If a man talks shit, then I owe him nothing (ollie)

Emma & Ollie

Summer avait un nouveau client aujourd'hui. Elle était pas mal occupée ces temps-ci, faut croire que les gens aimaient bien faire des conneries ou bien les policiers aimaient accuser à tort. Dans tous les cas, elle ne pouvait pas se plaindre d'avoir du boulot. C'était un peu triste, mais c'était le seul aspect qu'elle pouvait voir dans tout ça.  Dans son boulot, elle ne pouvait pas se permettre de se laisser happer par les sentiments, ce serait contre-productif. Anyway, c'était pas son genre à Summer. Les seuls moments où elle arrivait à se laisser envahir par les émotions, c'était quand elle ressentait de la colère, comme là ce matin. Elle était venue au commissariat assez tôt pour récupérer le dossier de son client et les preuves accumulées contre lui, mais semblerait-il que le dit dossier avait disparu. La personne au bureau d'accueil était confuse et ne comprenait pas bien ce qui avait pu se passer. '' Non, non, non. J'ai parlé à votre sergent hier soir, il m'a assuré que le dossier serait prêt ce matin et qu'il m'attendrait ici. '' dit Summer d'un ton ferme. Elle n'avait aucune patience pour ce genre d'incompétence et sentait qu'elle pourrait bien vite perdre son sang froid. '' Je suis désolée madame, mais un agent est venu le récupérer. '' lui dit-elle avec une petite voix qui laissait transparaître sa crainte. Summer demanda qui était cet agent qui avait touché à son putain de dossier et évidemment, le nom qui sortit de la bouche de cette pauvre dame ne la surprit même pas. '' Baker. '' grommela-t-elle entre ses dents. Qu'est-ce qu'il la faisait chier celui-là. '' J'veux le voir, maintenant. '' exigea Summer d'une voix absolument pas douce. Elle croisa les bras, signe qu'elle était bien fermée à l'échange de banalités que quiconque pouvait lui faire. Elle attendait juste le policier blond et arrogant de pied ferme. C'était loin d'être la première fois qu'elle avait affaire à lui et c'était rarement dans de belles circonstances. En même temps, vu son attitude générale et ses qualités inexistantes, c'était pas comme si c'était possible que ce le soit. Lui et Summer, ils s'étaient retrouvés à quelques reprises face à l'autre en cour lors de contre interrogatoire et chaque fois, le résultat était le même : elle devait faire preuve de tout son self control existant pour ne pas lui étamper sa paume sur la joue. C'était pas aujourd'hui que ça allait changer.

@Ollie Baker  

Summer & Ollie

Parfois, il y a des journées où rien ne se passe. Être à Bowen, c’était clairement moins palpitant qu’être à Brisbane ou à Sydney. Moins de crimes, des tâches plus redondantes ou moins attrayantes, les joies d’une petite ville. Il n’avait pas eu besoin d’épiphanie là-dessus, Ollie, il était revenu à Bowen en connaissance de cause. Il savait à quoi s’attendre lorsqu’il l’a fait, mais aussi, ça commençait à faire un sacré petit temps qu’il était dans ce commissariat. Ce qu’il trouvait bon à faire dans ce genre de journée, c’était de papillonner un peu partout et prendre des infos avec tout le monde, discuter des dossiers en cours et fourrer son nez où il le peut, histoire d’être toujours placé dans les bons coups. Il discutait d’ailleurs avec un collègue quand la personne de l'accueil vint le chercher. Tout de suite, il freinait un petit sourire narquois sur le point de s’incruster sur son visage. Il n’avait pas besoin d’être devin pour comprendre de quoi il était question lorsqu’elle l’informa de la présence d’une avocate à l'accueil. Il avait beau jouer les innocents en posant quelques questions à sa collègue, il savait très bien le nom et la raison de la venue de cette personne. C’était bien son petit plaisir d’emmerder Summer depuis quelque temps. En discutant la veille avec un des sergents, il n’avait pu s’empêcher de récupérer le dossier juste pour avoir l’opportunité de la freiner un peu dans son boulot. Alors il finissait par dire à sa collègue de l'accueil qu’il allait venir à sa rencontre dans quelques instants. La pauvre ne se doutait pas encore qu’elle allait devoir faire patienter l’avocate, car il comptait bien prendre tout son temps avant d’arriver. Il prenait le temps de s’arrêter de remplir une tasse de café, discutant même quelques instants avec son chef avant de daigner montrer le bout de son nez à l’accueil. “Mademoiselle Andersen. Que me vaut ce plaisir ?” Demanda-t-il bien innocemment. Elle devait bien se douter qu’il n’allait pas lui rendre la tâche facile. “Je n’ai pas tout le temps du monde, si on pouvait faire ça rapidement ça m’arrangerait.” Ajouta-t-il, sans même prendre soin de cacher son petit rictus narquois. Il avait bien évidemment pris soin de ne pas être visible par quelqu’un d’autre qu’elle lorsqu’il affichait ce petit sourire, bien décidé à la faire passer pour la chieuse de service et lui le flic coopératif qui subi ça. Elle était déjà agacée d’avance, alors ça l’amusait encore plus.  

