11# don't play hide and seek with me.

« don't play hide and seek with me. »

Le soleil doux d'avril frappait ardemment contre ma fenêtre. J'étais assis dans un petit fauteuil, juste à côté de celle-ci. Les rayons du soleil dansaient sur les pages du livre que je tenais entre mes mains. Oui, cela peut sans doute paraître très cliché, mais j'adore la lecture. J'aime les livres, qu'ils soient courts ou longs. Et j'adore encore plus pouvoir les lire au soleil. C’est une sensation tellement agréable. C’est comme si on se rechargeait les batteries d’une énergie saine et pure. Alors que j’étais complètement absorbé par l’histoire des personnages présents dans mon livre, je ne remarquai même pas l’heure qui avançait. Tout devient relatif quand on s’installe avec un livre dans les mains. C’est comme quand on va voir une pièce de théâtre; le temps s’arrête pendant quelques heures et nos vies sont suspendues au jeu des comédiens. Pour moi, la lecture c’est identique. On s’envole, on s’évade. Toutes nos pensées convergent vers un seul et même point : l’histoire par laquelle nous sommes absorbées. Il me fallut bien du courage pour être capable de refermer mon livre. Et ce n’est qu’en relevant les yeux que je remarquai le soleil qui avait déjà entamé sa descente, signe que les heures avaient passé sans que je puisse les compter, une fois de plus. À vrai dire, rares étaient les jours où je pouvais m’installer dans mon salon et profiter d’une journée de congé. Avec le boulot au cabinet, je n’ai plus eu beaucoup de temps pour pratiquer toutes ces activités qui m’aidaient à passer à travers la vie courante. Ça me rendait nostalgique, mais surtout très reconnaissant envers les petits moments où je pouvais vaquer librement à mes occupations.

Cela dit, j’avais promis à mon père de l’appeler ce soir pour prendre de ses nouvelles. Même si l’on se voyait encore presque tous les jours au bureau, l’ambiance n’était pas la même lorsque je le voyais ou lui parlait hors de l’enceinte professionnelle. Je pris mon courage à deux mains, une fois de plus, pour me relever et aller vers ma chambre à coucher. En y entrant, mon regard se dirigea instantanément vers le réveil-matin. Celui-ci indiquait déjà dix-sept heures vingt-sept. C’était la preuve qu’une fois de plus, j’avais lu sans me soucier de la vie réelle à laquelle j’appartiens désormais. Je ressortis de la pièce et je m’avançai jusqu’à la cuisine. Je fouillai quelques instants dans le réfrigérateur jusqu’à ce que j’y retrouve un restant de la veille. Je le mis au micro-ondes. Entre temps, je me décidai à passer ledit coup de fil à mon père. Notre conversation dura qu’une dizaine de minutes, mais ce fut assez pour me remettre les deux pieds sur terre. Notre discussion gravita principalement autour de Rae, ma demi-soeur par alliance. J’étais surpris qu’on en parle, mais c’était peut-être normal, au fond. Elle venait de refaire surface dans nos vies - ou dans la mienne, plutôt - et elle suscitait pas mal d’intérêt de ma part. Après avoir mangé mon plat, je n’avais qu’une seule idée en tête. Aller la voir et mettre les choses au clair. James avait mentionné que la jeune femme souhaitait repartir à New York... Je voulais m’assurer que la rumeur était fausse.

Vers les dix-neuf heures, j’enfilai ma veste en cuir et sortie de mon appartement. Je pris les clefs de ma voiture et j’ai conduits jusqu’à chez Rae-Gladys. Notre père avait eu l’amabilité de me donner son adresse. Il sait qu’entre nous deux - les hommes de la maison - c’est moi qui suis le plus susceptible de réussir une mission comme celle-ci. Lui non plus, il n’avait pas envie de revoir sa fille partir, mais il n’était pas habile avec les mots. Moi, les mots, c’est ma force... Il déversait donc tout espoir sur mes épaules, me laissant responsable de faire en sorte que la belle blonde reste avec nous au moins quelques mois de plus. Histoire de former une famille. Une vraie famille... Arrivé devant les appartements où résidait la jeune femme, je me garai. J’étais fébrile. Premièrement parce que j’allais la revoir et deuxièmement, parce que j’avais un certain poids sur les épaules en y allant... J’étais maintenant face à la onzième porte. Celle de son appartement. Je ne pouvais plus reculer. Je sonnai. Il était maintenant trop tard. Ne restait plus qu’à assumer...

