hold on tight to these memories -r.

À voir le sourire et les yeux lumineux de Emma lorsqu'elle demanda si elle faisait tant que ça un beau couple avec Tyson à nos yeux, je devinai que c'était bel et bien lui l'heureux élu. Elle ne pu d'ailleurs pas se retenir bien longtemps et son petit jeu ne fit pas long feu puisqu'elle officialisa cette relation sans plus tarder ! J'eus un grand sourire et je m'approchai d'elle pour lui déposer un baiser sur la joue et la prendre dans mes bras. « Félicitations ma belle. C'est un mec super et tu le mérites amplement. » Je me rassis et bu encore quelques gorgées rapides de mon vin. Je m'en resservis un verre. Et moi qui m'imaginais que je finirais un jour avec l'une ou l'autre des belles blondes. Ouais, gosse, je m'imaginais marié à Victoria ou Emma, personne d'autre. Et voilà que les deux avaient trouvé chaussure à leur pied ... et ce n'était pas moi. « On en a fait du chemin depuis la petite école. » Déclarais-je en les regardant avec un sourire. J'étais content pour elle, vraiment. J'aurais simplement aimé être au même point qu'elles dans ma vie. Mais bon, elle le savait ça et je l'avais mentionné aussi déjà. Je ne voulais pas faire pitié ou recevoir toute l'attention. Elles étaient heureuses, c'était tout ce qui comptait à mes yeux. « Bon, on le mange ce festin ? » Je pesai sur le bouton play de la radio d'Emma et une musique d'ambiance, pas trop forte, commença à jouer. Je pris une fourchette et avalai ma première bouchée du cake aux olives. « Mmm, délicieux ! » Une fois le repas terminé, je m'étendis au sol, les pieds posés sur les genoux de Victoria. « Pfff, je vais exploser. Je vais attendre un peu pour le dessert j'crois ... » Je mangeais toujours pour deux et pourtant j'étais toujours aussi mince. N'allez pas dire ça à Emma ou Victoria, elles allaient m'en vouloir à mort d'être aussi bien fait.

Je rigolai à la réponse de Victoria concernant le métier de Tyson. « Tu veux qu’ils soient ensemble ou pas ? Tu vas la faire déguerpir si tu continues comme ça !! » Mais je savais qu’Emma ne partirait pas pour autant, je rigolais, voilà tout. La blondinette, en amour, était fidèle. Et après tout, elle connaissait le métier de Tyson avant d’en tomber éperdument amoureuse comme elle l’était présentement, alors elle n’avait pas vraiment d’excuse si cela la faisait changer d’idée ! Nous levâmes finalement nos verres à cette nouvelle relation, tous le sourire aux lèvres, malgré mon léger arrière-goût amer d’être le seul à ne pas avoir évolué depuis la petite enfance. Les filles sentirent d’ailleurs sans doute mon ton de nostalgie quand je parlai du fait qu’on en avait fait, du chemin, depuis le temps. Enfin, surtout elles ; moi, pas tant que ça. Je souris à Victoria quand elle m’appela doudou. Et pour tout le reste de son message, aussi. « Y’a déjà vous deux que je me sens obligé de protéger, c’est pas déjà assez ? » Dis-je en riant, comme pour enlever ce petit nuage au-dessus de ma tête et remettre une ambiance plus festive. Je ne voulais pas gâcher ce moment pour mes petits blues passagers. Après le repas, je m’étendis bien confortablement sur Victoria, qui me dit de faire comme chez moi. « Ah mais c’est ce que je fais ma chère, même plus besoin de ta permission … » Répondis-je sur un ton des plus narcissiques, surtout pour me moquer. Nous étions si proches tous les trois que des actes de la sorte étaient maintenant naturels. Emma sortit alors son Purel de son sac et m’en offrit. Je pris une voix féminine et répondit : « Oh ouiiiii ! Du Pureeeel ! » Je le pris quand même malgré ma moquerie et j’en mis sur mes mains, pour ensuite le passer à Victoria. Cette dernière demanda alors à Emma depuis combien de temps elle était avec Tyson. J’écarquillai les yeux et ouvrit la bouche de surprise sans pouvoir cacher mon sourire en même temps en entendant la réponse d’Emma. « Putain, si j’étais aussi bon en calcul, j’serais mathématicien, pas psychologue. » Dis-je pour la narguer. Elle calculait chaque seconde de leur relation, c’était mignon et romantique. La vraie belle flamme du début d’un couple : j’espérais qu’elle brûlerait longtemps aussi fort.

