(#10) are you ready to face the future.

« Je pars Milo. » Il était encore sur le cul de l’annonce. Comprenant pas trop le délire, si c’était histoire de dire qu’elle partait faire les courses, ou lui cherchait les pizzas qu’il réclame depuis des heures, ou plus sérieux. Oui, cette histoire de faux mariage avait viré en vrai lutte. Elle vivait avec lui et il lui faisait bien comprendre que ce faux mariage ne faisait pas d’elle sa fausse femme et donc encore moins sa fausse femme de ménage puisque c’est la définition du rôle d’une femme selon Milo. Et si c’était un jeu habituel entre eux, Poppy en avait eu vite marre. Les yeux fatigués, des cernes en dessous, elle le regarde. « Pepperoni et chorizo ma biche. » Elle commence à rigoler toute seule. « Non, je veux dire, je pars réellement. T’as gagné Milo. Je te redonne toutes tes parts. Je retourne à Londres, mon vol est dans trois heures. » Il décroche son regard de la télévision pour les poser sur sa femme, ses valises à ses pieds. « Ma.. » « Non y a pas de mais, t’es insupportable, j’ai essayé de riposter mais t’es trop… T’es lourd sérieux. » Elle s’approche de lui, de manière gracile et vient lui chuchoter dans l’oreille. « Puis entre nous.. On sait tous les deux que j’ai toujours été sur-qualifiée pour le poste. » Elle part, un sourire espiègle aux lèvres, enlevant toute sa fatigue d’un coup. Pas le temps de dire ouf qu’elle est déjà partie. Milo avait souvent imaginé ce moment, ce moment où Lyne disparaitrait de sa vie. Généralement la scène prenait place dans un désert australien, Milo tenant une pelle et Lyne en train de faire de la spéléologie dans le sol de ce dit désert, le tout sans lampe, sans oxygène, et surtout, sans vie. Ou encore Milo en train de faire du parachute avec Lyne, sauf que Lyne le fait sans parachute. Ou bien de participer au Survivor avec elle pour une édition « Couples » et qu’alors qu’il doit rester un binome entier à la fin, il ne reste finalement qu’un survivant, Lyne bouffée par des piranhas. C’est scénario lui ont prodigué tant de bien et d’espoir au fil du temps qu’il en est presque déçu que ça se passe ainsi. Mais après tout..Elle est partie ! Milo se lève, commençant à danser comme s’il était à Coachella alors que non, il est dans son salon, son peignoir ouvert, se gigotant tellement que des miettes de chips collés depuis trois jours sur son torse dégoutant arrivent à tomber par terre. Des larmes lui montent même aux yeux. Il part vite sous la douche, sort son plus beau costard cravate et monte dans un taxi. « L’aéroport s’il vous plait. » Milo se refait beau dans la vitre arrière, et le conducteur, apercevant cela, lui dit dans un accent tout sauf australien « Vous allez retrouver votre compagnon ? » Au bout de sa vie, essouflé de sa douche ultra rapide, Milo ne tilte pas tout de suite et lâche un « Oui !! » tout guilleret. Le conducteur continue. « Vous savez je trouve ça bien que vous puissiez vous mariez maintenant. Je trouve ça très beau l’amour entre deux hommes. Si j’avais pas ma Regine, je serai sûrement avec un homme à l’heure qu’il est… » « Qu..Quoi ? Non. Non… NON ! Je… c’est pas ce que vous croyez, je suis hétéro.. J’aime les femmes. Enfin, j’ai rien contre les hommes non… D’ailleurs je trouve Brad Pitt très sexy et je comprends parfaitement que des hommes aiment d’autres hommes et … Enfin, je vais à l’aéroport retrouvé ma… une ex-collègue. » Milo se renfrogne dans son siège en attendant la fin de ce pénible trajet. Finalement ils arrivent à l’aéroport. Terminale 2B, direction Londres. Il la voit, Lyne, sa chevelure blonde, son tailleur de mégère stricte alors qu’elle a à peine 30 ans. Il lui cache les yeux. « Tout va comme vous voulez madame Bradshaw ? » Elle se retourne, une expression d’incompréhension totale sur son visage. Il lui tend une barre de toblerone, ou plutôt ce qu’il en reste. « Je me disais que maintenant qu’on est plus collègue.. » Elle rigole de nouveau, comme si chaque mot que prononcé Milo faisait partie du script de son one man show. « Ouai maintenant qu’on est plus collègue tu vas bien t’ennuyer. » Elle l’embrasse et embarque directement, rigolant. « Monsieur, siège 32C. » Milo détourne son regard vers la jeune femme. « Bon vol M. Bradshaw. »

