Deux chiens qui se rencontrent. FT. Asher.

Il lui avait fallu quelques minutes pour se faire apprivoiser par la blonde, mais passé son air mal aimable, Asher pouvait être d’une compagnie agréable. Il savait faire la conversation et mettre les autres à l’aise. C'était même plutôt naturel chez lui. Il parlaient de New York, cette ville qui avait à priori vu naître Brooklyn, mais qu'elle ne connaissait pas vraiment et qui l'avait accueilli, lui, durant quelques années. C'était une drôle de coïncidence qu’ils se retrouvent à présent au milieu d’une forêt à Bowen. De prime abord cette fille n’avait pas l’air des plus pénibles, alors c'était naturel qu’il pense qu'elle ne l'était pas dans le cadre de son travail. D'ailleurs sa réponse le confirma. Je viendrai t'espionner au bar de la plage pour vérifier. Qu'il proposa, un sourire aux lèvres, sans être sérieux une seconde, quand la serveur quitterait sa propriété, il aurait déjà oublié la plupart de leur conversation. Ça s'appelait la mémoire sélective. Peut-être par contre se souviendrai t-il qu'elle ne le trouvait pas gracieux, ce genre de chose ça marquait ! Il rit, amusé de la voir ramer. Quoiqu'elle ne se débrouillait pas si mal. C’est un peu comme une danse oui, on peut le voir comme ça. Un pas de deux animal dans lequel ils n'étaient pas partenaires mais adversaires, où chacun défendait son camp, sa fierté. C'était sa passion et il la défendait avec rage. Il se demanda si le service était une passion pour Brooklyn également. Mais elle lui apprit qu'elle était un peu tombée dedans par hasard. Tu as gravi les échelons, ça forme l'expérience. Tu voudrais ouvrir un bar ? C’était ambitieux, c'était un bouffe temps, un bouffe vie, mais si elle aimait ça, pourquoi pas ! J'étais boxeur, pro. Mais je suis à la retraite, pour ainsi dire. Ça paraissait toujours étrange dit comme ça, à la retraite à quarante deux ans, même avant dans son cas, quoique si sa carrière était allée jusqu'au bout, il ne serait pas loin de raccrocher les gants à ce jour. Pour l'instant je retape cette maison. Qu’il montrait en ouvrant les bras vers sa bâtisse en chantier. Et après, on verra ! Il donnait l’air de se laisser vivre, de ne pas s’en faire, mais au fond de lui ça le rongeait, cet inconnu. Seulement de n'était pas son genre de montrer ses doutes, encore moins à une parfaite inconnue.

Brooklyn a toujours été une femme agréable, et assez avenante. Elle n'a jamais eu vraiment de mal à se faire des amis ou des connaissances. Mais Asher est un vrai ours mal léché, enfin de prime à bord, mais il semble qu'il se détend doucement et s'ouvre un peu. Le côté ours mal léché laisse place à un homme assez agréable. Ils discutent facilement de New York et ensuite de son travail. Elle rit quand il dit qu'il va venir l'espionner à son bar pour vérifier si elle est une patronne sympa en quelque sorte.

Dommage, si tu viens en secret je pourrais pas t'offrir un verre pour te remercier de m'avoir aider aujourd'hui.

Elle lui sourit, elle est bien capable de lui offrir ce verre si il vient au bar et qu'elle est présente. Ensuite il parle de son travail à lui, enfin, du sport qu'il pratique, mais elle est assez maladroite et elle a l'impression de l'avoir un peu blesser et essaye de se rattraper comme elle le peut. Mais elle ne sait pas mentir pour autant. En fait, c'est pas parce qu'il ne fait pas de danse ou n'en a pas le style, qu'il n'est pas charmant et attirant. Bon, elle va pas non plus lui dire cela comme ça. Elle ne s'y connait pas vraiment en boxe. C'est pas un sport qu'elle suit. Elle est plus surf, rugby, et puis elle va à la salle, Zumba, yoga, course et tellement d'autres mais pas trop la boxe. Qui sait, cela pourrait lui plaire. Elle sourit alors qu'il la soutient un peu en disant qu'elle peut le définir comme une danse. Ils en reviennent à son boulot et à ce qu'il l'a fait entrer dans ce milieu.

Oui au moins je connais chaque aspect du métier. Et oui, j'aimerais ouvrir mon propre établissement. Je sais que cela ne sera pas facile mais c'est comme un rêve.

