Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
Sujet: We need nobody to let ourselves go. † Zach Mar 15 Déc 2015 - 16:22
We need nobody to let ourselves go. Effy & Zach – Sibling love ♥ Musique.
La musique pulsait à fond dans ses oreilles, telle une douce mélodie meurtrière qui lui découpait le cerveau en lamelle, pour qu’elle n’ait plus à réfléchir. C’était le milieu de l’après-midi et Effy avait décidé de ne pas aller en cours. Pas aujourd’hui. Non aujourd’hui, elle voulait être seule. Se glisser comme un fantôme au milieu du flot de gens, cette population dans laquelle elle parvenait à se mêler et qui lui semblait pourtant si étrangère. Elle ne voulait parler à personne. Juste sentir le vent chaud dans ses cheveux, les exceptionnels rayons chauds que le soleil acceptait d’offrir en cette belle journée. Elle n’avait pris ni drogue, ni bu une goutte d’alcool ces trois derniers jours. Non, elle n’était pas en pleine descente d’ecstasy, en gueule de bois ou en déprime profonde. Ni même euphorique. Aujourd’hui, c’était sa journée. Se déplacer comme une ombre fluide dans les rues, comme si personne ne pouvait la voir. Invisible. Libre. Heureuse.
La jeune fille était au milieu de la route, ce n’était pas un de ces grands boulevards mais elle était tout de même dans le centre-ville de Bowen. Elle s’en moquait éperdument. Vêtue de son jean boyfriend déchiré à de multiples endroits, tout comme son âme, elle avait enfilé par-dessus un top kaki très ample, qui laissait voir le bandeau en dentelle noire qu’elle avait en-dessous, et une partie de la peau qui recouvrait ses côtes. Cette peau pâle qui, même en Australie, ne se décidait pas à prendre le soleil. Pas que la jeunette soit une adepte des après-midis bronzette, mais cela faisait tout de même plusieurs mois qu’elle habitait en Australie. Rien n’y faisait. Son sac en bandoulière, sa cigarette au bout de ses doigts, bras le long du corps, Effy se tenait droite sur son skateboard, sans se soucier des voitures devant ou derrière elle. Ce n’était pas vraiment l’heure de pointe, il lui arrivait d’avoir la route bétonnée rien que pour elle durant des rares secondes. Le regard des passants curieux, interloqués ou indifférents glissaient sur elle comme de l’eau sur du verre poli. Parfois, elle fermait ses paupières sur ses iris d’un bleu étincelant, ses yeux qui vous transperçaient l’âme sans vous demander votre avis, et qui vous fascinait ou vous mettait mal à l’aise, ou bien les deux on ne savait pas trop. Ses vans bordeaux bien collées à son skate, elle tira une bouffée de cigarette dont la fumée s’envola dans les airs, avant de s’évaporer. Elle avait son casque sur les oreilles, où la musique se défoulait, l’emportant loin d’ici. Elle refusait de réfléchir. Refusait catégoriquement d'entendre cette voix au téléphone, ces simples mots qui avaient résonné à son oreille, brisant toute la carapace qu'elle s'était construite depuis tellement de temps. Qui lui avaient transpercé le cœur et l'âme comme seul lui pouvait le faire. La seule personne dans sa vie qui connaissait tout d'elle, comprenait tout d'elle, la seule personne au monde qui pouvait réellement la toucher, et ce depuis toujours. Elle avait raccroché. Tremblé. Refusé. Avait pris son skate et était partie. Peut-être qu'inconsciemment, au plus profond de soi, elle espérait tomber sur lui. Ou peut-être pas. Le fragile équilibre qu'elle peinait à maintenir s'était brisé en mille morceaux.
Non, ne pas y penser. Se dynamiter les tympans en roulant au milieu de la route et fermer les yeux. Alors elle avançait, avançait encore, sans s’arrêter. Tout droit. Prise entre deux trottoirs, suivant la route tracée qu’empruntaient toutes les voitures, tout comme son esprit était pris dans l’existence que chacun se devait de suivre. Elle tira une nouvelle bouffée de cigarette, mis le volume de son iPhone au maximum. Et là, au moment où aucune voiture ne semblait vouloir venir la déranger sur cette route, elle se plaça entre les deux bandes, filant sur son skate, et écarta les bras, la tête renversée en arrière. S’envola. Libre.
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Sujet: Re: We need nobody to let ourselves go. † Zach Mar 15 Déc 2015 - 21:28
Elle a raccroché. Elle t’as laissé comme une merde. Tu t’attendais à quoi, en même temps ? Tu l’abandonnes pendant des années et bam, tu débarques comme une fleur, comme s’il s’était rien passé. T’es con, un peu. C’est pas comme si elle allait te sauter dans les bras en criant à quel point tu lui avais manqué et combien elle avait besoin de toi. C’est pas son genre. A la limite, elle t’aurait grogné à la gueule. Pis elle t’aurait peut-être frappé aussi. Et craché dessus. Ou tout ça à la fois. T’en sais rien au fond, ça fait trop longtemps. Elle a changé depuis qu’tu t’es barré, c’est évident.
Mais du coup t’es légèrement dans la merde, t’avais pas prévu la suite. En fait, t’espérais un peu bêtement qu’elle allait ramener son cul à l’aéroport et que vous rentreriez ensemble. Faut croire que tu t’fais un peu trop d’illusions. Tu soupires. Ça faisait longtemps tiens. Et puis merde, c’est une belle journée, tu peux bien marcher. Pour aller où ? T’en sais foutrement rien. Mais t’avances. Tu trouveras bien. Puis c’est pas comme si elle allait s’envoler non plus. Pas assez de sous. Vie étudiante, tout ça. T’as connu ça aussi, tu sais comment ça se passe. T’as le temps en fait. Alors tu fouilles dans ton sac à dos – t’as pas grand-chose dedans en plus, t’es vraiment con – et tu sors ton paquet de clopes et ton briquet. Tu t’en grilles une, souffle la fumée à la gueule des passants. Broie la vie en rose.