Ses valises ne sont pas encore défaites. Il vient à peine de rentrer. On toque à la porte et il sait très bien qui c’est. Faut dire qu’il lui doit des explications après avoir disparu de la circulation alors qu’ils sont en couple. L’ont-ils jamais réellement été ? Il ouvre la porte, appréhendant ce moment. « Si ce n’est pas moi, c’est mon fantôme.. » Dit-il, ayant un petit rire alors qu’il sait très bien ce qu’elle va lui dire dans un moment. C’est fou, lui qui pensait ne plus pouvoir faire de mal à Lily et pourtant. Il a agi sur un coup de tête en prenant son billet d’avion, ne pensant pas une seule seconde à Lily. Mais pour sa défense, cela faisait des jours qu’il ne l’avait pas vu quand il est parti. D’une certaine façon, il pensait qu’ils n’étaient pas réellement en couple. Un couple, ça se parle. Et eux ne le faisaient pas. « Avant que tu me demandes… Je.. J’étais à Londres. » Et techniquement, il l’a trompé. Enfin, s’ils étaient ensemble.

Non elle ne rêvait pas, c'était bien lui, devant elle. Il avait perdu un peu de poids, c'était l'impression qu'elle avait. Et puis il était bien habillé, ça changeait des fois où elle avait pu le voir. Mais elle était heureuse de le retrouver. Et si elle n'était pas aussi surprise, elle lui aurait sûrement sauté au cou, mais là, elle ne pouvait pas bouger, comme si son corps était paralysé devant sa porte. Elle ne comprenait pas pourquoi. Ni comment. Sa réponse en tout cas, ne la fis même pas esquisser un sourire. Elle ne savait même pas si elle devait être en colère ou quoi. Elle ne savait plus quoi dire, ni quoi penser. Il lui fallait quelques minutes, pour se remettre de ce qu'elle venait de voir. Ce qui donnait le temps à Milo de lui dire où il était. Elle ouvrit la bouche, pour la refermer aussi vite. Elle fit ce mouvement trois ou quatre fois avant qu'un son puisse enfin sortir de sa bouche.  « Londres ? Mais qu'est-ce que.. » Elle se ravisa, elle n'avait pas envie de savoir ce qu'il était parti faire à Londres, sûrement, un voyage d'affaire, un truc pour l'entreprise. Elle souffla un bon coup avant de reprendre, maintenant qu'elle avait l'esprit clair. « Ils n'ont pas de téléphones à Londres ? J'ai essayé de t'appeler je ne sais combien de fois, t'étais toujours sur messagerie. » C'était de manière calme qu'elle le disait, ça ne servait à rien de s'énerver, et puis ça n'arrangerait pas les choses, hurler c'était juste bons pour les cons et les hystériques, Lily n'était ni l'un, ni l'autre. Maintenant qu'elle n'était plus sous le choc, elle s'avança pour faire un pas vers lui. Après tout, dans son esprit à elle, ils étaient en couple, enfin c'est ce que Milo lui avait fait comprendre, et le fait qu'elle soit naïve n'aide pas. « Comment vas-tu ? » Elle se hissa sur la pointe des pieds pour lui déposer un baiser au coin des lèvres. Il fallait qu'elle lui parle, mais pas maintenant, pas comme ça. Elle lui fit à nouveau face, jetant un regards à ses valises. Elle ne les avaient pas vu sur le coup, mais là, elle ne pouvait plus les ignorer. Si Milo avait été présent, peut-être que les choses auraient été différentes, mais c'était aussi la faute de Lily, il voulait y aller doucement, du coup, elle ne tentait pas de le voir tous les jours, au contraire, elle voulait lui laisser de l'espace, du temps, et peut-être qu'elle en avait mis trop. Peut-être, qu'il avait cru qu'elle ne voulait pas de lui, et que c'était pour ça qu'il était parti sans lui dire. Sans même lui laisser un mot, pour lui faire comprendre qu'elle comptait, qu'il allait vite revenir.

