Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
Sujet: la liberté d'être soit même ~ eliot Dim 27 Avr 2014 - 21:56
la liberté d'être soit même ~
Cela faisait maintenant un mois que Leïla avait débarqué, ici, à Bowen. Et c'est fou comme elle s'y sent bien. En réalité, elle aurait pu aller n'importe où, le fait qu'elle se sente si bien c'est simplement parce qu'elle peut désormais vivre sa vie comme elle l'entend. Et puis il faut dire que sa vie ici lui plaisait particulièrement. Son animalerie marchait comme il le fallait, sa petite maison lui convenait parfaitement, elle avait fait quelques rencontres. D'abord Emily, avec qui tout n'avait pas très bien commencé. Puis Swan, ce mec si particulier qui sait pour sa maladie et qui s'en fou royalement. C'est peut être ce qu'elle apprécie chez lui ? Toujours est-il que la jeune fille joue un jeu dangereux avec Swan sans même s'en rendre compte. En ayant été enfermée la majeure partie de sa vie difficile de s'adapter à la vie sociale, d'intégrer tous les codes de communication. Et elle avait des fois cette façon d'être, de parler, de toucher, d'être très proche sans aucune arrière pensée qui peut être très rapidement interprétée par les gens "normaux". La plus part de ceux ci doivent même la prendre pour une allumeuse. Mais s'ils savaient, ils fermeraient leur clapet. C'est juste qu'elle est comme ça Leïla, elle est d'une spontanéité rafraîchissante, mais la plus part du temps maladroite. Elle agit en ne suivant que ses envies, ses pulsions, ses désirs, ce qui lui passe par la tête, sans réfléchir aux conséquences que cela pourrait amener, puisqu'elle ne les connait même pas. Et de toute manière, elle n'a pas le temps de réfléchir, elle réfléchira quand elle sera morte.
Mais il y avait aussi eût cette rencontre bien plus particulière. Eliot. Ce gars qu'elle avait déjà remarqué à l'hôpital et qui semblait lui aussi habitué des lieux. Puis bien entendu, sociable comme elle était et surtout piplette, elle avait finit pas lui tapper la discut'. Et on voyais bien au début qu'aucun d'eux ne voulait parler de ce qui les amenait à l'hôpital. Car tous deux connaissent le regard des gens, même si certains cherchent à cacher cette pitié on sait très bien ce qu'ils pensent et surtout le changement de comportement qu'ils auront. Et bien oui, il ne faut pas les mettre en colère, leur procurer de trop forte émotion telle qu'elle soit, les prendre avec des pincettes, leur éviter tout effort physique, ce serait dommage d'avoir leur mort sur la conscience ? Et Leïla ne voulait plus vivre comme ça. Elle préfère vivre une vie plus courte, mais qu'elle aura croqué à pleine dent, plutôt qu'une longue vie de privation. Et arriva le moment où elle sut qu'Eliot vivait strictement la même chose que lui. Et de là, une très forte amitié entre les deux c'est créé, ils pouvaient se parler d'absolument tout, et à la fois oublier ce qui les a réunit dans le fond. Quand Leïla est avec lui elle ne se sent pas le besoin de retenir ses tremblements de faiblesse quand la fatigue se fait sentir, elle ne se sent pas le besoin de lui expliquer que par moment elle doit rester un peu plus longtemps assises, le temps que son coeur daigne se calmer des à peine cent mètres qu'elle a marché, elle n'a rien à lui cacher et c'est fou comme ça lui faisait du bien. Et aujourd'hui, elle avait fermé la boutique en fin d'après midi, tout le monde était nourri, et plus aucun client ne viendrait à cette heure ci. En sortant elle avait directement appelé son ami pour qu'il la rejoigne au café qu'ils ont l'habitude de côtoyer, la jeune fille s'y rendit car il était juste à côté de l'animalerie. Elle s'installa à une table. Aujourd'hui c'était un bon jour, elle était rayonnante, ses lunettes de soleils posées sur le haut de son crâne retenant sa crinière foncée alors qu'elle n'était vêtue que d'un simple jean et une légère chemise blanche. Une fois installée, elle poussa un profond soupir et observait silencieusement les gens passer dans la rue.
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Sujet: Re: la liberté d'être soit même ~ eliot Lun 28 Avr 2014 - 8:55
la liberté d'être soit même.
