Sometimes, I don't know why you love me - maddie

Sometimes, I don't know why you love me
Sometimes, I don't know why you care
Take me with the good and the ugly
Say, "I'm not goin' anywhere"
@Maddie Reynolds

Tw: consommation alcool et drogue

T’as pas dormi depuis approximativement 72h
T’es pas capable
À chaque fois que tu fermes les paupières
T’es replongé dans ta cage d’acier
Et les fantômes viennent à nouveau te hanter
T’as des marques invisibles archie
T’es cassé de l’intérieur
Les seuls moments de paix sont rares
Tu cherches la paix, tu provoques des moments
T’as besoin de te sentir vivant
T’as peur de l’obscurité
Et de tes démons
T’as trop bu ce soir,
T’as fumé aussi
T’as pas consommé plus parce que t’as rien sur toi
T’as sms maddie
Comme si elle allait venir …
n’importe quoi
Quand elle a passé la nuit là, elle a paniqué
Elle a peur de perdre son mec
Le mec bien qui la rend méga heureuse et que sa famille et ses potes adorent
Tu le détestes.
Elle va pas venir tu le sais
t’envoies un sos qui n’aura pas de réponse
Une bouteille à la mer qui s’échouera sur les rochers
T’es seul archie
T’es pas assez clair pour sms Judith
Tu sms maddie parce qu’elle aurait couru pour te sauver avant
Mais ça c’était avant
Quand t’avais de l’intérêt à ses yeux..
T’es une épave sur dans ton lit
Une bouteille de vodka qui traine au pied du lit un cendrier plein sur la table de nuit
Ça doit puer l’herbe ici..
T’as tout essayé mais rien ni fait
T’es pas capable de dormir réellement
Les cauchemars
Les souvenirs
Les traumas..
Ils vont pas te lâcher
Tu sais pas comment guérir de ça.
Tu sais même pas si c’est possible…
condamné à vie.

Quelque part entre 2h et 3h. J'dors. Profondément, ça serait un grand mot, mais j'dors. Et comme j'en ai pris l'habitude depuis mon adolescence, je dors avec mon téléphone tout près de moi. Ma mère, ça l'agace de voir ça, mais c'est plus fort que moi. Alors, quand au milieu de la nuit, mon écran s'allume, ça me réveille. Et j'vois que c'est Archie. Ca m'fait un p'tit truc dans le coeur, ça m'éveille encore un peu plus et j'lis ses mots. J'lui réponds, parce que j'le connais par coeur Archie. Je sais que s'il dort pas et qu'il est encore en état d'envoyer des sms, ça veut dire qu'il ressasse, qu'il va pas bien, qu'il est en train de dealer avec ses démons, et j'aime pas ça. Ca m'serre le coeur. J'tente de lui répondre, assez distante, pour pas lui montrer que ça m'affecte, mais j'ressens bien là, que c'est comme un appel au secours. J'relis ses mots, encore et encore, et j'le sens, je sens qu'il a besoin de moi. J'pourrais très bien m'dire que c'est plus mes histoires, qu'Archie, c'est du passé, mais j'en suis incapable. Incapable de le laisser de côté. De fermer les yeux sur son mal-être. C'est plus fort que moi. Alors j'quitte mon lit, j'attache mes cheveux en queue de cheval, j'enfile un ensemble jogging et hoodie beige et j'quitte ma chambre dans le silence. J'attrape une gourde d'eau au passage, et dans un silence infini, je quitte l'appartement. J'dois pas réveiller ma mère. Ca m'éveille des souvenirs, à l'époque où je côtoyais Archie, et que j'quittais la maison sans rien dire. Ca m'remue des trucs pas très positifs, ma mère serait morte d'inquiétude de me savoir sortie, sans rien lui dire, mais j'me sens attirée par Archie et son appel à l'aide. J'commande un uber, j'ai arrêté de me balader toute seule la nuit, et quelques dizaines de minutes plus tard, j'arrive devant la porte de son appartement. J'connais le digicode de la porte de l'immeuble, j'connais par coeur les marches qui me conduise jusqu'à son palier, j'reconnaîtrais parmi mille la porte de son appartement. Alors lentement, je tente d'ouvrir la porte. Elle est restée ouverte. Comme souvent. Cet appartement, j'y suis revenue, il y a quelques jours, lorsque je m'étais réveillée à côté de lui. Et là, j'y retourne, comme si j'me jetais dans la gueule du loup, comme si j'me dirigeais moi même vers un piège dont je connais chaque combine. Mais j'm'en fiche. Comme souvent, quand il y a Archie dans l'équation, j'suis pas rationnelle. Alors j'arrive dans le salon, plongée dans le noir et j'prends la direction de la chambre. J'sais pas dans quel état je vais le trouver. J'serre ma gourde d'eau contre moi, comme pour me donner de la consistance. "Archie?" Ma voix claque dans le silence mais elle est pas assurée, j'm'avance toujours vers sa chambre. Le coeur serré.