Emma & Ollie

Parfois, y'avait des gens dont on croisait la route et dont on oubliait l'existence instantanément, puis parfois y'avait des gens qu'on croisait et qu'on préférait oublier. Ollie Baker faisait parti de cette deuxième catégorie. Si Summer pouvait ne plus jamais avoir affaire à lui, elle serait une femme comblée. Enfin, presque, elle avait d'autres critères quand même. Tout ça pour dire qu'il l'insupportait. Il venait réveiller une p'tite part d'elle, pas la meilleure obviously. Une part de colère, de dédain, d'agacement. Toutes ces p'tites émotions qu'elle tentait souvent d'éliminer avec la boxe. Faudrait presque qu'elles songe à mettre sa tête sur le sac pour taper dedans, ça aiderait p'tête. Bref, elle qui pensait avoir une journée plutôt soft, voilà qu'elle se retrouvait à attendre au commissariat pour son dossier. Déjà, ça venait de la foutre de mauvais poil, mais en plus fallait qu'on lui annonce que c'était l'agent Baker qui avait pris ce dont elle avait besoin. Elle avait beau tenté de rester calme, c'était juste pas possible aujourd'hui. Surtout en le voyant arriver lentement avec sa p'tite tête de con et son sourire agaçant. Un petit rire bien sarcastique s'échappa d'entre ses lèvres lorsqu'il la salua et lui demanda s'ils pouvaient régler ça rapidement. « Arrête ton cirque, Oliver. Tu sais très bien pourquoi j'suis là. » lui dit-elle en soutenant son regard. Ça lui faisait toujours plaisir de l'appeler par son prénom alors que le reste du monde utilisait son surnom. Le jour où elle utiliserait ce dernier, il était loin d'arriver. « T'avais rien d'autre à faire que de voler mon dossier ce matin? Tu t'ennuyais? On te donne pas de tâches assez importantes ici? » demanda-t-elle avec une petite moue. Elle était bien décidée à ne pas entrer totalement dans son jeu, elle savait bien qu'il voulait lui faire perdre patience, la faire passer pour la folle de service. S'il réussissait parfaitement la première partie, elle n'était pas encore assez dupe pour s'emporter sans retenue devant tout un commissariat. Puis Summer, elle aimait bien trop avoir le dernier mot. Elle ne l'avouerait probablement jamais à voix haute, mais autant qu'elle détestait le policier, autant leurs échanges lui amenait un petit thrill vivifiant. Ça venait pas de lui spécifiquement, juste Summer, elle adorait s'obstiner. Elle n'était pas avocate pour rien.

Summer & Ollie

Son petit sourire narquois, il n’allait pas le perdre de sitôt Ollie. Face à Summer et vu la situation, il se sentait bien en confiance. Ils ne jouaient pas à match égal tous les deux. Lui, il avait toutes les cartes en main. Le temps était sa meilleure arme dans cette situation et il comptait bien l’utiliser à foison. C’est que Summer, c’était une sacré cliente dans ce genre de confrontation. Il savait qu’elle ne lâcherait pas l’affaire facilement. Ça le mettait au défi Ollie, il aimait bien ça. “C’est agent Baker. Merci de respecter ça mademoiselle Andersen” Répliqua-t-il simplement alors qu’elle employait son nom complet. En soit, ça ne le dérangeait pas vraiment. Il était habitué à ce qu’on l’utilise dans le cadre professionnel. Que ce soit ses supérieurs ou même les personnes extérieures qui ne le connaissait pas, il n’avait pas la patience nécessaire quand il s’agissait de rectifier tout le monde. Ses parents lui avaient donné ce prénom, c’était aussi bien qu’un autre. Par contre, s’il pouvait embêter Summer en prenait un petit ton condescendant et supérieur, il n’allait pas se gêner. Bien au contraire. “Quel dossier ? On en voit passer pas mal, je ne retiens pas le nom des avocats à chaque fois. Il va falloir me rafraîchir la mémoire.” Répondit-il de façon totalement nonchalante à l’avocate. Avant qu’elle réussisse à lui faire admettre qu’il faisait ça dans le simple but de l’énerver, les poules auraient des dents. Il portait simplement sa tasse de café jusqu’à ses lèvres, en buvant une gorgée tout en la regardant, un air de défi dans les yeux. “Si le dossier n’est pas disponible, c’est que l’enquête est encore en cours, mais on peut regarder ensemble.” Dit-il ensuite, faisant un pas bien imaginaire dans son sens. Il offrait à sa collègue de l'accueil un petit sourire tel le sauveur qu’il était, bien gentil de la sauver de l’avocate grognonne qu’ils avaient fasse à eux. “Je peux bien faire une petite place dans mon planning. Il ne faudrait surtout pas importuner maître Andersen.” Ajouta-t-il sur un ton imprégné de tout le sarcasme du monde et en gratifiant la standardiste d’un clin d’œil complice. Là-dessus, il faisait signe à Summer de le suivre, bien prêt à lui faire perdre tout son temps, mais à son bureau.

