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Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.

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 militant quotidien de l'inhumanité | spike

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Anonymous
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MessageSujet: militant quotidien de l'inhumanité | spike   militant quotidien de l'inhumanité | spike EmptyVen 6 Sep - 19:02

La sonnerie retentissait, il ne me restait que le cours d'anglais avec la vieille Jones, autant dire que j'avais fini. A part cracher sur ses élèves, elle servait à rien. Je préférais bien mieux me mettre près du stade de foot, à squatter tranquillement, à mater les sportifs et les poufs se dandiner. Ils me faisaient rire, à chaque fois que je venais là, j'avais l'impression de me retrouver devant des remakes nian nian des films pour lycéennes en chaleur. Avec leurs jupes ras la fouf, et leurs chorégraphies de chaudasses, elles attiraient toutes l'attention des footballeurs bodybuildés aussi intelligents qu'une moule empaillée. Alors pour faire passer le temps pendant que les animaux en face de moi s'amusaient bien, je sortais ma clope, et m'asseyais contre le mur extérieur des vestiaires. J'appréciais toujours ce moment, et j'y restais le plus longtemps possible afin de ne pas avoir à rentrer trop tôt chez moi. De toute façon, j'y restais jamais longtemps, chez moi. L'atmosphère était toujours trop pesante, et puis, c'était tous des cons. Et même s'ils m'assuraient une bonne stabilité financière, j'avais qu'une envie; de me casser. Premièrement, de chez moi, et ensuite de Bowen. Le seul problème c'était Prom, c'était une des seules personnes qui me faisait encore apprécier l'endroit.
Alors que j'étais en inteeeeense réflexion, j'entends un groupe de boulet qui s'avance. Un groupe de cinq mecs, bruyants, la démarche bien assortie à leur style. Je me raidis un peu, sachant que j'allais avoir droit à une remarque comme d'habitude. Mais pas cette fois, ils s'étaient arrêté un peu avant, à la hauteur de deux mecs. Je me levais alors doucement afin de m'éclipser le plus silencieusement possible. J'avais réussi à ne pas me faire remarquer jusqu'à ce que j'entende le mot "tapette" suivi de rires gras et lourds, complètement forcés. Je me retourne alors, et m'approche du petit groupe en toute discrétion. "Ah les PD... range ton paquet, on est de vrais hommes nous." Ils étaient tous contre un homme. Je l'avais déjà vu avant, il faisait ménage au lycée. Il avait l'air tranquille, et puis, il me faisait jamais chier. Alors j'ai tiré une taffe, largué ma cigarette, et j'ai poussé un petit rire pour me faire remarquer... une poussée d'adrénaline sans doute, parce qu'en temps normal je serais partie en courant, après tout ça ne me regardait pas.  Je fais encore un pas vers le groupe et toujours avec un petit sourire pervers aux lèvres, je réplique "Un homme, un vrai? Si c'est regarder toutes les deux minutes si t'as toujours du gel dans les cheveux, ou porter un slim qui te moule les couilles et qui te donne la démarche du dernier des abrutis, on doit pas avoir la même définition." J'avais dit ça d'une traite. Et merde... c'est maintenant que je prends mes jambes à mon cou?
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Anonymous
Invité
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MessageSujet: Re: militant quotidien de l'inhumanité | spike   militant quotidien de l'inhumanité | spike EmptySam 7 Sep - 21:37


