Victoria & Julian | Va te faire voir, je tiens trop à toi (terminé)

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Ah les dîners mondains ! Victoria était comme un poisson dans l’eau, se sentant bien à sa place parmi le gratin de Bowen. Une élite qui étalait avec fierté leur richesse peu commune dans la petite ville du Queensland. Bien sûr, elle aurait préféré de loin se retrouver aux bras de son fiancé Donovan. Néanmoins elle ne le contraint pas à venir avec elle, sachant qu’il détestait ce monde aristocrate qu’il définissait comme hypocrite.

Un tas de choses se passaient dans la vie de Victoria, sous des angles positifs. Tout d’abord son entreprise fonctionnait à merveille, « PARRISH & WISHES » signait de gros contrats traversant même les frontières au-delà de Brisbane. Côté cœur, Victoria avait enfin retrouvé l’homme de sa vie. Il était revenu après un an d’absence et il lui suffit de pas plus de deux semaines pour lui avoir pardonné. Le seul nuage à cette vue ensoleillée était le bébé dont elle désirait tant. Tomber enceinte restait une tâche difficile pour le jeune couple, bien qu’ils préféraient se concentrer sur leur retrouvaille.

Les parents Parrish étaient dans le coin, la mère Eleanor fut d’ailleurs agréablement surprise de la voir sans Donovan. Quoiqu’il en soit Victoria comptait passer un bon moment en vantant les mérites de sa boite et agrandir l’étoffe de ses contacts professionnels. Tandis qu’elle établissait une liste de ses atouts organisationnelles, Victoria reconnut dans la foule un visage familier. Un demi sourire se dessina sur son visage. Elle s’excusa auprès de ses interlocuteurs et vint à cette personne, ce garçon qu’elle connaissait très bien… Julian.

« Mon sucre d’orge ! Comment vas-tu ? Cela fait si longtemps ! » Plusieurs mois précisément. Elle ne l’avait pas revu depuis sa chute qui l’obligea à subir une douloureuse opération. «Tu as l’air d’aller mieux. Ta mère m’a raconté. » confie Victoria à demi-voix, qui se doutait bien qu’il ne serait pas enchanté de raconter ses événements passés. Parait-il que cette opération affecta sa carrière dans le basketball, pour ne pas dire détruit. « Je me faisais du souci pour toi, donc j’ai demandé de tes nouvelles. » expliqua t-elle par la suite, un peu comme pour se justifier. Depuis cette chute, Julian ne donnait pas signe de vie. Inquiète, Victoria voulut en savoir plus sur l’état de son ami et comprit qu’elle était forcée à lui laisser un peu de temps pour réapparaitre à Bowen.

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Un dîner mondain ! Comme si la vie de Julian n'était pas déjà assez ennuyeuse. Bien sûr, autrefois, il y trouvait son compte : il se pavanait la tête haute, fier d'être le fils Callaway, digne héritier d'un empire considérable. Mais tout cela était du passé et s'il avait accepté d'accompagner ses parents, c'était uniquement pour que son père cesse d'être aussi insistant. Julian savait très bien pourquoi ce dernier tenait tant à ce que son fils vienne : la présence du jeune homme tairait les mauvaises langues et les rumeurs selon lesquelles le fils Callaway était bon pour la cure de désintoxication. Parfaitement habillé dans un costume de grande marque et parfaitement coiffé, Julian venait de faire son apparition, accompagné de ses parents qui furent de suite abordés par les grandes têtes de Bowen. Il jouait le petit garçon parfait à merveille, adressant des sourires charmeurs à ces dames et offrant des poignées de mains fermes à ces messieurs. Du Julian dans toute sa splendeur. Et pourtant, chaque sourire, chaque regard était sans saveur, triste. Des actes hypocrites.

Regardant les invités, il aperçut au loin Eleanor Parrish. Avec un peu de chance, Victoria n'était pas loin. Elle était probablement la seule personne qui pourrait faire en sorte que la soirée soit bonne. Prenant appui sur sa béquille, il avança de quelques pas, ses yeux verts balayant la salle, dans l'espoir de voir ce visage si familier. Mais une voix le fit sursauter. Il baissa le regard sur... Victoria ! Un sourire se dessina sur les lèvres du jeune homme, levant alors les yeux au ciel, faussement exaspéré, quand elle utilisa ce petit nom "mon sucre d'orge", qu'elle seule pouvait utiliser. Que voulez-vous, c'était la fierté masculine ! Il la laissa parler, lui demander de ses nouvelles, argumenter et même se justifier, Julian ne répliquant pas un mot. C'était toujours comme cela. Il laissait parler Victoria et après, il ouvrait sa bouche.

Ne t'en fais pas pour moi, ça va beaucoup mieux. Je marche à trois pattes au lieu de quatre, c'est déjà ça.

