Every day ~ Every Night - Swann

J'eus un sourire un peu dérangé, un peu mauvais. Un peu con. « J'savais que t'aimais te faire insulter par des inconnus. » Je la laissais contre moi, de toute façon elle ne me gênait pas. « Non, je sens que t'as des choses à dire alors je t'écoute. » Je glissais sur elle un regard sombre avant de glisser mes doigts dans ses cheveux, distrait.

J'observais les vagues, l'écume, sans dire un mot. Écoutant ce qu'elle avait à me raconter. Si j'avais des aveux ? Je fronçais légèrement les sourcils. « J'suis un connard. » Elle devait même pas s'en rendre compte à vrai dire. Je restais avec elle par crainte de la solitude mais des filles comme elles je pouvais en trouver d'autres. Pour l'instant elle ne me paraissait pas différentes des millions d'autres nanas de ce monde.

Je ricanais à sa réponse. Et je lui jetais même pas un regard, elle le méritait pas spécialement. « C'est juste que j'aime pas être seul. » J'avais horreur qu'on me dise que j'étais quelqu'un de bien. Non, c'était pas le cas, fallait pas se voiler la face. Elle ne m'inspirait rien, quand je la voyais là il n'y avait rien qui me venait à l'esprit à part "trou".

J'éclatais de rire quand elle me mit une claque. C'était plutôt à elle qu'il fallait en mettre. « Tu t'attendais à quoi ? » J'haussais un sourcil en la regardant s'éloigner. Je m'allumais de nouveau une clope et me restais, fermant ma braguette correctement.

Diego. Ce prénom fit tilt dans ma tête mais je ne relevais pas. Un bon gars celui-là putain. « T'inquiètes pas pour moi, me donnes juste pas des sentiments que j'n'aurai jamais. » La seule personne qui m'importait c'était moi, les autres ne servaient qu'à combler le silence. J'avais besoin que de moi pour réussir.

Je commençais à m'agacer, elle commençait à m'agacer. J'avais horreur qu'on me dise ce que j'avais à faire, elle ne connaissait même pas mon nom, comment pouvait-elle me juger ma façon d'être ? « Ferme-la, tu sais même pas qui je suis. » Je me levais et m'éloignais, profondément énervé. Je luttais contre moi-même pour ne pas me retourner et la frapper, serrant les mâchoires.

Égoïste, moi ? La bonne blague, loin de là. C'est elle qui ne méritait rien, qui l'était, égoïste. Elle se comportait mal et après exigeait des autres une quelconque attitude. Drôle. Je lui jetais un vague regard, méprisant. « Tu mérites pas de savoir mon nom. T'as aucune fierté, t'es rien. » Sur ces quelques mots fort agréables je me barrais, clope au bec, sifflotant gaiement.

J'entendis à peine ses paroles en m'éloignant, et peu m'importait à vrai dire. Je repartais vers la ville d'un pas presque sur, j'étais encore dans le mal et ce pour de longues heures encore.

OUT