| | Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l' Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite. |
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| put your bags down -r. | |
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Invité | Sujet: Re: put your bags down -r. Lun 22 Déc 2014 - 22:56 | |
| Les yeux de Woody posés sur elle donnaient des frissons à Sara. Elle ne pouvait expliquer ce qui lui prenait, pourquoi elle se mettait à avoir besoin de son regard sur elle, du contact de sa peau, pourquoi il la faisait sourire et probablement rougir un peu aussi. Elle avait l’impression de faire un bon de dix ans en arrière, lorsqu’ils avaient formé ce qu’on peut appeler un couple, elle, l’adolescente rêveuse et fleur bleue qui avait craqué sur son ami de toujours, elle avait adoré être près de lui, respirer sa peau, gouter à ses lèvres, pouvoir rire à ses blagues de façon mielleuse, entendre ses compliments, pouvoir dire qu’elle était la copine attitrée de Woody, celui qui faisait craquer toutes les filles. Pour rien au monde elle ne renierait ce qu’ils avaient construit au fil des années, cette amourette s’était muée en un lien bien plus fort, indéfectible. Aujourd’hui ils étaient deux adultes que la vie n’avait pas gâtés, ils étaient toujours aussi proche voir même bien plus qu’avant et dans ces vagues, avec pour seul horizon l’océan, Sara sentait quelque chose de nouveau naître en elle. Depuis qu’il l’avait quitté elle n’avait plus jamais osé imaginer quoi que ce soit entre eux et puis le temps avait passé et puis Jamie avait croisé sa route et depuis elle n'avait vu que par lui. Mais aujourd’hui tout son avenir était incertain, elle ne savait plus bien qui elle était, qui elle voulait être, ce qui était bien pour elle ni ce qu’elle voulait pour elle, elle était dans un flou total où seul Woody apparaissait clairement. La brunette s’était promis une fois qu’elle eut réappris à marcher, une fois totalement sorti d’affaire, qu’elle n’hésiterait plus à vivre la vie qu’elle voulait, à tenter toute expérience qui lui faisait envie, parce qu’on ne savait jamais de quoi demain serait fait, et si elle devait simplement arrêter de se mettre des barrières, son mariage n’avait plus aucun sens, l’homme qu’elle avait aimé ne l’avait pas cherché… Mais Woody était là, il la tirait vers le haut, il la faisait sourire, il la mangeait du regard. Comme des gamins ils jouèrent dans l’eau sans se soucier du monde autour, comme dans une bulle protectrice qui les coupait du monde, ils se lançaient de l’eau, s’arrosaient en riant, si seulement la vie pouvait être aussi simple que ces instants volés au temps… Sara plongea de justesse dans l’eau avant que le brun ne lui saute dessus, il ne l’aurait pas si facilement. Elle savait que leur moment en privilégiés ne durerait pas, qu’à la fin de cette journée ils reprendraient leurs vies là où ils les avaient laissé, Woody à son existence de célibataire qui profite de la vie, qui ne se pose jamais de questions et Sara à la reconstruction de son monde, récupérer son travail, aller retrouver Jamie, parce qu’elle devait bien venir à lui, si lui ne voulait pas faire l’effort, s’il avait tiré un trait sur elle, elle ne pouvait pas rendre les armes si facilement, ils étaient maintenant liés par le mariage, peut-être que ça ne signifiait rien pour lui, mais aux yeux de la loi ils se devaient des comptes. Sara sortit enfin la tête de l’eau et à sa question Woody ne sourit que faiblement, en clown triste, elle voyait bien qu’il taisait beaucoup de ses pensée, elle ne comprenait pas cette retenue, jamais il n’était resté mutique devant elle. Et puis ce regard, toujours appuyé, rivé sur elle, l’enveloppant d’une douce chaleur, c’était tellement bon. Il finit par lui répondre que lui non plus ne voulait plus avoir peur ni marre d’aller contre sa volonté… Sara fut électrisée par ses paroles, un frisson la parcouru. Ils restèrent un instant à se fixer, proche l’un de l’autre mais pas encore assez, aucun n’osait avancer pourtant tous deux en avait envie. Ils ne se quittaient pas des yeux, plongeant dans ceux de l’autre comme