Dit-il en montrant sa seule béquille. Il y a deux semaines, il avait encore les deux. Donc oui, pour lui, c'était déjà aller mieux. Néanmoins, il coupa net la discussion sur sa blessure, n'ajoutant rien d'autre. Il avait encore beaucoup trop de mal à en parler. Il observa Victoria avec une grande attention. Elle avait vraiment bonne mine. Bien loin de cette sombre période où il l'avait vu au plus mal, après sa rupture avec l'autre boulet. Encore aujourd'hui, rien que d'y penser, cela mettait Julian en rogne. Victoria, c'était son amie. Il tenait à elle et, même si ces derniers temps il n'aurait pas reçu la palme de l'amitié, il était toujours prêt à débarquer pour le moindre souci. Du coup, la voir sourire et de si bonne humeur suffisait à mettre du baume au coeur au blondinet. S'il savait...

Et toi, comment vas-tu ? Tu es sublime. Raconte-moi tout. Qu'est-ce qui te rend aussi rayonnante ?

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Peu importe ce que Julian assurait, Victoria avait ce défaut de ‘‘materner’’ son ami. C’est pourquoi elle n’était pas certaine qu’il allait mieux, mais elle préféra ne pas le contredire au risque d’une dispute interminable. En effet Julian portait une béquille, il faisait bonne figure bien entendu mais Victoria était prête à parier que sa présence n’était pas motivé de son plein gré. « Tu as peut être trois pattes mais tu as toujours dix doigts, un sms ne t’aurait pas coupé le bras hein ! » répliqua t-elle dans un faux sourire, sur un ton ironique dont il reconnaitra à la perfection. Il ne pouvait que lui reprocher de tenir à lui, en toute amitié bien entendu.

Il la connaissait si bien qu’il devina que son karma sonnait positivement. Victoria souriait il est vrai, et la raison de son sourire avait pour nom Donovan. Elle était de nouveau avec lui, et elle le considérait bel et bien comme l’homme de ma vie. Julian se demandait pourquoi et pour cause, la dernière fois qu’il avait vu Victoria, elle était en pleurs car Donovan l’avait quitté et abandonné sans aucune explication. Les joues de la blondie se mit à rosir très légèrement à sa question, elle n’osait pas raconter à son ami ce qui la rendait si heureuse dernièrement. Il risquerait de la sermonner d’être tombé dans ses bras trop facilement, ce qui n’était pas faux.

« Oh et bien… » commença t-elle par dire, la tête baissée. Mais un couple fit leur apparition et lui coupa la parole. « Vicky, félicitations ! » s’empresse de dire la jeune femme qui s’était incrusté auprès d’eux. Victoria haussa les sourcils, elle ne sut que dire dans le feu de l’action. « Tu n’es pas avec Donovan ? Nous aurions tellement voulu le féliciter également. » rajouta son compagnon. « Don a un dîner d’affaires, mais je le saluerais de votre part. Promis. » répondit Victoria qui ne lâchait pas Julian du regard. Ce dernier semblait à la fois stupéfait et en colère. Une fois que le couple s’éloigna elle vit bien qu’il était l’heure des éclaircissements. « T’énerves pas, ok ? Donovan est revenu à Bowen. Nous sommes toujours fiancés et les préparatifs du mariage sont en cours. Je sais ce que tu vas me dire, mais, pour ma défense Donovan a été mon premier et unique amour. » se précipita t-elle d’expliquer, comme si elle se confrontait à son grand frère.

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Le jeune homme arqua un sourcil à la "réflexion" que Victoria venait de lui faire, sur ce ton ironique qu'elle maniait si bien. Oui, il avait toujours ses dix doigts, mais au vue des événements récents, il n'avait pas forcément pensé à envoyer des messages à ses amis. Au fond de lui, il savait qu'il avait tord, mais il ne voulait pas le reconnaître. Julian, c'était avant tout un sauvage bien trop fier, qui ne comprenait jamais pourquoi on voulait tant le materner. Il se contenta simplement de répondre un :

Oh ça va...

De toute façon, il valait mieux clore la discussion. Connaissant Victoria et Julian, qui avaient tous les deux des caractères explosifs, la moindre parole pouvait entraîner une querelle sans égale. Combien de fois s'étaient-ils disputés pour des broutilles ? Certes, ils revenaient toujours l'un vers l'autre, même après de fortes disputes. C'était leur façon de montrer qu'ils tenaient l'un à l'autre. Alors qu'il changea de sujet, tentant de prendre de ses nouvelles, de connaître la raison qui la rendait si joyeuse, Julian était à mille lieues de la vérité. En la voyant rougir, voire même être mal-à-l'aise, le jeune homme fronça des sourcils, intrigué. Ce fut à cet instant qu'un couple surgit de nulle part, lâchant LA bombe de la soirée. Donovan ?! Hein ? Quoi ? Comment ? Elle était de nouveau avec lui ? Il posa ses yeux verts sur elle, sans ciller. A sa mine défaite et à son regard noir, il était tiraillé entre divers sentiments tout aussi négatifs les uns que les autres. Il était surpris, en colère, bien évidemment. Mais il était aussi déçu. Déçu qu'il l'ait appris de cette façon-là. Il laissa échapper un rire face à son argumentation. Le genre de rire nerveux qu'il laissait échapper quand il s'apprêtait à dire les quatre vérités à une personne. "T'énerves pas"... Dire cela à Julian, c'était comme mettre un enfant devant un paquet de bonbons et de lui dire de ne pas en manger. Il secoua la tête et reposa son regard sur elle.

