tout va pas changer, enfin, sauf si tu l'fais. (freja)

tout va pas changer, enfin, sauf si tu l'fais

Une autre ville, à l'autre bout du monde, et en rien semblable à la grande Seattle qu'il avait récemment quittée. Déjà, Seth parcourait la plaine de jeu géante que lui offrait Bowen, l'occasion de se vider la tête, l'occasion de faire semblant d'avoir des repères, même si le paysage urbain ici n'avait rien de comparable à la ville qui l'avait vu grandir. Mais sauter d'un toit à un autre, à plusieurs mètres de hauteur, suffisamment pour se briser la nuque s'il se ratait salement, c'était pareil. Le même béton, les mêmes bâtiments carrés. Les mêmes escaliers à franchir d'un saut, les mêmes rampes sur lesquelles glisser. L'Américain se donnait l'illusion qu'il n'avait pas traversé la moitié du globe et totalement chamboulé sa vie. Tentait d'oublier, le temps de quelques minutes suspendues dans les airs, qu'il avait tout à reconstruire ici et qu'il n'avait aucune foutue idée de comment il allait s'y prendre, de ce qu'il allait devenir. Son seul ancrage, c'était sa fratrie, c'était déjà ça. Mais ça n'empêchait qu'au fond, il se sentait comme un petit garçon perdu. Alors il franchissait les obstacles, de jump en jump, une roulade, wall-run. Il aimait découvrir la ville de cette façon, même s'il se doutait que c'était comme ça qu'il allait se sentir chez lui. Même s'il il doutait qu'il se sente un jour chez lui tout court, ici. Mais il venait seulement d'arriver, ce n'était pas le moment de déjà tirer des conclusions. Personne ne pouvait prédire comment tout cela allait se dérouler. Et il n'avait aucune envie de continuer à se tracasser avec ça. Alors il continuait, d'un mur à l'autre, d'un toit à une passerelle. Il courait, franchissait, prenant appui sur ses mains déjà un peu écorchées, ses pieds, amortissait. Des passants l'apercevaient parfois, interloqués. Parfois il passait inaperçu, comme une ombre qui se déplace dans un autre univers, que ceux qui ne faisaient que marcher ne pouvaient voir. Le retour à la réalité se fit quand son coude se mangea le béton, alors qu'il ratait sa réception au pied d'un escalier, lui arrachant un grognement de douleur alors qu'il roula sur le dos, au sol, grimaçant. Même la ville rejetait ses airs d'Américain trop sûr de lui.

Il n'est pas rare que tu passes ta pause de midi à l'extérieur, trop anxieuse à l'idée de rester entre les quatre murs de ton bureau. Autant tu es passionnée par ton travail, autant par moment, il peut clairement être de trop. Aujourd'hui est l'un de ces jours où tu t'accordes une pause, loin du bureau, juste le temps de quelques heures afin de recharger tes batteries. Tu aimes toujours autant Bowen, celle qui restera, à jamais, ta ville de coeur. Alors que tu es posée sur un banc, ton regard s'accroche à un jeune homme en train de faire du parkour. Ce n'est pas donné à tout le monde de mettre des mots sur ce qu'il est en train de réaliser mais, toi, tu as toujours été curieuse face à cette discipline. Curieuse et en même temps intriguée. Passionnée, peut-être ? Tu t'es toujours dit que tu ne pourrais pas y arriver mais regarder les autres, ça, tu adores. Alors tes yeux ne lâchent pas cet homme, brun de cheveux, sûrement assez musclé sous son tee-shirt ample. Tu souris en le voyant exécuter quelques figures, espérant qu'il ne ressente pas ton regard accrocheur. Puis, après quelques minutes, ton coeur rate un battement alors qu'il se loupe au bas d'un escalier. Sans réfléchir, tu te lèves et marches en sa direction. Doucement, tu viens te poster juste au-dessus de lui, les sourcils froncés. « Est-ce que ça va ? » Demandes-tu, le regard inquiet, concernée par cet homme que tu ne connais même pas. « Besoin d'un coup de main ? » Ajoutes-tu en lui tendant la main pour l'aider à se relever si cela est possible.

