parce que ça fait mal et je sais que les plaisirs physiques peuvent rapprocher. C’est vrai par contre qu’elle est agréable à regarder, que son corps est bien fait, musclé, nerveux et la tenue l’avantage beaucoup. C’est sexy une femme qui fait du sport.

Je la fais pratiquer et ensuite je la taquine en insultant son sport, un sourire narquois au coin des lèvres. Sa réponse me fait rire doucement et me secoue la tête. “Le mien aussi, juste que je n’utilise pas mes jambes de la même façon, je te dirais bien de les toucher, mais ça pourrait avoir l’air d’une invitation. ” Roulant les yeux, nous changeons de positions pour qu’elle puisse bloquer les coups à son tour. Je frappe sans relâche, bien que je n’y mette pas toute ma force, je m’arrange surtout pour être précis dans chaque coups que je donne.

“Ça n’arrivera pas, je ne me bats pas contre les femmes. Mais jeudi, si l’invitation tient toujours tu pourras voir comment je me bats vraiment. ” Parce que entre les pratiques et les combats il y a tout un monde.