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↳ personnages attendus

Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.

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Woody Rutkowski
Woody Rutkowski
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MessageSujet: put your bags down -r.    put your bags down -r.  EmptyMer 8 Oct 2014 - 22:14

On m’avait appris, il y a exactement vingt-cinq jours, que Sara était vivante. Elle était à Jakarta. Elle avait été dans le coma. Elle nous reviendrait bientôt, dès que son état le permettrait. Sa famille était partie la rejoindre là-bas. Prendre soin d’elle en attendant qu’elle revienne. La préparer peut-être à ce qui l’attendait à son retour. Moi, je n’en croyais pas un mot. Ma Sara, mon amie, ma confidente, mon ex, elle qui avait eu différents rôles à différents moments de ma vie mais qui me restait toujours chère et fidèle. Cette Sara-là, je l’avais enterrée. Je l’avais pleurée. J’avais regardé son cercueil vide être mis en terre. J’avais porté du noir au complet pour elle. Je lui avais fait mes adieux. J’avais fait mon deuil. Je ne croyais pas aux revenants, aux miracles.  Je ne suis pas défaitiste, je suis réaliste. Je ne le croirais pas tant que je ne le verrais pas de mes yeux.

On ne m’avait pas dit exactement la date de son prétendu retour. Je savais que c’était bientôt, ou passé. Je savais que je pouvais croiser son fantôme à n’importe quel moment. Je savais aussi que je ne serais pas la première personne qu’elle irait voir à son retour. J’aurais préféré l’être, mais je ne m’aime pas assez pour prétendre être plus important que sa famille, et surtout son mari. Alors j’attendrais qu’on me prouve que c’était vrai. Qu’elle me prouve qu’elle était toujours là. J’étais loin de me douter que ce jour-là, c’était aujourd’hui.

Je me promenais sur la plage, avec mon chien Allan Poe. Ce vieux clébard que j’avais depuis six ans maintenant. Tout d’un coup, il est devenu fou, complètement cinglé. Il s’est mis à courir en ligne droite, propulsé par une énergie que je ne lui connaissais plus. Il se dirigeait vers une femme aux longs cheveux bruns assise devant l’eau, les pieds se faisant de temps en temps engloutir par la montée des vagues. Allan Poe couru jusqu’à ce qu’il soit à ses côtés et là, il commença à lui lécher le visage comme un dégueulasse, posant ses petites pattes sur les cuisses de la jeune femme.

Moi, j’avais arrêté de marcher. Parce que si mon chien avait reconnu son odeur d’aussi loin, moi j’avais reconnu tout le reste. Je la regardais de loin et aucun doute n’était possible : c’était Sara. Ma Sara. Celle que je croyais disparu pour toujours. Mon cœur avait cessé de battre, ma respiration était coupée, je n’entendais plus rien que le bruit des vagues s’écraser contre ma conscience. Puis Sara se tourna vers le maître du chien qu’elle avait sans doute reconnu également. Moi. Elle se tourna vers moi. Nos regards s’interceptèrent. Je soutenu ce regard. Puis alors qu’elle se levait, j’accélérai le pas jusqu’à ce que je sois devant elle et que je la prenne dans mes bras comme si ma vie en dépendant. Des larmes roulaient le long de mes joues. « PUTAIN SARA. » Tentais-je de crier malgré les sanglots. Je me détachai de mon étreinte, essuyai mes larmes. « Ne dis à personne que j’ai pleuré. » J’eus un rire nerveux. Je secouai la tête. « Je … c’est … pas possible. Je … Sara. Tu étais morte. On nous a dit que tu étais morte. On t’a enterrée, merde. J’ai dit un fucking discours à tes funérailles. Tu sais à quel point je déteste les discours quand c’est sur un truc triste. J’ai pleuré comme un con. »  Mes mains entouraient son visage angélique. Comme si la toucher allait renforcer le fait qu’elle était vraiment là. Comme si j’allais y croire plus en sentant sa peau sur la mienne.
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MessageSujet: Re: put your bags down -r.    put your bags down -r.  EmptyVen 10 Oct 2014 - 0:59

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Voilà deux jours que Sara était de retour sur le sol Australien, elle tentait difficilement de retrouver ses repères auprès de sa famille, de sa vie. Ses parents la couvaient plus que de raison, on ne pouvait que comprendre leur attitude, pourtant la brunette avait l'impression d'étouffer. Il y avait eu quelque chose de commode dans le fait de passer pour morte aux yeux de tous, au moins elle avait eu la paix durant quelques mois, mais il fallait maintenant qu'elle compose avec les marques d'affection bien trop pousser de la part de tous. Heureusement sa famille avait fait les choses intelligemment, peu de personnes savaient qu'elle était de retour, la rumeur s'était propagée comme quoi elle était bien en vie, mais sa sœur avait expressément exigé que personne ne lui saute dessus à son retour, pour ne pas l'effrayer, Sara chérissait sa jeune sœur pour sa maturité. Seulement sa famille proche l'avait revu, c'était déjà bien suffisant. Bientôt viendrait le tour de ses amis, qui voudraient probablement fêter leurs retrouvailles en grande pompe, elle n'était pas prête pour cela. Elle n'avait déjà pas eu le courage de retrouver Jamie, c'était au dessus de ses moyens, après n'avoir eu aucune nouvelles de lui alors qu'il était rentré à Bowen depuis des mois, qu'il devait savoir qu'elle est en vie, alors qu'il ne l'a manifestement pas cherché. Elle se sentait déjà bien trop abasourdie par cette idée, elle vivait avec le manque, la souffrance de l'avoir perdu, la colère et tout un tas de sentiments plus contradictoires les uns que les autres envers son mari, alors revoir ses amis en plus, c'était au dessus de ses forces pour l'instant.

Ce matin elle avait fait un pèlerinage bien étrange, elle s'était rendu en toute discrétion sur sa propre tombe, elle avait vu inscrit ses dates de naissance et de décès en lettres dorées, ainsi que quelques bouquets fanés, que ses parents n'avaient pas pris la peine de retirer puisqu'ils n'avaient plus de raison de venir se recueillir sur une tombe vide et obsolète. Elle savait d'ailleurs qu'elle devait être détruite, mais les démarches prenaient un certain temps. Sa démarche à elle avait quelque chose de malsain, c'était assez étrange de se retrouver en face de sa pierre tombale. Elle avait versé quelques larmes, elle ne savait pas tellement pourquoi, peut-être parce que pour la première fois elle prenait conscience qu'on avait souffert de son absence, on l'avait pleuré, elle avait manqué à ses proches, que pour tous, elle avait été morte durant presque un an.

Finalement elle avait fini par marcher sans but réel, elle voulait simplement sentir le vent dans ses cheveux, sur son visage, sans être surveillée par une horde de médecins qui vérifient qu'elle marche bien droit sans aucun soucis. D'ailleurs il y avait des soucis, elle boitait encore de la jambe droite, elle ne retrouverait probablement jamais la pleine mobilité de cette jambe et sur la fin elle commençait à lui faire mal. Alors elle s'était arrêté sur la plage. Elle avait achevé sa marche près de l'eau, s'était assise en retirant ses chaussures, appréciant le contacte du sable entre ses orteils. Elle était resté là un certain temps, assez en tout cas pour que la mer la rattrape et que les vagues viennent lui lécher les pieds, elle avait perdu totalement la notion du temps, perdue dans ses pensées. Ce qui la fit sortir de la rêverie ce sont d'abord les aboiements d'un chien, de plus en plus proche. Puis elle sursauta légèrement quand celui-ci vint littéralement lui sauter dessus et la lécher sans ménagement.
Sara n'aimait pas forcément les animaux et les chiens particulièrement, non pas qu'elle les déteste, mais elle ne se sentait pas d'affinité envers eux. Pourtant avec ce chien là tout était différent. Ils avaient une histoire ensemble, ils étaient proches, il l'avait adoptée et elle n'avait rien pu y faire, elle avait eu beau le repousser au début, mais il s'était attaché et finalement elle avait céder à l'affection toute offerte par l'animal.  
Elle jouait maintenant avec Allan Poe, elle se gavait de cet amour qu'il lui témoignait, c'était gratuit, non calculé, il était heureux de la revoir tout simplement, il ne prenait pas de gants comme les hommes, et ça faisait du bien. Et puis si Allan était là, son maître ne devait pas être loin. Au départ Sara n'avait pas osé se retourner pour le voir, se préparant psychologiquement à se retrouver face à face avec son vieil ami. Woody, celui peut-être qui lui avait le plus manqué de ses amis et celui qu'elle redoutait le plus de revoir. Ils avaient tellement partagé, le lien entre eux était inexplicable.  