Tu déambules dans la ville, traîne la patte. On te propose de l’aide, tu leur balances une phrase en arménien. Ils se cassent aussi sec. Tu ris. Et quand tu ris, le monde rit avec toi. C’est pas que t’aies un rire particulièrement beau ou quoi. C’est juste que pour le coup, t’as l’air franchement heureux et ça réchauffe l’atmosphère autour de toi. C’est peut-être ce rire qui a manqué à Effy. T’en sais rien, au fond. Mais t’aimerais bien. Alors tu marches sur les avenues, tu jettes un œil à ce monde inconnu. Tu te dis que c’est pas mal quand même, mieux que Bristol en tout cas. De toute façon, tout vaut mieux que Bristol.
N’empêche, tu t’attendais pas à ce que ça arrive comme ça. T’avais planifié vos retrouvailles de mille et une façons, t’avais même envisagé qu’elle te dise de te casser. Ou d’aller te faire enculer. Mais pour le coup, t’avais foutrement pas prévu de la voir débouler comme ça au milieu de la route, à la Rambo, campée sur son skate, les yeux fermés, comme si elle allait s’envoler. Elle est con aussi. C’est de famille. Tu jettes un œil autour d’elle. Les voitures vont pas tarder. Tu la choppes au passage, la cale sur ton épaule et bloque son skate du bout du pied. Tu ramènes le tout sur le trottoir, sous le regard interloqué des passants. « Salut Rambo, ça gaze ? »
Sujet: Re: We need nobody to let ourselves go. † Zach Mer 16 Déc 2015 - 2:25
Pour le coup, on peut dire qu'Effy s'y attendait peut-être un peu, elle. Enfin non. Si on lui avait posé la question, elle aurait froidement répondu qu'elle ne voulait pas le voir, en vous balançant son regard rempli de détermination. Mais son inconscient, lui, l'espérait depuis qu'elle roulait sur la route. N'empêche, l'étudiante ne l'avait certainement pas vu venir. Elle s'était enfermée dans son monde, yeux fermés et casque sur les oreilles. Jusqu'à ce qu'elle se retrouve le souffle coupé, en sac à patates sur l'épaule d'une certaine personne qui ne lui était pas méconnue. Ébahie, Effy fut contrainte de se faire ramener sur le trottoir. Elle mis quelques secondes à démarrer les hostilités en protestant fortement, une fois la surprise passée, sans se soucier une seconde des passants intrigués par la flopée d'injures qui sortaient de sa bouche en flot continu. Elle se débattit tant bien que mal, ce qui n'eut aucun résultat, et se retrouva bientôt sur le trottoir face à celui qui partageait son sang. Celui qui avait partagé sa vie avant de se barrer sans avoir la décence de donner de nouvelles.
Eff' se tut, se contentant de croiser les bras et surtout de planter un regard meurtrier dans celui de la personne qu'elle aimait le plus au monde - même si en cet instant, elle aurait préféré se faire arracher les cordes vocales plutôt que de l'admettre -. Ce regard intense, flamboyant, qui malgré sa carrure frêle avait tout de même la capacité de vous inquiéter. Ses prunelles azur qui vous balançaient silencieusement à la gueule "don't mess with me dude". Voilà. C'était terminé. Il avait brisé sa bulle protectrice et elle se retrouvait désarmée, même si son regard indiquait tout le contraire. Mais il savait ce qu'elle pensait. Il savait que tout ça n'était que façade. Qu'intérieurement, elle se trouvait devant lui, fragile et faible. Il le savait, parce que c'était son frère.
La brunette ne savait plus quoi faire à part le fusiller du regard sans broncher, les bras croisés. Elle ne savait pas quoi faire car un ouragan s'était déchaîné à l'intérieur d'elle, et la bataille était infernale. Elle avait envie de lui en coller une bonne dans la gueule. De l'insulter de noms dont vous n'avez sûrement jamais entendu parler. De lui sourire. De fondre en larmes dans ses bras et ne jamais plus quitter cette étreinte protectrice. De lui cracher à la figure et de se barrer. De se battre avec lui jusqu'à ce que l'un des deux finisse à l'hôpital. Oui, elle avait envie de toutes ces choses à la fois.
« Enculé. »
Ce furent les premières syllabes qui franchirent ses lèvres. Elle avait balancé ça d'une voix sèche, franche, sûre d'elle. Sans le quitter des yeux une seconde. Et pour la première fois depuis longtemps, elle sentit les larmes lui monter aux yeux. Non, ne pas craquer. Elle ne lui donnerait pas cette satisfaction, il pouvait toujours courir pour obtenir ça. La jolie brune ne parvenait plus à bouger un muscle. Après son coup de téléphone, elle avait fui. Comme toujours. Elle refusait d'affronter ça. Mais il était là. Zach était là. Zach était revenu. Alors elle finit par poser la tête contre son torse et fondit en larmes devant quelqu'un pour la première fois depuis de longs, très longs mois. Et merde. Fuck that.
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Sujet: Re: We need nobody to let ourselves go. † Zach Mer 16 Déc 2015 - 3:06
Elle te balance une flopée d’injures à la gueule, se débat. Tu encaisses stoïquement son coup de genou dans le ventre, remerciant le ciel qu’elle n’ait pas visé plus bas. Elle a pas changé en fait. Toujours aussi sauvage. Et prévisible. Tu lui ébouriffes gentiment le crâne tandis qu’elle te lance son regard de la mort, celui qui a fait fuir toutes ses baby-sitters et qui l’a sacrée Reine de Bristol. Enfin ça, c’était seulement dans ta tête à toi. Faut dire que vous vous preniez un peu pour les rois du monde, à déambuler la nuit seuls dans les rues. C’était un avant-goût de liberté, et sans doute l’une des rares choses que tu as aimé là-bas.