"T'énerves pas" ? Mais tu te fous de moi, Vicky ? Comment veux-tu que je réagisse face à cette bombe lâchée au détour d'une conversation presque banale ?! Tu voulais que je le prenne comment ? Que je te félicite ? Que je me réjouisse pour toi ? Excuse-moi de ne pas agir comme cela, je ne suis pas un hypocrite et tu le sais pertinemment ! Donovan a beau être ton premier et unique amour comme tu le dis si bien, pour moi, ce n'est qu'un pauvre gars qui ne mérite absolument pas ton pardon..... Bon sang, mais qu'est-ce qui te passe par la tête ? La première fois ne t'a donc pas servi de leçon ?

Lui rappeler la période de rupture n'était pas tendre, certes. Mais à l'inverse de tous ces hypocrites qui la félicitaient, Julian, lui, avait toujours connu "l'envers du décor". Il avait vu Victoria au plus mal, l'avait couvert quand il le fallait. Et pour lui, il était hors de question qu'elle revive une telle chose...

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Vicky, qui s’apprêtait à recevoir un sermon digne du nom de Julian Callaway, s’alarma en lui tenant par la manche afin qu’ils puissent être plus loin des oreilles indiscrètes. « S’il-te-plaît, pas devant tout le monde ! » supplie t-elle, alors qu’elle observa un peu partout dans les lieux si personne avait remarqué leur dispute. Elle s’efforça d’ailleurs à sourire. « Tu sais bien que j’ai horreur de me donner en public. » rajoute-t-elle la mine dépité.

Le pire dans tout cela, Julian avait raison de la sermonner. Donovan l’avait quitté une fois, il pourra très bien recommencer un jour. Bien entendu s’il le faisait, elle en souffrirait doublement plus. Sans lui elle n’était plus rien, qu’une ombre d’elle-même. Il lui fallut un certain temps pour faire bonne figure, mais en aucun cas elle avait réussi à oublier cet homme dont elle était éperdument amoureuse depuis son adolescence. « Peut-être qu’il s’agit d’une erreur, mais j’ai besoin de faire cette erreur pour être sûre que c’en était une. Tu comprends ? » se justifie Victoria, le ton beaucoup plus serein. Elle ne s’attendait pas à ce qu’il la comprenne, après tout elle aurait réagi de la même façon excessive à son sujet. Julian et elle étaient liés d’une amitié incomparable, ils avaient tout deux l’habitude de se surprotéger mais aussi surtout d’éclater de franchise.

« J’aime Donovan, je l’aime tellement que ça me dévore de l’intérieur. Et puis t’es bien beau de me faire des leçons, dois-je te rappeler que tu as un gosse dans la nature avec une fille dont tu n’as jamais été amoureux ! » c’était bien là typique de Victoria, ressortir cette vieille histoire qu’elle n’avait jamais réussi à digérer. Julian avait effectivement mis enceinte une fille, fille qu’il n’a jamais revue en dépit de sa réputation. Les deux amis ne s’étaient pas parler pendant plusieurs jours, et en guise de réconciliation Victoria lui avait apporté une boite de préservatifs. A présent elle avait bien conscience que cette nouvelle querelle risquerait, elle aussi, de faire des étincelles.

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Pas devant tout le monde ? Se donner en public ? Il n'en avait strictement rien à faire ! Julian, dans ses excès de colère, était toujours un peu théâtral - il aimait avoir son "public" - mais à cet instant précis, son énervement lui faisait oublier toutes les règles de bonne conduite, balayant d'un revers de la main cette image parfaite qu'il fallait renvoyer lors d'un événement de cette envergure. Toutefois, il l'avait suivie, sans broncher ou presque. Parfois, il avait envie de rétablir la vérité, de donner les véritables raisons pour lesquelles Victoria s'était montrée absente. Pourquoi ? Parce que voir tous ces gens la féliciter pour ses fiançailles avec Donovan irritait notre blondinet. Au plus haut point...

Il redressa la tête et observa la foule. Il avait le regard froid, dur même, la veine sur sa tempe palpitait et sa mâchoire était contractée. Tous les signes que le jeune Callaway était dans une colère noire. Bien qu'il continuait d'observer les invités, toute son attention était reportée sur Victoria qui se justifiait une nouvelle fois. A son "tu comprends ?", il baissa le regard vers elle. Il secoua la tête négativement, avant de hausser nonchalamment les épaules, comme un bref signe d'abandon.

Non je ne comprends pas. C'est bien ça le problème. Je ne comprends pas cette envie de tout remettre à zéro, de prendre le risque de souffrir de nouveau, tout ça pour quoi ? Pour voir si ta première rupture était une erreur ! Pour moi, c'est limite du masochisme.