Elle l'écoute parler de son travail. Enfin, elle ne savait pas qu'il était professionnel. Mais elle n'est pas vraiment étonnée pour autant. Elle sourit quand il dit qu'il est à la retraite. Quand on parle de retraite, elle pense toujours à une personne de plus de 60 ans, qui a des petits enfants et tout, mais c'est vrai que pour les sportifs, c'est toujours plus tôt.

Oh c'est vrai la retraite ... et bien je me dit qu'il y a beaucoup de monde qui aimerait avoir la retraite aussi jeune.

Elle rit, avant de regarder la maison qui jouxte la caravane. Celle où il était quand elle est arrivée. Probablement qu'elle l'a dérangé dans sa rénovation. Elle repose son regard sur lui et ouvre grand les yeux. Elle le regarde et se dit que même si ouvrir son bar sera compliquer, retaper une maison tout seul, est, pour elle, encore pire.

C'est déjà un sacré boulot. Je suis impressionnée. Tu fais tout toi même ? plomberie ? Electricité ? maçonnerie ? mon dieu j'ai déjà du mal à monter un meuble ou à accrocher une étagère toute seule. Je suis sure que tu trouveras quoi faire après. Tu pourrais donner des cours de Boxe ? ou monter une petite entreprise de petit travaux. Je serais capable de t'embaucher et je suis certaine que d'autres personnes aussi. Bref, je sure que tu peux faire plein de choses différentes, à toi de choisir.

Elle a encore d'autre idée en tête. Il pourrais être videur, garde du corps, ou tellement d'autre chose. A lui de choisir. Elle bouge un peu se cheville, toujours douloureuse mais un peu plus supportable.

Il n’avait pas toujours été ainsi, Asher, aussi désagréable, s’entend. Fut une époque où il accueillait toujours les gens à bras ouverts, sans se méfier, il était généreux et facile. Mais depuis, un rouleau compresseur lui était passé dessus et la pauvre Brooklyn avait fait les frais de son changement de comportement. Elle aurait pu en rester sur cette première mauvaise impression, si elle ne s’était pas blessée, elle aurait quitté la propriété et elle n’aurait jamais vu le vrai Rob. Ç'aurait pu être le tout début d’une rumeur qui aurait dit qu’un ours mal léché vivait au milieu de la forêt, ça l’aurait probablement fait rire, le boxeur. Finalement, la jeune femme se retrouvait sur sa terrasse avec un plaid autour des épaules, à discuter avec lui. Se rendant compte qu’il n’était pas si mauvais qu’il le laissait croire. Il esquissa un sourire à sa remarque. Si tu me prends par les sentiments aussi ! Un verre offert par une jolie fille, ça ne se refusait jamais, non ? Je passerai peut-être à l’occasion alors. Il ne savait pas s’il le ferait, si c’était juste pour se faire offrir un verre, ça ne valait pas le coup. Mais pourquoi pas, si elle était là et qu’il avait à faire près de la plage, un jour, ça pouvait arriver. Il sourit en hochant la tête alors qu’elle lui confiait son rêve d’avoir un jour son propre bar. C’est tout le mal que je te souhaite. Lui, il avait fait sa part, effectivement, à la retraite à son âge, c'était plutôt enviable. Il avait suffisamment gagné sa vie et géré son argent pour être à l’abri pour un bon moment. Pourtant, quand il aurait terminé sa maison, Asher savait qu’il allait s’ennuyer et qu’il lui faudrait penser à faire autre chose. Je comprends. Mais ça me fait du bien de me poser, au milieu de ma forêt, sans qu’on vienne m’emmerder. Enfin sauf les joggeuses et leurs chiens. Ajoutait-il avec un sourire en coin, il gardait ce petit truc pour l’embêter. D’ailleurs, en parlant de maison, elle semblait impressionnée par le fait qu’il retape la sienne, elle écarquillait de grands yeux et il passa la main dans ses cheveux. Je fais ce que je peux, je touche un peu à tout, mais un peu seulement. Je veux faire le maximum par moi-même, mais j’aurais besoin de pros aussi. L’électricité, j'y touche pas, c’est trop dangereux. Il haussa les épaules, ça paraissait être tout un monde pour certaines personnes, pour Brooklyn visiblement, mais il suffisait d’être curieux, pour monter un meuble il y avait un manuel par exemple. Et quand bien même, aujourd’hui, avec toutes les vidéos sur internet, c’était à la portée de chacun, si on s’y intéressait. Il rit, vraiment amusé par le fait que la jeune femme lui proposait plein d’idées de petits boulots à faire. Il s’imaginait mal, lui, l’ancien champion, star mondial dans sa catégorie, se présenter à la porte des Boweniens pour leur proposer ses services de rénovation. Elle était néanmoins mignonne. Je t’appellerai si j’ai besoin d’agent en reconversion pro, t’as l’air d’avoir de la ressource. Mais oui, j’ai le temps de choisir. Au fond, il savait déjà ce qu’il allait faire, le tout serait de se lancer. Il la regardait bouger sa cheville, le pied n'avait pas plus enflé. Tu te sens comment ? Tu penses pouvoir repartir? J'peux te raccompagner, vraiment.

