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Il y avait de cela quelques semaines maintenant, depuis le début de la nouvelle année, je m'étais donné une nouvelle résolution : m'améliorer en cuisine. Après tout, je n'habitais plus chez papa et maman depuis longtemps et je devais apprendre à me préparer de vrais bons repas. Je n'étais pas le pire cuisinier du monde, mais je savais que je manquais de technique et de variétés. C'est pour cette raison que je m'étais renseigné dans les petites annonces de la ville et que j'avais trouvé que cette jeune femme, Victoria, donnait des cours de cuisine en petits groupes. Je l'avais appelée, avait réservé ma place dans ses cours, et me voilà qui en était à ma troisième rencontre dès ce soir ! Je me présentai chez elle, dont la cuisine nous servait pour les cours et sourit à sa vue. « Bonsoir Victoria ! » Cette jeune femme, en plus d'être une des plus belles femmes que j'avais vues dans ma vie, était extrêmement intelligente, droite, fière et talentueuse. Une vraie de vraie femme accomplie, à mes yeux. Je l'aimais bien, je devais l'avouer. C'était une motivation de plus pour m'améliorer en cuisine. « J'ai apporté une bouteille de vin pour accompagner la dégustation de nos repas gastronomiques. À chaque fois, c'est toi qui la prévois, alors je me suis dit que je contribuerais un peu ... » Je souris en lui tendant cette bouteille de vin rouge qu'on m'avait recommandé pour son goût doux et fruité. Je ne savais pas s'il s'harmoniserait bien avec le repas que Victoria avait prévu pour le cours, mais tant pis. C'était l'intention qui comptait, à mon avis. « Je suis le premier arrivé ? » Je sentis un malaise s'installer en la demoiselle. C'est alors qu'elle m'appris qu'elle avait laissé un message sur la boîte vocale de tout le monde disant que le cours était annulé pour ce soir. Je fermai les yeux en soupirant et me sentit vraiment con. « Oh, merde, je suis désolé. J'suis même pas passé par chez moi après le boulot c'est pour ça ... Je suis désolé de t'avoir dérangée, je vais te laisser ... » J'espérais qu'elle allait bien, que personne n'était décédé ou quoi que ce soit. Je ne savais pas s'il fallait que je lui demande si ça allait ou pas. Je ne la connaissais pas tant que cela. Ce n'était pas de mes affaires, peut-être.

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Être Victoria Parrish était un réel challenge chaque jour. Les responsabilités et les tâches à accomplir pleuvaient à contre renverse, et bien entendu Victoria se devait d’être à la hauteur. En ce moment sa priorité numéro un était son travail, étant donné que sa vie sentimentale était devenu un échec : elle se devait de s’y consacrer avec encore plus d’ardeur. Justement elle devait organiser un mariage dans un temps record. Elle avait deux semaines pile/poil pour trouver un rabbin qui accepte de consentir les futurs mariés, une salle pour faire la fête et tout ce qui s’en suit. Bref, voilà pourquoi elle dû annulé son cours de cuisine avec grand regret.

Chez elle, Victoria carburait à une potion mythique qui lui donnait l’énergie nécessaire de dormir pas plus de quatre heures par nuit. Cette mixture était faite d’œufs, citron, graines de café, pamplemousse, doliprane, et boisson énergisante. Le goût pouvait être affreux, mais efficace pour rester dynamique. Seule, dans sa maison immense, Victoria travaillait sa matière grise. Le crayon entre les mains, elle établissait le plan de table lorsque la sonnette retentit. Aussitôt elle accouru à la porte. Les couloirs étaient longs et spacieux, elle mit un certain temps pour arriver jusqu’au couloir d’entrée. La porte s’ouvra, et surprise-surprise. « Oh bonsoir Tim ! » dit-elle, étonnée de voir un de ses ‘‘élèves’’ ici. Un élève brillant, devons-nous le préciser ? En tout cas le cours de cuisine était reporté à demain mais apparemment le prétendu Timothéa n’avait pas entendu sa messagerie vocale. Il avait même ramené une bouteille de vin. Cela partait d’une charmante attention, elle devait bien l’avouer. Un peu embarrassée, mais toujours souriante Victoria le remercia. « Merci… Mais… Euh…Tu n’as pas reçu mon message ? J’ai du annulé le cours… » expliqua t-elle, en gardant la bouteille de vin entre les mains. Elle était gênée qu’il se soit déplacé pour rien. « Oh mais non, reste, je ne vais pas te renvoyer chez toi. J’allais préparer le dîner justement. Tu vas pouvoir me donner un coup de main. » dit-elle en fermant la porte derrière elle. Rien de mieux qu’être deux pour mettre la main à la tête. Après tout elle pouvait bien faire une exception et donner un cours particulier. « Et si on faisait des gnocchis al polo, tu as faim ? » demanda Victoria qui s’avança dans la cuisine.

