Now, I know why you wanna hate me || Zach

Le texto que tu venais de recevoir, il te faisait tourner en rond dans l’appartement. Phoebe t’avait bien demandé ce qu’il y avait mais t’avais décidé de rien dire. Nora était là, à Bowen. DAMN ! Ça change toute la donne maintenant. Alors que tu avances à tatillons dans ta relation avec Arielle, il fallait qu’elle vienne pointer le bout de son nez. T’avais décidé de l’oublier, de la sortir de ta vie quand tu es monté dans cet avion il y a presque un an. Et surtout, t’avais décidé de refaire ta vie. Tu pensais pas que ça arriverai aussi vite mais pourtant, c’était arrivé. Tu commençais à avoir des sentiments pour Arielle, cette fille qui te fait du bien, qui te fait vibrer.

T’avais vraiment pas dormi de la nuit. Littéralement. Inquiet et soucieux, tu savais pas ce que faisait Nora à Bowen. Tu t’étais préparé, et puis t’étais parti là où elle t’avait donné rendez-vous. Pourquoi elle voulait absolument te voir ? Bonne question. T’étais arrivé là-bas en moins de deux, t’étais pile à l’heure. Avant de la rejoindre, tu commandais un café au bar que tu payais. Et puis, tu la cherchais du regard. Pas longtemps, parce que tu la reconnaîtrais entre mille. C’est la femme que tu as aimé pendant trois ans, celle qui t’as donné goût à l’amour. Tu t’avançais vers elle, doucement, et tu prenais place en face d’elle sans te douter une seconde de ce qu’il allait se passer ensuite. « Salut » dis-tu d’une petite voix. Tu prenais une gorgée de ton café et tu la regardais dans les yeux. Elle n’avait pas changé, elle était toujours aussi belle.

Le temps avait filé mais elle n’avait pas changé. Après tout, c’était que quelque mois. Mais t’avais l’impression que ça faisait des années. Pourtant, il y a un an, tu vivais la belle vie avec Nora. Et puis il y avait eu le scandale. Ça n’avait pas plu aux Walsh, mais à toi non plus. C’est bien pour ça que tu avais pris tes jambes à tout cou pour retrouver Poppy en Australie. Tu voulais pas causer de problèmes à Nora. Mais là voilà de nouveau et tu savais pas pourquoi. Alors qu’elle te remerciait d’être venu, une nouvelle des plus accablantes arrivait. Tu failli t’étouffer avec ton café. Tu as du reprendre une gorgée de ce dernier pour pas tout avaler de travers et tout faire tomber. Un fils ? Comment ça, un fils ? Tu ne comprends pas trop ce qu’il se passe. Tu regardes dans le porte-bébé et tu vois ce petit être si frêle. « Quoi ? » dis-tu simplement en regardant la bouille de cet enfant. Tu es décontenancé, tu sens que tu as des vertiges, heureusement que t’es bien assis sur cette chaise. Il est mignon en tout cas. « Je… putain » dis-tu simplement en éloignant ton regard de l’enfant. Tu ne sais pas comment réagir. Comment tu vas annoncer ça à Arielle ? Votre relation est fraîche, même si vous n’êtes pas officiellement ensemble, vous commenciez tout juste quelque chose. Et tu recommençais à avoir des sentiments pour quelqu’un, pour elle. « Nora, je… » commenças-tu par dire en passant une main sur ton front. « Je sais pas quoi te dire » soufflas-tu simplement, les yeux rivés vers le ciel.

T’étais totalement abasourdi par la nouvelle. Tu savais pas vraiment comment réagir. Toi, père ? Non, c’est impossible… Et pourtant… Voilà Nora avec un enfant, les dates coïncident avec ton départ de Seattle. C’est… dingue ! Tu ne disais rien l’espace d’un instant, t’avais même avalé ton café de travers tellement t’étais choqué. C’est vaguement que tu regardais l’enfant, sans trop t’attarder sur son visage, sur ses traits. Il a l’air si paisible dans son berceau pendant que toi t’es entrain de faire une syncope. « T’es venu à Bowen pour me dire : surprise, voici ton fils ? » demandas-tu avec un rire jaune. T’étais nerveux, réellement. Alors oui, tu réagissais pas le sarcasme, c’est ton moyen d’auto-défense. « T’aurai pu me prévenir, quelque chose, me donner un indice sur le fait qu’on est… qu’on est… » dis-tu en cherchant tes mots. Il est simple ce mot mais c’est tellement unreal pour toi. « Qu’on est parents, bordel ! » dis-tu d’un ton un peu plus haut que précédemment. T’avais pas hurlé mais parlé un peu plus fort et tout le monde s’était retourné vers vous. Même le petit dans son berceau s’était réveillé et il commençait à pleurer. Damn, c’est pas vraiment le moment. « Oh, je… pardon j’suis désolé » dis-tu totalement confus en regardant le petit garçon.

