L’ornement d’une maison ce sont les amis qui la fréquentent. { Louis }

Dormir, dormir. Malgré le peu d'obligations que Louis possédait présentement, il avait été plutôt occupé dans les derniers jours. Ce jour de congé était donc, selon lui, bien mérité et particulièrement apprécié. Il s'était levéune heure et demi plus tard qu'à son habitude. Toutefois, aujourd'hui, il n'avait pas à se rendre à la pâtisserie, même si, en fait, il aimait plutôt ce nouveau job. Cela faisait déjà quelques jours qu'il y travaillait, il avait pu servir un certain nombre de clients réguliers et peu à peu, il apprenait à connaître Tara, sa patronne mais aussi la propriétaire de la pâtisserie. Louis-Mathis s'était donc levé ce matin, se préparant un petit déjeûner de roi: oeufs, bacon, rôties, yogourt et une montagne de fruits frais. Un tour rapide dans la douche et il en ressortit tout frais. La journée s'annonçait ensoleillée; le jeune homme enfila alors un haut crème à manches courtes ainsi qu'un bermuda en jeans. Il irait peut-être prendre une marche sur la plage ou dans le voisinage, aujourd'hui. Avant cela, il s'occupa à faire un peu de lessive; tant qu'à être en congé, aussi bien se libérer de quelques tâches hedbomadaires! Louis récupéra les vêtements qui se trouvait dans le panier y étant destiné, dans sa chambre à coucher, et l'amena jusqu'à la machine à laver. Il sépara les couleurs et déposa dans l'électroménager, l'un de ces groupes de vêtements. Alors qu'il fermait le couvercle de la machine, Louis entend conger à sa porte. Il n'était pas du genre à recevoir bien des visites depuis son arrivée à Bowen, et ce, même s'il connaissait de plus en plus de gens. Il déposa alors le panier qu'il avait entre les mains, passa machinalement l'une de ses mains dans ses cheveux tout en se rendant à la porte d'entrée. En tirant la poignée et en ouvrant la porte, l'extérieur de son appartement fit aparraître un jeune homme, environ le même âge que lui, brun, le teint bronzé, le sourire éclatant mais surtout, un visage connu... ou enfin, virtuellement connu. «Salut Louis!» Benjamin, de son prénom. Ils s'étaient connues via un réseau social qu'ils fréquentaient tous les deux. Cela avait rapidement cliqué entre eux et ils avait passés des heures à discuter ensemble. Jolie coïncidence lorsque Louis lui avait annoncé qu'il quittait le Canada pour l'Australie et que Benjamin lui avait répondu que Bowen faisait aussi partie de ses plans, dans un futur proche. Les deux jeunes hommes avaient prévu se rencontrer, toutefois, d'ici quelques semaines encore. Louis était donc surpris de le retrouver au pas de sa porte, non sans être bien heureux de le voir en face! «Hey, Benji!» il lui sourit et lui serra la main. «Qu'est-ce que tu fais là, mec? Tu m'avais dit que tu débarquerais au début du mois prochain!» Louis l'invita à entrer dans son appartement et à faire comme à son aise.

Alors qu'il l'avait nommé par un certain surnom qu'il, avouons-le, n'avait jamais vraiment utilisé, Louis remarqua une légère réaction faciale chez Benjamin. Il cru se souvenir que celui-ci ne pouvait supporter ce diminutif. Niveau première impression, il aurait pu faire mieux! Son invité lui serra la main et entra dans l'appartement, le sourire accroché aux lèvres. Louis referma la porte et s'approcha du jeune homme, lorsque celui-ci lui répondu: «Un imprévu... J'ai pris l'avion plus tôt, je suis ici depuis quelques jours, environ une semaine et quelques. Merde. Je tombe peut-être mal.» Louis lui sourit, toutefois curieux de l'imprévu qui l'avait mené ici plus tôt. S'il tombait mal? Ce n'était pas vraiment le cas. Louis passait beaucoup de temps seul, autant chez lui qu'à vagabonder dans les rues de Bowen alors un peu de compagnie ne lui ferait surement pas de tord. «Ah je vois! Rien de grave, j'espère.» En réponse à la fin de sa phrase, Louis pointa sa machine à laver en riant, et ajouta: «Mais non, au contraire, tu tombes pile dans l'heure des tâches ménagères!» Il ferma ensuite la porte menant à la pièce qui lui servait de buanderie, dans le but de diminuer le son strident se répendant dans l'appartement. Il revint ensuite au salon, où se trouvait Benjamin, puis se déplaça à la cuisine, plus précisément face au réfrigérateur. Il en ouvrit la porte et y jeta un coup d'oeil rapide. Il releva la tête vers le jeune homme et lui demanda: «Tu veux quelque chose à boire? De l'eau, un jus frais?» Louis lui aurait bien proposé une bière, mais il avait réalisé qu'il n'était même pas onze heures encore. Il n'était pas habitué aux journées de congé. Louis prit le brevage que son ami autrefois virtuel choisit et s'en prit un aussi, avant de revenir au salon, où il s'assit sur l'un des canapés. «Alors, que se passe-t-il de nouveau avec toi?» demanda Louis, souriant. Il ne savait pas trop comment démarrer la conversation, alors il préféra choisir un truc simple, passe-partout.

Benjamin le rassure, rien de grave l'a mené plus tôt à Bowen. C'est plutôt rassurant. Même si Louis ne s'attache que peu aux gens qu'il rencontre, il n'en demeure pas moins empathique, quoique ce soit des traits contradictoires. «Je tombe donc au bon moment pour t'épargner les corvées!» Louis rit. Il n'était pas du genre à passer des heures à ranger son petit logement, mais il lui arrivait d'en retirer un certain plaisir, généralement lorsqu'il avait tout terminé et qu'il pouvait s'asseoir, un drink à la main, et observer le résultat. Suite à sa réponse, Louis prépara deux verres de jus et se dirigea auprès de son copain. Il l'observait, plus ou moins attentivement. Le jeune homme savait apprendre à connaître quelqu'un par ses manies, ses gestes, son langage non-verbal quoi. Ce que dégageait Benjamin, pour le moment, lui semblait être très positif. «J'ai démissionné, marre de cette entreprise j'y apprenais quedal et puis j'avais besoin d'air surtout.» Louis-Mathis se souvint alors des fois où Ben lui avait parlé de son boulot, qu'il n'appréciait pas tant que cela. «C'est comprenable. J'espère que tu pourras te caser dans un nouveau boulot bientôt, que tu apprécieras davantage.» Il lui sourit et enfila une nouvelle gorgée de jus. «Et toi alors dis moi tu te plait ici?» Le jeune adulte sourit légèrement. «Disons que ça va...» Il prit une pause, et ajouta: «Les terres québécoises me manquent encore, mais je sais que je suis ici pour le mieux. J'ai fait quelques boulots déjà, ça me permet de découvrir davantage le quartier. Je rencontre des gens, mais je passe encore pas mal de temps seul, tu me connais!» Louis rit doucement. Sans réellement se connaître, mis à part virtuellement, grâce aux réseaux sociaux, il avait tout de même réussi à créer un certain lien avec Benjamin, à qui il n'avait pas eu de difficulté à raconter quelques pages de son histoire.