(#10) baby baby ride on, lily

Lily lança un grand sourire à Milo quand il lui posa sa question, tout en déformant le nom du docteur, là il semblait vexé qu'elle puisse aller voir un autre homme, mais après tout, elle n'était rien de plus qu'un plan cul pour le moment. « Je lui ai dit non, si tu veux tout savoir, je voulais juste le remercier. » Lily lui tournait le dos, elle attrapait son sac, au moment où il lui disait de rentrer chez elle. Certes, elle fit une mou, elle ne s'attendait pas à ce que la soirée finisse ainsi, mais c'était Milo le maître et s'il ne souhaitait pas qu'elle reste, alors elle rentrerait sans broncher. Mais il l'attrapa par les hanches et l'attira contre lui. Elle sentit un frisson lui parcourir le corps.  « C'est Beckson. Et je vais rentrer alors. »  lança-t-elle sans plus de conviction. Et se tourna pour lui faire à nouveau face, il venait d'enfiler sa chemise, il était prêt à partir. Elle était étonnée qu'il n'ait pas demandé s'il ne devait pas rester pour une nuit d'observation ou truc du genre. « J'ai toujours rêvé de sauter en parachute ! » Lily s'était enthousiasmée, elle ne s'imaginait pas faire ça ce soir, mais prendre le panier, et sauter en parachute, ça pouvait être un moyen de rattraper cette soirée, ce qui plaisait à Lily. En même temps, peu importe la proposition de Milo, ça lui aurait plu tant qu'elle n'impliquait pas le fait qu'elle doive rentrer chez elle. « Si t'es vraiment partant, j'en suis. » Elle s'approcha de Milo pour lui prendre le bras, et sortir de cette chambre qui lui rappelait tant de mauvais souvenir. Elle avait caché son cafard le temps que Milo était allongé dans le lit, mais là qu'il pouvait sortir, elle avait envie de courir pour partir le plus vite. Si elle avait eu le malheur de boire, elle serait en train de pleurer sur la chaise, inconsolable. Mais là, elle se sentait forte, et elle n'était pas seule. « Pour en revenir à ta proposition, celle du testament je veux dire, c'est pas stupide, après tout on peut mourir à chaque instant. Tu es un homme prévoyant, Milo Bradshaw. » Une fois en dehors et devant la voiture de Milo, Lily lui lança ses clés, il était capable de conduire à nouveau. « Allons nous envoyez en l'air. » Elle lui lança un clin d'oeil avec un grand sourire avant de prendre place côté passager.

Lily lui découcha un coup dans les côtés quand il l'imita, c'était pas méchant, mais elle n'avait pas l'habitude qu'on la taquine, puisque habituellement elle serait chez elle, mangeant de la glace et traînant devant la télé, rien de bien passionnant. Elle serait assise avec Jade, et au lieu de ça, elle se retrouvait dans une robe aguichante, avec un homme. Elle n'ajouta rien de plus, et fit un grand sourire en réponse à sa réaction. Elle n'avait jamais autant sourit avec un homme, elle ne s'était jamais sentie aussi bien. Le retour se fit dans le calme, elle n'aimait pas parler quand quelqu'un conduisait, elle trouvait ça perturbant parce que ça pouvait déconcentrer la personne. Parfois elle est un peu stupide, mais elle le vit bien, et puis elle prend rarement la voiture. Milo avait faim, il prit la direction de son appartement, où se trouvait le petit panier de Lily. Elle avait cuisiné toute la journée en espérant le voir le soir, et si ce n'était pas le cas, elle en aurait fait profiter Jade & Rhine. « Exactement ! » Elle le suivit jusqu'à son appartement, et une fois à l'intérieur, elle reprit son panier afin de le déposer dans la cuisine. Elle releva le couvercle, et attrapa sa tourte. Ainsi que les macarons qu'elle avait fait. Elle posa le tout sur la table en jetant un regard étrange à Milo. « Un dîner aux chandelles ? » Elle remarqua alors qu'elle n'avait pas réagit a ce qu'il avait pu dire avant parce que la chandelle, ça la perturbait. Ok la dernière fois il avait mis des bougies, mais la dernière fois il avait préparé l'ambiance pour ce qu'ils allaient faire alors que cette fois, elle n'était pas certaine de ce qui allait se passer vu qu'il devait se reposer, d'après le médecin. « C'est différent des pizzas, il y a des légumes et pas de sauce tomate, ni de fromage. » Elle le regardait avec un sourire, guettant sa réaction. Elle s'imaginait déjà une réaction d'enfant, qui refuse de la manger parce qu'il y a des légumes et que les légumes c'est pas bon. Un enfant réclamant sa pizza, sinon il menace de ne pas manger, il raconte qu'il va mourir, qu'il va appeler l'aide aux enfants maltraités, tout ça pour des légumes.