Julian ne pouvait pas comprendre, en effet. Pour la simple et bonne raison qu'il n'était jamais tombé amoureux au point de tout pardonner pour l'être aimé. Ils ne pouvaient donc pas être sur la même longueur d'ondes. Il écouta la suite de ses paroles, la jeune femme clamant tout son amour pour Donovan, ce qui rendit Julian songeur. Il aurait pu redevenir serein, tenter de la comprendre, si elle n'avait ajouté LA phrase qu'il ne fallait pas dire. Surpris par l'argument qu'elle venait de lui envoyer en pleine tête, il la regarda avec stupéfaction, mais très rapidement, il lui lança un regard noir.

Pardon ? Tu te fous de moi, là ?! Laisse mon histoire de côté, cela n'a strictement pas sa place dans notre conversation.

Son enfant, c'était un sujet sensible pour Julian. Ok, il n'en parlait presque jamais, mais il pensait à ce petit bout'chou tous les jours. Du coup, à chaque fois que le sujet était abordé, c'était comme assener un coup de poignard au jeune homme. Visiblement, Victoria ne s'en rendait pas compte. Et comme c'était la phrase de trop, Julian, comme à son habitude, se braqua de suite.

Je ne suis pas là pour te donner une leçon, Victoria, je ne suis pas comme toi. Je veux juste te protéger, est-ce mal ? - Il s'arrêta un instant puis secoua la tête - Oh et puis, tu sais quoi ? Oublie ce que je t'ai dit ! Si tu as envie de souffrir, eh bien, c'est ton problème, pas le mien ! Je ne te comprends pas, tu ne me comprends pas. Au lieu d'avoir un discours de sourds, il vaut mieux en rester là ! Retourne donc voir les invités, je suis certain qu'il y en a qui voudront te féliciter...

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Faire bonne figure (surtout dans ces diners mondains) tenait à cœur Victoria car elle était très attaché aux regards des autres. Lorsque Donovan l’a quitté, les rumeurs la concernant lui ont fait autant de mal que son chagrin d’amour en lui-même. En étant de nouveau avec lui, elle espérait retrouver cette image du couple parfait aux yeux de tous. Depuis qu’ils sont gamins Victoria et Donovan étaient destinés à être ensemble. Ils étaient une évidence pour l'un comme pour l’autre. Oui, elle aimait être admirée de tous et elle aimait qu’on la félicite d’être la future Mme Emery. Une idée que Julian n’acceptait absolument pas. A dire vrai, il ne comprenait pas cette décision qu’elle venait de prendre il y a cela plusieurs semaines maintenant. « Je l’aime, tu sais ce que c’est ? Tu es déjà tombé amoureux ? Est-ce que tu as déjà aimé quelqu’un comme moi j’aime Donovan ? » explosa-t-elle furieuse, qui en avait marre de se sentir constamment incomprise.

A perte d’arguments, Victoria ne sut que dire de plus à part relancer le sujet sensible de Julian. Lui aussi avait commis des erreurs dans le passé, il avait mis enceinte une fille dont il n’avait jamais revu depuis. Bien entendu il prit son « pic » très mal, et sa colère s’amplifia au plus haut point. Il avait ce regard noir dont Victoria connaissait si bien lors de leurs disputes. Elle regarda brièvement la foule, en espérant qu'on ne les remarque pas. Il tonna à controverse, et voulut mettre fin à cette conversation. Rongée rapidement par la culpabilité Victoria lui prit la main dans la seconde qui suivit. « Arrête s’il-te-plaît, fous pas tout en l’air. J’ai peur moi aussi de souffrir encore. J’ai conscience que si tu serais à ma place, j’t’aurais dis exactement pareil. »

Regardant le sol, elle était un peu plus calme et ses yeux brillaient par la contenance de ses larmes. Sans doute la pression était la cause de ces émotions. « Personne ne me comprend. Ma mère m’a tourné le dos. Malgré qu'il ait pris ma défense, mon père est beaucoup plus distant. Et quant au père de Don, il a dit que notre mariage ne fonctionnerait pas. Et comme si ça suffisait pas toi aussi t'y es contre. Tu te rends compte? J’me sens seule. J’ai besoin de soutien. J'ai besoin de MON ami. » insista Victoria, quelque peu désespérée. Elle venait de montrer la face cachée de son petit bonheur. Même si elle était heureuse auprès de Don et qu’elle avait récupéré l’homme de sa vie, Victoria se sentait isolée... contre tous. Pourtant elle était sûre d’elle, elle était prête à mettre sa main au feu : elle n’aimerait aucun autre homme que Donovan.