« Si.. Oui… Ils en ont. Des biens rouges même.. » dit-il en riquanant. Il n’avait aucune excuse. Ou peut-être bien une. « J’étais… occupé. » Et quelle occupation plus que surprenante. Blonde, 1m79 selon le compte –rendu de son entretien d’embauche avec Marcus, et bizarrement, avec une capacité extraordinaire à le garder loin du téléphone pendant une semaine. Elle s’approche de lui, lui dépose un baiser là où très franchement, après ce qu’il a fait, elle ne devrait pas. Néanmoins c’est Milo, et tout est bon dans le cochon. Il se laisse donc faire. « Je vais très bien et toi alors ? » Il lui fait dos et part sur sa table de salon ramasser les papiers qui trainent en vrac ainsi que son ordinateur. Maintenant qu’il est de nouveau seul maître à bord du navire NFT, il vaudrait mieux qu’il évite d’arriver en retard ou rater ne serait-ce qu’une seule réunion comme il avait pris l’habitude de faire depuis que Lyne travaillait pour lui, ou plutôt, faisait littéralement son travail comme s’il c’était elle la PDG (ce qu’elle devint par la suite). C’est en prenant sa sacoche qu’il tilte. « Tu devrais pas être à la librairie toi ? Je sais bien que les kindle et compagnie te font de la concurrence mais il faut que tu t’accroches tu sais, c’est ça le monde du buisness. »

Lily restait sans voix, il était occupé, sûrement à manger des pizzas et regarder le survivor, enfin s'il avait accès à la chaîne. Mais ce n'était pas le moment pour en parler, et puis elle avait manqué le dernier épisode, elle n'avait pas le cœur à le regarder, elle était plus genre film d'amour dégoulinant et triste. En se demandant quand elle aurait le droit à sa fin heureuse. Pas vraiment une semaine excitante. « Ça peut aller. » Elle esquissa un faible sourire, en fin de compte, elle se serait bien mise à pleurer là, mais elle n'était même sûre de pouvoir compter sur lui. « Elle est fermée depuis le braquage. » Elle avait dis ça d'un ton las et blasé, avant de se rendre compte qu'il n'était même pas au courant. Il avait du partir le jour où ça été arrivé, vu qu'elle n'avait pas réussi à l'avoir. « Y a une semaine, un fou est entré, avec une arme, et il a voulu voler la caisse, et moi j'étais paralysé.. » Elle marqua un léger temps, depuis que c'était arrivé, elle avait moins de mal à en parler, mais ça restait une image traumatisante pour elle. « Heureusement y avait Casey, il a appelé la police, et il est venu le prévenir, ce qui fait qu'il a tiré deux balles en sortant, et une d'elle m'a frôlé le bras. » Elle fit une petite grimace, elle n'avait pas envie de s'étendre sur le sujet, mais fallait bien qu'elle lui parle un peu, qu'elle lui raconte sa vie depuis son départ. Bien qu'elle avait l'impression de le déranger plus qu'autre chose. « Milo ? On en est où tous les deux ? » A nouveau elle marqua un temps. Le temps pour elle d'aller s'asseoir, parce qu'elle était fatiguée et ne tenait plus trop sur ses jambes. « J'veux dire, tu me dis que je suis celle qui te faut, que tu me donnes ma chance mais qu'on doit y aller doucement, donc je prends mon temps, j'évite de te harceler, et genre 3 jours après tu pars pour Londres, sans même me prévenir.. Je dois avouer que je n'y comprends rien. »

