La mer, qu'on voit danser + Diego

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à peine

« Et toi t'es sacrément sexy. »

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♥ la mer qu'on
voit danser

La mer qu'on voit danser le long des golfes clairs a des reflets d'argent, La mer des reflets changeants sous la pluie La mer les a bercés le long des golfes clairs et d'une chanson d'amour. La mer a bercé mon cœur pour la vie -------

On pouvait voir que le geste de la jeune brune avait agacé son voisin, mais lui aussi l'agaçait à sa manière, avec sa désinvolture, son je-m’en-foutisme dont on ne savait pas si c'était un masque, un genre qu'il voulait se donner pour composer avec une sorte de gêne ou bien un réel trait de caractère. Ella n'était pas aveugle, elle savait parfaitement que l’attirance qu'elle avait pour lui était réciproque, ça crevait les yeux, ses œillades à peine discrètes en disaient long. Mais ce petit jeu ne la dérangeait pas, au contraire, elle s'en amusait aussi, ça faisait partie d'une sorte de parade séductrice, soit, ce qui la gênait réellement était tout autre. C'était ce trouble, cette chaleur qui montait en elle, cette intimité toute naturelle et le fait qu'elle veuille que l'instant s'étire dans le temps, elle voyait le jour décliner doucement comme si le soleil appelait ces deux-là à se méfier du temps passé ensemble, elle détourna la tête. La latte de nicotine avait eu son effet légèrement apaisant mais ça n'était pas suffisant, elle savait que chaque minute passée de plus avec le ténébreux français serait une de plus à s'attacher à sa présence, à attiser son désir et même si son esprit tentait de lui rappeler que son mari rentrait bientôt et qu'elle ne désirait réellement que lui, tout son corps se refusait à cette idée rationnelle. Ella, ou toute la contradiction du monde en une seule personne. Elle tourna les yeux vers Diego, leurs regards se croisèrent et celui qui n'avait rien dit depuis leur retour de l'eau se hissa sur elle, avec douceur il ploya vers elle pour presque la frôler, presque, il faut le préciser, parce qu'ils en étaient là, à se provoquer, à s'attirer, à se jauger, à tester les limites de l'autre, tirer la corde jusqu'à ce qu'elle craque, jusqu'à ce qu'ils n'en puissent plus et se jettent l'un sur l'autre. Il faisait tout pour que ça soit elle, comme s’il ne voulait pas être qu’un homme comme les autres, faible… mais c’était sous-estimer notre louve, comme il l’appelait si justement, elle connaissait la patience et l’endurance. D’ailleurs à la façon dont il lui disait qu’elle était sexy, on sentait la chaleur du désir. D’un coup, Ella n’avait plus froid… La plage se vidait doucement pour les laisser seuls, elle prenait conscience qu’elle était tout à lui, comme prisonnière, vulnérable, son esprit s’alarma d’un coup et elle aurait voulu partir, fuir avant de succomber pour de bon. Mais déjà il jouait avec ses lèvres, son souffle et ses baisers se faisaient toujours plus pressants alors elle ferma les yeux, finalement totalement éprise, elle le laissa faire et s’abandonna, parce que c’était bon, parce qu’il faisait ça divinement bien et qu’elle en avait envie, tout simplement. Elle aurait eu beau fuir, elle l’aurait regretté à la seconde où elle aurait quitté cette plage, ne rêvant que de retourner dans ses bras. Elle haïssait le fait d’être sous l’emprise de quelqu’un, pourtant ce soir elle ne pouvait tout simplement pas faire autrement. Ses sourires la désarmaient, il s’en servait à bon escient, il avait un don pour la manipulation. Mais dans un dernier élan de conscience elle agrippa ses cheveux, le força à la regarder droit dans les yeux, entre eux tout passait dans les regards, les sourires en coin, bien plus que dans les mots prononcés, elle le forçait pour lui montrer qu’il ne contrôlait pas tout, lui, le gamin trop prétentieux, il la voulait pour lui, d’accord, mais pas sans qu’elle s’affirme. Puis elle l’attira violemment contre elle et l’embrassa avec une ardeur qu’elle n’avait plus connu depuis longtemps, elle laissait le désir la consumer puisqu’il devait en être ainsi entre les deux futurs amants.