Il n'en était pas à sa première gamelle, c'était plutôt habituel en parkour, et c'était même une des premières choses qu'on apprenait, à tomber correctement. Histoire de pas se briser les os tous les quatre matins. Mais fallait bien se faire mal de temps en temps, on pouvait pas y échapper dans cette discipline, même en étant très bon. Les paupières plissées de douleur, ce fut sur un visage féminin que tomba Seth quand il rouvrit les yeux. Logique, il y avait tout un public urbain pour assister à sa chute. Ce n'était pas la première fois que quelqu'un venait s'enquérir de son état, mais c'était clairement plus rapide qu'à Seattle. Généralement, c'était les potes de parkour qui vérifiaient que tout allait bien, les passants pressés s'attardant généralement à peine, si même ils l'avaient remarqué. Mais ici, il était seul, et le rythme de Bowen semblait suffisamment plus lent pour que quelqu'un ne vienne voir s'il ne s'était pas brisé quelque chose. « Ça va, ouais. J'en ai vu de pires. » grogna le brun en relevant le buste, avant de saisir la main que lui tendait gentiment la jeune fille. « Merci. » dit-il en se relevant, tâchant de pas trop se reposer sur l'assistance de l'inconnue non plus. Il était pas bien épais, Seth, mais elle avait une carrure de brindille aussi. Il aurait pas voulu l'entraîner dans sa chute et faire deux blessés pour le prix d'un. Seth s'épousseta le coude, jetant un œil à la peau à vif, les quelques gouttes de sang s'échappant des égratignures. C'était pas très beau à voir mais il s'en remettrait.

Evidemment qu'il en a vu des pires, cela se voit, cela se sent. Bien que tu ne connaisses pas grand chose au parkour, on voit que le jeune homme n'en est pas à son premier jour d'entrainement. Tu peux déceler qu'il a déjà une certaine expérience dans sa façon de bouger, de sauter et même de tomber. Néanmoins, il reste humain et n'est pas immunisé contre la douleur. Tu lui tends la main afin de l'aider à se mettre debout, main qu'il saisit bien qu'il n'y mette pas tout son poids. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, ton gabarit ne reflète pas ta force. Avec toutes les heures que tu passes en salle de sport, tu es bien plus musclée que tu ne le laisses paraitre. C'est juste plus discret qu'un homme qui expose ses muscles à tout va. « Rien de cassé ? » Demandes-tu quand l'homme observe son corps à la recherche de potentielles blessures. Son coude est légèrement écorché mais il s'en sort plutôt bien au vu de la chute. « Tu pratiques depuis longtemps ? » Il doit avoir plus ou moins ton âge alors tu ne te vois pas le vouvoyer, ça ferait assez bizarre. Surtout dans un contexte comme celui-là. Puis, tu as l'impression que, si ça le gêne, il n'hésitera pas à te le dire. « Désolée, je veux pas paraitre impolie ou trop curieuse mais j'ai toujours été fascinée par cette discipline et par ceux qui la pratiquent. Je trouve qu'il faut un talent dingue pour y arriver. » Expliques-tu pour éviter qu'il te prenne pour une cinglée.

« Non, mon coude va juste m'en vouloir quelques jours. J'devrais peut-être juste rincer ça quelque part. » répondit Seth alors que son visage se fendait finalement d'un sourire, avant de désigner la plaie. Elle n'était pas si terrible, juste pas très propre. « Depuis genre, dix ans, je crois ? » évalua-t-il pour répondre à la question de la jeune femme, plissant les yeux en réfléchissant qu'il avait probablement commencé aux alentours de ses dix-sept ou dix-huit ans. Son interlocutrice s'excusa pour ses questions, excuses qu'il balaya d'un signe de tête. Elle avait l'air sympa, cette fille. Puis, maintenant qu'il la regardait et qu'il était moins concentré sur la douleur qui lançait encore un peu le long de son bras, il remarquait aussi à quel point elle était jolie. Pas que ça ait de l'importance dans cette conversation. Mais c'était clairement quelque chose qui traversait le cerveau humain assez rapidement, qu'on le veuille ou non. Surtout quand on débarquait dans une ville où on ne connaissait personne et où on n'avait plus aucun lien, hormis ceux du sang, ce qui était sans doute déjà pas mal. « Je vais prendre ça pour une façon de me dire que j'ai un talent dingue ? » sourit-il, de ce sourire un peu arrogant mais surtout malicieux. « T'en as déjà fait ? » s'intéressa à son tour l'Américain.