tw: crise d'angoisse

Tu trembles légèrement
Tu sais plus quoi faire pour dormir
T’es plus qu’une boule sous ta couette
Et tu te balances pour te bercer
T’as besoin de mouvement
T’as besoin de repos
Une nuit
T’as besoin de ne plus penser
De ne plus exister
Juste de te reposer
Mais à chaque fois que tes paupières se ferme
T’es replongé violemment dans ce monde que t’essayes d’oublier depuis que t’es libre
Tu fais plus de vague
Clairement tu veux pas y retourner
Jamais
T’essayes encore
Tu fermes les yeux
Et t’essayes de mettre ton cerveau sur pause
Une pause bien mérité
Le repos du guerrier
Mais rapidement tu t’agites
Dans ta tête t’entends le cliquetis de l’horloge, les cris des détenus, les tintements des barreaux,
Un grincement de porte
Et tu te rends même pas compte que tu te redresses en hurlant
Tu te cales le dos contre la tête de lit
Tes genoux contre toi
Et tu cherches ton air
T’emplis tes poumons d’air avant de le chasser
Sur un rythme lent pour calmer ton palpitant affolé..
Sur ton corps camouflé par l’encre
Tes cicatrices te brulent comme si elles étaient à vif.
Tu dois te reprendre
Ne pas te laisser gagner par la terreur
T’as entendu une voix dans ta frayeur
Mais t’es certain de l’avoir inventé
La voix de maddie
Comme souvent
Tu l’avais entendu des milliers de fois en prison.
Elle t’avait empêché de devenir fou..
Quoi qu’à te voir cette nuit
T’es bon pour un séjour chez les dingues.
t’hyperventiles
Tu fixes un point dans l’obscurité
Il faut que tu penses à autre chose et vite
T’as failli mourir trop de fois la nuit archie
En prison tu tenais le coup parce que t’avais maddie comme cap
Pour revoir maddie il fallait rester en vie ..
C’est quoi ton cap maintenant…

tw : crise d'angoisse.

L'appartement d'Archie est plongé dans le noir, dans le silence. J'connais l'endroit par coeur alors j'évolue sans problème, j'connais chaque emplacement de porte, j'connais le chemin jusqu'à la chambre d'Archie alors je m'approche. Jusqu'à ce que j'entende un hurlement qui déchire l'obscurité. C'est lui, j'reconnais son timbre voix, alors j'presse encore un peu plus le pas. Il m'a pas répondu, j'sais même pas s'il m'a entendu. Alors j'ouvre la porte, à la hâte, ça sent la weed, et ça sent son odeur. J'distingue pas grand chose dans l'ombre, mais j'sais où se trouve son lit, alors j'm'approche. J'vois juste sa silhouette, recroquevillé sur lui même, et son souffle haletant qu'il tente de calmer. "Archie, c'est moi." que j'dis d'une voix douce, j'pose ma gourde d'eau sur la table de nuit, j'le fais mécaniquement parce que je sais exactement où elle se trouve et je m'assois sur le lit. Plus les secondes défilent et plus mes yeux s'habituent à l'obscurité et bientôt je distingue la brillance de ses yeux, faiblement éclairés par les lumières de la ville qui pénètre par les volets clos. Il semble vraiment pas bien, il semble perdu, comme s'il était déconnecté de la réalité. A mon tour, je m'assoie contre la tête de lit, tout près de lui et je passe un bras autour de sa nuque, et je l'attire contre moi, faisant poser sa tête contre ma clavicule. Et j'lui caresse tendrement les cheveux. "Je suis là." que j'lui murmure. J'reconnais les éléments d'un crise d'angoisse, Leyla en fait de temps en temps. Ca me déchire le coeur de le voir dans cet état, j'me sens presque coupable, comme si tout ça c'était ma faute. J'm'en veux de pas avoir été là quand il avait besoin de moi, j'm'en veux de pas pouvoir lui apporter la quiétude dont il aurait besoin maintenant. Et en même temps, j'suis là, près de lui alors que je m'étais promis de le fuir, Archie. Mais j'suis incapable de ça. Alors je caresse encore et encore ses cheveux et sa nuque, je ferme les yeux pour entendre son coeur battre, et je respire tranquillement pour qu'il se synchronise sur mon rythme. "Il faut que tu dormes Archie." que j'continue de lui murmurer. J'le sais qu'il a pas dormi depuis longtemps, j'le sens, il est pas détendu comme d'habitude, ça sent trop la weed, ça sent la frustration de ne pas trouver le sommeil, ça sent le mal-être et ça m'déglinge le coeur de le savoir comme ça.