Finalement elle s'était levée,  Allan sur les talons, elle avait laissé Woody venir vers elle, l'entourer de ses grands bras protecteurs, elle avait senti ses larmes lui mouiller l'épaule et ses yeux s'étaient alors embués à leur tour. Sara était hyper sensible, le garçon l'avait vu pleurer à mainte reprises, mais cette fois-ci c'était différent, il n'y avait aucune crise de larmes comparables à ce sentiment de soulagement qui l'envahissait maintenant. Elle le laissait parler parce qu'un nœud s'était formé dans sa gorge, l'empêchant d'articuler le moindre mot, elle rit quand il lui dit de ne dire à personne qu'il avait pleuré et ses larmes redoublèrent quand il lui annonça qu'il avait prononcé un discours à ses funérailles, cette conversation était surréaliste, sa vie était surréaliste depuis des mois mais là ça dépassait l'entendement. "Et là on pas l'air de deux cons à pleurer comme des gamins sur la plage. On se croirait dans un mauvais mélo, il faut vraiment que personne ne nous voit !" Puis elle rit, les mains de Woody entouraient son visage, ça faisait du bien de se sentir aimer finalement. Elle le regardait avec beaucoup de douceur, elle voulait lui dire tellement de choses, le remercier d'avoir été un si bon ami jusque dans la mort ou tout un tas d'autres conneries du genre. Mais elle avait peur de ne jamais s'arrêter de pleurer. Alors elle lui sourit et choisit la légèreté. "Salut beau gosse, tu vas bien depuis le temps ?"  


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Woody Rutkowski
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MessageSujet: Re: put your bags down -r.    put your bags down -r.  EmptyMer 15 Oct 2014 - 23:45

Pour la première fois de ma vie, je n’avais pas envie de faire de faire d’un événement quelconque une grande fête. Moi qui trouvais que toutes les raisons étaient bonnes pour sortir les bouteilles de vin, de fort, de champagne et de bière, cette fois-ci était l’exception à la règle. Je n’avais pas envie de partager Sara avec une centaine d’autres de ses potes, connaissances, famille, etcetera. Je n’avais pas envie de n’avoir droit à son sourire que pendant cinq minutes d’une entière soirée, me la tiraillant de tous bords tous côtés pour être celui qui profiterait de sa présence le plus longtemps. J’étais persuadé que ce n’était pas l’envie de Sara non plus, de toute façon, d’être noyée dans cette mer de gens qui ne trouveraient jamais les bons mots à lui dire. Qui ne sauraient pas l’accueillir à bras ouverts de la bonne façon. Qui la replongeraient dans son calvaire des derniers mois. Non, ça, ce n’était pas ce dont elle avait besoin, et moi non plus. J’avais besoin d’un moment tranquille avec elle, juste elle et moi, où elle pourrait se confier si elle le désirait mais où on pourrait surtout juste … être nous. C’est ce à quoi nous étions les meilleurs. Être nous et rire, décompresser, s’exprimer librement. Sur tout. Sur rien. Surtout sur rien. J’avais besoin de me sentir à nouveau pleinement moi. Parce que sans Sara, une pièce de casse-tête était manquante. Je trouvais seulement dommage qu’au moment où je retrouvais ce bout manquant, Sara quant à elle revenait ici avec de nombreuses pièces disparues … Parce que j’imaginais bien que ce ne serait plus jamais pareil pour elle. Elle avait perdu une partie de sa vie qui ne lui reviendrait sans doute jamais.

On s’était finalement lâchés, enfin je l’avais plutôt finalement lâchée, moi qui gardais une étreinte des plus solides de peur qu’elle me file d’entre les doigts encore une fois. Je ne voulais pas agir comme un lourd, comme tous les autres sûrement. Je ne voulais pas la prendre par des pincettes, la caresser dans le sens du poil ou utiliser des gants blancs. Je ne voulais pas agir différemment avec elle. En même temps, difficile de ne pas revenir sur les événements. Difficile de faire comme si rien ne s’était passé. Alors même si je ne voulais pas la replonger dans cet événement traumatisant, je ne pouvais pas passer à côté du fait que Sara était carrément une revenante. Qu’elle était morte, mais bien là devant mes yeux. Que tout ça, ça avait été un gros numéro. Que c’était tout faux. Qu’ils avaient tous eu tort.

C’était surréaliste, oui. De la voir là, un torrent de larmes sur son visage quand je lui parlai de mon discours à ses funérailles. Et de me voir, moi aussi, pleurnichant comme le grand bébé que j’étais. Nous avions l’air idiots. Deux beaux idiots qui se retrouvaient enfin. « Allan Poe va aller raconter ça à tout le monde, n’importe quelle opportunité est bonne à ses yeux pour se moquer de son maître. » Répliquais-je à la remarque de Sara sur le fait que nous avions l’air cons et qu’il ne fallait pas nous faire voir. Nous rigolâmes tout en pleurant à ma réponse parce que je personnifiais mon chien comme s’il s’agissait d’un être humain capable de parler. Le pire était qu’à certains moments, il ne s’agissait pas de blagues, et Sara le savait : j’avais toujours eu une relation étrange avec ce chien, lui donnant une importance capitale que personne ne comprenait. « Salut belle gamine. » Lui dis-je, mes mains toujours sur son visage, mon front appuyé contre le sien. Elle me demanda alors comment j’allais, depuis le temps. J’avais encore la gorge nouée. C’était difficile pour moi de parler. Difficile de m’ouvrir. Je savais qu’une rivière n’attendait que l’ouverture du barrage pour se déverser sur mon visage. J’haussai les épaules, me reculant, enlevant mes mains du visage de Sara. « Oui. Beaucoup mieux maintenant que tu es là. Mais ça pouvait aller. » Je n’allais pas lui mentir et feindre d’être resté dans ma chambre à pleurer et crier pendant six mois. La Terre ne cessait pas de tourner après la mort d’un être humain. C’était comme ça, Sara n’échappait pas à cette loi fatidique. « Faut que je te mette à jour sur la situation des différents habitants de Bowen mais … personnellement, de mon côté, rien de nouveau … » Je l’attrapai par la main. « Tu t’assoies ? » Demandais-je sans vraiment lui laisser le choix, m’asseyant et tirant sur sa main pour qu’elle le fasse aussi. Je passai ma main dans son dos, caressant de bas en haut – je l’avais toujours fait avec elle. J’aimais ces contacts humains. « Comment se passe ton retour ma chérie ? » Si elle avait à se confier, elle savait que j’étais la meilleure personne pour : je ne jugeais pas, j’accueillais tout ce qu’elle me disait avec empathie, je ne minimisais rien mais je ne dramatisais rien non plus.
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MessageSujet: Re: put your bags down -r.    put your bags down -r.  EmptyDim 26 Oct 2014 - 19:29

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Au contact de Woody Sara n’avait plus peur de rien. Ce sentiment n’était pas nouveau, ça avait toujours été, elle l’avait connu et aimé si jeune, elle lui faisait confiance et pouvait pas être autre chose qu’elle-même en sa présence. Nous ne parlons pas ici de sentiment amoureux, dans ce domaine ils avaient déjà essayé, voyant que ça collait si bien entre eux, que tous leurs amis, même leurs familles les voyaient déjà mariés, alors ils avaient tenté le coup. Sara s’était cru réellement amoureuse d’ailleurs elle avait tout aussi bien cru avoir le cœur brisé lorsqu’il l’a quitté quand finalement il voyait que ça ne marchait pas. Mais la vérité c’est qu’elle non plus ne l’aimait pas, du moins pas de cet amour-là, elle n’avait pas besoin de l’embrasser, elle ne se sentait pas attirée par lui. Mais elle aimait quand il la prenait dans ses bras, qu’il l’embrassait sur le front, qu’il lui prenait la main pour la rassurer. Mi grand frère mi petit ami, l’homme parfait en somme, voilà ce que Woody était pour Sara. Jamie avait d’ailleurs été jaloux de cette relation fusionnelle au départ et puis il s’était fait à leurs câlins, à leurs conciliabules, à leurs fous rires et private jokes, de toute façon s’il aimait Sara, il devait accepter Woody, voilà tout, et il avait accepté !
Sentir les mains de Woody sur son visage, sa présence simple, là devant elle, voilà une des choses qui avaient le plus manqué à Sara durant ces longs mois. Elle aurait pu l’appeler, d’ailleurs cent fois elle a pris son téléphone, commencé à taper un message ou son numéro qu’elle connaissait par cœur, et cent fois elle a tout envoyé valsé. Parce que durant ces quelques mois elle n’était plus elle-même, elle ne savait plus très bien qui elle était ni ce qu’elle pouvait attendre de la vie. Alors pourquoi imposer ça aux autres, à lui. Elle préférait qu’il garde cette image de la fille joyeuse, souriante qu’elle était avant, c’était plus simple, moins douloureux pour celui qui tenait tant à elle. Si seulement elle avait su qu’il pleurait sa mort, qu’il fleurissait une tombe vide et ne vivait pas d’espoir mais de souvenirs… longtemps, juste avant que ses parents ne la rejoignent, elle pensait juste qu’on attendait son retour, que les gens la savaient en vie… imaginez donc sa surprise !

