Juste un nouveau monde - Libre

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Arrivé la veille, Max était complètement perdu. Outre le dépaysement total qu’il venait de subir, il avait encore les images horribles du corps inanimé de son père dans la tête qui ne le quittait pas. L’adolescent devait admettre que ce dernier mois avait été plus animé que ses quinze dernières années. Vêtu d’un jean et de d’un T-shirt, son sac à dos sur ses épaules avec quelques affaires dedans, l’adolescent avait quitté le domicile d’Eibell un peu plus tôt, accompagné de son fidèle Lokhen.

En France, Maxim n’avait pas pris le temps de nouer quelque chose avec elle. Il était tellement occupé à mené sa petite vie qu’il n’avait pas trouvé utile d’apprendre à connaître une pseudo cousine à son père qu’il ne pensait d’ailleurs plus jamais revoir après son départ. Mais voilà, les choses étaient bien plus compliquée que ça, et Maxim l’avait découvert à ses dépends. Eibell était sa mère biologique. Malgré le fait qu’il l’avait suivi sans avoir vraiment le choix, Max était loin de la considérer comme sa mère, surtout après la relation fusionnelle qu’il avait avec sa mère adoptive.

Désireux de sortir, plus pour éviter la compagnie d’Eibell que de visiter la ville, Max quitta le domicile d’Eibell en début d’après-midi, visitant les alentours avec Lokhen. Ce dernier avait bien une laisse, mais Max ne jugea pas utile de la tenir, et tant pis si ça lui causerait des ennuis. Le jeune homme fini par arriver devant la place du centre ville ou il observa autant l’architecture que les monuments qui se trouvaient autour, constatant aussi que des terrasses de cafés entourées la place centrale... Un peu perdu dans cette ville, Maxim regarda les alentours, afin de réfléchir à quel direction prendre...

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La journée était à peine entamée, tu avais repris le boulot dans la petite boutique d'horlogerie en centre-ville après une semaine de cours. Une semaine, où tu avais puis profiter de la présence du beau professeur. Et tu avais l'impression d'agir comme une adolescente vivant le grand amour alors qu'il n'en était rien. C'était idiot, mais rien que d'y penser, tu avais les joues rouges. L'heure de la pause était enfin arrivée et tu avais une bonne demie-heure à tuer avant de retourner à la boutique. Tu commençais par aller t'acheter un grand café bien noir. Corsé, comme tu les aimes. Un journal sous le bras, tu aimais bien te poser sur un des bancs et faire la grille de mots-croisés. Tu avais l'impression d'être une petite vieille avec tes habitudes à la con, mais toi, ça te rendait heureuse. Et puis c'était aussi pour travailler ta mémoire. Au moment de te poser sur un banc, tu avais remarqué un jeune homme qui semblait perdu. Et sans hésiter, tu t'étais approchée de lui. « Vous me semblez perdu, besoin d'aide ? » Tu lui demandais ça avec un grand sourire, tu étais toujours très amicale envers les autres, même quand tu ne les connaissais pas. C'était peut-être un défaut parce que la dernière fois, s'il n'y avait pas eu le chauffeur de taxi, ça aurait pu mal tourner. Alors que toi, t'avais juste voulu être sympa avec quelqu'un qui semblait avoir besoin d'aide. Une leçon qui semblait de toute évidence inutile puisque tu retombais assez vite dans tes travers. Mais tu étais comme ça, tu n'allais pas changer en un claquement de doigt. Et puis sur la place de la ville, il y avait toujours trois tonnes de monde alors tu étais assez sereine sur le fait que rien ne pourrait t'arriver ici.

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Maxim n’avait jamais aimé la ville. Trop bruyante, trop bétonnée, trop fréquentée. Vivre dans son village de montagne était un réel plaisir pour lui et jamais il n’avait envisagé de quitter les Alpes. Alors se retrouver dans une nouvelle ville, dans un nouveau pays, à des milliers de kilomètres de sa maison, il y avait de quoi être perdu. « Ou on va Lokhen ? » lui demanda-t-il à voix basse alors que le gros chien blanc le collait. « T’inquiète pas, il ne t’arrivera rien » tenta-t-il de le rassurer en lui donnant une caresse sur la tête, tout en regardant un peu partout autour de lui. En soi, la ville n’avait pourtant pas l’air immense, mais lorsqu’on était pas habitué, cela restait quand même difficile de s’orienter.

Heureusement pour lui, une âme charitable blonde de quelques années de plus que lui vint à sa rescousse. Maxim mit quelques secondes à réaliser que c’était à lui que la jeune femme s’était adressée. Il étira les lèvres dans un sourire reconnaissant, alors qu’il prit la parole dans un très bon anglais, avec toutefois un léger accent du sud de la France. « Bonjour madame, Et bien oui, je cherche à rejoindre Southern District, dans le quartier résidentiel, je dois rentrer mais… j’ai un peu de mal à m’orienter en ville, » reconnut-il gêné. « Vous pouvez m’aider ? s’il vous plait » demanda-t-il poliment.

