Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
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STATUT : Divorcée de Tommy, la perte de leur fille leur aura été fatale
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Sujet: Nothing to win and nothing left to lose (Tommy) Mar 7 Nov 2023 - 13:55
Dimanche pluvieux. Dimanche malheureux. Jo se rongeait les ongles de cette angoisse persistante qui la suivait derrière elle comme un prisonnier qui trainait son boulet. Tommy revenait, quelques heures, dans cette maison qui était la leur. Deux ans maintenant qu’elle vivait dans ce lieu bien trop grand pour cette âme solitaire, refusant de revoir les bons souvenirs. Parfois, elle revoyait les rires qui animaient ces lieux. Toutes les fois où Tommy faisait voler leur fille dans les airs, sous l’œil faussement inquiet de Joséphine. Cette maison, abris d’un foyer heureux devenait bien trop imposante pour l’ancienne femme qu’elle était, il était temps de tourner ce passé, aller de l’avant et éteindre cette morosité qui l’animait. Jo avait fait un état des lieux, de ce qu’elle jetait, de ce qu’elle gardait tout en oubliant consciemment la chambre de leur fille, dernier rempart du passé. Dans le reste de la maison, plus rien ne témoignait de cette vie paisible, Jo avait rendu les lieux impersonnels, avec quelques vases remplis de fleur. La dernière fois qu’il s’était vue ici, ils étaient froids, distants et cyniques, comme si leur complicité d’antan n’avait jamais existé. Stressée, elle reprenait une gorgée de son café, le quatrième tasse de sa journée, et il n’était que dix heures. Jo avait les traits tirés, une fatigue latente qui se voyait sur son visage. Elle savait pourtant se présenter, avec un sourire collé à son visage durant son travail. Une fois dans sa maison, c’était la vraie nature qui revenait, celle d’une femme triste, désabusée par cette vie qui avait été violente avec elle et sa famille. Enfin son ancienne famille. Un de ses anciens membres revenaient, Tommy. Il était de l’autre côté de la porte, comme un invité dans son ancienne demeure. Jo avalait cul sec son café, essuyant les coins de sa bouche avant d’ouvrir. Avec Tommy, elle ne se sentait pas dans l’obligation de sourire, il avait vu le pire d’elle. « Salut. » Son regard n’arrivait même pas à le regarder plus de trente secondes dans ses yeux, sentant cette distance qui n’avait jamais existé auparavant. « Entre. » Disait-elle, lui ouvrant la porte et l’invitant dans cette maison qui était la leur.
Sujet: Re: Nothing to win and nothing left to lose (Tommy) Mar 7 Nov 2023 - 23:54
Josephine & Tommy
Un sursaut. Encore un. Entre les nuits sans sommeil et les nuits pleines de démons, l’Australien ne semblait pas s’en sortir. Ces dernières semaines, c’étaient avérées éprouvantes. Une longue et douloureuse descente qui semblait interminable. Et comme si ça ne suffisait pas, il y avait eu ce message de Jo. Alors qu’il tentait au maximum d’anesthésier toutes émotions, l’ancien père de famille n’avait pu contenir la vague de souvenir associé à ce message. Il était celui qui avait quitté cette maison. Et pourtant, dans sa tête, ça restait la leur. Ces quelques murs qui abritaient encore des moments de joie. En-tout-cas, pour lui, c’est ce qui y était associé, mais il n’y avait pas vécu depuis longtemps. Il ne pouvait pas vraiment juger le choix de Joséphine. Si déjà dans son bateau, il était malheureux, il n’osait pas imaginer ce que c’était d’être constamment confronté au vide de cette demeure. Depuis qu’il était parti, il avait soigneusement évité de passer dans cette rue. Deux raisons pour cela, la première, l’évidente, c’est pour s'éviter un crève-cœur. La deuxième, c’était pour éviter de croiser Jo. Ils s’étaient revus tous les deux, ça avait été cordial, mais ce n’est pas pour autant qu’il se sentait à l’aise de la revoir. Après tout ça, ils semblaient être deux inconnus, deux âmes perdues, incapable de faire abstraction de leur douleur mutuelle. Pourtant, il était bien là, devant cette bâtisse. Après avoir ruminé toute la nuit, incapable de fermer l’œil, il s’était retrouvé à marcher comme un zombie dans la ville. Des pas instinctifs, guidés par les souvenirs d’antan. Il ne saurait dire combien de temps il était resté planté là, devant la porte, sans trouver le courage de toquer. À peine était-il arrivé devant la maison qu’une tristesse immense s’était emparée de lui. Chaque recoin du jardin apportant son lot de souvenirs. Des souvenirs heureux, mais au goût amer. Il avait bien réfléchi dix fois à faire demi-tour. À fuir tout ça. Il s’était pourtant ravisé, toquant finalement à la porte et résolu à faire un dernier effort. Une part de lui savait pertinemment qu’il aurait regretté de ne pas venir. Il leur devait bien ça, à Amélia, mais aussi à Jo. Ça aurait été plus simple de la laisser gérer seule, mais ça n’aurait pas été juste. “Salut…” Souffla-t-il lorsqu’elle ouvrit la porte. Un mince sourire crispé se tirait sur son visage fatigué. Les circonstances qui les réunissaient aujourd’hui n’avaient rien de joyeuse. La seule chose qu’il espérait, c’est de ne pas faire de vague. La dernière fois qu’il avait mis les pieds dans cette maison, c’est une énième engueulade qui s’était déroulée. De l’eau avait passé sous les ponts depuis, mais ce souvenir étant encore ancré en lui, comme marqué au fer rouge. Son corps lent le porta tout de même à l’intérieur, non sans difficulté. Il restait silencieux, incapable de regarder autour de lui le temps qu’elle ferme la porte derrière eux. Les mots ne venaient pas, l’envie non plus, seule une sensation oppressante lui compressait le torse. “Tu… T’as déjà trouvé quelqu’un pour la maison ?” Tenta-t-il finalement, plus pour briser le silence qu’autre chose. Il avait le recul nécessaire pour comprendre à quel point ça devait être dur pour elle aussi. Il trouva ensuite le courage de lever la tête et de regarder autour de lui. Si l'extérieur était déjà dur à encaisser, l'intérieur était bien pire. “T’aurais pas quelque chose à boire par hasard ?” Il en était à un point, Tommy, où il ne se souciait même plus qu’on le juge sur sa consommation. De toute façon, dimanche matin, ou pas, la situation devait bien légitimer son envie d’un remontant.