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Visiblement, Julian avait poussé le bouchon un peu trop loin. Il encaissa toute la fureur de Victoria, ne disant pas un seul mot. Elle le connaissait bien. Elle savait qu'il n'était pas le mieux placé pour la comprendre. Elle savait pertinemment que Julian et les filles, ça faisait dix ! Voilà pourquoi ils n'avaient pas la même vision des choses. Pourquoi il ne comprenait pas son entêtement ! Au fond de lui, il savait très bien l'ampleur des sentiments que portait Vicky à Donovan. Cela se voyait comme le nez au milieu de la figure qu'elle avait toujours été raide dingue de lui. Il savait qu'un jour ou l'autre ils auraient fini de nouveau ensemble, comme si c'était écrit. Mais pour Julian, c'était trop rapide, trop brusque et il avait peur pour elle. Peur qu'elle souffre une nouvelle fois. Il se contenta de secouer la tête, lâchant juste un petit "Non". Non , il ne savait pas ce que c'était d'aimer comme cela. Et à vrai dire, Julian n'avait pas vraiment envie de connaître une telle histoire. Une histoire où la confiance avait dû en prendre un sacré coup.

Quand elle lui lança LA chose à ne pas dire, ni une, ni deux, Julian explosa de nouveau, l'envoyant même voir ailleurs s'il y était. C'était trop ! La goutte d'eau qui faisait déborder le vase. Toute personne se serait empressée de s'éloigner du jeune homme qui, quand il était en colère, savait très bien manier l'ignorance et l'indifférence. Mais c'était Victoria qu'il avait face à lui, elle savait très bien comment manier le jeune homme, si l'on pouvait dire cela comme ça. Il arqua un sourcil à son "fous pas tout en l'air", avec un air blasé qui signifiait clairement "tu te fous de moi ?". Une bombe d'une telle envergure était lâchée et c'était lui qui foutait tout en l'air ? Merci Vicky ! Mais en entendant la suite, il sembla se radoucir un peu. C'était aussi cela leur amitié. Exploser, se disputer, pour au final, admettre que l'autre avait raison. Pour détendre quelque peu l'atmosphère, il ajouta, avec un bref sourire aux lèvres :

Tu aurais été même pire que moi, j'en suis certain.

Il l'observa ensuite avec attention. Elle avait les yeux baissés vers le sol. Il savait qu'elle était mal et que lui, il en rajoutait des couches. Quand elle lui annonça clairement que toute sa famille était contre elle, Julian se sentit encore plus mal. Il aurait dû être là pour elle, il aurait dû la soutenir. Mais son impulsivité avait d'abord fait en sorte qu'il lui dise ses quatre vérités. Il avait d'abord cherché à dire ce que lui pensait avant de s'enquérir sur ce qu'elle ressentait réellement. Et là, elle venait de lui ouvrir son coeur. Tout n'était pas aussi rose que ce qu'elle laissait croire. Julian venait de s'en rendre compte.

Je ne suis pas contre toi, Vicky, ni contre Donovan ou contre votre relation. C'est juste que j'ai été pris au dépourvu et je ne pouvais pas laisser passer cela, voilà tout. Apprendre cette nouvelle au détour d'une conversation, je t'avoue que cela m'a surpris. ça m'a fait mal même. Parce que tu ne me l'as pas dit avant...

Il était son ami et pourtant bien d'autres personnes l'avaient su avant lui. En l'apprenant d'une autre manière, il aurait peut-être mieux réagi. On dit bien peut-être...

Même si j'ai mon propre avis sur ta relation, je serais toujours là pour toi, pour te soutenir, tu le sais bien ! Je ne veux que ton bonheur. Maintenant, je pars du fait que c'est ton histoire, rien que la tienne. C'est entre Donovan et toi. A vous de montrer que l'on a tous eu tord de "s'opposer" à vous... Je n'attends que cela.

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Pour sûr, Julian avait raison une fois de plus. A sa place, Victoria aurait explosé dix fois pire, elle l’aurait sermonné des heures entières sans oublier qu’elle ne lui aurait plus parlé - le temps de calmer ses ardeurs. Bien entendu elle préféra ne pas l’avouer, de toute façon Julian lisait en elle comme un livre ouvert et il lui suffisait d’un rien pour percevoir les émotions/sentiments de son amie. C’est pourquoi elle ne répliqua pas lorsqu’il lui dit qu’elle aurait réagit de façon plus excessive.

En avouant qu’elle était fatiguée que personne ne lui comprenne et que la pression familiale la pesait. Elle se sentait seule, alors que pourtant elle avait retrouvé son fiancé. Le couple était convaincu que leur retrouvaille leur permettrait de reprendre un nouveau départ. Ils espéraient s’en sortir plus forts, plus solides. Tandis que certains étaient persuadés qu’ils n’allaient pas faire long feu. Certes leur souci principal était toujours là, ils n’arrivaient pas à concevoir un enfant. Cependant en dépit de tout, Victoria et Donovan s’aimait d’un amour pur et sincère. Personne ne pouvait retirer leur passé amoureux ni leurs années partagées.

Ce fut un soulagement pour Victoria d’entendre son ami prendre position pour elle ou pour Donovan. Il côtoyait également Don, bien qu’il n’était pas aussi proche comme il l’était avec Victoria. Julian a été surtout blessé d’apprendre leur mariage par quelqu’un d’autre qu’elle. « Je te comprends j’en suis désolé, je ne savais pas comment t’annoncer ça. Je n’osais rien dire à personne. Quand il est revenu, je ne réalisais pas. J’ai eu peur de me faire briser le cœur, une seconde fois. Mais j’ai compris que si je ne lui donnais pas une chance, je me briserais moi-même le cœur.» expliqua-t-elle avec sincérité, les yeux levés vers lui.

