Got a secret, can you keep it ? (les enfants terribles)

Invité

Une fête pour inaugurer la nouvelle aile de chimie du lycée. Cette même aile que Julian et ses potes avaient brulé, il y a de cela quatre ans, faisant porter le chapeau à un pauvre innocent. Eux, ils avaient su saisir leur chance et retourner la situation en leur faveur en se faisant passer pour les bons samaritains, les "héros" de l'histoire. N'était-ce pas troublant d'inviter, sans le savoir, les véritables responsables de l'accident ? Bien sûr, Julian ressentait un certain malaise, ce qui était humain. Mais l'apparence avant tout. Le secret avant tout. Il s'était donc rendu à cette "fête" faisant l'apologie d'un système d'éducation sans fausses notes, où le directeur de l'établissement se pavanait, en montrant les nouveaux équipements qui faisaient la fierté du lycée. Ajoutez à cela les professeurs, quelques parents d'élèves, des donateurs, des personnes hauts placés, des petits-fours, du champagne, des rires hypocrites et cela donnait une fête à gerber. Même Julian qui était expert en hypocrisie, en fête mondaine s'ennuyait fermement. A un tel point qu'il ne prit même la peine de chercher ses compères de l'époque. Non, il s'avança, béquille en main, et ouvrit la baie vitrée, afin se faufiler à l'extérieur, dans la cour, à l'endroit où ils se retrouvaient chaque jour. Là, il se grilla une cigarette, sous le panneau "interdit de fumer", fidèle encore à ses habitudes. Ses yeux verts balayèrent l'horizon, ces coins qu'il connaissait si bien et contre toute attente, ce fut un sentiment de nostalgie qui le submergea. Ah c'était le bon temps !

Invité

Une vulgaire inauguration, dans un lycée des plus banale. Pour un simple couloir, qui a connu un incendie. Il n'y avait rien d'exceptionnel, les gens inauguraient-il leurs maisons flambant neuve, après un incendie ? Non pas vraiment, ils tournaient simplement la page. Pourquoi pour un lycée, ça serait différent ? Ce n'était pas n'importe quel lycée, ni n'importe quel couloir. Quatre ans étaient passés et pourtant c'était si frais. Enfin façon de parler, car pour Addison, ça restait un vulgaire couloir, même s'il était l'un des auteurs de l'incendie. En groupe vous faites n'importe quoi. D'ailleurs c'était assez comique de se trouver ici, dans ces lieux. Si ils connaissaient les vrais responsables ... Un sourire se dessina sur ses lèvres à cette pensée. Après tout ce qui pouvait le savoir à part eux. Il s'amusait plus à ressasser ces souvenirs, que parmi des gens qu'il connaissait à peine. Apparence, apparence, il n'y avait que ça qui comptait finalement. Regarder ces gens rient d'une conversation qui au fond n'en avait rien à faire, ainsi que du nouveau matériel sophistiqué pour l'éducation. Quelle hypocrisie, quel ennuies surtout ? Addison lui ne cachait rien, une expression indifférente sur le visage, ses doigts jonglaient avec un briquet. Après un regard sur l'assemblée et la niaiserie qui transpirait, Addison sortie une clope, pour s'en grillait une, avant même de prendre la direction de la sortie. Il pourra toujours prétexter avec son air innocent, comme il avait l'habitude de faire, qu'il n'avait pas vu , qu'on ne pouvait pas fumer. Il adorait jouer le même jeu que ces interlocuteurs, hypocrisie. Il passa la porte, pas vraiment surpris de trouver Julian sur les lieux. Il s'avança à ces côtés, un vague regard vers lui. D'abord, sur sa béquille et ensuite sur lui, pour finalement opter pour l'horizon. Au moins, ils étaient à avoir retrouvé le point de rendez-vous du groupe. Tout n'était pas perdu.« On ne perd pas les bonnes habitudes, n'est-ce pas ? » Son ton était neutre, indifférent.

Invité

La robe vert d’eau de Victoria était droite, aucun froissement, épousant joliment les formes de ses hanches. D’un geste machinal elle plissait le tissu le long de ses cuisses, rappelant ses tocs méticuleux de l’ordre et la propreté. Ses yeux, tristes et épuisés, observaient les alentours avec nostalgie. Loin était cette époque, où ‘‘la bande’’ avait commis un crime qu’elle qualifierait de terrible à l’heure d’aujourd’hui. Et dire qu’ils étaient censés fêter l’inauguration de la nouvelle aile de chimie, bâtiment qui avait pris feu par leur faute.