Mais ici il fait jour, il y a des gens autour, et vous avez pas hyper l’air de faire partie de la royauté. D’autant plus qu’une Reine ne traiterait pas son frère d’enculé. Tu ris. Ça y est, t’as pu le placer ce rire, elle a pu l’entendre, et peut-être qu’elle ira mieux, ou peut-être pas, t’en sais rien. Mais cette fois t’es là, tu la lâcheras pas. Elle se blottit dans tes bras, chiale comme une gosse. Mais hey, c’est toujours une gosse. Au moins t’as la certitude que la connerie c’est de famille. Vous êtes un duo de cons et vous en êtes fiers.
Tu la serres dans tes bras, lui caresse les cheveux. T’es pas de ces gens qui murmurent des mots de réconfort bateaux ou qui chialent à leur tour. En général, soit tu fermes ta gueule soit tu sors un truc totalement hors propos. Mais bon, là pour le coup ça le ferait pas, elle t’en veut un peu quoi. Faudrait que tu dises un truc sympa pour changer. « Ouais, bon, chiale pas trop, tu vas tremper mon t-shirt là. »
Sujet: Re: We need nobody to let ourselves go. † Zach Mer 16 Déc 2015 - 4:12
Elle s'en fiche qu'il se moque d'elle et lui demande d'éviter de détruire son t-shirt à coups de mascara dégoulinant. C'est sa manière de s'exprimer, sa manière à lui de lui dire qu'il est là pour elle et qu'il l'aime. Elle le sait mieux que personne alors elle ne répond rien, se contente de rester la tête enfouie entre les bras de son grand frère, de trembler tel un écureuil apeuré. Il est là, et c'est suffisant. Oh, n'allez pas croire que tout est pardonné en un claquement de doigts et que se pointer comme une fleur un bel après-midi australien va tout effacer. Quelque part elle le déteste toujours, mais plus par principe que pour autre chose. Parce que, et ça ils le savaient pertinemment tous les deux, elle était capable de tout lui pardonner. Absolument tout.
« Ta gueule. »
Elle a finit par répondre, mais ne vous y méprenez pas, malgré le ton boudeur, un sourire malicieux pointe le bout de son nez au coin de ses lèvres. Tout ce dont elle a besoin en cette seconde précise, c'est qu'il soit là. Qu'il la garde dans ses bras, qu'elle se rappelle son odeur et refile le cours de ses souvenirs, qu'elle se souvienne qu'elle n'est pas toute seule, ou tout du moins qu'elle essaye de s'en persuader.
Finalement, Effy relève la tête, reposant ses iris bleu iceberg sur son frère. Putain. Mais quel petit con. Mais quel parfait emmerdeur, quel enculé de première, quel fils de pute. Quel frère de dingue. Sa moitié. Ils se ressemblent peut-être pas fort, entre eux c'est peut-être un peu la Corée du Sud et la Corée du Nord par moments, mais c'est son frère. C'est tout ce qui compte.
« J'm'en tape de ton t-shirt, il serait pas trempé en cet instant si t'étais pas la plus belle petite merde que je connaisse sur cette terre. »
Reprit Effy avec un immense sourire rayonnant. Ouais, qu'il fasse pas trop le malin non plus. Elle lui en veut toujours, et pas qu'un peu. Mais en ce moment, tout ce qui compte c'est qu'il soit là et rien d'autre. Il est revenu, Zach est revenu. Alors non tout n'ira pas mieux comme par magie. Non, Effy restera Effy, avec ses démons, sa part de noirceur en elle et ses habitudes toxiques et autodestructrices. Mais ça on s'en fout. On s'en fout parce que Zach est là.
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Sujet: Re: We need nobody to let ourselves go. † Zach Mer 16 Déc 2015 - 4:48
T’es con mais tu sais que c’est pas grave. Parce que c’est de famille, et qu’elle a compris. Peut-être que ça veut dire que vous êtes pas complètement cons en fait. C’est déjà ça. La preuve, elle t’insulte à nouveau. En Effyien, ça veut dire « C’est pas oublié, c’est pas totalement pardonné, mais on fera avec, parce que t’es qu’un con et que je t’aime. » Ce qui en soit est énorme de sa part. Y a qu’à toi qu’elle dit ça. T’es un privilégié, bam, dans leurs culs ! Le cul de qui, tu t’en bats les couilles, elle t’en veut plus trop, c’est tout ce qui compte.
Et avec ça vient son sourire, ce petit sourire chelou que t’as toujours trouvé adorable. Ce sourire qui dit que c’est bon, ça va aller, lâche-moi les ovaires, je t’aime sale pute. Décidemment, elle t’aime beaucoup. Tu souris. Évidemment qu’elle t’aime cette andouille. Alors elle plante ses yeux dans les tiens, et l’Océan Pacifique rencontre l’Atlantique, et ils s’embarquent l’un l’autre, créent des remous et des vagues de dix-huit kilomètres, et vous vous en foutez parce que dans ces moments-là, vous oubliez tout, vous vous oubliez vous, et c’est beau.
« Mais ta gueule putain, je l’aimais moi ce t-shirt, » tu grognes. Et ton sourire est toujours là, et le sien aussi, et vous avez l’air de deux cons, et vous êtes beaux. Tu l’aides à se relever. « Bon et sinon j’ai soif là, tu m’payes un café au Starbucks ? » C’est pas que mais un café caramel ce serait pas de refus.
