Surprise, surprise ! (Emma)

S'il y a une chose que j'aimais par dessus tout c'était bien de retrouver la femme de ma vie, la seule qui parvenait à faire de moi le plus heureux des hommes, afin de pouvoir la serrer contre moi et de pouvoir l'embrasser avec tendresse et passion. Bien que je mourais d'envie de faire perdurer ce moment , alors que nos lèvres étaient en contact et que mes mains n'avaient de cesse que de glisser contre ses cuisses et ses hanches, je demeurais néanmoins d'avis qu'il y avait un temps pour toute chose et Zoé ne tarda pas à nous faire réaliser que le temps de mettre un terme à notre embrassade était arrivé.

Emma et Zoé étaient les deux femmes de ma vie bien sur je les aimais toutes deux d'une manière différente et je ne saurais entrevoir mon avenir sans ma reine et ma princesse.  La mère et la fille avait réussi à s'emparer de mon cœur et maintenant nous formions une jolie famille reconstituée, d'ailleurs jamais je n'eus à regretter cette décision car en ce qui me concerne Zoé est ma fille d'ailleurs le simple fait qu'elle m'appelle papa ne peut que m'emmener à sourire de toutes mes dents.

Lorsque Zoé leva les bras en ma direction je compris rapidement ce dont il pouvait en retourner, il n'était pas nécessaire d'être très malin pour comprendre que la princesse réclamait que je la prenne. Lui souriant je m'exécutai, il faut dire que j'aimais bien ces petits moments père-fille. Bien que Zoé accaparait une bonne partie de mon attention je continuais de sourire et d'admirer le charmant regard de ma belle et douce Emma.  L'entendant me demander si je désirais boire quelque chose, je continuai de faire des chatouilles à Zoé qui ne demandait pas mieux. Je prendrais bien un jus d'orange s'il te plaît. Le médecin m'avait ordonné de me tenir loin de tout ce qui pouvait contenir de la caféine et bien que par moment il m'arrivait de faire à ma tête je comptais suivre ses conseils.

Je serais un bien piètre menteur si je permettais d'avancer que je n'avais pas été déçu de voir l'élue de mon cœur couper court à notre moment de tendresse afin de se diriger vers la chambre de Zoé mais j'aimais tellement ma petite princesse que je pouvais aisément lui pardonner cette petite interruption. Après tout nous allions pouvoir nous rattraper un peu plus tard sa mère et moi. Regardant Emma se lever afin de se diriger vers la chambre de notre petite puce je ne pus que la regarder s'éloigner, demeurant songeur du moins le temps de son absence, et c'est alors que je la vis revenir au salon alors qu'elle tenait dans ses bras celle qui avait décidée de couper court à notre moment d'intimité.

Un large sourire se dessina sur mes lèvres lorsque je vis ma fille lever les bras en ma direction, de la façon dont elle me regardait on aurait pu avoir l'impression qu'elle venait de voir le père Noël et qu'elle avait compris que les présents allaient pleuvoir, lui souriant je la pris afin de la poser sur mes genoux. Chatouillant ma princesse et l'embrassant je souris à l'endroit lorsqu'elle me demanda ce que je désirais boire … je lui fis une requête pour le moins inhabituelle soit du jus d'orange mais le moment n'était pas propice à lui fournir des explications.

Ça c'était le bonheur , le vrai, rien ne pouvait rivaliser avec cette douce sensation de bonheur que je pouvais ressentir en compagnie des deux amours de ma vie. Souriant je vis Emma revenir vers nous alors qu'elle prit place près de nous. Merci t'es un amour. Je l'embrassai sur les lèvres tout en continuant de divertir Zoé en lui faisant faire de léger sauts à l'aide de mon genoux … elle aimait bien ces petites séances de rodéos.

J'avais beau être la patron au bureau et être celui qui dicte les règles et établis les priorités , ainsi que les grandes orientations du cabinet, j'étais parfaitement conscient que je ne profitais pas des mêmes prérogatives une fois à la maison et il suffisait d'apercevoir ce regard que me fit Emma, lorsque j'avais entreprit de bouger mon genou afin de divertir Zoé, qu'il s'agissait là d'une activité qu'elle était loin d'approuver. En ce qui me concerne je ne me souciais que très peu du fait que la petite en vienne à régurgiter sur moi mais comprenant parfaitement que ma vision de la question était divergente , et pas qu'un peu, de celle d'Emma je préférai obtempérer avec elle … comme je le disais si bien je suis loin d'être le patron.