Emma & Ollie

La notion de respect, pour Summer, c'était important. Surtout dans un cadre professionnel. Jamais elle ne voudrait manquer de respect aux avocats avec qui elle travaillait, aux juges, aux forces de l'ordre. Mais Ollie... Y'avait un petit quelque chose chez lui qui faisait qu'elle s'en foutait un peu quand même. Enfin, pas qu'elle s'en foutait, mais elle ne se gênait pas pour jouer avec les limites, ne s'en tenant pas aux habituels monsieur l'agent, agent Baker, etc. C'était peut-être la condescendance récurrente qu'il y avait dans son ton ou son air moqueur lorsqu'il lui parlait, comme s'il gagnait chaque argument alors qu'en général, ils étaient plutôt égaux. Dans tous les cas, si lui ça semblait le satisfaire de l'appeler de façon pro, comme si ça lui donnait un avantage, elle c'était plutôt le contraire. Puis avec toute cette confrontation constante, ils avaient dépassé le stade du vouvoiement, right? « Ce serait gentil, mais j'en ai pas très envie, Oliver. » lui répliqua-t-elle avec un sourire ironique. Tout comme lui ne semblait pas avoir envie de lui faciliter la vie ce matin. « Le dossier d'alcool au volant. » précisa-t-elle à sa demande, la mâchoire bien serrée. Il était dans son élément, Ollie, c'était chez lui ici et il le savait. Summer, elle allait devoir se contrôler un minimum pour ne pas avoir l'air de la folle d'avocate qui gueule sur un pauvre policier sans raison. En fait, c'était surtout de devoir faire attention pour ne pas donner exactement au policier ce qu'il voulait : qu'elle perdre son sang-froid. Elle le regarda avec la même petite lueur dans les yeux, celle qui disait ''tu ne m'auras pas comme ça p'tit con''. Le p'tit con, c'était cadeau. Il ne le devinerait peut-être pas à son regard, mais elle n'en pensait pas moins. « Je suis bien certaine que le dossier était prêt à être récupérer puisque ton sergent me l'a mentionné hier soir. Tu as probablement fait une simple erreur, mais ça arrive t'en fais pas. » dit-elle avec un faux sourire rempli de compassion. Elle leva les yeux au ciel en l'entendant embobiner la standardiste avec ses belles paroles, puis le suivi jusqu'à son bureau, fermant la porte derrière elle. « T'as fait ton show, c'est bon, tu peux arrêter d'me faire perdre mon précieux temps et me donner ce que t'as volé. » lui demanda-t-elle en tendant la main devant elle. C'était son dossier et Ollie n'avait aucun rapport, il n'était même pas l'officier qui avait fait l'arrestation alors sa présence et le fait qui s'en mêle, c'était totalement gratuit et non-nécessaire.

Summer & Ollie

Avec Summer, c’est un peu comme s’ils testaient leurs limites mutuellement. Les petites confrontations se faisaient souvent sur les détails. Là, c’était sur leur façon de s'appeler, mais tout pouvait être prétexte à se prendre un peu la tête. D’où c’était parti tout ça ? Il ne le savait même plus. Ça avait juste été électrique entre eux depuis le début. Un besoin chez chacun d’eux d’avoir le dernier mot et surtout de gagner. En-tout-cas, il restait assez impassible alors qu’elle mettait un point d’honneur à l'appeler par son prénom complet. Il restait aussi impassible lorsqu’elle évoquait la raison de sa présence. Il jouait son rôle jusqu’au bout Ollie et il n’allait pas lâcher l’affaire comme ça. “Je vais voir ce que je peux faire.” Répondit-il simplement. Elle n’était pas dupe Summer, elle savait très bien qu’il avait conscience du dossier en question et qu’il savait parfaitement ce qu’il en avait fait. C’est aussi sur ça qu’il jouait, pour qu’elle craque avant lui ou en tout cas, pour qu’elle s’énerve. Il n’attendait que ça, qu’elle craque et se ridiculise un peu devant tous les autres. Lui, il surfait doucement sur la limite en veillant simplement à avoir une sortie de secours au cas où un de ses chefs viendrait à mettre son nez là-dedans. “Tu sais comme moi que je ne fais pas d’erreur. C’est sûrement toi qui as mal compris, mais ce n'est pas grave, ça arrive ne t’en fais pas.” Répliqua-t-il en reprenant ses propres mots et sans lâcher son petit sourire fier de lui. Il comptait bien être agaçant au possible. Toujours plus, encore et encore. N’importe qui entendrait ses paroles ne tiquerait peut-être pas. Il fallait voir sa tête pour comprendre le positionnement d’Ollie dans cette histoire. Mais bien sûr, ça, il n’y a que Summer qui en était témoin. Il l’accompagnait donc jusqu’à son bureau, riant doucement lorsqu’elle exigea de lui ce qu’il lui avait “volé”. “Je sais que vous n’avez pas une longue carrière derrière vous mademoiselle Andersen, mais ce n’est pas vraiment comme ça qu’on parle à un agent si on veut qu’il coopère rapidement.” Expliqua-t-il avec un ton paternaliste plus que de raison. Dès qu’il passait au vouvoiement de toute manière, c’était déjà signe qu’il jouait sur ce fil-là. Alors il croisait les bras en prenait place sur sa chaise, plantant son regard dans celui de la jeune avocate. “En étant un peu plus gentille, je suis sûre que ça irait bien plus vite.” Il comptait bien garder les bras croisés jusqu’à obtenir ce qu’il voulait, pas pressé de faire semblant de chercher dans un registre le numéro de dossier pour le localiser. Il savait de toute manière où le trouver, mais avant de le lui donner, il allait bien prendre son temps à faire semblant.