Tu ris en entendant les mots du jeune homme, à propos de son coude. Le rincer quelque part, facile, ton bureau n'est qu'à quelques pas d'ici. « Mes bureaux sont à une centaine de mètres si ça peut te dépanner. » Dis-tu en haussant légèrement les épaules. Cela ne te gêne pas si ça peut lui éviter une infection plus importante. Puis, tu n'es pas contre une petite discussion sur le parkour. Il faut dire que tu n'as pas croisé tant de personnes qui le pratiquent, pour ne pas dire aucune. « Ah oui, dix ans. » Répètes-tu, étonnée. Il doit avoir à peu près ton âge, au vu de son apparence, il a forcément commencé assez jeune. Cela explique qu'il est assez doué pour cette discipline et qu'on peut percevoir ses techniques dans sa manière de bouger. Même s'il a chuté aujourd'hui, c'est pour faire mieux demain. « Tu peux le prendre comme ça. » Dis-tu en riant, à propos de son talent dingue. C'est arrogant mais tu perçois plus cela comme une touche d'humour, comme toi tu pourrais le faire. « Jamais, je ne pense pas avoir l'étoffe pour pratiquer le parkour. Fin j'sais pas. Je suis assez sportive mais ça, ça demande autant de courage que de technique et d'agilité. » Réponds-tu sans vraiment être certaine de ce que tu dis. Tu n'as jamais essayé alors tu ne peux pas vraiment dire si tu es dans le bon ou non. « Au fait, moi c'est Freja. » Ajoutes-tu en lui souriant.

Seth avait plutôt pensé à aller dans un commerce du coin ou bien au complexe sportif, pour nettoyer son coude éraflé, aussi la proposition de la jeune femme le surprit un peu. Personne à Seattle ne lui aurait proposé ça. Ceci dit, il ne voyait pas de raison de refuser, et il se rappela aussi et surtout qu'il ne connaissait personne ici, lui, le bon Américain désormais paumé au pays des kangourous. Alors c'était sans doute une bonne option que de suivre la brune jusqu'à ses bureaux, laissant l'occasion de faire plus ample connaissance. Toujours un peu étrange aux yeux de Seth, de faire une rencontre de cette façon. Lui, c'était plutôt dans les soirées, guindées ou pas, ou au travail. Mais le hasard faisait toujours bien les choses, disait-on, alors c'était peut-être le moment de lui faire confiance. Et encore une fois, il ne voyait pas de raison d'objecter. « Why not. Merci, c'est sympa. » répliqua le garçon, agrémentant sa réponse d'un sourire enjoué, avant d'emboîter le pas à la brunette. « Tu travailles dans quoi ? » demanda-t-il, toujours réactif quand il s'agissait de parler business. Seth joignit son rire à celui de son interlocutrice, après qu'il ait plaisanté sur le compliment - ou non - qu'elle lui faisait. « C'est sûr qu'il fait avoir un peu de guts, faut pas avoir peur de se faire mal. Mais si t'es fit et que t'apprends bien les techniques, et surtout, à connaître tes limites, y a pas de raison que tu progresses pas rapidement. » répondit-il alors qu'ils marchaient. Elle l'avait dit, elle était sportive, et ça se voyait qu'elle avait justement, un bon profil pour faire du parkour, selon lui. « Seth, nice to meet you. » se présenta à son tour le brun avec un sourire irrésistible. Elle devait sûrement repérer à son accent qu'il n'était pas d'ici, tout comme elle d'ailleurs. Il n'entendait pas de notes australiennes dans sa façon de parler, mais il aurait été incapable de dire d'où elle venait.