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J'aurais été incapable d'avoir le rythme de vie de Victoria. Elle courait toujours après le temps et pourtant, elle s'en sortait toujours dans les délais. Vivre sous pression m'aurait tué bien trop jeune. Je ne voulais pas mourir à petit feu et j'espérais que la demoiselle était assez forte pour que ça ne lui courbe pas le dos plus tôt que prévu. Quoique je n'avais pas de mal à croire que Victoria allait s'en sortir droite et fière. Pour ma part, mon train-train quotidien me convenait tout à fait. J'avais des rendez-vous avec de grands athlètes du surf, ce qui me rapportait énormément d'argent pour une seule rencontre. De plus, j'adorais suivre leurs exploits et m'occuper d'eux par la suite. Enfin, quand mes rendez-vous se terminaient, il me restait encore d'assez belles vagues pour que je puisse les surfer à mon tour. Si Victoria apprenait combien de temps libre je pouvais avoir malgré mon salaire au bout de l'année, elle m'en voudrait d'exister.

Bref, me voilà qui était au seuil de sa porte alors que je n'avais plus aucune raison d'y être étant donné qu'elle avait vraisemblablement annulé le cours. « Oh mais non, reste, je ne vais pas te renvoyer chez toi. J’allais préparer le dîner justement. Tu vas pouvoir me donner un coup de main. » J'hochai la tête à l'entente de sa réponse. Il serait peut-être malpoli de refuser, et de toute façon cette bouteille de vin n'allait pas se boire toute seule. « Bon, d'accord alors. Ça me donnera la chance d'avoir toute ton attention sur ma maladresse culinaire et je pourrai prendre de l'avance sur les autres. » Dis-je en souriant. Elle referma la porte derrière moi et nous nous dirigeâmes à la cuisine. « Et si on faisait des gnocchis al polo, tu as faim ? » Je savais que les gnocchis étaient une famille de pâtes mais je ne les avais jamais goûtées. J'entrai dans la magnifique cuisine de Victoria que je commençais à apprivoiser au fil des rencontres. Je posai mes mains sur le rebord du comptoir. « Oui, oui ça me semble un bon plan. » Dis-je, n'ayant aucune idée de la véracité de ma réponse. J'aimais bien essayer de nouveaux goûts, de toute façon. Pendant que la jeune femme sortait tout ce qui était nécessaire à la préparation du repas, j'hésitai un moment avant de lui dire : « Je sais pas ce qui t'as obligée à annuler le cours mais, peu importe ce que c'est, tu peux m'en parler ... Paraît-il que j'ai une bonne écoute, alors ... » J'haussai les épaules en signe de ponctuation finale de cette intervention des plus maladroites.

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Une vraie femme, indépendante et forte, n’a jamais de cerne. C’était parfois inouï de voir Victoria avec autant de pêche, il fallait être doté d’une ambition surprenante pour être aussi énergique qu’elle. Son petit secret ? La passion. Victoria est passionnée dans tout ce qu’elle entreprend, son travail ainsi que ses cours de cuisine. Les cours de cuisine d’ailleurs sont souvent un moment pour elle de pouvoir souffler un moment. Quant à Tim, il se montrait très sociable et ouvert aux autres à chaque cours. On ne peut pas rêver meilleur élève, d’autant plus qu’il est l’un des plus fidèle.

Vous comprenez alors pourquoi la belle Victoria ne se sent pas gênée par sa présence malgré qu’elle soit submergé de travail. Un temps pour chaque chose. Pour l’heure, il est temps de passer à table et pour cela Victoria propose un plat italien ‘‘les gnocchis al pollo’’, son pêcher mignon lorsqu’elle n’a pas le temps de cuisiner. « Parfait alors je vais mettre mon tablier et je vais sortir les ingrédients, tu me suis ? » dit-elle en se dirigeant vers la cuisine. Ils traversent ensemble le long couloir, où ils atterrissent ensuite dans la cuisine très spacieuse. L’intervention de Tim surpris légèrement Victoria, en quelque sorte il se demandait si quelque chose de grave était arrivé pour annuler le cours dans tel cas qu’il lui affirme qu’il serait là pour l’écouter. Victoria élabora un large sourire, ne sachant trop quoi dire sur le coup. « Oh non, tu sais je suis un contrat HYPER important et les délais sont courts. Je me suis permis d’annuler le cours mais ça me fait pas de mal d’avoir un peu de compagnie ce soir. » finit-elle par dire en haussant les épaules. Elle enfile son tablier, ouvre le frigo et commencer par poser sur la table plusieurs choses : escalopes de dinde, crème fraîche, sauce béchamel, mozzarella, parmesan, gnocchis, beurre. « J’aurais besoin que tu coupes les escalopes de dinde en petits morceaux. On va faire simple ce soir, et puis ça te donnera une petite idée de gratin à faire chez toi plus tard. »

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