| | Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l' Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite. |
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| (#523) changer de cap. - Spike | |
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Auteur | Message |
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Invité | Sujet: (#523) changer de cap. - Spike Jeu 5 Sep 2013 - 8:39 | |
| changer de cap, ne pas avoir peur de couler. prendre la route et rouler, jusqu'à ne jamais s'arrêter.J'ai pas forcément passé une superbe journée. Entre les dernières factures à régler et quelques ennuis techniques sur ma bicyclette, j'ai eu droit à un temps pourri toute la matinée et aux remarques de certaines personnes un peu trop agées et récalcitrentes à mon doigté expert pour lancer les nouvelles sur le pallier de leur porte. Qu'importe, j'rentre à l'appart' complètement lessivé, fatigué et épuisé. Mon compte en banque vient de se vider pour régler une facture d'électricité et, honnêtement, j'comptais bien m'garder queqlues sous d'côtés pour m'offrir ce vinil que j'avais vu dans la boutique, un collector d'après le gérant du store. Qu'importe, ce sera pour le mois prochain. Me reste plus qu'à espérer que je suis le seul dingue d'antiquités de Bowen, sinon, c'est la m*rde ! En poussant la porte, je me surprends à espérer que Spike sera présent. Non pas que d'habitude, j'préfèrerais qu'il ne soit pas là, mais ce soir, j'ai b'soin d'le sentir près de moi. D'ailleurs, en rentrant, j'en ai profité pour m'arrêter à cette station où tu peux retirer des DVD's rien qu'en pressant sur un écran avec ton index. Incroyable la technologie quand même, le must, c'est que ça coûte rien puisqu'on y a un abonnement mensuel avec Spike ! Frankenstein, j'ai pas pu m'en empêcher. J'adore les films d'antans et encore plus lorsqu'ils sont carrément miteux. Un classique me direz-vous, ouep, un classique. Et puis, j'ai bien envie de m'poser d'vant c'film et d'sentir la chaleur du corps de Spike entre mes bras. Finalement, j'comprends pourquoi j'me suis pas encore posé avec une meuf'... J'ai pas b'soin d'leur affection, juste d'leur corps. Pour ce qui est de la tendresse, j'ai Spike à la maison. En refermant derrière moi, j'pousse un léger cri « Spike ? » Aucune réponse... va savoir, j'suis déçu, presque triste. Il va rentrer, c'est certain. Il finit toujours par rentrer... sauf quand il rencontre un mec en ville. Je jette un coup d'oeil à l'horloge fixée sur le mur, il n'est que dix-neuf-heure-trente, bien trop tôt pour qu'il se soit mis en quête d'un plan. Il va rentrer !
Rassuré, je jette le DVD sur le sofa en passant par le salon et je traverse droit l'appart' jusqu'à ma chambre. Je m'y déshabille rapidement avant d'enfiler un jogging plus confortable et une liquette blanche, glissant à la perfection sur mon torse étroit. En me regardant rapidement dans le miroir, je passe une main dans mes cheveux en bataille et soupire. J'attrape dans la poche arrière de mon jeans, vulgairement jeté sur mon lit, mon paquet de Camel et je me dirige directement sur le balcon. Assis à table, j'attrape le roman que j'y avais laissé et m'allume une première cigarette. Ce n'est qu'une dizaine de minutes plus tard, et trois clopes, que j'entends la poignée de la porte d'entrée basculer. Il est rentré et mon coeur pousse un soupir de soulagement. |
| | | Invité | Sujet: Re: (#523) changer de cap. - Spike Jeu 5 Sep 2013 - 20:39 | |
| stand by me.
oui madame c'est bien deux clopes que j'ai là coincées entre les lèvres, DEUX madame. je me suis dit, ALLEZ, deux pour le prix d'une ! e lui tirerais bien la langue, à cette vieille vache qui me regarde trop de travers parce que j'ose fumer pas comme les autres, mais ça va faire tomber mes cigarettes. et deuxième vieille conne dans mon champs de vision, celle-là m'accoste carrément pour me reprocher le seul et simple fait de FUMER, bon dieu. mais c'est pas son cul, ses affaires, j'ai envie de lui dire. je cours à la mort, me dit-elle. ET-A-LORS ? allez bonne journée, non, soirée, madame. "mieux vaut fumer deux fois plutôt qu'une !", gueule-je à son attention, déjà loin, titubant avec mes paquets de courses. OUI, mon Jools, tu vas halluciner, mais j'ai fait les courses. j'ai acheté des légumes et de la viande dans ses barquettes en plastique MAIS aussi des twix, des haribo, des nounours en guimauve, des mars glacés, des snickers glacés et pas glacés, des pop corn caramélisés. (et c'est bien pour ça que tu me laisses jamais faire les courses en général, n'est-ce-pas mon petit père.) Jools, il fume quand j'arrive tout chargé. je chante pour prévenir de mon arrivée. ben e. king, aka mon mantra, mon dieu, mon tout, mon presque-jools. "when the night, has come, and the laaand is dark, and the moooooon is the o-only light we see, no I won't be afraid, ooh i wooooon't be afraid, just as long as you stand, stand by me" c'est une chanson que je chante jamais au hasard, JAMAIS, c'est juste ma manière à moi de lui déclarer ma flamme sans en avoir l'air, mais je crois qu'avec le temps, Jools, il m'écoute même plus chanter. c'est comme quand je lui fiche une claque sur les fesses (à peu près toutes les heures, chaque fois que je l'ai sous la main en fait), ça paraît rien comme ça, alors que ça veut dire, tellement, TELLEMENT de choses en vrai. mais je claque rien du tout là. je le trouve sur le balcon, clopant, le popotin installé sur notre seule chaise de terrasse. c'est pas grave parce que j'aime pas les chaises, c'est trop SÛR, moi je préfère me percher sur la rambarde du balcon, j'aime vivre dangereusement. dans mon dos il y a le vide et devant moi il y a Jools. des fois Jools je lui dis rien. des fois j'ai juste envie de le regarder fumer ou juste respirer et vivre. c'est un spectacle foutrement tragique, ça me tord le cœur, et en même temps je souris. là je souris terriblement fort. il me tue, Jools, dans sa façon de fumer. puis bon, parce que faut échanger quelques banalités quand même entre colocs, parce que ça se fait : "j'ai fait les courses m'sieur, et là tu vois j'vais faire des pâtes, bon les nouilles sont déjà faites par barilla MAIS je vais faire la sauce bolognaise j'te jure. alors toi tu vas mettre ton p'tit cul dans l'canap' et tu mets n'importe quelle chaîne à la con dans toutes celles que tu payes excessivement cher tous les mois, et j'arrive dans environ une demie-heure avec mes pâtes bolo." je dandine fièrement du derrière jusqu'à la cuisine, juste parce que je sais qu'il regarde. je sais pas pourquoi mais des fois il me regarde. ALLONS. les pâtes. il faut se laver les mains pour cuisiner ? |
| | | Invité | Sujet: Re: (#523) changer de cap. - Spike Ven 6 Sep 2013 - 8:32 | |
| Trop absorbé par ma lecture, j'entends pas la porte se refermer derrière mon colocataire. A vrai dire, je l'entends même pas chanter, c'est devenu une telle habitude que parfois, j'me demande si ce n'est pas juste un leitmotiv, comme un bruit de fond qui me suivrait un peu partout. J'esquisse néanmoins, de façon tout à fait naturel, un petit sourire en tirant sur ma clope, lorsque je vois la silhouette de Spike se dessiner devant moi. Il s'installe sur la rembarde, je lève doucement mes yeux vers lui en posant en même mon livre sur le sol, je tire une nouvelle fois sur ma cigarette alors que, dans son excitation légendaire, il me déblatère tout son programme des soixantes dernières minutes et ce qu'il a prévu de faire pour l'heure à venir. J'étouffe un petit rire amusé, finalement, c'est ça que je préfère chez lui. Cette légèreté, cette innocence. Peut-être parce qu'au fond, j'étais pareil autrefois. Aujourd'hui, j'avoue avoir perdu pas mal de ma candeur, peut-être parce que, catapulté dans le monde des adultes, je me retrouve à devoir travailler pour offrir à Spike un toit convenable... une vie convenable. J'ai pas l'temps de lui répondre qu'il quitte déjà la pièce, remuant du popotin pour se rendre directement à la cuisine. Il me plante là, comme un con, sur le balcon. J'éclate de rire en me redressant sur mes jambes...