Sujet: Re: We need nobody to let ourselves go. † Zach Mer 16 Déc 2015 - 5:15
C'était à se demander ce qu'ils foutaient là comme deux parfaits idiots au milieu de la rue à se sourire et s'insulter d'un air blasé, tandis que leurs yeux pétillants indiquaient pourtant tout le contraire. À se demander s'il existait deux autres êtres vivants sur cette terre qui étaient capables de se comprendre aussi bien qu'eux deux. Sûrement pas. En tout cas, ça faisait du bien de croire ça. À se demander si parfois ils étaient pas télépathes, parce que c'était pas tellement tout ce qu'ils avaient vécu ensemble qui avait engendré ce lien, c'était plutôt instinctif. Comme s'il ne pouvait en être autrement. Comme une évidence.
Elle se moquait éperdument de ce qui pouvait bien arriver au t-shirt de cet abruti qu'elle aimait tant, et elle avait juste envie de lui balancer, avec tout le sarcasme juteux dont elle était capable, que s'il était venu en jusqu'ici pour lui parler de ses vêtements pendant deux heures, il pouvait reprendre un vol en sens inverse tout de suite. Non, ça, même avec cette ironie qui lui allait si bien, elle n'oserait pas le dire. Elle aurait bien trop peur que la vie ne réalise qu'elle était heureuse et tente de lui reprendre ce bonheur passager.
« T'arrêtes de te plaindre ou je vais finir par te le faire bouffer ton t-shirt. »
Répondit-elle du tac au tac avec cette fermeté qui était la sienne. Elle avait déjà envie de lui retourner une tarte dans la gueule depuis tout à l'heure alors ce serait bien qu'il lui fasse l'immense plaisir d'arrêter de faire le malin, rien que quelques minutes. Sinon, elle allait céder à cette petite démangeaison qui lui titillait la main depuis tout à l'heure. Mais Zach ne comptait pas s'arrêter là, vu la phrase qui s'ensuivit. Se rendait-il au moins compte du niveau d'abus qu'il atteignait en lançant cette phrase ? Oui, sûrement. P'tit con va.
« Si tu portes mon skate et que tu me prépares des putains d'explications dans ta p'tite tête vide, oui. »
Rétorqua la jeune fille en le provoquant du regard. Il avait très bien compris qu'elle était tout simplement heureuse qu'il soit là, heureuse de le retrouver enfin, chose qu'elle n'espérait plus depuis longtemps. Mais il n'allait sûrement pas s'en tirer à si bon compte. Aucun reproche de la part d'Effy n'était nécessaire, elle attendait au moins une bonne justification. Des excuses, elle n'en avait rien à foutre, c'était bien joli tout ça mais ça ne changeait rien. Sans attendre de réponse, elle prit la direction du Starbucks, de son habituelle démarche déterminée et féline.
En rentrant dans le café, ou dites plutôt cette énorme machine à fric qui arrive à vous faire avaler n'importe quoi - dans tous les sens du terme -, Eff' se plaça dans la file, qui par chance n'était pas si longue. Arrivant à la commande, elle n'hésita pas et prit commande poliment, sans pour autant se forcer à offrir un beau sourire à la serveuse. Puis quoi encore.
« Un macchiato caramel et un mocha light. »
[N'ayant jamais été dans un Starbucks de ma vie, je n'ai aucune idée de comment se passe la commande alors j'ai improvisé. ]
Invité
Sujet: Re: We need nobody to let ourselves go. † Zach Mer 16 Déc 2015 - 5:39
« Si ma tête est vide, comment tu veux qu’elle produise une explication ? » tu grognes. Non puis t’es un peu dans la merde parce que t’en as pas vraiment en fait. Enfin tu peux toujours invoquer les études et les fêtes et tout, mais tu sais bien que ça justifie rien. Tu embarques son skate et la suit jusqu’au Starbucks du coin, conscient que tu survivras pas bien longtemps. Autant profiter des derniers instants qu’il te reste. Puis merde, tu l’aimais bien ton t-shirt aussi. Tu l’avais mis spécialement pour elle, pour la faire rire, parce qu’il était foutrement moche et qu’il y a avait un phoque dessus.
Et elle, elle avait toujours l’air d’un chat. Un chat sauvage aux cheveux en bataille et au maquillage dégueulasse, mais un chat sauvage quand même. N’empêche que c’est bizarre un chat avec du maquillage. Bref, ta gueule. « Et un cookie, c’est au nom d’Effy, » tu ajoutes rapidement. Tu sens son regard spécial « je vais te tuer espèce de con tu fous quoi là ? » se poser sur toi. « Ben quoi ? T’es lourde, j’ai dépensé des calories en te portant alors j’ai faim maintenant, » tu ajoutes, sur la défensive. Et tu souris, intérieurement, parce que tu sais qu’elle va te frapper. Mais avant ça, tu files réserver une table, ricanant d’avance de la façon dont ils auront orthographié « Effy ». La dernière fois ils avaient écrit ton prénom « Zock », alors tu espérais que ce serait au minimum pire que ça.
Et du coup t’as toujours pas d’excuse et t’as toujours l’air aussi con. Merde.
charney
[Ouais, grosso modo Normalement on donne la taille aussi, mais c'est pas grave, t'inquiètes VA DORMIR ESPÈCE DE TROLL. Btw, Zach est forcément hétéro ou je peux faire joujou avec sa sexualité ? ]
Invité
Sujet: Re: We need nobody to let ourselves go. † Zach Mer 16 Déc 2015 - 21:41
Effy se contenta de lever au ciel pour toute réponse quand la p'tite tête vide lui fit effectivement remarquer qu'il ne parviendrait pas à produire une quelconque justification sans neurones. Il l'agaçait déjà, et en plus il le faisait exprès. Mais c'était pas grave, lui il avait le droit. C'était pas du vrai agacement. Enfin si, mais son sourire provocateur et amusé parvenait à faire oublier à Effy à quel point elle avait envie de lui en coller une par moments. Genre, comme en ce moment, en fait.