Lily lui jeta un regard ébahit quand il fit une périphrase. Elle ne l'avait jamais entendu parler d'une manière aussi poétique, mais après tout, il lui avait avoué lire du Baudelaire lors de leur première rencontre. N'avait-il peut-être pas trouvé le bon moment pour lui conter un poème, peut-être était-il trop timide, ou alors peut-être était-ce réservé pour sa belle. Elle n'en savait rien, mais sa manière de présenter les choses lui avait plu, elle devait le reconnaître. Ce n'était pas pour autant qu'elle allait lui dire, elle le complimentait un peu trop. Une fois les idées en place, elle reprit. « Ce n'est pas parce que tu tournes la chose d'une manière poétique, que ça la change » Elle avait dit ça avec un ton léger, et lui lança un sourire à la fin, elle aimait beaucoup l'embêter. Elle voyait en lui une sorte de nounours, super tendre, super gentil et agréable. Après elle ne le connaissait pas trop, mais elle aimait ce qu'elle avait vu de lui, même la phase ultra paniqué pour un bouton. Elle s'y attachais plus que ce qu'elle ne voulait. « C'est différent d'une pizza, c'est sûr, mais tout aussi bon. » Elle s'installas à table le temps de laisser la tourte se réchauffer un peu. De sa place, elle pouvait voir la peinture, leur peinture. Elle fit un petit sourire, sombrant soudainement dans ses souvenirs. Elle se remémora la journée passée chez lui, ce qui déclencha chez elle une envie. S'il n'avait pas eu cette restriction, elle se serait jetée sur lui comme une tigresse, laissant tomber la vaisselle au sol. Un truc terriblement sauvage. Bip, bip. Le four indiquait que la tourte était prête. Elle le regarda alors la sortir. Il lui avait servi du vin blanc, ça lui allait parfaitement, même si elle le tenait mal. Milo la coupa et lui donna une part. Elle l'écouta attentivement avant de rire, il était drôle. Lily hocha doucement la tête, puis attrapa son couteau. Elle souffla sur sa fourchette avant de mettre le tout dans sa bouche. Milo, quant à lui la regardait, en lui demandant s'il devait appeler le 15. Elle hocha la tête horizontalement, et dès qu'elle pu, elle prit la parole. « Ch'est bon, mais ch'est chaud ! » Elle attrapa son verre de vin pour en boire une grosse gorgée afin de calmer la chaleur dans sa gorge.

Lily avait gagné, il avait cédé et avoué que c'était un dîner aux chandelles. C'était une petite victoire certes, mais ça lui faisait plaisir, comme si elle avait gagné les jeux olympiques. Milo paraissait sceptique quand ce fut son tour de manger, mais il ne se fit pas prier pour en prendre une bouchée. Ce qui Lily ne prévoyait pas, c'était sa réaction allérgique. Il se mit à courir partout après avoir demandé s'il y avait des asperges, ce à quoi Lily avait approuvé. Il fouilla dans la cuisine, et puis s'en alla dans la salle de bain, avant de revenir avec une seringue. Bon sang, décidément, ce n'était pas un bon soir pour se voir. Elle prit la seringue, et la lui planta dans la jambe avant de pousser le piston. Une fois le produit injecté, elle retira la seringue et se reposa sur sa chaise avant d'avaler son verre d'un coup. Elle se sentait mal, très mal, elle aurait dû lui demander, elle aurait dû se renseigner, parce que s'il n'avait pas eu cette seringue, il serait mort ! Elle penserait à brûler sa recette en rentrant parce qu'elle n'aurait plus jamais envie de manger une telle tourte. Il lui fallu un moment pour reprendre ses esprits. Milo avait remis son pantalon, il était revenu s'asseoir et la regardait sans rien dire. «  Hé Lil', ça va, je suis pas mort.. » En entendant ça, elle ne savait pas trop si elle devait rire ou pleurer . Tout ce qu'elle savait c'est qu'elle venait de prendre une décision et qu'elle allait la respecter. « Je crois que.. » Elle laissa sa phrase en suspension le temps d'une minute. Le temps de réfléchir, elle avait pas très envie de partir, pourquoi en aurait-elle envie après tout ? Mais elle l'avait conduit à l'hôpital et elle avait manqué de le tuer. Elle releva son regard et reprit le cours de sa phrase.  « .. Que je devrais rentrer.  » Elle se leva et attrapa son sac, et la panier, parce qu'elle n'allait pas laisser la tourte là, il ne la mangerait pas de toute façon. Elle avança jusqu'à sa porte, et partit sans se retourner, sinon elle n'aurait pas été capable de sortir. Le chemin du retour se ferait à pied.