#17 ∆ Monde moderne

Touchée. Malo n’a pas besoin de parler. Seuls ses yeux suffisent pour t’attendrir. Une nouvelle fois, tu es invitée à en dévoiler plus sur ta personne. « J’étais illustratrice de livres pour enfants quand j’avais pas besoin de me poser des questions quant au loyer, les factures. Maintenant, c’est repassé au statut de simple passion ou en tant que free lance dans une agence de publicité dans le coin. » T’es simple, naturelle, fidèle à toi-même, puis ta « modestie » te rattrape. « C’est pas du grand art, tu sais. » Après tout, tu n’exposais pas, tu n’avais pas de formation particulière. Il s’agissait uniquement de livres feuilletés, quand ils n’étaient pas lus, pour des enfants. Tu n’en ajoutes pas plus, alors que Malo partait à la reconnaissance des lieux. Tu as cette petite grimace quand il ouvre ta chambre. Promis, tu n’y caches rien, mais la pièce ne reflète absolument pas le côté rangé du reste de l’appartement. « Chuuuuut ! J’essaye de faire bonne figure pour les pièces communes… Après, la flemme me gagne. » À priori, ta chambre ainsi que ton côté bordélique ne le font pas fuir. Tu te détends au point qu’un rire finit par s’échapper d’entre tes lèvres.

Tu as ce sourire malin sur les lèvres. Première fois qu’un inconnu inspecte ta chambre et premier « échec » d’identification. « Mauvaise pioche. C’est pas Thad, mais mon frère… adoptif, d’où le peu de ressemblance. Mais il a une bonne tête, ouais. » Perry où celui qui avait commencé à avoir une belle collection de conquêtes – aussi bien féminines que masculines – à Bowen… Tu n’en es pas encore arrivé à ce stade dans ta vie de couple : pas le moindre plan de prévu pour les prochains mois, pas de petite attention du genre. « Si t’as besoin de quoique ce soit, tu sais où me trouver… Tu peux y faire ce que tu souhaites. » Tu l’as suivi jusqu’à sa nouvelle chambre, histoire d’accueillir ses réactions, même non verbales.

Évidemment, tu ne lui tiendras pas rigueur de sa mauvaise déduction. Ce n’est pas un drame et il ne pouvait pas le savoir pour l’adoption. « T’as carte blanche, tant que l’appartement ne tombe pas en ruine ou ne finisse pas en un tas de cendres. » Et si cela lui prend, Malo a même le droit de s’attaquer aux pièces communes. Puis ton visage se décompose. Tu deviens presque livide et il te faut quelques secondes pour saisir la blague cachée derrière ses propos. Un sourire finit par s’afficher sur tes lèvres. « Tu reviens déjà sur tes nouvelles bonnes résolutions ? », lâches-tu amusée, sourcil arqué.