Lorsqu’ils se lâchèrent, et croyez bien que ce ne fut pas une mince affaire, et que Woody répondait à sa remarque, Sara lança un regard vers Allan Poe qui trépignait d’impatience devant eux, ne comprenant pas l’ampleur de ces retrouvailles. « Regarde, il se moque déjà ! ». Elle caressa le chien entre les deux oreilles et il se mit à aboyé pour montrer sa joie.
Le jeune homme lui affirma qu’il allait beaucoup mieux depuis son retour mais qu’il s’en sortait aussi avant. Sara s’en doutait, Woody était un battant, même si la nouvelle de sa pseudo mort avait été dure à encaisser, elle savait qu’il était capable de rebondir, il était de ceux qui préfèrent vivre, vivre pleinement pour ne rien regretter et qui en profitait pour honorer la mémoire des absents, il avait toujours été comme ça, la bonne humeur personnifiée, prêt à entraîner les autres dans son sillage et c’était ce qu’elle aimait, elle n’en attendait pas moins de lui.
Ils s’assirent dans le sable chaud, serré l’un contre l’autre, Sara avait le regard tourné vers l’océan mais elle l’écoutait attentivement, elle profitait de l’instant. « Hum, ok, je suis prête pour le flash info, les potins de Bowen ont dû aller bon train durant mon absence. La vieille boulangère s’est remariée pour une troisième fois il parait ?! » Une conversation futile, depuis combien de temps Sara n’avait-elle pas simplement parlé de la pluie et du beau temps avec quelqu’un, un ami de surcroît ? Durant les mois précédents tout n’avait été que rapports médicaux, rendez-vous chez le psy, centrée sur elle-même, retrouvailles avec les parents inquiets, pour elle et de son avenir, tout ne parlait que d’elle, d’elle, d’elle, la brunette étouffait, tout simplement.
« Et bien écoute, j’ai donc revu notre vieille boulangère, elle a failli avoir une attaque en me voyant, c’était drôle, j’ai fait les boutiques plus rien ne me va, j’ai trop maigri, il y a de nouveaux restaurants à essayer à Bowen, histoire que je me remplume ? Et puis je tourne en rond, j’aimerai que cette histoire de crash soit vite oublié, qu’on passe à autre chose, tu te souviens de la femme à barbe dans les années 1900 ? Et bien je suis la nouvelle lubie des habitants, c’est moi la nouvelle femme à barbe. » Elle se voulait légère, drôle, mais sa réflexion laissait transparaître son agacement quant à la situation.
 


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MessageSujet: Re: put your bags down -r.    put your bags down -r.  EmptyLun 3 Nov 2014 - 23:15

Je n’avais jamais cru en l’amitié aussi proche entre un homme et une femme. Pour moi, la sexualité faisait partie si intégrante de ma vie que je ne pouvais la dissocier d’une relation avec une femme. Appelez-moi obsédé sexuel, je m’en fiche. J’aimais les femmes. Et pourtant, maintenant que Sara et moi avions tenté une relation amoureuse et que ça avait foiré, j’avais éliminé toute arrière-pensée à son égard. Certes, je continuais de temps à autre à lui faire des avances mais que pour rire, en blague, et elle le savait. Ce n’était pas pareil avec Charley puisqu’avec Charley, ça avait beau être des blagues, je n’aurais jamais dit non à ce qu’il se passe quelque chose entre nous. Elle avait beau être ma meilleure amie, elle m’attirait énormément. Pour ce qui est des autres femmes, qu’elles soient des amies, des connaissances ou des étrangères, la question ne se posait même pas. Il s’agissait bien souvent d’avances pures et dures. Avec Sara, non. Elle était ma confidente, ma sœur de cœur, une amitié si sincère que je me surprenais moi-même. En fait, oui, relation fusionnelle était le mot juste. Nous formions le plus beau des duos, le couple idéal et rêvé, le tout sans sexualité. À croire que cet élément était celui qui foutait toutes les relations en l’air à un moment ou à un autre puisque dans les faits, depuis que nous vivions une amitié simple et sans ambiguïté, Sara et moi filions le parfait bonheur sans tracas.

J’étais conscient que ma présence dans la vie de la belle brunette avait pu être difficile à avaler pour Jamie. Après tout, quand on me regardait aller dans mon quotidien, on voyait l’homme à femmes, le Don Juan, le tombeur. À croire qu’en dehors du boulot je ne faisais que ça : draguer. Dès que l’opportunité se présentait. Évidemment donc, j’étais le rival de tous les hommes célibataires de Bowen, et même de ceux en couple puisque je m’attardais souvent à leurs demoiselles pour me prouver ma virilité sans limite. Toutefois, j’avais rapidement fait comprendre à Jamie qu’il n’avait rien à craindre pour Sara. Il devait probablement être le seul homme de Bowen à ne pas devoir s’inquiéter de me voir rôder autour de sa copine. Après quelques temps, le message avait bien passé et Jamie m’avait accepté tel que j’étais.

Notre attention se dirigea bien vite sur Allan Poe, qui ne demandait que ça d’ailleurs, un peu d’amour et de tendresse. Surtout qu’il devait s’être ennuyé tout autant que moi de Sara. Elle était son chouchou, après moi bien sûr. « Évidemment. » Répondis-je au fait qu’il se moquait déjà de nous et de nos retrouvailles over-dramatiques. En même temps, ce n’est pas tous les jours qu’on retrouve l’une de ses bonnes amies qu’on croyait morte. Je me donnais tous les droits du monde de réagir de cette façon et d’être aussi sentimental. Sara semblait bien prendre le fait que je venais de dire que j’avais continué à vivre ma vie malgré sa disparition, malgré son départ de cette Terre. Je savais qu’elle comprenait. Je savais aussi qu’elle ne doutait pas une seule seconde que sa pseudo mort m’avait déchiré le cœur, mais que j’étais un battant. Que je vivais pour elle, pour qu’elle continue à vivre au travers de moi.

Une fois assis sur le sable chaud, prenant bien soin de ne pas rompre ce contact humain entre nous deux, nous nous perdîmes dans l’horizon tout en restant ensemble, comme connectés. La discussion s’allégea et fit place aux potins de Bowen. « Oui, exact, elle s’est remariée ! Tu devrais la voir, là, elle vit une genre de libération sexuelle avec son nouveau mari, c’en est troublant dans les endroits publics. Sinon y’a le restaurant japonais qui a fermé parce qu’on aurait trouvé des trucs louches dans les cuisines pendant l’inspection … moi qui y allais une fois par semaine à peu près … » Dis-je en grimaçant. Bref, après les potins, je voulais quand même savoir comment le retour de Sara se déroulait. Je lui demandai, tout simplement. « On ira refaire ta garde-robe, j’te dirai ce que j’approuve ou pas. Pour les restaurants, y’a une sacrée bonne pâtisserie qui a ouverte mais paraît que la proprio est devenue un peu timbrée après un accident alors je sais pas trop ce qui va se passer avec … » Dis-je avec déception. J’adorais ses gâteaux. Je revins quand même sur le point de la femme à barbe, comprenant que Sara n’aimait pas être la bête de cirque. Raison pour laquelle je ne voulais pas parler à qui que ce soit de mon état de santé ; je ne voulais pas attirer les regards, la pitié et les chuchotements sur mon passage. Bowen était pas la plus petite des villes, mais quand même, tout finissait par se savoir. Comme le retour de Sara, Sara la revenante. Elle serait étiquetée, maintenant. Je ne voulais pas être étiqueté « malade ». Je lui souris quand même. « La barbe te va très bien, alors ne te laisse pas abattre. » Dis-je pour la faire sourire. Puis je repris mon sérieux et déclarai : « T’en fais pas. T’es la nouveauté, t’es le dernier ragot. Ils ne tarderont pas à trouver un autre sujet de conversation, dès que quelqu’un fera une gaffe ou un truc bizarre. » Je voulais la rassurer, lui montrer que ce n’était que passager. Un mauvais temps à passer.