tw: crise d'angoisse


T’es dans ton ailleurs
Entre sommeil et éveil
T’as peur
Cette peur de fermer les yeux
Cette peur panique de revivre encore et toujours les mêmes cauchemars
Tu sais plus quoi faire archie
La weed t’aides plus
L’alcool t’assomme pas suffisamment
Tu vas replonger
Le coté sombre de toi
Celui qui oublie tout
T’as besoin d’aide mais t’es trop fier pour affirmer que t’as des blessures
Trop fier pour accepter de te confier
Tu te balances
Tu cherches ton air
Et dans ta torpeur
La voix de maddie
Comme toujours tu l’entends dans ta tête quand tu sombres
Ça te fait mal au coeur et en même temps ça te calme un peu
Tu pensais que ça serait différent entre vous
Tu pensais qu’en sortant de ta cage
Elle t’aurait attendu
Mais non
Elle s’était pas inquiétée de ton absence
Elle t’avait remplacé par un autre
Et tu grognes de douleur
Ta respiration est douloureuse.
« va t’en … je vais me débrouiller … tu peux pas m’aider alors va t’en.. »
Que tu murmures pour chasser le fantôme de ton premier amour.
Elle va disparaitre
Elle est dans ta tête malade
Et tu bouges
Te retrouvant contre un corps chaud
T’es gelé ça contraste
Le parfum de maddie qui rempli tes poumons d’un coup
Et tu as le coeur qui manque des battements
Impossible
Comment tu peux la sentir
Tu deviens de plus en plus timbré mon vieux
Et pourtant tu colles ton nez à sa peau
Tu la respires et ça te fait comme un baume de douceur.
Tu sens sa respiration,
Tu essayes de suivre son rythme
Lent
Calme
Paisible
Elle t’enveloppe
Te caresse les cheveux et la nuque ..
Tu frissonnes
Tu soupires de soulagement
Tu couines de douleur
Tu sais plus où tu es ..
C’est la fin
T’es surement mort
La mort est douce finalement..
Tes bras qui s’enroulent autour de la taille de maddie pour la serrer contre toi
Tu essaies de te réchauffer
« pourquoi t’es là… » que tu murmures contre sa peau, avant de te mettre à trembler « je peux pas dormir …. J’y arrive pas… » t’articules difficilement.

Alors que je pénètre dans sa chambre plongée dans l'obscurité, je tente de me connecter à lui, d'lui faire savoir que j'suis là. Mais j'le vois juste absent, recroquevillé et j'l'entends presque me grogner dessus. J'l'entends marmonner mais j'parviens pas à comprendre ce qu'il me dit. La seule chose que j'sais, c'est qu'il est vivant, et c'est le plus important. J'sais qu'il est capable de beaucoup Archie, j'sais qu'il peut s'emmener lui même dans des extrêmes et ça m'fait toujours peur quand je sais qu'il est dans une mauvaise passe. Alors même s'il me râle dessus, j'm'en fiche. Je m'approche de lui et j'me glisse à ses côtés pour venir l'attirer contre moi. Dans ces moments là, les seuls choses à faire c'est d'créer un contact physique, un rythme cardiaque sur lequel il pourrait se synchroniser et des gestes tendres. Tout ça, ça m'demande pas d'efforts , évoluer dans l'espace d'Archie, l'avoir près de moi, ça m'coute du trouble quand j'essaye de m'éloigner, mais dans cette circonstance, j'me vois pas ailleurs. J'lui caresse tendrement la nuque et les cheveux, j'essaye de voir si son souffle se calme, je sens sa respiration qui effleure mon cou, puis bientôt ses bras qui viennent enlacer ma taille. J'entends sa voix, fébrile, comme si chaque mot était un supplice pour lui. Il tremble, comme une feuille. C'est comme si j'sentais tous ses os claquer les uns contre les autres, et j'sens aussi son corps entier contre le mien m'apporter des vagues de froid. J'sais pas si mon p'tit corps frêle pourra le réchauffer. Alors j'me penche, lentement, pour empoigner sa couette et venir la mettre par dessus nous, prenant soin de remonter le tissu jusque sur ses épaules. Je reprends mes caresses à la naissance de ses cheveux, contre sa nuque. "tes messages, je savais que tu avais besoin de moi. J'pouvais pas te laisser." que j'lui répondons toujours en murmurant. Il faut qu'il dorme, il semble épuisé, à bout de force, il semble être dans un mal-être si puissant que j'le ressens dans la façon dont il serre ses bras autour de ma taille. C'est pas comme d'habitude, c'est crispé, c'est comme s'il s'agrippait à quelque chose. Il peut pas dormir, et j'entends toute la détresse dans sa voix. "J'partirais pas." que j'lui dis comme une promesse que tant qu'il n'aura pas retrouver le sommeil, j'le lâcherais pas. J'en serais bien incapable. Même si cela doit durer plusieurs heures ou plusieurs jours. Il s'ra pas tout seul. Ma deuxième main vient se poser dans son dos, et j'le serre contre moi. "qu'est ce qui t'empêche de dormir Archie?" que j'lui demande tendrement, posant mes lèvres sur son front, j'viens y déposer des dizaines de petits baisers, réconfortant et tendres. C'est pas tellement que j'lui demande de me dire c'qu'il a sur le coeur, c'est surtout qu'il sache que j'suis prête à l'écouter s'il à besoin. J'bougerais pas de toute façon.