Je suis resté seul plus de dix minutes avant qu'il n'arrive, interminables ! J'sais pas pourquoi j'ai autant besoin d'le sentir près de moi. Maintenant qu'il est là, j'ai même pas envie d'allumer la télé, juste de le rejoindre et d'le regarder foutre en l'air une journée entière à avoir frotté de fond en comble les plaques de la cuisinière... L'ouragan Spikey, rien qu'en y pensant, je réprime un petit rire. En poussant la porte de la cuisine, je le surprends à remplir une casserole d'eau. J'esquisse un léger sourire en venant me poser contre le frigidaire, plantant mon regard dans le sien. « T'as pas b'soin d'aide ? T'es sûr ? » J'hausse les épaules en roulant des yeux. « La dernière fois que tu t'es foutu derrière les fourneaux, t'as quand même réussi à mettre le feu à la cuisinière. » Je riais en le regardant faire. J'avoue, j'exagère à moitié mais ç'aurait pu être le cas. « T'appelles ça faire des courses ? » J'ai pas pu m'empêcher de fouiller dans le sac qu'il a ramené. J'éclate de rire en voyant les friandises. Finalement, c'est ça qui m'rend la vie plus simple. J'pourrai lui en vouloir de balancer l'argent par les fenêtres de la sorte, de faire ce genre d'achat alors qu'on n'roule pas sur l'or et que chaque penny est important. Mais j'm'en moque, j'trouve ça trognon, j'trouve ça adorable... et marrant ! J'vis avec un gamin, et ça m'arrange parce que même si j'essaie d'apprendre à d'venir adulte, j'ai d'la peine à m'sentir à l'aise dans c'rôle. J'attrape un snickers et le déballe en posant mes fesses sur la table à manger... « J'ai loué un DVD. T'sais bien qu'j'déteste tous ces programmes à la con qu'ils diffusent dans la boîte à image. » Et je souris, comme un crétin. pourrie ma réponse... pourrie ! |
| | | Invité | Sujet: Re: (#523) changer de cap. - Spike Ven 6 Sep 2013 - 21:09 | |
| je suis un clown, je suis un con, je sais même pas faire cuire des pâtes. (et dire à mon coloc que je l'aime depuis que je suis arrivé sur la terre, depuis avant même qu'on se connaisse tous les deux. oh j'en ai raté des choses moi dans la vie.) alors, BON, j'allume la radio. c'est un petit truc vieux comme le monde, ça capte mal mais ça capte de l'électro, quand même. dieu que je HAIS l'électro, ça me défonce les oreilles. mais si on était dans un film, ce serait cool, de faire des pâtes sur de l'électro, alors je laisse la chanson, je danse même dessus. "you make me nervous", ça dit et ça répète. hum HUM. mais Jools me rend pas nervous non. NON, Jools il me déchire le cœur, c'est tout. mais ça va je vous dis, j'ai l'habitude. sinon, moi j'aime bien faire comme si j'étais dans un film. AU MOINS, là, je peux faire genre que je suis pas un clown con qui sait pas faire cuire des pâtes et qui est amoureux de son besto. PFF. ça change de chanson, et c'est encore de l'électro, ça doit être radio-électro. une chanson je veux bien, ok ça passe, mais deux je vais exploser, alors je tourne le bouton, un peu rageusement. mais parce que la vie fait des beaux miracles des fois, je tombe sur une chouette de radio. en tous cas ça passe SUPERTRAMP. alors si je devais dire ma raison de vivre mais sans parler de Jools, ce serait supertramp. supertramp ça me tue exactement comme Jools, ça me prend aux tripes et tout. là c'est une chanson d'eux que je trouve assez concon, bon, on peut demander aux radios de passer du BON supertramp NON PLUS. mais je chante, là, en sortant une grande casserole (ouais je suis presque sûr qu'il en faut une pour faire cuire des pâtes). oh puis tiens, parce que les italiens sont juste MAGIQUES, sur le paquet des spaghetti, y a des conseils de préparation. "faire bouillir un litre d'eau." OUI ! "T'as pas b'soin d'aide ? T'es sûr ?" ah putain je sursaute. il est là Jools, contre le frigo, sexy as hell, il roule des yeux comme une maman. "La dernière fois que tu t'es foutu derrière les fourneaux, t'as quand même réussi à mettre le feu à la cuisinière." je tiens à dire que c'est pas vrai. "T'appelles ça faire des courses ?", qu'il râle en fouillant dans mes courses. et là je me tape de la main le front, parce que non, PUTAIN, j'ai oublié les KINDERS, comment j'ai pu faire ça. ça me désole, je sais même pas faire des courses, mais là, je dois chercher du sel, du gros sel. je suis sûr qu'on en a. c'est le genre de trucs que Jools achète. "J'ai loué un DVD. T'sais bien qu'j'déteste tous ces programmes à la con qu'ils diffusent dans la boîte à image." je souris avec tendresse, putain. LA BOÎTE À IMAGES. y a que Jools sur terre pour dire un truc pareil, pour refuser à ce point la technologie. pour refuser même de dire ce mot : TÉLÉVISION. "c'est quoi, l'DVD ? (en versant le gros sel dans l'eau qui essaie de bouillir) j'te préviens j'vais essayer d'faire mon possible pour tenir tranquille pendant cent minutes là. je sais pas si tu t'souviens la dernière fois qu't'as voulu me faire regarder un film j'ai pas tenu, j'ai cassé mon assiette tu t'souviens ? y a que le cinéma qui réussit à m'tenir assis tu sais bien, parce que l'grand écran ça me tue, ça m'hypnotise. bon allez sors de ma cuisine. et puis bouffe pas tous les snickers putain c'est l'dessert !" je le dégage à coup de tablier que j'enfile après, j'ai une de ces dégaines. et puis je pars en quête d'un livre de cuisine, ça aussi je suis sûr qu'il en a acheté un, Jools. et puis ALLEZ je suis sympa, je vous épargne tous les détails dégueulasses et morbides de la préparation de la sauce bolognaise, vous voudriez pas en manger après. mais je vous JURE quand j'arrive avec mes deux assiettes de pâtes bolognaisées là, Jools, il a l'air de trouver que ça a de la gueule. que ça va être bon. "oh putain j'ai envie d'chialer c'est tellement beau, regarde-moi ça, j'ose pas y toucher. t'as mis l'film ?" j'aime vraiment pas regarder des films sur la télé. non seulement ça m'intéresse rarement mais en plus j'ai toujours envie d'aller foutre ma tête dans le cou de Jools ou sur les genoux de Jools, n'importe où sur Jools putain. mais là ça va j'ai l'assiette sur les genoux qui m'en empêche.