Joséphine Gibson
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Sujet: Re: Nothing to win and nothing left to lose (Tommy) Mer 8 Nov 2023 - 21:25
Trois ans maintenant que cette maison avait perdu toute joie et toute vie. Il ne restait presque plus aucun élément témoin de cette vie passée. Jo restait présente, attachée comme une moule à son rocher, mais qui perdait au fur et à mesure de sa fraicheur. Au fil des mois, cette envie de vendre la maison se faisait de plus en plus forte, peut-être le moyen de tourner définitivement la page sur une partie de sa vie. Pendant un moment, elle avait été dans le déni, attendant avec désespoir le retour de sa vie, où Tommy et elle riaient de bon cœur, regardant un film sur le canapé alors que leur fille dormait paisiblement à l’étage. Une fois qu’elle comprit que sa fille ne reviendrait pas, elle gardait au fond d’elle l’espoir qu’ils arrivent à surmonter tout ça. Ils avaient toujours été le couple fort, piquant et explosif, acceptant tous les défis et premier supporter l’un et de l’autre. Mais les mois passaient et leur relation ne faisait qu’empirer, créant un gouffre toujours plus profond à chaque dispute. Le divorce était acté depuis maintenant deux ans, il était temps qu’elle tourne cette page. Jo, elle n’invitait plus personne et si elle continuait à vivre dedans, cette maison finirait par être hantée. Avec Tommy, il n’y avait plus d’espoir, les disputes avaient enraciné la chute. Bowen était une petite ville, et même si elle ne voulait plus rien savoir sur son ex-mari, on lui rapportait. S’éviter devenait trop compliqué, après tout cette ville n’était pas assez grande pour que chacun puisse errer sans croiser l’autre. Si elle voulait tourner cette page, elle ne voulait pas mettre Tommy sur le côté. Après tout, c’était également sa maison, même s’il l’avait déserté. Il restait des choses à lui et des souvenirs à jeter ou garder – il décidera tout seul de ce qu’il voudrait en faire. Quand elle ouvrit la porte, elle le redécouvrit. A l’image d’elle, on voyait bien que la vie avait été violente. Son regard si pétillant et cette rougeur à ses joues avaient laissé place à un vide et un froideur qu’elle portait également. Même son faux sourire ne suffisait pas, en tout cas pas face à elle. Il eut un silence, comme deux inconnus qui venaient à peine de se rencontrer. Qu’est-ce qu’on pouvait dire à son ex-mari, qui ne fasse pas trop officiel, mais pas trop proche ? Ils ne savaient plus se parler, ni se regarder, le mur entre eux était très haut. Jo n’était clairement pas assez sportive pour essayer de l’escalader, il y avait bien trop peu de prises pour réussir. C’était lui qui trouvait les premiers mots, un sujet simple, l’objet même de sa présence ici. « Non … je suis en lien avec une agence. » Il y avait beaucoup d’administratif, et Jo elle n’arrangeait pas son emploi du temps. Elle voulait la vendre, mais reculait l’échéance un peu plus chaque jour, prétextant une réunion urgente. Jo récupérait son café, alors que Tommy lui demandait à boire. « J’ai du café si tu veux. » Elle savait ce qu’il voulait. On lui avait raconté les excès de son ex mari dans le bar de son cousin. Si lui oubliait avec l’alcool, Jo c’était avec les médicaments qui traînaient sur sa table de chevet. Des boîtes il y en avait, réussissant à s’en faire procurer. Elle changeait de médecin quand il lui disait qu’il fallait qu’elle arrête. C’était pour cette raison qu’elle changeait aussi de médicaments, essayant de trouver des remèdes dans ceux vendus sans ordonnance.
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Sujet: Re: Nothing to win and nothing left to lose (Tommy) Dim 12 Nov 2023 - 23:56
Josephine & Tommy
Pénétrer dans ces lieux, ce n’était pas évident pour Tommy. À vrai dire, il ne pensait plus remettre les pieds dans cette maison un jour. Pas depuis que leur divorce avait été finalisé. Cette maison, elle faisait partie d’un souvenir trop douloureux à encaisser, même plusieurs années après. À vrai dire, il n’était même pas certain que la douleur parte un jour. Que ce soit dans un an ou dans vingt ans, il n’imaginait pas un jour sans lequel le manque ne se fasse sentir, sans qu’il ne pense pas à ce que leur bébé aurait pu devenir, sans qu’il ne pense à ce temps qu’on lui avait arraché et à tous les souvenirs qu’elle n’avait pas eu le temps de se créer pour elle même. Ces murs représentaient tout ça pour lui, mais aussi les disputes constantes avec Jo. C’était comme s’il n’arrivait plus à se focaliser sur les bons moments. Il n’était capable que de se concentrer sur ce qu’ils avaient perdu : leur enfant, le fruit de leur amour, mais aussi leur relation. Même les regards semblaient encore difficiles. Les paroles l’étaient d’autant plus, comme s’ils étaient à présent incapables de communiquer efficacement. Les mots tardaient à venir, restaient en surface et n’aidaient pas vraiment leur cas. “Ah ok, c’est pas fait encore alors.” Dit-il sans vraiment prêter attention à ses mots. Cette conversation de surface, au fond, c’était surtout pour ne pas laisser de blanc s’installer trop longtemps. “Tu vas aller où quand tu l’auras vendu ?” Demanda-t-il, cette fois, un peu plus curieux. Une question qui pouvait paraître anodine. La suite logique d’une conversation à propos d’une vente. Pourtant Tommy, ce qu’il voulait vraiment savoir, c’est si elle comptait déménager de Bowen et faire ce qu’il n’avait jamais eu le courage de faire, c'est-à-dire fuir tous ces souvenirs beaucoup trop présents autour d’eux. Ça lui ferait quelque chose si elle venait à lui annoncer son départ. Malgré tout ce qui s’était passé entre eux, malgré les disputes et la distance actuelle, une part de lui se sentait rassuré de la savoir dans la même ville que lui. Jo, c’est la seule personne qui comprendra à jamais sa douleur, la seule avec qui il se sentirait vraiment légitime de parler de tout ça s’il en ressentait l’envie un jour. C’est aussi pour ça qu’il ne se sentait pas gêné d’évoquer une boisson. Un rictus brisa son visage fermé alors qu’elle proposait un café en réponse. “Fait pas comme si t’avais pas compris Jo.” Dit-il en se retournant vers elle, bien sérieux. “J’vais avoir besoin d’un peu plus qu’un café et tu le sais bien.” Ajouta-t-il. Aucune animosité dans sa voix, malgré ses mots. C’était plus une façon de l’implorer qu’autre chose. Il ne se sentait aucunement capable de faire face à la douleur qui lui comprimait le torse sans une goutte d’alcool. Après quelques secondes à la regarder, il finissait tout de même par soupirer, comme résigner à son sort. “J’ai pas plus envie d’être ici que toi, tu dois avoir envie de m’avoir là.” Murmura-t-il en tournant la tête vers divers endroits de la maison. Son corps s’agitait seul, sentant son cœur battre à la chamade. Aucun centimètre de son être ne se sentait à l’aise. Il se sentait sur le fil du rasoir, Tommy, capable de craquer à n’importe quel moment. “Si tu n'as pas envie de me servir un verre, je comprends, mais finissons en assez vite du coup… S’il te plaît.” Conclut-il, toujours incertain sur le fait qu’elle l’aide à s’apaiser à coup d’alcool. Chaque minute de plus qu’il passait dans cette maison semblait jouer sur sa forme physique. Comme sa kryptonite, l’aura du lieu le rendait bien nerveux.
