let's forget the past, tonight we're togheter.” privé

samedi soir — 21h27” ce soir, ça promettait d'être plus que parfait. je vous explique... il y a de cela quelques mois, j'ai fait la connaissance d'une femme extraordinaire. on s'est rencontré à l'angle de l'accueil et de l'urgence, à l'hôpital de bowen. elle était là pour un rendez-vous routinière et moi, pour consulter un médecin. bizarrement, j'ai su à la première seconde où je l'ai vu qu'on aurait plusieurs points communs. évidemment, j'étais loin de me douter que notre plus grand point commun serait le désir d'aller voir « de l'autre côté de la clôture ». maxime et moi, c'est comme ça. on n'a pas eu besoin de parler très longtemps avant de comprendre ce que nous voulions : de la tendresse et une forme de réconfort. quoi de mieux que de trouver le bonheur dans les bras de quelqu'un ? oui, c'est assez embarrassant de se dire que c'est notre première expérience lesbienne à toutes les deux, mais ça s'est fait tout seul... enfin... ce soir, comme à notre habitude depuis déjà quelques semaines, la belle grande brune viendrait me rejoindre chez moi, on écouterait un film et ça finirait, comme à chaque fois, dans les couvertures. j'étais pressée de la revoir parce qu'avec elle, j'ai l'impression que le temps s'arrête et que mes erreurs passées ne compte plus. il n'y a qu'avec elle – et chase – que je ressens cela. j'étais installée au salon, attendant patiemment son arrivée. comme d'habitude, elle allait arriver dans les 21h30. ”

© charney

samedi soir — 21h27” lorsque j'ouvris la porte à maxime, je ne pus m'empêcher d'afficher un de ces énormes sourires, ceux que je réserve habituellement à un client pervers pour qu'il me fiche la paix ou à mon meilleur ami quand il m'annonce une bonne nouvelle. avec maxime, c'était simple. quand je la voyais, je devenais instantanément joyeuse, comme si à toutes les fois que je suis avec elle, plus rien ne peut m'atteindre et me déranger. avec elle, c'est juste parfait. nous n'avons pas toujours besoin de parler pour ce comprendre et c'est, je pense, ce qui fait le plus de bien. ne pas toujours avoir à tout expliquer, c'est un sentiment très agréable. je la fis entrer dans mon appartement, l'invitant à enlever son manteau et à poser son sac par terre. nous nous dirigions lentement vers le salon, sans doute le lieu que nous préférons toutes les deux et ce, depuis que nous avons commencées à nous voir, en privé. « Alors ? Ça va bien, ce soir ? J'étais heureuse que tu acceptes mon offre. » dis-je en souriant. nos rencontres sont en quelque sorte devenue des routines, même si quelques fois il arrivait que nous ne pouvions nous voir à cause du boulot ou de je ne sais quelle autre obligation. à chaque fois qu'on s'organisait un rendez-vous, j'espérais toujours qu'aucun de nous n'annule à la dernière minute puisque j'adore nos rencontres. je me sens bien et j'arrive même à tout oublier, tout ce que j'ai vécut précédemment. c'est un sentiment que je n'arrive pas à avoir avec quelqu'un d'autre que rafaël, le fiancé de ma soeur. ”

© charney

samedi soir — 21h27” Toutes les deux installées au salon, je pris l'un des films qu'elle me tendit et le mis dans le lecteur de DVD. J'allai ensuite m'asseoir près d'elle, sur le sofa. À ma précédente question, elle répondit qu'elle allait bien et qu'elle n'aurait pas pu refuser mon offre de venir passer la soirée avec moi. Ça me fit très plaisir, je dois l'admettre. Avec elle, je peux être moi-même. Je peux être vraie et ne pas avoir peur de me faire juger. C'est ce que j'apprécie le plus de cette amitié ô combien complexe et à la fois si simple. Entre nous, ça a tout de suite collée... Et d'un sens, ça ne s'explique pas. C'était dû pour arriver et nous avons toutes les deux sautées sur l'occasion de se connaître. Je lui fis un grand sourire, m'installant alors plus confortablement. « Oh, ça va bien. La routine qui commence à s'installer. J'ai enfin l'impression d'avoir une vraie vie ! » dis-je. Il est vrai que durant les derniers mois, j'ai été très girouette. J'ai accumulé tout pleins de petits boulots sans jamais en garder un très longtemps. Là, je suis au bar depuis près de deux mois et c'est quasiment un exploit - même si ce n'est pas un job très valorisant -. Je commence à prendre soin de moi, à me pardonner les erreurs que j'ai commises dans le passé et, au final, je m'en tire plutôt bien. Avec des gens comme Maxime dans mon entourage, ça ne peut que bien aller, je pense. Je posa mon regard dans celui de la brunette, toujours ce même petit sourire sur les lèvres. Le menu principal du film s'affichait déjà. Je n'y pensais même plus... « Quoi de neuf, depuis la dernière fois ? » demandais-je alors, curieuse de ce qu'avait bien pu faire mon amie durant les derniers jours. ”

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