« don't play hide and seek with me. »

J'avais de la difficulté à croire que j'étais face à elle. C'était l'une des premières fois depuis l'enterrement de sa mère... Nous nous étions revus qu'une ou deux fois, lors des repas de famille que James avait organisés pour faire plaisir à tout le monde, semble-t-il. C'était une sensation particulière qui m'envahissait en ce moment; c'était la même nervosité qui m'avait habité et la même moiteur des mains qui s'était amplifié que lorsque nous nous étions rencontrés pour la toute première fois. Pourtant, ce soir, j'étais bien là; devant sa porte d'entrée. J'avais roulé les quelques kilomètres qui nous séparaient et j'avais prit mon courage à deux mains pour venir frapper à sa porte... Là, c'était fait. Je ne pouvais plus reculer... J'avais beau avoir visualisé ce scénario des tonnes et des tonnes de fois dans ma tête - scénario où je la retenais de partir -, j'étais encore plus nerveux que ce que j'avais imaginé. Je ne voulais pas avoir l'air de celui qui la retient, mais d'une part je ne voulais pas paraître pour celui qui s'en moque... J'en perds tout mes moyens, quand il en vient à parler de Rae...

Lorsque le grincement de la porte se fit entendre et qu'une voix douce et pourtant si provocante se fit entendre, je su que là, c'était vrai. Je ne pouvais plus prendre mes jambes à mon cou et fuir. Je devais faire face et assumer. Comme un homme, un vrai. Aussitôt que mes yeux se posèrent sur elle, je du me contenir pour ne pas afficher un sourire complètement idiot sur mon visage. En une fraction de seconde, je pense que mon coeur avait battu plus vite qu'un coureur professionnel. Sauf que ça, je ne devais pas le laisser voir... Je pris une grande inspiration, affichant alors un sourire en coin. Sourire qui affichait une certaine confiance en moi. « Deagan ?! » avait-elle prononcée avec sa si douce voix que je ne me lasserait jamais d'entendre. Vous savez, il y a certaines voix qui nous insupporte et d'autres qu'on pourrait écouter des heures d'affilés ? Rae a sans doute l'une des voix les moins énervantes qui soit. Au contraire, si sa voix pouvait être l'enregistrement qu'on entend dans les métros pour nous indiquer la station, je pense que tout le monde y prêterait attention. « Hé. » lançais-je avant qu'elle ne poursuive son interrogatoire. « C’est pas pour être méchante, mais qu’est ce que tu fais là ? » dit-elle, après m'être fait entrer dans son appartement. C'était la première fois que j'y mettais les pieds et aussitôt, je fus assez surpris de constater qu'entre nous deux, c'est moi qui faisait le plus attention au ménage. Un petit sourire vainqueur s'afficha donc sur mes lèvres. « Pas que je n’aime pas passer un peu de temps avec toi mais c’est juste… BIZARRE. » renchérit-elle. Je m'installa donc contre le mur, imitant sa position. « Je viens aux nouvelles. » répondis-je seulement. Évidemment, il s'agissait là d'une question qui pouvait laisser place à une discussion et donc, si elle avait envie de me dire ce qu'elle planifiait pour le futur, je serais toute ouïe. J'avais envie qu'elle me parle de ses plans, de ses choix... J'avais envie qu'elle me dise si oui ou non elle compterait rester ici encore quelques mois... Sauf que jamais je ne lui aurait demandé aussi ouvertement. Depuis qu'elle est arrivée à Bowen, nous n'avons pas vraiment eu l'occasion de discuter, mais à chaque fois que l'un ou l'autre entamait la conversation, ça finissait toujours par tourner d'une drôle de façon. On pouvait ressentir une je-ne-sais-quoi qui faisait que nous prenions plaisir à discuter, même si rien d'important n'en découlait... C'était mystérieux depuis le début. Un mystère indéchiffrable et pourtant, assez intéressant... Si je m'abandonnais à lui demander directement si elle comptait rester, c'est comme si je venais d'enfreindre une règle : celle de préserver le mystère... Je n'avais pas envie d'être celui qui emboite le pas trop rapidement. Je voulais laisser couler ce mystère entre nous deux... Mais au fond de moi, cette question me brûle les lèvres à un point tel que j'ai de la difficulté à les sentir. - façon de parler, évidemment... -