Joséphine Gibson
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Sujet: Re: Nothing to win and nothing left to lose (Tommy) Mer 15 Nov 2023 - 19:34
Tommy dans ces lieux. C’était presque illusoire qu’ils se retrouvent tous les deux, dans cette maison qu’ils avaient choisis ensemble, qu’ils avaient acheté avec plein d’envie et de perspective d’avenir. Aujourd’hui, elle était froide et n’était que l’illustration d’une vie passée. Les bons souvenirs se faisaient de plus en plus rare. Joséphine avait même déménagé de chambre, ne supportant plus dormir dans le lit qui avait été témoin de leur amour si pur et tendre. Elle avait dû mal à vendre, comme si elle se sentait prisonnière de ces lieux, pourtant il le faudrait un jour. Les perspectives d’avenir ne se jouaient plus ici, ni à Bowen pour elle. Peut-être était-il temps de laisser cette vie derrière elle. « Je ne chercherais pas à connaître les acheteurs, je laisse l’agence gérer. » Jo avait assez d’épargne pour aller vivre en ailleurs sans compter sur la vente de la maison. Leur conversation était si banale, ça ne leur ressemblait pas. Jo dansait sur un fin fil, se rendant compte de la nécessité de la présence de son ex mari ici. Il avait le droit de récupérer des affaires, de voir cet endroit une dernière fois. En même temps, même s’ils en s’évitaient plus, il y avait des rancœurs et une colère au fond d’elle. Sa peine se traduisait par cette colère froide dont Tommy avait été la première victime. C’était l’échec de leur couple, l’amour n’avait pas suffit pour surmonter cette épreuve. « J’en sais rien, je vais peut-être voir pour des postes aux ministères. » Elle émettait l’hypothèse de quitter Bowen. Souvent elle se disait qu’elle serait plus heureuse loin d’ici et en même temps, elle était attachée à cette ville, à sa ville. « Plus rien ne me retient ici. » Tout la retenait ici. Tommy d’abord, sa famille à elle, son ancienne famille celle de Tommy, ses amis. Quand on lui parlait de Tommy, elle s’enfermait sur elle, mais en même temps, elle prenait de ses nouvelles indirectement. Il comptait, il avait toujours compté. Il voulait boire, et sûrement pas du café. Mais elle le savait, sauf que Jo lui en voulait à Tommy d’être partit, de l’avoir laissé seule dans cette maison. Depuis le départ d’Amélia, elle rejetait la faute sur lui, comme l’enterrement, cette non communication, ignorant ce que lui avait vécu pendant qu’elle était dans le coma. Elle leur en voulait de n’avoir pas su gérer ça correctement, d’avoir brisé leur couple parce que c’était toute la joie qui avait disparu. « Oui j’le sais, mais même ça tu n’es pas capable de le faire sobrement. » Oui, ils ne s’évitaient plus, mais les remarques fusaient cyniques fusaient toujours. Elle n’avait rien à lui reprocher quand on voyait sa table de chevet remplis de boîte de médicament. Ils étaient amochés, mais incapable de s’aider mutuellement. De toute façon, la réserve d’alcool n’avait pas bougé de place, Tommy pouvait se servir. Jo riait jaune à sa remarque. « Je ne savais pas à quel point c’était si dur pour toi d’être dans une même pièce que moi. » C’était peut-être pas elle, mais la pièce le problème. Le divorce avait été très rapide, ils n’avaient jamais parlé de leurs affaires, de leur biens. Tommy avait tout laissé. Jo levait les yeux au ciel. « T’as raison, finissons rapidement plus de quinze ans de relation. » Ils se connaissaient depuis longtemps. « L’alcool est dans le placard dans le salon comme avant, tu peux même tout prendre. » Joséphine lui sortait même un verre, alors qu’elle remplissait une nouvelle tasse de café. « Tu veux quoi d’autres ? Sers toi, après tout c’est autant à toi qu’à moi. » Joséphine ne savait même pas ce qu’elle voudrait garder de leur souvenir commun.