Emma & Ollie

P'tête que dans une autre vie, leur caractère respectif aurait pu être complémentaire. Ça aurait pu fonctionner dès le départ, se trouvant mutuellement plutôt cool de ne pas se laisser marcher sur les pieds, d'avoir réponse à tout. Peut-être. Là, c'était pas le cas. Dès leur première rencontre, ça avait fait des flammèches, se provoquant mutuellement à chaque occasion, se défiant du regard, rebondissant sur chacune des répliques que l'autre sortait. Si c'était extrêmement agaçant par moment, c'était aussi toujours bien loin d'être ennuyant. Plutôt contradictoire comme sensation, c'était clairement bien cohérent avec l'image que renvoyait Ollie tandis qu'il avait sûrement l'air d'un ange auprès de ses collègues, à sourire et parler doucement à Summer comme s'il avait de bonnes intentions. Elle, elle voyait clair à travers son jeu, puis les regards et les sourires arrogants et joueurs qu'il lui faisait voulaient tout dire. « Je sais ça moi? Que tu ne fais pas d'erreur? Non, je ne pense pas avoir eu le mémo. » lui répliqua-t-elle avec un sourire bien innocent. Elle le suivit jusqu'à son bureau, ayant bien l'intention de faire tomber son act de gentil policier une fois la porte fermée. C'est plutôt le asshole paternaliste qui se pointa à la place, caché sous une couche de fausse politesse que Summer trouvait insupportable. « Normalement, je ne devrais pas à avoir à te parler d'une quelconque façon pour que tu fasses ton job, mais tes multiples années d'expérience devraient faire en sorte que tu le saches déjà. » lui répliqua-t-elle du tac au tac. C'était un peu de venir piquer direct son égo que de mentionner qu'elle commençait tout juste sa carrière, mais heureusement, Summer avait assez confiance en ses skills pour ne pas trop se laisser affecter. Y'avait bien d'autre chose chez Ollie qui venait la piquer bien comme il le fallait. Entre autre, son regard planté dans le sien avec son sourire en coin, comme s'il avait le dessus sur elle, faisant exprès de ne pas lui donner ce dont elle avait besoin sous prétexte qu'elle n'était pas assez gentille. Elle soupira, prenant appui contre le bureau pour se mettre à sa hauteur et bien le regarder dans les yeux. « Oliver...» commença-t-elle doucement. « S'il te plait... » enchaina-t-elle, toujours avec le même ton de voix et peut-être même le regard un peu plus doux. Elle prit une petite pause pour le regarder avec un sourire qui pourrait, p'tête, avoir l'air sincère. « Me force pas à appeler ton sergent pour lui dire que mon dossier, qui était bel et bien prêt, est tombé entre tes mains et que tu sais plus il est où. » termina-t-elle alors qu'on pouvait clairement voir que non, il n'était pas sincère son sourire. « Ce serait bête qu'il sache que tu t'amuses à jouer à cherche et trouve sur tes heures de boulot alors qu'il y a probablement bien mieux à faire. » termina-t-elle avec une petite moue.

Summer & Ollie

Game on. C’était un peu la philosophie d’Ollie dès qu’il avait entendu le nom de Summer par son agent. Bowen, ce n’est pas la ville qui bouge le plus niveau criminalité alors il faut bien trouver comment se divertir de temps en temps. Prendre de haut la jeune avocate, y a pas à dire, pour du divertissement s’en était un bon. La confiance en soi n’étant pas une qualité manquante chez le policier, il savait pas mal comment jouer l’arrogance sans y mettre trop d'efforts. “C’est vrai que ta carrière est encore jeune, t’apprendras au fil du temps, ne t’en fais pas.” Souligna-t-il sans perdre son petit sourire, comme si ses qualités de policier étaient une information indispensable pour la carrière de l’avocate. Il pouvait bien le dire à voix haute en jouant les innocents, son comportement envers elle n’était pas fait pour la duper. C’est bien ce qui rendait le jeu intéressant. Garder les apparences, en sachant très bien qu’elle voyait clair dans son jeu, mais en dupant le reste du monde. Ça n'affectait en rien le travail de l’Australien, ni ses qualités, ça soulignait simplement le con qu’il pouvait être. S’il avait été mauvais à son job, sûrement qu’il ne se serait jamais permis d’avoir un tel comportement. “Faire mon job, c’est une chose Summer, c’est si tu veux que je sois coopératif qu’il faut arrondir les angles.” Ajouta-t-il en levant les épaules de façon nonchalante. Il le savait bien, Ollie, qu’il était en position de force là. Lui, il est juste là pour faire des constats, des enquêtes et apporter la vérité et la justice. Dépendant du client de Summer, il n’avait pas nécessairement à se positionner contre elle. En règle général, c’est bien elle qui pouvait lui compliquer la tâche, justement en protégeant certaines personnes de témoignages qui pourraient faire avancer les enquêtes. Heureusement, ce n’était pas le cas présentement et il en jouait pas mal, juste pour lui faire perdre son temps au maximum. Juste parce que c’était drôle de voir sa réaction et ses come-back. Il restait donc silencieux à l’écouter prendre sa voix douce tout ça pour mieux le menacer derrière. “Oh, mais fait toi plaisir Summer.” Répondit-il simplement en accentuant encore plus l’air de défis dans ses yeux. “Je suis certain que mon chef serait ravi d’apprendre qu’on essaie de consolider le dossier avant de l’envoyer au procureur.” Il avait laissé traîner ses petits yeux dans le dossier Ollie, forcément. Il était suffisamment au courant de l’affaire pour broder face à son chef et retomber sur ses pattes comme un chat en argumentant vouloir creuser un peu plus. “Parce qu’au fond, c’est pas un peu mon métier de jouer à cherche et trouve ? Comme chercher et trouver des preuves accablantes contre ton client par hasard ?” Il pouvait tourner autour du pot pendant un petit moment Ollie, c’était loin de le déranger. Par contre, pas sûr que Summer est autant de temps que lui entre ses mains. “Au moins, ma conscience à moi est intacte avec le métier que je fais.” Ajouta-t-il avec un petit ton accusateur alors qu’il reportait les yeux sur son écran pour faire mine d’ouvrir le dossier du client de Summer.