C’était très étrange pour Rae de voir Deagan chez elle, elle ne l’avait pas vraiment vu ces derniers temps, elle l’avait vu à quelques repas de ‘famille’. Enfin repas de famille pour eux, car personne ne pouvait ignorer le fait que Rae ne se sentait pas à l’aise, parce que depuis toujours sa famille n’avait été que sa maman, et là depuis qu’elle était partie elle se sentait seule, c’était dure de s’imaginer que ces personnes c’était sa famille. Mais d’un coté elle était contente d’avoir retrouvé son père. Elle qui été censé être fille unique, elle se retrouvait avec une demi sœur, et un demi frère, pour deagan c’était différent car son père n’était pas le sien donc il n’avait aucun lien de parenté.
Il était là, devant sa porte, elle était surprise de le voir ici, et il semblait presque nerveux. Elle lui avoua que c’était bizarre de le voir ici, et qu’elle aimerait bien savoir ce qu’il faisait ici, et sa seule réponse c’était qu’il venait aux nouvelles. Elle le regarda avant de soupirer, il était au courant, elle avait parlé avec son père du fait qu’elle voulait repartir à New york, elle le regarda avant de dire. « Faudrait mieux qu’on s’assoit alors. » Elle alla s’installer dans son canapé avant de dire, « Il te la dit c’est ça… Bon. » elle ne savait pas trop par quoi elle allait commencer, elle le regardant en faisant une grimace, avant de prendre une bonne inspiration. « Donc oui, j’veux retourner à New york. Je vais tout t’expliquer comme ça tu auras la version complète. »Elle le regarda une nouvelle fois , souffla encore une fois avant de commencer son long speech. « J’ai toujours vécu à New york, enfin j’étais là jusqu’à mes 5 ans, mais j’ai presque aucun souvenir, à part de voir ma mère triste parce qu’elle voyait… mon … père avec donc ta mère. Je suis revenu ici juste pour ma mère, pour qu’elle finisse en paix mais moi je ne me sens pas forcément à ma place ici, et encore moins dans votre famille, j’ai l’impression de ne pas en faire partie, pour la simple et bonne raison que ma seule famille a toujours été ma mère, et que maintenant bah… elle est partie et que je n’ai plus personne. En plus new york, c’était ma source d’inspiration interminable… Et puis j’avais des amis, bon des ennemies aussi, mais j’adooore l’ambiance de New york, les mouvements et tout c’est tellement plus vivant, j’ai l’impression d’etre vivante là bas. Mais bon d’un coté j’ai pas envie de reprendre l’avion toute seule donc … » Elle le regarda en attendant sa répondre, elle ne savait même pas pourquoi il était là, pour quoi est-ce que cela le gêné autant qu’elle parte. Ce n’était pas comme s’ils étaient très proche, même si elle ne pouvait pas ignorer quelle aimait sa compagnie.

« don't play hide and seek with me. »

« Faudrait mieux qu’on s’assoit alors. ». À l'entendre prononcer ces mots, je me douta alors que notre conversation durerait plus longtemps qu'un simple « ça va. ». Elle m'invita donc à prendre place sur le divan. Signe que ça allait prendre un peu plus de temps que prévu - bien que je n'avais strictement rien prévu -. « Il te la dit c’est ça… Bon. ». Je du me retenir pour ne pas me mordre la lèvre du bas. Oui, il m'en avait un peu parlé... C'est fou comment elle savait lire dans mes pensées... Ou alors elle était juste perspicace. Depuis qu'elle est à Bowen, je ne suis jamais allé la voir. Les seules fois où nous nous sommes croisés, c'était chez nos parents. Du coup, elle devait bien deviner ma venue n'était pas simplement pour passer dire coucou et s'en retourner après. Je hocha donc la tête, pour lui affirmer ce qu'elle avait sûrement déjà compris elle-même. Oui, James me l'avait dit. Et d'un sens j'étais heureux qu'il l'ait fait puisque je pouvais enfin venir la voir avec une raison valable. « Donc oui, j’veux retourner à New york. Je vais tout t’expliquer comme ça tu auras la version complète. » je lui fis un sourire en coin, comme pour lui montrer que j'appréciais sa sincérité. Évidemment, elle n'était pas obligé de m'en parler, mais puisqu'elle semblait être prête à le faire, je ne la retiendrai sûrement pas. Aussi bien en profiter pendant que ça passe puisque aux vues de nos dernières rencontres, elle semble être une personne à avoir la langue dans sa poche... Elle commença donc à parler. Elle m'avoua ne pas se sentir chez elle, ici. Elle préférait la ville de New York et toutes les millions de possibilités qu'elle lui offrait. Pendant qu'elle me faisait ses aveux, je n'avais qu'une seule envie et c'était de lui couper la parole pour lui dire qu'on voulait d'elle ici, même si ça ne se sent pas. Par politesse - et parce que j'avais envie d'entendre le fond de ses pensées - je la laissa poursuivre jusqu'à son dernier mot.

