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↳ personnages attendus

Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.

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 there's so much the eyes say that we don't speak -r.

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MessageSujet: there's so much the eyes say that we don't speak -r.    there's so much the eyes say that we don't speak -r.  EmptyDim 5 Oct 2014 - 16:05

Cela faisait maintenant quelques séances que je suivais chez une psychologue. Je n’en avais parlé à personne, sans doute à cause du côté péjoratif à consulter un professionnel de thérapie. Je ne voulais pas entendre les représailles, je ne voulais pas être jugé, et surtout je ne voulais pas qu’on me questionne sur ce qui n’allait pas. Rien n’allait de travers en particulier. Juste moi, à l’intérieur, dans ma tête. Peut-être était-ce des reliques du temps où j’étais moyennement apprécié de mes pairs au lycée, étant le geek, le nerd, l’intello. Certes, j’avais été épargné plus que d’autres de l’intimidation mais quand même, je l’avais vécue, directement ou indirectement. Aujourd’hui, je semblais avoir plus de mal que les autres à m’affirmer, à me dévoiler au premier inconnu, à me laisser aller. Je n’étais jamais certain de ce que je disais, de ce que j’avançais, et je n’avais jamais le courage d’aborder quelqu’un en premier – ou en de très rares occasions et quand le contexte le permettait bien.

Bref, ce fut donc sur une thématique de l’estime de soi que j’avais commencé à voir hebdomadairement le Dr Morgan. Je pourrais l’appeler Anastasia quand je n’étais pas devant elle, mais je ne voulais même pas seulement songer à son prénom. Pourquoi ? Parce que l’appeler Dr Morgan me permettait de me définir une certaine distance à conserver. L’appeler Anastasia, même dans mes pensées les plus intimes, brisait toutes barrières et cela pouvait être dangereux. Parce qu’elle était belle à mourir, qu’elle avait mon âge, qu’elle était drôle, gentille et intelligente, et qu’elle avait les jambes les plus fines et les plus longues que j’avais jamais vues. Mais elle était ma psychologue. Elle connaissait tout de moi, tout de ma vulnérabilité, tout de ma vie. Mon jardin secret, elle en avait la clé, parce que je voulais qu’elle en arrache toutes les mauvaises herbes.

En entrant dans son bureau aujourd’hui, j’avais donc filtré tous les sentiments trop positifs que je pouvais ressentir, qu’ils soient d’ordre amical ou plus, je n’en avais aucune idée, mais dans l’impossibilité de l’un ou l’autre, je m’obligeai à tout filtrer quand même. Bref, elle m’accueillit avec son charmant sourire habituel et je la saluai, un sourire aussi. « Bon matin. » Je m’assis devant elle sur ces fauteuils trop confortables pour exister, et j’attendis. Parce que si Dr Morgan avait appris quelque chose de moi, c’est qu’il fallait me questionner pour que je parle. Sinon, je ne savais pas quoi dire.
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MessageSujet: Re: there's so much the eyes say that we don't speak -r.    there's so much the eyes say that we don't speak -r.  EmptyLun 6 Oct 2014 - 10:13




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  Une nouvelle semaine débutait, j’espérais de tout cœur que cette nouvelle semaine serait moins épuisante que la précédente. Ces derniers temps, mon travail me prenait pas mal de temps et ma vie se résumait beaucoup à métro, boulot et dodo en ce moment… Chaque matin, je soupirais devant la glace. Je donnerais n’importe quoi pour sortir en ce moment… Boire un verre avec des amis ou avec un homme… C’était le bon temps. J’aimais les lundis car après le weekend, j’avais toujours meilleure mine qu’un vendredi soir par exemple. C’était donc fraîche, maquillée et perchée sur mes talons aiguilles que je me rendais dans mon bureau à l’hôpital de Bowen. Après avoir croisé et souris à quelques patients et collègues, je m’enfermais dans mon bureau afin de consulter mon agenda. Le premier nom qui apparaissait me faisait sourire. Nelligan Malinowski. Ouf, cette journée allait au moins commencer en beauté et avec un cas très soft au point de vue psychologique. Cela faisait quelques temps que Nelligan me consultait pour un petit manque de confiance en lui. Un tout petit problème d’égo, rien de bien méchant. Je devais avouer que la présence de ce patient m’apaisait beaucoup. Au fil des séances, Nelligan s’ouvrait de plus en plus et j’avais décelé qu’il était vraiment gentil, drôle et charmant. En plus, il était vraiment mignon alors quoi de mieux… Le souci, c’était que j’étais le professionnel, il était le patient. Je devais tout de même garder une certaine distance professionnelle bien que je mourrais d’envie de revoir Nelligan à l’extérieur de l’hôpital.

