(#25) MES dragibus ! à MWA è_é | PV London & Nolan

21h30.

Nolan tremblait. Son gros sweat ne la coupait pas totalement du froid qui commençait doucement à tomber avec l'arrivée de la nuit et la demoiselle avait toujours était plutôt frileuse. Tout bien réfléchi, elle aurait du se rendre faire ses courses plus tôt. Serrant son paquet de victuailles sous son bras, elle tourna rapidement la tête à droite, à gauche … pas de voiture en vue. La miss s'élança, traversant la rue d'un pas de mammouth enrhumé, avec grâce et élégance, donc ! Parce qu'il s'agissait là de qualités qui ne faisait pas un seul instant défaut à Nolan c'était évident ! Tellement commun. *tousse tousse*

Quelques deux heures plus tôt, alors qu'elle était tranquillement calée devant un épisode des pokémon, un grognement caractéristique avait attiré l'attention de la demoiselle, qui avait lancé un coup d'oeil à son ventre avant de soupirer ostensiblement. Faim. Elle avait toujours faim, de toute manière. Surtout lorsqu'elle était étalée telle une otarie sur le sofa du salon, enroulée dans une couverture en polaire toute douce et vêtue fort élégamment d'un vieux survêt troué. Logan Charlie Longchamps, la classe en toute occasion, bien sur ! Bref, Nolan avait eu faim. Elle avait donc agité ses longues jambes, grogné avec une féminité toute relative – La bête du Gévaudeau, en fait, c'était elle – et avait molement enfilé un sweat en polaire, une paire de chaussette qui appartenait à son coloc, des basket et avait mis le cap vers l'épicerie encore ouverte, Dieu merci.

Et maintenant, elle caillait sa race dans l'air froid du soir. Claquant des dents, Nolan se trainait jusqu'au trottoir qui lui faisait face et tourna à gauche, gagnant la rue dans la quelle se trouvait son appart – enfin, leur appart. Elle avait parfois tendance à oublier l’opossum (oui, bon, Nolan est pas gentille, pardon pardon ._.) qui vivait avec elle et qui répondait au doux nom de London. Parfois, elle faisait – dans sa tête seulement, fallait pas non plus trop lui en demander – la blague pourrie « Go away » en référence à son nom de famille, ouais ouais, toutafé. Quand elle en avait marre de voir du monde – c'est à dire à peu près tout le temps, vu que Nolan n'était pas une perle en matière de courtoisie et de rapports humains. Bref, cette blague pourrie la faisait rire dans sa tête – ce qui se traduisait par un vague frémissement des lèvres – et bien souvent, elle passait à autre chose.

21h40.

Nolan claqua la porte, faisant presque trembler les murs de l'appartement sans égards pour son opo... colocataire, pardon, pardon. Les basket volèrent un instant dans les airs, bien vite suivies des chaussettes, qui atterrir en un petit tas de coton blanc devant la porte de la chambre de Go … de London, pardon, pardon. La demoiselle sauta sur le divan, relança son épisode de Pokémon … et grogna de contentement. Gnia. Elle était au chaud, elle avait sa malbouffe et son épisode préféré devant elle. Un bref instant, elle bugua devant l'attaque tonnerre de Pikachu et fini par coller son nez sur le paquet de dragibus qu'elle avait acheté. Dragibuuuuuuuuuuuus ça, ça la faisait fondre ! Comme les cookies – elle posa bien vite le paquet à ses côtés, colla ses pieds sur la table basse et ouvrit dans un déchirement peu orthodoxe le paquet de bonbons. Hop, Nolan en piocha un au hasard et en avisa la couleur avec une voix de petite fille ravie.

- Un bleuuuu *o*

Mais oui. Allé, va te coucher maintenant, Nolan è_é

Il fallu peu de temps à la jeune fille pour ronchonner. Il neige ? Son coloc avait vraiment un grain – oui oui, c'était elle qui disait ça, parfaitement ! Haussant les épaules et soupirant à s'en fendre l'âme, la douce et Ô combien délicate Nolan ne put s'empêcher de lancer à voix haute ce qu'elle pensait au plus profond d'elle.

- Ptain, t'es trop con !

Non sans un sourire, parce qu'elle devait bien avouer que seule dans cet appartement, elle se serait royalement faite chier. Ne comptez pas pour autant sur elle pour vous le dire à haute voix – après tout, n'avait-elle pas son orgueil ? Le retour de la chaussette volante – elle devrait faire un scénario à ce sujet, ça faisait un vrai sujet de geek – la fit rapidement retourner sur terre. Comment ça, une grenade ? Nan mais il se foutait de sa gueule ou quoi ?! Elle payait pas un loyer tous les mois pour … pour CA ! C'était tout bonnement inadmissible – elle en parlerait à son propriétaire : les choses ne pouvaient plus durer. Et le voilà qui se ramenait à genoux pour lui demander si elle savait parler poney … Qu'avait-elle fait pour mériter ça, hein ? Sérieusement, QUI là haut voulait à ce point l'empêcher de mater tranquillement Sasha combattre des super pokémons sauvages, hein ? Nolan soupira une fois de plus, leva les yeux au ciel …

- Putain, mais Go away ! London, t'es vraiment CHIANT ! Tu vois pas que j'regarde la télé ? Rah putain sa mère tu fais chier ! En plus tu fais plein de boucan, là, merde !

Un peu moins que toi, quand même, ma puce. C'était là le genre de détail dont Nolan ne tenait pas compte : elle avait raison, London avait tord. Point.

- Alors fous-moi la paix, pi va faire ton pseudo intelligent devant tes copies, là ! Raaaah, putain ! Allé tiens, prend un dragibus et casse-toi, OK ?

Et elle lui fourra un dragibus vert dans la bouche – les verts, les plus nuls, les plus beurks, tout le monde le savait – avant de lui donner un coup de pied pour le faire déguerpir. Elle ne se préoccupa pas de savoir si il s'était ou non éloigné pour marmonner de vagues paroles pas totalement dénuées de sens dans ce qui lui servait de barbe – on se moque pas, une fille qui à la grâce d'un Irlandais bourré à surement un peu de barbe !

- Et c'est ça qu'est prof … Bah putain …

Oui, parce que c'est vrai qu'une journaliste avec un tel vocabulaire et un tel dynamisme, c'est tout de suite plus logique, bien sur, bien sur !