Je peux comprendre qu'on perd complètement nos repères quand on arrive dans un milieu duquel nous ne sommes pas familier. Je ne peux pas lui en vouloir de souhaiter retourner là où elle a déjà des racines... Ce serait égoïste de ma part, bien que je le sois quelque peu. Je pris une nouvelle inspiration, m'installant un peu plus confortablement. Je sentais que la conversation allait durer un bon moment alors il fallait bien que je me mettes à mon aise. « Tu ne trouves pas que rester ici pourrait te donner une bonne leçon de vie ? Voit ça comme un défi. Prends le négatif et interpose-le dans une histoire positive. » annonçais-je, comme si je savais parfaitement de quoi je parlais. « Si tu retournes à New York, là d'où tu viens, tu aurais pas l'impression d'emprunter le chemin facile ? Le chemin sans embuche ni problème ? Ce serait pas un peu défaitiste ? » lançais-je spontanément. Peut-être que mes mots pouvaient la blesser, j'en suis conscient, mais je pense qu'elle doit aussi comprendre qu'en restant ici, elle a une chance de se faire une nouvelle famille et ça, à mes yeux, ça vaut tout l'or du monde. « On n'attend juste ça, nous, apprendre à te connaître et te faire sentir à ta place. » dis-je finalement, sur un ton convainquant. J'avais envie qu'elle comprenne et qu'elle voit qu'elle peut avoir sa place ici, mais seulement si elle décide de se donner une chance...

Dans certain moment Rae parlait beaucoup, et là elle avait besoin de s’expliquer clairement sur les multiples raisons qui lui donnaient envie de repartir à New york. C’était assez compliqué, de plus elle savait qu’à New york, elle risquerait de revoir ses exs, quelle n’avait pas du tout envie de revoir, donc ce n’était pas une décision très facile à prendre pour elle, elle savait qu’elle avait bien changé depuis qu’elle était venue ici, et ce n’était pas forcément une bonne chose. Elle avait changé au niveau de sa confiance en les gens, elle a du mal à donner sa confiance en les gens que ce soit hommes ou femmes. Elle voyait bien que Deagan l’avait laissé finir tout ce qu’elle avait à dire, même si a un certain moment il aurait voulu intervenir. Donc une fois qu’elle avait finit, il répondit que peut être cela serait un défi de rester ici, prends le négatif pour le mettre au positif. Elle le regarda avant de faire non de la tête, comment poser une mort en positif, comment dire qu’être seule, vraiment seule est positif. Il ajouta que New york, c’était la voie de la facilité. New york était loin d’être la voie de la facilité ça se voyait qu’il n’était jamais allé à new york. Il continua en ajouta qu’ils attendaient tous que ça, à la connaitre, elle savait que ce n’était pas forcément vraie. La mère de Deagan par exemple ne lui parle jamais, Lydia se force et cela ce voit, et il y a une certain gène en jamie et elle à vrai dire, sans vraiment savoir d’où cela vient. Elle regarda Deagan avant de lui dire « Peut être que j’ai besoin de simplicité, parce que depuis que je suis née ce n’est pas vraiment ce que j’ai connu, déjà petite on me demandé tout le temps où été mon père, question à laquelle je ne pouvais pas répondre, ensuite on m’a toujours vu pour une fille canon, mais c’était tout, les gens ne savaient pas que je n’étais pas qu’un corps, surtout en étant mannequin c’est dure d’être différente. J’ai eu un copain qui m’a trompé, ensuite ma meilleure amie qui étaient aussi devenue ma copine m’a trompé avec mon ex, et ensuite ma mère est morte, je pense que j’ai juste besoin de simplicité. » Elle venait de lui dire toute son histoire en quelques secondes, c’était le pire qui lui été arrivé à vrai dire. Elle regarda par terre avant de répondre. « Tu crois que je n’essaye pas de m’intégrée ? Je ne fais que ça. C’est dure d’arriver dans une famille 26 ans après et de devoir t’intégrée dans une famille aussi soudée et aimante que vous. Je n’ai eu que ma mère, je ne connais pas ce que c’est qu’avoir une vraie famille. »
La jeune femme sentait les larmes montaient comme souvent lorsqu’elle parlait de sa mère, elle renifla et respira un bon coup. Elle regarda deagan avant de lui dire. « Pourquoi est-ce que tu es là ? Pourquoi est ce que tu tiens à moi, alors que je n’ai été qu’une idiote avec toi ? » C’était en quelques sortes des excuses, bon
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« don't play hide and seek with me. »