J'aimais Emma , c'est pourquoi je tentais de réduire au strict minimum les sujets pouvant mener à une mésentente éventuelle, il faut dire qu'en tant qu'avocat j'étais devenu un expert du compromis. La belle blonde glissant sa main contre la mienne, mélangeant ses doigts avec les miens, je ne pus que contempler son regard lisant même sur ses lèvres ces quelques mots qu'elle m'avait mimés. Rien ne pouvait me rendre plus heureux que d'entendre ses mots provenant de la bouche de la femme que j'aime Prenant la bouteille afin de la déposer sur la table basse je pris ensuite Zoé dans mes bras afin de lui permettre de faire son rapport. J'aimais bien montrer à Emma que je savais y faire avec Zoé mais ça elle le savait déjà. Soudain je constatai une odeur pour le moins prononcée et tenant Zoé à une certaine distance je ne pus que la regarder amusé. Oh t'as fait ta petite commission. Bien sur j'en rigolais et c'est alors qu'elle mit ses mains devant mes yeux, un peu comme si elle voulait jouer. Tournant la tête en direction d'Emma je lui souris, elle était si belle après tout. Ou sont les couches? C'est un cas de force majeure.

Je savais pertinemment que Zoé aimait nos petits jeux, dont faisait partie nos petites séances de rodéos improvisé, là n'était pas la question mais reconnaissant la pleine autorité d'Emma je préférais ne pas me lancer dans une argumentation sans fin … je préservais mes énergies et mes envolées lyriques pour le tribunal, faut dire que j'aimais bien m'offrir en spectacle et mettre les autres avocats complètement KO devant un juge qui – habituellement – n'en croyait pas ses yeux.

Mon jus d'orange terminé, et le biberon de Zoé également terminé, je sentis que le dessus de ma cuisse commençait à être chaud et levant la petite dans les airs je compris à son regard qu'elle nous avait fait un petit cadeau. Dans de telles circonstances je n'avais pu que le lui faire remarquer avec humour, elle avait beau n'être qu'un bébé j'étais persuadé qu'elle comprenait tout ce que je lui disais, me tournant vers la femme de ma vie et lui souriant je lui demandai ou se trouvaient les couches. Une façon bien à moi de lui proposer de m'en occuper. Je m'en occupe belle blonde de mon cœur. Je regardai ensuite Zoé. Toi tu viens avec papa ma puce.

Posant la petite sur le lit je me tournai ensuite afin d'aller prendre le nécessaire et j'entrepris de la dévêtir afin de lui retirer la couche, lui nettoyer la peau avant de lui mettre une autre couche et de lui enfiler à nouveau ses vêtements. Je vous le dit, un vrai professionnel. Là tu sens beaucoup mieux ma chérie. Je lui fis un baiser sur le front et la tenant d'un bras je finis par ramasser la couche souillée afin d'en disposer pour finalement me débarrasser de la serviette qui finit par se retrouver dans la corbeille à lessive. Une princesse toute propre. Dis-je alors que je la tendis à Emma une fois de retour au salon.

D'aussi loin que je m'en souvienne je n'ai jamais pensé qu'un jour j'en viendrais à avoir la fibre paternelle mais lorsque Zoé finit par pointer le bout de son nez et à faire partie intégrante de ma vie tout ceci fini par changer. Il faut dire que sa bouille d'ange eut tôt fait de m'attendrir et puis il faut dire que j'affectionnais énormément sa maman. M'occupant de changer sa couche je ne pouvais que me remémorer tout ces moments et puis lorsque le tout fut terminé je balayai du revers de la main ce vent de pensées nostalgiques et je retournai au salon avec la petite afin de la remettre à sa mère. Bien entendu lorsque je la vis tendre les bras afin de se faire prendre par Emma je ne m'en formalisai pas le moins du monde après tout le lien entre une mère et sa fille était ce qu'il y avait de plus fort. Je lui souris lorsqu'elle me demanda si tout c'était bien déroulé. Bien sur ma belle. Bien entendu je me doutais bien qu'elle ne s'était pas permise de m'adresser cette question par soucis d'inquiétude mais plutôt par simple gentillesse.