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Sujet: Re: Nothing to win and nothing left to lose (Tommy) Lun 4 Déc 2023 - 1:23
Josephine & Tommy
C’était prévisible que ce jour arriverait. Le jour où Joséphine ne se sentirait plus de vivre dans cet espace qui regorgeait de souvenirs. Il n’en avait pas été capable Tommy, il avait même du mal à être présent dans cette demeure, seulement pour quelques minutes. Il comprenait donc son choix. Il comprenait aussi ce besoin de se délester de la charge que représentait la vente. À quoi bon s’infliger ça après tout ce qu’ils avaient vécu respectivement ? Il se montrait tout de même curieux quant aux perspectives de son ex. Un simple hochement de tête en guise de réponse, il admirait un peu, au fond de lui, cette capacité à se voir vivre ailleurs. S’il n’avait pas eu toute sa vie ici, s’il n’avait pas eu sa famille, il serait sûrement parti lui aussi. C’était assez paradoxal au final. Bowen, représentait à la fois sa maison et sa prison. C’est comme s’il n’était pas capable d’aller mieux en restant là, mais il se sentait incapable d’aller vivre ailleurs. Alors il plongeait, toujours un peu plus, dans la seule solution qu’il avait trouvée pour atténuer la douleur : l’alcool. Là, il en était arrivé à un point où il ne cherchait même plus à le cacher. À quoi bon ? Quoi qu’il dise ou quoi qu’il fasse, il s’attendait à recevoir des remarques de la part de Jo et ce ne fut pas long à arriver. Il leva simplement les yeux au ciel, soupirant longuement, signe de son agacement. Pourtant, il ne la corrigeait pas. Il savait au fond de lui que cette remarque était justifiée. Jo ne lui disait rien qu’il ne savait pas déjà, et même s’il se serait bien passée de reproche, il ne pouvait pas aller contre. Pas pour la première remarque en tout cas, mais pour la suivante, il se sentit un peu plus piqué. “Ce n'est pas ça le problème et tu le sais très bien.” Même s’ils avaient du mal à communiquer depuis la perte d’Amélia, ce n’est pas la présence de Jo ou la sienne qui posait problème, mais bien le lieu et les souvenirs associés. La douleur dans sa poitrine s’accentuait à chaque minute qui s’écoulait, comme oppressé par les murs qui les entouraient. “Si tu m’as demandé de venir ici pour qu’on s’engueule, c’est effectivement mieux qu’on en finisse vite.” Statua-t-il calmement. Il était tout autant à blâmer pour l’ambiance qui régnait entre eux, mais accuser Jo d’en être responsable, c'était sa seule solution sur l’instant. C’est un soupir de soulagement qui passa ses lèvres alors qu’elle lui indiquait où se trouvait son petit liquide magique. Un remontant, c’est bien tout ce dont il avait envie. Il acquiesça doucement avant de se rendre au salon pour attraper une bouteille. Il prenait bien soin de ne regarder qu’en direction de son but, effrayé à l’idée de poser son regard sur un détail qui aurait raison de lui. “J'sais pas trop ce que je veux.” Dit-il en revenant face à Joséphine. “Je pensais qu’en arrivant ici, ce serait plus clair dans ma tête, mais…” Mais non, rien n’était clair. Voilà des années que rien n’était plus clair. Il avait bien l’impression que rien ne le serait plus jamais, d’ailleurs. L’Australien apporta son verre jusqu’à ses lèvres pour se donner une dose de courage. Une dose ingurgitée cul-sec, comme pour prendre le maximum d’aide qu’il pouvait. “Tu sembles meilleure que moi pour tout mettre derrière toi. C’est peut-être mieux que tu prennes ce que tu veux et ce que tu auras laissé, je demanderais à ma sœur de venir les récupérer.” Ça lui semblait être la meilleure solution. Il n’était pas franchement au courant de la relation entre Ella et Jo, mais elle avait toujours été entre eux, ça lui paraissait être la meilleure personne pour ça. Il avait parfaitement confiance en sa sœur pour que tout se passe le plus doucement possible. “J’veux pas tout mettre sur tes épaules, c’est juste que… J’ai déjà du mal à tenir quand je vois une photo d’elle… Je…” Incapable de prononcer le prénom de sa fille à voix haute, l’Australien ne savait même pas pourquoi il s’embêtait à se justifier. Jo allait probablement mal interpréter ses paroles et l'asséner d’une nouvelle remarque bien cynique. Pourtant, pour la première fois, depuis longtemps, il osait être honnête sur son ressenti et ses difficultés.
Joséphine Gibson
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Sujet: Re: Nothing to win and nothing left to lose (Tommy) Mar 2 Jan 2024 - 18:54
Ils se détruisaient à petit feu. Chacun avait choisi son poison, l’un était plus visible que l’autre. Joséphine se plongeait dans le travail, perdant son humanité, remplissant des papiers sans prendre en considération les demandes de certains habitants, mais on ne lui refusait rien. Après tout, elle avait perdu un enfant. C’était comme si les personnes ne voyaient plus la femme qu’elle était, mais juste une mère à qui on avait arraché une partie d’elle. Le soir, elle préférait sombrer dans un sommeil pas réparateur afin de ne pas penser à Amélia, de ne pas penser à Tommy, de ne pas penser à sa vie passée. Tommy, lui il s’était tourné vers l’alcool, se poison visible mais justifier parce que lui aussi il avait tout perdu. Au lieu de se reconstruire ensemble, ils avaient décidé de se détruire seul. Dans cette maison, remplie de beaux souvenirs, ils étaient toujours incapable de se regarder, de se parler avec la tendresse qu’ils avaient connu. Tout était un sujet de reproches, et Jo se sentait une nouvelle fois rejeter par son ex-mari, incapable de supporter sa présence dans la liqueur magique. Non, elle ne le servirait pas, ce n’était plus son rôle de veiller sur lui. A la signature des papiers du divorce, Jo avait enterrer cette famille, cette histoire qui n’était qu’un souvenir lointain. Partir de Bowen était peut-être la meilleure solution, aller dans un endroit où personne ne la connaissait, elle redeviendrait Jo. Il n’y aurait pas de risques pour elle se croiser son ancienne belle-famille à chaque coin de rue, pas de risques de croiser Tommy. Aujourd’hui, il n’y avait plus grand-chose à réparer, Jo en voulait à terre entière, mais particulièrement à Tommy. « Non je ne sais rien, t’es parti. » Concluait-elle, encore une fois sur des reproches. Il était partit, la laissant seule dans cette demeure. Il fallait en finir vite, Jo sentait la tristesse l’inonder, elle commençait