tw : évocation d'une ancienne dépendance à la drogue

C’est aussi quelque chose qui t’a interpellé, lorsque tu es arrivée à Bowen pour la première fois, cet accueil. Tu as tout de suite senti la chaleur et la douceur des australiens. Bien que les norvégiens soient accueillants, eux aussi, et surtout très ouverts – enfin pour la plupart – tu n’as jamais ressenti ce côté chill dans ton pays. C’est ce qui t’a tout de suite plu ici et que tu as essayé d’adopter à ton tour. « J’ai mon entreprise. Je suis architecte d’intérieur. » Expliques-tu sans savoir si tu dois expliquer au jeune homme en quoi cela consiste ou non. Tout le monde n’est pas toujours au clair en ce qui concerne ton travail. Tu l’invites donc à te suivre d’un geste de la main, prenant la direction de tes bureaux qui ne sont qu’à quelques pas d’ici. Très vite, le sujet parkour est remis en avant puisque c’est un sujet passionnant, pour toi, et qu’il pratique depuis un bon moment. Il sait donc de quoi il parle. « Je n’ai pas peur de me faire mal. » Dis-tu d’abord, repensant à toutes ces fois où tu t’es piquée à l’héroïne, il y a des années d’ici. En réalité, à l’époque, tu cherchais plutôt à te faire mal, à te faire du mal. Mais pour cette discipline  qu’est le parkour, c’est totalement différent. « C’est plutôt sur l’aspect technique que j’pense galérer… » Ajoutes-tu en riant. Tu n’es pas sûre d’avoir l’étoffe pour ça. Peut-être que, s’il a un peu de temps, le jeune homme pourrait te montrer deux-trois choses assez simples pour commencer. Pas forcément aujourd’hui puisqu’il vient tout juste de se blesser. « Enchantée, Seth. Dis-moi, tu es nouveau par ici ? » Demandes-tu, à peu près sûre de toi. Son accent sonne différemment des autres à tes oreilles. Bien que tu ne sois pas toujours sûre des accents que tu entends car tu en as déjà perçu des tas, bien différents, en Australie. Selon l’endroit d’où ils viennent, les australiens ont des intonations différentes. Mais là, tu es presque sûre que Seth ne vient pas d’ici.

Seth laissa échapper un sifflement admiratif, hochant la tête d’un air appréciateur, quand Freja révéla son emploi. Être indépendante et monter sa propre boîte, c’était clairement quelque chose qui parlait au garçon, lui qui avait été éduqué dans l’idée de reprendre un jour les rênes de l’entreprise familiale. Maintenant que tout ça était plus ou moins parti en cacahuète, il n’avait pas perdu un gramme d’ambition et l’idée d’avoir sa propre entreprise, de monter son truc à lui, était quelque chose qui marinait dans son esprit depuis des semaines. « C’est super cool, ça. Enfin, je connais pas grand-chose au métier en lui-même, mais génial que t’ai ta boîte. Ça fait combien de temps ? » poursuivit le brun. Franchement, c’était le genre de sujet de conversation qui pouvait le lancer pendant des heures, et ça pouvait devenir vraiment boring pour les gens que ça branchait pas trop, et qui se tenaient plus éloignés de tout ce qui était corporate. Pour Seth, là tout de suite, c’était un cadeau du ciel que d’être tombé sur quelqu’un qui avait monté son truc seul en Australie, symbole de réussite et promesse peut-être, d’un début de réseautage. Il se rendait pas compte qu’il s’emballait un peu. « Je n’en doute pas. » répliqua le garçon, l’air désinvolte, un sourire malicieux toujours collé sur le visage. Il répondait sur un ton léger, n’ayant pas la moindre idée de ce que la phrase de l’entrepreneuse évoquait pour elle. « J’promets pas d’avoir des qualités de prof, mais je peux te donner quelques tips si t’as envie de t’y essayer un d’ces jours. » offrit-il sincèrement. Ils finirent par faire les présentations, alors qu’ils marchaient dans les rues que Seth ne connaissait pas encore, commençant juste à toucher du bout des doigts son nouveau chez-lui. « Oui, j’suis arrivé y a… Ouah, plus d’une semaine déjà. » répondit-il en faisant une brève pause, essayant de se remémorer quel jour on était, et depuis quand il était ici. Il avait l’impression d’avoir débarqué deux jours plus tôt, ça devait en faire au moins dix. « Je viens de débarquer des US. Et toi ? » demanda-t-il à son tour, toujours assez persuadé que la jeune femme n'était pas d'origine Australienne. Il avait suffisamment entendu l'accent Aussie pour savoir qu'elle ne l'avait pas, celui-ci étant plus que marqué, dans la majorité des cas, et assez drôle, en tout cas pour l'Américain qu'il était.