tw: crise d'angoisse


Tu pensais pas Archie
Que la taule te ferait cet effet là
Tu avais bêtement imaginé t’en sortir indemne
Mais t’avais pas mesuré
Qu’en taule les cartes étaient redistribuées que les mauvais garçons sont cachés à chaque détour de couloir
Qu’ils attaquent la nuit comme des traitres
Un coup de rasoir
Un lame artisanale pour te saigner la peau
Et sous les tatouages ta peau malmenée, des cicatrices qui la nuit te font un mal de chien
T’es perdu dans tes terreurs nocturnes
Tu te souviens même plus avoir contacté maddie
T’es plus le capitaine à bord
Tu n’es plus que chaos et désolations…
Tu t’accroches a elle comme par besoin vitale
Tu cherches de la chaleur pour réchauffer ton âme glacée
Elle te serre
Te caresse
Chuchote à ton oreille
C’est doux
C’est tendre
Si t’étais pas dans cet état tu banderais surement
Mais à cet instant précis t’es juste dans une tempête
Et maddie comme un phare
Essaye de te ramener au rivage sain et sauf …
Elle t’assure qu’elle partira pas mais t’en doute
« comme la dernière fois … »
Elle était partie si vite
Comme si dormir en ta présence était une insulte
Tu la serres
T’as peur
Peur qu’elle s’en aille
De te retrouver seul
Peur de crever seul
Sans personne
Comme avant
Avant maddie
…
Seul dans l’univers
Tu viens mettre un doigt sur ta tempe
c’est la … je tourne pas rond …
T’es l’unique ennemi de ton sommeil Archie et tu le sais
Tu te laisses envahir par tes démons

J'suis pas dans sa tête à Archie, j'vois pas ce qu'il voit, j'entends pas ce qu'il entend, mais sa peine et son mal-être j'le ressens. Et j'sais pas comment me situer par rapport à tout ça. J'sais que notre histoire est houleuse, que notre amour est dévastateur, j'sais qu'il y a trop d'intensité entre nous. Quand ça s'était terminé, dans les cris et les larmes, dans une froideur extrême, j'avais cru que j'allais pouvoir respirer à nouveau, que c'était une parenthèse, qu'Archie n'était pas fait pour moi. J'avais lu le soulagement dans le regard de ma mère quand j'étais revenue, j'avais entendu aussi les mots de Leyla et Kay, notamment, quand je leur avais dit qu'Archie était sorti de ma vie. J'avais cru que ça serait simple de passer à autre chose, de tirer un trait sur lui. Et ça m'avait paru facile au début, quand il avait tout simplement disparu de la circulation, quand il n'avait plus donné aucune nouvelle. Alors j'avais été de l'avant, et je l'avais mis dans un coin de ma tête, persuadée que j'étais plus forte que tout ça. Mais d'le revoir, d'évoluer à nouveau dans son espace, de le voir là, cette nuit, si mal en point, de le voir à ce point affecté, ça me renvoyait directement à ce que je m'étais promis de ne plus jamais ressentir : une terrible affection, un attirance indéniable et beaucoup, beaucoup de sentiments. J'me sentais fautive, comme souvent avec lui, j'me sentais pas à la hauteur et je l'avais abandonné. Mais lui aussi m'avait tourné le dos. Et de toute façon, ce soir, c'était pas le moment de jouer à ce jeu stupide de "qui a été le premier à déconner?" Non, là, il en allait de la santé mentale d'Archie, c'était pas le même délire, pas question d'le repousser, de faire de la résistance, il devait aller mieux, avant tout le reste. Et j'en faisais une affaire personnelle, quand bien même mes épaules n'étaient pas assez solides pour tout ça. J'm'en fichais, il n'y avait que lui qui comptait, lui et ses battements de coeur que je devais réguler, lui et sa peau glacée que je devais réchauffer, lui et son coeur brisé que je devais réparer. Collée contre lui, mes mains le caressant tendrement, j'lui promets de ne pas partir. Lui, me renvoie directement à notre passé. J'soupire, n'arrêtant pas mes caresses pour autant. "On va pas se battre pour ça Archie, pas cette nuit." J'sens qu'il resserre encore un peu plus son étreinte, ses bras bien encrés sur ma taille, alors je me repositionne légèrement, juste pour bien l'avoir contre moi. Comme si chaque centimètre carré qu'on pouvait avoir en contact était des espaces plus facilement soignables. J'lui demande ce qu'il l'empêche de dormir et il me montre sa tempe, sa tête, son esprit. Ca me serre le coeur en dedans. Je reprends la parole, toujours avec une voix feutrée. "C'est à là-bas qu'tu penses?" Là-bas, la prison, qu'il avait côtoyée sans que je ne sois au courant. Ca n'avait pas duré si longtemps que ça mais depuis qu'il m'en avait parlé, ça me tournait pas mal en tête. C'était pas rien. "Tu sais, tout ça, c'est fini, t'es safe maintenant." J'm'appliquais à dire des choses positives, pour pas alimenter sa crise de panique, j'voulais qu'il pense plus à ça, mais ça n'était pas aussi simple. "T'es plus forts que tes démons, Archie." que je rajoute, toujours en caressant son dos, puis son épaule. On est toujours dans l'obscurité, mais j'vois ses cils qui battent de temps en temps, j'vois son regard qui fixe le vide. Et j'me fais la promesse que j'fermerais pas les yeux tant que les siens resteront ouverts.