Brooklyn a toujours été une femme assez ouverte, pétillante et pourtant ça n'a pas toujours été facile, mais probablement que la mort de son grand frère si jeune, à fait qu'elle a toujours essayer d'être facile pour ses parents et les autres personnes qui l'entourent. Elle a toujours été agréable, bon, faut pas la chercher quand même. Elle est assise là, sur la terrasse d'une caravane avec un homme qu'elle vient à peine de rencontrer et même plutôt d’embêter. Elle a un plaid sur les épaules, un verre d'eau à la main, et de la glace sur sa cheville. Elle lui propose de lui payer un verre si il vient à son bar, pour le remercier de l'avoir aider et il a l'air d'apprécier.

Si le bar est ouvert, tu y sera le bienvenu sans problème.

Bon rien ne dit qu'il viendra un jour, mais au moins elle a proposé. Et puis elle se sent redevable. Harlem est venu l'embêter et elle a fini par le faire aussi à son tour. Elle s'ouvre à lui et lui parle de son rêve, même si elle ne sait pas encore quand elle le réalisera. Elle espère un jour. En attendant, elle s'occupe du bar de la plage et organise déjà différent évènement. Elle l'écoute alors qu'il parle de retraite, même si c'est étonnant à son âge, elle sait que dans le sport de haut niveau c'est courant. Elle rougit alors qu'il dit qu'il est bien au milieu de sa forêt et qu'il s'est fait emmerder par une joggeuse et son chien.

Encore désolé. Mais au moins, tu ne pourras pas dire que tu t'es ennuyé aujourd'hui.

Elle lui envoie un clin d’œil en souriant. Elle l'écoute parler de sa maison, qu'il retape. Elle est impressionnée. Elle sourit alors qu'il dit qu'il va pas toucher à l'électricité.

Je comprend. Mais c'est déjà bien si tu fais tout le reste toi même.

Elle lui a proposé plein d'idée de petits boulots pour l'après. Elle ne sait pas, mais elle a du mal à imaginer cet homme ne rien faire du tout. Même si pour l'instant il est bien occupé avec sa maison.

Oh j'ai de l'imagination, je pense et puis c'est pas très compliquer d'avoir des idées, mais le plus dur est de les appliquer.

Comme son envie d'avoir son propre établissement. Mais il parait que quand on veut on peut. Donc elle se dit qu'un jour, elle aura son bar. Elle bouge doucement sa cheville toujours une douleur, mais plus supportable. Elle lève son regard sur Asher.

Oh. J'ai l'impression que c'est moins douloureux, même si toujours pas agréable. Faut que j'essaye de me lever.

Elle pose son verre d'eau sur la table, et retire le plaid de ses épaules. Harlem remarque son mouvement et s'approche d'elle, un peu comme pour la soutenir. Elle enlève la poche de glace et pose son pied sur le sol. Elle regarde sa cheville, appréhendant déjà la douleur. Elle s'appuie sur les accoudoir de sa chaise et se hisse pour se mettre debout. D'abord, elle évite de s'appuyer dessus, avant de prendre le temps pour doucement mettre du poids sur son pied. Elle serre les dents. La douleur est là, mais elle arrive à s'appuyer dessus. Elle relève son regard sur Asher.

C'est douloureux, mais j'arrive à m'appuyer dessus.

Brooklyn n'a pas encore essayer de marcher et elle ne sait pas, si elle en sera capable. Elle va peut-être devoir accepter qu'il la ramène.