Zoé semblait plutôt sage dans les bras d'Emma mais , évidemment, il s'agissait plutôt d'un bref moment d'accalmie … elle n'allait pas tarder à s'agiter, d'ailleurs ces quelques signes d'impatience qu'elle avait fini par afficher se voulaient plus qu'éloquent. Il me tarde de voir ça. Je finis par m'accroupir afin de pouvoir regarder le tout et puis au bout d'un moment je fus déranger par la sonnerie de mon téléphone. Désolé, je vais prendre l'appel et ensuite j'éteins l'appareil. Je souris à Emma et passai ma main dans les cheveux de Zoé avant de m'éloigner.

Prenant l'appel je tentai de préserver mon calme bien que le tout ne me semblait pas simple, moi qui avait l'habitude d'avoir à gérer des situations explosives celle-ci l'était doublement. Ma mère était en pleurs, même si elle était ma mère adoptive elle était la seule mère que j'avais connu je ne faisais donc pas de distinction en ce sens. L'entendant débiter ses phrases les unes après les autres je peinais à tenter de la calmer, je comprenais ses craintes, elle avait peur que je me détache d'elle et de mon père maintenant que mes parents biologiques voulaient me rencontrer mais ça c'était bien mal me connaître. Je t'aime maman, je passerai demain matin je te le promets, en attendant tâche de ne plus te faire de soucis. Éteignant mon téléphone je m'installai sur le sofa et je poussai un fort soupir. Truc de fou. Dis-je d'un timbre de voix plutôt faible, j'en avais vécu des galères mais celle là promettait de s'avérer mémorable.

Bien entendu lorsque mon téléphone se mit à sonner je préférai m'éloigner dans un premier temps pour bien entendre mon interlocuteur mais surtout afin de ne pas perturber ce moment de plaisir entre Emma et Zoé. Ce qui transpira de ma conversation téléphonie d'avec ma mère fût de nature à m'abasourdir, inutile de dire que j'étais assommé lorsqu'elle m'apprit que mes parents biologiques avaient exprimé le désir de me rencontrer, d'ailleurs je pouvais aisément comprendre cette crainte qui l'animait.  Bien entendu j'étais effrayé et j'avais envie de me laisser aller, de pleurer, mais d'entendre ma mère pleurer me fit comprendre que le moment ne s'y prêtait pas … que je me devais de me montrer fort afin de l'épauler.  J'avais préféré mettre un terme à cette discussion, ce n'était pas un sujet qui se discutait au téléphone, je préférais en discuter avec elle directement mais le tout allait devoir attendre à demain histoire d'en discuter tête reposée … je voulais à tout prix éviter de sombrer dans l'émotivité.

De retour au salon, m'étant installé sur le sofa, je croisai le regard d'Emma alors qu'elle continuait de jouer avec Zoé et de toute évidence elle réalisa que tout n'était pas au beau fixe. Je me refusais de leur pourrir la journée, après tout c'était un moment en famille.  Une histoire de fou à laquelle je ne comprends rien, j'irai déjeuner chez ma mère demain afin de tirer tout ça au clair. Je passai une main dans mes cheveux, fermant les yeux un instant afin de tenter de faire le vide dans mon esprit, et puis je m'approchai d'Emma et de Zoé leur souriant et les embrassant bien que cette histoire continuait de me préoccuper plus que je ne voulais l'admettre.

Bien que j'avais l'impression de me retrouver en plein cœur d'une véritable catastrophe j'avais préféré feindre que tout allait parfaitement bien, il faut dire que je n'étais pas à l'aise avec l'idée de m'ouvrir sur mes problèmes. Déformation professionnelle. Je savais que je pouvais parler en toute liberté avec Emma mais, d'une certaine façon, j'avais l'impression que le moment ne s'y prêtait pas. Et puis il faut dire que je ne voulais pas alourdir l'ambiance, Zoé semblait tellement s'amuser … valait mieux remettre le tout à plus tard.

De nouveau près d'Emma et Zoé je ne pus que sourire lorsqu'elle émit le souhait de recommencer son puzzle, encore une fois, et regardant Emma s'éloigner afin de se diriger vers la salle de bain je portai mon attention sur Zoé. T'es une championne du puzzle. Je lui souris, passant une main dans ses cheveux, tout en la regardant continuer de s'amuser. Par moment je l'enviais, les enfants n'avaient pas la moindre idée des tractations de ce monde propre aux grandes personnes. La regardant je ne pouvais que souhaiter qu'elle prenne tout son temps afin de ne pas vieillir trop rapidement. Ce que je donnerais pour retrouver cette innocence propre à l'enfance? Vous avez pas idée.