Et Zach semblait lancé sur la voie du titillage de nerfs, vu qu'il en profita pour rajouter un cookie dans l'histoire. Qu'il n'aille pas s'imaginer qu'elle allait l'entretenir comme ça durant tout son séjour à Bowen. Les parents envoyaient régulièrement de l'argent, elle avait un budget, mais elle passait plus de temps à le dépenser en drogues qu'en bouffe. Mais ça, valait mieux le garder pour elle. D'ailleurs... Est-ce que son frère comptait rester en Australie ? Eff' chassa cette question de son esprit, elle n'avait pas la moindre envie d'y penser maintenant. Elle s'était vite fait reconstruit un mur mental pour se fermer aux émotions qui risquaient de la noyer si elle les laissait déborder. Elle n'était pas préparée à ça, elle ne voulait pas réfléchir. Ne pouvait pas. Comme toujours, Effy affichait une façade contrôlée et impassible, et veillait bien à ne pas se laisser engloutir par le tsunami de pensées aussi incohérentes que perturbantes qui ne manquait pas d'accompagner le choc qu'elle avait vécu en décrochant ce téléphone. C'était sous clé dans un petit tiroir rangé au fond de son crâne, et elle comptait bien que ça y reste. Une chose à la fois. Sinon elle allait péter une case. Elle n'était pas suffisamment stable pour affronter tout ça. Pour penser à toutes les choses que Zach ne savait pas ou savait peut-être, ce qu'elle devait lui dire et ne pas lui dire, et arriverait-elle seulement à lui cacher quelque chose, et ce qu'elle voulait savoir et ne pas savoir. Non, fallait pas se laisser plonger là-dedans. Maintenant, ils allaient juste boire un café. Et voilà. Chaque chose en son temps.
« T'as tout le temps faim, de toute manière. »
Remarqua la jeune femme avec un haussement d'épaules, avant d'embarquer leurs cafés et le cookie de cet enfant gâté, pour suivre l'intéressé jusqu'à leur table. Tiens, comme toujours, l'orthographe de son nom aurait mérité une médaille d'or. On pouvait déchiffrer le beau "Hefee" écrit avec application - ou pas - sur son gobelet. Sublime. La brunette s'assit face à son frère sans mot dire, et planta son habituel regard perçant et indéchiffrable dans celui, d'une couleur similaire, de Zach. Ce n'était pas à elle de parler, et de toute façon elle ne disait jamais grand chose. Son frère était sans doute l'exception, il n'y avait qu'avec lui qu'elle n'avait pas trop l'air d'une asociale. Mais là, la flamme qui allumait son regard voulait tout dire. Le regard "t'as des comptes à me rendre, j'attends". Elle but une gorgée de son café sans le quitter des yeux.
[ Ah d'accord, merci d'éclairer la seule fille de l'univers à jamais avoir mis les pieds dans un Starbucks. Comme tu veux, il peut être tout ce que tu veux sauf peut-être zoophile. ]
Invité
Sujet: Re: We need nobody to let ourselves go. † Zach Jeu 17 Déc 2015 - 6:25
Tu hoches vaguement la tête, conscient qu’elle se contrôle du mieux qu’elle peut. Tu te cales un peu plus dans la banquette, désireux d’y disparaître à jamais. Ou au moins jusqu’à ce que sa colère passe. Parce qu’avoir une Effy en colère contre soi, c’est jamais bénéfique. Et comme t’étais pas en mesure de faire de la réclam’ en ce moment – t’avais rien à lui pardonner techniquement, même si tu pouvais jouer sur le fait que putain, elle avait failli le priver d’une abrutie de petite sœur et que c’est pas rien, merde – mieux valait faire profil bas. A la Shepperfield. Faut pas oublier que vous êtes cons hein. Ou pas doués pour les relations sociales, comme tu préfères.
Tu jettes un œil aux gobelets, ricane un coup. C’est peut-être la dernière fois que tu pourras, on sait jamais. Puis tiens, tant qu’à faire, autant boire un peu, y aura moins de café à te balancer à la gueule. Tu trempes tes lèvres dans le gobelet et pousse un cri de bébé phoque. « Putain c’est brûlant sa mère ! » tu grognes. Et tu croises le regard d’Effy. Et tu te dis qu’elle ne pourrait pas avoir moins l’air de s’en battre les couilles que maintenant. Sympa la petite sœur, tu manques de t’ébouillanter la langue et tout ce qu’elle fait c’est de te fixer d’un air méprisant ! Ah ben bravo, franchement, A+ en fratrie !
Ouais bon si on part de ce principe t’es pas mieux hein. Et du coup t’as toujours pas d’excuse. Bon ben va pour la vérité, non ? « J’ai appelé les parents y a pas longtemps, pour les mettre au parfum, tout ça. J’avais trouvé une boîte donc je me suis dit, « Hey, je suis posé maintenant, j’ai plus trop l’air d’un loser, j’vais les appeler ils seront contents. » et en fait ils étaient contents mais sans plus. Parce que ben il manquait quelqu’un à la maison – et soyons clairs, c’était pas moi hein – parce que ce quelqu’un avait fait de la merde alors on l’a exilée en Australie. Alors ben j’leur ai un peu chié à la gueule, j’ai tout plaqué et me voilà. Surprise ! » Tu ajoutes avec une grimace.
charney
[Parfait, il sera nécrophile alors ]
Invité
Sujet: Re: We need nobody to let ourselves go. † Zach Lun 21 Déc 2015 - 1:44
De fait, Effy n'en a strictement rien à carrer que le crétin qui lui sert de frère vienne de s'ébouillanter la langue. Bien fait tiens. Ouais, en fait ça lui apporte même une petite satisfaction intérieure. Et dans son regard de glace, reflet de sa couleur iceberg, on peut voir une petite étincelle moqueuse l'illuminer un bref instant. Mais elle prend garde à retenir le sourire en coin qui brûle de lui étirer les lèvres. Elle attend ses explications, si tout du moins il en a. Parce que le connaissant... Elle ne s'attend pas à quelque chose de très convaincant. La brunette passe donc la main dans ses cheveux, buvant une minuscule gorgée de café après avoir un peu attendu pour ne pas se brûler, comme l'autre andouille.