pour s’y noyer. Sara avait été très proche de Woody sans aucune ambigüité durant ces dernières années, se promenant devant lui en sous-vêtements sans aucune gêne, dormant à ses côtés parfois, lui confiant tout de sa vie, elle ne le voyait plus comme un homme par lequel elle pouvait être attirée, ils avaient dépassé ce stade qu’elle claironnait haut et fort à qui voulait l’entendre, à elle-même surtout. Pourtant des sentiments contraires bataillaient à présent en elle. Peut-être était-ce parce qu’elle n’avait pas été regardée de la sorte depuis une année, peut-être avait-elle simplement besoin du contact d’un homme contre elle… ou était-ce plus fort que ça ? Elle s’approcha de lui jusqu’à ce que leurs peaux se frôlent, elle avait peur, pourtant elle ne pouvait aller à l’encontre de ce frisson qui parcourait son échine et lui donnait envie de plus. Elle passa la main dans les cheveux de celui qu’elle ne voyait plus comme son ami avec une infinie douceur et laissa ses doigts caresser sa nuque. « Je n’ai absolument aucune idée de ce que je fais. » Elle sourit presque timidement. « Mais il faut que je le fasse. » Et puis elle vint embrasser ses lèvres comme lorsqu’ils étaient gamins, elles avaient gardé le même goût et cette idée lui fit du bien. Il y a certaines choses qu’on garde dans les tréfonds de notre mémoire comme de précieux trésors.
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Woody Rutkowski MESSAGE : 4137 ICI DEPUIS : 03/10/2014 COMPTES : jackson & isaiah & concho & elmo & oskár & reyansh CRÉDITS : urochrome (a) & yourdailykitsch (g) & beloved (s)
STATUT : ⋄ oh, I wish you were right there to fight off the nightmares. you were the night light on a dark night like the stars. | Sujet: Re: put your bags down -r. Mar 23 Déc 2014 - 4:38 | |
| Mon amie de toujours s’était approchée de moi, tranquillement, l’eau caressant son corps à chaque pas de plus qu’elle faisait vers moi. J’avalai difficilement ma salive, car son regard était différent de celui que je lui connaissais depuis des années. Aujourd’hui, elle me regardait différemment. J’avais l’impression qu’on revenait dans le temps, qu’on était de nouveau deux adolescents en soif d’expérience et d’amour. Ses yeux brillaient de la même façon que lorsque je marquais un but dans l’équipe de soccer et qu’elle se montrait fière de son amoureux. La même lueur enflammée que lorsque l’amour avait été plus fort que l’amitié. Pour moi, ce combat ne s’était jamais complètement arrêté. J’avais voulu le taire, j’avais proclamé un gagnant mais sous la tricherie parce que j’avais moi-même abattu l’autre, moi, l’arbitre. Il se relevait peu à peu, l’Amour. Il me montrait que j’avais baissé les bras trop vite face à lui. Que je ne lui avais pas laissé toutes ses chances de gagner. Malheureusement je savais que pour Sara l’amitié avait toujours été plus importante que l’amour entre nous. Son combat à elle s’était terminé depuis longtemps et elle avait verrouillé le perdant bien enfoui dans le sol en mariant Jamie. J’avais compris tout cela. Cependant, en la voyant s’approcher de moi de cette façon, comme si tout d’un coup nous étions de nouveau deux tourtereaux, je ne pouvais m’empêcher de laisser mes sentiments les plus fous reprendre le dessus.
Une fois arrivée à ma hauteur, Sara leva les yeux vers moi et passa sa douce main dans mes cheveux mouillés. Ses doigts arrêtèrent leur course insensée sur ma nuque, la caressant comme s’ils étaient à la seule place où ils devaient être. Je fermai les yeux un moment face à ce contact si apaisant et réconfortant. Sara et moi avions continué à nous offrir de ces démarques d’affection même après notre rupture, sans doute même encore plus que lorsque nous étions en couple. Nous dormions dans les bras de l’autre, nous écoutions des films collés, nous nous enlacions sans cesse. Sauf que là, c’était différent. L’ambiance était toute autre. Était-ce seulement mon imagination ou bien Sara le ressentait-elle aussi ? Cette tension, ce désir qui montait. Nos corps qui se frôlaient me faisaient frissonner, comme un courant électrique parcourant l’entièreté de mon corps et de mon âme.