au fond de ses entrailles, sentant tout ses organes se tordre sous la douleur. « Non, je t’ai demandé de venir pour qu’on puisse enfin mettre à notre histoire. » Le divorce n’avait pas suffit, il y avait encore cette maison. Tommy parcourait les quelques mètres qui le séparait de la réserver d’alcool. Elle l’observait avec douleur, ne reconnaissant pas l’homme qui avait partagé sa vie. Il buvait. Cul-sec. La douleur s’apaisait peut-être pour lui à cet instant. Elle était qui pour juger ? Finalement, il avait eu le courage de s’enfuir lui, de trouver un moyen de ne plus penser. Il se rapprochait d’elle, elle fuyait son regard. Elle soupirait. Elle non plus ne savait pas ce qu’elle voulait. C’était peut-être plus simple de tout laisser là, repartir à zéro. Elle buvait son café, sentant le liquide brûler son œsophage. « Rien n’est clair. » Disait-elle en finissant sa phrase. Ils n’avançaient pas, peut-être qu’elle pouvait juste prendre ses affaires, lui prendre ses affaires et donner le reste. La chambre d’Amélia, elle était incapable d’y aller, préférant laisser une autre personne se charger de ses affaires. Cette maison ne ressemblait plus à ce qu’ils avaient connu, les photos avaient disparu, quelques meubles avaient changé de place. La remarque de Tommy la fit relever la tête, fronçant les sourcils, elle sentait la colère monter en elle. « Mais oui bien sûr Tommy, c’est tellement plus logique de laisser les gens faire tout à ta place. » Elle s’éloignait de lui, avant de vraiment s’emporter surtout qu’elle sentait les larmes monter à ses yeux. « Je ne suis pas meilleure que toi, je n’ai juste pas le choix ! » Il fallait bien que quelqu’un s’occupe de ce lieu, réfléchisse quoi faire de la maison et se pose les questions sur leur meuble. Surtout que Jo ne parlait plus à Ella. Tommy devait bien le savoir puisque le frère et la sœur étaient proches. Il avait mal Tommy, elle le ressentait dans sa voix. Elle était dos à lui, il ne pouvait pas voir les quelques larmes qui coulaient. Elle se détestait de pleurer, mais elle en contrôlait rien. « Tu ferais mieux de partir … Je n’ai pas envie d’en parler. » Disait-elle avec une voix trahissant ses émotions. Ce n’était pas une bonne idée finalement, il n’y avait plus rien à sauver, même pas cette maison.
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Sujet: Re: Nothing to win and nothing left to lose (Tommy) Lun 8 Jan 2024 - 17:05
Josephine & Tommy
Il pensait sincèrement en venant là qu’ils allaient être capables d’agir en adulte tous les deux. Une certaine naïveté amplifiée par la distance qu’ils avaient mis entre eux ces dernières années. Pourtant, à peine était-il entré dans cette maison que les vieilles habitudes revenaient au galop. Les reproches, les non-dits, les regards, l’ambiance hostile, rien ne semblait effacer tout ce négatif. Ils pouvaient bien échanger des banalités au début, si c’est pour se tirer la bourre quelques minutes après, à quoi bon se donner la peine ? Il essayait au mieux Tommy, du moins, il en avait l’impression... Venir dans ce lieu, ça n’avait rien de facile. Le quitter n’avait pas été plus simple. Rien dans toute cette histoire n’était simple. Ce n’est donc pas étonnant qu’ils soient tous les deux sur la défensive et qu’elle interprète mal ses paroles. Il soupirait encore une fois, las de ces reproches sans fin. “Il fallait bien qu’un de nous deux parte.” Conclut-il à son tour, bien fermé. Dans un meilleur monde, ils se seraient soutenus au lieu de se déchirer et il serait resté, mais ce n’était pas le cas. Peut-être bien qu’il a baissé les bras de façon plus visible, parce qu’il a pris ses affaires pour s’en aller. La vérité, c’est qu’ils avaient baissé les bras tous les deux depuis bien longtemps avant ça. Les mots de Joséphine reflétaient bien tout ça et il se les prenait de plein fouet. “Faisons ça alors, si t’as décidé qu’il était temps…” Bougonna-t-il en se rendant jusqu’à la réserve d’alcool. Il n’allait pas commencer à objecter. Pas maintenant. Pas quand ça ne le concerne plus vraiment. Le divorce, ce n’était qu’un bout de papier pour lui. Peut-être qu’il signait officiellement la fin de leur histoire d’amour, mais ça ne pouvait pas effacer tout ce qu’ils avaient vécu. Bien au contraire, le divorce et ce genre de moment qu’ils étaient en train de vivre, ça creusait un peu plus le trou béant en lui. C’était signe d’une perte lourde, d’une tristesse immense, mais aussi d’un échec cuisant. Alors il avait besoin de combler tout ça et une seule solution : l’alcool. Si ça atténuait parfois la douleur, ça ne l’aidait aucunement pour réfléchir. Perdu, comme d’habitude, il n’était plus que l’ombre de lui-même, incapable de prendre la moindre décision. Ces mots là-dessus déclenchèrent une nouvelle colère chez son ex femme et au lieu de chercher à la comprendre, il se braquait lui aussi, levant les yeux au ciel une nouvelle fois. “Parce que j’ai beaucoup de choix de mon côté ?” Demanda-t-il ironiquement, au risque de l’énerver encore plus. “C’est quand même pas de ma faute si j’étais plus capable de rester là parce que j’suis pas foutu de repenser à notre fille sans m'effondrer complètement. T’avais qu’à le faire toi aussi, si c’est pareil, pas besoin de me le remettre sur le dos.“ Ajouta-t-il froidement. Dans un nouveau soupir, il se resservit un verre, sentant à son tour monter l’énervement. Son regard tournait machinalement vers les murs de la pièce, Joséphine lui tournant le dos, il ne pouvait s’empêcher de laisser son regard filer. La dernière remarque de son ex femme provoqua une nouvelle vague agacement chez lui au point d’assombrir complètement son regard. “C’est toi qui as voulu qu’on fasse ça, je te rappelle. Assume maintenant.” Il n’avait pas l’intention de se prendre la tête avec elle en venant là, pourtant, c’est ce qui était en train d’arriver. Le train était déjà en route et il n’allait pas être celui qui tirerait sur les freins. “T’as toujours plein de reproches à me faire, dis les franchement, une bonne fois pour toutes… Parce que ce n'est pas de savoir qui va garder un putain de meuble qui va te donner la clôture que tu cherches.” Elle avait envie d’en finir, autant lui donner ce qu’elle cherchait vraiment dans cette histoire. Voilà plusieurs semaines qu’il était déjà au plus bas, Tommy, il ne pensait pas pouvoir tomber plus alors autant y aller à fond.
