I remember thinking life would be an easy ride (judith)

Noa & Judith

Ça allait bientôt faire un an que j'étais arrivée à Bowen. Un an que ma vie avait été chamboulée du tout au tout, mais certainement pour le mieux. Ça avait été une décision facile à prendre sur le coup, elle m'avait semblé être la seule solution en fait pour que je continue à être heureuse. Ça avait été un peu plus difficile dans les mois à suivre et là, j'sentais que le poids de cette décision pesait un peu plus lourd. C'est pas que j'étais pas bien à Bowen, au contraire. J'y avais trouvé des amis, Ramsay aussi, deux jobs que j'aimais beaucoup. Sauf que ça ne remplaçait pas ce que j'avais perdu... Ma famille au Mexique. Je ne les avais pas revu depuis mon départ et c'est à peine si on avait échangé. Mes parents, ils m'en voulaient pas mal et ça leur prenait du temps pour digérer ma décision. Beaucoup trop de temps. Ça n'avait pas trop aidé le fait que je les prenne par surprise comme ça et que je ne leur donne pas de nouvelles au départ. C'est que j'avais une petite tendance à fuir le conflit et à fuir les complications et ça, c'en était pas mal. Sauf que là, avec Noël qui approchait, j'allais devoir prendre une décision : rester ici et continuer à vivre un peu dans le déni de la situation ou bien rentrer au Mexique pour les Fêtes et affronter la famille. J'savais pas quoi faire, cette deuxième option ne m'apparaissait pas du tout attrayante, mais ils me manquaient. Comme j'avais du mal à prendre des décisions par moi-même, y'a bien une personne qui me venait en tête afin de m'aider à éclaircir le tout : Judy. J'pris donc mon sac et allai directement à son boulot, à sa librairie pour l'embêter avec mon dilemme, la routine quoi. C'est juste que là, c'était un peu plus gros qu'à l'habitude. Je franchis la porte, heureuse de constater que la boutique était vide pour l'instant et que j'allais pouvoir lui demander conseil sans gêne. « Hey Judy!! » l'interpellai-je en entrant, ne l'ayant pas encore dans mon champ de vision. Je fis quelques pas pour aller m'accouder au comptoir de service, attendant qu'elle se montre. « J'te dérange pas trop? » lui demandai-je avec un grand sourire en la voyant apparaitre. Judith c'était d'abord et avant tout une amie, mais aussi un membre de la famille. On s'était découvert plein de points communs, dont nos origines mexicaines, puis en remontant un peu dans l'arbre généalogique on avait bien vu qu'on était relié. Ça remontait à un peu plus loin, mais le terme cousines était dorénavant bien utilisé entre nous. Elle était aussi un repère pour moi, un pied sur Terre.



@Judith Gonzalez