« J’veux pas qu’on se fasse la gueule, tu m’as manqué quand même ! Et je m’inquiète pour toi. » avoua Victoria, en haussant les épaules un peu gênée. Elle s’attendait à ce qu’il infirme qu’il allait bien, et que justement elle ne devait pas s’inquiéter. Toutefois Victoria n’était pas du genre à lâcher l’affaire, surtout avec Julian.

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Le silence de Victoria arracha un sourire au blondinet. Elle savait qu'il avait raison, mais elle ne pouvait et ne voulait l'admettre. Au sein de leur amitié, il y avait aussi beaucoup de fierté. Il en avait pris l'habitude. De toute façon, ils se connaissaient tellement bien qu'un simple regard, une simple expression suffisaient pour qu'ils se comprennent. Et pour Julian, cela lui convenait pleinement. Il n'était pas du genre à bavarder pour ne rien dire.

Certes, cela lui convenait. Mais à cet instant précis, pour rattraper les choses, leurs expressions n'avaient pas suffi. Ils avaient dû, chacun de leur côté, mettre des mots pour expliquer leurs réactions. Victoria, elle, venait de lui démontrer qu'elle croyait dur comme fer en son histoire avec Donovan. Julian, lui, comptait lui montrer qu'il n'était pas contre elle. Bien au contraire. Un ami se devait d'être là malgré tout, même si les avis n'étaient pas partagés. Il avait fini par ressentir le soulagement de son amie et c'était bien le principal. Au passage, il en profita pour lui annoncer clairement qu'il n'avait pas du tout apprécier la façon dont il avait pris connaissance de ce fameux mariage. Même si la situation s'était quelque peu apaisée, il l'avait toujours en travers de la gorge. Il se posait des questions : peut-être qu'il n'était pas digne d'apprendre une nouvelle de cette envergure ? Mais en entendant son amie, il comprit que tout cela n'était que de la crainte. Non pas envers la réaction des gens, mais envers sa propre histoire. Il esquissa un léger sourire et hocha doucement la tête pour montrer qu'il l'avait bien compris.

Bon, maintenant, c'est fait, c'est dit. Et malgré ce que j'ai pu dire, j'espère sincèrement que cela marchera entre vous deux.

Julian, c'était ça aussi. Il avait certes tapé son petit scandale, mais voilà, il voulait vraiment que leur histoire fonctionne. Tout simplement parce que Victoria, il ne l'avait vu heureuse qu'avec Donovan. Même si oui, il avait gardé espoir pour qu'elle se trouve un autre homme. Ce n'était pas le cas, et il fallait l'accepter. A la suite des ses paroles, il esquissa un léger sourire.

Tu sais très bien que je suis incapable de te faire la gueule. Surtout après tant de temps sans te voir. - Toutefois, il se tut un instant quand elle lui annonça qu'elle était inquiète pour lui - Vous vous êtes tous donnés le mot ou quoi ? Y a pas de quoi s'inquiéter, je te l'ai dit. Je sais ce que je fais...

Fierté quand tu nous tiens...

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Allez savoir combien de temps durera le couple Donovan et Victoria, personne n’était sûr de rien. Le destin parlera en temps voulu. En tout cas elle, elle était sûre d’une chose. Elle aimait Donovan plus que tout ce qu’elle possédait sur cette terre. Son instinct lui disait qu’il était l’homme de sa vie, son cœur lui-même le confirmait. Véritablement, elle ne pouvait être heureuse sans lui. Sa vie n’avait qu’un sens qu’à ses côtés. Une femme accomplie, ne peut l’être en définitive sans l’homme qu’elle aime.

Ce fut donc avec soulagement qu’elle entendit la « bénédiction » de Julian, qui n’était pas pour l’idée qu’ils se remettent ensemble à la base. Il disait qu’il espérait que ça marche entre eux, et il semblait être sincère. Victoria n’en doutait pas et entendre ces paroles de la bouche de son ami lui faisait un bien fou !

Comme on dit, après la tempête : le beau temps. Avec Julian & Vicky c’était tout aussi le cas après une légère/violente/tempérée dispute. Une fois qu’ils se disaient tout ce qu’ils avaient sur le cœur, ils étaient plus sereins. « Enfin je te retrouve, crapule ! » dit-elle en élaborant un sourire, ce petit surnom l’amusait toujours autant.

