first basis : get to know eachother {heathcliff}

« hey handsome, how fancy meeting you here ! »

« T’es stone Vallen-Tiny, avoue ! » Je dévisage Sally, qui insinue absolument n’importe quoi. Je ne suis pas stone, ce ne sont pas quelques bouffées de Mary-Jane qui vont avoir raison de mon bon sens. Quoique, peut-être, mais je vais garder ça pour moi. « Tu dis n’importe quoi, en plus t’es laide, laisse-moi tranquille… » Dis-je, en levant mon bras et en le laissant tomber mollement, d’un air exaspéré. Elle rit et s’allonge à côté de moi. C’est drôle comme les gens sont faciles et abordables ici, c’est pas comme en Italie où tout le monde est foutrement snob et qu’il faut faire partie de la haute bourgeoisie pour se faire prendre au sérieux… Oh, mais c’est vrai, j’en fais partie. Dans mon cas, c’était des sangsues qui tentaient de se faire pote avec moi pour se faire reconnaître en ville. Je détestais ça, j’avais l’impression que personne n’était réellement là pour moi, sauf pour l’argent que mes parents avaient, et c’est quand je me suis cassée de là que je l’ai vraiment compris. C’est presque marrant de se rendre compte comment les gens sont égoïstes et profiteurs… Ahlala, et pourtant, on ne peut pas se passer d’eux. C’est comme un cercle vicieux, n’est-ce pas ? J’imagine que oui. « Toi t’es laide. » Roh Sally, reste couchée et endors-toi, comme ça tu me foutras la paix et je pourrais être high en toute tranquillité. Je ris, pour rien, évidemment. Si Amber savait que j’étais ici en train de fumer, elle me dirait probablement que c’est mauvais pour ma santé… en même temps, je la comprends, enceinte on ne peut pas faire grand-chose, alors je vois tout à fait pourquoi elle me dirait ça. Ma main trace un dessin incompréhensible dans les airs, alors que ma tête rumine et que mon estomac crie famine. Les munchies, c’est un truc satanique. J’aime la Mary-Jane, je n’aime juste pas les contre-effets… « Y’a quoi autour qui me permettrait de m’empiffrer d’un steak ? » Sally a l’air d’être encore plus partie que moi. Je ne la connais pas vraiment, en fait je viens de la rencontrer, mais elle m’a offert un joint et de la compagnie, du coup je n’ai pas pu refuser. Je la regarde et la secoue légèrement pour qu’elle me donne une réponse constructive qui va me permettre d’avoir envie de me lever et d’aller chercher de quoi me nourrir. « Par là-bas, un bar… » Je la remercie rapidement et me lève lentement, histoire de ne pas me donner le tournis, vous voyez le genre ? Une fois debout, j’enlève l’excès de sable me collant à la peau et me mets en direction de l’endroit indiqué par Sally. Je ne vois rien jusqu’à temps que je redemande ma direction à une autre personne qui me donne les coordonnées exacte de ce petit paradis situé non loin de là où je me trouve présentement. Mon portable sonne, je regarde et c’est… Ma mère, haha, je l’envoie directement à la messagerie vocale et continue ma route jusqu’à temps que j’arrive au dit endroit. Je repère, effectivement, un bar où ils ont l’air de servir de la nourriture du coin, c’est exactement ce qu’il me fallait ! J’ai une faim de loup et j’mangerais un éléphant si j’pouvais. « Excusez-moi ! » J’interpelle le barman, plutôt canon dans son genre. Je lui fais les yeux doux et il me fait signe d’attendre un instant, il sert un vieux creepy au bout du comptoir. D’ailleurs, il pose ses yeux sur moi et passe sa langue sa bouche, gros pervers. Je lui ferais un majeur, mais j’ai plus de classe que ça… En plus, je n’ai pas le temps pour ça, j’ai faim. « Oui mademoiselle, que puis-je vous servir ? » Comme une gourde, j’ai oublié de regarder le menu. Je regarde derrière lui, sur les panneaux affichés et commande le premier truc qui capte mon attention. « Euh… Calmars frits, s’il-vous-plait. Oh, et euh… Un rhum & coke. » Il me fait un clin d’œil, m’assurant que mon plat et mon verre vont arriver bientôt. Sympa, canon, peut-être qu’il aura l’honneur de sortir d’ici avec mon numéro de portable. J’attends au bar, le vieux de tout à l’heure tente de s’approcher, du coup je fais comme si je ne le voyais pas et me retourne pour voir s’il y a quelqu’un dans les alentours que je pourrais faire semblant de connaître. Allez, alleeez ! Je finis par baisser les bras, je ne connais personne à Bowen, enfin, pas vraiment, quelle idée… Je m’accote sur mon coude quand je vois un visage familier venir demander un verre au bar. YES ! C’est le canon de la station de police de l’autre jour… C’était quoi déjà son nom ? Nate, Cliff… « Heathcliff ! » Voilà ! Dieu du ciel, il vient de me sauver la vie. Je change de banc pour occuper celui qui se trouve à côté du sien et lui sors un de mes plus beaux sourires, en guise de reconnaissance mentale. « Je sais pas si tu te souviens de moi… Valentina; on s’est rencontrés l’autre jour au poste ! » Dis-je, en tendant ma main. Merde, j’espère qu’il ne verrait pas que je suis dans un second état. Ce serait naze de me faire chopper par un étranger…