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| | | Invité | Sujet: Re: (#523) changer de cap. - Spike Lun 9 Sep 2013 - 11:11 | |
| J'adore ce côté candide et innocent de Spike. C'est ce qui m'a toujours plû chez lui, à dire vrai. Ce qui nous a rapproché. Il fut un temps, j'étais pareil... idéaliste, irréaliste et complètement naïf, aveugle face à l'horreur du monde dans lequel nous évoluions. Dieu que j'regrette cette époque de parfaite insouscience. Je me souviens rapidement de notre road trip, ces nuits sous les étoiles, ces journées dans l'infini de l'horizon. Nous étions libres, nous étions heureux... Je l'étais plus que jamais. Et puis, la vie nous a rattrapé bien trop vite, à mon goût. Il a fallut s'installer, s'poser. Okay, c'était pas non plus une obligation, c'était juste que j'voulais plus de cette vie pour Spike. On était des aventuriers, certes, mais fallait bien qu'il se repose aussi... un peu sur moi, surtout ! Je veux le meilleur pour lui, et quand je le regarde dans cette cuisine, s'acharner sur ce paquet de pâte, j'avoue que j'suis pas mécontent de mes décisions. C'est pas évident de prendre de la matûrité, à choisir, j'aurai préféré rester ce gamin étourdi et naïf que j'étais... celui que je suis encore à queqlues occasions (allez savoir pourquoi, c'est souvent lorsque je suis avec Spike). J'l'aime bien ce Jools là, lui il se soucie pas de son salaire, de ses factures. Il profite juste de la vie sans penser à demain. Qu'on s'entende bien, le Jools adulte me plaît aussi, il est posé, il est réfléchi et plutôt mature mais parfois, il m'ennuie. Il affronte la vie et ses obligations avec dédain, il se lasse vite et il a perdu son humour. J'avoue qu'à choisir, j'taillerais bien la route. C'est ça, prends tes affaires Spike, on décampe. Toi, moi, notre vieille VW et juste l'autoroute. Mais non, j'veux plus de ça. Spike est fragile, j'le sais, même s'il me prouve chaque jour le contraire. Et j'peux pas lui imposer une vie de nomade, je veux qu'il soit épanoui, je veux qu'il soit heureux. « c'est quoi, l'DVD ? j'te préviens j'vais essayer d'faire mon possible pour tenir tranquille pendant cent minutes là. je sais pas si tu t'souviens la dernière fois qu't'as voulu me faire regarder un film j'ai pas tenu, j'ai cassé mon assiette tu t'souviens ? y a que le cinéma qui réussit à m'tenir assis tu sais bien, parce que l'grand écran ça me tue, ça m'hypnotise. bon allez sors de ma cuisine. et puis bouffe pas tous les snickers putain c'est l'dessert ! » Je le regarde en souriant, machouillant ma barre de chocolat. Au fond, j'aimerais qu'on aie encore dix-sept ans... Ah c'qu'on était bien à c't'époque là ! Je le dévisage avec tendresse, une tendresse infantile. Je le regarde un peu comme s'il s'agissait de mon petit frère, ce petit frère que j'me suis promis de protéger. Ouep, j'ai déjà un frère, même une soeur, mais eux, j'm'en contre-fiche. Qu'ils aient tous au diable d'ailleurs... Spike, c'est spécial, Spike, c'est mon alter-ego. Et même si j'suis incapable de lui rendre l'amour qu'il me porte, j'sais que ça lui suffit. Du moins, je l'espère... j'voudrais surtout pas l'faire souffrir. Ô ça non ! « Frankenstein. Un grand classique, tu m'connais. » J'lui lance un clin d'oeil en riant doucement. Y a qu'lui pour me comprendre, moi et ma stupide phobie de la modernité. Ouep, que lui pour trouver ça chou. Même qu'il apprécie c'côté de moi un peu rétro. Y a trois semaines, il a réussi à me convaincre d'investir dans un téléphone portable. Je l'utilise pour rien, pratiquement, juste pour lui écrire. J'aime pas les cellphone, moi j'aime le bon vieux papier craft, les invitations par courriers et les bonnes vieilles conversations partagées au détour d'un quartier bondé ou d'une terrasse pleine. Souvent, j'me dis que j'suis pas nez à la bonne époque. « Ok, j'te laisse à tes petites affaires. J'vais finir mon chapitre, j't'attends au salon. »
J'vous fais cadeau de ma lecture, pas la peine de retranscrire ici les cinq-cents-huitante-trois mots que j'ai lu en attendant que le souper soit prêt. Toujours est-il qu'en plus de ma lecture, j'en ai profité pour fumer une nouvelle cigarette. J'avoue qu'à certains moments, j'me sens nerveux. Avec Spike, c'est plus vraiment comme avant... depuis que j'sais, pour ses sentiments. J'l'ai remarqué que trop récemment, qu'il m'aimait bien, même mieux que ça. En fait, c'est dans sa façon d'me regarder, d'me parler et puis, dans toutes ces chansons qu'il chante à la maison. J'me suis même trouvé bête de ne pas l'avoir aperçu plus tôt. Mais depuis, j'ai repris la mauvaise habitude de fumer toutes les dix minutes quand j'me trouve près de lui. M'faut du courage pour affronter ça... parce que j'aime pas les hommes, moi, j'aime les femmes. Enfin, c'est ce que j'ai toujours été. Alors oui, j'aime beaucoup Spike, mais pas suffisamment pour baisser mon froc devant lui et le laisser se mettre à g'noux d'vant moi, si tu vois ce que j'veux dire. « oh putain j'ai envie d'chialer c'est tellement beau, regarde-moi ça, j'ose pas y toucher. t'as mis l'film ? » C'est lui qui m'sort encore de mes pensées. Je lève la tête vers lui, je suis accroupi sur le sofa, mon livre entre mes jambes. Il pose l'assiette devant moi et sa remarque me fait sourire. C'est vrai qu'il s'est surpassé cette fois-ci, ça à l'air succulent. « Epatant !!! » Je lui jette un clin d'oeil en souriant, je pose mon livre sur la table basse et lui tend le DVD en riant. « J'ai pas eu le courage de me battre avec le lecteur à disques. J'préfère que tu l'fasses toi, tu sais bien que j'y comprends rien du tout. » Ouep, ça fait pourtant des semaines qu'on regarde des DVD, mais j'ai toujours rien compris à ces boutons, ces télécommandes et j'préfère pas foutre en l'air le matériel, surtout que c'est Spike qui a tout acheté... « Tu veux que j'baisse les rideaux ? Histoire que ça soit plus sombre... on verra peut-être mieux. » |
| | | Invité | Sujet: Re: (#523) changer de cap. - Spike Lun 9 Sep 2013 - 21:11 | |
| il sourit, mais je sais pas si il se fout de moi ou QUOI. épatant, c'est comme ça qu'il qualifie son assiette, oh il doit vraiment se foutre de moi le salaud parce qu'il dit jamais des mots comme ça. JA-MAIS. je lui dirai bien d'aller s'enfourner les pâtes là où je pense mais alors bon voilà qu'il se met à me faire un clin d’œil, et moi je fonds métaphoriquement parlant. je me sens benêt debout là dans mes baskets défoncées avec mon assiette de nouilles sauce-tomatées. et puis y dit : "J'ai pas eu le courage de me battre avec le lecteur à disques. J'préfère que tu l'fasses toi, tu sais bien que j'y comprends rien du tout. " t'es vraiment con, que j'ai envie de lui dire, t'es trop con, si tu veux pas que j't'aime, arrête de faire le mignon là, ça me tue trop tu sais bien. ouais mais non à la place je tire la langue il me semble, et puis j'obéis au doigt et à l'ordre. j'ai appris à toujours faire ce qu'il me dit maintenant, et jamais lui dire ce que je pense. de nous. et de TOUT. je tripote les boutons et la machinerie et ça lance le film. pub pour un autre film, et moi je m'ennuie déjà. "Tu veux que j'baisse les rideaux ? Histoire que ça soit plus sombre... on verra peut-être mieux." mais PUTAIN. il le fait exprès ? il veut me faire mourir d'amour pour lui ? quand c'est sombre, moi, j'ai juste envie de le VIOLER. mais allez, je grogne. "ouais. ouais mais c'est bon j'vais l'faire." je préfère lui dire ça, obéir toujours et TOUJOURS. c'est que sinon je vais me mettre à pleurer/courir partout en gueulant, JE T'AIME JE T'AIME JE T'AIME jusqu'à ce qu'on me tue. alors je m'installe et tout, ce qui est coton vu comment je nous ai foutus dans le noir. Jools, je le regarde pas parce qu'il m'énerve sec, mais je sais qu'il regarde le film. moi non, moi je bouffe. des SPAGHETTIS putain, j'aurais pas pu faire plus romantique, et le pire c'est que j'ai même pas capté quand j'ai eu l'idée de cuisiner un peu. c'est venu TOUT SEUL. comme une évidence. putain de dieu. j'engloutis mes nouilles en deux deux, sans même y penser, c'est du foutu gâchis. tout mon moi est du gâchis. de toute façon. un foutu blondinet dévoué corps et âme à son meilleur ami. et si je chialais là tout de suite ? oh, la FLEMME, tiens. je te chasse de ma tête, toi là, JOOLS, je fais comme si t'étais plus à côté de moi. et puis j'ai fini de manger. alors j'essaie de me mettre dans le film. mais comme j'ai pas suivi, je comprends pas, ça me plaît pas. je gesticule pour m'occuper. je m'amuse à gober des snickers, mais j'y arrive pas. moi j'aime pas les films à part au cinéma comme j'ai déjà dit. et à part les films de PATRICK DEWAERE. je sais bien que j'étais presque pas né quand il faisait des films mais moi j'aime ses films plus que de raison et tout. c'est juste un GÉANT. et sinon dans ce que j'accepte de regarder à la télé y a aussi DOCTOR WHO. ça me transperce juste le cœur cette série. un peu comme Jools putain. Jools, il est tout près de moi, ça je peux pas l'ignorer, nos bras nus se touchent mais, à peine hein, juste de quoi me faire frissonner quand même. j'aimerais l'embêter pour : arrêter de m'embêter mais surtout, surtout pour arrêter d'avoir envie de l'EMBRASSER. oh j'imagine même pas le désastre si j'avais cette drôle d'idée, hein. mais Jools de toute façon il me laisserait pas l'embrasser, il est TROP dans le film pour bouger un cil, une lèvre, un doigt. j'ai encore plus envie de l'embrasser, je l'aime quand il est calme comme ça, quand il me laisse tranquille avec ses CLINS D’ŒIL et ses SOURIRES. alors j'attends une vie, deux vies, trois vies, mais ça fait que cinquante minutes sacré bon dieu de merde, même pas une heure, PRESQUE une heure mais non pas encore. je m'affale sur Jools, d'abord comme pour dire EH OH, je suis là, et je m'ennuie. puis finalement je suis drôlement à mon aise là. tout fermé sur moi même, appuyé sur lui, la tête dans son cou. c'est sacrément pas normal pour deux meilleurs amis, oh ça je sais, mais VOILÀ, on est pas des meilleurs amis normaux.