tw: crise d'angoisse




Était elle réellement là?
T’as tellement imaginé sa présence
T’as tellement voulu sa présence pendant ton enfermement
t’avais interdit à Judith de lui en parler
Tu voulais pas qu’elle revienne par pitié
Non tu voulais qu’elle revienne
Juste pour toi
Juste parce que vivre sans toi c’est si terrible
Mais à priori non ..
On va pas se battre qu’elle murmure
Et tu bats des cils
T’es où?
Tu grognes difficilement
Tu la respires
Elle semble si réelle cette fois
Son timbre de voix
Son odeur
La douceur de sa peau que tu sens sous tes doigts…
Est ce que cette fois c’est vrai ?
Tu te laisses faire
T’as besoin qu’on le fasse pour toi
Et elle te serre bien
Te réchauffe de son petit corps frêle..
Tu deviens fou archie
Tu débloques depuis des mois,
La solitude
La prison
l’amertume de la trahison
Le gout du désespoir
T’as tellement touché le fond en prison
Tu peux pas répondre alors tu hoches doucement la tête …
Safe?
T’as pas l’air safe Archie
Tu l’écoutes essayer de te remettre sur pieds
Mais tu n’y crois pas
T’es pas fort
T’as peur en permanence
« tu sais pas ce que tu dis … rien n’est fini… »
Physiquement t’es safe
T’es libre
T’es vivant
Mais mentalement
T’es fracassé
T’es captif
Et t’es un mort vivant…
« ils me rongent … nuit après nuit… je sais plus quoi prendre pour oublier … pour m’enlever ça de la tête … »
Ton nez calé dans son cou
Tu as la voix éraillée ..
« sauve moi… » que tu murmures contre sa peau..