En tant qu’ami loyal et bienveillante, Victoria avoua qu’elle était inquiète pour Julian. Elle n’aimait pas tellement les silences radios, et considérait qu’il y avait quelque chose qui clochait. Depuis le fameux accident, Julian s’était renfermé ce qui n’envisageait rien de bon. Bien sûr, il prétendait le contraire en disant qu’il n’y avait pas de quoi s’inquiéter. Ah les mecs et leur fierté à deux balles, à croire qu’à leur fin de leur vie ils encadreront cette satané fierté dans un cadre. « Plus tu me dis ça, plus je vais m’inquiéter ! » renchérit Victoria, soudainement protectrice. « Avec toi faut jamais s’inquiéter. Toi-même tu l’as dis, ça fait longtemps qu’on ne s’est pas vu. T’as fais le mort, je sais même pas pourquoi. T’as fais une connerie ? Allez vide ton sac, Callaway. » rajouta t-elle d’un air sévère, les sourcils froncés.

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Bien que Julian avait encore un peu de mal à digérer la nouvelle, il était avant tout un ami. Et un ami se devait d'être présent, d'apporter du soutien, quelque soit la vision que l'on pouvait porter sur la situation. Au fond, il ne voulait qu'une seule chose : qu'elle soit pleinement heureuse. Et ce, même si son choix s'était porté sur Donovan. Julian savait que, si l'on passait l'épisode "rupture brutale", Donovan avait un bon fond. Il était capable d'apporter du bonheur à Victoria et c'était bien ce qui importait le plus notre blondinet. Néanmoins, même s'il avait donné sa "bénédiction", il ne fallait pas croire que Julian ne se soucierait plus de l'histoire. Au contraire... au moindre dérapage de Donovan, c'était certain qu'il rappliquerait au plus vite.

Soit, la tempête était passée et très rapidement, les deux amis retrouvèrent leur complicité. Il leva les yeux au ciel quand elle l'appela "crapule". Ah ça faisait longtemps ! Mais c'était des petits mots qui suffisaient à rendre le sourire à Julian. Comme si cela prouvait que peu de choses avaient changé... Tout comme le côté protecteur de Victoria, ça, elle ne l'avait pas perdu ! Il garda son regard ancré sur elle et arqua un sourcil, tentant de garder bonne figure. Bien évidemment, elle évoqua de suite l'idée de la connerie. Comme si Julian avait l'étiquette "sale gamin" collée sur le front !

Une connerie ? Ouais, j'ai braqué une banque et je suis recherché par Interpol, la loose quoi...

C'était le genre de Julian : user de l'humour et de l'ironie pour détourner le sujet. Mais il savait qu'aujourd'hui, il ne pouvait y échapper. Elle le connaissait trop bien.

Bon ok, j'ai fait le mort et c'était de mon plein gré. Il valait mieux que je fasse ça plutôt que d'envoyer bouler tout le monde. Entre ma blessure, la pression, le fait de ne pas savoir vers quoi je me destine à présent, mon enfant qui vit je-ne-sais-où, j'ai pêté un câble. Parfois, j'ai l'impression que les gens ont tendance à oublier que moi aussi, je ne suis qu'un humain...

Dans ses paroles, il visait son père bien évidemment. Ce dernier n'acceptait pas l'idée que son fils était dans une période bien noire. Et c'était bien cela le problème. Il fallait toujours avoir la tête haute disait-il ! Mais bien sûr ! Il serra les dents et détourna le regard. Julian avait perdu son sourire. C'était la première fois qu'il évoquait son mal-être. Peut-être parce qu'elle était la seule à l'avoir vu en lui... Il conclut alors, d'une voix monotone :

Je suis paumé, Vicky, voilà la raison qui fait tout...

[je suis vraiment désolée pour le retard :) ]

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Un ami proche, un meilleur ami, un vrai pote, utilisez le terme que vous voulez, mais la définition correcte serait un frère que nos parents n’auraient eu la chance de concevoir. Julian définissait parfaitement ce genre d’ami, protecteur et loyal à la fois. C’est pourquoi Victoria l’apprécie autant, il y a ce lien fusionnel qui les unit et qui peut parfois être douloureux lorsqu’ils sont séparés l’un de l’autre. En tout cas c’est ce qu’elle a ressentit lorsqu’elle n’avait aucune nouvelle de sa part. Inquiète elle lui demanda si il avait fait une connerie, car si Julian avait disparut dans les airs pendant un certain temps, il y avait une raison valable.

Sous un ton d’humour il sous-entendit avoir braqué une banque et être recherché. Son sarcasme ne dérida pas Victoria qui plissa les yeux d’un air agacé. « Ah ah ah très drôle, je suis morte de rire. » lança t-elle ironiquement, en faisant une grimace. Elle croisa ses bras, pour lui faire comprendre qu’elle attendait une réelle explication. On n’échappe pas aux menaces de Victoria, surtout quand son instinct protecteur fait surface.

Après un froncement de sourcil, Julian se confia. Il était perdu et c’était tout-à-fais compréhensible. Suite à son accident, suite à l’enfant qu’il avait conçu sans le vouloir, suite à tous ces événements passés : il s’était renfermé. La pression de son père devait également être difficile à surmonter. Faire bonne figure n’était pas souvent la meilleure solution à adopter malgré que Victoria eu le faire autrefois lors de sa séparation avec Don. En voyant la mine dépité de Julian, elle caressa son bras d’un geste amical. Elle aussi avait perdu son sourire. « Hé, je suis là... » essaya t-elle de le rassurer. « Je savais que ça n’allait pas. Tu sais bien que tu peux tout me dire. Tu traverses un moment difficile, et tu n’as pas à le traverser seul. Arrête de faire le brave avec moi, je m’en fou de ce que ton père peut penser. » continue t-elle de dire avec force. Elle le regarda tristement, elle détestait l’idée qu’il n’est pas été vers elle directement. Ils étaient amis et en aucun cas elle voulait qu’il s’éloigne de lui.