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MessageSujet: Re: put your bags down -r.    put your bags down -r.  EmptyJeu 6 Nov 2014 - 15:22

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Put your bags down
 
Sara écoutait avec attention le récit de Woody au sujet des aventures Boweniennes, ils avaient pour habitude de parler de tout et rien, des potins, des péripéties des autres, de se moquer du voisin, jamais méchamment, mais rire des autres faisait tellement de bien. Surtout aujourd'hui il faut bien le dire, la brunette n'avait pas à se soucier d'elle pour une fois. Elle en avait plus que marre qu'on lui demande comment elle allait ou si elle avait besoin de quelque chose, comme si son entourage avait peur qu'elle se volatilise une fois encore. Elle était revenu, elle ne prendrait probablement plus jamais l'avion, déjà qu'elle avait été forcé de le prendre pour rentrer à Bowen, serrant les dents et avalant des calmants pour cheval histoire de l'abrutir pour ne pas voir le vol passer, elle ne comptait pas repartir, Bowen c'était sa ville, son chez-elle, sa famille, elle s'y sentait bien. Elle n'était pas mourante non plus, une résurrection miracle lui suffisait bien. Alors être assise là, à sentir le vent lui caresser le visage, à regarder Alan Poe qui courrait dans tous les sens, à entendre la voix rassurant de Woody, c'était parfait. "Tu m'étonne, moi aussi je l'aimais bien ce Japonais... même si je les ai toujours soupçonné d'employer de la main d'œuvre clandestine." Elle grimaça, mi déçue mi amusée par la nouvelle.  
 
Elle acquiesça à l'idée que Woody l'accompagne pour refaire sa garde robe, un avis masculin n'était jamais de trop et aussi étrange que ça puisse paraître, il était plutôt de bon conseil et assez patient comme garçon, même si la séance shopping s'éternisait, elle ne pouvait pas en dire autant de Jamie qui s'énervait lorsqu'on le trainait trop longtemps dans les cabines d'essayage. "Je compte bien te demander ton aide, c'est déprimant de courir les boutiques toute seule ! Je veux gouter de bonnes pâtisseries, c'est quoi cette histoire d'accident ? En même temps je peux comprendre il y a de quoi tourner fous lorsqu'il nous arrive des trucs dingues, j'en connais mon rayon. J'ai cru perdre la tête à force de rester dans cette chambre d'hôpital et puis je parle même pas indonésien, c'est une histoire de fou ça aussi, quand tu ne comprends rien à ce que les autres te dise tu fini par être bon à enfermer."  
Plus que tout, Sara ne voulait pas s'apitoyer sur son sort, elle était une survivante, beaucoup d'autres avaient périt, elle ne savait ni pourquoi ni comment le destin s'était débrouillé pour qu'elle reste en vie et avec le moins de séquelles possible, mais elle comptait bien en profiter, certes c'était une histoire de fou, elle pourrait écrire un livre ou sortir un film apocalyptique sur sa vie, ça ferait surement un carton. Mais elle ne rêvait que de sa vie d'avant, bien calme, posée, avec ses amis, son mari dont elle voulait profité, elle n'avait même pas consumé son mariage, aussitôt la soirée terminée elle avait retiré sa robe de mariée et ils avaient pris le premier vol ! Et puis elle voulait avoir des enfants, c'était l'étape suivante dans la liste, elle voulait une famille, elle voulait les choses banales, une vie extraordinaire ne lui convenait pas, elle s'en moquait bien d'être une héroïne. Elle rit à la plaisanterie de Woody, mimant avec la main le fait de caresser sa barbe invisible. Mais ça n'était pas drôle en vérité, elle voulait que le regard des autres ne soit plus si insistant. "J'espère bien, j'attend avec impatience la prochaine grosse bourde d'un autre. Le Maire par exemple, il pourrait tromper sa femme, ça relancerait la machine à potins ! "  
 
On voyait au loin un jeune couple entrain de se faire photographier en tenu de mariés. Sara les observa à la dérobée, Jamie et elle n'avait pas encore fait leurs photos, elle ne l'avait pas revu et n'avait d'ailleurs eu aucunes nouvelles de lui, elle le savait en vie mais n'osait pas aller le voir, c'était la prochaine étape, elle irait bientôt. "C'était un beau mariage ? Vous vous êtes bien amusés ? Je n'ai même pas eu le temps de te poser la question. Ni te de remercier d'avoir si bien animé la journée. Tu étais chic dans ton costume." Elle parlait de son mariage, il y a un an, elle y repensait souvent, à la journée superbe que ça avait été, elle aurait aimé en profiter d'avantage, mais elle ne savait pas qu'elle serait ponctuée par un crash d'avion qui ferait valser sa vie et ses certitudes.



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MessageSujet: Re: put your bags down -r.    put your bags down -r.  EmptySam 15 Nov 2014 - 3:34

Sara avait cette simplicité. Que peu de femmes ont. Je me demandais souvent pourquoi je ne l'avais pas gardée, finalement, dans mon coeur. La sceller à tout jamais là, puisqu'elle s'y enclenchait si bien, en fait, dans mon casse-tête d'émotions. Je savais que je ne devais pas avoir ces pensées. C'était clair entre nous deux que nous avions tout essayé, que ça ne marchait pas, que nous étions mieux amis. Cependant, je ne pouvais m'empêcher de me dire que je ne trouverais sans doute jamais une femme avec qui je pourrais mieux m'imaginer vivre ma petite éternité. Toutes mes autres amies avaient certaines caractéristiques qui faisaient en sorte que ce n'était que cela qu'elles étaient ; des amies. Avec Sara, je n'aurais su nommer exactement ce qui avait fait en sorte que ça n'avait pas marché. Peut-être était-ce parce que j'avais maintenant pris trop de recul, justement, face à notre relation. J'en avais oublié les mauvais côtés pour n'en conserver que le meilleur en souvenir. Peut-être. Je ne saurais dire. Dans tous les cas, en ce moment, c'était si simple malgré la complexité de la situation. Voilà ce qui me faisait du bien d'avoir une femme comme Sara dans ma vie. La simplicité. Parce que tout le reste est toujours trop compliqué. Elle ramenait cet équilibre. Elle était ma contrebalance lorsque je glissais vers le bas.

Sara était morte. Sara était revenue à la vie. Sara était maintenant avec moi. Et j'allais refaire sa garde-robe avec elle. Tout simplement. « Je sais pas pour l'accident, j'dois avouer que j'ai pas trop cherché à savoir non plus. J'ai juste entendu entre les branches qu'elle arrive pas à se souvenir de ce qu'elle a fait la veille, la pauvre. » Je ne connaissais même pas son nom. Je ne connaissais même pas son visage. C'était triste de se dire qu'on savait tout du malheur de cette pauvre femme alors qu'elle n'avait rien demandé. J'haussai les épaules, pour moi-même, face à cette pensée. « Je sais ce que tu veux dire. Enfin, pas pour l'indonésien évidemment, mais devenir fou quand y'arrive de quoi de dingue. Ça a été pareil pour moi quand ... quand. » Terminais-je sans en dire plus. Sara savait à quel moment de ma vie je faisais référence : celui où j'avais appris que j'avais la sclérose en plaques, ce moment où j'avais tout lâché de ce que j'aimais le plus, soit le vélo et la compétition. J'avais cru devenir fou, moi aussi, durant les mois qui avaient suivi mon diagnostic. Je m'étais repris en main. Parce qu'il faut bien se relever un jour ou l'autre. Tôt ou tard. Mais pas trop tard.

Après ce bref moment où nous avions, malgré nous, ramené des événements à jeter aux oubliettes, nous avions mis un point à tout cela en riant de la barbe fictive de Sara. Sa barbe abstraite. Sa barbe métaphorique. Un couple au loin était en plein séance de photographies de mariage. J'attrapai Sara par la taille et je l'approchai de moi, de sorte à ce qu'elle pose sa tête sur mon épaule. Je l'embrassai sur le dessus des cheveux. Elle me demanda si c'était un beau mariage. Je fermai les yeux, me rappelant cette journée. Sara était si rayonnante dans sa robe. « C'était un magnifique mariage, Sara. Le open bar était une superbe idée, mon foie ne t'en remercie pas, mais moi oui. Et ça fait plaisir pour l'animation, tu sais bien que j'étais le seul à pouvoir être à la hauteur d'un si beau mariage. » La narguais-je. « Tu étais resplendissante, toi aussi, Sara. À tel point que je m'en suis même voulu de ne pas être celui qui t'attendais à l'autel. » Elle leva un regard plein d'émotions vers moi, et je me contentai de sourire. Tout simplement.