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Tu t'étais approchée du jeune homme et pendant quelques secondes il semblait te regarder sans vraiment te voir. Peut-être pensait-il que tu parlais à quelqu'un d'autre et voyant que personne ne te répondait, il te répondit. Ce qui te fit rire, tu l'écoutais parler, envoûtée par le son de sa voix. Elle était un peu rauque mais ce qui te titillait c'était l'accent que tu pouvais percevoir dans sa voix, sans pour autant deviner d'où il pouvait venir. Et peut-être qu'il était originaire d'ici et que c'était normal. Mais tu pouvais vite éliminer cette possibilité. « Tout juste débarqué ou mauvaise orientation ? » demandais-tu avec un léger sourire. Tu avais longtemps eu un problème d'orientation dans cette ville, mais maintenant ça allait mieux. Sauf dans la pénombre, quand tu te rendais dans des quartiers jamais explorés, là tu pouvais te perdre aussi. Mais ce sont des choses qui arrivent à tout le monde, en général il suffit de demander son chemin, ou alors de sortir son téléphone pour mettre le GPS, c'était assez bien foutu comme concept. « Bien sûr, dites-moi juste vers quel coin je dois vous conduire parce que le quartier résidentielle est immense ! » Et si tu ne savais pas vers où aller, alors tu pourrais passer au moins le reste de la matinée à tourner avec lui dans toutes les petites rues, à visiter chaque recoin du Southern District. Et même si ça ne te déplaisait pas tant comme idée, tu ne pouvais pas vraiment te permettre de ne pas retourner à la boutique. « Je m'appelle Mathilda d'ailleurs. » Tu lui tendais une main avec un grand sourire amical. Quitte à l'aider, autant le faire en connaissant au moins le prénom de l'autre. C'était toujours une bonne façon pour commencer les choses et pour établir un lien de confiance.

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Il était soulagé de recevoir un peu d’aide. Devoir quitter tout ses repères et se retrouver dans un autre pays sans connaître ni l’endroit, ni les gens, c’était dur. C’était encore une épreuve pour lui à surmonter alors qu’il devait déjà surmonter le deuil de ses parents. La jeune femme blonde me pose une question qui le fit sourire. Un sourire gêné se glisse sur son visage lorsqu’elle comprend qu’il n’est pas vraiment d’ici. « Tout juste débarqué madame, je viens d’arriver de France. » lui dis-t-il toujours avec ce petit accent qui rappelait que même si son anglais était très bon, il venait d’ailleurs. « Merci madame ! c’est gentil à vous ! Je dois me rendre au 37 Lexington Street » dit-il en se rappelant de l’adresse postale. Heureusement qu’il avait une très bonne mémoire pour ce genre de chose, sinon il aurait eu du mal à tourner chez Eibell . C’est avec un sourire poli qu’il serra la main de la jeune femme qui se présentait à lui. « Ravi de vous rencontrez Mathilda, Je m’appelle Maxim » se présenta-t-il sur un ton courtois « Vous êtes de la région ? » Le questionna-t-il curieux.
Alors qu’ils se mirent en marche, Maxim incita son chien des Pyrénées à les suivre, ne voulant pas risquer de le perdre.

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Il confirmait ce que tu demandais. Un nouveau venu en ville. Et pas de n'importe où, il t'indiquait son pays et tu ne pu cacher ta surprise. Tu n'étais pas la meilleure en géographie mais tu avais assez vite une carte du monde dans la tête et tu visualisais assez bien où ça pouvait se trouver par rapport à l'Australie. Autant vous dire : pas la porte d'à côté. « De France ? Ça a dû être un très long voyage ! » Tu n'en demandais pas plus. Après tout, les raisons de son arrivé ici, de son long voyage de là-bas jusque là, ça ne te regardait pas. Surtout que tu venais juste de le rencontrer. Tu aurais l'impression d'être une intruse dans sa vie à lui poser tout un tas de questions indiscrètes. Et tu n'étais pas indiscrète. Peut-être un peu curieuse parfois, mais tu ne cherchais jamais à savoir les choses. Surtout quand on ne te les disait pas. « Et arrêtes de m'appeler madame, je dois être à peine plus âgée que toi je pense ! » A vrai dire, à ce petit jeu là, tu étais toujours mauvaise. Quand tu voyais un enfant dans la rue et que tu essayais de deviner son âge, tu étais toujours bien à côté de la plaque. Et pas que pour les enfants. Tu ne soupçonnais pas qu'il avait quand même 7 ans de moins de toi. « Ravie, également. » Tu lui offrais un nouveau sourire, lui jetant un rapide regard avant de regarder droit devant toi sinon tu pourrais risquer de te manger un poteau. Tu l'avais déjà vécu à plusieurs reprises, autant éviter ça, aujourd'hui. « Je vis ici depuis que j'ai huit, alors on peut dire que oui, même si la ville est assez vaste et qu'il m'arrive encore de m'y perdre parfois. » Comme quoi, même après 16 ans de vie ici, la vie n'était pas toujours facile. Pourtant, tu n'avais pas un mauvais sens de l'orientation. Juste depuis quelques mois, à cause de ta mémoire.