Le regard des gens la dérangeait, elle savait qu’ils étaient constamment observer et peut être que Julian ne se confierait-il pas avec autant de facilité. « Allez viens, on va danser. » dit-elle en lui prenant le bras, laissant apparaitre un premier sourire. Elle l’embarqua au milieu des gens qui dansaient. Au moins ici, on ferait moins attention à leur discussion. Heureusement c'était une musique douce, ils dansaient alors lentement. « Est-ce que tu crois que je peux t’aider ? Tu veux que j’aille défoncer ton père ? » Même elle, elle se mit à rire. Ce n’était pas du tout le genre de langage qu’elle utilisait, c’était juste une tentative de redonner le sourire à Julian.

Invité

Ouais bon le coup du braquage de la banque n'avait pas fonctionné. C'était aussi crédible que s'il avait dit qu'il était puceau. Mais le pire était surtout le regard que Vicky lui avait lancé et son ton ironique qui voulait tout dire. S'il avait eu quelqu'un d'autre en face de lui, Julian serait resté campé sur ses positions, usant d'humour et d'ironie afin de changer de sujet. Mais face à Victoria, il savait que la vérité finissait toujours par éclater. Elle avait un don pour que Julian s'ouvre à elle, ce qui était chose très rare quand on connaissait bien le blond. Il lâcha alors tout ce qu'il avait sur le coeur, les émotions se mélangeant en lui : un dégoût pour lui-même, de la tristesse et paradoxalement du bien-être. Il se sentait plus léger, comme s'il s'était délesté d'un poids qui l'étouffait. Bien sûr, le chemin était encore long pour qu'il puisse sortir de cette période obscure, mais le simple fait de savoir que certaines personnes s'inquiétaient pour lui changeait toute la donne. Même s'il avait toujours su s'entourer d'une bande de potes, d'une famille plus ou moins présente, de filles rencontrées par-ci, par-là, Julian était au fond de lui un grand solitaire. Aujourd'hui, il n'était pas seul, et c'était bien le genre d'idée qu'il devait à présent se mettre en tête. Aux paroles de la jeune femme, il se contenta de répondre un simple :

Merci, Vicky...

Il ne pouvait dire plus. La situation ne s'y prêtait pas. Comment se confier dans un monde où seules les apparences comptaient, dans un endroit où chaque geste, chaque parole pouvait prendre une ampleur considérable ? C'était impossible. Encore plus lorsque l'on était fier comme Julian Callaway. Comme si elle avait lu dans ses pensées, elle l'entraîna sur la piste de danse. Au sein de la foule, ils passaient inaperçus. Il reposa son regard sur elle et l'écouta avec attention. A son "tu veux que j'aille défoncer ton père ?", Julian arqua un sourcil, tout d'abord surpris d'entendre de tels mots dans la bouche de la jeune femme. Mais très vite, un sourire amusé apparut sur ses lèvres.

"Défoncer" ?! Quel est donc ce langage peu châtié, Mademoiselle Parrish, ce n'est point digne de vous ! J'en suis outré...

Il lâcha même un léger rire. Pour le coup, elle avait réussi à le rendre un tant soit peu joyeux. Il haussa nonchalamment une épaule, continuant de danser sur la lente musique, en dépit de sa béquille :

Tu m'aides déjà beaucoup, je te l'assure... Le simple fait de lâcher ce que j'avais sur le coeur, c'est déjà énorme pour moi. A présent, il faut juste que je fasse le point et que j'apprenne à reprendre le contrôle de ma vie. Doucement, mais sûrement.

Il lui adressa un petit sourire, empreint de sincérité. Certes, il n'avait pas sorti les grandes confidences, mais pour Julian, c'était suffisant. Il n'avait pas envie d'en dire plus. Pas ici. Pas maintenant. Alors que la musique touchait à sa fin, quelqu'un toucha l'épaule du jeune homme. Il se retourna et vit sa mère qui salua Victoria, avant d'annoncer à Julian que son père le cherchait. Comprenez par là que ça allait parler affaires. Le jeune homme acquiesça d'un signe de la tête et regarda Victoria.

Tu m'excuses, mais il faut que j'aille faire mon boulot de gentil petit fiston. Je t'appelle au plus vite, promis. Et encore merci...

Pour appuyer ses paroles, il s'approcha d'elle et déposa un baiser sur le front de cette dernière, comme si un frère remerciait sa soeur pour tout ce qu'elle avait fait. Il lui adressa un dernier sourire, lui murmura un "prend soin de toi" avant de s'éloigner pour rejoindre son père.

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