J'avais été à mille lieux d'imaginer qu'Archie était en prison. J'avais simplement eu le sentiment que tout c'était arrêté, pour lui comme pour moi et que c'était ça un chagrin d'amour. Un truc qui vous attriste, qui vous prend aux tripes mais que vous pouvez facilement surmonter. Et puis, j'avais coupé les ponts avec tant de personnes que j'avais eu le sentiment de juste revenir dans la vie. Que cette parenthèse était terminée et qu'Archie été juste passé à autre chose. Mais c'était beaucoup, beaucoup plus complexe que ça. La prison l'avait changé, lui avait collé des démons dans la tête et j'crois qu'il était en pleine bataille avec eux cette nuit. Il m'avait envoyé quelques messages, suffisamment explicite pour que je comprenne qu'il avait besoin de moi et j'avais pas hésité. Pas une seule seconde. Nos corps l'un contre l'autre, l'obscurité nous enveloppant, je tente de le réchauffer, je tente de lui apporter de la douceur. Mais ça semble tout sombre dans son esprit. Archie, il voit les choses par le prisme du négatif, c'est pas joyeux dans sa tête, c'est la nuit et j'le ressens. Je secoue la tête, lentement, mes lèvres toujours contre son front. "tout est fini." que j'dis à demi mot, parce que j'sais plus tellement de quoi on parle là. J'essaye de rester rationnelle, j'essaye de pas perdre de vue pourquoi j'suis ici, mais en même temps j'dois me rendre à l'évidence, j'suis pas guéri d'Archie, et j'arrive plus vraiment à savoir comment il se positionne lui, par rapport à tout ça. Parfois j'le repousse, et parfois, comme cette nuit, c'est moi qui m'approche de lui, qui entre dans son espace et qui lui donne du réconfort. Aucune putain de logique. Et il s'met à me parler de ses démons, de ce qui traîne dans sa tête et de son incapacité à s'en débarrasser. J'ressers encore un peu mon étreinte contre lui, terriblement affectée de le voir comme ça. J'sens une petite boule de larme se former aux creux de ma gorge, une immense et lancinante tristesse, voilà c'que je ressens de voir Archie aussi mal. Je l'écoute murmurer un énième appel à l'aide contre ma peau. "la drogue et l'alcool, c'est pas une solution." que j'dis tout bas, se retourner la tête avec des psychotropes, hormis décaler à plus tard le problème, ça ne fait rien. Sauve-moi. Cette phrase résonne dans mon esprit, et j'sens l'une des larmes qui s'étaient agglutiner au bord de mes yeux, s'échapper de ma paupière et rouler le long de ma joue. "J'vais faire tout ce que je peux Archie, j'te le promets." J'regarde devant moi, j'tente de réfléchir, de peser le pour et le contre, de voir mes solutions. "Faudrait qu'on s'en aille. Maintenant. Partir et changer d'air." Cet appartement, il est chargé de trop de souvenirs, cette ville, ses rues, ses habitants, j'sais pas si c'est une solution, mais à ce stade de la nuit, avec la détresse d'Archie, j'ai rien trouvé d'autre. Partir pour mieux se reconstruire.

tw: crise d'angoisse
Rien est fini
Ça se mélange encore et encore
A t’en rendre fou
Tu dors plus sauf en charmante compagnie
T’as beau t’enfumer la tronche tu planes un moment et tu te craches au moment de dormir
Comme si Morphée se jouait de toi.
A chaque fois que tes paupières se ferment ..
Tes démons s’amusent à te hanter
Et tu te sens impuissant
Tu cherches
Tu ne trouves pas de solution
Parfois ça se calme
Mais souvent ça te submerge
Et le chaos t’emporte
Ce soir
T’étais au bout du bout
Peut être que t’as besoin d’aide
Et Maddie dans le fond
Tu sais qu’elle t’aidera
Tu le sais qu’elle sera là
Parce qu’entre vous l’amour n’est pas mort
T’en est certain
Parce que c’est impossible.
Pas le votre
« je consomme plus que du cannabis… » que tu murmures
Comme pour preuve de ta bonne foi
Tu fais que fumer
C’est l’avantage de ton séjour en taule
T’es clean de ce côté enfin tu luttes parce que c’est plus dur en étant dehors.
T’es pas une bonne personne Archie
Tu le seras sans doute jamais.
Tu la serres plus fort comme pour lui montrer que tu dis vrai ..
Elle te propose de partir
Tu bats des cils
Pourquoi ça sonne comme la paix cette proposition
Comme un calme dans le chaos ..
Tu relèves le nez pour regarder Maddie dans l’obscurité
« tu sais conduire ? »
T’as toujours conduis
T’as jamais posé la question
Et d’un coup
La question t’obsède comme si c’était vitale de savoir ça …