Emma & Ollie

Ces échanges un peu bas entre eux, ils pouvaient durer à l'infini. Tant qu'il n'y avait pas un truc externe qui les forçait à mettre un stop, c'était un peu doomed. Souvent, ce truc externe, c'était le boulot. Parce que même s'ils profitaient du peu de temps où ils devaient coopérer pour s'envoyer des piques, reste qu'ils avaient, au final, un job à faire et ça restait (semi) la priorité. On pouvait voir au comportement d'Ollie que ce ne l'était pas toujours, mais pour Emma, oui. « En ce moment, tu ne fais ni l'un ni l'autre, Baker. » souligna-t-elle un peu agacée. Comparer leurs années d'expérience, c'était effectivement un bon moyen de la piquer, cette attitude patriarcale l'était aussi. Ils étaient sur son territoire à lui avec ses collègues, dans son bureau. Emma, elle n'avait pas beaucoup d'angles à jouer, mais son patron en était un. Elle n'aimait pas, normalement, avoir recours à la menace du supérieur, elle pouvait bien tout régler elle-même, mais vu les circonstances, c'était logique de le mentionner. Ça ne suffisait malheureusement pas à faire reculer Ollie un peu. « Et qu'est-ce que tu fous à lire des dossiers qui ne te sont même pas assignés? » demanda-t-elle un peu prise de court. Elle savait très bien qu'Ollie Baker n'avait rien à faire sur ce cas, elle s'en était même assurée. C'était pas illégal de sa part de le lire, ça l'agaçait juste davantage. Puis soyons honnête, c'était une grande perte de temps de sa part s'il commençait à lire tous les trucs alors qu'il n'était même pas concerné. Ça, c'était pas son job, c'était celui de son lieutenant ou de son sergent. « À moins que l'on t'assigne l'enquête sur mon client, non, c'est pas ton job. Mais ça, tu le sais déjà. Ta chaîne de commande elle sert à ça, faut savoir respecter ton rang, Oliver. » lui répondit-elle, tentant bien de cacher son impatience face à la situation. Si lui avait toute la journée, c'était pas son cas. Elle avait une tonne de boulot qui l'attendait à son bureau et chaque minute qu'elle gaspillait en sa présence la retardait un peu plus. Tandis qu'il se dirigeait enfin vers son ordi, le policier en profita pour lui lancer une belle pique dirigée vers sa conscience morale et avec ça, il avait presque misé dans le mile. Quelques mois auparavant, Emma aurait bien mal réagi à ce commentaire alors qu'elle était encore tiraillée par sa conscience, mais aujourd'hui, elle apprenait à mettre ça de côté. « Et qu'est-ce qui te fait dire que la mienne ne l'est pas? » lui demanda-t-elle froidement. En plus, si elle faisait parfois libérer des gens coupables, la police, eux, arrêtaient parfois des innocents. Tant qu'à elle, ça s'équivalait. « Je dors très bien la nuit, mais c'est gentil de t'en inquiéter. » dit-elle avec un sourire ironique. Elle croisa ses bras et planta son regard sur l'ordi devant elle, souhaitant simplement avoir son fichu dossier.

Summer & Ollie

Dans cette situation, c’était plutôt facile pour Ollie à vrai dire. Il avait toutes les cartes en main pour faire perdre son temps à Emma, sans que ça n’ait pas un grand impact sur sa vie. Il lui suffisait simplement d’être la pire version de lui-même et ça l’agaçait naturellement. À raison d’ailleurs, mais c’est bien pour ça qu’il poussait l’aspect patriarcal le plus possible.  Le seul angle qu’elle détenait réellement, c’était son boss. Ollie, ça ne lui faisait pas tant peur comme menace. Il se voyait comme un chat, capable de retomber sur ses pattes dans n’importe qu’elle situation. L’art d’embrouiller son monde avec des belles paroles par Ollie Baker. “Aider les plus jeunes en donnant un regard nouveau sur leurs enquêtes, c’est important, tu sais.”  Dit-il bien sérieusement pour justifier le fait qu’il avait mis la main sur le dossier du client d’Emma. “C’est important que les jeunes en début de carrière, comme toi, soient soutenus par leurs supérieurs.” Ajouta-t-il, dévoilant un sourire narquois à la place de sa mine bien sérieuse. Ça justifiait pas mal le fait d’être sur un dossier qu’on ne lui avait pas confié, tout en étant dénigrant envers elle. Un bon combo à ses yeux, surtout en la voyant perdre patience devant lui. Il en profitait pour plonger son regard dans celui de l’avocate, soutenant au maximum ce dernier alors qu’elle remettait encore en cause la chaîne de commande. “Je peux respecter la chaîne de commande si tu veux, mais dans ce cas-là, il faudra que tu attendes demain que le sergent en charge de ton cas reprenne service.” Annonça-t-il bien sérieusement. Parce qu’il avait bien évidemment profité du jour de pause de ce dernier pour faire ses petites magouilles. Pas qu’il aurait eu du mal à justifier à son subordonné qu’il avait deux trois choses à vérifier dans le dossier, mais au moins, ça évitait qu’il ait pu aider Emma avant que lui ait pu l’embêter un peu. Là, les yeux rivés sur son écran, faisant toujours un peu semblant de chercher, il en profitait pour mettre en évidence une grosse différence entre leurs métiers. Lui, il était toujours en quête de justice, elle non. C’est comme ça qu’il voyait beaucoup d’avocats Ollie et dans un sens, il aurait très bien pu faire partie de ce côté de la justice. Certainement que sur le court terme, cette carrière lui aurait rapporté plus d’argent. Pour autant, il préférait l’image que renvoyait son boulot à lui. L’avantage de pouvoir se cacher derrière les apparences. “Le fait qu’on ne soit pas souvent du même côté. Voilà ce qui me fait dire ça.” Répondit-il en levant les épaules nonchalamment. “Loin de moi l’envie de collaborer avec toi Ryan, mais ça en dit long sur les gens que tu représentes, c’est tout.” Ajouta-t-il en relevant les yeux vers elle. Ce n’était pas vraiment le moment, ni l’endroit, pour avoir une discussion philosophique sur leur façon de travailler et la conscience que ça implique. Alors à la place, il reportait son regard sur le dossier, cherchant la petite erreur qui lui permettrait de lui faire perdre encore un peu de temps. Savoir que son client était accusé d’avoir frappé un de ses collègues pour protester à une arrestation, ça ne faisait que le motiver dans son envie de l’emmerder. “Et bien malheureusement, je crois bien que je vais être dans l’incapacité de vous transmettre le dossier tout de suite, mademoiselle Ryan.” Dit-il calmement, sans essayer de cacher son petit sourire au coin des lèvres. “Je vais devoir vous faire patienter à côté, le temps de sortir l’accord de confidentialité, bien évidemment, vous pouvez revenir dans les prochains jours si vous le voulez, mais sinon, ça ne devrait pas prendre longtemps.” Pas prendre longtemps, quand c’est Ollie qui le dit pour Emma, c’était bien évidemment un mensonge. Le plus simple serait peut-être pour elle de repasser plus tard. Même s’il allait finir par lui donner tous les éléments, il n’allait pas se faire prier pour retarder le tout le plus possible.

