i think you should know (diego)

La future maman poussa un profond soupir en entendant sa réflexion. Que croyait-il ? Qu'elle pouvait laisser tomber Casey comme ça, sans scrupule ? Non, désolée. Elle était tenait beaucoup à lui et elle ne pouvait pas se faire à l'idée de lui faire du mal gratuitement. Elle n'était même pas sûre d'être prête à le perdre. Tout comme elle n'était pas prête à perdre Diego. C'était un cercle vicieux dont elle ne sortirait jamais. Elle laissa Diego sur le balcon pendant quelques minutes, lui donnant le temps de se calmer un peu, puis elle finit par le rejoindre. Elle posa son regard désolé sur lui, parlant le plus calmement possible. « Je sais que c'est chiant mais j'y peux rien si je vous aime tous les deux. Moi aussi, ça m'énerve. J'aimerais pouvoir faire un choix facilement mais je ne peux pas. » Elle ne s'était même pas rendue compte qu'elle venait de dire qu'elle aimait Diego. C'était sorti comme ça, sans qu'elle ne réfléchisse. Mais elle n'avait pas honte parce qu'au fond, c'était vrai. Elle aimait Diego. Pas de la même façon qu'elle aimait Casey, certes, mais elle l'aimait tout de même. Elle soupira doucement, posant son regard sur l'horizon. « Je ne veux pas vous perdre. Ni toi ni lui. »

Et voilà qu'il parvenait encore à l'énerver. Qu'est-ce qu'il pouvait être chiant quand il s'y mettait ! Il croyait quoi, au juste ? Elle n'avait pas la prétention de les posséder ni même de les contrôler. Elle savait bien qu'il n'allait pas l'attendre indéfiniment. Seulement il n'essayait pas de se mettre à sa place. Ce n'était pas facile pour elle. « Putain, ce que tu peux être chiant ! » Emily et son franc parler légendaire. Elle ne se gênait pas pour dire ce qu'elle pensait, surtout pas à Diego. Elle savait que cela n'aurait sûrement aucun impact mais au moins, elle se sentait soulagée. « Tu sais quoi ? T'as sûrement raison ! Si je n'arrive pas à faire un choix c'est sûrement qu'au fond, je ne veux aucun de vous. Alors ouais, t'as raison. Ça sert à rien de se donner la peine d'attendre pas vrai ? Je ne voudrais pas abuser de ton temps ô combien précieux ! » Elle ne masquait pas son amertume. Diego l'agaçait autant qu'il lui plaisait mais là, son attitude avait dépassé les bornes. Il ne voulait pas l'attendre ? Très bien ! Elle n'allait pas se mettre à genoux pour le supplier. « T'as qu'à faire ta vie avec Maybelle. Là au moins, t'es sûr que t'auras pas de concurrence ! » lâcha-t-elle d'un air mauvais. Décidément, elle ne digérait vraiment pas cette histoire. Diego et Maybelle. C'était une blague. Une blague pas drôle du tout.

Elle fut une fois de plus blessée par les propos de Diego mais elle ne montra rien. Une fois de plus. Elle était bien trop orgueilleuse pour montrer qu'il lui faisait mal. Alors elle se contentait de le toiser du regard, faisant la fille fière et sûre d'elle que rien n'atteint. Puis il clama que Maybelle "n'écarterait pas les cuisses devant n'importe qui". Sous-entendu qu'elle, elle le faisait. Il en revenait une fois de plus à la traiter de pute. Il l'avait dit tellement souvent depuis le début de la soirée qu'elle doutait qu'il dise cela sous le coup de la colère. Il devait vraiment le penser - et c'était blessant. Il se lança alors dans un discours pseudo-moralisateur qu'elle n'écoutait qu'à moitié, bien trop troublée par tout ce qu'il avait dit avant. À ses yeux, elle n'était qu'une "pauvre fille" qui brisait tout le monde et qui écartait les jambes devant le premier venu. Une pauvre fille qui méritait de finir seule. Avec son gosse. Bien. Maintenant c’était clair, elle n'avait plus rien à faire avec lui. Lorsqu'il termina son monologue, Emily planta son regard ahuri dans le sien. Puis, d'un geste rapide et non calculé, elle leva la main et lui flanqua une gifle plutôt violente. Elle n'était pas spécialement pour la violence mais là, il avait dépassé les bornes. « Puisque je ne suis qu'une pute qui ne vaut pas la peine qu'on s'intéresse à elle, je te laisse mener ta petite vie sans regret tranquillement. » Et elle était sérieuse. Elle ne comptait plus revenir vers lui. C'était elle qui avait mis sa fierté de côté en venant sonner à sa porte alors qu'il l'avait blessée au plus haut point, elle n'était pas folle au point de recommencer à nouveau. Elle en avait assez, de lui et de son caractère à la con. « T'es vraiment trop con. » Qu'il ne vienne pas lui dire que c'était elle qui brisait tout le monde. C'était lui, jusqu'à preuve du contraire, qui avait tout gâché. Lui qui avait foutu le bordel au bar, lui qui avait fui sous prétexte qu'il était trop lâche pour la soutenir au moment où elle en avait le plus besoin, lui qui passait son temps à faire comme s'il n'en avait rien à faire et qui l'insultait par plaisir. Sans attendre, elle quitta le balcon et retourna à l'intérieur, déterminée à quitter l'appartement sur le champs.

Et voilà qu'il en rajoutait une couche, se laissant dévorer par la colère. Comme d'habitude. Elle n'avait pas peur de lui ni de ses accès de rage qui le faisait perdre la raison. Elle savait qu'il ne s'en prendrait jamais à elle. Alors elle le regardait tout envoyer valser sans rien dire. Ce n'était pas comme ça qu'il la ferait rester. Une fois sa petite crise finie, elle reprit son chemin jusqu'à la porte mais là encore, il lui bloqua le passage et recommença sa crise, frappant dans le mur et se mettant à crier qu'il ne voulait pas qu'elle parte. Emily avait mal au cœur, évidemment. Mais elle ne pouvait pas se résoudre à lui pardonner. Pas cette fois. Soupirant doucement, elle baissa la tête vers lui. Elle essayait de garder une expression neutre mais elle était certaine que son visage montrait à quel point elle souffrait de le voir si mal. « Fallait y penser avant » souffla-t-elle doucement. Il avait cherché à la blesser et il y était arrivé. Il l'avait forcée à faire un choix malgré lui. Jamais elle ne reviendrait vers lui, c'était certain. Il n'aurait qu'à appeler Maybelle et une autre de ces filles biens avec qui il passait du temps pour lui soigner la main - et panser ses blessures psychologiques. Ce n'était plus son problème. Elle avait déjà donné et vu le résultat, merci mais non. Elle soupira doucement et ouvrit la porte avant de quitter l'appartement pour de bon. Elle devait lutter contre elle-même pour ne pas revenir en arrière mais c'était mieux comme ça. Il allait s'en remettre. Ils allaient s'en remettre.