Il finit par se lancer dans une longue tirade pour tenter de satisfaire sa demande d'explications. Pas très satisfaisant, d'ailleurs. Un sourire amusé et un rien inquiétant éclaire son visage fermé et impassible lorsque Zach passe sur le fait qu'une certaine personne a fait de la merde et s'est fait exiler sans qu'on lui demande trop son avis. Ouais, on pouvait dire ça, faire de la merde. Sauf qu'Effy en avait assez bouffé, de la psychanalyse, des conseils et des médocs. Elle avait fait semblant que tout allait aller pour le mieux, ou peut-être y avait-elle même cru à un moment. Mais c'était dans sa nature. Sombre et impénétrable. Il y avait une part d'elle qui ne s'en irait jamais et qui l'incitait à faire de la merde, comme il disait si bien. Son frère ne savait plus rien de sa vie. Oh, c'était vrai qu'à l'époque elle n'était déjà pas un exemple de stabilité et de joie de vivre. Du temps ou Zach était à la maison, sa jeune sœur faisait déjà pas mal d'expériences avec l'alcool et les drogues. Mais elle n'était pas encore dépressive, à cette période. Personne ne l'avait vu venir, elle non plus. Elle ne pouvait donc pas le blâmer. Elle aurait voulu hein, mais elle pouvait pas. Parce que ce qu'elle avait fait ne regardait qu'elle et son état mental qui laissait sans doute à désirer. Sauf qu'elle en avait rien à foutre. Fuck off. Mes pensées, ça regarde que moi, même si elles sont bien noires. Voilà ce qu'elle se disait dans le fond. Puis fallait pas en faire un drame non plus. Elle était toujours là, non ? Sans doute pas de la manière dont son entourage l'aurait voulu, mais c'était comme ça. Non, elle ne serait jamais cette petite étudiante pleine de joie de vivre qui gloussait pour un rien et n'avait en tête que sortir avec les plus beaux mecs de l'université.
« Ouais. Surprise. »
Répéta Effy en soupirant et haussant brièvement les sourcils, le regard fixé sur son café comme si c'était la chose la plus intéressante des environs. Bien sûr qu'elle en voulait à Zach de plus jamais avoir donné de nouvelles. Parce que c'était son frère et que même si elle ne l'avait jamais dit, il lui manquait cruellement. Putain qu'est-ce que ça lui faisait un mal de chien. Mais cela faisait partie des choses que la jeune brune intériorisait, bien caché au fond d'elle-même.
« L'aurait peut-être mieux valu que j'm'en sorte pas. T'auras pas dû tout plaquer et claquer du fric à te payer l'avion pour l'Australie. »
Répondit-elle machinalement, avec son air aussi détaché qu'indéchiffrable. Elle releva son regard aussi impénétrable que de l'acier vers le jeune homme aux iris presque identiques aux siens. C'était dingue comme elle avait toujours envie de lui défoncer la gueule et le serrer dans ses bras en même temps. C'était pas fort compatible. Mais tout lui était tombé dessus d'un coup, trop d'informations, trop d'émotions qu'elle n'était pas capable de gérer, alors elle avait tout bloqué dans sa tête. Ne restait qu'un mur difficile à briser. Elle ne savait même pas ce qu'elle ressentait. Elle ne voulait pas le savoir.
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Sujet: Re: We need nobody to let ourselves go. † Zach Lun 21 Déc 2015 - 5:17
Bon, faut l’avouer, c’est loin d’être ton speech le plus convaincant. Puis en fait t’as ni répondu à la question, ni présenté d’excuses – même si en soi tu sais qu’elle s’en fout. T’es con jusqu’au bout. Elle a souri aussi, mais ça veut rien dire. C’est plus flippant qu’autre chose. C’est ce petit sourire un peu triste qui te brise le cœur et qui te donne envie de la serrer dans tes bras. Mais t’es un peu rustre, t’as pas l’habitude. Dans votre famille, les contacts physiques, c’est pas trop ça. Peut-être que ça vous a manqué, au fond, t’en sais trop rien. T’es pas psy, t’as pas cherché à t’analyser. T’en as pas trop envie non plus. Tu vois vaguement pourquoi et comment t’es devenu comme ça, mais les souvenirs, tout ça, c’est pas trop ton kiff. Toi tu préfères le présent, l’avenir plutôt, puisque le présent ne peut jamais être saisi. Alors tu croques la vie à pleines dents, t’essayes d’avoir le moins de regrets possibles.
Pour le coup, t’as un peu merdé. Tu voulais pas regretter ton départ, c’est en partie pour ça que t’avais pas donné de nouvelles. Puis la vie là-bas, c’était de la folie, et ta meuf t’as pas mal fait tourner en bourrique. Du coup tu le lui as bien rendu, et en fait c’est parti en couilles. C’était à qui ferait le plus souffrir l’autre. Mais ça, tu peux pas le raconter à Effy. Tu peux pas lui dire que si t’as jamais appelé c’est parce que la moitié du temps tu chialais ta race et l’autre tu te vengeais, c’est un peu nul comme excuse. Et avec les cours, ton semblant de vie sociale, ta tournée des bars, tu t’étais un peu oublié. Et en t’oubliant, tu les avais oubliés, forcément. Enfin c’est pas comme s’ils étaient totalement sortis de ta mémoire, c’est juste que tu pensais pas trop à eux. A part les rares moments où tu te sentais vide, et seul, et con. Mais tu pouvais pas les appeler comme ça, comme si de rien n’était.