Je souris quand elle me dit qu’elle n’avait aucune idée de ce qu’elle faisait. J’étais toutefois loin de m’attendre à la suite. Quand elle me dit qu’elle devait quand même le faire, mon cœur se mit à cogner partout dans ma cage thoracique quand je vis son visage approcher du mien. Et je l’embrassai. Parce que je ne savais pas non plus ce que nous faisions, mais il fallait que je le fasse. Il fallait que je réponde à cet appel que Sara me lançait. Puis, je rompis le baiser, attrapant l’épaule de Sara et la repoussant juste un peu, légèrement, malgré mon envie de rester accroché à ses lèvres pour quelques longues secondes encore. Je ne le fis pas. Je la regardai, à la fois content et triste. Surtout peiné, déçu. « Écoute, Sara … » Je ne savais pas par où commencer. Parce que mon cœur m’en voulait encore d’avoir mis fin à ce baiser. Sauf que je devais me payer respect à moi-même et ne pas risquer de me faire briser le cœur. Sara venait tout juste de revenir, elle était complètement perdue, elle n’avait sans doute aucun repère et aujourd’hui j’en avais été un solide pour elle. Je l’avais aidée à rester ancrée. J’en étais ravi. Je voulais être son phare. Sauf que je ne voulais pas qu’elle m’utilise de cette façon pour ensuite me rejeter lorsque sa vie serait rentrée en ordre. La mienne n’était en ordre que si ses lèvres restaient scellées aux miennes. « Je … Je sais que toute ta vie est un désordre en ce moment et que tu ne sais sans doute plus vraiment qui tu es, ce que tu veux … C’est normal. Tu as vécu quelque chose de tellement gros, de tellement bouleversant. » Je ravalai difficilement ma salive. Ma main caressa son bras. « Sauf que moi, je sais ce que je veux et je sais ce que je suis. Je sais que je suis exactement la personne que j’ai toujours voulu être quand je suis avec toi. Je sais que ce que je t’ai dit tout à l’heure, je le penserais encore aujourd’hui si j’assistais de nouveau à ton mariage. Ce n’était pas une pensée absurde et impulsive. » J’haussai les épaules. « C’est la vérité, Sara. Et je mets tous les efforts du monde pour taire mes sentiments. Parce que je sais que tu n’en es plus là, toi. Et que je ne veux pas te perdre. Mais ça … ce qui vient de passer ça … ça veut tellement dire beaucoup pour moi que … que si ça ne veut rien dire pour toi je … je ne peux le laisser se reproduire. » J’aurais pu fermer ma gueule et laisser le moment magique se dérouler. Mais je m’en serais voulu de profiter de la détresse et de la confusion de Sara pour satisfaire mes désirs inavoués. Je la respectais trop, et je me respectais aussi.