T’avais assailli Nora de reproches et de blâme. Mais tu ne savais pas ce qu’elle avait vécu de son côté. Alors que le bébé se réveillait parce que tu avais parlé trop fort, elle le berçait pour qu’il se calme. Et à son tour, elle balançait tout ce qu’elle avait sur le coeur. Tu voyais bien qu’elle t’en voulait aussi même si tu n’y étais techniquement pour rien, enfin t’étais pas au courant quoi ! Tu baissais les yeux sur ta tasse de café pendant qu’elle était entrain d’imploser devant tout le monde, votre fils dans les bras. Rien que cette idée de dire, votre fils, ça te fait bizarre. Alors tu l’écoutais, et une fois qu’elle eu fini, tu reprenais la parole. « On va juste lancer un oubliette, et revenir en arrière » soufflas-tu avec un léger sourire. Tu prenais la dernière gorgée de ton café et tu t’allumais une cigarette. « Je suis désolé que tu ai vécu tout ça, que tu t’es sentie seule dans ce moment là mais tu aurais du m’appeler même si c’est pas forcément la chose à laquelle on pense en premier quand on est séparé à des milliers de kilomètres » dis-tu en tirant une taffe sur ta cigarette. Tu t’asseyais un peu plus convenablement sur ta chaise pendant que tu cherchais tes mots. « Je veux t’aider, je veux être là pour toi mais… mais comprends que j’ai refais ma vie ici loin du scandale » soufflas-tu avant de reprendre. « J’pouvais pas rester là-bas, à Seattle, alors que les regards étaient braqués sur ma famille et moi. C’était trop. J’pouvais pas t’infliger ça et… j’suis désolé » dis-tu juste en baissant les yeux et en secouant la tête. « J’ai rencontré quelqu’un » ajoutas-tu en levant les yeux à nouveau vers Nora. Tu voulais qu’elle sache, quitte à vous dire toute la vérité c’était maintenant ou jamais.

Elle était très en colère Nora. Mais toi aussi t’étais en colère. Alors t’avais essayé de faire les choses calmement, de lui dire que t’avais rencontré quelqu’un mais de façon agréable et sympathique. Et évidemment, ça te revenait en plein gueule. Alors tu commençais à bouillonner. Elle avait ce ton que tu détestais chez elle. « C’est très petit ce que tu m’fais là, Nora » dis-tu en fronçant les sourcils. Tu posais ta tasse sur la table et tu te levais. « Tu voulais quoi ? Que j’sois misérable toute ma vie ? Que j’ai un père tellement ignoble que j’ai du fuir mon pays et la femme que j’aimais pour éviter le scandale et avoir une vie un peu tranquille ? » dis-tu en haussant la voix. T’allais pas te laisser faire, t’allais pas la laisser gagner comme si c’était toi le vilain de l’histoire. Tu commençais à t’en aller avant de retourner vers elle. « Tu crois que c’était facile pour moi aussi ? Tu crois que j’ai aimé te laisser seule à l’aéroport ? J’t’ai proposé de venir avec moi ! J’t’ai dis que tu pouvais venir avec moi, j’t’ai proposé qu’on s’enfuit à deux et t’as refusé ! » dis-tu sur le réel ton de la colère. Peu de personnes t’ont vu énervé à ce point. T’en avais les larmes aux yeux, parce que tu te sentais si peu entendu. « Fais pas de moi le vilain de l’histoire, Nora » ajoutas-tu sur un ton plus calme, la voix brisée en deux. Tu la pointais du doigt, méchamment. Mais t’étais en colère. Et clairement, t’allais avoir besoin d’air pour faire passer la pilule.

Tu montais en pression mais tu voulais pas éclater devant tout le monde. Surtout depuis la nouvelle de l’enfant en face de toi. T’étais encore perplexe à cette idée. « On en a parlé longtemps Nora, longtemps avant que je parte, tu me disais comprendre ! J’pouvais plus subir tout ça et j’pouvais pas te le faire subir ! » dis-tu en levant les mains pour te faire comprendre. Mais elle n’avait pas l’air de comprendre. Ou bien elle ne voulait pas comprendre. Mais tu pouvais plus rester là. « Si tu me demandes pas d’être dans la vie de ce bébé, qu’est-ce qu’on fait là alors ? Pourquoi tu me le présentes ? » demandas-tu un peu en colère. Tu reprenais ton calme un instant, tu te levais de ta chaise et puis tu commençais à lui tourner le dos. « Ouais c’est ça, bonne journée Nora » soufflas-tu alors qu’elle venait de tourner les talons pour partir. Tu étais planté là, debout devant la table où vous étiez. En essayant de te calmer, tu sortais ton téléphone pour envoyer un message à ta soeur, y’avait bien qu’elle pour t’aider à être plus tranquille. Et surtout, pour t’aider à comprendre tout ce qu’il vient de se passer.

FIN DU SUJET.