j'suis souple
une comète humaine universelle


je pourrais être viré pour ça, OH je le sais, mais c'est que l'évènement est tout frais, et bientôt vous verrez ça me passera à trois mille au dessus cette histoire, c'est juste tellement récent. et ça fait SI bizarre, ce truc dans ma main, ça vaut quelques centaines de dollars, ça fait bien DIX LUSTRES que j'ai pas eu cent dollars dans la main. CENT dollars. j'ai pas pu me retenir. j'incarne la faiblesse de l'humanité. j'aurais jamais pu m'en offrir un de toute façon. pas avec le fric que je me fais en balayant derrière les gosses. ah çà NON, puisqu'on me paye comme un esclave. il est froid dans ma main, j'ose même pas le regarder. et puis je le regarde. il est beau, tout orangé. un IPOD. pas un des derniers, plutôt les vieux même, qu'on voyait à la télé y a quatre ou cinq ans. mais pas non plus les ipod avec l'écran ridicule et petit. il a une certaine classe, je vole pas de la merde. VOLER. ça me fait frissonner. oh MERDE, il en avait une sale gueule de riche, il a qu'à vendre ses cheveux pour s'en acheter un autre. ses cheveux, t'as JAMAIS vu ça, ils sont sublimes. j'étais parti pour le draguer - en fait - puis j'ai vu l'iPod qui dépassait de sa poche arrière de jean. (mais QUI fait ça ? c'est risqué quand les Spike Fish et autres mecs du genre trainent dans les parages.) je traîne ma honte jusqu'au stade de foot, ils sont en cours les gosses pour l'instant, ils viendront pas m'y faire chier. j'observe la chose orange dans ma main droite et je me décide à essayer de la faire marcher. et c'est plutôt facile en fait, surtout pour un CON comme moi. y suffit de tripoter un peu tous les boutons. puis y a le truc rond qui est tactile, ou quoi qu'est-ce. je farfouille partout dans les artistes, rien de connu pour moi. PLAY, je fais, au hasard. c'est du putain de violon. ça me prend aux tripes dès les premières notes, j'ai juste envie d'avoir des ailes et de VOLER. deux minutes dix-neuf plus tard, je cours, je cours dans les couloirs, et par ce qui s'appelle clairement un MIRACLE, je le trouve, le garçon. le bouclé. l'heureux propriétaire de l'iPod orange. il est là contre un casier comme si il m'attendait putain. je souffle comme un buffle, avec la mèche qui se rebelle, j'ai l'air sexy comme tout. et puis je lui tends l'iPod. je me rends quoi. ce garçon c'est un ange, il a l'air tellement pur et beau. j'oublie Jools - PUTAIN ça fait du bien de temps en temps de pas l'avoir dans la tête. je l'oublie. et puis comme dans un film, l'ange et moi on se comprend sans se parler, on court jusqu'au stade de foot d'où je viens en fait, sur fond sonore violoné, si si je vous JURE. c'est beau et je suis sur le point de manger sa bouche, quand. "Ah les PD... range ton paquet, on est de vrais hommes nous." c'est toujours les mêmes, sacré bon dieu. TOUJOURS. un jour je leur casserai la gueule, j'ai pas peur moi, mais j'ai jamais le temps. l'ange, il s'est déjà cassé, ce prétendu marginal avec ses musiques de films sur son iPod, cette tafiole-là, elle se casse, elle prend peur devant les gros balourds sexys populaires du lycée et je me retrouve seul, jeune homme face à cinq garçonnets, ça va être facile, ça va être drôle, on va se marrer avec Jools ce soir quand je lui raconterai mon affaire. mais. "Un homme, un vrai? Si c'est regarder toutes les deux minutes si t'as toujours du gel dans les cheveux, ou porter un slim qui te moule les couilles et qui te donne la démarche du dernier des abrutis, on doit pas avoir la même définition." c'est aussi bien envoyé qu'un coup dans la mâchoire, mais y a un truc de plus que dans un coup de poing, une espèce de grâce dans la façon de dire COUILLES. c'est ELLE bon dieu de merde. mon foutu ange gardien. j'aime pas les filles comme c'est bien connu. mais elle c'est pas une fille, c'est un super héros habillée en lycéenne blasée, avec des cheveux rouges comme la lave des volcans et des étoiles partout sur les joues, sous des yeux verts comme l'herbe des terrains de golf des riches. c'est OR, comme je l'appelle dans ma tête, sans savoir pourquoi. c'est mon sauveur de connards, et les connards, ils se cassent, la queue entre les jambes. CONNARDS. je voudrais leur crier mais devant elle j'ai la langue coupée et la peur constante d'avoir l'air d'un beauf. et sur le terrain, il reste plus qu'elle, tâche rousse, et moi, tâche tout court. oh DIEU. "ça t'dit d'monter sur le toit et d'rester là jusqu'à c'que la lune vienne nous dire « salut » en fumant parc'que c'est bon d'se faire du mal ? et de parler quand faut parler mais de pas se laisser embarrasser par le vide quand il arrive ?" je crois que je l'aime et je crois que je viens de lui dire.
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