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| | | Invité | Sujet: Re: (#523) changer de cap. - Spike Mar 10 Sep 2013 - 10:48 | |
| Au-delà d'une certaine tension que je ressens actuellement, à me retrouver si proche de Spike, je me sens parfaitement bien... complètement à ma place. D'aussi loin que remontent mes souvenirs, je n'ai jamais été aussi bien dans mes pompes que depuis que je l'ai rencontré. Je lui dois tout, tout de l'homme que je suis aujourd'hui. Il a su me regarder comme jamamis personne ne l'avait fait, avec tendresse mais surtout avec compréhension et tolérance. Je suis bien quand je suis avec lui parce que je peux être moi, sans me poser de question. Il ne se moque jamais de moi, ou alors tendrement. Je sais qu'il trouve ça mignon que je ne sache toujours pas faire fonctionner un lecteur DVD, je sais qu'il trouve ça craquant aussi que je n'regarde pratiquement jamais la télévision, que je bouquine autant et que je n'utilise qu'en de rares occasions mon téléphone portable. Ouep, il aime l'garçon qu'j'suis, et c'est pour ça que j'me sens bien avec lui. Mais il y a tant d'chose que j'aimerais pouvoir lui donner sans m'en sentir capable. Il mérite d'être heureux, plus que n'importe qui. J'voudrais qu'il le soit avec moi, mais j'suis pas d'ce bord... ou alors j'le sais pas ! Même si ça n'm'a jamais dérangé de le prendre dans mes bras, j'bloque à l'idée de l'embrasser, de le toucher plus intimement. Il se lève d'abord pour mettre le DVD. Il n'a pas le temps de s'assoir qu'il se relève pour fermer les rideaux suite à ma demande. « Merci. » Je le regarde s'assoir à côté de moi.
Le film commence, de suite, je suis captivé par le défilement des images. Je ne détache pas mon regard de l'écran tandis que je sens Spike s'agiter à mes côtés. Il n'a jamais été le mec le plus tranquille qui existe pour regarder un film et, généralement, il s'endort après quelques minutes seulement. Mais là, je le sens qui s'agite et, bêtement, je souris en coin. Je ne le regarde pas un instant, me contentant de manger sans décoller mon regard de l'écran. En fait, j'évite de croiser ses yeux le plus souvent possible depuis que je suis conscient de ce qu'il éprouve à mon égard. Je ne veux pas qu'il s'imagine quoi que ce soit, je ne veux pas lui faire du mal. Pourtant, j'ai envie d'être proche de lui comme nous l'avons toujours été. Mais il y a cette barrière invisible aujourd'hui... il ignore pourtant que je le sais et je n'ose aborder le sujet. Alors au fond, je ne suis même pas sûr de regarder vraiment le film, j'ai l'esprit qui part dans tous les sens et je le sens qui s'embrouille. Que faire ? Que penser ? J'aimerais que les choses redeviennent comme elles étaient. Merde, c'est trop compliqué à gérer. Et puis, tout à coup, je sens Spike qui s'approche, qui cale son visage contre mon coup et j'oublie tout le reste. Merde, je devrais le repousser gentiment mais je n'arrive pas à m'y résoudre. Je suis bien, parce que c'est comme ça qu'on a toujours été. Proches !!!! Alors, instinctivement, ma main remonte jusqu'à sa joue tandis que mes yeux ne se détachent pas de la télévision. Ma paume se pose contre sa peau froide et commence doucement à la caresser. Je ferme les yeux, intérieurement, je pousse un long soupir. Je ne devrais pas, j'ai peur qu'il n'en attende trop de tout ça... mais j'aime ce contact, parce que c'est ce que nous avons toujours été. Je me décale gentiment, il comprend tout seul et se laisse tomber sur mes jambes repliées... Je ne dis rien, je reste silencieux, là, devant la télé... Spike allongé sur mes jambes, et mes mains passent dans ses cheveux. Nous sommes des amis, un peu trop proches, mais des amis. Du moins, c'est ce que je tente de me dire, j'essaie de m'en convaincre. Je ne veux pas qu'il croit qu'il y a une ouverture, je ne suis pas prêt, je ne suis pas comme ça... Merde, je suis dans la merde ! |
| | | Invité | Sujet: Re: (#523) changer de cap. - Spike Mar 10 Sep 2013 - 18:57 | |
| OUAIS hormis les quelques premiers jours où on osait presque pas se toucher parce qu'on se connaissait pas assez, normal quoi. hormis ça, Jools et moi, on a toujours été collés l'un à l'autre, toujours à se tripoter. à se high fiver à chaque occasion, à se prendre dans les bras quand ça marque des buts au foot, à se tenir le bras dans la rue, comme les vieux, juste pour rire, à dormir ensembles. quand on y pense c'est carrément malsain. pour MOI. étant donné que je l'AIME. et puis je me demande tiens si j'aurais commencé à l'aimer si j'étais pas tout le temps fourré contre lui, le nez dans son cou, AUSSI. c'est vrai que j'ai rarement vu des meilleurs potos faire ça. ça a du être ça alors. qui a fait qu'un jour je me suis dit que c'était trop bizarre que je rêve de ses lèvres et de ses bras. SANS BLAGUE, à un moment, c'était ça, mes rêves : des plans interminables sur la bouche et les avant-bras musclés de Jools. j'en pouvais plus. le jour (c'était un JEUDI) où j'ai accepté la chose suivante : J'AIME JOOLS D'AMOUR, ce jour-là, ce précieux JEUDI-là les rêves ça a cessé. mais je rêvais les yeux ouverts. à chaque fois que je le voyais, qu'on se touchait, et tout. y a des jours, où c'est un cauchemar, ÇA, là, l'amour pour Jools. mais la plupart du temps ça gaze et je me contente de ce qu'il veut bien m'offrir. pour le reste je me trouve un mec. et mine de rien il donne beaucoup Jools. comme là. là y a sa main qui descend le long de ma joue, et je suis sûr que ça laisse comme une brûlure sur ma peau. c'est ça Jools, c'est une brûlure, MA brûlure putain. je sais pas où elle va, la main, et en attendant, moi j'arrête de respirer. et la main, elle vient s'échouer tout joliment sur ma joue. pile au moment où l'apnée, ça commence à devenir dur. PILE POIL ce moment-là putain. je recommence vite à respirer difficilement BON DIEU, parce que la main, de Jools, elle s'amuse à traverser mon visage, à le caresser de partout. ça dure trois secondes ça, à peine le temps de m'y habituer, et puis Jools, il me pose sur ses jambes pliées, j'ai la moitié du corps sur le canapé et l'autre, le torse et la tête et les bras sur les jambes de Jools. c'est un peu notre USUAL-CÂLIN-TÉLÉ, j'ai l'habitude de celui là, je m'installe tout bien comme je fais toujours, et là, là je peux m'arrêter de bouger. Jools aussi il est complètement immobile, c'est dingue, on doit avoir la gueule de STATUES, ça nous arrive que le soir, ça, devant la télé, de pas bouger d'un poil. y a que la main de Jools qui bouge, elle est dans mes cheveux, elle caresse ma belle blondeur. mon cœur s'y est fait et il bat plus trop vite maintenant, mais au début, je te dis pas, ça le rendait dingue, il battait à une de ces VITESSES quand y avait la main de Jools qui caressait mes cheveux. mais Jools, quand il fait ça, qu'on soit bien d'accord, je l'aime et je le déteste à la fois. comprenez-moi : j'essaie de me faire aussi discret que possible mais ça doit se voir parfois qu'il me fait frémir sévère, ça m'arrive d'être TRANSPARENT. alors je le hais pour faire ça. la main sur la joue, et puis dans les cheveux. c'est mortellement dégueulasse de me faire ça, pourquoi il le fait ? on a pris des sales habitudes, nous deux, et c'est certainement moi que ça fait le plus chier. c'est assez évident de pourquoi. je sais pas si il le ferait si il m'imaginait capable de me redresser et de l'embrasser avec tout l'amour dont je suis capable. mais il sait que j'en suis pas capable alors BON. ouais je le suis pas. avec les autres garçons, même quand ils ont dix ans de plus que moi, alors là j'ai une de ces AUDACES, mais avec Jools c'est plutôt autre chose, et je me pisse dessus devant lui. j'oserais jamais le toucher. et l'idée même en fait de l'embrasser me fait tout bizarre. comme si c'était SALE, mal. je veux pas, PLUS, en tous cas, de son corps, c'est un amour très très mental, toutes les filles en rêvent, hein. alors OUAIS je le hais là tout de suite. et je l'aime parallèlement. je l'aime et je suis tellement bien tout près de lui, je pourrais mourir ici-même, ALLEZ, amenez le fusil. je peux mourir en paix. SOIXANTE MINUTES, putain, oh ça y est sacré bon dieu de merde. allô ici Spike Fish, j'ai tenu une heure devant un film. faut dire que y a Jools qu'a aidé un peu, il a tenu ma tête assez occupée. mais bon ça fait une heure alors je commence à m'agiter. j'ai une durée d'attention limitée. je quitte les jambes de Jools et soudain je redeviens à peu près moi, je me mets à parler par dessus les gens dans le film. "j'viens d'réfléchir, là genre en deux secondes, et t'sais quoi, j'sais pas quelle heure il est mais faut A-BSO-LU-MENT qu'on parte là. qu'on sorte et qu'on prenne la voiture et qu'on aille rouler n'importe où, absolument au hasard, t'sais comme quand on était jeunes !" (j'ai mal accepté d'entrer dans ma vingtième année.)