Je n'avais pas pensé que la conversation pourrait prendre une tournure aussi sérieuse et dramatique qu'elle l'est en ce moment. Je voulais bien croire que Rae n'avait pas eu la vie facile jusqu'à présent et en lui ayant reproché de prendre la voie facile, je me rendais compte que j'avais peut-être été un peu trop dur envers ce qu'elle avait vécut récemment. Juste le fait d'enterrer une personne qu'on aime, c'est quelque chose d'assez déprimant pour vous mettre sur le carreau pendant des mois... Je me sentais un peu mal, alors, d'avoir insinuer qu'elle devrait prendre le bon côté des choses alors qu'au fond, si j'avais été à sa place, j'aurais peut-être sombré dans la drogue... Qui sait. Alors que je commençais à regretté de m'être aventuré sur cette pente apique qu'est la vie, la belle blonde près de moi repris la parole. « Peut être que j’ai besoin de simplicité, parce que depuis que je suis née ce n’est pas vraiment ce que j’ai connu, déjà petite on me demandé tout le temps où été mon père, question à laquelle je ne pouvais pas répondre, ensuite on m’a toujours vu pour une fille canon, mais c’était tout, les gens ne savaient pas que je n’étais pas qu’un corps, surtout en étant mannequin c’est dure d’être différente. J’ai eu un copain qui m’a trompé, ensuite ma meilleure amie qui étaient aussi devenue ma copine m’a trompé avec mon ex, et ensuite ma mère est morte, je pense que j’ai juste besoin de simplicité. » finit-elle par dire. Étrangement, en une fraction de seconde, l'image que je me faisais d'elle se brisa en mille miettes. Elle qui avait l'air si sur d'elle-même, confiante et qui s'amusait avec les mots... Je n'aurais pas pensé qu'outre le fait que sa mère soit décédée il y a quelques mois passés, elle avait vécut autant d'emmerdes. À croire qu'il ne faut jamais jugé un livre par sa couverture. Je me sentis alors tout à coup très mal à l'aise. C'est un peu à cause de moi si elle était dans cet état, présentement. Si je n'étais pas venue, elle n'aurait pas eu à recenser tout ce passé douloureux et se justifier auprès de moi. Après tout, qui suis-je pour la faire douter de ses choix ? Elle fait peut-être parties des Waldon d'une certaine façon, mais nous ne sommes en rien lié. C'est ce qui m'attriste un peu, car je dois admettre que j'aurais aimé la connaître bien avant cet enterrement. Avant même que je puisses placer le moindre mot, elle enchaîna en me disant que c'était difficile de s'intégrer dans une famille « aussi fermée » qu'était la nôtre. Je dois admettre que notre famille est assez particulière. On a au moins trois gènes différents à nous seuls - père et mère différents et un enfant fait de l'union des deux - et je dois admettre qu'à vingt-six ans, c'est une toute autre histoire que d'essayer de se faire une place dans une famille qui a de l'âge. J'étais toutefois un peu déçu de l'entendre parler de nous ainsi. C'est sûr que si j'avais été à sa place, dans cette situation, j'aurais peut-être reconsidéré ma façon de penser, mais là ce n'est pas de moi qu'il est question... Je resta donc immobile, l'écoutant partant. « Pourquoi est-ce que tu es là ? Pourquoi est ce que tu tiens à moi, alors que je n’ai été qu’une idiote avec toi ? » finit-elle par dire. Je cligna des yeux tout en penchant légèrement la tête sur le côté et en haussant les épaules. Avais-je vraiment envie de lui dire pourquoi j'étais ici ? Bon... De toute façon, ça semble évident... Je suis ici parce que je tiens à elle. Mais elle n'est pas obligé de l'entendre dans ces mots-là. Je m'installa donc plus confortablement, me calant dans le canapé, à mon aise. Je débuta ma mon récit en soutenant son regard. « Tu sais... J'ai grandit jusqu'à mes six ans avec un père qui ne m'aimait pas. Et quand je dis qu'il ne m'aimait pas, je veux vraiment dire qu'il ne m'aimait pas. Il a jamais voulu d'enfants. Ma mère a été un peu têtu sur ce coup et elle m'a mit au monde... » commençais-je, avant de poser mes coudes sur mes cuisses et poser mes mains sous mon menton. J'étais presque en boule, signe que j'allais parler d'un sujet sensible. « Si tu as l'impression présentement d'être dans une famille qui ne te veux pas, dit toi qu'au moins nous on ne te frappera jamais, au contraire. On t'ouvre les bras... Mon père battait ma mère. J'étais peut-être jeune, mais je m'en souviens. Il y a des images qu'on ne peut pas effacer de notre cerveau, peu importe l'âge... » dis-je avant de prendre une grande inspiration et me replacer le dos contre le canapé. « Ton père, c'est grâce à lui que j'ai su à quoi ressemble une famille normale. Et oui, c'est un peu tragique que ton père m'ait appris à moi, son faux-fils, ce qu'est la vie de famille alors que toi tu as grandit sans l'avoir... Mais... Il veut de toi, maintenant. Il veut te connaître... Tout comme moi j'ai envie de te connaître. » les derniers mots étaient très explicites. Je voulais vraiment la connaître. Peu importe son passé, je voulais que son présent face partie de mon futur. « Et t'as pas été idiote. Dit pas ça. » ajoutais-je pour clôturer mon monologue.