Je me sentais bien. Pour une fois je n'avais pas à me plaindre de mon mal de tête, d'un manque de souffle et de tremblement. Pour une fois je ne sentais pas mon coeur se contracter ou s'accélérer ce qui me donnait souvent des envies de vomir ou de m'évanouir. C'était pas rare que je me sente ainsi, mais disons que ces derniers temps j'allais presque tellement bien que j'oubliais que j'étais une de ces personnes qui ne pouvait pas vraiment prévoir son futur ni aller courir au petit matin. Alors j'en profitais pour me pencher plus longtemps sur mes projets photographique. J'avais eu envie de faire le portrait de plusieurs personnes tout en écrivant en dessous une de leur citation préféré. C'était pas forcément très artistique, mais ce projet me tenait à coeur. Je regardais les clichés que j'avais fais pour plusieurs personnes afin de choisir les meilleurs. Nirvana ma soeur était ravissante sur toute les photos, sans doute que je n'étais pas très objectif mais soit j'eus beaucoup de mal à choisir pour finalement en choisir une sur laquelle, elle était morte de rire. Finalement mon portable se mit à vibrer dans ma poche, car je venais de recevoir un sms de Leïla qui me donnait rendez vous dans un café. Je souris en voyant son sms. Leïla c'était vraiment quelqu'un de particulier pour moi, on se connaissait depuis peu mais on se comprenait sans avoir besoin de parler. Il faut croire que tout les deux nous avions étaient destinés à se rencontrer. Tout les deux malades à l'identique, nous n'avions pas besoin de se justifier lorsqu'on allait mal, et l'on pouvait vraiment comprendre exactement tout ce que l'autre pouvait ressentir. La maladie nous avait déjà tellement rapproché, pour une fois qu'elle fait quelque chose de positif ... seulement nous avions un peu la même façon de penser, tous les deux préférant profiter de cette vie courte plutôt que de se préserver en s'empêchant les plaisirs de la vie. Sans la moindre hésitation j'abandonnais ma photographie adorée pour me rendre au café. Je vérifiais si j'avais bien mes médicaments dans mes poches, car j'étais jamais à l'abri d'une rechute. J'enfouie le bip qui me connecté en permanence à l'hôpital. Puis je sortis de mon appartement. J'arrivai au café, constatant que Leïla m'attendais déjà à la terrasse le soleil réchauffant sa peau. Un petit sourire se dessina sur mes lèvres et je m'approchais d'elle en lui collant un tendre baiser sur la joue. - Bon j'espère que t'as pas déjà bu toutes les réserves d'alcool et que tu es déjà bourré. Je m'assied en face d'elle, bien sur je rigolais. Et puis inutile de vous dire que les gens comme nous était limité niveau alcool. J'étais peut être une mauviette mais j'avais peur de boire et de finir trop mal, j'étais déjà mal sans arrêt alors quand j'allais bien j'avais pas forcément envie de me mettre mal - Comment vas tu ? Bien sur je savais que lorsque les gens "normaux" nous posé cette question, cela nous embêtait mais l'on répondait automatiquement "ça va t'inquiète" mais à moi elle pouvait tout me dire. J'étais là pour elle jusqu'au bout et elle le savait.
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Sujet: Re: la liberté d'être soit même ~ eliot Jeu 1 Mai 2014 - 23:13
Le regard de Leïla divaguait sur les passants dans la rue, elle essayait de deviner leur vie. De se demander s'ils avaient la même maladie qu'elle seraient-ils là, à cet instant, à cet endroit. La chose qui révulsait le plus Leïla dans cette maladie c'était l'injustice dont elle fait preuve. Pourquoi elle ? Pourquoi pas un pauvre mec qui finira de toute manière par se suicider ou autre ? Pourquoi une jeune fille en fleur qui ne demande qu'à vivre pleinement ? D'un autre côté elle se dit aussi que sans cette maladie elle n'aurait pas développé cette façon de profiter de la vie, de savourer chaque instant, elle n'aurait certainement pas cette hypersensibilité à la moindre sensation.
Et finalement son regard se posa sur son ami. Un large sourire étira les lèvres de la brune, c'est fou comme il pouvait illuminer son visage. Enfin, il est là. Sans même qu'elle ne s'en rende compte, Eliott lui était presque devenu indispensable, elle se sentait comme soulagée à chaque fois que son regard se posait sur lui. C'est difficile à expliqué, mais c'est comme ci on lui retirait un poids énorme des épaules, que pendant un moment, sa vie était en pause. Leur relation est très particulière et certainement difficile à comprendre et à définir par des gens normaux même eux ne savent pas vraiment ce qu'ils représentent l'un pour l'autre, la seule chose qu'elle savait c'est qu'il était très important pour elle. Cela fait très peu de temps qu'ils se connaissent mais c'est comme si il s'était ancré dans sa vie involontairement, comme si c'était désormais évident que leur route ne s'éloignerait jamais de beaucoup. Quand il déposa un baiser sur sa joue, la brune glissa sa main sur la joue du jeune homme, pour prolonger un peu le baiser, les yeux clos. Puis de sa voix naturellement douce et mélodieuse elle lâcha, visiblement soulagée. « Enfin, te voilà !» Elle le regarda s'installer et ne put s'empêcher de s'avancer pour se coller contre la table de façon à poser ses deux mains sur l'avant bras du jeune homme, triturant le bout de sa manche. Le contact physique pour Leïla était en général quelque chose de naturel, spontanée, mais cela devenait presque une nécessité avec les gens qu'elle aime, c'est plus fort qu'elle. Puis il lui demanda comment ça allait. « Un bon jour. » Se contenta-t-elle de lui répondre toujours un large sourire aux lèvres, comme si elle était euphorique de le retrouver. Mais au bout de quelques instants son visage se ternit quelque peu alors qu'elle ajouta. « J'ai eu ma mère au téléphone ce matin.. » On pouvait lire la culpabilité sur le visage de la brune. A vrai dire on pouvait lire absolument tout en elle, la seule chose qu'elle était a peu prêt capable de masquer était sa maladie, et encore, mais tout ce qu'elle ressentait, que ce soit la joie, la tristesse, la colère ou n'importe quel sentiment, elle était incapable de masquer, de feindre quoi que ce soit.
Et oui elle se sent coupable. Elle les a lâchement abandonnés, comme sa mère biologique l'a abandonnée elle devant l'hôpital. Ses parents adoptifs l'ont accueuilli sans aucun problème et ont vécu avec cette maladie dans leur entourage, on supporter les crises de Leïla et les moments où l'on pensait que c'était la fin. Et la seule chose qu'elle a trouvé à faire c'est leur dire Merci, vraiment, mais je me casse. Elle devrait avoir honte d'elle, être partie pour vivre sa vie et quitter des gens qui lui ont tout donner.. Et qui lui manquait terriblement. Pourtant elle secoua doucement la tête pour chasser ses sales idées et reposa le regard sur Eliott en resserrant ses mains sur son avant bras, tentant de reprendre le sourire. « Et toi, la forme ? » Demanda-t-elle avec un réel intérêt.