Je rigolai aux éclats quand Victoria traita Emma de sangsue. C'était hilarant. J'adorais comment mes deux amies pouvaient s'insulter de la sorte et finalement toujours se tirer la langue à la fin, comme si de rien était. En même temps, nous savions tous les trois que ce n'était pas vrai, cette blague. Je ne connaissais pas beaucoup Emma sous son côté amoureux, mais je doutais fortement qu'elle soit aussi collante. « Dans ce cas j'peux me compter heureux que tu ne m'aies jamais aimé, en fait ! » Dis-je en rigolant. Oups, serait-ce le vin qui me montait déjà à la tête pour dire des trucs de la sorte ? Je rougis un peu en espérant que ce commentaire passerait inaperçu. J'essayai donc de changer de sujet en disant que nous en avions fait du chemin, que nous avions évolué, et tout. Heureusement, Victoria embarqua là-dedans et puis cela dégénéra même jusqu'à me faire croire que mes deux meilleures amies étaient des sorcières qui faisaient fuir toutes les femmes autour de moi. Je fis semblant d'avoir peur devant les rires machiavéliques des deux blondes, avant de rire de nouveau. « Ouais bah si c'est le cas, arrêtez d'être aussi laides et méchantes, alors. J'aimerais bien ne pas finir mes jours seuls avec mes consoles de jeux vidéo. » Je leur fis un clin d'oeil. Vraiment, ce soir, on aurait dû me donner une médaille pour le record du plus grand nombre d'interventions plaintives. Je ne cessais tout simplement pas de tout ramener à ma solitude et mon désespoir. Je devais être ennuyant. Finalement, Victoria proposa qu'on se rencontre les trois avec Tyson, et Emma proposa même que Donovan soit aussi de la partie, prétextant que pour lui faire plaisir, Tyson allait se forcer. J'hochai la tête. « Ouais, ça pourrait être bien. Ce serait l'occasion peut-être même de les rapprocher, ces deux-là ... ce serait dommage qu'ils ne puissent pas se voir même en portrait, après tout, vous êtes des meilleures amies, alors ce serait bien que vos copains s'entendent ... » Je n'étais pas contre l'idée de cette sortie de couples, mais évidemment dans ce terme, il y a le mot couple, et je n'étais pas en duo, moi. J'avais peur d'être la ... cinquième roue du carrosse. Mais je savais aussi pertinemment que les quatre allaient réussir à m'intégrer malgré tout, alors bon, pourquoi pas. Je me servis un nouveau verre de vin.

Je rigolai quand mes deux amies se collèrent à moi, l'une disant qu'elle était persuadée que je m'ennuyais de l'affection qu'elles me donnaient quand nous étions jeunes, l'autre me demandant pourquoi j'étais finalement soulagé qu'elle ne m'ait jamais aimée. « Alala, vous êtes folles les filles ... Mais bien sûr que je m'ennuie du temps où je pouvais vous coller sans avoir peur que votre amoureux me casse les côtes. » Je blaguais, évidemment. J'imaginais bien que Donovan et Tyson comprenaient notre amitié et qu'ils savaient que je n'étais pas une menace. Je n'en étais effectivement pas une. Mes deux meilleures amies étaient heureuses et jamais je ne viendrais foutre le bordel là-dedans. De toute façon, Emma, c'était du passé, je m'étais résigné il y a de cela bien longtemps. Finalement, Victoria parla des jeux vidéo et sa description de ceux-ci me fit éclater de rire. « Attends tu viens de décrire la femme idéale là ! » Évidemment, c'était une pure connerie, ce n'était pas mon genre de dire ça et de toute façon pour moi la femme idéale n'était pas silencieuse et ne vivait pas que pour mon plaisir. Quand Emma ajouta que le contact humain était important, j'hochai la tête. « Et les longues discussions, et la tendresse, et les je t'aime, tout ça. » Ajoutais-je. Oui, je rêvais de cet amour platonique mais si beau.

