bonfire heart - wren (#17)

Cela fait déjà plusieurs mois que Perry est revenu à Bowen. Il a retrouvé son petit appartement chéri, mais plus personne ne s'y trouvait. Sa sœur est partie, sa meilleure amie aussi et Dash, il n'a même plus aucune nouvelle d'eux. Penny, sa fille, était très heureuse de retrouver un endroit stable après avoir fait un tour du monde avec lui pendant un an. Cependant elle fut également très triste de constater qu'il n'y avait plus toutes les filles qui étaient dans l'appart' avant. Il semblait en effet bien vide. Le cœur de Perry aussi était bien vide. Il avait réussi à oublier que la première fois qu'il était tombé amoureux c'était de sa meilleure amie qu'il avait mis enceinte. Mais à présent, il avait effacé de sa mémoire ses sentiments. Perry amoureux, c'est tellement impossible. Désormais il souhaite reprendre sa vie d'avant, peut-être en plus modéré tout de même, moins de gens dans son lit, moins de mojitos, plus de sérieux. Il restera quand même le même, rien ne peut le changer. Il était toujours à la recherche de colocataires depuis son arrivée, mais il faut croire que personne ne voulait de lui. Toutes les filles en entendant son nom se disent « pas la catin de Bowen, il va me violer en pleine nuit ! » alors qu'au final la dernière fois il n'avait couché qu'avec une de ses trois colocataires (bon y'en a une c'était sa sœur donc bon, il allait pas coucher avec, il n'est pas incestueux non plus). Ce soir là Penny dormait chez une amie, comme souvent ces derniers temps, elle aime bien dormir ailleurs. Cela ne dérange pas Perry, mais il surveille tout de même ce qu'elle fait. Elle n'a que neuf ans et il la protège comme la prunelle de ses yeux. Comme à son habitude il était affalé sur le canapé en caleçon, il a cette manie de se trimballer tout le temps en caleçon ou en maillot de bain, en train de regarder Bob l'éponge ou tout autre dessin animé, et il mange des céréales (même le soir oui, il est comme ça, c'est un ouf le gars!), et boit une bière, tout simplement parce qu'il est trop nul en mixologie pour faire un simple mojito. Une soirée comme toutes les autres en perspective, lorsqu'il reste chez lui. Ce soir pas envie de sortir, une flemmardise immense l'en empêche.

Quelqu'un toqua à la porte. Enfin vaut mieux que ce soit à la porte, parce que ailleurs ce serait bizarre, genre si quelqu'un toquait au frigo. Bref. Perry se leva tant bien que mal de son canapé si confortable. Il le regarda comme s'il quittait quelque chose d'exceptionnel. C'est vrai que sa soirée bière, céréales, dessin animé était pour lui un moment parfait, même s'il manquait un peu de compagnie. Il n'avait pas commandé de pizza ou quoi que ce soit d'autre. En fait il savait pas qui se trouvait de l'autre côté de la porte. Ça pouvait très bien être une demoiselle en chaleur, un p'tit vieux qui s'ennuie ou tout autre chose. Perry n'est pas le genre de type à regarder qui est là, il ouvre, tout simplement. C'est sûr que ça pourrait être une petite vieille qui ferait sans doute un arrêt cardiaque en voyant un type de bientôt vingt-cinq ans en caleçon, mal coiffé et un sourire habituel sur les lèvres, mais il s'en fout, quel petit vieux viendrait chez lui à cette heure là ? Ils doivent déjà dormir profondément à l'heure qu'il est. Il ouvre la porte, c'est Wren, enfin Connor, puisque celui-ci lui a donné un faux nom. Il a juste le temps lâcher un « ah... » qu'il se retrouva plaqué contre sa propre porte, il ne sait même pas comment. Perry ne savait pas si c'était un placage du genre « y'a un type qui me suit j'ai peur, planque toi », même si venant de Connor se serait très étonnant, ou un placage en mode « je vais te tuer !!!! » ou encore « viens ici beau gosse ». Il faut avouer qu'il préfère la dernière solution. En général il préfère contrôler, aller chez les gens, prendre des initiatives, mais avec Connor il se fait surpasser. Il lui lâche un bonsoir avant de l'embrasser. Au moins il est clair quant à ses intentions. En fait, ça dérange pas du tout Perry, il ne dira jamais non à une petite partie de jambes en l'air, même s'il est un peu pris au dépourvu. « la maison close c'est à côté si tu veux » dit-il en riant. C'est vrai que voir un type débarquer juste pour se le faire et se barrer, c'est un peu étrange, il aime bien discuter avec ses conquêtes avant. Même s'il sait que Connor n'est pas un grand bavard, tout de même, un peu de savoir vivre. Enfin ça fait rire Perry, il ne dit jamais non à des avances mais aime bien faire durer le suspense, car selon lui, le plaisir en est bien meilleur après. « c'est vachement cool de ta part de venir regarder les dessins animés avec moi ! » dit-il en souriant. Il le taquine, il trouve ça drôle de l'embêter.