Joséphine Gibson
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Sujet: Re: Nothing to win and nothing left to lose (Tommy) Mer 17 Jan 2024 - 19:12
En un instant, sa vie lui avait été volée à Joséphine. Ces années de bonheur évaporées en une soirée. Voilà ce qu’elle se répétait depuis des années, égoïstement. Sa famille c’était son monde, il n’y avait pas eu d’amour plus réel que celui qu’elle avait vécu avec Tommy. Les rires qui avaient animés cette maison avaient été joyeux. Dans chaque coin, Jo pouvait revoir un souvenir, qui la hantait à présent. Puis Tommy. Au fond d’elle, l’amour existait toujours, mais il était obstrué par la rancœur, la peine, la solitude, la perte et elle remettait toute la faute sur lui. Jo se souvenait très bien de son réveil, d’avoir senti ce vide à l’intérieur, alors que Tommy était près d’elle, les yeux vides. A présent, il ne restait qu’entre eux cette rancœur, ce manque de communication et de compréhension de l’autre. Pourtant, il n’y avait personne d’autres sur terre qui pouvait mieux comprendre l’autre. C’était leur fille qu’ils avaient perdu, personne d’autres ne pouvaient vivre ce manque à chaque instant. Des couples auraient bravé les difficultés ensemble. Tommy et Jo, ils étaient encore au fond du trou, mais ils avaient choisi de réparer leur vie meurtri loin de l’autre. Elle n’arrivait pas à être tendre, et à l’écoute, comprenant ses mots à l’envers. Ça la tendait, ça la frustrait, ça la blessait, ça la mettait en colère. Elle aurait aimé qu’il la prenne dans ses bras, qu’ils pleurent ensemble, mais à la place ils se déchiraient toujours un peu plus, comme s’ils n’avaient pas assez souffert. « Quel courage ! » Disait-elle ironiquement. Tommy, grand visionnaire qui pensait que partir était la meilleure des solutions. Finalement, peut-être qu’ils ne pouvaient pas être malheureux à côté de la personne avec qu’ils avaient passé les moments de pur bonheur. Jo était restée, mais à présent c’était terminé. Cette maison restait le dernier faisceau dans leur vie commune. Le mariage n’existait plus, leur enfant non plus, l’amour sûrement plus. Il ne restait que cette bâtisse qui devait également disparaitre. Alors il qu’il se servait de l’alcool, Jo haussait les épaules. « Oui il est temps que chacun fasse sa vie de son côté. » Cette phrase semblait fausse, parce qu’ils avaient passé une bonne partie de leur vie ensemble. Ils se connaissaient depuis tant d’année à présent. Aujourd’hui, ils ressemblaient à deux inconnus. Avec son verre d’alcool, il n’était plus cet homme qui s’occupait de son foyer avec tendresse et calme, il détonnait dans l’ambiance que cet endroit avait connu. Jo avec ses cernes, elle était loin de ce qu’elle était quand elle rayonnait, avec un sourire au lèvre. Peu importe ce qu’il disait, Jo trouvait un moyen de le prendre mal. « POUR ALLER OU ? C’est ma maison, notre maison ! » Elle s’énervait également, incapable de garder son calme face à cette remarque. Elle aussi, elle aurait aimé fuir, elle aussi n’arrivait pas à rester trop longtemps à cet endroit parce que tout lui rappelait sa fille. Jo vivait plus au travail qu’ici, s’endormant parfois sur le canapé de son bureau. Parfois, elle ne rentrait que pour prendre une douche et se changer. Elle reprochait à Tommy d’être partit, mais elle faisait pareil sans que cela ne se voit. Cette conversation lui fit remontrer les pires émotions, préférant lui tourner le dos pour ne pas qu’il la voit pleurer. Mais il était comme elle, agacer de se prendre toutes ses reproches. Il voulait la confrontation, et Jo sentait la rage bouillir en elle, mais également une grande tristesse. Les yeux rougies par les larmes, elle se retourna vers lui, enlevant l’espace entre eux. Ils n’avaient pas été aussi proche depuis un moment. « Je t’en veux que tu sois partit, que je n’ai pas pu aller à l’enterrement, que tu ne m’as pas laissé partir avec elle, que ta famille ne comprend rien, que je sois seule dans cette putain de maison. » Il y avait encore plein de choses à dire, plein de ressentit, mais Jo n’en avait plus la force. Ses yeux sombres regardaient ceux de son ex mari. « Je t’en veux que tu te détruises la santé avec cette merde. » Concluait-elle en regardant le verre d’alcool dans ses mains.