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| | | Invité | Sujet: Re: put your bags down -r. Mar 23 Déc 2014 - 20:33 | |
| Lorsque ses lèvres touchèrent celles de Woody ce fut comme une délicieuse évidence pour Sara, comme si jamais ils ne s’étaient quittés. Et pour son plus grand plaisir, le garçon prolongea ce baiser Tout d’un coup elle n’avait plus peur, elle n’avait plus mal, plus de peine, elle se sentait bien. Bien entendu elle aurait voulu que ce moment s’allonge à l’infini mais il finit par rompre leur étreinte d’un geste très doux, porté par l’eau il la repoussa gentiment. Ce fut une sorte de déchirement infime pour Sara mais elle accepta volontiers, pourtant lorsqu’elle leva les yeux vers lui et qu’elle y lut tout ce qu’il pensait elle perdit ce sourire qu’elle avait enfin retrouvé. Elle sut que ce qu’il allait dire ne lui plairait pas mais elle écouta docilement. Elle ne comprit pas au départ, croyant qu’il voulait simplement être gentil, qu’il ne voulait pas aller plus loin pour ne pas lui faire miroiter des choses qu’il ne serait ensuite pas capable de lui offrir, qu’il la respectait trop pour cela et que de toute façon pour lui ça n’irait pas plus loin qu’une brève étreinte vite oubliée pour passer à autre chose… pourtant sa complainte était toute autre. Il lui avouait à mit mot qu’il avait toujours ressenti quelque chose pour elle, qu’il était amoureux tout simplement, cette révélation la bouleversa au plus haut point et c’est elle qui finit par s’éloigner de lui, de quelques pas seulement, mais ils ne se touchaient maintenant plus. Elle lui en voulut énormément, avait envie de hurler, de partir en courant, de le gifler peut-être et pourtant elle n’était pas d’un naturel violent, de lui demander pourquoi il l’avait quitté à l’époque s’il était amoureux d’elle, pourquoi il ne lui avait rien dit durant toutes ces années, pourquoi il s’était comporté comme l’ami fidèle, témoin de son bonheur avec un autre alors qu’il rêvait de l’avoir pour lui ? Elle ne comprenait pas, fronça les sourcils, on voyait la confusion se mêler à l’indécision.
Parce qu’il fallait avouer qu’il avait raison, certes elle avait été amoureuse de lui durant le temps que leur couple avait duré, certes elle avait souffert du fait qu’il la quitte, espérant secrètement durant les mois suivants qu’il lui reviendrait, mais voyant qu’il était passé à autre chose, croyant qu’il ne voulait plus que de l’amitié entre eux, elle aussi avait tourné la page. Et il fallait être honnête, elle avait réellement tourné la page, elle avait eu quelques histoires et puis finalement avait trouvé Jamie auquel elle s’était attachée. Alors pourquoi d’un coup éprouvait-elle ce soudain regain de sentiments pour lui, ce désir inopiné ? Peut-être avait-il raison, peut-être était-ce dû à la confusion de l’accident mêlé à son retour à Bowen, peut-être avait-elle simplement besoin de se sentir aimé, désirée par un homme, peut-être que ça aurait pu être le cas avec n’importe quel homme… Et pourtant, elle qui vivait dans le flou total depuis des mois, n’avait jamais vu aussi clair que depuis qu’elle avait retrouvé Woody, il s’était imposé à elle comme une évidence, limpide, tellement simple, tellement logique, ça ne pouvait pas être tout simplement le fruit de tout ça, elle ne voulait pas y croire.
Elle soupira longuement. « On a vécu tellement tous les deux… peut-être qu’au cours des longues confidences auxquelles on s’adonnait tu aurais pu me glisser tout ça… plus tôt… au lieux d’attendre que je craque pour mieux me repousser. » Elle était déçue, le mot était faible et elle peinait à le cacher, malgré une tentative de demi sourire comme pour radoucir l’atmosphère. Tout d’un coup leur bulle protectrice avait éclaté et elle se rendait compte de l’immensité de cette eau autour d’elle, se sentant toute petite, vulnérable, portant son cœur juste devant elle, l’offrant à un Woody qui le refusait. Et pourtant elle savait que si elle l’avait voulu elle aurait pu jouer à un tout autre jeu, se rapprocher de lui, le forcer à accepter ce qu’elle lui donnait, elle, empoigner sa virilité et laisser le désir prendre le dessus, elle en avait les moyens, elle s’en rendait compte, mais par respect pour lui comme pour elle-même, la brunette n’en fit rien, ce n’était pas l’envie qui lui manquait, la pudeur ayant disparu, laissant toute