begin a new life (louis)

Cela faisait presque deux semaines que Tara tenait sa pâtisserie, et qu'elle se sentait fatiguée, parce qu'elle était seule, trop seule, et que pour la gérer, elle commençait à s'épuiser. Il lui fallait quelqu'un, une personne qui pourrait tenir le boutique une après-midi entière, qu'elle puisse se reposer, et quelques heures dans la semaine, pour lui laisser le temps de souffler. Parce que si elle dormait deux heures, c'était déjà bien pour elle. Mais ça, c'est ce qui arrive quand on tient une pâtisserie, il faut tout préparer, toutes les pâtes et tout, les mettre aux frais, préparer les étapes de certains, la forme d'autres; et après, voir pour la cuisson. Mais c'était du boulot, beaucoup de boulot. Elle avait donc déposé une annonce pour embaucher quelqu'un. Et un cv lui était parvenu. Juste un, mais c'était toujours ça de pris. Alors elle l'appela pour lui donner rendez-vous, au café à côté, afin de faire un rapide entretien. Elle lui poserait deux-trois questions, pour la forme, fera mine de réfléchir, mais elle sait très bien qu'elle ne peut dire que oui, sinon elle devrait fermer certains jours, pour son bien-être.

Louis avait l'habitude de changer fréquemment de boulot. Il était légèrement instable, faute du passé qu'il traînait encore sur ses épaules, mais cette instabilité était, pour une fois, désirée. En débarquant à Bowen, en Australie, Louis n'avait pas eu envie de se poser dans un appartement, de faire le même boulot durant des mois et des années, et d'entretenir la même routine chaque jour. Il voulait (et avait besoin de) changer de routine, de découvrir de nouvelles choses, de faire de nouvelles rencontres. Ces désirs étaient envisageables en changeant de travail. Il avait d'abord travaillé au restaurant, avec Marley. Suite à la rencontre avec celle-ci, il avait eu du mal à partir de ce premier boulot. Aujourd'hui, lorsqu'il y retournait, il appréciait encore plus le confort qu'il y retrouvait. À ce jour, Louis-Mathis travaillait dans un petit café et il avait en tête de changer d'endroit prochainement. C'est ainsi qu'il avait postulé auprès d'une pâtisserie, tout récemment ouverte, alors qu'il marchait dans les rues du centre-ville, quelques jours auparavant. La jeune femme qu'il avait rencontrée, la propriétaire, l'avait rapidement rappelé dans le but de le rencontrer. Louis s'était donc préparé à cet entretien d'embauche qui, disons-nous le, n'était plus le genre de chose qui le stressait. Il se savait charismatique, facile d'approche et intriguant. Rares étaient les fois où on ne le rappelait pas pour l'embaucher, et Louis ne le pensait pas par vantardise, bien au contraire. Il savait qu'à force d'avoir passé ce type d'entrevue, il y avait développé une certaine facilité à répondre aux questions. Louis se présenta donc, dix minutes à l'avance, au petit café où la propriétaire, Mademoiselle Rosenstein, lui avait donné rendez-vous. Il poussa la porte et jeta un coup d'oeil rapide aux clients se trouvant aux tables. Il aperçu la jeune femme en question et s'approcha de la table où elle se trouvait. «Mademoiselle Rosenstein?» celle-ci tourna la tête vers Louis, qui lui sourit. Il lui tendit la main, se présentant. «Louis-Mathis Henry, vous allez bien?» Il s'assit face à elle, à la table.

Assise à une table, tu attrapes ton téléphone, afin de vérifier l'heure. Tu avais quelques minutes d'avance, ce qui était un miracle, puisque tu avais l'habitude d'être en retard, tu ne voyais pas souvent l'heure défiler, ce qui était parfois catastrophique, surtout à 5 minutes du lancement d'une de tes pièces. En y pensant, tu laisses un grand sourire transparaître sur ton visage. Parfois tu regrettais d'avoir tout plaqué, mais ce n'était que le temps d'une saison, le temps que Liam se remette, que toi, tu te remettes. Quand on t'interpella, tu levas les yeux, vers un jeune homme. Encore plus élégant que la fois où il était venu poser son cv.  Tu lui fis un large sourire, et l'invite à s'asseoir face à toi. « Tara ! Je vais   bien et vous ? » Maintenant qu'il est là, une serveuse revient à l'attaque, puisque tu l'avais un peu repoussé la première fois en lui signalant que tu attendais quelqu'un. « Vous voulez boire quelque chose ? » Tu commandes un café, et tu le laisses parler, il est assez grand pour prendre sa commande, même si c'est toi qui régale. Une fois qu'elle repart, tu poses ton regard sur lui, pour le détailler un peu. Tu ne sais pas comment faire, et tu te dis que si tu laisses quelques secondes passer, tu aurais peut-être l'idée d'une question. « Parlez-moi un peu de vous ! » Ce n'était pas génial, mais au moins, tu avais dis quelque chose, au moins tu avais pris les devants. C'était ça de se lancer dans une telle aventure, sans savoir certaines choses. Heureusement, tu avais eu quelqu'un pour t'aider à régler les questions juridiques liées à ta boulangerie, mais tu ne savais pas comment diriger un entretient d'embauche, ni même les questions à poser, parce que celle que tu pourrais poser, ne pourraient servir à rien.