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Alors que Diego laissait son esprit s'embrumer il perdait contrôle peu à peu. La perte de contrôle était une chose qu'il détestait. Non pas car il veut tout contrôler. Il veut simplement se contrôler lui même. Mais il en est strictement incapable. Il est bien trop à fleur de peau, comme si sa chaire même était exposée au plein air, que chaque sentiment, chaque émotion, chaque sensation est décuplée, comme si il était obligé d'écouter ce que celles ci lui dictaient. Diego est rude, Diego joue le mâle, Diego est un mâle, mais Diego est hypersensible et c'est cette sensibilité qui fait de lui la personne ingérable qu'il est. L'envie, le désir, la joie, la tristesse et surtout la colère sont des émotions déjà dévastatrices pour n'importe qui qui sait se contrôler. Alors imaginer comment c'est pour une personne si détruite qu'elle ne peut rien contrôler. Et cherche à se contenir ne fait qu'intensifier chacun de ses gestes, de ses souffles, ses paroles. Et alors qu'il se perdait totalement contre Ella celle ci attrapa ses cheveux l'obligeant à reculer la tête. Il le fit sans broncher, son regard bleu s'ancra dans celui de la louve. Il n'avait pas son arrogance sur la tronche, il n'aait pas ce foutu sourire en coin de tête à claque, il n'avait aucun masque. Pendant juste ces quelques secondes où il se laissait aller il ne s'attendait pas à ce que la jeune fille agisse ainsi, il avait plutôt l'habitude qu'on le laisse faire, c'est vrai la plus part des filles peu affirmées qui l'ont connus n'ont pas osé s'imposer de peur de le contrarier, mais Ella le fit, sans qu'il s'y attende, elle vit donc pendant un court instant ce regard si particulier qu'avec Diego, un regard d'une profondeur rare, un regard qui retrace certainement toutes les choses qu'il a vécues, un regard fort mais d'une tristesse intense, et à la fois un regard qui ne regarde que elle, comme si elle était la seule, comme si seulement elle comptait. Et oui c'est le cas, rien d'autre ne vient hanter Diego que son désir pour la brune. Mais rien ne dit que demain il en pensera la même chose, jamais à l'abris de rien avec lui. Puis avant qu'il n'ai le temps de se cacher à nouveau en s'enfouissant de nouveau contre elle, c'est elle qui s'accrocha à ses lèvres avec une ardeur qui arracha un gémissement à Diego. Celui ci qui s'appuyait d'avantage contre elle, chaque parcelle de son corps était collé au sien dans une fièvre dangereuse. Sa main glissa dans le creux des hanches de la brune jusqu'à passer juste dans son dos l'obligeant à se cambrer légèrement. Cette même main remonta le long du bras de la louve, jusque sa main, qu'il attrapa et qu'il plaqua au sol dans une bestialité qu'on lui reconnaît bien. C'est le fait de répondre ainsi à son instinct qui le rend animal, mais cela peut rapidement devenir dangereux.

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Ella se laissait happer par cette ivresse nouvelle, ce sentiment de plonger en une abysse qu’elle n’avait jamais encore connu. Des hommes elle en avait fréquenté quelques-uns, beaucoup pourrait-on dire mais ils avaient rarement réussi à la faire vibrer, elle passait la soirée à leurs côtés, la nuit dans leurs bras s’ils étaient chanceux mais jamais elle ne s’attardait plus, elle n’en voyait pas l’utilité. Elle était mariée à un homme qu’elle aimait indéniablement, il était son ancre dans ce monde ou tout foutait le camp. Peu de personnes pourraient comprendre qu’elle le trompe, elle ne s’en justifiait pas, d’ailleurs personne n’était au courant, elle savait se faire discrète, parce qu’elle ne voulait pas le perdre, parce que ces incartades étaient la seule solution qu’elle avait trouvé pour pallier au manque, à l’absence, pour pouvoir profiter intensément des moments passés avec son mari sans lui en vouloir et lui reprocher de la laisser seule des semaines entières. Mais même si elle l’aimait encore, même si leurs retrouvailles étaient toujours brûlantes et passionnées, jamais elle n’avait vibré autant que dans les bras du Français qui l’embrassait actuellement avec la fougue de sa jeunesse. Parce qu’il était jeune, seulement quelques années de moins qu’elle mais elle le ressentait, il avait cette soif d’elle, cette impatience irrationnelle que seuls ses printemps autorisaient et elle aimait ça. Il la regardait comme si rien d’autre au monde ne comptait plus qu’elle, beaucoup d’hommes l’avaient regardé de cette façon au moment où le désir finissait par les contrôler tout entier, mais jamais avec ces yeux-là, jamais avec cette force-là, un peu plus jeune elle en aurait rougit ou aurait peut-être pris peur, là elle défiait ce regard pour y planter le sien, espiègle, joueur, animal. Elle redemandait ses lèvres lorsqu’il osait s’éloigner d’elle mais il revenait avec toujours plus de force, il la maintenant de façon à ce qu’elle ne puisse rien contrôler, il menait la danse et elle se laissait faire volontiers. Peu importe où cette soirée les mèneraient, elle se doutait qu’ils se reverraient l’instant était bien trop intense pour ne se contenter que d’une seule étreinte, pourtant elle ne connaissait pas bien Diego et le savait instable, peut-être que ça lui suffirait, si tel était le cas alors elle ne s’en offusquerait pas, l’instant était irréel, hors du temps, elle accepterait de ne garder que le souvenir délicieusement grisant de cette étreinte. Ils firent l’amour sur cette plage, seuls au monde, heureusement pour eux elle avait été rapidement déserté lorsque le soleil avait offert ses derniers rayons, alors ils purent se donner l’un à l’autre sans pudeur et simplement savourer même s’ils se foutaient des gens, puisque seuls eux deux comptaient. Elle avait gouté sa peau jusqu’à en connaitre l’odeur par cœur, elle s’était agrippé à lui comme si elle craignait qu’il ne s’éloigne et en avait redemandé lorsqu’il semblait ralentir la cadence. Finalement elle s’était allongée sur son épaule, le nez dans son cou pour ne pas en perdre la fragrance. Et maintenant… que faire, que dire ? Elle craignait de briser le silence, de le faire fuir. Finalement elle se redressa doucement. « Je retourne à l’eau, un bain de minuit me fera du bien… tu es le bienvenue. » Elle lui adressa un clin d’œil mutin, espérant qu'il la rejoindrait.

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