Emma & Ollie

C'était normalement pas un problème pour Emma d'embarquer dans le jeu d'Ollie, de lui répliquer et de s'abaisser à sa hauteur. Ce qui venait, cependant, poser un problème aujourd'hui, c'était le fait qu'elle était pressée dans le temps. Elle était sur son lieu de travail, un peu à sa merci faut se l'avouer puisque c'était lui qui tenait son dossier en otage. Emma, elle était outnumbered et en désavantage évident. De plus, son seul café avalé l'empêchait d'avoir la patience nécessaire pour gérer la stupidité d'Ollie. C'était d'autant plus vrai lorsqu'il souligna le fait qu'elle était en début de carrière. « Mais bien sûr, on sait tous que venant de toi, ça part d'une intention très altruiste. » dit-elle avec un sourire crispé. On pouvait sentir à son ton qu'elle s'agaçait de plus en plus, même si elle tentait de faire fière allure. Emma resta une fille plutôt explosive de base alors ça lui demandait pas mal de self control aujourd'hui. En temps normal, certaines situations de confrontation pouvaient l'amuser, juste pas là. Elle soupira longuement tandis qu'il mentionnait que s'il respectait la chaine de commande, elle devrait attendre davantage. « Il semblait pas y avoir de problème au téléphone, c'est drôle que maintenant que tes sales pattes sont mêlées à tout ça, plus rien ne fonctionne. » dit-elle en levant les yeux vers lui d'un regard accusateur. Cherchant toujours à la provoquer, Ollie tenta même de jouer la carte du policier en quête de justice, qui veut faire le bien. Comme s'il était le héros et elle la vilaine dans ce dossier, mais ça, Emma avait appris à faire la paix avec elle-même à ce sujet. « C'est vrai que vous avez toujours la vérité absolue et que vous n'arrêtez jamais les mauvaises personnes. » répliqua-t-elle, mettant en lumière le nombre d'erreurs assez incroyables que le corps policier pouvait commettre en souhaitant clore une enquête rapidement, sans parler du profilage. Elle se souviendra certainement de son discours le jour où elle aura à défendre un policier, parce que ouais, ça arrivait plus souvent qu'on pouvait le penser. Ce cas en particulier, par contre, il affichait la police comme la victime puisque son client était accusé de voie de faits envers l'un d'eux. Elle pouvait comprendre l'attitude d'Ollie, dans un certain sens, vu la nature des accusations, mais elle ne lui dirait pas. Elle avait juste un job à faire. Tout comme lui, même si clairement, il ne comptait pas le faire. Sa petite phrase agrémentée de son sourire arrogant donnait envie à Emma de tout casser dans ce bureau. Elle serra le point pour canaliser sa colère, se contentant de fixer Ollie avec un sourire sans émotion. Elle se répétait des trucs doux et calmes dans sa tête pour ne pas lui hurler dessus avant de s'asseoir sur la chaise face au bureau de l'inspecteur. « Et bien j'vais patienter. » dit-elle simplement. Cette victoire, elle tentait d'pas lui donner si facilement. « J'peux vous prendre un café, agent Baker? C'est la moindre des choses, je pense. » dit-elle en croisant les jambes et en posant ses mains sur l'un de ses genoux. « Noir, s'il vous plait. » ajouta-t-elle, ne lui laissant pas vraiment l'opportunité de s'obstiner. Elle sortie son téléphone pour regarder ses courriels, tant qu'à attendre. Elle avait bien entendu qu'il voulait la faire patienter à côté, mais Emma ne comptait pas se remettre devant ses collègues pour qu'il puisse encore se cacher sous sa personnalité de lèche-cul. S'ils devaient jouer comme ça, il allait le faire fairplay et en étant le petit con qu'il était vraiment.