Dans la société actuelle, ce ne sont pas tous les hommes qui sont capables de reconnaitre la réussite d'une femme et de l'en féliciter. Alors, la réaction du jeune homme te touche et te donne envie d'en savoir davantage sur lui. Pour avoir ta boite depuis quelques années, tu peux dire que tu en as croisé, des connards. Des hommes qui ne sont pas capables de comprendre comment une femme peut être à la tête d'une entreprise comme la tienne avec des dizaines d'employés. Comment une femme peut réussir aussi brillamment, par sa seule force. Tu n'as eu d'aide de personne, tu as tout bâti toute seule. « Le métier est assez vaste finalement. Disons que j'peux arranger la maison de quelqu'un de a à z. Pas seulement au niveau de la décoration mais aussi au niveau des murs qu'on peut casser, des cloisons à abattre, etc. Puis, je peux aussi, simplement, agencer des studios de tournage pour le cinéma. En fait, aucune journée ne ressemble à une autre. » Expliques-tu, complètement passionnée par ton travail. « Mmmh, bientôt quatre ans, je dirais. Mais je suis dans ce métier depuis un peu moins de dix ans. » Ajoutes-tu en fronçant légèrement les sourcils. Déjà tout ce temps-là, c'est incroyable. « C'est le bâtiment juste-là. » Montres-tu du doigt alors que vous n'êtes plus qu'à quelques mètres de tes bureaux. Le bâtiment est assez moderne, vitré sur quatre-vingt pour cent de la structure. Dedans, pas mal d'open space mais aussi des espaces de bien-être et de détente. Tu veux que ton personnel s'épanouisse au travail parce que tu es persuadée que c'est comme cela que les gens sont plus efficaces. « Oui, j'crois que ça me dirait bien d'essayer. » Dis-tu en hochant la tête, un sourire au coin des lèvres. Tu es curieuse de tout tenter, dans ta vie, tu ne veux pas vivre avec des regrets. Puis, tu es persuadée que le jeune homme est un bon prof. « Une semaine c'est peu. » Dis-tu en riant, étonnée de voir que Seth soit aussi interpellé par cette durée. Mais, si tu te souviens bien, lors de ton arrivée à Bowen, tu n'as pas vu le temps passer non plus. C'est l'effet Bowen, ça. « J'me disais bien que ça sonnait un peu américain. D'où exactement ? » Demandes-tu en entrant dans tes bâtiments suivie de Seth. « J'viens d'Oslo, en Norvège. Mais ma mère est américaine ce qui fait que j'n'ai pas tellement le profil des pays scandinaves. » Souvent, on te fait remarquer que tu n'as pas du tout la tête d'une norvégienne. Tu le sais, ça n'enlève pas pour autant le fait que tu le sois. Une fois à l'intérieur du bâtiment, tu invites l'américain à te suivre jusqu'à ton bureau, où se trouve une petite trousse de secours. Ton bureau est grand et décoré à ton image : simple et épuré. Tu aimes beaucoup le minimalisme. « Assieds-toi, je vais m'occuper de ça. » Fais-tu en montrant de la tête son coude.