Allez viens, j't'emmène au vent | Mat

Allez viens, j't'emmène au vent
Je t'emmène au dessus des gens

Mat & Ella

On pense toujours que la vie est belle quand on est entouré de sable fin et d’eau azure toute l’année, que les gens sont plus sympa, moins stressés, qu’ils n’ont aucun problèmes. On les envie, on rêve de cette vie. Ella avait été ce genre d’innocente personne à penser ça et c’est vrai que de son Allemagne natale, elle avait de quoi envier ceux qui peuvent vivre en tong toute l’année. Et voilà qu’un jour elle avait rencontré Mat, il l’avait fait rêvé, saliver même en lui parlant de ce qu’était la normalité pour lui, il l’avait même emmené dans son rêve. Au début c’est vrai qu’elle avait adoré, il avait fallu que sa peau s’habitue au soleil qui la brûlait régulièrement, puis elle avait été fière de ce bronzage permanent qu’elle abordait. Et enfin elle avait déchanté. Parce que tout n’est pas beau au paradis, parce qu’il y a toujours du sable dans sa maison, parce qu’il y a des requins dans l’eau et nombreuses autres bestioles sur terre. Parce que les gens avaient les mêmes problèmes de fric, de couple, de vie que chez elle, parce qu’il fallait bosser tout autant, non on ne se prélasse pas sur la plage H24. Et parce que son bel australien devait partir en croisade pour s’assurer un train de vie correct. Et ça, Ella ne l’avait vraiment pas prédit. Elle n’était pas du genre à vouloir vivre dans le luxe, elle n’avait jamais connu ça avant et même si Mat l’y avait habituée au départ et croyez bien qu’on s’y habitue facilement, elle pouvait parfaitement accepter d’y renoncer pour un mode de vie plus modeste. Mais lui n’arrivait pas à s’y résoudre… Alors elle restait seule, souvent, trop souvent. La brunette qui avait quitté sa famille, ses amis, sa vie pour le suivre à l’autre bout du monde, se retrouvait seule sur sa plage de sable fin la plupart du temps.

Pourtant en cette fin d’après-midi, elle se retrouvait en face de sa valise vide, non pas qu’elle voulait s’enfuir, ce n’était pas son genre, c’était bien mieux que ça ! Mat lui avait laissé un mot disant qu’elle devait prévoir des vêtements pour deux jours, il lui faisait une surprise. Le problème c’est qu’Ella ne savait pas où elle allait ni quels vêtements apporter, c’était une femme avant tout, avec tous les soucis existentiels qui allaient avec. A côté de la valise se trouvait une pile de fringues presque aussi haute que la tour Eiffel, toutes plus inutiles les unes que les autre… mais qui sait ! Finalement elle en choisit une partie, bien plus qu’il n’en fallait boucla son paquetage et se décida à attendre son mari, impatiente, pire qu’une gamine qu’on amènerait à Disneyland.
Quand il entra dans leur maison Ella lui sauta au coup, une gamine souvenez-vous, le sourire jusqu’aux oreilles. « Bonsoir mon amour ! Alors, tu m’amène ou ?! »

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Mat & Ella

Certes la première chose à laquelle Ella pensait lorsqu’elle lui sauta dessus s’était cette mystérieuse surprise qu’il lui avait concocté, comme bon nombre de femmes, la jeune allemande était impatiente et trépignante lorsqu’il s’agissait d’entrer dans une confidence. Mais dans le fond elle était aussi et surtout heureuse de pouvoir passer quelques jours, seule, avec son homme. Ses voyages bien trop nombreux au goût de notre brune, faisaient d’elle un lion en cage, elle avait tout plaqué pour cet homme et bien qu’elle ne regrette absolument pas son choix, elle se languissait bien trop de lui. Alors l’idée de passer quelques instants volés au temps juste tous les deux la rendait euphorique. Et quels instants, il l’emmenait en week-end sur un voilier ! Ella était tout simplement aux anges, ils n’allaient pas subir la foule, ni devoir parler à d’autres gens, simplement profiter l’un de l’autre, en tout intimité. Et quoi de mieux pour ça que de se laisser guider par les flots, sa surprise était parfaite, la jeune femme n’aurait pas rêvé mieux. Ils quittèrent rapidement la maison, Mat ne voulant pas se faire avoir par la nuit tombante.