Les lieux avaient bien changé depuis, le lycée s’était agrandi dominant une atmosphère hospitalière. Victoria traversait les couloirs, et ses souvenirs s’alimentaient au fur et à mesure de ses pas. Elle se dirigea dans la cour extérieure, dans un coin tranquille où elle & ses compatriotes de choc avaient pour habitude de se retrouver. Ce fut sans surprise qu’elle retrouva ces deux silhouettes, bien familières à son égard.

« Pas de cigarette dans l’enceinte du lycée, Messieurs Callaway et N’Guyen. » dit-elle sur un ton autoritaire, qu’ils devaient bien connaitre. Lorsqu’ils se retournèrent, un sourire s’élargit sur le visage de Victoria. Elle détestait le tabac ainsi que son odeur de fumée. Cependant, avec réflexion, elle soupira silencieusement puis prit la cigarette qu’Addison avait entre les lèvres. D’un air provocateur elle haussa les sourcils et expira une fumée opaque. Ouais, c’était comme au bon vieux temps.

Invité

Julian sortit de ses pensées en apercevant la silhouette connue qui s'approchait de lui. Addison. Il n'était pas étonné de le voir là. Ce coin, c'était leur point de ralliement, l'endroit où, par pure provocation, ils étaient parvenus à démontrer leur supériorité. Le principal du lycée s'était bien souvent arraché les cheveux avec eux. Et pourtant, aujourd'hui, ils étaient sur la liste d'invités. Le jeune homme posa brièvement ses yeux verts sur le nouvel arrivant. Toujours aussi nonchalant et je-m'en-foutiste, visiblement. Addison et Julian se ressemblaient énormément et c'était peut-être cela qui avait nourri leur petite rivalité. Malgré tout, malgré leur fort caractère, ils avaient du respect l'un pour l'autre et c'était la raison pour laquelle ils se supportaient. A ses paroles, il haussa les épaules, un léger sourire sur les lèvres :

C'est justement parce qu'elles sont bonnes qu'il ne faut pas les perdre. - D'un signe de la tête, il montra l'endroit où se trouvait la petite fête, portant la cigarette à ses lèvres - Toi aussi ça t'a gonflé ? Tout un foin pour rien...

Il n'eut pas le temps autre quelque chose qu'une voix féminine, les sermonnant, se fit entendre. C'était une voix qu'il connaissait plus que bien. Julian se retourna et regarda la demoiselle. Pour toute réponse, il recracha la fumée, un vague sourire provocateur sur les lèvres. Il fit ensuite un signe de tête pour la saluer, lâchant simplement :

Victoria...

Rien d'autre. Pas même de "Vicky". C'était bien clair. Toute l'attitude de Julian montrait sa froideur. Disons qu'il avait quelques "reproches" à faire à la blondinette, notamment une nouvelle qu'il avait appris par sa mère et qui lui était resté au travers de la gorge. Mais soit, il n'avait pas envie de faire scandale. Pas maintenant du moins. Il regarda ses deux camarades, répliquant platement :

Franchement, vous ne trouvez pas que notre présence ici est quelque peu... déplacée ?

Invité

« Qui a dit déplacée ? Je dirai.. nécessaire. » Ruben se pointe, derrière eux, un large sourire aux lèvres. Apparemment, ils ont tous eu la même idée, s’en griller une à leur point de rendez-vous habituel. Il regarde ses amis, parce qu’à la fin de la journée, ce sont bien ses amis. Ils ont partagé des trucs ensemble, et malgré toute la distance que Ruben essaye de mettre entre lui et eux par moment, il revient toujours, marchant dans leurs pas. Il s’allume sa cigarette, s’en prend deux lattes et les regarde. Cette soirée est naze et toutes ces têtes ont l’air bien au courant de cela. Quand il est arrivé dans le bâtiment, passer dans les différents couloirs l’avait amusé, jusqu’à ceux du nouveau bâtiment des sciences. Depuis, la boule au ventre ne l’a plus quitté. D’autant plus que ses amis s’étant enfuis, il s’était retrouvé seul à écouter le proviseur parlait de la tragédie qui s’était produite, l’incendie, tout en rappelant à quel point c’était honteux que ce soit un élève de cette école même qui est produit cela. Il ajouta quelques mots sur l’importance de la science et du respect envers le symbole et les valeurs que représentent l’école et l’éducation, puis mis fin à son discours en souriant aimablement. Ruben, lui, avait écouté le tout en sirotant une petite coupe de champagne pendant qu’il évoquait son exploit. En quelques sortes. Oui, c’était bien lui qui avait mis le feu à cette aile de l’école quelques années auparavant. L’apprenti chimiste. Il ressent encore la panique qu’il a eue quand le feu a commencé à prendre, et les hurlements de ses amis. « Vous avez vu comme la Winston a changé ? Si j'étais pas en couple, j’irai bien me la faire. » dit-il, tirant de nouveau sur sa clope. Il ne se soucie pas de Victoria, elle sait que parfois, il peut être comme ça. D’ailleurs, il ne peut s’empêcher de remarquer la façon de Julian se comporte avec elle. Louche.