Je consultais ma montre. Neuf heures. Je me regardais une fois dans le miroir avant d’ouvrir la porte de mon bureau pour accueillir mon premier patient. J’ouvrais à Nelligan Malinowski avec un grand sourire et lui faisais signe d’entrer.

« Bon matin », me disait-il. Sans vraiment réfléchir, mon sourire s’élargit et je ne mettais pas longtemps avant de répondre. « Bonjour Nelligan, assieds-toi je te prie ». Je me figeais quelques secondes. Je venais de l’appeler Nelligan. C’était la première fois que je l’appelais par son prénom. J’haussais les épaules, après tout, nous nous voyions depuis plusieurs séances lui et moi et nous nous entendions relativement bien… Je prenais place sur mon fauteuil et sortais le dossier de Nelligan. Je croisais les jambes et regardais le jeune homme dans les yeux. « Alors, comment ça va aujourd’hui ? »

© charney

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MessageSujet: Re: there's so much the eyes say that we don't speak -r.    there's so much the eyes say that we don't speak -r.  EmptyMar 7 Oct 2014 - 23:26

Le sourire de Dr Morgan était le plus contagieux qui soit. Quand elle souriait, c’était son visage en entier qui s’illuminait. Ses petits yeux se plissaient, ses joues remontaient jusqu’à ses tempes, ses iris brillaient. J’entrai donc dans son bureau, revigoré déjà en partant. Je fus assez surpris lorsque la psychologue m’appela Nelligan pour me dire de m’asseoir. Elle ne m’avait jamais appelé Nelligan. Monsieur, Monsieur Malinowski, elle avait toujours gardé cette certaine distance professionnelle – parfois un peu froide à mon goût. Alors d’entendre mon prénom sortir de sa bouche à ce stade-ci me fit tout bizarre en mon intérieur. Je ne savais pas comment l’interpréter. En tout cas, je préférais cela à Monsieur. Ça faisait plus intime, et même s’il ne fallait pas que ce le soit trop – malgré ce que je voudrais -, je préférais déjà mieux me confier à quelqu’un qui m’appelle Nelligan plutôt que monsieur. C’était donc un bon changement d’attitude. Je voyais toutefois dans le visage de Dr Morgan que ça la surprenait tout autant que moi. C’était peut-être sorti sans qu’elle n’y réfléchisse trop. Ce qu’il voulait dire qu’elle commençait à être plus familière avec moi. Ça aurait pu m’inquiéter, parce que je savais que je me laisserais facilement emporter par mes émotions et mes rêveries, mais j’étais trop insouciant pour m’en préoccuper. J’aimais quand mon prénom sortait de sa bouche, voilà la seule chose qui importait pour le moment.

Je fus toutefois ramené à notre réalité commune quand Dr Morgan prit mon dossier entre ses mains et qu’elle me demanda comment ça allait aujourd’hui en croisant les jambes. Je fus également ramené à ma propre réalité. Tara. Je souris. « Ça va bien. » J’avais appris au fil des séances que c’était par cette question qu’il fallait commencer à s’ouvrir habituellement, alors je ne demandais pas forcément à Dr Morgan si elle allait bien aussi en retour quand j’avais quelque chose à dire. Parce que si je lui renvoyais la question, je ne saurais pas comment retrouver le fil conducteur de mes émotions. « Ouais, ça va. Parce que j’ai … j’ai rencontré quelqu’un. » Avouais-je en rougissant. Puis tout d’un coup je réalisai qu’à quelque part, ça me faisait quelque chose de parler de cette éventuelle histoire d’amour avec Anastasia. Je ne saurais expliquer pourquoi. Ça me minait le moral, un peu. « Enfin. Rien de concret encore. C’est … on a eu qu’un rendez-vous. Je sais pas trop où ça s’en ira. » C’était vrai. Je n’arrivais pas à saisir Tara, je ne savais pas ce qu’elle voulait ou ce qu’elle attendait de moi. Et ça commençait à me ronger ça aussi, d’ailleurs. Et je retombais dans mon schème de pensée négative sur mon estime de moi-même. D’où l’utilité de la rencontre aujourd’hui.
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MessageSujet: Re: there's so much the eyes say that we don't speak -r.    there's so much the eyes say that we don't speak -r.  EmptyJeu 9 Oct 2014 - 13:19




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  L’atmosphère qui régnait dans mon bureau était apaisante depuis l’arrivée de Nelligan. Je savais que lorsqu’il était présent dans la même pièce que moi, que tout à coup je me sentais réellement bien. Cela était peux être dût au fait que Nelligan n’était pas un patient comme les autres. Contrairement à certains qui viennent me consulter, Nelligan est un cas psychologique très soft. Rien à voir avec les pervers sexuels ou psychotiques que je voyais parfois… Bref, c’était donc avec mon plus large sourire que j’accueillais Nelligan. J’avais posé ma question habituelle de psychologue et je ne fus pas surprise de sa réponse. J’étais heureuse lorsque les patients me disaient qu’ils allaient bien, j’avais vraiment l’impression de servir à quelque chose dans ces cas-là.