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Sujet: Re: Nothing to win and nothing left to lose (Tommy) Mer 17 Jan 2024 - 21:14
Josephine & Tommy
Tous les deux restaient bloqués dans leurs positions. Il y a bien longtemps maintenant que c’est ainsi. Aucune vraie possibilité de dialogue et de communication, aucune remise en question, aucun essai pour se mettre à la place de l’autre. Jo lui reprochait un truc, il lui reprochait le contraire. Une petite danse initiée il y a des années maintenant, mais qui semblait toujours d’actualité pour elle. Le sarcasme de son ex, Tommy avait de plus en plus de mal à le supporter, le prenant sûrement trop personnellement. Comment ne pas le prendre personnellement ? Il n’était pas mieux loti qu’elle mentalement. Il n’était pas assez fort pour prendre sur lui et pour comprendre qu’elle avait besoin d’extérioriser sa colère. Alors c’était sûrement mieux qu’ils fassent leur vie chacun de leur côté. Du moins, ça semblait être la seule façon de se libérer l’un et l’autre. Une chose bien plus facile à dire qu’à faire. Joséphine pouvait bien vendre la maison et tout ce qu’il y a à l’intérieur, ça n’allait pas effacer toute leur histoire ni tous leurs souvenirs. Cette blessure commune qu’ils ressentaient, elle n’allait pas disparaître avec les murs de ce qui fut un jour leur cocon. Cette blessure, elle allait les suivre jusqu’à la fin. Ce que la vente de la maison allait apporter, c’est sûrement un peu de répit pour Joséphine qui était présentement bloquée dans une boîte à souvenirs. “Pour aller où ? T’es sérieuse là ? J’étais seul les trois quart du temps, coincé là à faire les 400 pas pendant que t’étais au boulot.” La voix de Tommy était rude et sèche, il se contrôlait bien fort pour ne pas hausser le ton. Son boulot, lui, il l’avait perdu en même temps que leur fille. En plus des semaines épuisantes qui avaient suivi l’accident, il n’avait jamais été capable de retourner en intervention sans s’effondrer, les images de la scène encore bien trop ancrées dans sa mémoire. Joséphine, elle avait fui bien avant lui, parce qu’elle a eu un refuge à l’extérieur quand lui s’était retrouvé prisonnier de ces murs. Alors, oui, il a pris la fuite, mais ce n’est pas faute d’avoir essayé de rester. Juste avant son départ, le peu de soir où ils arrivaient à se voir ressemblait pas mal à ce moment précis. Deux âmes en peine, incapable d’être dans la même pièce sans s’aboyer dessus. C’était peut-être l’effet de la maison. En-tout-cas, Tommy avait comme l’impression de se revoir deux ans en arrière. Il écoutait Joséphine lui faire toute une liste de reproches qui n’étaient pas totalement légitimes à ses yeux. Tellement de choses sur lesquelles il n’a jamais eu la main. “Sois consistante dans tes reproches Jo ! Tu ne peux pas me mettre tous les blâmes du monde sur le dos sous prétexte que TU t’en veux à TOI-MÊME.” Répondit-il sans bouger d’un pouce. Son regard soutenant celui de son ex, il n’avait pas encore l’impression d’être allé trop loin. Comme souvent, il allait regretter ses mots plus tard, mais pour le moment, il se sentait attaqué et obligé de se défendre. “Je suis pas en train de te reprocher d’avoir pris la voiture ce jour là, alors s’il te plait, arrête avec tes reproches a la con.” Conclut-il le regard rempli de colère. Et la voilà, la phrase de trop. Elle n’avait pas mis longtemps à sortir. Ce n’était pas vraiment clair s’il voulait lui faire mal ou juste contre-attaqué avec un exemple similaire au sien.“Et puis, qu’est ce que ça peut bien te faire que j’me ruine là santé avec ça ? Je suis le seul responsable de TOUS tes maux visiblement. Tu devrais t’en foutre.” Cracha-t-il. Ce n’était pas très juste de sa part. Elle n’avait pas pris de nouvelle de lui depuis longtemps, certes, mais il ne l’avait pas fait lui non plus et ça ne l’empêchait pas d’avoir toujours en lui cette inquiétude pour elle. L’énervement prenait le pas sur la raison, encore une fois.
Joséphine Gibson
MESSAGE : 8999 ICI DEPUIS : 13/09/2020 COMPTES : Alba & Maxine CRÉDITS : @Astierian ♡ (avatar) - Exordium (sign)
STATUT : Divorcée de Tommy, la perte de leur fille leur aura été fatale
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Sujet: Re: Nothing to win and nothing left to lose (Tommy) Mer 17 Jan 2024 - 22:46
Blessée et meurtries, Joséphine n’avait pas remarqué que c’était elle qui avait fui la première. Son travail avait été son salut, le seul endroit où elle contrôlait tout. Ses collaborateurs ne lui parlaient pas de sa fille, ou de Tommy. A l’hôtel de ville, elle était cette cheffe, directive, compétente et non cette femme blessée, triste, esseulée. A l’époque, elle rentrait tard, retrouvant son mari qui était aussi triste qu’elle, sauf que lui il passait la journée dans cet endroit qui avait le berceau de leur vie de famille. « T’aurais préféré que je reste et qu’on s’insulte toute la journée ?! » Elle n’arrivait pas à rester calme avec Tommy, alors qu’auparavant ils étaient si tendres avec l’autre. Le divorce n’avait pas aidé, culpabilisant d’avoir échoué auprès des deux personnes qu’elle aimait le plus. Elle n’avait pas su protéger Amélia comme elle aurait dû. Elle n’avait pas su protéger l’amour qu’elle avait pour Tommy. La colère bouillonnait en elle. C’était si facile de se prendre à Tommy, parce qu’il subissait la même chose que lui. Il était toujours facile de s’énerver contre une personne qui vivait la même expérience. Tous les autres ne comprenaient pas la descente aux enfers qu’elle avait vécu. Cette compassion l’énervait, mais elle ne pouvait pas s’énerver contre ces personnes. Il ne restait que Tommy. Cet homme avait toujours trop compté dans sa vie, même si elle lui montrait une image de lui méconnaissable. Durant ces deux dernières années, ils avaient montré le pire d’eux, la petite ligne minuscule que personne ne lit dans un contrat de mariage. Il lui offrait la possibilité de se lâcher, et même ça elle était incapable de tout lui dire. Au fond, elle lui reprochait les mêmes choses qu’elle se reprochait sans s’en rendre compte. Jo en voulait au O’Brian d’avoir enterré sa fille sans elle, de se sentir concerné par cette perte comme s’ils vivaient la même chose. Non. Il n’y avait que Tommy qui comprenait mais ils avaient été incapable de s’entre-aider. La conversation prenait un tournant dangereux, avec des reproches infondés qu’ils allaient regretter. Elle fronçait les sourcils. Non, Jo ne s’en voulait pas, ce n’était pas elle qui était partie, pas elle qui noyait son chagrin dans l’alcool. Elle essayait de survivre, c’était tout. Ils avaient très peu parlé de ce jour. Jo ne voulait pas y penser, sentant cette culpabilité monter à chaque fois qu’elle repensait à l’accident. C’était elle qui conduisait. Ils ne parlaient pas non plus de l’arrivée de Tommy sur les lieux. Les mots de Tommy, ce sous-entendu replongeait Jo dans cette nuit, des phares de ce camion et du noir. Il lui en voulait. « C’est pour ça que t’es partis ? » Demandait-elle avec une voix si calme, alors que dans ses yeux on pouvait lire la sidération. « Tu penses que c’est ma faute ! » Ce n’était pas une question, les yeux de Tommy était en colère, il lui en voulait. Jo ne pensait pas qu’elle pouvait aller encore plus loin, mais c’était sûrement le mot de trop. Et à côté, elle se souciait pour Tommy et sa consommation d’alcool. Il crachait, et cette colère était contagieuse. « Tu sais quoi je m’en fous ! Après tout si tu meurs à cause de ça, tu pourras une nouvelle fois mettre la faute sur moi ! » Elle se reculait, s’éloignant le plus possible de lui. Elle avait encore les mots de Tommy en elle. Evidemment que Jo s’en voulait, mais elle préférait rejeter la faute sur les autres pour ne pas succomber dans cette folle culpabilité qui l’anéantirait. Les yeux remplis de douleur, elle le regardait avec une certaine culpabilité, un dégoût mais surtout une grande douleur. « Tu n’aurais pas dû me sauver. » Jo aurait préféré ne jamais se réveiller, partir avec sa fille pour ne jamais vivre cet enfer dans lequel Tommy et elle étaient enfermés.