J'essaye d'avoir des brides de conversation avec Archie, j'essaye de comprendre pourquoi, mais les informations sont dures à obtenir. Déjà, Archie, c'est pas un grand causant en temps normal, à l'époque de notre couple, c'était surtout moi qui alimentait les discussions, un vrai moulin à parole que j'étais et lui, il m'écoutait, avec ses yeux amoureux. Bordel, la nostalgie que je peux ressentir en pensant à tout ça, c'est assez violent. Et en même temps là, on est dans le présent, et j'dois trouver des solutions, j'dois comprendre où il en est pour mieux l'aider. Mais c'est pas simple. Plus que du cannabis, cette nouvelle me rassure. On avait tellement consommé lui et moi avant, j'savais tout ce qu'il était capable de prendre. Alors, entre deux baisers sur son front, je murmurais juste un "C'est bien." comme si j'étais rassurée de savoir qu'il tentait pas de se shooter à autre chose. P'tete que c'était un des effets que la prison avait eu sur lui, ne plus rien consommer pour ne pas se faire pincer à nouveau. Alors qu'on est l'un contre l'autre, alors que j'vois ses yeux brillants dans l'obscurité, incapable de se fermer, alors que je sens son coeur qui bat toujours trop vite pour être apaisé, j'lâche un proposition, un truc qui m'passe par la tête. Partir. Parce qu'ici, c'est trop dur de passer à autre chose, c'est trop dur de faire le vide. J'vois que ça fait comme un tilt dans sa tête. Il relève les yeux vers moi. C'est le premier regard qu'on s'échange, même dans l'obscurité, mes iris se plantent dans les siennes. Je hoche la tête très sérieuse. "Techniquement oui." Ca s'était mon mot favori, dès qu'il y avait des p'tites subtilités, des p'tites variables ajustables, j'utilisais ce mot. J'sais pas si ça ferait sourire Archie cette fois ci, mais c'était sorti tout seul. Techniquement, j'avais le permis de conduire, l'Australie m'autorisait à conduire. La p'tite variable ce coup là, c'était que j'avais conduis que quelques fois sur le parking avec ma mère et que j'avais jamais vraiment pris la route. Mais ma mère voulait que j'l'ai, que j'ai cette possibilité là, un jour, de conduire. J'prends ses joues dans mes mains, toujours mon regard connecté au sien. "Si tu m'laisse conduire ta voiture, je t'emmène loin d'ici." que j'lui dis, très sérieusement, ça sonnait comme un truc tout doux cette fugue, j'sais même pas si c'était une fugue en fait. J'emmenais juste Archie vers du mieux. Rien de plus. A ce stade, c'était juste une question de santé mentale.

tw: crise d'angoisse

C’est presque un miracle que tu consommes plus
T’as meme pas essayé de reprendre à ta sortie
T’as plus envie d’être ce gars en manque
Celui qui sait plus discerner le vrai du faux
Celui qui a besoin de sa came pour ne pas être d’une humeur de chien
Tu veux plus toucher à ça
Juste quelques joints pour éviter de trop penser
Pour lutter contre toi même
Elle te cajole mais t’arrives pas à te réchauffer archie
Un véritable bloc de glace
Quand elle te parle d’aller ailleurs
De respirer un air différent
Tu te redresses pour tomber dans ses yeux
Le calme de maddie
Cette étincelle brillante
Ces iris qui te parle autant que ses mots
Quand elle te dit que techniquement oui elle sait conduire
Ça te fait rire
Et t’es surpris toi même du rire si sincère qui sort de ta bouche
Techniquement
C’est pas rassurant ça
C’est clairement pas rassurant
Et quand elle parle de conduire ta voiture
Ton bébé
Ta caisse
Tu bats des cils comme si elle venait de te dire qu’elle t’aimait.
Tu arretes de rire
« tu veux conduire techniquement ma caisse ? »
Tu la regarde dans les yeux mais oui elle semble sérieuse
Et toi ça te fait penser à autre chose
Elle distrait ton âme tourmenté.
Tu la serres plus fort contre toi
Tu la respires avant de murmurer
« s’il te plait me la casse pas… »
Tu es définitivement devenu fou
Tu ne prêtes jamais ta caisse
JAMAIS
À personne
Même à ceux qui savent conduire
Alors à l’amour de ta vie qui ne sait absolument pas conduire …
Tu dis oui…
T’es devenu fou mon vieux
Mais tu ne sais pas pourquoi
Un bol d’air frais
Un ailleurs plus doux…
même éphémère..