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| | | Invité | Sujet: Re: (#523) changer de cap. - Spike Mer 11 Sep 2013 - 13:59 | |
| Nous n'avons jamais été des amis comme les autres, nous avons toujours été proches d'une manière atypique et assez originale. Et j'ai toujours adoré ça... Spike, c'est mon petit frère de sang, mon alter ego, une sorte de moi en version bien plus barrée et loufoque. J'aime son caractère, j'adore sa façon de prendre la vie toujours du bon côté et d'être aussi candide. Ouais, j'aime beaucoup c'mec, beaucoup trop. Le problème, c'est que ça s'arrête plus à une franche camaraderie qu'à une attirance physique et psychique. D'ailleurs, est-ce qu'un mec pourrait m'attirer physiquement ? J'en sais trop rien... ça m'est encore jamais arrivé. Peut-être un jour, peut-être pas ! Je suis quelqu'un d'ouvert, dans l'ensemble. Ouvert aux expériences nouvelles et à la découverte. Mais Spike, je veux pas qu'il soit mon expérience, bien au contraire. Et si je me tente à goûter à Spike, je prends le risque de le perdre... si ça ne me convient pas. Y aura jamais de retour en arrière possible si je laisse notre amitié prendre le dessus sur ma raison. Je veux pas de ça pour lui, je l'estime trop, beaucoup trop. Il est devenu, rapidement, la seule partie de moi qui me satisfasse. J'ai besoin de lui comme j'ai besoin de l'air que je respire, quand je rentre le soir, j'ai besoin de savoir qu'il est là. Notre routine, c'est mon oxygène, ma bouée de sauvetage. Oui, parfois j'étouffe, même que parfois, je me sens opressé mais j'aime ça, ça me convient parfaitement. Allongé sur mes jambes, je continue de lui caresser les cheveux sans prêter attention au film. Je n'ose pas baisser mon regard vers lui, je sens qu'il m'observe... peut-être pas en fait ! Mais je me sens mal à l'aise. Mal à l'aise parce que ça me plait mais surtout parce que j'ai peur de le faire souffrir inutilement. J'aurais préféré, en toute sincérité, rester aveugle à cette situation et ne pas prendre conscience de ce qu'il ressentait à mon égard. Quel con ! Car maintenant, je suis au point de non-retour. Alors je fais quoi ? Je poursuis, je ne change pas... si je devenais quelqu'un d'autre, il le devinerait rapidement et s'il savait que j'avais pleinement conscience de ses sentiments, il s'en voudrait d'avoir cassé ce lien qui nous a toujours uni. Dans un sens comme dans l'autre, je suis voué à le faire souffrir... et c'est ce constat qui finalement m'obsède et me brise le coeur. Je devrais peut-être franchir le pas, poser mes lèvres contre les siennes et voir ce que ça donne... Imposible, je vous l'ai déjà dit. Si ça ne me plaisait pas, si ça ne m'excitait pas, alors nous serions incapables de redevenir les amis que nous avons toujours été. Trop d'interrogations, trop de poids sur mes épaules, le film défile à une vitesse incroyable et je n'y ai rien compris. Mes doigts continuent de remuer la chevelure de Spike, tandis que mes idées se perdent, à gauche, à droite. J'pourrai m'y perdre toute la journée, toute la soirée, toute la nuit... BON SANG, j'aime notre contact, tant physique que psychique. On se comprend, on se parle beaucoup et on se complète. On est parfait... pourquoi est-ce que je me sens si mal à l'aise tout à coup ? Et pourquoi ne pas réussir à me comporter avec lui comme je l'ai toujours fait, sans être sur la défensive ?