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MessageSujet: Re: put your bags down -r.    put your bags down -r.  EmptyLun 17 Nov 2014 - 18:06

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Sara ne comprit pas grand-chose à cette histoire d’accident, elle trouva ça étrange, fronça même les sourcils quelques secondes en signe d’incompréhension mais Woody passa à un autre sujet. Bien entendu il comprenait parfaitement ce qu’elle voulait dire par devenir fou. Lui aussi avait son lot de choses dingues qui lui étaient tombées dessus, il avait appris qu’il avait cette foutu maladie qui allait finir par avoir sa peau à un moment où un autre et qui, petit à petit, allait le priver de tout ce qui faisait sa vie. Lorsqu’il en avait parlé à Sara, peu après qu’il l’ai su, elle avait été profondément choquée par cette annonce. Parce qu’on entend tous parlé de personnes qui vivent avec cette maladie, ou qui en sont mort dans des situations atroces, la jeune femme s’était renseigné sur le sujet, par le pire moyen qu’il soit, un jour elle avait tapé sclérose en plaques sur Google et elle avait fini en larmes devant son ordinateur à force de lire comment son meilleur ami allait finir. Elle ne lui avait jamais dit. Parce qu’ils en parlaient peu, parce qu’il était fort et que peu de personnes étaient au courant et qu’il voulait que ça reste comme ça, parce qu’elle espérait que la médecine fasse des progrès avant qu’il ne vienne à souffrir, parce qu’aujourd’hui il allait encore bien et qu’ils comptaient bien en profiter et ne pas se laisser abattre et parce que, plus que tout, la pire des raisons, Sara ne voulait pas se résoudre à l’idée que son Woody allait mourir… même si ça n’était pas pour aujourd’hui. Elle sourit pour cacher le malaise qui s’installait sournoisement, il n’allait pas tout gâcher. « Je sais que je prêche un convaincu… t’inquiète, je peux t’apprendre quelques mots d’indonésien, c’est barbare à souhait mais je sais au moins dire bonjour ! » Toujours revenir sur un ton plus léger, ne pas se laisser attirer dans la morosité, ils n’étaient pas de ceux-là. Et puis ils étaient passé à autre chose, la fameuse barbe, Sara avait donné un coup affectueux dans les côtes de son ami lorsqu’il commençait à se moquer d’elle.

C’est toujours dans les moments d’émotion qu’ils devenaient tactiles l’un envers l’autre. Lorsqu’ils virent ce jeune couple de mariés Sara sentit le bras de Woody enlacer sa taille et la ramener vers lui, elle se laissa faire tout naturellement et vint poser sa tête sur son épaule, il la lui embrassa de façon très douce. Toute personne inconnue aurait pu les prendre pour un couple eux aussi, à se tenir de la sorte. Eux étaient juste bien l’un contre l’autre, ça ne s’expliquait pas. Et il la rassura sur son mariage, il avait aimé, il s’était amusé, il avait trop bu, Sara rit à cette réflexion, c’était tellement prévisible ! Et il l’avait trouvée belle… au point de regretter de ne pas être le futur marié. Sara releva la tête à ce moment-là et elle plongea de grands yeux surpris dans les siens. Il y eut une sorte de flottement. Beaucoup dans leur entourage s’étaient demandés pourquoi ça n’avait pas marché entre eux, ils formaient un joli couple d’adolescents et à voir leur relation aujourd’hui, tellement proche, toujours tactile, on pouvait réellement se poser la questions, eux disaient simplement qu'ils étaient jeunes, deux gamins qui s'entendaient mieux sans que l'amour ne rentre en jeu. Il y eut un instant, court, quelques secondes, ou Sara se demanda si elle n’avait pas envie d’embrasser Woody, de sentir le goût de ses lèvres à nouveau, tout en se questionnant sur l’idée de reformer un couple avec lui aujourd’hui, et si ça fonctionnait maintenant qu’ils étaient adultes, que Woody était plus sage, posé… mais elle se contenta de répondre à son sourire désarmant et de reposer sa tête sur son épaule. C’était une idée folle, stupide, elle était mariée et folle amoureuse de Jamie. Et plus que tout, elle ne voulait pour rien au monde gâcher cette relation si particulière qu’elle avait avec son ami, le meilleur qu’elle avait, son ancre, elle ne pouvait pas se permettre de mettre cette amitié en péril. « Je suis sure que tu as fini la soirée en bonne compagnie, la mariée n’était pas pour toi mon cher, par contre je me souviens d’une demoiselle d’honneur qui t’avait beaucoup plu aussi ! » Sara faisait référence à une de ses cousines, une jolie fille qu’elle aurait très bien vue dans les bras de Woody, ne serait-ce que pour une nuit, elle connaissait par cœur la réputation du jeune homme, il aimait les femmes et celles-ci le lui rendaient bien.




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MessageSujet: Re: put your bags down -r.    put your bags down -r.  EmptyDim 23 Nov 2014 - 3:10

J’avais moi-même passé des soirées sur Google à lire sur la sclérose en plaques. À relire tout ce que les médecins m’avaient dit. Peut-être avais-je eu l’espoir de lire que finalement il existait un remède miracle, ou de voir des témoignages-vidéos de gens qui s’en étaient plutôt bien sortis. Mais non. Tout ce que je voyais confirmait mes peurs : mon avenir allait être un enfer. Une suite de dégradations physiques qui finiraient par ne même plus se compter sur les doigts de mes mains tellement il y en aurait. Le pire était qu’il m’arrivait de l’oublier, cette satanée maladie. Parce que pour le moment, j’avais de temps en temps des épisodes de perte de sensations, par exemple des engourdissements dans les mains et les jambes, des troubles de l’équilibre ou des décharges électriques qui me traversaient le corps. Même que récemment il m’était arrivé de perdre la vision d’un œil l’espace de quelques minutes, mais je n’en avais toujours pas glissé un mot à qui que ce soit. Parce que de le dire ne faisait que concrétiser l’avancement de la maladie. J’approchais la trentaine et on me prévenait souvent que c’était vers la quarantaine qu’apparaissaient les pires symptômes soit les troubles de coordination, la diminution de la force, une incapacité à situer son corps dans l’espace, l’incontinence et les troubles érectiles. Cette liste me dressait le poil sur le corps. Ne plus être capable de contrôler mon corps serait pour moi la fin de ma vie. Ne plus pouvoir faire l’amour, ne plus pouvoir aller aux chiottes par moi-même, ne plus pouvoir vivre de façon autonome quoi ! Qui prendrait soin de moi, en plus ? J’étais seul, quand on regardait cela. J’avais mes parents mais ceux-ci n’auraient plus la force de m’aider à leur âge, lorsque j’en serais rendu-là. J’avais de bons amis, mais prenons l’exemple de Sara : allait-elle passer me voir deux ou trois fois par jour pour vérifier si j’arrivais encore à me tenir en vie ? Non. Finir mes jours hospitalisé ? Je préfère encore mourir. Réfléchir à tout cela me donnait envie de vomir. Alors je n’en parlais pas.

Au moins, dans ces moments où mes pensées se perdaient dans l’obscurité, Sara était là pour me ramener à la surface. Me faire voir la lumière. Pendant ces longs mois sans elle j’avais dû me gérer moi-même émotionnellement, mais dès aujourd’hui elle arrivait à trouver les bons mots pour panser mes blessures. Nos blessures. Rien qu’en parlant d’indonésien, elle avait su chasser la maladie de mon esprit et me faire rire de bon cœur. « Ah oui ? Et comment on dit bonjour, alors ? » Je voulais l’entendre, après tout ! Elle ne pouvait pas m’annoncer qu’elle savait un mot et ne pas me le dire ensuite ! Ça me ferait rire d’entendre son accent minable – bon, je jugeais avant d’entendre, mais connaissant Sara, elle allait se ridiculiser. Et je dis ça avec beaucoup d’amour.