sa place au désir d’être réchauffé par cet homme. Mais elle se tint à l’écart. « Je suis en mille morceaux, c’est vrai, j’ai tout à reconstruire, c’est vrai aussi, pourtant j’ai l’impression que si je reprends ma vie là où je l’ai laissé tout ne sera qu’une énorme mascarade… j’ai tellement envie d’autre chose, de mieux, de plus fort… d’être transportée, tu comprends ? » Elle haussa les épaules, repoussant une goutte qui tombant de sa chevelure. « Je ne t’ai pas embrassé pour me sentir vivante, mais parce que c’est ce dont j’avais besoin…. J’ai besoin de toi dans ma vie, comme tu l’as toujours fais… mais peut-être plus… peut-être que finalement je n’ai jamais oublié l’adolescent qui m’accrochait des pâquerettes dans les cheveux un après-midi d’été » Elle sourit à ce souvenir des jours où ils formaient un couple d’adorables romantiques insouciants. « Tu as raison, je ne sais pas ce qu’il me faut dans ma vie, ce que j’attends de toi… mais bientôt je serai fixée et sache que si je te veux encore tu en seras le premier au courant... En attendant ne t’éloigne pas de moi, jamais » Ce fut plus qu’une demande, c’était un appel au secours, il était son ancre dans ce monde qui n’avait ni queue ni tête, s’il s’éloignait d’elle après toutes ces révélations, Sara coulerait littéralement, sans son point d’ancrage elle était perdue. Elle commença doucement à retourner vers le rivage, elle commençait à frissonner de froid, probablement parce qu’elle avait eu trop chaud auprès d'un Woody trop solaire.
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Woody Rutkowski MESSAGE : 4137 ICI DEPUIS : 03/10/2014 COMPTES : jackson & isaiah & concho & elmo & oskár & reyansh CRÉDITS : urochrome (a) & yourdailykitsch (g) & beloved (s)
STATUT : ⋄ oh, I wish you were right there to fight off the nightmares. you were the night light on a dark night like the stars. | Sujet: Re: put your bags down -r. Dim 28 Déc 2014 - 20:03 | |
| J'aurais pensé que Sara aurait compris. J'aurais cru qu'elle m'aurait été reconnaissante d'avoir été honnête et de ne pas avoir mêlé tous nos sentiments rien que pour un baiser de réconfort - je pensais que c'était ce qu'il représentait pour elle. Pourtant, alors que c'était à son tour de mettre une distance entre nous en reculant de quelques pas sous l'eau, j'aurais pu jurer qu'elle m'en voulait. Son regard était à la fois confus et accusateur. Je sentais que tout se bousculait dans sa tête et, de toute façon, dans la mienne aussi c'était le chaos. Je comprenais parfaitement son état, excepté cette sorte de colère dans son regard. Nous ne nous en voulions pratiquement jamais pour quoi que ce soit. Il ne suffisait que le coeur s'en mêle pour que les étincelles jaillissent. Je me rappelais enfin pourquoi j'avais toujours remis à demain mes sentiments amoureux et mon envie de me poser. C'était déjà trop demandant.
Je ne savais plus quoi dire, quoi faire. J'aurais eu envie d'effacer les dernières minutes car elles se faisaient de plus en plus lourdes sur nos épaules. Malheureusement, je ne pouvais qu'endurer ce silence, la respiration plus difficile à cause de l'appréhension que je ressentais face à la réaction de Sara. J'avais l'impression d'être devant une bombe que je devais démanteler avant qu'elle n'atteigne son temps limite. Mais j'avais tout dit. C'était à son tour de m'expliquer ce qu'elle ressentait. Finalement, Sara soupira et me reprocha de ne jamais le lui avoir dit. Je secouai la tête avec un sourire faussement amusé, un rire faussement déridé. « Et puis quoi ? Qu'est-ce qu'il se serait passé après, Sara ? Tu m'aurais remis à ma place, t'aurais essayé de me raisonner, de me dire qu'on a déjà essayé et qu'on est mieux amis. Parce que c'est ce que tu crois, Sara. Parce que toi, t'as été capable de passer à autre chose. Pas moi. Alors moi, j'aurais rien voulu entendre. Alors j't'ai rien dit tout ce temps-là, parce que je savais que ça ne donnerait rien. » J'aurais été le seul perdant dans l'histoire. Je me serais retrouvé le coeur en mille miettes parce que je me serais ouvert à Sara pour mieux me faire rentrer le couteau dans le coeur, juste à la bonne place. Elle, elle aurait cru à mes blagues pour détendre l'atmosphère et faire croire que j'allais bien, que je m'en étais remis, mais je ne m'en serais jamais totalement remis. On n'oublie pas un amour comme celui-là.