Invité

Qui n'avait pas remarqué la froideur dans la façon dont Julian avait prononcé le prénom "Victoria"? Cette dernière cligna des yeux. Elle comprit de suite qu'il y avait quelque chose qui clochait, et sans nul doute avait-il apprit son drame sentimental par une autre personne. Néanmoins elle n'y prêta pas plus attention que ça, elle préférait de loin régler ses comptes dans l'intimité. Et puis, en même temps, Julien & Vicky c'était une amitié électrique. Ils pouvaient à la fois s'arracher les cheveux comme s'enlacer à cœur joie.

Une voix familière vint ensuite se joindre à eux, et Victoria afficha un large sourire. Ruben était là, le génie fauché dont elle affectionnait tant. Autrefois, elle ne cessait de lui répéter qu'elle admirait sa forte capacité intellectuelle. Son intervention la fit rire silencieusement à propos du changement d'une dénommée Winston. Il se la ferait bien, avait-il dit. « Tu m'étonnes, 500$ par-là, 500$ par-ci.... » désigna t-elle en montrant son sein droit puis son sein gauche.

« On est presque au complet. » fit remarquer Victoria aux autres. En effet, il manquait encore quelques personnes de la bande. C'était tout de même déjà impressionnant que ces quatre-là avaient eu la même idée de se retrouver à leur QG.

Invité

Une nouvelle voix se joignit aux leurs. Julian esquissa un léger sourire. Parks. Le jeune homme haussa des épaules aux paroles du dernier arrivé. Nécessaire... il n'irait quand même pas jusque là. Au moins cette réunion avait un effet positif : ils avaient fini par se retrouver. Et malgré les années, les habitudes n'avaient pas changé. Preuve avec ce cher Ruben qui évoqua de suite la Winston. Chassez le naturel, il revient au galop. "Si j'étais pas en couple..." mais quelle fleur bleue, celui-là ! Amusé, il répliqua :

Il y a trop de potentiel chez la Winston pour se la jouer fidèle, mon cher.

Du Julian tout craché. La fidélité, c'était bien une valeur qu'il ne comprenait pas. Il aimait trop les femmes ou alors, il n'avait tout simplement pas rencontré la bonne. Victoria fit alors son petit show, en évoquant les 500 dollars investis dans chaque sein, ce qui arracha un sourire à Julian.

500 dollars et 500 dollars, au final, ça donne une bombe. J'appellerai donc ça un très bon investissement.

Il porta de nouveau sa cigarette à ses lèvres, étirées en un fin sourire. Parfois, il se demandait comment Victoria et Marla avaient pu supporter leurs conversations de mecs. Cela resterait un mystère. Alors qu'il était compagnie de ses amis, les souvenirs ressurgissaient dans l'esprit de Julian. Mais voilà, comme Victoria venait de le sous-entendre, ils n'étaient pas tous au complet. Il se demandait bien ce qu'étaient devenus Marla et Elliot. Il hocha doucement la tête :

Ouais... comme au bon vieux temps. J'ai l'impression que c'était hier que nous étions dans ce fichu lycée.

Rien n'avait changé. Ils avaient pris un peu d'âge, étaient devenus des hommes et des femmes. Mais voilà, alors que tout laissait croire que leurs chemins s'étaient bel et bien séparés, les voilà ici, fidèles à leurs habitudes. Comme s'ils restaient liés malgré tout. Julian se tourna ensuite vers Ruben, écrasant au préalable son mégot contre le mur :

Tu t'es tapé le fameux discours du directeur, non ?

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