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Sujet: Re: Nothing to win and nothing left to lose (Tommy) Dim 11 Fév 2024 - 3:07
Josephine & Tommy
En ressassant le passé, ils n’allaient pas avancer énormément. C’étaient encore leurs vieux schémas qui se répétaient, à croire qu’ils étaient incapables de faire autrement. Des reproches, encore des reproches, sans cesse des reproches. La seule réponse constructive que trouvait Tommy à ça, c’est un long soupir. Un peu comme s’il baissait les bras, mais en même temps à quoi bon s’acharner ? Ils ne referaient pas l’histoire comme ça. Il ne pouvait pas revenir sur ses actions, tout comme ils ne sauraient jamais si leur couple aurait pu tenir si l’un ou l’autre avait fait les choses différemment. La peine, ils la ressentent tous les deux. De façon légèrement différente pour chacun, c’est sûr, n’ayant pas eu exactement la même place dans tout ça, mais ça ne changeait rien à la perte et le deuil immense qu’ils avaient vécu. Les mots s’enchaînaient donc, n’ayant comme seul effet un blocage chez l’autre. Il aurait voulu faire autrement, Tommy. Il aurait voulu être capable d’accepter les reproches de Jo’ sans s’énerver, prendre sur lui pour ne pas envenimer la situation. Pourtant, à force de provocation, il fonçait tête la première dans les soucis. Il le savait pourtant que ses mots seraient mal interprétés, mais ça semblait plus fort que lui. “Bien évidemment que non, je ne pense pas que c’est de ta faute.” Répliqua-t-il en levant les yeux au ciel. Il n’était pas surpris qu’elle saute sur ses mots comme ça, mais ça avait quand même le don de l’agacer. “C’était un putain d’accident. Je ne peux pas te mettre ça sur le dos… Tout comme tu ne peux pas me reprocher d’avoir dû faire face tout seul.” Dit-il dans un nouveau soupir de frustration. Tous les reproches qu’elle lui faisait, ils semblaient injustes et infondés à ses yeux. Il pouvait accepter qu’elle lui en veuille pour être partie, mais certainement pas pour avoir dû gérer l’enterrement de leur fille quand elle était dans le coma. Cette période, elle était floue dans son esprit, mais s’il se souvenait bien d’une chose, c’est qu’il n’avait pas eu le choix. Entre le choc, le deuil, la peur, la tristesse, il s’était pris toute une flopée d'émotions d’un coup, pas prêt une seule seconde pour tout ça. Alors elle pouvait bien le blâmer pour l’alcool, mais c’était bien la seule chose qui aujourd’hui réussissait à l’apaiser un peu. “Mais oui, t’as raison, c’est moi le méchant de l’histoire, parce que je t'accuse de tout.” Ironisa-t-il en levant une nouvelle fois les yeux au ciel. Ça semblait si facile de lui mettre le blâme sur le dos à n’importe quelle tournure de phrase. Il était las de ce discours, parce que mine de rien, il avait fait l’effort de venir en sachant très bien que peu importe ce qu’il dirait, tout serait utilisé contre lui. L’envie de partir après cet échange était forte. Elle se serait arrêtée là, c’est peut-être ce qu’il aurait fait. Il aurait peut-être pris la fuite comme toujours. Sauf que la dernière phrase de Joséphine lui glaça le sang. Elle le laissa bouche bée quelques instants avant qu’une nouvelle vague de colère ne s'empare de lui. “Mais putain Jo’…” Souffla-t-il, levant un regard choqué vers elle. “Tu vas aussi me mettre ça sur le dos ?” Au fond, il comprenait que trop bien ses mots. S’il avait pu échanger sa place avec leur fille, Tommy l’aurait fait sans aucune hésitation. Il aurait donné sa vie pour elles deux. Il aurait préféré ne jamais vivre tout ça et bien évidemment qu’il aurait préféré qu’Amélia puisse vivre une belle vie plutôt que de gâcher la sienne dans l’alcool, sauf qu’ils ne pouvaient rien faire là-dessus. “Y a pas un jour qui passe sans que cette nuit-là me hante, sans que je ne me sente pas coupable de ne pas avoir réussi à la sauver…” Sentant les larmes envahir ses yeux, il préférait les fermer, soufflant pour se donner du courage. ”Si je t’avais perdu en même temps…” Il n’était même pas capable de finir sa phrase, sa voix se brisant sous le coup de l’émotion. Certes, il avait fini par la perdre, mais d’une manière différente. S’il avait perdu les deux le même soir, il ne serait plus là lui non plus. Il n’aurait jamais eu la force de tenir un tant soit peu debout.
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Sujet: Re: Nothing to win and nothing left to lose (Tommy)