Ce n’était pas tombé dans l’oreille d’un sourd, qu’il serait le bienvenu au bar. Avant de subir son procès, Asher était quelqu'un de très sociable, qui adorait rencontrer de nouvelles personnes. Depuis qu’il était revenu à Bowen, il s’était beaucoup renfermé sur lui-même, il ne sortait quasiment pas. Et la façon dont il avait accueilli la pauvre Brooklyn était le reflet de ce que ces cinq dernières années avaient fait de lui, il était devenu méfiant, un peu rustre. Heureusement, quand il se sentait en confiance, le boxeur réussissait à s’ouvrir et on découvrait que tout ça n'était qu'une façade, mais encore fallait-il ne pas fuir avant ! La jeune femme avait dompté la bête et à présent elle lui proposait de venir prendre un verre, elle avait du mérite. Il restait néanmoins taquin et ce fut drôle de voir ses joues s’empourprer quand il lui rappela qu’elle avait pénétré ici sans autorisation. Il esquissa un sourire amusé. C'est vrai, j'étais à deux doigts de mourir d’ennui, seul dans ma forêt. En vérité il avait du travail par dessus la tête. Et quand bien même il serait plus tranquille, ce ne serait pas un problème, il aimait cet endroit, il y a avait tant de souvenirs, il aimait se perdre dans les bois, retrouver des marques qu'il avait fait sur les arbres quand il était gamin, suivre le chemin jusqu'à la clairière où il aimait s'allonger avec Jude pour regarder les nuages, sentir l'odeur de la terre mouillée après la pluie. Ce lieu, cette ville, tout lui avait manqué et il ne l'avait pas forcément réalisé avant de revenir. Il sourit à l’intention de la blonde, ne doutant pas une seconde qu'elle avait de l’imagination à revendre. Tout ce qu'il faut c'est le courage de réaliser les choses. Avec ça et la volonté, on peut tout accomplir. Il en était la preuve, lui, le gamin de Brisbane, il avait conquit le monde en mettant des peurs de côté et en bossant d'arrache pied. Il la regarda essayer de bouger, la cheville ne devait pas être cassée, mais elle semblait encore bien douloureuse. Ne te risque pas trop, ça ne sert à rien de te faire plus mal. Je peux te ramener chez toi. Ou tu veux rester encore un peu ? Je peux nous faire un truc à manger. Au point où ils en étaient, sa mâtiné de travail était déjà flinguée de toute manière.

Brooklyn sentait que l'ours mal lécher qu'elle avait devant elle au début, c'était peu à peu ouvert, et adoucit face à elle. Et il était plutôt agréable maintenant et même assez attentionné face à sa blessure. Bon, elle était toujours gêner par le fait qu'elle l'avait déranger. C'était pas son genre, en général, elle était plus que respectueuse. Elle essaye de faire un peu d'humour, histoire de cacher sa gêne et aussi de lui faire oublier ou du moins de tourner un peu le fait qu'Harlem et elle l'ai dérangé, en quelques choses de positif. Elle rit un peu à sa remarque.

Cela aurait été dommage, dieu sait quand on t'aurait retrouvé et surtout le pauvre Jack !

Elle le taquine bien évidemment, en imaginant que le pire serait le pauvre Jack qui resterait seul dans ses bois. Elle regarde autour d'elle. C'est vrai que c'était vraiment isolé. Si Harlem n'avait pas senti Jack et avait couru vers l'odeur, elle n'aurais jamais trouver cette maison. C'est vrai que pour être tranquille, c'est l'endroit idéal.

Comment tu as connu cette maison ? si Harlem n'avait pas couru vers ton chien, jamais je n'aurais trouver cette maison.

Ils parlent de son imagination débordante, de ses idées; Elle avoue qu'elle en a beaucoup mais que parfois c'est le courage de les mettre en place qui est absent. Elle prend le temps de réfléchir à ce qu'il dit, elle est d'accord avec ça, mais parfois cela ne suffit pas.

J'ai envie d'ouvrir mon propre bar, mais c'est pas le courage qui me manque, mais les finances, donc pour l'instant je suis gérante, et je met de l'argent de côté.

Elle essaye de bouger de nouveau sa cheville, c'est moins douloureux mais pas encore assez pour marcher, enfin, elle pourrait en serrant bien les dents. Elle essaye de se lever et de s'appuyer dessus. La bonne nouvelle c'est que ça n'a pas l'air casser, mais l'entorse à l'air plutôt bien présente. Elle relève son regard sur lui étonnée par sa proposition.

Oh ! C'est gentil.

Elle ne sait pas trop quoi choisir. Si il la ramène, elle devra trouver un moyen de revenir récupérer sa voiture, et en même temps, elle ne veut pas le déranger plus qu'elle ne l'a déjà fait. Elle grimace en haussait les épaules.

Je ferais ce que tu préfère. Je t'ai déjà assez embêter pour la journée.