Puis le couple de marié attira notre attention et le ton s’attrista de nouveau, mais nous ne retombâmes pas dans la morosité. Ça demeurait doux, amical, pensif. Sara avait le cœur brisé en regardant cela, mais on en parlait avec une certaine légèreté. Un brin nostalgique, aussi. Ensuite, j’avouai avec la plus grande sincérité qu’en la regardant marcher jusqu’à l’autel, j’aurais bien voulu être celui qui l’attendait au bout. Elle me regarda un long moment, et je la regardai aussi, sans dire un mot de plus. Je regrettais mes mots, parce que je savais qu’ils n’étaient pas partagés par mon ami, mais le mal était fait. Je ne pouvais qu’encaisser sa réponse et faire comme si cela ne m’atteignait pas. Je souris à sa réponse, un rejet un peu détourné afin de ne pas heurter mes sentiments, sans doute. Sara savait comment s’y prendre avec moi. Elle avait tourné le sujet vers la demoiselle d’honneur avec qui j’avais passé la nuit lors de sa nuit de noces à elle. Celle à qui j’étais en train de faire l’amour alors que son monde s’écroulait. Mais les seuls mots que j’entendis furent que la mariée n’était pas pour moi. Non, la mariée n’était pas pour moi. « Oui. Oui elle était charmante, ta cousine. J’ai d’ailleurs ses cache-mamelons en souvenir. » Dis-je en riant. Oui parce qu’elle avait oublié ses deux petits trucs gélatineux qui servent à cacher les mamelons saillants lorsqu’une fille porte une robe sans porter de soutien-gorge. Elle les avait laissés chez moi. Je ne sais plus où ils étaient, ceux-là, d’ailleurs.

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MessageSujet: Re: put your bags down -r.    put your bags down -r.  EmptyLun 24 Nov 2014 - 20:55

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Sara savait que la discussion à peine amorcée sur le sujet de la maladie de Woody allait s’arrêter là, il ne l’alimenterait pas et elle n’en dirait rien, s’il voulait lui en parler un jour, lui exprimer sa douleur, ses peurs, son ressenti, elle serait toujours là pour l’écouter, mais jusque-là il avait été quasiment mutique sur la question, c’était délicat, à l’aube de ses trente ans, au commencement de sa vie d’adulte, de savoir qu’il allait finir sa vie de façon désastreuse, il fallait qu’il se construise avec ce fait, ce handicap et Sara comprenait qu’il tente de vivre comme si de rien n’était. « Attention, tu es prêt ? Tu vas être impressionné par mon accent, je t’y autorise, ce n’est pas tous les jours qu’on entent une Australienne parler indonésien… » Elle se racla la gorge, au bord du fou rire, elle savait qu’elle avait une prononciation pitoyable et que Woody ne se cacherait pas pour se moquer, à vrai dire elle en avait bien besoin, qu’on se moque d’elle, qu’on la bouscule au lieu de marcher sur des œufs. « Selamat pagi, apa kabar ?, Bonjour, comment allez-vous … tu es totalement soufflé avoue ?! » Puis elle éclata de rire à la vue de sa tête.

Lorsque ses yeux s’attardèrent dans ceux de Woody, Sara eut un vrai pincement au cœur, un moment d’égarement, de doute, d’espoir. Elle ne considérait plus son ami comme un homme qui pourrait la toucher de cette façon depuis des années, et elle pensait que la réciproque était vérifiée mais finalement peut-être qu’elle se trompait. Ils parlaient de beaucoup de choses tous les deux, de tout pour ainsi dire, Woody ne se cachait pas pour lui raconter ses aventures et Sara ses coups de gueule avec Jamie, mais il y a bien une chose qui était tabou entre les deux amis, ils ne s’étaient jamais expliqués clairement sur les sentiments qu’ils avaient cru éprouver à une époque, et s’ils s’interdisaient d’en parler tout simplement ? Cet après-midi pourtant, Sara ne se sentait pas prête à aborder le sujet avec Woody, elle avait tellement de choses à reconstruire dans sa vie, elle avait peur d’être chamboulée par des révélations auxquelles elle ne se serait jamais attendu avant ce jour, peut-être aussi avait-elle peur de comprendre qu’elle n’avait jamais réellement oublié elle non plus… Etrangement elle n’apprécia pas la confidence sur les caches tétons, comme si pour une fois il en disait trop, alors qu’il lui en avait souvent révélé bien plus, mais elle sourit, poliment. Normalement elle aurait enchainé avec des questions sur ses éventuelles conquêtes du moment, mais elle se sentait mal à l’aise avec cette idée, gênée, c'était une première pour notre brunette d'être gênée en présence de son meilleur ami et elle détesta cette sensation, comme quoi la question de l'amour rendait toujours les relations homme/femme un peu malsaines et tellement plus compliquées. Elle plongea son regard dans l’immensité de l’océan, c’était plus pratique, un blanc passa, un silence presque dérangeant, c’était inhabituel pour les deux jeunes gens. « Tu sais de quoi j’ai envie ? J’aimerai me baigner… ça fait un an que je n’ai pas pris de bain dans l’océan. ». Elle parlait plus pour elle-même que pour Woody et de toute façon elle n’avait pas de maillot… pourtant l’océan l’appelait. Durant les derniers mois elle avait eu une série de cauchemars dans lesquels l’avion s’abîmait en pleine mer, elle voyait les corps des noyers flotter autour d’elle alors qu’elle tentait de rejoindre le rivage mais les vagues la ramenaient inexorablement vers les corps sans vie. Elle se réveillait finalement dans sa chambre vide, seule, déboussolée avec personne pour la réconforter. Mais il semblait qu’elle soit guérie de ces mauvais rêves, ou peut-être qu’elle avait besoin de se plonger dans l’eau pour les exorciser.




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MessageSujet: Re: put your bags down -r.    put your bags down -r.  EmptySam 29 Nov 2014 - 4:46

Je ne voulais pas être une victime, je ne voulais pas m’attirer la pitié. Tout comme Sara, tout compte fait. Sauf qu’elle n’avait pas eu le choix. Elle avait été obligée que ses difficultés soient dévoilées au grand public, qu’elle le veuille ou non. Maintenant, tout le monde était au courant pour sa détresse, sa tristesse, ses faiblesses éphémères dues à son accident. Pour moi, il était encore possible d’être rescapé du regard des autres. Je pouvais encore me sauver la peau et ne jamais parler de ma maladie à qui que ce soit avant que l’heure fatale n’arrive. De toute façon, à ce moment-là, quand toutes les parties de mon corps allaient me lâcher une à une, je n’en aurais plus rien à foutre. Plus rien ne m’importerait. Ma vie serait achevée. C’était ainsi que je le percevais. C’était ainsi que je l’appréhendais. Alors je n’en parlais pas, ni même à Sara, puisque je voulais demeurer l’homme fort que j’avais toujours été aux yeux des habitants de Bowen. Sans faille.

L’accent indonésien de mon amie me fit rire de bon cœur. C’était franchement ridicule, la façon dont cela sonnait à mes oreilles, mais c’était toujours bien mieux que moi qui ne maîtrisais pas grand-chose d’autre que l’anglais et une base d’allemand, très, très de base. « Effectivement, c’est une première pour moi ! Je suis touché, même ému, d’avoir assisté à ça. » Dis-je pour me moquer encore plus d’elle, comme si ce n’était pas déjà assez d’entendre mon rire dévalorisant pour ses efforts vains.

Puis ce moment d’incertitude traversa nos regards alors que j’avais sans doute un peu trop ouvert mon cœur à Sara. Ce cœur que je gardais toujours cadenassé de peur qu’on me le brise cruellement. Ce cœur que je protégeais derrière ma cage thoracique tel un oiseau sauvage. Je ne savais pas aimer et les femmes ne savaient pas m’aimer comme j’avais besoin d’être aimé. Toutes mes histoires d’amour étaient vouées à l’échec car j’étais un cœur dysfonctionnel. Pourtant, j’étais incapable de totalement faire une croix sur Sara même si je savais que nous n’étions bien l’un pour l’autre qu’en amis. Que de tenter autre chose nous aurait conduits à notre perte. Une grande perte, la plus terrible. Excepté que voilà, son regard continuait à me faire chavirer la raison.  Comme présentement, alors que ce brouillard s’installait entre nous. Autour de nous.  