Perry riait intérieurement, il voyait son pote furieux. Enfin pas furieux furieux, mais le genre totalement exaspéré par son comportement de gosse puéril. Il s'assit sur le canapé pour rejoindre le gars qui venait de l'embrasser dix secondes avant. Sa remarque sur les dessins animés fit mouche. Pour le jeune homme Bob l'éponge c'est la vie, un dieu. En même temps c'est tellement barré comme truc. Une éponge, genre tu fais ta vaisselle avec, qui vit sous la mer, pourquoi pas. Mais dans un ananas ! Pourquoi ?! Soit passons, il a une amie c'est un écureuil qui vit sous l'eau. Les mecs ils ont du en fumer de la bonne pour trouver ça. Enfin bref. « heureusement que j'ai pas neuf ans sinon tu serais un sacré pédophile ! » ah cet humour si fin et raffiné. Perry ou le gars qui raconte que de la merde, tout le temps. En même temps l'intelligence n'est pas son principal trait de caractère, loin de là. Et là, il tente la technique, de « j'ai eu une journée difficile alors fait pas chié ». Perry aussi a eu une journée compliqué. Il a franchement du mal et est complètement pommé dans son nouveau boulot de PDG que lui a filé son père sans crier gare. Pourtant il sait que c'est un incompétent fini. C'est comme-ci il lui avait dit : tiens j'te mets au défi de pas couler la boîte en deux semaines. Perry ne marchait pas. C'est alors que son ami décida de se barrer. Simplement, en lui faisant un petit chantage tout de même. Le type en caleçon se leva, son pote n'était pas parti, enfin il n'en savait rien après, mais il l'espérait. Il dit alors, assez fort pour que sa voix se fasse entendre de l'autre côté de la porte « l'est sympa le couloir t'as vu ?! M'enfin ma chambre est mieux... »

Visiblement, Perry n'a pas eu à se faire prier deux fois, son chaud lapin de pote ouvrit la porte puis l'embrassa en tenant fermement ses fesses. Son pote se fit des fleurs à lui-même ce qui fit sourire Perry, cependant il ne dit rien. C'est vrai qu'il n'était pas contre l'idée de passer du bon temps avec quelqu'un, que ce soit un homme ou une femme. Même si tout compte fait au final, il lui semble qu'il préfère la compagnie des hommes à celle des femmes. Il se passa ensuite une chose totalement attendu : ils couchèrent ensemble pour la énième fois. Ils se retrouvèrent ensuite allongé côte à côte dans le lit du jeune homme. Son ami lui dit qu'il ne partirait pas tout de suite simplement car il n'avait pas d'électricité dans son appart' actuellement. En gros ça fait un peu le mec : je m'en fous de toi j'reste juste parce que j'peux pas aller chez moi. Mais Perry s'en foutait, il se disait que son pote voulait rester parce qu'il l'aimait bien. Tout le monde aime Perry, en général. Et puis il faut quand même apprécier quelqu'un un minimum pour coucher avec. Pas être amoureux mais bon si on a envie de tuer la personne avec qui on couche c'est pas l'idéal. Il lui dit ensuite qu'il ne devait pas s'habituer à ce qu'il reste avant de l'embrasser. « moi non plus je reste pas des masses, mais bon là j'peux pas partir, j'suis un p'tit peu chez moi. Et puis si un jour tu voudrais partir en douce, je m'arrangerais pour te retenir » dit-il avec un sourire un peu pervers, comme il en a l'habitude. Il lui parla ensuite de Bob l'éponge. « mais arrête c'est trop cool ! J'ai appris plein de trucs grâce à ce dessin animés ! Genre que les éponge vivent dans des ananas... » dit-il à la fois mi sérieux mi souriant. Perry n'est pas le type le plus intelligent du monde, loin de là, il est même plutôt con et naïf. Le genre à qui on peut faire croire n'importe quoi. « c'est pas parce que t'es un coincé qui regarde Derrick que tu dois critiquer » dit-il en riant encore. Perry sourit et rit tout le temps, quand il fait la gueule, faut s'inquiéter, tout comme lorsqu'il est sérieux et qu'il se met à réfléchir sur le sens de la vie.

Il se leva pour se rhabiller, avant de lui dire, comme-ci de rien n'était, que s'il était du genre sentimental il serait tombé amoureux de Perry. Le jeune homme ne savait pas comment prendre ça. On ne lui avait jamais ça auparavant. Certes, il avait déjà couché avec des filles le plus souvent, qui lui avait dit qu'elle l'aimait, mais jamais il n'avait pris ça sérieusement. Alors que là, on lui dit qu'on aurait pu tomber amoureux de lui. Il ne pensait pas ça possible. Perry est le genre de type qui a confiance en lui mais qui ne s'imagine pas compter pour les gens. Il sait qu'il est bien foutu, sympa et tout ça, mais il imagine pas sérieusement la possibilité que quelqu'un tombe amoureux de lui. Toujours est-il que bien que lui ayant des sentiments amicaux très développés envers les gens, pour ce qui est de l'amour, il a beaucoup plus de mal. La preuve il n'est tombé amoureux que de sa meilleure amie, mais c'était il y a un an. Il ne savait pas quoi répondre alors il dit un peu timidement, ce qui ne lui ressemble pas « euh...merci » puis le type à côté de lui alla chercher deux bières dans le frigo. Bah ok, fais comme chez toi jackouille ! Mais ça ne le dérangeait pas. Il n'était pas radin au point de ne pas accepter qu'on lui pique une bière. Il n'est pas radin, tout simplement. Wren alias Connor, lui dit ensuite qu'il n'était pas coincé, qu'il ne regardait pas Derrick mais qu'il faisait des vrais trucs de bonhomme, genre regarder des films comme fast & furious. « ah ouais j'vois le genre ! C'est sûr que moi j'suis plus dessin animés alors bon. Et mojito aussi, et jeux vidéos, enfin plein de trucs quoi. » génial Perry, raconte ta vie dont tout le monde se fout. Il but une gorgée de sa bière avant de se mettre à rire de la remarque de son ami « tu parles ! Quand j'étais ado' j't'aurais foutu un pain dans ta tronche de cake parce que j'étais vraiment un connard ! » c'est bien de l'assumer au moins. Et c'est vrai, c'était un connard, maintenant il s'est calmé.