Faut que je me ressaisise, il faut que j'arrête d'y penser. J'essaie de me concentrer sur le film mais Spike remue, commence à bouger. J'arrête mes caresses et le regarde se relever à mes côtés. Il me sourit, comme un gamin, comme Spike quoi ! Je ris bêtement. « j'viens d'réfléchir, là genre en deux secondes, et t'sais quoi, j'sais pas quelle heure il est mais faut A-BSO-LU-MENT qu'on parte là. qu'on sorte et qu'on prenne la voiture et qu'on aille rouler n'importe où, absolument au hasard, t'sais comme quand on était jeunes ! » Y a que lui pour me faire ce genre de sorties. « D'accord ! » Et que moi pour y répondre par la positive. Mais finalement, ça m'enchante cette idée ! Ne pas rester ici à se torturer l'esprit, prendre la route et se changer les idées. Il fait nuit à présent, sûrement, on est que les deux... et on a toujours eu l'habitude de vivre sans se poser de questions. Faut que j'arrête de me torturer l'esprit... on peut continuer à être potes sans que ça change. Je passe sous silence ce que je sais et je me comporte avec lui comme je l'ai toujours fait. Mes yeux dévient sur l'écran, je m'penche en avant pour attraper la télécommande et à bout d'efforts incroyables, j'parviens à éteindre le téléviseur et le lecteur DVD. « Habille toi, on part dans cinq minutes. » Je sais pas où on ira, mais j'm'y rendrai pas vêtu de la sorte. J'saute du canapé, mû par l'excitation et l'envie folle de prendre l'air, et me dirige directement jusqu'à ma chambre. Sur le lit, j'attrape mes frippes les plus accessibles et les enfile. De ma chambre, j'hurle « L'air se refroidit ces temps. Prends un pull, ça s'rait couillon que t'attrapes un rume. » J'rigole un peu et puis, j'reviens au salon. J'suis entrain d'attacher mes lacets lorsque je poursuis. « Ce s'rait encore à moi t'soigner et t'es d'une humeur à tuer un ch'val quand t'es malade. » |
| | | Invité | Sujet: Re: (#523) changer de cap. - Spike Mer 11 Sep 2013 - 17:32 | |
| Jools, il accepte, ÉVIDEMMENT. parce que même si il aime bien poser son cul dans le canapé le soir et me faire des avances sans s'en rendre compte, même si il aime bien râler quand j'achète que des twix et des bonbons et rouspéter parce que j'aime pas faire le ménage alors que c'est mon métier, OUAIS, parce que même si il aime bien faire le grand et faire ma mère, Jools, il aime quand on fait ça, qu'on se casse. c'est souvent. parce qu'il y a deux ans là on était SUR LA ROUTE ouais, deux jeunes Neal Cassady et Jack Kerouac. et des fois on a besoin d'aller la retrouver la route. de lui faire un petit coucou avant de rentrer au bercail. alors Jools il dit oui à l'idée de se tailler, TU M'ÉTONNES, qu'il dit oui. et même si c'est moi qu'ai eu l'idée, c'est lui qui programme au final. et heureusement. "Habille toi, on part dans cinq minutes." c'est exactement ça que je veux dire. y a que lui (de nous deux) pour dire ça. il quitte mon espace vital un moment et ça me fait un bien fou de plus respirer l'air qu'il infecte/améliore. d'avoir mon moi-même pour moi tout seul. et je vais pas m'habiller moi. je me plais TERRIBLEMENT dans mon habit de travail, avec mon jogging et mon t-shirt non seulement trop grand, dégueulasse, troué, mais AUSSI à l'envers. j'y peux rien, les envers et les endroits, j'y comprends que dalle, c'est jamais dans le bon sens. et Jools, il met AU MOINS mille ans à se saper, une vraie princesse. de sa chambre, je l'entends dire : "L'air se refroidit ces temps. Prends un pull, ça s'rait couillon que t'attrapes un rhume." et PUTAIN je sais pas si je l'aime ou le déteste quand il me parle comme ça. ça fait vieux couple, sacré bordel, VIEUX COUPLE. "Ce s'rait encore à moi t'soigner et t'es d'une humeur à tuer un ch'val quand t'es malade." je fais la gueule, j'ai la boule au ventre, il m'énerve PUTAIN, il m'énerve à me câliner sur le canapé, à s'occuper de moi tout le temps, à me soigner quand j'ai la crève. il m'énerve et je l'aime tout très fort et profondément. mais je fais la gueule, ça dure jusqu'à ce que je déterre de mon armoire une BEAUTÉ du prêt à porter, un pull absolument dingue, énorme et bariolé, bon dieu, j'ai pas porté ça depuis DES ANNÉES. y a les baskets qui trainent par là et je les enfile. autant dire que je suis beau comme un camion tout neuf quand je reviens dans le salon. sexy à souhait pour notre virée, si ça se trouve je ramènerai un gars. OH ce serait le pied. j'aime bien ramener des gars. rappeler à Jools que y a pas que lui dans ma vie, y aussi ces mecs de passage. et puis tout va très vite, on court dans la cage d'escalier, on s'allume des cigarettes, moi je crie lui il saute, ALLEZ petit sprint jusqu'à la voiture et là enfin on se calme, en deux jeunes couillons qu'on est. mais je peux toujours entendre la musique des smiths crier dans nos oreilles, comme si on était dans un film indé. dehors, ça sent bon et fort la nuit, je fais bonjour à la lune. et les smiths, ils nous retrouvent dans la voiture, dans la radio, y a morissey qui se plaint que sa girlfriend est dans le coma. et moi je suis calmement excité. ça me TUE ces virées. je les aime, ces sorties-là. elles sont pleines de NOUS, elles sont sublimes, c'est à elle que je pense quand ça devient trop dur de pas être aimé par Jools comme je voudrais. dans la voiture, je chante en criant, je crie en chantant, je fume, je saute sur mon siège, je me détache sinon c'est moins commode. c'est de la belle vie. j'ai besoin de trucs comme ça, de balades dans la nuit et dans la ville, sinon je deviens FOU, sinon je suis une pauvre chiffe molle terriblement AMOUREUSE. et parce que ces promenades avec Jools, ça fait comme avant, quand je l'aimais pas encore trop, quand on avait pas encore pris l'habitude de dormir ensembles de temps en temps ouais. ces promenades, elles me rendent la certitude que même si je l'aime, Jools, follement, passionnément, DÉRAISONNEMENT, on peut toujours être des copains, tout connement. c'est pas que ça m'emmerde d'aimer Jools, mais des fois, j'aime bien le voir en ami, JUSTE en ami, comme ça. rire et crier sans avoir envie de l'embrasser putain. je le regarde d'ailleurs, Jools, y a ses cheveux qui volent par la fenêtre ouverte, et ses yeux qui brillent grâce aux étoiles. "tu m'emmènes au bout du monde ?" (il serait cap.)
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| | | Invité | Sujet: Re: (#523) changer de cap. - Spike Mer 18 Sep 2013 - 13:04 | |
| Nous voilà partis. Je ferme l'appartement derrière nous (-parce que Spike, lui n'y penserait même pas, trop occupé qu'il est à sautiller sur place d'excitation-). Une fois installé dans le véhicule, je boucle ma ceinture et lance le son. La musique envahit l'habitacle et j'en oublie tout le reste. TETIEU qu'on est peinard comme ça, tranquillement installés tous les deux. De temps à autre, je lance un regard vers mon partenaire en souriant. Il est à deux doigts de l'orgasme, je l'sens à sa façon d'détacher sa ceinture et d'se laisser porter par le son. C'est drôle, mais lorsqu'on se retrouve comme ça, j'en oublierai presque tous nos petits soucis. Libres, voilà ce qu'on est. L I B R E S ! Je souris, bêtement, parce qu'au fond, c'est tout ce que j'ai toujours voulu pour nous. Pas de problèmes, juste des rires et du partage, sincère et honnête. Il est tout pour moi, ce frère que je n'ai jamais possédé, cette unique partie de moi que j'envie, que j'admire. Je suis bien quand il est près de moi, pas besoin d'aller chercher du bonheur ailleurs. Certes, il ne m'apporte pas tout ce dont j'ai besoin mais je sais m'en contenter. Parce qu'au fond, le simple fait de le savoir heureux, épanoui et comblé, ça me convient parfaitement.
