Invité | Sujet: caël ✕ Blood sugar sex magik Sam 30 Nov - 18:18 | |
| Vendredi. Vingt-et-une heures trente minutes. L'appartement devenait trop petit. Je me sentais oppressée par ses quatre murs qui donnaient l'impression de se rapprocher un peu plus chaque minute. Il fallait que je sorte. Que je m'aère, que je prenne le vent froid d'automne dans le visage et dans la gorge pour me sentir revivre. Mon éternel trench noir sur le dos, je sortis de ma boîte en béton et m'en allai flâner en ville. J'habitais dans un des quartiers animés de la ville, mais ce soir tout me semblait fade, sans vie. Les comptoirs des bars ne m'appelaient pas, les discothèques non plus. Et je me voyais pourtant mal passer la nuit me baladant dans ces rues froides et dangereuses. Il fallait que j'aille quelque part.
Il y a des moments comme ça, où l'on est pris par la nostalgie, le goût du passé, le manque. On regarde autour de soi et on aimerait être quatre ans plus tôt, pas seulement pour rajeunir, mais pour revoir celles et ceux qui à l'époque nous faisaient sourire. Mon frère me manquait, et dans le froid et l'obscurité, j'avais terriblement envie d'être dans ses bras. Malgré tout le mal qu'avait pu me faire monsieur X, chaque fois que je sentais le vent frôler mon visage, j'avais l'impression de sentir le sien. C'était terriblement frustrant. Je sentis cette perle d'eau salée glisser sur ma joue avant de mourir sur mon menton. Je n'arrivais pas à ne pas y penser. J'en avais marre de me torturer. Il fallait que j'oublie, et pour ça il n'y avait qu'une solution.
J'étais devant ce grand bloc gris, l'immeuble dans lequel se trouvait l'appartement de mon dealeur préféré. Je savais qu'il saurait me consoler. Il avait toujours ce qu'il fallait. Coke, héro, ecsta, emphets. De quoi fumer, de quoi sniffer, de quoi se piquer. De quoi planer, de quoi oublier, de quoi voir la vie en rose, de quoi passer une bonne nuit. Lui, il saurait alléger ma conscience. Je montai donc chez lui, souriante, confiante, heureuse à l'idée de le revoir. Dans les escaliers, je croisai une jolie jeune femme, et je ne pus empêcher de tirer hâtivement la conclusion qu'elle sortait de chez lui. Cette idée me pinça le cœur. Je le voulais pour moi. Devant sa porte, je feignis une certaine légèreté. Je savais que s'il me voyait faible, il tenterait sûrement de faire son psychologue. Je n'avais pas besoin de ça. Pas ce soir. La porte s'ouvrit, j'entrai comme si j'étais chez moi, posant au passage sur le comptoir la bouteille de gin que j'avais achetée dans une épicerie en venant. Je me jetai ensuite que le vieux canapé qui trônait au milieu du salon, admirant Caël encore à la porte. Il était torse nu, ce qui raviva mes suspicions concernant la brunette que j'avais croisée dans le couloir. « On a reçu de la visite?» demandai-je avec un large sourire tout en essayant de paraître détachée. Caël me connaissait, il savait que je ne posais pas cette question juste pour taper la discute. « Alors, tu as quoi à me proposer ce soir?». Là était le vrai motif de ma venue. Je craignais que comme la dernière fois, il refuse de me contenter, prétextant que je devenait dépendante. Je voulais passer une soirée tranquille, être en paix avec moi-même, ne plus me rappeler que ma vie était un échec. |
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