J'le vois qui relève le visage vers moi quand j'lui parle de partir. J'sais pas si c'est une bonne idée, pour nous, pour notre histoire, mais j'suis totalement convaincue que pour lui, pour son esprit, prendre du recul, de l'air, et changer d'espace, ça peut que être bénéfique. Et là, il n'y a que lui qui compte. Lui et ses démons qu'ils faut chasser. Alors nos regards se connectent, j'vois ses iris dans la nuit qui plonge dans les miennes, et j'vois qu'il envisage ce voyage tout à fait sérieusement. Il ne peut pas conduire, c'est une certitude, l'air de la chambre est emplie de weed, son organisme doit l'être tout autant. Alors, il m'demande si j'sais conduire et ma réponse lui arrache un rire. J'le regarde, le sourire aux lèvres. Bordel, Archie et son rire, c'est comme la plus douce des caresses sur mon coeur. C'est doux, c'est réconfortant. Et ça semble même le surprendre lui aussi d'avoir rit. Alors j'enchaîne, lui proposant de conduire sa voiture. J'vois qu'il s'arrête une demi seconde, comme une hésitation. Sa voiture à Archie, c'est au delà d'une simple caisse, c'est la prunelle de ses yeux et j'crois n'avoir jamais vu personne d'autre la conduire. Il redevient très sérieux, reprenant mes mots et c'est moi que ça fait rire cette fois ci, doucement, avant d'hocher la tête. "Oui, j'suis à peu près certaine d'y arriver." J'sais pas si ça va le rassurer mais plus j'y pense et plus les cours que j'ai pris avec ma mère me reviennent par vague, et c'était facile à l'époque. Le volant, le frein, l'accélérateur. Et moi qui regarde la route. Je sens Archie qui repose sa tête contre moi et qui me serre encore fort, quelques secondes. Je ferme les yeux, et j'entends ses mots. "J'te promets, j'vais faire très très attention." Archie venait donc d'officialiser le fait que j'allais conduire sa voiture. J'crois que la nuit, la détresse d'Archie, la situation improbable, ça m'faisait pas correctement réfléchir. Si on regarde à deux secondes là, j'étais clairement en train de partir avec Archie pour ailleurs. Sans prévenir personne. Ca aurait du m'effrayer, mais j'me sentais étrangement bien. J'avais une mission, la santé d'Archie et j'lui avais promis que je serais là pour lui. Toujours collé l'un contre l'autre, le corps d'Archie est toujours gelé. "On y va?" que j'murmure alors que j'me mets à bouger de quelques centimètres. Quitter son espace, quitter cette étreinte, ça me demande beaucoup de force. J'retire la couette qui nous enveloppe, et j'dépose un dernier baiser sur son front avant de m'étirer et sortir du lit. Rapidement, je fais le tour du lit et j'attrape un hoodie bien chaud dans le placard et je m'approche d'Archie. Je m'assoie à ses côtés sur le rebord du lit. "Mets ça, pour te tenir chaud." que j'dis tendrement. J'le regarde, et j'me perds une seconde dans ses yeux brillants, dans ses yeux fatigués, dans ses magnifiques yeux. Il m'fait ressentir tellement de choses, et c'est la première fois depuis qu'on se revoit que j'évolue à ses côtés sans résistance. J'saurais pas définir comment j'me sens. Doucement, j'approche ma main de son visage, et je caresse sa pommette et la naissance de sa cerne. J'dis rien, mais un tas de promesses se lisent dans mon regard.

Tu la regardes en battant des cils
T’es pas tellement rassuré de la savoir derrière le volant de ta caisse
T’es pas certain qu’elle sache conduire
C’est fou que t’aies jamais demandé avant
C’était tellement logique pour toi que tu allais conduire
De un parce que t’adores ça
De deux parce que ta nana était ta princesse
Tu préférais conduire en lui serrant la cuisse
C’est macho un peu non ?
Tu t’en rends compte que maintenant
Tu planes un peu
Mais elle te fait rire
Maddie et son pouvoir sur toi.
Tu la serres contre toi
Tu profites de sa chaleur de sa douceur
Elle te repousse pas pour une fois
Et c’est tellement agréable de pas avoir l’impression d’être de trop dans sa vie.
 « t’es pas rassurante comme nana tu le sais ça babygirl » tu la taquines parce qu’en vérité être contre maddie c’est le truc le plus apaisant du monde.
Elle se détache
Tu frissonnes
Elle est ton unique source de chaleur
Tu la regarde et tu prends le hoodie qu’elle te tend
« merci … maddie » que tu murmures
Ton visage naturellement se penche contre sa main pour une nouvelle caresse
Alors que les regards se plongent l’un dans l’autre.
Les promesses silencieuses
Les paroles non prononcées
Les âmes parlent
Les coeurs se trouvent
Plus rien n’existe
Et comme toujours vous vous comprenez
Pas besoin de mots
Pas besoin d’entendre pour se comprendre
Pour s’aimer
Maddie est la femme de ta vie et tu l’as sans doute perdu à jamais
Et pourtant elle était là
Elle avait répondu à ton appel au secours
T’es pas seul dans ce monde archie
Elle est là..
Tu frottes ta joues rugueuse sur ses doigts délicats
Tu ne dis rien.
Tu l’aimeras à tout jamais
Le lit-elle dans tes yeux
Doucement tu viens caresser sa main qui est sur ta joue
T’en embrasse délicatement la paume
Pour la remercier de ne pas t’abandonner.
Entre vous des milliers de silence
Des centaines de regrets
Et pourtant vos coeurs ils battent toujours à l’unisson
Tu te redresses pour aller mettre un pantalon puis tu la rejoins en lui tendant les clés de ta caisse ..
« en route chauffeur … » tu souris légèrement
T’es totalement épuisé
Tu te surprends même à pouvoir marcher tellement t’es fatigué.