Je fus rapidement ramené à la réalité lorsque la brunette me questionna sur sa demoiselle d’honneur avec qui j’avais effectivement terminé la soirée. Ses prévisions avaient été justes. Je lui confiai donc le souvenir que je conservais d’elle dans mes tiroirs de sous-vêtements et, étrangement, Sara ne fit que me sourire poliment, à la limite elle semblait dérangée par ce commentaire. Habituellement, mon amie riait de bon cœur à mes histoires de fesses. Mes histoires abracadabrantes. Mes découvertes du lendemain sous le lit. Là, rien. Juste un regard fixé vers l’horizon. Un regard pensif, troublé, gêné. Un silence palpable planait au-dessus et je raclai ma gorge, ne sachant comment réagir face à la réaction de Sara. Peut-être était-ce mon commentaire de tout à l’heure qui avait complètement chamboulé l’ambiance et je m’en voulus encore plus d’avoir ouvert ma grande gueule. D’avoir dit le fond de ma pensée, le fond de mon cœur. Et nous ne parlerions plus de tout cela, du moins certainement pas aujourd’hui. La jeune femme m’avoua avoir envie d’aller se baigner. Je souris. Je ne voulais pas que ces retrouvailles ne soient plus qu’un souvenir de malaises et d’inconforts entre nous deux, alors je me levai et tendis ma main vers elle, retrouvant mon aisance habituelle. « Mais alors qu’est-ce que tu attends ? Tu sais bien qu’avec moi, on ne résiste jamais à l’envie. » Je faisais ce que je voulais, quand je le voulais. Si elle en avait envie, c’est qu’elle était prête. J’avais bien sûr pensé à son accident, au contexte de celui-ci, mais si Sara avait osé en parler et mettre des mots sur ses désirs, j’étais persuadé que c’était parce qu’elle était capable d’enterrer sa crainte. Lorsqu’elle fut debout, j’enlevai mon chandail et mes pantalons – n’ayant pas de maillot de bain, c’était la solution la plus simple.

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MessageSujet: Re: put your bags down -r.    put your bags down -r.  EmptyLun 1 Déc 2014 - 17:44

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Avec Woody et Sara on passait du rire aux larmes et inversement dans une même conversation, en un temps record, ils avaient ri de bon cœur, se moquant de l’accent indéniablement mauvais de la jeune brune lorsqu’elle tentait de parler indonésien, puis cette séance émotion où Woody s’était peut-être un peu trop confié, plongeant son amie dans le désarroi. Elle ne lui en voulait pas, elle avait toujours préféré l’honnêteté aux non-dits ou pire, au mensonge, mais elle n’aurait jamais pensé que cette révélation la bouleverse autant et la plonge dans des souvenirs, dans des sentiments oubliés. Elle tenta de donner le change parce qu’ils ne devaient jamais laisser le silence et la gêne s’installer, ils s’aimaient trop pour ça et leur temps ensemble était trop précieux pour le gâcher avec un embarras désobligeant. Depuis son accident la jeune femme voyait la vie d’une autre façon, elle ne voulait plus perdre de temps à se poser milles questions, à hésiter, à se morfondre, elle voulait vivre sa vie, elle voulait en profiter parce qu’elle savait combien la condition humaine pouvait être fragile. Avant l’accident elle ne voyait que par Jamie, elle ne s’imaginait pas vivre sans lui ni jamais être séparée de lui sauf par la mort, c’est d’ailleurs ce qu’elle avait cru au départ, qu’il était mort, elle l’avait pleuré, elle s’était résigné au fait d’être maintenant veuve et seule sans même avoir pu profiter de son mari. Mais quand elle avait appris qu’il était vivant et qu’il n’avait donné aucune nouvelle, qu’il ne l’avait même pas cherché elle s’est posé des questions, elle a appris à vivre avec l’absence, même si elle l’aimait toujours, c’était indéniable, elle voyait son couple et son mari d’une autre façon, pas forcément sous la forme d’un happy end et même si ça la désolait, elle s’était faite à cela aussi. Peut-être qu’un jour Woody et Sara auraient leur chance, peut-être qu’elle tenterait de l’embrasser et que ça marcherait, ou peut-être aussi qu’ils seraient tous deux terriblement gênés durant deux secondes et qu’ils en riraient comme d’une bonne blague par la suite. Ils en étaient capable, à eux deux, amoureux, amants, ils restaient avant tout amis et ça elle en était persuadée. Elle s’en voulait d’avoir rendu l’ambiance si tendue d’un coup mais sa réflexion sur l’envie de se baigner détendit tout de suite son ami, comme quoi ils étaient vraiment capable de passer des larmes au rire… Il s’était levé, lu tendant la main, l’invitant à se moquer du reste, à aller à l’eau si ça lui chantait. Sara savait qu’il était comme ça, qu’il ne s’interdisait rien, qu’il vivait sur l’instant, elle le vit retirer ses vêtements un à un, observant son petit manège et se questionnant elle-même, notre instit’ était un peu coincée quand il s’agissait de la nudité, elle ne se baignait jamais sans maillot, ne se changeait pas sur la plage, ne se baladait pas ne petite culotte, elle était pudique… mais ça c’était avant. Avant qu’elle soit observée sous toutes les coutures par des inconnus, médecins certes mais des inconnus tout de même et cela durant des mois… et puis la vie était trop courte, c’était bien son mantra depuis son retour à la vie réelle, alors pourquoi s’embarrasser finalement ? Elle attrapa la main de Woody et se leva d’un bon avec un large sourire. « Tu me fais toujours faire n’importe quoi Rutkowski et tu sais que je ne peux pas te résister, Satan... » Dit-elle en dodelinant de la tête. Elle retira son t-shirt, ses chaussures et son pantalon, révélant quelques cicatrices encore visibles surtout au niveau de sa jambe droite, elle conserva ses sous-vêtements, n’exagérons pas ! « Le premier à l’eau ! » Elle se mit à courir, la mer s’était retirée l’eau n’était plus à leurs pieds, elle courut vite, en riant, comme une gamine, libre et heureuse.




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MessageSujet: Re: put your bags down -r.    put your bags down -r.  EmptySam 20 Déc 2014 - 1:58

Nos vies respectives et surtout leur destin maudit avaient faits en sorte que Sara et moi avions une vision similaire de la vie. Comme les jeunes de nos jours diraient ; on ne vit qu'une seule fois. Par contre, nous ne le vivions pas comme ces jeunes collégiens qui clamaient haut et fort ce nouveau proverbe de vie inséré après un hashtag en levant leurs verres avant une soirée trop arrosée où ils auraient tous pu mourir suite à un coma éthylique. Non. Ces mots prenaient tout leur sens, leur vrai sens, entre Sara et moi. Et je pense que c'est exactement pour cette raison que ce froid, jeté entre nous par je-ne-sais-quelle parole prononcée par nul autre que moi-même. semblait interminable à nos yeux. Woody et Sara ; Sara et Woody ... ça ne rime pas avec froid. Ni avec malaise. Ni avec lourd silence. Ni avec regrets. S & W, c'est l'espoir, c'est le bonheur, c'est la continuelle renaissance de nos êtres. Je ne pouvais laisser mon coeur et ses états d'âme venir rompre ce lien si unique qui nous unissait. Je ne retrouverais jamais une femme avec qui imiter une envolée d'oiseau en courant vers le bas d'une falaise, avec qui chanter à tue-tête les plus grands classiques des Spice Girls dans un bar même pas karaoké, avec qui envoyer des sms cons à des numéros inconnus à trois heures de l'après-midi. Avec qui faire tout ce qui me rendait si heureux. Alors s'il le fallait, j'allais fermer à clés ce coeur qui parlait trop et me contenter de ce que j'avais. C'est ce que j'avais toujours fait. Je ne vois pas pourquoi le soudain retour de Sara de parmi les morts allait y changer quelque chose. Elle reprendrait sa vie là où elle l'avait laissée. Avec Jamie.

L'idée de la baignade fut donc le cadenas qui vint verrouiller ce sujet, l'enterrant six pieds sous terre. Je me levai et lui tendis cette main qu'elle attrapa encore une fois, comme elle le faisait à chaque fois, quand je voulais l'entraîner dans mes conneries, dans mes aventures. Une fois debout tous les deux, je me déshabillant, ne gardant que mes caleçons noirs et c'était surtout pour ne pas mettre mal à l'aise Sara ou alors me retrouver nu dans une photo de mariage en arrière-plan (#photobomb), car je préférais largement nager nu. Au naturel, quoi. Bon, il fallait quand même que je me garde une petite gêne, on était en plein jour après tout. « Tu sais ce qu'on dit. Hâtons-nous de succomber à la tentation, avant qu'elle ne s'éloigne. » J'étais ainsi. Toujours prêt à tester les limites de tout le monde, à repousser les barrières, à défier les normes sociales. On n'a qu'une vie, c'est du déjà dit tout cela. À ma plus grande surprise, Sara retira à son tour ses vêtements, ne gardant que ses sous-vêtements. Mes yeux s'attardèrent rapidement à ses cicatrices et mon coeur se pinça à la vue physique des souffrances qu'elle avait endurées. Ma douce Sara que je m'étais promis de toujours protéger. Elle cria "le premier à l'eau!" et se mit à courir sans prévenir. Encore submergé par la beauté de son corps et la souffrance qui lui avait été infligé, je mis un temps avant de commencer à courir. En temps normal, je l'aurais rattrapée sans problème malgré mon retard, mais mes jambes se fatiguaient rapidement et ne répondaient plus aux demandes de propulsion de mon cerveau. Mes enjambées ne se faisaient plus aussi facilement qu'auparavant et la lassitude de mon système nerveux se faisait sentir. J'arrivai quand même à atteindre l'eau, bien que bien derrière elle. Je rigolais malgré tout. Malgré nous. « C'est pas juste, j'attendais le décompte ! T'as triché, comme toujours. » Dis-je en levant les yeux au ciel. 1. Elle ne trichait jamais. 2. Ce n'était que des excuses. Je lui envoyai de l'eau visage en balançant mes bras à la surface de l'eau.