La jeune femme reprit en me parlant d'elle et de ce qu'elle voulait désormais. J'hochai la tête. Je la laissai continuer sans l'interrompre, avalant ses mots avec un sentiment de bien-être. Malgré tout le drame qui venait de s'immiscer entre nous, les complications, je ne me sentais pas plus loin de Sara. Peut-être avais-je eu tort depuis le début. Peut-être que, finalement, rien ne pouvait venir se faufiler entre la jeune femme et moi. Nous étions plus forts que tout. Je baissai les yeux avec un léger rire quand elle ramena à la surface de nos souvenirs les pâquerettes d'été. Je m'ennuyais de ce temps où tout était tellement simple. Tout était tellement simple quand j'étais dans les bras de Sara. Suite à sa demande de ne jamais m'éloigner d'elle, qui sonnait à mes oreilles comme un doux supplice, une prière voilée, Sara s'éloigna vers le rivage, me laissant à coeur ouvert dans l'eau. Je pris un moment pour moi, et retournai à mon tour sur nos pas. Je rattrapai finalement la jeune femme, qui reprenait son linge étalé sur le sable. Je l'aidai à ramasser et lui tendis son chandail. Quand nos mains se frôlèrent, je souris. « Je ne m'éloignerai jamais, Sara. J'en serais incapable. » Je me rapprochai un peu, juste la distance qu'il fallait, et je caressai son bras de ma main. « Et j'attendrai, le temps qu'il te faudra. Je t'attendrai. » Déclarais-je presque solennellement. Parce qu'un monde sans Sara m'était désormais inconcevable, parce que je l'avais vécu durant des mois et je comprenais maintenant qu'il avait manqué quelque chose à ma vie. J'avais menti, un peu plus tôt. Mon monde avait bel et bien cessé de tourner ; je ne l'avais juste jamais réalisé.
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| | | Invité | Sujet: Re: put your bags down -r. Dim 4 Jan 2015 - 19:55 | |
| L’amertume avait si rapidement chassé le sentiment de bien-être que Sara avait ressenti en retrouvant son ami qu'elle ne savait plus ce qu’elle ressentait vraiment. Elle aurait voulu célébré ces retrouvailles improvisées, ils l’avaient fait, à leur façon, comme si de rien était, ils avaient repris leurs conversations faussement banales et puis casé des mots forts entre deux éclats de rire pour mieux faire passer la pilule, voilà comment Sara et Woody fonctionnaient depuis des années, pourtant à force d’honnêteté le jeune homme avait laissé échapper ce qu’il ressentait au plus profond de lui et cette simple phrase presque insignifiante avait tout changé, elle avait bouleversé notre brunette d’une façon qu’elle n’aurait jamais cru possible, elle s’était revu des années plus tôt, en adolescente amoureuse et comme par enchantement ces sentiments qu’elle avait pensé disparus, enterrés à jamais et remplacés par une amitié franche et forte étaient ressortis. Ils avaient réchauffé son cœur et son corps… pour finalement les brûler tous les deux. Voilà qu’ils s’étaient retrouvés face à face, n’osant plus faire un geste, se repoussant et se regardant en chien de faïence… ou plus exactement brûlant l’un pour l’autre et souffrant de ces sentiments qu’ils ne voulaient pas éprouver. L’amour vous consume, vous brûle de l’intérieur et vous tue, Sara le savait, elle avait plus que tout voulu échappé à ce dernier, elle s’était créé une carapace pour ne pas souffrir de la perte de Woody, de cela était née leur amitié, si précieuse. Et puis elle avait rencontré Jamie, elle avait baissé sa garde et fini par l’épouser… pour le perdre et voir son cœur se briser à nouveau, à croire qu’elle n’était pas faite pour tomber amoureuse… Les paroles de Woody lui firent mal parce qu’il avait tord, il se fourvoyait sur toute la ligne, parce qu’il se