Et ça tu peux pas, tu peux pas lui dire. Ça la foutrait en l’air, elle a pas besoin de ça. Et elle va mal, et tu le sais, mais bordel, t’es paumé toi. Tu sais pas quoi faire, tu la connais plus. Vous avez traversé vos propres merdes, vous avez grandi, mais vous avez grandi séparément, et ça t’es pas sûr d’apprécier. Même maintenant, la table qui vous sépare semble représenter un continent entier. Elle est pas convaincue par ce que t’as dit, tu le sais, mais qu’est-ce que tu veux, t’as merdé. Elle soupire, fixe son café. Ton cœur se serre. Tu sais pas quoi dire. En fait, t’avais préparé ton discours d’excuse depuis un bail, tu l’avais répété, appris par cœur, tu t’étais demandé s’il fallait que tu ramènes des putains de fleurs. Mais voilà, pile quand c’est le moment, tu ouvres et fermes la bouche comme un poisson, c’est pathétique.
Et puis d’un coup elle te sort la plus grosse connerie du monde. Tu la fixes, abasourdi. Genre, est-ce qu’elle a vraiment dit ça ? « Mais t’es complètement con putain ! » tu exploses. Comme si t’allais la laisser ici, toute seule, dans la merde, en sachant tout ça ! Mais putain mais elle réfléchit des fois ? La connerie, c’est comme vos yeux sans âme, c’est de famille, et putain tu t’en passerais bien. Tu te passes une main sur le visage, tente de te calmer. T’as pas envie de lui gueuler dessus en ce moment, mais putain. « T’es ma sœur putain. C’est pas parce que j’ai merdé les quatre dernières putains d’années que je vais te laisser dans la merde quand t’as le plus besoin de moi. Je suis pas con à ce point putain ! »J’ai pas envie de te perdre.
Sujet: Re: We need nobody to let ourselves go. † Zach Lun 21 Déc 2015 - 23:00
La brunette n'avait pas prononcé ces mots par provocation, enfin disons que ce n'était pas totalement le but. C'était juste une réflexion à la con qu'elle s'était faite, comme pour un peu dédramatiser les choses. Elle aurait du prévoir que ça aurait l'effet contraire. Après tout, la personne qui restait le plus calme à ce sujet et qui s'inquiétait le moins pour elle sur cette terre, c'était elle-même. Ouais elle avait un peu merdé, un peu pété les plombs sans trop le voir venir, ouais elle flottait un peu entre euphorie et désespoir, entre hurlements et silence, entre agressivité et sourire. Pourtant elle gérait, ou en tout cas elle se donnait l'impression de gérer. De son point de vue, c'était pas la peine d'en faire tout un plat, elle avait raté son coup, tout ce qu'il restait comme preuve c'était ces fines cicatrices enflammées qui barraient ses poignets, cachées sous une tonne de bracelets. Sa torture mentale, elle la gardait bien pour elle. Elle ne voulait de personne d'autre dans sa tête. Valait mieux pour eux.
Zach haussa le ton sans prévenir, s'emportant contre elle à tel point que plusieurs personnes attablées autour d'eux se retournèrent, interloqués. Pendant ce temps, Effy elle ne peinait aucunement à soutenir son regard qui s'était même voilé d'un air de défi. Qu'il l'engueule seulement. Vas-y, pète-moi un câble dessus. On sait très bien tous les deux que c'est parce que tu te sens coupable, alors tu m'fais pas peur avec tes grands airs. Ouais, c'était ça que son regard voulait dire. Et dans cet accès de colère, elle ressentait sa douleur à lui. Celle de pas avoir été présent. Celle de vouloir l'être maintenant et de faire les choses bien. Le problème, c'est qu'il ne pouvait rien pour elle. Personne ne pouvait y faire quelque chose. Elle était comme ça. Point barre. Et se noyer dans l'alcool plusieurs fois par semaine ou s'envoyer un peu de toutes les drogues possibles, c'était peut-être pas une solution, mais c'était comme ça qu'elle gérait. De toute façon elle en avait rien à foutre. Ils pouvaient tous penser ce qu'ils voulaient. Elle n'avait pas besoin d'aide. Elle n'en voulait pas.
« J'ai besoin de personne. »
Répondit sèchement l'étudiante en baissant à nouveau les yeux vers son café. Déjà, parce qu'il se repointait comme une fleur tant d'années plus tard lui enlevait tout droit de ne serait-ce que tenter de lui venir en aide. Et parce que de toute façon, elle ne voulait de l'aide de personne. Ils pouvaient pas comprendre. Zach devait le savoir, que c'était pas uniquement contre lui, mais qu'elle avait toujours été comme ça. Silencieuse, discrète comme une ombre, à se démerder toute seule et à rejeter toute forme d'aide et encore plus de pitié. C'était dur de laisser les gens vous aider. Surtout quand c'est tout ce qu'il vous reste : votre indépendance.
Cependant Effy connaissait trop bien son frère que pour avoir loupé l'information principale qu'il voulait lui transmettre, celle qu'il n'avait pas dite à voix haute. Il avait juste eu peur. Elle l'avait bien fait flipper. Et si elle, ça la faisait marrer, lui par contre pas du tout. D'un autre côté c'était compréhensible, on lui avait balancé toutes les infos à la gueule peu de temps auparavant. Doucement, Effy posa la main sur celle de son frère et releva ses iris couleur azur vers celui qui la connaissait depuis toujours.