Une heure plus tard, Ella avait élu domicile sur l’avant du bateau, elle se prélaçait au soleil en bikini et paréo, un air de vacances, de liberté flottait tout autour d’eux et l’atmosphère iodée lui faisait du bien. Sous ses lunettes fumées elle ne se laçait pas d’admirer son mari naviguer fièrement. Elle connaissait son amour pour la mer, pour la voile en particulier et c’était un plaisir de le voir sourire, sans stress, de le voir si à l’aise sur l’eau. Elle aurait bien voulu l’aider, mais il semblait qu’il n’y ai rien d’autre à faire que le regarder, qui plus est, elle n’avait aucune notion de navigation, bien qu’elle soit tout à fait disposée à apprendre si le beau brun consentait à lui inculquer son savoir, curieuse de tout, elle s’amuserait à découvrir des notions qu’elle ne connaissait pas. Pour l’heure, Mat lui demandait d’attraper les jumelles pour localiser leur île. C’était follement excitant, cette idée d’avoir une île rien que pour eux. Elle extirpa donc les jumelles du sac et vit les donner au jeune homme. Elle se glissa contre son dos et noua ses bras autour de sa taille. « Tu as vraiment tout préparé, c’est tellement inattendu… Je sens que je vais me plaire sur cet îlot. » Elle soupira d’aise avant de demander « Tu penses qu’on arrivera bientôt ? Qu’on y sera avant la nuit ? » C'était de la simple curiosité, bien que la jeune femme appréciait d'avoir accosté avant la tombé du jour, question de sûreté.

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Mat & Ella

Le temps s’étirait et il semblait que la nuit veuille laisser un peu de répit à cette belle journée. Ella souriait, sans s’en rendre compte, ici, sur cette étendue d’eau, elle ne pouvait qu’être naturelle, elle ne se cachait pas derrière cette carapace de fille super excitée de vivre ici, toujours enjouée avec ses sourires de façade, tout ce qui cachait au fond un mal-être et le mal du pays, la solitude et l’ennuie. La jeune femme avait pourtant voyagé, quitté l’Allemagne jeune sans jamais le regretter. Mais là elle se trouvait sur une île, certes gigantesque mais à chaque fois qu’elle pensait à revoir sa famille, ses amis d’enfance, s’imposaient les heures interminables d’avion, le décalage horaire et puis bien entendu, le manque de son homme, parce qu’elle l’aimait, ne vous méprenez pas, elle était totalement heureuse lorsqu’il était là, c’est plutôt le fait qu’il partait souvent qui la gênait. Mais ce soir il était là, tout à elle alors elle exultait.

Le bout de terre droit devant eux était bien leur îlot et le sourire de Mat, large, presque comme celui d’un gosse, la fit rire, il semblait lui aussi heureux de se trouver avec elle. La jeune femme savait que ses voyages incessants lui pesaient à lui aussi, qu’il faisait cela pour elle, alors voir ses efforts récompensés par ce week-end la réjouissait. « Si on y arrive avant la nuit, ça veut dire qu’on pourra s’y promener ? J’aimerai voir un coucher de soleil sur notre île déserte… même en compagnie des oiseaux ! »
Ella avait cette capacité à se réjouir d’un rien, à s’émerveiller aussi facilement qu’une enfant, elle avait toujours gardé cette qualité et même si pour beaucoup elle passait pour une fille candide, elle s’en moquait, elle avait aussi les pieds sur terre mais elle savait simplement apprécier le moment présent, sans penser au reste, elle voyait le bon dans chaque instant de bonheur, consciente qu’ils étaient précieux. Et alors que Mat lui tentait les jumelles, elle les attrapa vivement pour regarder à travers. « Et comment, je veux savoir à quoi m’attendre ! » La brunette adressa un petit clin d’œil espiègle à son voisin, elle observa un instant avant de lui sourire « C’est beau, c’est parfait ! Comment tu connais cette île ? » La curiosité commençait à l’emporter, elle voulait savoir s’il avait préparé cette escapade pour eux depuis un moment ou bien s’il connaissait cette destination depuis plus longtemps et qu’il avait profité de ce week-end pour pouvoir s’y rendre.