La route défile devant mes yeux, je ne ressens aucune fatigue. Les paysages se succèdent et la nuit s'intensifie. J'allume les grands fares, j'oublie un instant le monde autour et je scrute la pénombre. Que j'aime cette étrange sensation qu'est de se sentir invulnérable et en dehors du monde. Je donnerai tout pour oublier factures et paiements toute l'année, ne vivre que pour ces escapades en compagnie de Spike. Ouais, à sa question, j'hésite pas une seconde. « J't'emmènerai même bien plus loin que ça, Spike. » Je tourne mon visage vers lui et le dévisage en souriant. Et puis, brusquement, je sens mon ventre se nouer, j'ai besoin de prendre l'air. Alors j'appuie légèrement sur la pédale de frein, je dévie la trajectoire du véhicule sur le bas-côté jusqu'à arrêter la voiture, complètement. Je coupe le moteur, laisse les phares allumés et ôte ma ceinture. « Pause clope'. » J'éclate de rire en poussant la portière. Le vent me mord les joues mais j'apprécie cette sensation. Il fait nuit, pas un bruit environnant, juste celui de Spike qui s'agite dans la voiture. Je ferme la portière derrière moi, je m'appuie contre le métal froid du véhicule et cherche dans la poche arrière de mon jean mon paquet de cigarettes. J'en porte une à mes lèvres et l'allume doucement... mes yeux se plissent, il fait si noir, si froid. Je souris, bêtement. Dieu que j'aimerais mourir ainsi, avec pour seul compagnie la chaleur incessante du coeur de Spike !!! |
| | | Invité | Sujet: Re: (#523) changer de cap. - Spike Mer 18 Sep 2013 - 20:48 | |
| "J't'emmènerai même bien plus loin que ça, Spike." OH-LE-CON. j'aime et je déteste quand il me fait des coups comme ça, je le prends tellement trop AMOUREUSEMENT. et alors c'est moi le problème finalement. c'est moi qui l'aime. ça me met affreusement mal à l'aise quand il me sort des trucs pareils, et là je sens qu'il sent qu'il aurait pas du dire ça, il devient tout drôle, il arrête la voiture. "Pause clope", qu'il dit, en riant, mais juste pour faire genre. il sort et je me dis que je vais le laisser un peu tout seul même si dans le fond de mon cœur j'ai juste envie de sortir dans la nuit. et. d'aller l'EMMERDER. même pas l'embrasse ou quoi. juste aller le faire chier. c'est pire que mon quotidien, de l'ennuyer, c'est ma VOCATION. c'est pour ça que je suis là. pour lui rendre la vie infernale. en l'emmerdant. et en l'aimant, aussi, mais ÇA, je fais pas exprès. et Jools, il est là pour moi. le monde l'a créé rien que pour moi, selon moi, parfaitement accordé à ma petite personne. c'était son malheureux destin de croiser ma route. mais moi je me plains pas, je remercie tous les jours dieu (ou quoi qu'est-ce) de m'avoir fabriqué un Jools sur mesure. moi dans la vie je me porte bien mieux avec Jools. avec lui, j'ai pas peur, j'ai peur de rien. je suis certes un BADASS dans l'âme, un indestructible plus que tout. mais la confiance j'ai dans les yeux c'est Jools qui me la donne. parce que je sais qu'avec lui, putain, il m'arrivera rien, rien de MAL. je sais qu'il sera toujours là pour me sortir de la merde, pour fermer la porte à clé derrière moi, pour composter mon billet de train, pour payer les factures et pour RETROUVER MES CHAUSSURES putain (je les perds tout le temps dans la maison, pourtant c'est pas bien grand). sans Jools, j'irais au boulot en chaussettes. ce serait peut-être pas plus mal ? vu qu'avec mes chaussures je dégueulasse toujours le sol que je nettoie (alors c'est jamais propre, mais on me paye quand même autant que si je nettoyais impeccablement bien). et il est beau Jools quand il fume, je pourrais en écrire des poèmes sur sa façon de cloper. mais mes poèmes, on voudrait pas les publier dans les magazines ou quoi, parce que j'y comprends rien aux alexandrins et tout, ils diraient que c'est pas des vrais poèmes. et ça m'énerve soudain. d'imaginer seulement qu'on veuille pas publier des poèmes que j'ai même pas écrit putain. j'essaie de me désénerver comme je peux - y a COME ON EILEEN (un sacré bon dieu de chef d’œuvre musical) à la radio, je la fais gueuler en montant le volume assez haut. et je danse ou du moins j'ai l'impression. je me secoue dans tous les sens pour éliminer ce qui me TUE. de l'intérieur. cette histoire de poème, d'abord, et aussi mes chaussures qui dégueulassent toujours mon ménage, et Jools qui est sublime quand il fume. et puis la chanson elle s'arrête et ça repart sur quelque chose que je connais pas et que j'aime déjà pas, alors je sors. j'ai oublié que fallait pas le déranger. et je sors VOILÀ. je viens le faire chier avec mes réflexions à la con (c'était qu'une question de secondes, j'ai tenu quelques cinq minutes je crois bien). ai fait comme j'ai pu. "tu sais un jour j'ai lu dans un livre qu'on avait plusieurs vies. enfin ça je savais déjà tu vois. mais dans le livre surtout ils disaient que les gens avec qui on s'entend pas, on les retrouve dans nos vies d'après, et jusqu'à ce qu'on se réconcilie avec eux. et moi fois j'ai peur que tu sois pas là dans ma prochaine vie, pour me dire de fermer le pot de nutella et tout. parce qu'on se déteste pas du tout. alors si ça t'ennuie pas, vers la fin de notre vie, je vais me mettre à te haïr. peut-être même je te tuerai. et je serais sur, comme ça, de t'avoir avec moi dans la vie d'après." ça m'a tué ce foutu monologue à la CON. maintenant que je l'ai balancé, j'aurais voulu jamais avoir dit ces mots. "allez file-moi ta clope avant de repartir." à la conquête du bout du monde. |
| | | Invité | Sujet: Re: (#523) changer de cap. - Spike Ven 20 Sep 2013 - 10:16 | |
| J'aurais pu rester ainsi ma vie entière. Prostré contre la carcasse froide de ma vieille VW, d'une oreille écoutant le silence environnant propre à l'Australie (criquets, légère brise), de l'autre, entendant en écho le bruit d'une radio qui hurlait des chansons connues. Oui, il y avait dans ce tableau quelque chose qui me rassurait, énormément. Comme si brusquement, ma vie prenait tout son sens, ici, loin de tout le reste. Loin de mes responsabilités d'adulte, loin de mon travail et de ses obligations, loin de Bowen. Je suis bien, ici, j'aurais pu y rester ma vie entière. Sentir la présence de Spike sans avoir à le regarder, c'était comme me sentir protégé par un halo de lumière sans avoir forcément besoin qu'elle éclaire un continent entier. Tranquillement, je tire sur ma clope, l'esprit léger, l'esprit libre. Je ne pense à rien du tout, à rien d'autre qu'à cet instant magique que je partage, inconsciemment, avec cet homme installé dans ma voiture. Spike... rien que de le voir sourire suffit à soulever mon coeur. De l'extérieur, il est vrai que l'on possède toutes les manies et habitudes d'un vrai couple. Pourtant, ça n'est pas le cas. Du moins, ça ne l'a jamais été... et même si nous n'en avions jamais parlé, si nous n'avions jamais soulevé les remarques qu'on nous faisait parfois, je n'avais jamais imaginé qu'un jour notre relation puisse évoluer dans ce sens. En fait, je me suis toujours contenté de poser un regard aveugle sur ce que nous étions : des amis ! Pour moi, ça m'a toujours paru évident. Dans l'fond, il est bien plus qu'un simple pote avec qui je partagerai quelques virées (faisant donc mention de Thad, évidemment) mais il ne sera jamais plus qu'un mec que j'apprécie énormément et sur qui je sais pouvoir compter. L'embrasser ? Je n'y pense même pas... En fait, cette idée me révulse. Je suis ouvert d'esprit, qu'on s'entende, et loin d'être homophobe. C'est juste que m'imaginer... coucher avec Spike ne me plait guère. En fait, j'trouve ça presque anormal. Parce que ouais, on s'connait par coeur. On n'est plus au stade de retenir nos gaz de peur de choquer la personne, au contraire. C'est tout juste si je pisse pas la porte ouverte à l'appart'. Il n'y a plus de gêne entre nous, j'suis même prêt à parier qu'il m'a vu tout nu plus d'une fois. On est tellement proche, tellement... intimes l'un envers l'autre que je trouverai ça presque gênant de franchir une nouvelle ligne. Je l'aime énormément, même plus que ça... En fait j'peux pas imaginer ma vie sans lui, mais pas comme ça. Eh merde, pourquoi j'en reviens toujours à ça ? J'peux pas m'empêcher d'y penser... l'savoir ; ça a pourri mon existence. J'lui en voudrais presque, parce que maintenant, plus rien n'est comme avant. R'gardez, j'peux même pas profiter d'une virée en bagnole sans qu'il ne hante mes pensées.