Emma & Ollie

Plus Emma était en train de s’agacer, plus ça en devenait jouissif pour le détective. Tel un vampire se nourrissant de l’énervement de l’autre, il appréciait chaque seconde de cette conversation. “Mes sales pattes aiment le travail bien fait, que veux tu…” Répondit-il sans même le croire lui-même. C’était sûrement l’excuse parfaite, mais il était bien le mieux placé pour savoir que le travail bien fait n’était pas nécessairement sa priorité. Il le laissait paraître bien volontiers à quiconque voudrait en être témoin, mais au fond de lui, il connaissait la vérité mieux que personne. Jusque-là, ça semblait lui avoir été bénéfique, lui permettant de monter les grades aisément. Il suffisait simplement de continuer dans cette lignée. “Il y a toujours une marge d’erreur, mais le compas moral est toujours dans le bon sens.” Dit-il alors qu’elle parlait d’erreur policière. Bien évidemment que lui ou ses collègues, au sens le plus large du terme, étaient parfois confrontés à des jugements trop hâtifs ou simples une mauvaise lecture de la situation. Ça n’enlevait rien au fait qu’ils le faisaient tous pour une quête de justice. Purement et simplement, faire respecter les lois qui dirigeaient leur société. Le travail d’Emma semblait bien plus complexe mentalement. Il se sentait heureux d’être du bon côté de la barrière, pour son image, c’était bien plus simple. Certainement que dans la situation de l’avocate, il n’aurait aucun souci moral, même qu’il aurait été le premier à raconter n’importe quoi pour embrouiller son monde et avoir un discours sur le droit de chacun d’être défendu. Bien évidemment qu’il n’allait pas l’admettre pour autant. Le jeu n’était pas là. Le jeu, c’était surtout d’emmerder l’avocate autant que possible, surtout vu le cas qu’elle tentait de défendre. Un petit mélange d’amusement personnel et de solidarité pour un de ses collègues. “Je suis désolé, je peux pas vous laisser dans mon bureau seule. C’est la procédure… Mais il y a une machine à l'accueil si vous voulez.” Dit-il sans baisser le regard, comme si une partie de la bataille se jouait là, dans les pupilles de l’un et de l’autre. Chaque silence chargeait de tension la pièce, comme un orage prêt à éclater. Ils n’étaient que deux silhouettes se faisant face, les regards se croisant dans un affrontement silencieux. Chaque clignement de paupière, chaque respiration était un mouvement stratégique, un jeu de puissance où le moindre faux pas pouvait faire basculer l’équilibre fragile. Il y a comme un côté primale à la chose. La loi du plus fort résumé par leurs interactions, sans qu’aucun ne lâche vraiment l’affaire. Un combat qui pouvait également être vu comme une partie d’échecs. L’un après l’autre avançant une pièce pour tenter de faire tomber l’autre. Ce petit jeu, il amusait Ollie, en grande partie parce qu’il savait en Emma la rivale parfaite. Il savait aussi ce qu’il pouvait potentiellement tirer de toute cette histoire. Alors que son sourire s’étirait de nouveau au coin de ses lèvres, le policier laissa volontiers s’échapper un soupir. Ce ne fut qu’à ce moment qu’il se leva pour aller fermer la porte derrière eux. “Bien que te faire perdre ton temps m’amuse beaucoup, il y a un moyen très simple de mettre fin à tout ça…” Annonça-t-il, une fois la porte fermée. Il laissait tomber le masque, sa mascarade professionnelle n’étant bonne que pour ses collègues. Emma savait déjà à qui elle avait à faire, pas besoin de prétendre si personne n’est autour. Il reprit tranquillement sa place à son bureau. Reposant tranquillement son regard sur la jeune avocate. “Tout n’est qu’une question de deal après tout.” Ajouta-t-il, restant plutôt flou par choix. Abattre toutes ses cartes d’un coup, ce n’était pas dans ses habitudes. Il voulait d'abord jauger la réaction de son adversaire du jour, pour savoir négocier correctement. Dans sa tête, traînait déjà l’idée de ce qu’il pensait tirer de cette conversation, mais d’un autre côté, il restait curieux de savoir où l’esprit d’Emma allait la mener.