donnait le bon rôle, comme s’il avait la mémoire trop courte. C’est lui qui était parti, qui l’avait laissé sans plus d’explication qu’un haussement d’épaules. C’est elle qui l’avait vu au bras d’’une autre la semaine suivante et d’une autre, et ainsi de suite, c’est elle qui avait eu l’impression d’avoir été la parfaite idiote qui attendait trop de la part de son copain qui s’avérait être un simple coureur de jupons. C’est elle qui avait dû se remettre de cet affront et accepter cette amitié qu’il lui proposait, faute de mieux. Et même si les années qui avaient suivi leur avaient donné raison, même s’ils étaient devenus les meilleurs amis, l’histoire n’était pas aussi belle que celle qu’il énonçait aujourd’hui. Si Sara avait su, s’il lui avait avoué qu’il l’aimait, s’il avait osé se confier au lieu de jouer le dur, le don Juan, s’il s’était ouvert à elle… Certes elle était passé à autre chose… parce qu’il ne lui avait pas donné d’autre choix… Mais Sara préféra se taire et ne rien dire de ce qu’elle pensait. Il venait de la rejeter, c’était amplement suffisant pour la journée. Elle préféra lui avouer qu’elle était en miette, lui faire comprendre qu’elle avait besoin de lui, comme ami ou plus… pour l’instant elle était bien incapable d’en dire d’avantage, de savoir quels étaient ses besoins, elle aurait pourtant tellement voulu se laisser aller dans ses bras, gouter à sa peau et vibrer avec lui. Mais leur moment était passé, Woody avait rompu la magie laissant Sara déçue et blessée dans son amour propre, elle lui offrit un dernier sourire triste avant de remonter vers la plage. Tout le temps qu’elle marchait dans l’eau elle espérait avec force que Woody la rejoindrait, l’attraperait par la taille et l’embrasserait invoquant la folie et le temps qui passait trop vite pour se foutre de ces conneries de valeurs. Mais il n’en fit rien et elle demeura seule, une larme finit par rouler sur sa joue, mais ça personne ne le saurait jamais, elle la balaya du revers de la main. En retournant à sa serviette Sara fut accueilli par les aboiements d’Alan Poe qu’ils avaient quelque peu abandonné, il décrivait des cercles joyeux autour d’elle et sa danse eut pour effet de faire sourire la jeune femme et elle le caressa avec toute l’affection dont elle pouvait faire preuve. Il la suivit jusqu’à leur place et alors qu’elle allait ramasser ses vêtements ce fut Woody qui les lui tendit. Leurs mains se frôlèrent et alors qu’elle posait son regard sur lui elle remarqua le sourire qui illuminait le visage de son ami. Il était contagieux alors elle sourit à son tour comme une idiote, faible, le coeur en miette mais incapable de lui résister. Le jeune homme lui dit enfin qu’il ne s’éloignerait jamais et qu’il l’attendrait s’il le faut. Sara attrapa son vêtement et vint se serrer dans ses bras. Pas de la même façon que tout à l’heure dans l’eau, elle avait refoulé le désir tout comme la déception. Elle ne voulait pas perdre son ami, si l’amour devait tout chambouler, s’il devait rendre les choses plus compliquées entre eux alors peut-être que ça ne valait pas le coup… peut-être… « Je sais une chose, Je t’aime Woody Rutkowski. Je ne sais pas bien de quel amour, mais je ne veux pas qu’on se perde toi et moi, on a déjà été séparé une année, c’est bien trop long. » Elle leva ses grands yeux vers lui, ils étaient embués. « A qui je raconterais mes bêtises si tu n’es plus à mes côtés… comment je réapprendrais à vivre si je perds mon phare ? » Puis elle lui sourit, se serrant un peu plus contre lui, se moquant qu’il l’aime ou qu’elle l’aime aussi, ils étaient amis avant tout.
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