C’était la première fois que Rae entendait Deagan parler de lui, enfin non parler de son enfance, qui apparemment n’avait pas été aussi simple que Rae aurait pu l’imaginer. Il avait vécu jusqu’à l’âge de 6 ans avec son père qui ne l’aimait pas et en plus battait sa mère, elle fit une grimace tout en écoutant son récit. Il continua ensuite en rajoutant que c’était le père de Rae qui l’avait aidé à s’en sortir, lui et sa mère, elle savait que malgré ce qui s’était passé avec sa mère, son père été quelqu’un de bien, le fait qu’elle aime aider les autres provient peut être de lui. Il ajouta que c’était tragique qu’il ait appris ça avec son ‘faux’ père alors qu’elle ne savait pas vraiment ça. Mais maintenant ils veulent tous la connaitre. La vérité était celle que Rae avait du mal à se l’avouer elle-même, elle est loin d’avoir confiance en les gens parce qu’elle n’a pas confiance en elle au premier abord. « Il veut te connaître... Tout comme moi j'ai envie de te connaître. » Ses quelques mots résonnaient dans la tête de la jeune femme, elle devait faire un effort, elle le savait. Elle n’avait techniquement plus qu’eux, que cette famille qui lui était pour l’instant étrangère mais elle espérait qu’un jour cela changerait, et d’un coup son idée de retour à New york était un obstacle, elle soupira. « T’as raison… » Elle le regarda dans les yeux avant de grimacer pour ensuite dire « Mais… J’ai… euh…un très gros…problème de confiance à propos des gens… Je sais ce n’est pas bien, mais ça été pour moi le seul moyen de me protéger et maintenant bah c’est difficile quoi. » Elle le regarda un peu désolé, elle voulait bien essayer de changer ça, mais ça risquerait d’être un peu dure pour tout le monde, elle regarda deagan avant de dire avec un petit sourire. « Un famille ça se fait des câlins non ? Parce que là j’aurais besoin d’un Deagan. »