« Ne sois pas fâché. Je vais bien. Et je ne t'en veux pas d'être parti, t'es revenu c'est ce qui compte. Alors toi aussi, arrête de t'en vouloir. »
Elle avait parlé d'une voix douce, et avait même été jusqu'à esquisser un léger sourire. Un vrai sourire. Pas son sourire spécial Effy, énigmatique et indéchiffrable. Non, le sourire que Zach avait déjà vu, authentique, sincère, rassurant.
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Sujet: Re: We need nobody to let ourselves go. † Zach Mar 12 Jan 2016 - 7:25
Elle est abrupte, comme toujours. Tu lèves les yeux au ciel. Bien sûr qu’elle a besoin de toi. C’est juste qu’elle n’arrivera jamais à se l’avouer. T’es con, mais y a des limites quand même. Tu sais – espères – que ta simple présence lui remonte le moral. Au moins un peu. Tu prétends pas pouvoir la sauver, t’es pas con à ce point. Et c’est pas comme si elle en avait envie non plus. Tu reprends juste la place que t’as toujours eue. T’aimerais bien te dire que t’aurais jamais dû la quitter, mais tu pars du principe que les choses que t’as vécues devaient arriver et que ça t’as forgé un putain de caractère. Comme si t’en avais pas déjà un de base. T’es un Shepperfield putain, c’est de famille.
Elle pose sa main sur la tienne, plante ses yeux de glace dans les tiens. Sensation de déjà vu. Elle te console comme elle peut. Comme si c’était à elle de le faire. T’aimerais bien l’envoyer chier, mais elle te sourit. Et ce sourire, ça fait un putain de bail que tu l’as pas vu. Alors tu le lui rends, ton sourire à toi un peu joueur faisant face à la lumière du sien. « Tu fais chier putain. » Tu bois un peu de café – après tout, elle l’a payé, autant en profiter. « Bon, du coup faudra que je me trouve un job. Et un appart. Je squatte chez toi en attendant. » Tu lui laisses pas trop le choix. T’as pas assez de sous pour te payer un motel – en plus t’as pas envie qu’un putain de kangourou arrive par la fenêtre. Puis tu vas pas dormir dans la rue non plus. « A part ça, qu’est-ce que tu deviens ? » tu demandes en t’adossant à ta chaise.
Je me suis mise à Shameless. Damn. Je vais violer Lip o/ (quoique, il sera sûrement consentant) Cette série gère trop *_________* Et pardon du retard éè
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Sujet: Re: We need nobody to let ourselves go. † Zach Lun 18 Jan 2016 - 3:14
[ Pas de soucis pour le retard baby, t'as le temps comme toujours. Héhé moi j'ai recommencé à regarder vu que la nouvelle saison est sortie, j'avais oublié à quel point Lip me faisait de l'effet... Ta signature est géniale, j'adore la p'tite phrase. ]
Le sourire d'Effy se transforme en petit rire amusé et moqueur quand Zach répond. Oui, elle fait chier. Comme toujours. Pas autant que lui cependant. Enfin... Bon d'accord, parfois peut-être. Mais ça a toujours été comme ça entre eux deux. Ce qui compte, c'est qu'il sache qu'elle est heureuse qu'il soit là. Qu'elle a peur qu'il s'en aille de nouveau. Bien sûr, elle n'en montre rien, mais ce n'est pas nécessaire. Zach sait mieux que quiconque ce que la jeune fille peut penser, ou en tout cas c'est celui qui s'en approche le plus. Alors non, elle ne veut pas qu'il l'aide, elle ne veut pas qu'il s'approche trop près de tout ça. Elle a sa manière de gérer ses démons, ses peurs paniques irrationnelles et son instabilité effrayante. Elle sait jusqu'où tout ça peut l'emmener. Mais c'est son problème et elle le garde bien profondément enfoui en elle. Même si elle sait pertinemment que son frère fera tout pour qu'elle aille mieux, principalement à coups d'engueulade et d'insultes quand elle fera une connerie. Et elle l'accepte. Ce qui compte, c'est qu'il soit là.
« Tout ce que tu peux squatter, c'est la résidence universitaire que papa et maman me payent. Et en échange de ma générosité, parce qu'oublie pas que je t'ai payé un café et un cookie, tu leur diras que je vois mon psy. Mam pense que j'en vois un depuis que je suis arrivée, j'ai réussi à lui faire croire pendant quelques mois mais elle cramé le mois passé que c'était pas vrai. »
La négociation, c'était chose courante entre eux. Pas qu'Effy en ait quelque chose à foutre de lui payer un café et un cookie, et il lui aurait sûrement rendu service de toute façon, parce que c'est comme ça qu'ils étaient l'un envers l'autre. Quand elle était plus jeune, il la couvrait à chaque fois qu'elle sortait en boîte jusqu'au petit matin. Mais bon, c'était plus drôle de présenter les choses sous une forme de dette qu'il avait à payer. Et puis, elle avait vraiment envie que sa mère lui fiche la paix avec cette histoire de psy à la con.
« Étudiante, voilà ce que je deviens. En journalisme. Enfin, quand je vais en cours. »
Répliqua la jeune femme en haussant les épaules d'un air détaché. Qu'est-ce qu'elle pouvait bien lui raconter ? Elle n'allait pas lui faire un topo sur les derniers mois qu'elle avait passé ici, avec ses crises d'angoisses, ses idées noires et ses nuits de défonce en boîte ou quelque part seule dans la ville. Elle était toujours vivante, alors les détails importaient peu. Puis ce n'était pas comme si elle allait lui raconter sa vie sexuelle en détails non plus.
« Et toi alors ? T'étais pas censée avoir une meuf aux USA ? Enfin depuis le temps, elle t'a sûrement largué. »
Se moqua la brunette après quelques gorgées de café. Les p'tites piques acides en toute amicalité, ça ils savaient faire, entre frères et sœurs. C'était même une habitude depuis toujours. Rien de bien méchant.
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Sujet: Re: We need nobody to let ourselves go. † Zach