Le braquage ???! Milo était parti combien de temps sérieux. Il la dévisage, stupéfait. Concrètement, elle est en vie devant lui. A moins que ce ne soit un fantôme. Milo a toujours été un peu supersticieux. Mais juste un peu. Sa maison n’est pas du tout du tout du tout feng-shui de A à Z. Et bien évidemment il ne se gratte jamais le genou quand il voit un roux. Ce n’est tout simplement pas son genre. Il ne se sent pas très bien d’un coup. Lui qui a horreur du moindre stress, de  la moindre goutte de sang, des hôpitaux, de la mort, des armes à feu, de tout. Néanmoins il parvient encore à l’écouter clairement et à entendre le prénom Casey. C’est qui Casey ? Première fois qu’il en entend parler. « Ton.. Tu vas bien ??! Passes moi l’adresse de ce Casey que je lui envoie des fleurs, vraiment. » Il s’apprête à la prendre dans ses bras, oui, quand même il a un cœur Milo, mais soudain Lily lui pose la question tant redoutée. Il s’assoit, se remettant à peine de la nouvelle du braquage. Il faudra qu’il choisisse ses mots avec une grande précaution. « C’est vrai. J’ai dit et fait toutes ces choses. Je… Je sais pas Lily. Je.. Je me faisais à l’idée que Harley et moi ce serait jamais possible… T’avais fais une fausse couche.. J’ai.. J’ai frôlé la mort Lily, je veux dire, cette histoire de bouton au pénis aurait pu être bien plus grave tu sais.. Et puis y a eu les affaires au boulot, Marius, le faux mariage.. Je pense que je me suis investi dans bien trop de choses à la fois.. Vraiment.. Et notre couple est impossible. Je ressens bien trop de pitié pour toi… » Oups, pour sélectionner ses mots on repassera. Néanmoins, c’est réel. Le fait qu’elle ait perdu leur enfant, il se sentait comme obligé. Et puis personne d’autre ne voulait de lui, et le fait d’avoir 30 ans et de ne pas encore  être marié, enfin réellement, ça aussi ça lui a foutu un coup.

La tête de Milo quand elle lui avait parlé du braquage, Lily la retiendrait longtemps en mémoire parce qu'il s'était littéralement décomposé. Elle n'imagine même pas sa réaction s'il avait été avec elle dans la librairie. Mais il fit l'effort de lui faire un câlin. Et cette courte étreinte lui fit du bien. « Oui, juste une égratignure, rien de plus. Plus de peur que de mal, comme dirais ma mère, mais j'ai peur d'aller ouvrir la boutique, alors je me cache. J'suis une dégonflée hein ? » A nouveau, elle fit un faible sourire, parce qu'elle même se trouvait lâche. Mais elle finirait par y mettre les pieds, quand elle devra vendre des livres à moins de mettre la clé sous la porte. Elle se sentait de plus en plus démotivée et que si elle avait du temps libre, elle pourrait peut-être trouver une activité qui la passionne à nouveau. Elle ne savait pas encore ce qu'elle devait faire. Mais sa réponse était le coup qu'il fallait pour l'achever, si elle était sur le point de mourir. « Oh. » Et voilà, ce qu'elle ne voulait pas entendre était dit. Elle lui faisait pitié, et il était avec elle, pour lui faire plaisir, pas parce qu'il l'aimait. Mais elle ne savait pas quoi répondre, dans un sens, elle s'en doutais, dans l'autre, elle n'avait qu'une envie : se cacher. Fuir encore. De plus, il lui facilité la tâche. Elle n'aurait pas à faire de choix, puisqu'il n'y a pas de choix à faire. Elle n'avait même pas envie de lui parler de Sloàn, ni même de lui dire pour ses examens. Elle voulait juste partir, elle avait honte, de ne pas être attirante, de ne pas être assez plaisante, de lui faire pitié. Elle s'en voulait d'être elle, de ne pas avoir plus de caractère, avoir plus de courage. Peut-être que c'était pour elle le moment de changer. De lui coller une bonne gifle, pour s'être moquer d'elle, pour avoir jouer avec elle. Mais l'idée même de lever la main, elle se sentait ridicule. « Au moins ça facilite les choses, y a jamais vraiment eu de nous, pour toi en tout cas. C'est clair et précis, merci Milo. » Elle s'était levée et lui tournait le dos. Elle était sur le point de pleurer et n'avait pas envie de lui montrer, elle n'avait pas envie de le regarder.