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Mathilda est la première personne a qui je parle ici, à Bowen. Elle à l’air sympathique, bien qu’elle m’étonne un peu par son commentaire. Effectivement la France, c’est pas la porte d’à côté et le voyage, disons que vue sa gentillesse, j’oses pas lui dire que c’était horrible et que je n’ai aucune envie d’être ici. Je me contente de lui sourire et je lui répond, « c’était très long. Mais j’ai fini par touché le sol » dis-je amusé, dans la langue de Shakespeare.
Je la dévisage, me demandant si elle a vraiment quinze ans. Je veux bien qu’elle ne soit pas vieille mais euh… comment dire… De là à dire qu’elle fait physiquement quinze ans, c’est peut-être un peu exagéré. Sauf que… Je ne sais pas comment vérifier mes doutes. Ah si ! Prêcher le faux pour savoir le vrai ? « Oh ! Toi aussi tu as quinze ans ? » L’interrogeais-je curieux. Bon d’accord, c’est pas très loyal, mais comme ça, je serai peut-être fixé.

Après les présentations, elle prends les devants et nous commençons à avancer dans la rue commerçante. Là, elle m’explique qu’elle est arrivée à Bowen à l’âge de huit ans. Ça m’intrigue un peu, et je lui demande « T’es parents bosses ici ? Tu as l’intention de partir d’ici plus tard ? » lui demandais-je curieux. « Tu te perds encore ? T’es sérieuse ? » je peux m’empêcher de laisser s’échapper un léger rire. « Pourtant, c’est pas non plus immense comme ville. » constatais-je sans comprendre en regardant les vitrines des petites boutiques de la rue. « Tu m’inquiètes là… C’est quoi ici ? Un labyrinthe ? » demandais-je mi-amusé, mi-sérieux.

J’avais pourtant un très bon sens de l’orientation grâce à mon enfance dans les montagnes, mais j’ai jamais été très à l’aise en ville, alors j’appréhende un peu plus. Et puis, faut pas oublier que je suis dans un pays étranger au mien, y a de quoi être un peu perdu.

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Il t'affirmait ce que tu pensais et tu esquissais un léger sourire, hochant la tête doucement. « Oui j'imagine que tu as dû passer une journée entière pour le voyage avec quelques escales ! » Tu avais un hobby un peu étrange, lorsque tu t'ennuyais, tu visitais de nombreux sites de voyage en avion, cherchant diverses destinations, pour voir le temps, le prix, les escales. Tu essayais de te faire une idée du temps que ça pourrait prendre si jamais un jour tu décidais de prendre le large et faire un tour du monde. Mais tu t'arrêtais souvent aux transports, tu n'avais jamais regardé les hôtels, ce qu'il y aurait à visiter. « Tu as quinze ans ? » Tu ouvrais la bouche, venant glisser une main dessus, surprise. Tu ne savais pas la cacher lorsqu'elle apparaissait chez toi. Tu reprenais assez vite puisqu'il hochait la tête. « J'en ai 22, je t'imaginais plus vieux que ça ! Mais tu peux quand même me tutoyer. » Un nouveau sourire sur le visage, sept années ce n'était pas grand chose. Mais s'il voulait continuer de te vouvoyer, alors tu le laisserais faire. Tu n'allais pas l'obliger, tant qu'il se sentait à l'aise, tu n'y voyais pas de lézard. Et toi, tu allais continuer à le tutoyer. « Mes parents bossent ici oui, ils tiennent une petite épicerie. Et quant à l'idée de quitter Bowen, peut-être un jour mais je ne sais pas. » Tu haussais les épaules. C'était une option envisagée il y a quelques mois de ça, lorsque tu te projetais à l'avenir. Mais entre temps, il y avait eu ton accident et le fait que tu n'ais plus aucune mémoire, tu ne pensais pas pouvoir survivre à une vie en dehors de Bowen. A une vie où tu serais incapable de te souvenir des moindres choses, des moindres détails. « Une sorte de labyrinthe oui, les rues sont parfois si similaires que si on fait pas trop attention, on peut tourner en rond et mettre du temps avant de le réaliser. » Surtout quand on avait la tête dans les étoiles, comme toi tu avais l'habitude de l'être. Mais tu riais plus souvent de ta bêtise qu'autre chose.

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» ce nouveau monde est trop dangereux pour l'humain imparfait qu'j'suis - concho
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» et le coeur vierge de tout passé, nous ouvrirons les yeux sur un nouveau monde. (Antoine)
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