Mais la suite de la réponse de Nelligan me figeait quelques secondes. Il avait rencontré quelqu’un. Je fis une pause de quelques secondes. Merde. Consciente de m’être emportée dans un fantasme irréel, je secouais brièvement la tête. « C’est une bonne nouvelle ça, Monsieur Malinowski » Oui, j’étais vexée comme un pou. Je devais avouer qu’au fil des rendez-vous avec Nelligan, j’avais trouvé en cet homme une grande sensibilité, de l’humour… Des qualités que je recherchais chez un homme. Mais je devais voir la réalité en face. Il était mon patient, plus pour longtemps certes, mais il était mon patient quand même. « Dites-moi en plus, quels sont vos ressentis ? »

Je scrutais Nelligan. Il avait énormément progressé ces derniers temps. Il avait des pensées parfois négatives et une mauvaise estime de lui-même mais cela faisait partie intégrante de sa personnalité si sensible et il s’améliorait dans le même temps. « Vous voyez, vous avez eu un rendez-vous avec une fille, cela veut dire que vous plaisez. Ne voyez-vous pas vos nombreuses qualités ?» Je décroisais mes longues jambes afin de les croiser de l’autre sens. Cette fille devait avoir de la chance, j’aurais voulus avoir un rendez-vous avec Nelligan Malinowski en dehors de l’hôpital. Je souriais un petit peu tout en prenant des notes sur mon cahier.


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MessageSujet: Re: there's so much the eyes say that we don't speak -r.    there's so much the eyes say that we don't speak -r.  EmptyMer 15 Oct 2014 - 22:59

J’imaginais bien que pour Dr Morgan, j’étais un petit bonbon de début de journée, le soleil avant l’éclipse, le café avant qu’il ne laisse un goût amer en bouche. Je ne savais pas en quoi elle se spécialisait exactement, je n’avais pas vraiment pris le temps de regarder pour dire vrai, avant d’appeler. Heureusement que je correspondais quand même un peu à son champs d’expertise. Je savais toutefois que mon cas était des plus doux, des plus faciles (même si rien n’est facile en vérité, et que tout est relatif et subjectif, il faut avouer qu’entre un délinquant sexuel et moi, il y a un écart assez imposant). D’autant plus que maintenant, je venais de lui dire que j’allais bien. Et c’était vrai, ce n’était pas un mécanisme de protection ou un truc dans le genre. J’allais bien, j’allais mieux. Mon estime de moi-même était loin d’être au maximum mais au moins, avec la présence de Tara dans ma vie, je sentais que je pouvais enfin espérer avoir droit, moi aussi, à l’amour.

Quand je fis part de mes raisons à Dr Morgan, son regard se figea un moment et je crois qu’à cause de cela, mon cœur a manqué un battement. Je ne saurais expliquer ce qui venait de se passer, mais moi aussi, je l’avais ressenti. Elle secoua la tête, retrouva son sourire, et m’assura que c’était une bonne nouvelle. Je ne le savais plus vraiment. « Oui. Très. » Me convainquais-je. Ma psychologue me demanda ensuite quels étaient mes ressentis. Je souris. J’aimais bien le terme ressenti, ça faisait tellement professionnel, cela m’amusait. « Mon ressenti … euhm … Je me sens … Renaître ? Enfin c’est con, j’ai l’impression d’être un gosse durant son premier flirt. Je pense à elle et j’deviens fou. » Dis-je en rougissant. « Mais ça me rend aussi très nerveux. » Ajoutais-je, l’air plus sévère. Dr. Morgan me dit alors que j’avais eu rendez-vous, que cela voulait donc dire que je plaisais. Elle me questionna à savoir si je me rendais finalement compte de mes nombreuses qualités. Cela me fit rougir et sourire. C’était son job de me remonter l’estime, mais le fait qu’elle dise implicitement que j’avais de nombreuses qualités me flatta malgré tout. J’haussai les épaules. « Elle ne me connaît pas vraiment. Peut-être qu’elle changera d’idée après notre premier rendez-vous … » Ça, je le pensais réellement. On avait eu une ou deux heures à discuter dans la pâtisserie, ce n’était pas assez pour savoir si ça valait le coup ou non de tenter l’amour. « Qu’est-ce que vous écrivez dans votre cahier ? » J’avais si peu confiance en moi, je redoutais toujours de ce qu’elle écrivait sur moi là-dedans. La curiosité me tuait.
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