Peur d’aller ouvrir la boutique ? C’était bien la chose la plus censée au monde. Milo n’oserait même plus y penser sans avoir des frissons et des visions d’horreur s’il avait été à sa place. Il ne sait trop quoi dire. Il n’est pas l’homme de la situation clairement. Il n’était même pas là. Et tout laisse à croire que s’il l’avait été, il aurait été le premier à crier comme une fillette en ordonnant au braqueur de prendre tout ce qu’il veut, lui proposant peut-être même son aide pour charger dans la voiture.
Il voyait bien que ce qu’il disait ne lui plaisait pas mais en même temps il n’allait pas continuer à prétendre que cette relation lui importait alors qu’à l’heure qu’il était, à part manger, boire, regarder le survivor, il ne savait plus trop ce qui lui importait. « Dis pas ça Lily. J’ai jamais dis que y avait pas eu de nous. Je veux dire, on a failli avoir un enfant ensemble, et forcément ça laisse des traces. Je t’oublierai jamais. C’est juste que là, actuellement, j’ai l’impression que j’ai besoin d’être seul, de me retrouver. » lui dit-il, soupirant à chaque mot qu’il prononce, comme une longue plainte. La vie de Milo n’est qu’une longue plainte. Bouhhhh mon papa est caissier, bouhh aucune femme veut de moi, bouhhhh Hurl est méchante avec moi, bouhhhh je l’aime mais j’ose rien faire, bouhhh elle s’en fout de moi.. Si Lily avait eu leur enfant, aucun doute sur le fait que le plus gros bébé de la famille serait toujours Milo. Il sait parfois se montrer fort, pour de rares occasions, Noël, la comète de Hailey… Toutes ces choses qui se produisent maximum UNE FOIS par an. « Si t’as besoin de quelqu’un pour t’aider avec la boutique, enfin pour y retourner… Ou pour autre chose d’ailleurs, je serai toujours là t’inquiètes pas. Je ne vais nulle part. » dit le gars qui revient d’une semaine à Londres sans prévenir personne.

Ne pas dire quoi, la vérité ? Lily ne savait pas quoi dire, ni même quoi faire, si ça ne tenait qu'à elle, elle partirait bien en courant, pour se réfugier dans son lit, mais à un moment donné, il fallait faire face. Demain, elle ferait face à sa boutique, et aujourd'hui, elle allait faire face à Milo. Sans pleurer, enfin, si elle y arrivait. Elle se tourna pour lui faire face, pour le regarder dans les yeux, toujours sans crier, parce que si elle levait la voix, elle allait se mettre à pleurer à coup sûr. Trop sensible, elle le serait toujours, incapable de se défendre, incapable de s'énerver, de frapper, alors qu'il le mérite dans le fond. « Et si je l'avais pas perdu, t'aurais fait quoi ? Tu m'aurais passé la bague au doigt, en prétendant de m'aimer et passer les 30 prochaines années à venir à faire semblant ? » Elle se sentait soulagé de ne plus être enceinte, parce qu'elle n'aurait pas vu le vrai fond de l'histoire, elle n'aurait pas compris que tout n'était qu'illusion, que rien n'aurait été vrai, à part le bébé, et les courtes nuits qui auraient suivies, mais sa vie amoureuse, n'aurait été qu'un mythe. Et elle serait passée à côté de Sloàn. Rien que ce nom dans sa tête pour que son coeur ai un raté. Et que ses joues virent au rouge. Parce que même si Milo n'était pas celui qu'elle pensait, elle avait agit dans son dos, elle l'avait trahi. C'est en voyant sa réaction, qu'elle se sentait moins coupable, mais elle en était pas moins pour autant une pécheresse. « Je crois que c'est trop tard. » Elle n'allait pas lui demander d'être là, elle n'avait plus vraiment envie de le voir, pour le moment en tout cas. Elle ne voulait pas de son aide, elle ne voulait pas qu'il la propose, il n'avait pas le droit, pas après tout ce qu'il avait pu lui dire. C'est égoïste, c'est méchant. Et surtout, c'était trop dur pour elle. Il lui faudrait du temps pour encaisser, qu'il se soit joué d'elle. « Milo ? Il faut que je t'avoue quelque chose.. » Elle se pinça la langue, il ne méritait pas de savoir, mais elle devait lui dire, pour soulager sa conscience, pour ne plus à avoir à ressentir cette félonie.