Concernant nos rendez-vous de couple - dont j'allais être le seul exclus -, Victoria ne semblait pas chaude à l'idée que leurs deux hommes se trouvent à la même table. Même après les paroles d'Emma et de moi-même, je sentais une réticence de son côté. Je trouvais dommage que Donovan réagisse de cette façon et qu'il ne soit pas assez mature pour passer à côté de quelques étincelles. Bref, Victoria convenant qu'il serait mieux de les voir séparément, elle me prit la main et me dit qu'elle serait ma cavalière, Emma renchérissant que ce serait plutôt à elle de l'être puisque j'avais déjà été amoureux d'elle. « Tu deviens beaucoup trop à l'aise avec ce sujet, j'te rappelle que tu m'as brisé le coeur hein ! » Dis-je en la poussant un peu. En même temps, je préférais qu'on se le dise ouvertement plutôt que cela ne crée un malaise entre elle et moi.

Après nos petits mots d'amour sur notre amitié si longue, durable et merveilleuse, je me levai. « Vous venez dans l'eau avec moi ? » Proposais-je en enlevant mon chandail. Je ne comptais plus le nombre de verres de vin que j'avais pris, mais j'avais chaud et l'eau m'invitait.

« Trop bu ? Pourquoi ? Un homme sobre a pas le droit de se baigner ? » Mais elle avait raison. J'avais trop bu. Je m'en rendais compte maintenant que je m'étais levé debout. C'est vrai, assis, on ne se rend pas toujours compte du taux d'alcool dans notre sang, mais une fois sur nos deux jambes, l'équilibre semble plus difficile à maintenir. Je regardai les deux bouteilles vides par terre, dont une que j'avais bu à moi seul. La coupe se terminait toujours très vite et je la remplissais machinalement, sans trop me demander le combientième c'était. Bah, de toute façon, je n'en étais pas au point de dire des conneries ou de me vomir dessus et je savais que Victoria et Emma me trouveraient juste encore plus drôle. Je n'étais pas désagréable. Et là, je savais encore me contrôler.

Je fus content que mes deux amies embarquent dans ma folie de sauter à l'eau après avoir mangé. Les deux enlevèrent leurs vêtements, révélant une Victoria en maillot une-pièce et une Emma en bikini. Je tâchai de ne pas trop les regarder même si elles étaient franchement canons. De toute façon, Emma sauva la situation en criant que le dernier à l'eau était une poule mouillée. Je partis donc à courir à sa suite et, voyant que Victoria était presque en train de me dépasser, je bifurquai de sorte à me mettre dans son chemin et elle me rentra dedans dans sa course. Ce fait l'ayant ralenti, j'arrivai à sauter tête première dans l'eau, arrivant deuxième. Ressortant de l'eau, complètement mouillé, je pointai Victoria en rigolant. « POULE MOUILLÉÉÉÉÉÉÉÉEEEE !! » J'avais peut-être un peu trop d'entrain, mais c'était franchement hilarant dans ma tête. Finalement, nous étions les trois dans l'eau. Sa fraîcheur faisait du bien à ma tête ; elle m'éclaircissait les idées.

J'enfouis juste le bas de ma tête dans l'eau, prenant discrètement dans ma bouche une grande quantité d'eau. Quand je remontai complètement à la surface, je crachai en un long jet toute l'eau salée en plein visage d'Emma. J'éclatai de rire. Je n'avais pas de mal à croire que je venais de déclarer la guerre.