Emma & Ollie

Emma n'était vraiment pas certaine d'être d'accord avec l'affirmation d'Ollie sur sa boussole morale. C'était pas tous les policiers qui avaient de bonnes intentions en tout temps. Faire respecter la loi pouvait venir avec des extrêmes et même avec un sentiment de devoir jouer à Dieu ou quelque chose du genre. Ça arrivait que certains dépassent les limites, interprète une loi et/ou une intention à leur façon et agissent mal. Elle en avait vu des cas, Emma. Pas tant à Bowen, mais dans les grandes villes, ça ouais. « Si ça te fait plaisir de penser ça. » dit-elle simplement avec un sourire crispé. Ça ne servait à rien de s'obstiner à l'infini sur ce cas, Ollie défendrait toujours sa profession et Emma trouverait toujours le truc pour le contredire. Elle souhaitait quand même avoir le dernier mot sur le sujet, tout en s'assurant que ce soit clos après. Elle fit un peu la même chose après, tant qu'à attendre son dossier. Elle prit place sans hésitation, montrant qu'elle n'avait pas vraiment envie de bouger de là. Elle se sentait redevenir un peu plus combative là, moins exaspérée, se laissant prendre dans ce jeu habituel auquel ils jouaient si souvent. C'était p'tête le regard de con d'Ollie qui la motivait, le fait qu'il ne dérogeait pas du sien. Ou bien encore son sourire débile accroché à son visage comme s'il l'emportait que parce qu'il avait l'avantage. Dans tous les cas, Emma ne bougeait pas de sa chaise. « J'suis certaine qu'un des agents qui se tourne les pouces là-bas pourrait m'en amener un. C'est plutôt tranquille à ce que je vois, t'es pas le seul à rien foutre. » dit-elle avec un sourire, zieutant au loin les agents d'accueil.  L'avocate s'assura bien de soutenir le regard du policier, presque comme si sa réputation en dépendait. Elle pensait presque avoir gagné, Emma, mais c'était de mal connaître ou de sous-estimer Ollie de penser ça. Il ne tourna pas les talons pour lui prendre un café ni pour lui rendre son dossier, mais plutôt pour fermer la porte et reprendre son p'tit air malicieux. Le masque de l'agent parfait tomba bien rapidement afin qu'il porte le visage qu'elle lui connaissait. Y'avait pas besoin d'interpréter un personnage avec elle, Emma savait parfaitement qui était Ollie. Elle avait vu clair dans son petit jeu dès le départ. C'était cet homme là qu'elle avait devant elle maintenant qu'il se retrouvait loin des oreilles tendues. « Évidemment que tu veux faire un deal. » dit-elle comme si c'était là une évidence. Ollie, il ne donnait jamais rien sans avoir quelque chose en retour, job ou pas. L'avantage ici, c'est qu'Emma avait l'habitude des deals, l'habitude des négociations alors... Elle n'était pas fermée. « Qu'est-ce que tu pourrais bien vouloir, Oliver? » demanda-t-elle en levant les yeux au ciel, mais tout de même ouverte à entendre sa proposition. Ça ne voulait pas dire qu'elle comptait accepter, mais il avait piqué sa curiosité. C'était pas son genre de faire céder à de pareils enfantillages, puis elle pouvait bien comparer Ollie au diable sachant à quel point c'était une mauvaise idée un deal avec lui, mais ça servait à rien de lui dire ça maintenant avant même de l'écouter parler.

Emma & Ollie

Ces deux-là, certainement qu’ils pourraient débattre à l’infini du sens moral de chaque situation. Surtout en prenant en compte leur goût à avoir le dernier mot sur l’autre. Il est certain qu’Ollie serait capable de se faire l’avocat du diable et dire des choses contraires à ce qu’il pense vraiment, juste dans le but de l’irriter et de la pousser dans ses retranchements. Avec Emma, il avait trouvé une bonne adversaire. C’est peut-être ce qui le poussait à agir de la sorte avec elle. Un petit jeu qui commençait à se rôder, surtout qu’il savait jouer avec les apparences et abattre ses cartes au bon moment. Il savait quand jouer le jeu et suivre du regard les gestes de l’avocate. Quand il se levait pour fermer la porte, il prit bien soin de ne pas rétorquer et de lui laisser le dernier mot, laissant sous-entendre par la même occasion qu’elle avait réussi à le convaincre. Pourtant, il n’allait pas demander un café à une personne plus loin. Non, il n’allait pas la laisser gagner aussi facilement. En fermant cette porte, c’était une autre partie qui commençait, sans même avoir élu un gagnant à la précédente. Bon, honnêtement, il s’estimait gagnant, le policier. Après tout, il lui avait fait perdre son temps et n’avait plié sur aucun des arguments de la brune. Une belle victoire qu’il saurait savourer, sachant qu’il n’en aurait pas toujours des comme ça. Peut-être que ça lui donnait un peu trop la confiance (comme s’il en avait besoin de plus), puisqu’il s’aventurait sur un chemin bien risqué. Lancer l’idée d’un deal, c’était peut être un peu prématuré, mais on a rien sans rien après tout. “D’après toi, qu’est ce que je pourrais bien espérer de toi ?” Demanda-t-il avec un petit regard inquisiteur. C’était plutôt rhétorique comme question parce que le cheminement était déjà fait dans sa tête. Il savait très bien où il allait avec cette conversation dérobée. Même sans que ce soit prévu, le blond avait déjà comme tout anticipé. Cette affaire de dossier trop long à arriver, ce n’était pas dans le but de l’attirer dans son bureau pour faire un deal. C’était vraiment dans le but de l’emmerder. Sauf que là, son but avait changé. Il continuait de la fixer, comme s’il tentait de la jauger. Une partie importante de ce genre de discussion : savoir lire l’autre et ne pas aller trop vite en besogne. “De l’information.” Annonça-t-il finalement. C’était aussi simple que ça. De l’information. “C’est la clé.” Ajouta-t-il avec son petit sourire bien ancré au coin de ses lèvres. Bien évidemment qu’aucun d’eux ne se faisait confiance. Ils en étaient bien loin. C’est justement pour ça que c’était la meilleure option. D’un point de vue extérieur, vu leur relation, aucun moyen de soupçonner comme une alliance entre ces deux-là. Pourtant, c’était presque ce qu’il voulait sous-entendre. “Tu as des clients qui pourraient avoir des informations utiles pour moi et de mon côté, j’ai le pouvoir de te faciliter la vie ou de la compliquer.” Dit-il ensuite, pour marquer son point. Compliquer sa vie, il était actuellement en train de le faire. Il n’avait plus vraiment besoin de prouver son point. La faciliter serait tout aussi simple, voire plus. Il n’avait jamais eu l’occasion de le prouver, mais en même temps, il n’avait jamais eu les bonnes raisons pour le faire non plus puisque ça ne lui avait jamais rien apporté.