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MessageSujet: Re: put your bags down -r.    put your bags down -r.  EmptyDim 21 Déc 2014 - 21:09

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Elle courait, à en perdre haleine, ses cheveux se mêlant au vent et son rire au bruit des vagues, l’eau arriva vite à ses chevilles ce qui lui extirpa un petit cri, comme surprise, mais elle n’arrêta pas sa course, sentir l’eau monter le long de ses jambes, se moquer des autres qui la prenaient probablement pour une folle qui découvre l’océan. Non elle ne le découvrait pas, elle le redécouvrait, comme une délicieuse première fois. Elle se laissa happer par les vagues et s’écroula dans l’eau, son rire noyé dans l’écume, sa peau s’habituant au sel. Elle attendit Woody sans vraiment s’être rendu compte qu’il avait peiné à la rejoindre, elle avait été égoïste un instant, goutant son plaisir, s’en délectant, redécouvrant ce que c’était de vivre sans se poser de question, sans entrave ni jugement, juste pour elle, profiter. Quand Woody la rejoint elle admira son sourire, il lui avait proposé de succomber à la tentation avant qu’elle ne s’éloigne, elle avait entendu sa phrase alors qu’elle s’élançait mais elle n’y avait rien répondu, que dire, elle avait préféré l’action. Mais elle savait qu’il avait raison, il avait toujours raison, il la connaissait comme personne ne pourrait la connaitre, il faisait ressortir le meilleur d’elle, comme ces éclats de rire sur cette plage alors que juste avant de le revoir elle commençait à se morfondre sur sa situation, sur son retour dans cette ville où elle se sentait comme étrangère.
Une fois qu’il l’eu rattrapé il se plaint qu’elle ne l’avait pas attendu, tel un gosse mauvais joueur, elle en rit d’avantage et lui, pour se venger, il l’arrosa généreusement, Sara essuya son visage et passa ses mains dans sa chevelure détrempée. « C’est toi qui triche, moi je ne ferais jamais ça… c’est bien connu, avec un an de plus que moi, approchant la trentaine, tu commences à te faire vieux mon beau ! » Sara se doutait qu’il commençait à trainer la patte à cause de sa maladie mais elle n’en dit rien, elle ne voulait plus qu’ils s’apitoient, ni elle, qui devait passer à autre chose, ni lui qui devait certes accepter l’inévitable mais un inévitable qui n’arriverait pas aujourd’hui, elle allait le pousser à se surpasser, l’aider, lui son ami, l’autre moitié d’un tout qu’ils formaient à eux deux, elle ne voulait pas se résigner, pas encore. Et pour appuyer cette pensée et ses paroles, Sara envoya une belle quantité d’eau dans la figure du jeune homme en éclatant de rire, le rire comme arme, pour conjurer le sort, pour montrer qu’on est vivant et fort et heureux d’être ensemble, un point c’est tout.
Elle plongea ensuite un instant sous l’eau, elle apprécia ce moment de silence, de plénitude, centrée sur elle-même et sa joie de retrouver le sourire. Depuis combien de temps n’avait-elle pas lâché prise, ou simplement rit de bon cœur et non pas pour faire plaisir aux autres pour donner le change ? Elle vivait cet après-midi comme une délivrance, elle était survivante mais vivante avant tout, elle avait la vie devant elle et même si la mort de centaines de personnes pesaient sur sa conscience, elle devait passer à autre chose, elle n’avait pas à se justifier ni à avoir peur de vivre, elle devait au contraire profiter de cette chance que la vie lui offrait. Elle revint à la surface offrant son visage au soleil. « Tu crois qu’on a le droit d’être heureux Woody ? Malgré tout, sans devoir se sentir coupable ? Parce que j’en ai envie, j’en ai marre d’avoir peur, de me justifier, je veux pouvoir sourire sans me sentir coupable… » Elle eut comme une envie folle de se serrer contre son torse et d’y rester blottie mais elle n’osa pas, pourtant on pouvait probablement lire ce désir dans ses yeux comme de la bave qui coulerait de ses lèvres.



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MessageSujet: Re: put your bags down -r.    put your bags down -r.  EmptyLun 22 Déc 2014 - 17:12

Elle ressemblait à un ange, à une sirène, à tout ce que vous voudrez tant que c'est beau, féérique, envoûtant. Elle tenait cruellement mon coeur entre ses doigts. Et puis elle riait, puis il se serrait. Elle était si belle. Je me sentais si petit devant sa grandeur d'âme, devant sa beauté naturelle. Je détestais voir Sara de cette façon. Je détestais qu'elle soit l'une de mes meilleures amies. Je détestais qu'elle soit mariée. Je détestais qu'elle ne voit pas à quel point elle était importante à mes yeux, plus que ce que je laissais paraître. J'aurais tant voulu lui avouer tout ce que je ressentais, même si pour moi-même c'était encore tellement confus. Il avait fallu qu'elle meurt et qu'elle revienne à la vie pour que je réalise à quel point je tenais à elle à un niveau supérieur à tout ce que je m'imaginais. Il avait fallu que je la perde pour réaliser qu'elle était la seule personne que je désirais réellement avoir dans ma vie jusqu'à la fin, hormis ma famille.

Elle était la seule personne à réellement comprendre ce dont j'avais besoin. La seule à savoir me faire atteindre cet équilibre qui m'était tant difficile à trouver. Avec les autres, j'avais tendance à me foutre de tout d'une façon malsaine, à simplement vivre une vie sans attache, ne me souciant pas des conséquences. Avec Sara, je retrouvais la même légèreté d'âme et d'esprit mais d'une façon bien plus pure. Nos vies, nos problèmes, nos épreuves, tout ça restait bien là. On n'oubliait pas. Mais on passait par-dessus ensemble. On vivait avec, on s'en sortait. On s'entraidait. Sara me permettait d'avancer et non pas de stagner. J'aurais aimé pouvoir lui dire comment sa présence dans ma vie était bénéfique, essentielle même. Mais je ne pouvais pas. Ces confidences compliqueraient tout. Je risquerais de la perdre. Elle prendrait ses distances, elle s'éloignerait de moi peu à peu. C'était la dernière chose que je voulais.

Je continuai donc de faire semblant qu'elle n'était qu'une amie. Une chère amie. Je l'arrosai en riant comme un gamin, et elle répondit à mon attaque par la même. J'essuyai mon visage en riant. Elle me rappela que j'approchais la trentaine et que je commençais à me faire vieux. Je savais qu'elle me taquinait, et c'est pourquoi je ne songeai même pas au fait que pour moi, la trentaine était un pas de géant de plus vers ma fin d'une vie heureuse. « Et je triche parce que je me fais vieux et lent ? Tu dis n'importe quoi, la folle. » Elle m'envoya alors une quantité d'eau assez incroyable pour ses petits bras. J'en avalai même, manquant de m'étouffer. « Tu vas le payer !! » Mais Sara avait déjà plongé tête première dans l'eau. Je plongeai donc dans le vide.

Quand elle remonta à la surface, elle me demanda si nous avions le droit d'être heureux. Sans culpabilité, sans peur, sans justification. Juste heureux. Je souris faiblement. J'aurais aimé lui répondre que oui, qu'on se fiche bien des autres, qu'on n'avait qu'à vivre un bonheur égoïste. Cependant, la vérité est que je ne l'étais pas. Heureux. Et que je ne savais pas comment l'être tout à fait. Ces petits bonheurs éphémères m'aidaient à survivre, certes, mais au bout du compte je me ramassais toujours seul à la fin de mes journées. Seul avec moi-même. Seul avec mes démons du futur. Seul dans ma solitude. « J'en ai marre aussi d'avoir peur. Marre de me retenir de faire ce que je veux pour les autres. Marre de trop me soucier des conséquences que mes envies pourraient avoir. » Je sentais que Sara avait envie, elle aussi, qu'on oublie le reste du monde et qu'on s'oublie nous-mêmes dans les bras de l'autre. Mais je me l'interdisais. Parce que je ne savais pas si j'avais le droit d'être heureux de cette manière-là.



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