J'entends la portière s'ouvrir, je secoue mon visage. J'esquisse un sourire gêné mais j'essaie de faire bonne figure. Il est hors de question que Spike ne lise un quelconque désarroi sur mon visage, pas maintenant. S'il apprenait ce que je sais, il se renfermerait sur lui et notre relation deviendrait invivable. J'veux pas l'perdre, j'peux pas l'perdre. Bon sang !!! Est-ce que j'en suis amoureux ? Pas possible, NO WAY. « tu sais un jour j'ai lu dans un livre qu'on avait plusieurs vies. enfin ça je savais déjà tu vois. mais dans le livre surtout ils disaient que les gens avec qui on s'entend pas, on les retrouve dans nos vies d'après, et jusqu'à ce qu'on se réconcilie avec eux. et moi fois j'ai peur que tu sois pas là dans ma prochaine vie, pour me dire de fermer le pot de nutella et tout. parce qu'on se déteste pas du tout. alors si ça t'ennuie pas, vers la fin de notre vie, je vais me mettre à te haïr. peut-être même je te tuerai. et je serais sur, comme ça, de t'avoir avec moi dans la vie d'après. » Il me tue, il m'assassine. Pourquoi il me balance un truc comme ça ? Maintenant... m*rde ! J'peux pas m'empêcher d'y voir le sous-entendu gros comme un camion : J't'aime JOOLS ! Purée, j'essaie de remettre mes idées en place, je fuis son regard et je rosis légèrement. « allez file-moi ta clope avant de repartir. » Sans le regarder, je tire sur ma clope avant de tendre le bras vers lui, lui offrant une dose de nicotine. Mais j'me sens nerveux, encore plus qu'avant. Et j'sais pas quoi faire de mes mains, j'ai l'air con. Alors sous l'coup du stress, et avec une certaine impulsivité, je tire une nouvelle clope de mon paquet. Et m*rde, j'ai bien l'droit d'en fumer deux non ? Je tourne mon visage vers Spike, l'admirant sous ce faible éclairage tout en allumant le tabac entre mes lèvres. Je tire une première fois dessus, ça me détend légèrement. « Tu d'vrais pas apporter tant de crédit à des idioties pareilles. » J'esquisse un léger sourire sans le quitter des yeux. « Comme si j'étais prêt à t'laisser vivre une autre vie sans être à tes côtés... Qu'on s'entende ou pas, quand on r'viendra du pays des anges en culottes courtes, j'serai là. Juste à tes côtés, comme je le suis depuis toujours. » J'lui fais un clin d'oeil. Pourquoi j'ai l'air aussi sérieux ? C'est pas une déclaration d'amour, non non !!!! Je secoue mon visage, intimidé. « Enfin j'dis ça... comme ça hein ! On n'est pas encore mort d'toute façon. T'en sais rien, peut-être que j'mourrais plus vite que toi et du coup. Dans ma prochaine vie, j'aurai trente piges et toi tu seras tout juste bon à manger des danette pendant la récréation. » Mais là, j'me sens ridiculement petit. Parce que Spike est en train d'éclairer tout l'continent en débordant d'amour pour moi, et j'me sens incapable de répondre à ses attentes. QUEL CON ! |
| | | Invité | Sujet: Re: (#523) changer de cap. - Spike Sam 21 Sep 2013 - 15:47 | |
| souvent je t'aime. parfois je te déteste. et sinon, tous les jours, j'essaie que ce soit pas trop dur de vivre avec toi en ayant ces FOUTUS sentiments impurs. tu me tends ta clope sans me regarder. REGARDE-MOI putain. kesta, t'as honte ? je sais que tu sais. et une fois tous les mois tu me fais le coup. de plus pouvoir me regarder sans avoir l'air triste. ça me tue. j'essaie d'arrêter de t'aimer. mais après toi tu recommences à faire le beau avec moi. CLINS D’ŒIL, SOURIRES, ÉTREINTES. avec ça, forcément que je suis pas foutu de pas t'aimer. tu me tues, je te tue, nous nous tuons mutuellement en gros, quelle belle relation saine. et, au milieu de la fumée d'une deuxième cigarette, tu me dis : "Tu d'vrais pas apporter tant de crédit à des idioties pareilles." j'hausse les épaules. "Comme si j'étais prêt à t'laisser vivre une autre vie sans être à tes côtés... Qu'on s'entende ou pas, quand on r'viendra du pays des anges en culottes courtes, j'serai là. Juste à tes côtés, comme je le suis depuis toujours." oh, putain, de dieu, de merde, si c'est pas la plus jolie des déclarations d'AMITIÉ. je m'étouffe dans un sourire, j'en avale ma fumée de travers putain. c'est que je ris et je souris en même temps. "Enfin j'dis ça... comme ça hein ! On n'est pas encore mort d'toute façon. T'en sais rien, peut-être que j'mourrais plus vite que toi et du coup. Dans ma prochaine vie, j'aurai trente piges et toi tu seras tout juste bon à manger des danette pendant la récréation." rattrape-toi oui. allez, j'te fais une faveur. on se sauve, on se casse d'ici, et on continue à rouler BIEN LOIN. je sens que tu galères dans cette conversation, que tu réfléchis un peu trop à tes mots. "viens on s'casse. elles sont trop sérieuses nos conversations là. et puis j'serai TOUJOURS le plus vieux t'sais. dans n'importe quelle vie. j'serai toujours le grand sage." je t'ébouriffe les cheveux pour te détendre un peu du string. je sais que ça va t'énerver. j'aime bien t'énerver. t'as l'air moins coincé quand je t'énerve. allez, VIENS. on monte dans la voiture, on boucle pas nos ceintures parce qu'on est des BADASS et on démarre, le cœur en fête. avec BJH dans la radio, alors à ça je dis oui, OUI, triplement oui. d'habitude je parle par dessus les belles chansons pour dire à quel point je les aime mais PAS-CE-SOIR. ce soir, toi et la lune, vous êtes trop beaux pour que j'ouvre ma gueule. et je la ferme calmement, pendant, ALLEZ, au moins cinq minutes. le temps de la chanson quoi. et puis je l'ouvre. mais parce que putain je viens juste de voir le plus bel endroit du monde. et en fait, on est juste en haut de Flagstaff Hill. c'est juste que la nuit. c'est un peu mieux. alors "arrête-toi !", je gueule.
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| | | Invité | Sujet: Re: (#523) changer de cap. - Spike Mer 25 Sep 2013 - 15:44 | |
| Je galère à trouver les mots juste pour te faire comprendre que tu as beau m'aimer, ça n'est pas réciproque. J'ai envie que tu prennes bien le fait que je ne serai jamais celui que tu espères avoir, même si j'rêverais d'pouvoir le faire... pour toi, j'serais prêt à n'importe quoi Spike ! Mais là, ça dépasse l'entendement. J'suis peut-être trop vieux-jeu ou trop vieille époque, mais deux hommes qui s'aiment ? Non, j'peux pas... J't'aime, c'est clair, mais pas comme ça, pas autant. Alors j'essaie de te faire comprendre avec maladresse que tu possèderas à jamais ma plus profonde sympathie et mon plus grand respect (ouais, c'est pourri de dire les choses comme ça) mais mon amour... c'est un peu plus compliqué. Même là, j'galère, rien que d'y penser. Heureusement, tu le perçois dans ma façon d'éviter ton regard et de bégayer, alors tu m'sauves les miches, encore ! Tu m'pousses à reprendre la route. Cette situation m'arrache presque un sourire, mais de justesse seulement, hein ! Je jette ma clope à moitié entamée sur le sol, sans prendre la peine de l'écraser, et ouvre la portière. ROULER, voilà, juste rouler ! Ne penser à rien d'autre. Je tourne la clé dans le contact et je laisse le vombrissement du moteur me rassurer. Oui, on est bien, on est comme ça, juste des potes, rien de plus. On peut ? Tu crois, tout oublier et redevenir à ceux qu'on était ? Allez, j'ferme les yeux trente secondes (ouais, j'veux pas t'faire un accident maintenant) et j'les ouvre à nouveau. Tout a disparu, juste la musique, toi à mes côtés et la route, devant. Rester concentrer sur ça, ce qui est concret, et rien d'autre. Je roule, je roule... mon pied écrase la pédale sans relâche. J'aime cette liberté, je veux qu'on la garde ! « Arrête toi ! » Tu gueules tellement fort que tu m'ramènes à la réalité de manière un peu trop brusque. J'écrase la pédale de frein et la voiture manque de tourner sur elle-même... « P*TAIN !!! » C'est pas contre toi que je m'emporte mais contre la voiture et ce p*tain de bitume à la c*n ! On a manqué d'avoir un accident, tout ça parce que les pneus de ma vieille VW n'adhèrent pas bien au sol ! J'enrage mais j'me contiens. Le véhicule s'arrête sur la chaussée, le moteur surchauffe un peu mais il prendra le temps de respirer. Je ne sors pas de l'habitacle, je tourne mon visage vers toi, complètement ahuri. « Qu'est-ce que t'as oublié ? » j'suis habitué à ta maladresse et à ton étourdise. J'trouve ça adorable et j'adore être celui qui te rappelle de mettre ton boxer à l'endroit ou de mettre tes clés dans les poches de ton jean pour ne pas les oublier. Mais là... non ! Tu peux pas avoir oublié quelque chose là où on s'est arrêté parce que je suis tout bonnement incapable de me rappeler de l'endroit où on était... J'hausse un sourcil. « Ton porte-fric ? Ton paquet de camel ? Ton oeil de verre ? » j'esquisse un sourire. Si ça s'trouve, tu m'as pas fait arrêté pour ça... peut-être que tu as juste pris la décision de prendre le torreau par les cornes et de m'avouer ce que tu as sur le coeur. Là ? Maintenant, comme ça ? Non, j'suis pas prêt à l'entendre... Surtout pas ! Et brusquement, mon coeur se serre dans ma poitrine. |
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